Le soir venu, tout le monde parlait encore du combat de l'après-midi. Chacun avait été impresssionné par la performance de la nouvelle. Dans le bureau du colonel, ses collègues en parlaient à voix basse, de peur de le froisser.
" C'est bon, vous pouvez en parler à voix haute ! Je survivrai." lança celui-ci.
" Si vous voulez colonel. En tout cas, c'est une chance de l'avoir dans nos rangs la petite. Je n'aimerais pas avoir à l'affronter." dit Havoc.
" Ouaip ! Elle va nous être d'une aide précieuse." ajouta Breda.
" J'ai entendu dire que c'était la fille de L'Elemental Alchemist. C'esgt vrai ça ?" questionna Fuery.
Tout le monde se tourna vers Hawkeye, qui la connaissait mieux qu'eux.
" Oui c'est vrai. Sa mère est bien Hihoro Yumika." répondit-elle les yeux dans un dossier.
Sifflements admiratifs. Hihoro était très connue pour ses nombreux exploits.
" Alors ... vous l'avez rencontrée lieutenant ?" demanda Falman.
" Bien sûr. Souvent même."
Tous étaient suspendus à ses lèvres. Même Roy écoutait avec intérêt.
" Et comment est-elle ?"
" Comme sa fille. Physiquement et caractériellement. Hihoro aime l' espace, l'aventure, le mouvement. Meiling aussi." répondit Riza.
" Si elle est aussi puissante, pourquoi ils ne l'ont pas envoyée à Ishbal ?" ne peut s'empêcher de demander le colonel.
" Parce qu'elle avait démissionné. Hihoro n'avait que trente-cinq ans, mais pour un alchimiste c'est plus simple que pour un militaire. Ils n'ont pas tout à fait le même statut." expliqua Riza.
Un silence méditatif suivit ces explication. Le lieutenant poursuivait son travail, imperturbable.
" Colonel, j'aimerais vous demander de partir plus tôt ce soir. Meiling souhaite que je lui montre les stands de tir."
" Hein ? Ah bon ? Entendu."
" Parce qu'elle sait tirer en plus ?" fit Fuery.
" Bien sûr, le colonel l'a dit en lisant son dossier." répondit Havoc.
" Elle se débrouille bien lieutenant ?" interrogea Breda.
" Oui ça va. C'est moi qui lui ait appris."
Alors là, si Riza Hawkeye avait enseigné son art à Meiling, nul doute qu'elle devait bien se débrouiller ! Un peu plus tard, la jeune femme alla chercher son amie à sa chambre, et la conduisit sur un champ de tir.
" Je vais pouvoir étrenner ton cadeau." annonça Riza en montrant le pistolet.
" Tant mieux. Moi j'ai toujours le Walthers avec lequel tu me donnais des leçons dans le temps." répondit Meiling.
" Nous allons commencer par un petit échauffement, après quoi je te montrerais notre parcours.
Les filles se positionnèrent devant des cibles rondes, et firent feu.
" Eh bien ! Toi aussi tu t'es améliorée !" constata Meiling.
" Tu te débrouille bien également. Contente de voir que tu as retenu mes leçons." sourit Riza.
Un quart d'heure plus tard, Riza l'emmena sur le grands parcours. Celui-ci représentait en fait une ville en ruine. Le lieutenant lui expliqua que des cibles apparaissaient de temps à autre, mais qu'il ne fallait pas toutes les toucher.
" Par exemple, certaines représentent des civils, d'autres des militaires. Si tu tire sur l'une d'entre elles, ça annule tous tes points et tu dois recommencer. Dans un premier temps tu te contenteras de me suivre. Ensuite, on fera l'inverse." exposa Riza.
" Ok je te suis Zaza." répondit Meiling.
Riza s'avança alors sur le parcours, les sens aux aguets. La première cible surgit cinq minutes plus tard, au détour d'une ruelle. Riza fit feu aussitôt, et l'atteignit à la tête. Bien entre les deux yeux. Meiling nota qu'elle tirait quelque fois dans des endroits critiques : la tête, la poitrine ... ou les jambes, histoire de montrer qu'on était pas obligé de tuer.
" Civil ... ne pas tirer." pensa Riza.
" Militaire ... idem."
Jusque là, c'était un sans faute. Riza connaissait le parcours par coeur, les cibles changeant rarement de place. Elles arrivèrent à la fin du parcours. Un militaire jaillit, et Meiling la vit pointer son arme sur lui. Devinant qu'elle allait tirer, elle lui saisit le poignet et fit dévier le tir. Riza se rendit compte de son erreur.
" Merci Lili. Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois je lui tire dessus à celui-là. J'ai beau savoir qu'il ne faut pas, c'est viscéral." expliqua Riza.
