Ce jour là, tout semblait normal. La plupart des chevaliers étaient dans le temple de

Camus, pour profiter de la fraîcheur de l'air.

«- Y'a pas à dire, même absent, Camus fait de l'effet. Et ça nous profite.

- On aurait peut être pas du rentrer sans son accord, s'inquiéta Shun.

- T'inquiète pas, sourit Milo. Il est d'accord, sinon il aurait fait un mur de glace devant la porte.

- Et on aurait fait comment pour monter ? railla Hyoga.

- Tu es un chevalier de glace, non ? T'aurais pu t'en occuper.

- Mais il n'y en a pas besoin, calma Shiryu.»

Un messager entra en trombe dans le temple.

«- Le Grand Pope demande à tous les chevaliers d'or et aux cinq chevaliers divins de se réunir dans la Grande Salle immédiatement.

- Tout de suite ? Eh bien il semble que les vacances soient finies. Et pour les absents ? demanda Aiolos.

- Le Grand Pope les a fait chercher.

- Bien. Quand faut y aller…»

Dans la Grande Salle, le murmure des voix s'élevait, chacun commentant cette réunion inattendue. Dans la salle à côté, le Grand Pope les écoutait, en regardant une dernière fois le message qu'il avait reçu et son porteur. Il soupira en se jurant de faire une leçon juste et méritée à l'imprudent qui était au cœur de ce problème. Il se demandait aussi comment leur annoncer. En l'absence d'Athéna, repartie au Japon pour gérer son entreprise, le cas ne s'annonçait pas simple.

Son entrée fit taire toutes les conversations.

«- Chevaliers, j'irai droit au but. Un messager nous est parvenu et …»

Dohko n'eut pas le temps de finir que le brouhaha reprit de plus belle.

«- SILENCE ! Je disais donc qu'un messager était arrivé avec un colis particulier. Le problème étant qu'il n'y a pas de nom de destinataire. Donc, je vais faire venir le "colis" et il va lui même nous dire a qui il est adressé.»

Tous regardaient le Grand Pope comme s'il se demandaient si les 250 ans passés près d'une cascade ne lui avaient pas finalement ramollit le cerveau. Mais les doutes s'envolèrent en le voyant revenir avec le-dit colis … deux adolescents de dix et treize ans !

Le plus âgé avait les cheveux bruns, dont les mèches en bataille cachaient partiellement des yeux bleus respirant la détermination et l'intelligence. Son visage et sa silhouette étaient agréables à regarder, et on comprenait vite que, malgré sa moue boudeuse, due au fait qu'il n'était pas enchanté d'être là, sa compagnie pouvait être très agréable.

Le plus jeune avait des cheveux brun bouclés courts, des yeux bleus-verts, un grand sourire et l'air aimable de qui s'ouvre facilement aux autres. Il avait un air émerveillé qui ne le quittait pas et l'assurance de la jeunesse. Il s'extasia sur chaque détail de la Grande Salle jusqu'à ce que son frère ( l'air de famille était indéniable) le rappelle à l'ordre.

«- Jeunes gens, vous êtes venus au Sanctuaire afin de trouver, selon vous, "un des hommes les plus forts de cet endroit". Voici les chevaliers d'or et les chevaliers divins, des personnes correspondant à votre description. Y-a-t-il votre destinataire ? »

Les deux adolescents se concertèrent quelques minutes à voix basse. Ils semblaient en désaccord. Les consonances de leurs paroles n'étaient pas grecques.

«- Il est là. Il a du se reconnaître depuis belle lurette, lança finalement le plus jeune avec un sourire. Bas (nda : prononcer Bass, svp), on a une lettre pour toi. Mais il faut pas pleurer !» son visage avait pris un air triste, voire désespéré. «Et voilà, j'avais dit que je pleurerai pas…»

Et il s'élança hors de la pièce, suivit de son frère qui prit à peine le temps de lancer à Camus une lettre. Celui-ci ne prit pas garde aux regards interrogateurs et lut lentement la lettre. A la fin de sa lecture, il froissa les feuillets, un air contrarié sur le visage

«- Stupide.» Se tournant vers le Grand Pope. « Je demande l'autorisation d'amener au Sanctuaire trois personnes pour les y faire vivre temporairement.

- Rien que ça. De qui s'agit-il ? Te rends-tu compte que ce serait enfreindre nos lois ?

- Il s'agit des seules personnes qu'il me reste. Je sais que c'est une entorse aux règles, mais si vous refusez, je partirai de toute façon les rejoindre. C'est l'affaire de deux mois tout au plus.

