Le moment est venu.
Titre du 19/05/2022 : Le moment est venu
Poisson : Neal Cassidy / Baelfire (OUAT)
E : Emma Swan
Créature 38 : Sorcière
Prénom 41 : Neal
Quatre aspects de ... Remus Lupin : Solitude : écrire sur un personnage solitaire ou sur un personnage qui a peur d'être abandonné
44) 50 nuances de OUAT
7 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 50 nuances)
Pourquoi est-ce que tu m'as abandonnée ?
Cette question, Neal se l'était lui-même posée pendant des années, des mois, des décennies, des siècles, après avoir découvert que sa mère n'était pas morte comme il le croyait depuis qu'il avait six ans, mais qu'elle était partie loin de chez eux sans se retourner.
Pour son père, il le savait déjà, ce dernier avait préféré le pouvoir à son fils, il avait choisi de rester dans la Forêt Enchantée plutôt que de le suivre, il avait lâché sa main, il l'avait laissé tomber dans ce maudit portail, et même si ce n'était qu'un accident, un choix fait dans la panique du moment, il l'avait tout de même abandonné.
Alors oui, il savait déjà pourquoi Rumplestiltskin n'était pas venu avec lui, mais concernant sa mère…
Il n'avait jamais su, parce qu'elle était morte avant même qu'il ne sache qu'en réalité elle avait été vivante durant des années, et qu'elle l'avait abandonné, lui et son père.
En un sens, Killian Jones lui avait déjà apporté la réponse qu'il cherchait, le jour où il lui avait avoué la vérité sur Milah, mais il n'avait jamais pu lui poser la question en personne et c'était sans doute cela qui lui manquait le plus.
Pouvoir la confronter, l'accuser, ou recevoir ses excuses, et peut-être, un jour, la pardonner.
Son père lui avait volé ça, lui avait volé cette chance de peut-être la revoir un jour, et ça, il n'était pas sûr de pouvoir le lui pardonner.
Il savait pourquoi elle était partie, parce qu'elle ne supportait plus son époux, qu'elle voulait vivre un autre vie, qu'elle rêvait d'aventures, qu'elle voulait être libre, qu'elle voulait être heureuse, au final il avait déjà sa réponse.
En vérité, sa véritable question était plutôt, pourquoi est-ce que je n'étais pas suffisant pour te faire rester ?
Dans le monde moderne du monde sans magie, les choses auraient été différentes, et peut-être auraient-ils continué d'être une famille, même partiellement, au lieu que tout ne soit brisé en mille morceaux, mais ça ne changeait rien au fait qu'elle l'avait abandonné parce qu'il n'avait pas été suffisant pour elle.
Il n'aurait jamais de réponse à cette question qui le hantait depuis tellement de temps et ce constat était purement et simplement insupportable.
Pourquoi est-ce que tu m'as abandonnée ?
Alors oui, il comprenait parfaitement la question d'Emma, il comprenait sa rage, sa douleur, sa colère, et son désir de savoir, de connaître la vérité, de comprendre.
Parce que je n'avais pas le choix, aurait été incomplet et faux, complètement mensonger parce qu'il avait eu le choix, il avait juste fait celui qui lui semblait juste sur le moment et qui au final s'était révélé être le mauvais.
« C'est… commença-t-il avant d'être coupé par Emma.
- Ose me sortir « c'est compliqué » et je te jure que je te frappe.
Malgré la menace, il sourit, parce que c'était tellement… Emma.
- D'accord. Très bien, je ne le dirai pas dans ce cas-là… Je comptais vraiment faire ce qu'on avait prévu tu sais. Les montres, partir ensemble, aller à Tallahassee, commencer une nouvelle vie ensemble… Tout ça, tout ce qu'on voulait, tout ce dont on avait décidé ensemble… Tout ce dont on avait rêvé, tout ce qu'on voulait construire… Je voulais réellement qu'on ait ça ensemble, qu'on ait… qu'on ait une famille.
Si il n'avait été qu'un menteur hypocrite, ça aurait rendu les choses tellement simples.
Mais non, bien sûr que non, il fallait qu'il soit totalement sincère à ce sujet, qu'il ne soit définitivement pas en train de mentir, et qu'il lui dise les mots qu'elle avait toujours rêvé d'entendre, et que la vérité lui brise le cœur de la pire manière possible.