Meiling fronça les sourcils. Pourquoi une telle erreur après un sans-faute ?
Elle reporta son regard sur la cible. Et c'est là qu'elle comprit. La cible ressemblait à ... Roy Mustang.
" Que t'as-t-il donc fait pour que tu lui en veuille à ce point ? Je croyais que tu devais le protéger." dit Meiling.
" C'est exact Lili. Je dois le protéger. Au moins cette fois grâce à toi, je n'ai pas un score de zéro." éluda Riza.
" Non, tu as un score de 300 points tout ronds. Riza..."
Quand elle utilisait son surnom complet, c'est que la conversation était sérieuse.
" Dis-moi ce qui ne va pas avec le centaure."
" Qui ?" s'étonna Riza en la regardant.
" Tu préfère que je l'appelle l'homme-cheval ? Ou encore le canasson ?"
Riza comprit qu'elle parlait de Mustang. Centaure ... c'était original comme trouvaille. Riza baissa les yeux.
" Je ... tu sais que c'est de ma faute ce qui lui est arrivé. Sa blessure à l'oeil." répondit-elle.
" Et toi tu sais parfaitement que non. Comment diable aurais-tu pu deviner que cette boîte de conserve allait arriver ? Tu n'es pas devin que je sache."
" Je sais. Mais j'aurais quand même pu arriver plus tôt."
" A pied ... et déjà à six kilomètres de cette maison, c'est sûr tu aurais pu arriver plus tôt. Si tu savais voler ou encore te téléporter. Mais tu ne peux pas, et si ça se trouve il t'aurait descendue avant d'abattre Mustang. Mais de tout ça ne s'est produit, aprce que tu l'en a empêché. Et Roy a eu beaucoup de chance."
Riza réalisa qu'elle abvait raison. Dans leur plan qu'ils pensaient parfait pour détruire le Généralissime, ils ignoraient complètement qu'Archer allait les rejoindre. Elle sentit sa culpabilité fondre de trois quarts.
Tu as raison, nous ne savions pas qu'Archer serait au courant. Sinon, nous l'aurions pris en compte."
Meiling sourit. Voilà une partie du mystère d'élucidée.
" Tu m'a dit que tu obtenais toujours zéro en sortant d'ici. Je suppose que ça date d'avant la perte de son oeil au centaure ?" demanda Meiling.
Touché. Là on abordait un point délicat.
" Euh..."
L'alchimiste haussa les sourcils :
" Alors, tu ne t'entends pas bien avec lui ?"
" Si, bien sûr que si. Ce n'est pas ça." répondit la blonde.
" Laisse-moi deviner. D'après ce que tu m'as dit de lui, c'est un coureur de jupon. Mais il ne te voit pas. Tu ne ferais pas ça par dépit des fois ?"
Riza lui en voulut un peu d'être à ce point perspicace. Le silence du lieutenant tint lieu de réponse à Meiling.
" Je te comprends, il a quand même beaucoup de charme le gus. Allez à mon tour de battre le record."
Riza fut soulagée de voir qu'elle n'insistait pas, et la suivit en dehors du parcours.
Une heure plus tard, Meiling terminait son parcours avec un score de 97 points. Pas mal pour un début. Soudain, en regardant la cible qui ressemblait à Mustang, une idée traversa l'esprit de Riza avec tant de force qu'elle ne pourrait plus l'en chasser.
" Lili ... saurait-tu capable de rendre son oeil à Roy ?"
" Voilà que tu l'appelle par son prénom. Qu'est-ce qui te fait croire que je peux le faire ?" interrogea Meiling.
" Quand nous étions à Léontine, tu as transmuté un doigt sur un soldat qui avait perdu le sien. Tu pourrais le refaire avec un oeil ?" demanda Riza.
Meiling leva les yeux sur son amie. Riza l'implorais presque.
" J'avais pris ce doigt sur un mort. Si je veux pouvoir rendre son oeil au colonel, il me faut un donneur. Sinon, oui c'est possible". répondit Meiling.
La joie illuminait le visage de Riza. On aurait dit qu'elle venait de gagner à la loterie.
" Mais comment peut-on trouver un donneur ?" demanda-t-elle, soudain inquiète.
" Oh c'est pas compliqué."
Riza eut peur. Serait-elle capable de tuer pour obtenir un organe ? La rouquine remarqua son air tendu.
" Relax ! J'ai pas l'intention de tuer quelqu'un. La dernière fois c'était différent car il s'agissait d'un doigt. Mais avec un oeil on peut s'arranger autrement."
Riza fut soulagée :
" Et comment ?"
" Avec celui d'un animal. Qui soit proche de clui d'un humain."
