Saga marchait, réfléchissant à cette guerre. Il n'avait jamais vécu cela. Une guerre, pour lui, c'était des combats, des coups, des victoires. Pas marcher à travers des couloirs sans fin à attendre de revoir son passé. Ce qu'il avait fait était inacceptable et impardonnable, il le savait. Pas la peine de le revoir. Il ne le supporterait pas.
Il se tenait ces propos quand il s'arrêta. Il était arrivé dans un cul de sac. Il allait faire demi-tour quand un reflet attira son attention. Il s'avança, face au mur. Et les images défilèrent.
« LIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! »
Le cri de Wan résonna à travers les couloirs. Il se trouvait face à une image de sa sœur couchée à terre, en sang. Il connaissait ce moment. C'était il y a longtemps. Il était encore petit. Et ça l'avait terrifié. Il se précipita vers le corps. Freya essaya de le retenir, mais elle n'était ni assez forte ni assez rapide. Elle rattrapa de justesse Angelo, qui s'était mis à courir derrière l'adolescent.
Wan se cogna contre un mur invisible. Il voyait sa sœur, immobile, perdant de plus en plus de sang et il n'arrivait pas à l'atteindre. Pas encore … dieux de tous les pays et toutes les religions, faites que ça ne se repasse pas comme la dernière fois …
Il tomba à genou, tête baissée, poings serrés, un hurlement qui ne voulait pas sortir au bords des lèvres.
Le corps bouge, tend la main vers lui. Il se releva. Non. Il ne laisserait pas ça arriver encore. Pas encore. Il frappa de toutes ses forces sur la paroi. Une fois. Deux fois. Trois fois. La paroi ne vacilla pas.
Deux enfants apparaissent. Tép et Wan. Ils se précipitent vers le corps. Li n'ouvre pas les yeux.
« Li … Li … réveille-toi » supplie le petit Wan, prêt à pleurer. « S'il te plait, Li, réveille-toi …
- Pleure pas, c'est pas ça qui l'aidera, assène Tép. Va chercher quelqu'un. »
Petit Wan part en courant suivis par les cris de sa copie plus âgée qui lui hurle de ne pas aller de ce côté. Mais Petit Wan ne l'entend pas. Il s'apprête à tourner au coin d'une rue quand il se cogne à une bande de punk. Ceux-ci rigolent.
« Eh les gars ! C'est pas le moucheron qui était avec sa sœur et son frère ? Viens là, le nain. Où elle est, la furie ? »
Le petit garçon se débat. Il crie. Wan continua de frapper la paroi, mais celle-ci ne céda pas. .
Seiya marchait d'un pas rapide. Il s'inquiétait pour sa sœur. Ses frères allaient bien, il le sentait. Depuis un moment, il sentait un cosmos noir tout près de lui. Il se précipita pour voir de qui il pouvait s'agir. Dans une impasse, il vit un de celui qu'Arès avait présenté comme général.
Grand, l'homme était fin et nerveux. Il avait de courtes boucles blondes et des yeux myosotis. Son teint était très clair. Il portait une armure dont la forme et l'aura rappela à Seiya un feu incandescent.
L'homme était assis par terre en position fœtale. Il avait la tête entre les mains et se balançait de gauche à droite en un geste saccadé.
Seiya se mit à la hauteur de l'homme et dégagea son visage. Le général d'Arès leva la tête, sur le visage une expression terrifiée.
« Pas ça ! cria t-il.
- Je ne vous veux pas de mal, tenta Seiya. Que se passe t-il ?
- Ils vont revenir ! Ne les laissez pas m'enfermer ! Je ne veux pas retourner dans le cercueil !
- Quoi ? » s'exclama Pégase.
Au cri, l'homme se recroquevilla un peu plus en tremblant.
« Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, NON ! hurla t-il.
- Personne ne vous enfermera, affirma Pégase. Du moins, pas tant que je serai là !
- Pas le cercueil, pas le cercueil, pas le cercueil … »
Le mots se succédaient en une litanie horrifiée. Seiya concentra son cosmos et en entoura l'homme. Les tremblements se firent moins violents. Ils cessèrent au bout de quelques minutes.
« Vous voulez en parler ? » demanda doucement Seiya.
L'homme leva la tête et sauta sur ses pieds en voyant son interlocuteur.
« Un chevalier d'Athéna ! Qui es-tu ? Pourquoi m'avoir aidé ? Pourquoi ne pas m'avoir tué quand tu le pouvais ? Tiens-tu donc à mourir ?
- Tu étais en problèmes, j'ai simplement voulu t'aider. Je veux éviter toute effusion de sang. Je suis Seiya. Pégasus no Seiya. Quel est ton nom ?
- Pégasus ? Ainsi c'est toi. Je suis Celo, Général de l'armée du Feu, aux ordres de Sa Majesté Arès. Prépare-toi au combat. »
Celo adopta une position d'attaque et concentra son cosmos. Seiya le regardait bouche bée.
« Mais … je ne veux pas me battre ! Tu n'as pas encore récupéré !
- Bats-toi ! »
Une déferlante de cosmos fonça droit sur Seiya.
Shiryu sentit l'étonnement dans le cosmos de Seiya, mais il ne put le rejoindre. Il se retrouva acculé à un mur du couloir qu'il parcourait.
Il tendit ses sens pour percevoir une présence, mais personne ne se trouvait à proximité, il aurait pu le jurer. Il sentit quelque chose lui emprisonner la cheville. Il baissa la tête et vit une racine qui enserrait son pied. Il chercha à se dégager, mais ne le put. Apparut alors, au détour d'un couloir, une femme recouverte d'une armure brune, semblable à de la terre.
« Je suis Gaïane, chevalier, Général de l'armée de la Terre, aux ordres de sa majesté Arès. Ici s'arrête ton parcours. »
Comme son frère quelques instants auparavant, il vit une onde de cosmos se rapprocher de lui.
« A la combientième vie comptes-tu remonter ? demanda Arès en portant un verre de vin à ses lèvres.
- Comme si tu ne t'en doutais pas, sourit Mnémosyne.
- A quoi bon revenir à cette journée ? éluda Athéna. Cela ne changera rien.
- Qu'ils aient mal, répondit. Mal comme lorsque j'ai tout perdu.
- Tu n'es pas la seule à avoir souffert, la contra la déesse à la chouette.
- TAIS-TOI ! s'irrita la brune. Regarde plutôt comment s'en sortent tes chevaliers.
- Ils gagneront. J'ai confiance en eux. »