Parce que ce qui avait été et ne pouvait plus être avait été sincère mais tout ce qu'ils avaient eu était mort, parce qu'il était parti, qu'il l'avait trahie, abandonnée, envoyée en prison, et c'était de sa faute, tout était de sa faute.
Pourquoi ?
Pourquoi était-il parti si il ne lui avait jamais menti ?
- Si c'est vraiment le cas, dit-elle, si tu m'aimais vraiment… Si tu voulais qu'on ait un futur ensemble… Alors pourquoi est-ce que tu es parti ?
Il soupira.
Voilà, il était là, le moment où il allait enfin dire toute la vérité qu'il avait toujours tue durant ces dix dernières années.
Enfin elle allait savoir.
Et savoir ce qu'il avait fait, et surtout pourquoi, elle saurait quelle était la chose dont il avait le plus honte, ce qu'il n'aurait jamais dû faire.
- Parce que, la nuit où j'étais supposé te rejoindre, quand tu es allée chercher les montres… j'ai rencontré quelqu'un. August. August Booth. Apparemment, tu le connais bien.
Elle se figea, interloquée.
- Okay… Je ne comprends pas… Qu'est-ce qu'il a avoir là-dedans ?
Oui, c'est vrai, ils étaient tous les trois liés, ils venaient de la Forêt Enchantée, et August, enfin Pinocchio, était supposé la protéger (rôle qu'il avait d'ailleurs bien mal rempli), mais pourquoi…
Pourquoi parler à Neal exactement ?
- Il savait qui j'étais… mon identité, il savait que j'étais Baelfire… il connaissait mon histoire. Alors, il est venu me parler pour me dire qui tu étais vraiment.
Elle fronça les sourcils.
- Donc… au moment où tu m'as rencontrée, tu ne savais pas qui j'étais ? Tout ça, toute notre histoire, ce n'était pas un plan tordu imaginé par ton père ?
Neal éclata de rire.
- Non, t'en fais pas pour ça. Mon père a imaginé et prévu beaucoup de choses, mais je ne pense qu'il soit capable de faire quelque chose comme ça. Et si j'avais su qui tu étais, ton lien avec la malédiction… je pense que je me serais enfui et que je ne me serais pas approché de toi. Je n'avais vraiment pas envie de risquer de me retrouver à nouveau en présence de mon père.
- Et pourtant, tu es là aujourd'hui… Qu'est-ce qui a changé ?
- Beaucoup de choses ont changé en dix ans, et surtout… j'ai rencontré Henry. Bref, August m'a dit qu'il était Pinocchio, que tu étais… la Sauveuse, il m'a parlé de la malédiction et surtout il m'a dit… que je me mettais en travers de ton chemin.
Emma cligna des yeux à quelques reprises, hébétée.
- Pardon ?
- Notre histoire ensemble, notre décision de partir à Tallahassee, donc loin, très loin dans le Sud et du Maine… Ce n'était apparemment pas une bonne chose pour la malédiction, parce qu'il fallait que tu puisses être là dix ans plus tard afin de briser la malédiction… et si tu n'avais aucune raison d'y aller tu risquais… de ne jamais en retrouver le chemin. Ni de le trouver tout court.
Ça n'avait aucun sens, vraiment, et Emma sentit une nouvelle fois la colère l'envahir.
Parce que, une nouvelle fois, son destin avait été décidé sans qu'elle ait une seule seconde son mot à dire, Neal et August avaient fait des choix qui auraient dû être les siens, sérieusement, comment avaient-ils pu lui faire une chose pareille, comment avaient-ils pu l'abandonner alors qu'ils prétendaient l'aimer ou vouloir la protéger ?
- Et j'imagine… dit-elle d'une voix qu'elle tenta de garder calme, que venir me parler et m'expliquer tout ça, c'était pas une option ?
- J'ai essayé de le convaincre de faire ça, il m'a dit que tu ne le croirais pas.
- On se demande bien à qui la faute, répliqua-t-elle aussitôt avec acidité.
Puis, elle se souvint du temps qu'il lui avait fallu pour enfin croire en la magie alors qu'elle vivait à Storybrooke, ville tout sauf normale, et elle dut reconnaître que ce n'était pas totalement faux.
Ça ne changeait rien au fait qu'elle ne méritait aucunement ce qui lui était arrivé.