" Bon ... c'est déjà plus simple."
" Mais pour l'heure, il commence à se faire tard. On cherchera ça plus tard."
Les filles rentrèrent au Q.G. Dans les couloirs, Al croisa Meiling. Sonn visage un peu sombre devint souriant lorsqu'il la vit.
" Ah tu es là ! Je me demandais où tu étais." dit-il.
" Je faisais une séance de tir avec Zaza." répondit Meiling.
" Zaza ? Tu veux parler de Riza Hawkeye ? Tu l'appelle Zaza ?" s'étonna Al.
" Oui ! C'est une habitude de quand j'était petite. Je n'arrivais pas à prononcer son prénom. Je courais toujours vers elle en l'appelantr comme ça, à ce que m'ont dit mes parents." raconta Meiling en soriant.
Al sourit à son tour. Ils arrivèrent devant la chambre de la jeune fille.
" Bonne nuit Al, merci de m'avoir accompagnée."
" Bonne nuit Meiling." répondit-il d'une viox douce.
La nuit recouvrait entièrement le ciel à présent. Au Q.G, tout le monde dormait profondément. Ed rêvait que tout le monde se moquait de sa taille. Al lui en revanche, souriait dans son sommeil. Il rêvait qu'il se trouvait dans une prairie avec Meiling. Adossé contre un arbre il tenait la jeune fille contre sa poitrine et lui caressait les cheveux. Meiling elle, rêvait plutôt de chez elle et de ses amis.
Bref, tout le monde dormait à poings fermés.
Au dehors, un individu s'approchait du Q.G. Arrivé devant la porte, le mystérieux visiteur crocheta la porte et entra. Il progressa ensuite dans le couloir.
Le rêve de Meiling avait fait place à un cauchemar. Elle voyait des ombres partout, qui attaquaient toutes les personnes qu'elles rencontraient. L'une d'elle glissait vers Riza comme un serpent. Les balles de cette dernière passaient à travers l'ombre. Puis l'ombre commença à l'étouffer. Meiling criait dans son rêve.
Elle finit par se réveiller en sursaut, et alluma sa lampe de chevet.
" Pouh ! C'était juste un rêve." dit-elle.
Meiling décida d'aller prendre l'air. Regarder les étoiles la calmait toujours.
Après avoir enfilé un peignoir fin, elle sortit dans le couloir. Elle ne fut pas longue à repérer l'intrus. Et ô frayeur, il ressmblait à l'individu de son cauchemar.
Il se dirigeait vers le coin des gradés. Meiling n'attendit pas de savoir pourquoi.
Comme elle avait toujours ses gants sur elle, elle les mit vite fait et claqua discrètment des mains. Un puissant courant d'air jaillit et percuta l'individu, qui alla buter contre un mur avec un bruit sourd. Cela réveilla quelques soldats.
Meiling alluma la lumière.
" Toi ?" s'exclama-t-elle en reconnaissant l'individu.
" Meiling, ça faisait longtemps." répondit-il.
Il envoya une vague obscure, qu'elle para avec du feu.
" C'est lui ! C'est l'alchimiste des ombres ! ALERTE !" cria un soldat.
Le malheureux fut immédiatement englouti par une ombre qui l'étouffa. D'autres militaires arrivèrent et firent feu. L'alchimiste de sombres esquivait les balles avec une grande agilité. Il assombrit ensuite le couloir où les militaires se trouvaient. Un claquement de doigts se fit entendre, et des flammes dissipèrent les ombres.
" Qu'est-ce qui se passe ?" demanda Ed en sortant de la chambre quil partageait avec son frère.
" Le Shadow Alchemist, il attaque le Q.G." répondit Roy.
" Tiens tiens ! Le Flame Alchemist. C'est justement vous que je cherchais." décréta l'individu.
Ses ombres recouvrirent les flammes. Puis il lança une attaque vers Roy. Riza intervint, et lui tira dessus. Une ombre surgit, et glissa vers d'elle.
" NE LA TOUCHE PAS !" s'écria Meiling en frappant dans ses mains.
Un mur de pierre apparut devant le lieutenant pour la protéger de l'attaque.
Ed renchérit en lançant des pics sur l'agresseur. Mais les ombres l'en protégèrent.
" J'ai jamais vu un truc pareil." fit AL.
" Moi non plus. Il produit de l'ombre qui absorbe tout." dit Ed.
De puissants éclairs frappèrent l'alchimiste noir qui alla bouler au loin. Le sol trembla ensuite violemment. Meiling commençait vraiment à s'énerver.
L'alchimiste de l'ombre aussi. Cette fois, ce fut le noir complet dans les couloirs.
Impossible d'y voir à un mètre.
