A peine eut-il fini sa phrase que les occupants de la plage disparurent, laissant la plage aussi vide que si personne n'était venu passer l'après-midi là

Wan atterrit dans un couloir sombre. Une lumière fade se diffusaient sur les murs sans qu'il puisse déterminer d'où elle venait. Il se sentait étrange, jamais il n'avait été séparé de Tép ou Li comme ça. Ils s'étaient déjà retrouvés dans des situations hasardeuses, mais toujours ensembles.

Il avisa une jeune fille un peu plus loin, Freya s'il se souvenait bien, et le petit Angelo. Celui-ci regardait autour de lui, l'air perdu. Il se tourna vers Wan les yeux larmoyants.

«- Papa ? Maria ? Veux Maria !

- T'inquiète, mon bonhomme, on va les retrouver. On est en train de faire un grand jeu : on est dans un labyrinthe, et on doit retrouver les autres. D'accord ? Alors il faut pas que tu cours trop loin, parce que sinon on perdra le jeu. Tu as compris ?»

Le petit garçon acquiesça et vint se blottir dans les jambes de Wan. Celui-ci regarda Freya et lui sourit.

«- Je ne sais pas ce qu'on fait ici, mais le mieux c'est de retrouver les autres. Je propose d'avancer en les appelant. On finira bien par trouver quelqu'un. Qu'en penses-tu ?

- Je suis assez d'accord. Mais comment être sûr que l'on ne tourne pas en rond ?

- Je sais pas … On est partis sans rien, même pas un fil pour imiter Persée … Je sais !» il se mit à fouiller dans la poche de son short et en sortit un bout de craie. «Je l'avais pris pour décorer le temple du Verseau avec des dessins, mais j'avais pas encore eu le temps de l'utiliser. On va marquer les murs.»

Il marqua leurs noms et fit une flèche dans la direction qu'ils prirent.

Li se retrouva sur les fesses avant d'avoir pu faire un mouvement. Elle entendit des exclamations un peu plus loin. Elle se releva et observa le peu qu'elle pouvait voir avec la lumière qui suintait des murs.

Par chance, Maria était un peu plus loin, accompagnée du géant Luciano, qui l'aidait à se relever.

«- Bon , maintenant, on fait quoi ? demanda Maria.

- …

- Par pitié, Li, parle ! On est tous dans la même galère, il va falloir te faire comprendre à un moment ou à un autre ! Luciano n'a rien demandé, lui non plus, et il ne fait pas sa mauvaise tête.

- …

- Oui, il promettra de rien dire aux autres. Mais tu n'as pas le choix, Li. Alors parle ! Qu'est ce qu'on fait ?

- … il ne faut pas rester là, on ne sait pas ce qui peut arriver. Et il faut retrouver les autres. Au moins un chevalier, pour qu'il nous explique pourquoi on est ici. Et comprendre pourquoi les murs se mettent à refléter des choses. Par quel côté iriez-vous ?

- Gauche, répondit Maria.

- Droite, répondit Luciano.

- C'est ce qui s'appelle être d'accord, ça. Attendez trois secondes.»

Elle ferma les yeux un moment, les bras tendus vers chaque côté du couloir. Après un moment, elle rouvrit les yeux.

«- Il n'y a rien à droite, seulement un cul de sac. Par contre, il y a quelqu'un à gauche, mais je ne sais pas de qui il s'agit.

- Une personne seule ? Ce n'est pas un invité, alors, raisonna Luciano.

- Pourquoi ça ? demanda Maria.

- Nous sommes invités et nous sommes trois. Mnémosyne, si j'ai bien compris c'est elle qui nous a fait venir, a du mettre les invités par trois, nous ne sommes pas comme les chevaliers, nous n'avons pas d'entraînement qui nous permette de nous battre.

- Ca, c'est ce que tu crois, répliqua Maria. Ne nous sous-estime pas !

- Tais-toi, intima Li. Ne déballe pas tout ce que tu peux faire dans un endroit que tu ne connais pas et où tu n'es pas sûre de ne pas te faire entendre par une mauvaise personne. Fais-leur juste sentir qu'ils n'ont pas à te sous-estimer. Et vu comme tu as crié, ils doivent le savoir, maintenant. Luciano, tu peux m'aider ?

- Demande toujours, je te dirai si je peux.

- Tu vois ces murs? Je veux monter sur le faîte. Si tu pouvais me lancer…

- Accroche toi.»

Il la prit par la taille et la lança le plus fort qu'il put Li s'étendit au maximum et attrapa de justesse le bord du mur. Elle se rétablit et tourna sur elle-même, pour regarder l'endroit où elle avait atterri. Elle poussa un soupir.

"- Alors, demanda la voix de Maria en contrebas, tu vois quelque chose ?"

Li se laissa tomber sur le sol.

"- Tu tiens à savoir, même en sachant que ça va te faire désespérer ?

- Au point où j'en suis ...

- Nous sommes dans un labyrinthe assez grand pour caser le Sanctuaire. J'ai vu une porte tout au fond près d'une paroi rocheuse, mais je ne garantis rien.

- Et la personne qui est près d'ici ?

- Une personne à cheveux bleus. Grand. Armure d'or.

- T'avances personne, là! Ca peut être Masque de Mort, Saga, Kanon, Milo, Camus ou Aphrodite !

- Oublie Kanon et Aphrodite, c'étaient des cheveux bleu foncés. Et ce n'est pas la démarche de Bas. On prend à gauche et on tourne à la première à droite. S'il continue sur sa lancée, on devrait le rejoindre. »

Elle se mit en marche, suivit de l'italienne et du brésilien.

Shura marchait dans le labyrinthe. Il était un des premiers à y être entré. Et revoir son passé n'avait rien de réjouissant pour lui. Surtout cet épisode ... non, pas la peine d'y penser maintenant. Il verrait sur place.

Il se raidit. Il venait de détecter un présence non loin. Il se plaqua contre le mur, attendant. Quelqu'un tourna au coin. Il n'eut pas le temps de laisser échapper une exclamation de surprise qu'une voix féminine parlait.

« - Je suis ravie de te revoir, Shura du Capricorne. »

« Cette guerre promet d'être mémorable, commenta Arès en souriant. »

Le dernier chevalier venaient de partir et les trois dieux suivaient les scènes, assis sur leurs trônes.

« Cette journée va nous apprendre beaucoup de choses, acquiesça Mnémosyne. Et je ne parle pas seulement des chevaliers. Nous allons réveiller des passés inconnus et confus même pour les dieux. »