- Des oppositions parmi les chevaliers ?» voyant le peu de réactions chez les autres. «Bon. J'accepte ta demande. Si les autres chevaliers veulent amener eux-aussi des gens, qu'ils le fassent. Dans la limite du raisonnable, bien sûr. Mais dans tous les cas, cela ne durera pas plus de deux mois. Faites moi parvenir dans la journée votre liste d'invités. La séance et close. »

Camus sortit le premier, rapidement. Sortant plus lentement, les autres chevaliers commentèrent la séance, chacun se demandant qui ils pourraient inviter. Ils retrouvèrent Camus et les messagers dans les jardins. Apparemment, Camus se faisait expliquer quelque chose. Finalement, il soupira d'un air las, et ils prirent la direction de temple du Verseau.

Aiola les interpella et entama la discussion.

«- Bonjour. Comme vous êtes partis vite tout à l'heure, nous n'avons pas pu être présentés avec civilité, alors on va le faire maintenant. Je suis Aiola, du Lion, et voilà Mu du Bélier, Aldébaran du Taureau, Saga et Kanon des Gémeaux, Masque de Mort du Cancer, Shaka de la Vierge, le Grand Pope, c'est Dohko de la Balance, Milo du Scorpion, Shura du Capricorne, Aiolos du Sagittaire et Aphrodite des Poissons. Voilà pour les or, puisque vous connaissez Camus. Pour les chevaliers divins, voici Seiya de Pégase, Shiryu du Dragon, Hyoga du Cygne, Shun d'Andromède et Ikki du Phénix. Voilà, on a fait le tour.

- Enchanté de vous connaître ! Lui c'est Stéphane et moi Erwan. Mais on nous appelle jamais comme ça. C'est Tép pour lui et Wan (nda : à prononcer Ouann) pour moi, répondit le plus jeune. On vient de France et on parle pas beaucoup grec, alors n'hésitez pas à répéter si vous voyez qu'on comprend pas.

- C'est toi qui comprend pas. Nous on y arrive, l'interrompit Tép.

- Mais vous êtes plus vieux, vous avez eu plus de temps pour apprendre le grec !

- Tu parles cette langue depuis le berceau !

- Mais …

- Stop ! ordonna Camus. Vous savez tous les trois parler le grec, point barre. Maintenant, allez chercher vos sacs et vous installer au temple du Verseau.

- J'en reviens pas ! Tép, t'as vu comment il me donne des ordres ! Si elle était là, t'oserais même pas le faire, Bas ! Eh maisTép, lâche moi ! Mais lâche moi bon sang …»

Les plaintes de Wan se perdirent au loin. Camus leva les yeux au ciel, avec l'air de quelqu'un fatigué par avance d'une tâche. Les autres le regardaient avec des yeux éberlués. Le remarquant, il expliqua.

«- Ces trois là m'ont donné plus de mal que dix apprentis. Et encore, là il n'y en a que deux.

- Il manque ... "elle", c'est ça ? sourit Aldébaran.

- Leur sœur. Que je vais de ce pas chercher. En espérant qu'il ne soit pas trop tard.

- Pourquoi ?

- Elle envisage de se laisser mourir. Oh bien sûr, ce n'est pas dit comme ça, mais ça revient au même.» et rajoutant devant l'air consterné des autres. «Mais elle n'y arrivera pas. J'arriverai avant. A tout à l'heure. »

Et il partit.

Quand il arriva en France, seule la pluie l'accueillit. Il marcha d'un air décidé jusqu'au manoir le plus proche qui surplombait une falaise. Il entra sans prendre la peine de frapper et se mit à la recherche de l'aînée du trio. Il la trouva dormant sur le canapé. Il prit soin de ne pas oublier de prendre le sac de voyage qui était toujours prêt pour les imprévus, souleva la jeune fille, l'enroula dans une couverture et repartit rapidement vers le Sanctuaire.

«Il fait chaud.»

Ce fut la première pensée qui lui vint à l'esprit lorsqu'elle se réveilla.

«Et je ne suis pas dans ma chambre.»

Parce que sa chambre n'était pas blanche et sans aucune décoration. Parce que son lit était plus confortable que celui là.

«- Qu'est ce qui s'est passé ?»

Elle s'était endormie chez elle et réveillée … ailleurs. Avisant son sac, elle se changea rapidement avant de sortir prudemment. Sortie de la chambre, il y avait un couloir, qu'elle suivit sur la droite pour se retrouver … dans une grande salle à colonnes où étaient rassemblée une dizaine de personnes. Elle repéra Bas qui parlait avec un homme aux cheveux bleus et Tép qui animait une partie de cartes avec plusieurs bruns et deux bleus (nda : on parle ici de la couleur des cheveux).

«- LIIIIIIIIIIIIIIIIII !»

Le cri venait de l'autre bout de la salle, vers ce qui semblait être l'entrée. C'était bien évidemment Wan, qui déboula vers elle et se jeta dans ses bras comme si sa vie en dépendait.