" Nii-san ! Où es-tu ?" s'écira Al.
" Par ici Al ! Il est pas loin !" répondit Ed.
" Je n'y vois plus rien." fit Havoc.
Des rais de lumières transpercèrent les ténéèbres, et la visiblité revint.
" AAAAAH !" criaient Ed et Al.
Ils s'étaient retrouvés sur le chemin de l'alchimiste, qui les emprisonnait dans ses ombres. Ed n'arrivait pas à claquer des mains, et Al non plus. Les ombres les étouffaient.
" Ed ! Al !" s'exclama Meiling.
Elle envoya des flammes qui chassèrent les ombres. Bientôt ils furent libres, et elle se précipita vers eux.
" Tout va bien ?" demanda-t-elle en se penchant.
" Oui on ..." commença Al
Il s'interrompit en réalisant qu'elle avait perdu son peignoir et qu'elle ne portait qu'une petite chemise. Ses joues virèrent illico au rouge. Ed lui-même sentait les siennes chauffer. Meiling n'y fit pas attention, et contemplait plutôt les dégâts.
Les murs étaient criblés de balles et de fissures. Riza les rejoignit et s'enquit de leur santé.
" Nous ça va. Et toi ?" demanda Meiling.
" Bien grâce à toi. Mais il y a un mort et je n'arrive pas à retrouver le colonel."
" Regardez ! Là !" s'exclama Fuery.
Il montrait une feuille fichée dans le mur par un poignard. Dessus on pouvait lire:
" Je tiens votre colonel. Si vous voulez le retrouver aussi entier que possible, libérez l' Ice Alchemist. Si vous tentez quoi que ce soit que je juge insensé, je découpe le colonel morceau par morceau que je vous enverrais. D'autres instructions suivront ultérieurement pour la libération de l'alchimiste de glace."
Ce mot fit froit dans le dos. Découper Mustang en morceaux ...
" Qu'est-ce qu'on fait ?" demanda Breda.
" Vous rien. Je m'en occupe." décréta Meiling.
Tous la regardèrent avec des yeux en soucoupe. De quel droit prenait-elle l'affaire en charge ?
" Qu'est-ce que tu raconte Meiling ?" demanda Riza.
" Ce type ... le Shadow Alchemist ... je le connais."
" Comment ça ?"
" C'est mon oncle." révéla-t-elle.
Riza resta bouche bée, comme tant d'autres. Décidément, Meiling avait une sacrée famille !
" Ton oncle ?"
" Oui, du côté de ma mère. Il s'appelle Meiko."
Du côté de sa mère ... il avait aussi fort qu'Hihoro. Meiling arracha le papier et s'éloigna. Elle claqua dans ses mains, et une lueur verte réparatrice remit les murs et le sol d'aplomb. Riza la rejoignit alors qu'elle entrait dans chambre.
"Qu'est-ce que tu compte faire au juste ?" demanda-t-elle.
" Devien ? Chercher le centaure et régler son compte à mon oncle." répondit Meiling en attrapant des habits.
" Alors je te suis." décida Riza.
" Hmm..."
Meiling croisa le regard déterminé de son amie. Connaissant ses sentiments pour son supérieur, ce ne serait pas facile de l'en dissuader.
" Entendu, départ dans cinq minutes."
Riza retourna dans sa chambre au pas de course, et lança aux soldats qu'elle et la petite se chargeait de tout. Entendant çan Ed et Al se consultèrent du regard, et hochèrent la tête. Puis ils allèrent s'habiller en vitesse, et rejoignirent les filles au-dehors.
" Que venez-vous faire ici ?" demanda Meiling.
" On vous suit. Vous aurez sûrement besoin d'aîde." répondit Ed.
" Pas question. Il a faillit vous avoir tout à l'heure." rappela-t-elle.
" Attends un peu. Ils ont raison, on ne sera sûrement pas trop de quatre contre Meiko." intervint Riza.
" Ok. Je crois savoirn par où commencer : l'endroit où se trouve l'Ice Alchemist." annonça Meiling.
" Bonne idée, je vais chercher un véhicule." dit Riza.
" Ce ne sera pas nécessaire, on va y aller à ma façon. Tu sais où c'est Zaza ?"
" Oui, à la prison. Mais comment ..."
L'alchimiste ne répondit pas, et fit sortit un grand disque de pierre.
" Montez." dit-elle.
Ils la rejoignirent, et Meiling fit léviter leur véhicule improvisé.
" Mais ... on vole !" s'exclama Ed.
" Bien vu mon grand ! Un des gros avantages de la maîtrise de l'air : ça garantit rapidité et dicrétion."
Ils arrivèrent au dessus des toits, direction la prison où se trouvait l' Ice Alchemist.