«- Comme je suis content que tu sois réveillée ! J'aime vraiment pas quand tu dors, t'as l'air d'une morte. Et Bas, il avait vraiment peur pour toi. Il a fait un truc et pouf! y'avait de la lumière partout. T'aurais aimé, c'était super joli ! Et puis après, il a dit qu'il fallait que tu dormes. Tu as dormi tout l'après midi, la nuit, et presque tout la matinée. Tu viens d'établir un record … Hein ? On est où ? Tu sais pas ? On est en Grèce, au Sanctuaire que Bas nous a parlé … Non, je sais pas pourquoi tu es là. Tu viens dehors avec moi ?»

Elle hésita. Pour aller dehors, il fallait passer par le groupe qui, maintenant, la dévisageait. Non. Elle resterait dans sa chambre pour le moment. Elle se décrocha de Wan et fit un pas en arrière.

«- Eh attend ! l'interpella un des bruns du jeu de cartes. On ne te fera pas de mal. »

Méfiance. Un autre pas en arrière. Bas et Tép se levèrent et approchèrent doucement vers elle. Tép lui pris la main, Bas se contenta de lui dire qu'il y a une autre porte, à gauche, pour aller dehors. Il précisa que s'ils montaient les escaliers, ils tomberaient sur un jardin, mais s'ils descendaient, ils pourraient visiter l'arène, les habitations et rencontrer les habitants du Sanctuaire. Elle hocha la tête et sortit, à reculons, entourée de ses frères, sans jamais quitter le groupe des yeux, avec cet air de méfiance.

POV Milo

Un ange. Pas d'autres mots pour la décrire. Un ange méfiant, sauvage et blessé.

Pas très grande, je dirai 1,60 mètre, une silhouette parfaite, un teint halé, des cheveux noirs à reflets violine attachés en un chignon bas, mais qui devaient être assez long, un visage à l'ovale parfait et des yeux … des yeux bleus-gris variant apparemment selon son humeur. Pour preuve le bleu limpide quand son frère lui parlait devenu gris quand elle nous observait. Elle portait un jean foncé qui moulait de longues jambes fines et musclées et un débardeur bleu vif assez moulant pour laisser paraître des attributs extrêmement bien proportionnés. Une personne … parfaite, très belle, ç'en était presque irréel.

En bref, quelqu'un qui intéresse fortement mon côté séducteur.

Après son départ, Camus nous a regardé avec un petit sourire.

«- Ça s'est pas trop mal passé.

- Pourquoi elle s'est sauvée ? s'étonna Aiola. Je lui avais dit qu'on ne lui ferait aucun mal. Pourquoi elle a eu peur ? Elle n'a pas compris ce que j'ai dis ?

- Elle comprend le grec, mais Li ne parle pas à … on pourrait dire à ceux qui ne sont pas de son monde. C'est la première fois qu'elle vous voit, elle ne sait même pas comment elle est arrivée ici. Il faudra quelques temps pour qu'elle vous parle. Elle se fera comprendre à travers ses frères. Montrez vous sous votre meilleur jour.

- J'ai l'impression de l'avoir déjà vue, dit-je.

- C'est elle qui t'a ouvert quand tu es venu en France.

- Mais non, elle n'était pas si jolie !

- Milo … elle avait à peine quatorze ans. Je ne vous demande qu'une chose. Ne la faites pas plus se renfermer sur elle-même. Il a fallu près de sept ans pour qu'elle en arrive à ce niveau.

- Tu la trouves sociable, toi ? s'étonna Kanon.

- Les deux premières fois que je l'ai vu, elle a essayé de me lancer un couteau dans le ventre, parce que je lui avais demandé si elle allait bien après un accident.

- Oui … Vu sous l'angle là.

- Il faudra peut être longtemps avant qu'elle vous parle. Mais je peux vous certifier une chose. Vous verrez qu'elle vous adopte dans son monde lorsqu'elle vous fera partager ses rêves. Ce sera avant de vous parler. Elle vous tolérera dans son environnement.

- Ses rêves ? Camus, il faudra qu'elle nous les dise. C'est pas possible autrement.

- Vous verrez. Mais surtout, ne paniquez pas quand ça arrivera. Je ne peux pas vous expliquer, vous me prendriez pour un fou, mais …»

Camus n'eut jamais le temps de finir sa phrase. Il releva soudain la tête et se précipita dehors. Nous le suivîmes, réfléchissant à ce qu'il venait de dire.

Partager ses rêves ? Avant de parler ? Ce n'était pas logique. Mais cette fille était un ange. Et les anges ont de grands pouvoirs. Cet ange ci, j'avais envie de la protéger, même si je ne l'avais vu que deux minutes, qu'on ne se connaissait pas, qu'elle n'en avait probablement pas besoin – connaissant Camus, il n'avait rien du oublier pour leur sécurité pendant ses absences fréquentes. Et j'étais prêt à parier que les autres pensaient comme moi, bien qu'ils s'en seraient défendus plus ou moins vivement.

Camus nous entraîna vers les arènes, les dépassa, partit vers une partie habitation quasiment vide à cette heure-ci, pour s'arrêter, nous toujours sur ses talons, en voyant la scène qui s'offrait à nos yeux.

Fin POV Milo

à suivre