- C'est vrai, concéda-t-il, August n'est aucunement irréprochable à ce sujet… et moi non plus. Il voulait aussi qu'on te renvoie dans le système, afin que tu sois… plus cadrée.
En rétrospective, ça avait vraiment été une mauvaise idée, et au vu de la lueur de rage qui brillait dans les yeux d'Emma, elle pensait exactement la même chose.
- Oui, et ça a tellement réussi ! Ironisa-t-elle.
- Je ne vais pas te raconter des histoires Emma, cette nuit-là… je me suis clairement menti à moi-même, j'ai fait comme si je croyais réellement que c'était la meilleure solution pour toi, alors qu'en réalité… j'étais juste lâche. J'avais peur que si on atterrissait à Storybrooke, je ne finisse par être réuni avec mon père, et ce n'était pas ce que je voulais… Alors j'ai décidé de l'écouter et ça a été la pire décision de ma vie entière.
- Donc, si je comprends bien, résuma-t-elle, sentant un rire complètement hystérique monter depuis le fond de sa gorge, tu… tu m'as abandonnée parce que Pinocchio te l'a demandé ?
Quand est-ce que sa vie était devenue une vaste blague au juste ?
- C'est… à peu près ça.
Elle les détestait.
Oh dieux, elle les détestait tellement, eux, les adultes, qui avaient décidé de gâcher la vie de la gamine de dix-sept ans qu'elle était encore à l'époque et qui commençait à peine à reprendre confiance et espoir en la vie.
- Si seulement vous aviez pris vos responsabilités… tout aurait été différent. Tu… tu m'as envoyée en prison Neal !
Il la regarda avec tristesse.
- Je sais. Et je sais ce que ça fait d'être prisonnier, crois-moi, et je… Je n'aurais jamais dû te faire ça. J'aurais dû trouver une autre solution, je ne sais pas quoi, mais j'aurais dû. Je suis tellement désolé.
- Les excuses arrivent trop tard… Dix ans trop tard.
Il le savait parfaitement, mais ça ne l'avait pas empêché d'essayer.
- Je sais…
- M'envoyer les clefs et les papiers de la coccinelle, tu pensais que ce serait suffisant pour te faire pardonner ? Lui demanda-t-elle, essayant de comprendre.
- Non, avoua-t-il avec honnêteté. Et ce n'est pas pour ça que je l'ai fait, enfin si mais seulement partiellement, je voulais juste… réparer le bordel que j'avais causé.
- Ne pas m'envoyer en prison aurait permis d'éviter ce bordel.
- Je t'ai envoyé l'argent des montres, lui avoua-t-il, pas tant pour la calmer que pour lui avouer cette autre vérité qu'elle avait ignoré pendant beaucoup trop longtemps.
Depuis qu'il savait ce que Henry lui avait dit, qu'il savait qu'elle ne l'avait jamais reçu et qu'August l'avait probablement gardé pour lui, cette question l'avait hanté plusieurs fois.
Qu'est-ce qu'il se serait passé si elle l'avait reçu, cet argent ?
Comment est-ce que sa vie aurait pu être différente, meilleure, si elle avait pu sortir de prison avec ça en plus dans ses bagages, et pas juste avec des clefs de voiture et un cœur brisé ?
Est-ce que… ça aurait vraiment fait la différence tout compte fait ?
Ou pas du tout ?
Il ne le saurait jamais, et c'était vraiment ça le pire, se poser des questions dont on aurait jamais la réponse, et elle méritait mieux bon sang, ils méritaient tous mieux et pourtant ils…
Ce n'était pas juste.
- Tu… Comment ça ?
Elle avait toujours été persuadée qu'il était parti comme un voleur, en emportant avec lui non seulement les morceaux brisés de son cœur et de sa confiance en lui, mais aussi l'argent qu'il avait dû récolter en vendant les montres volées.
Et maintenant, il lui affirmait qu'en réalité, non seulement il lui avait envoyé les clefs de la voiture jaune mais aussi l'argent qu'ils auraient dû avoir ensemble au lieu de le garder pour lui ?
Oh.
Ça n'effaçait pas le reste, ça n'effaçait rien de ce qu'il avait fait, mais ça montrait bien que, même à l'époque, il avait au moins essayé de l'aider.
Il ne mentait pas, lui dit une nouvelle fois son super-pouvoir, et c'était incroyable tout de même à quel point il avait pu se montrer sincère depuis le début de cette conversation alors qu'il lui avait menti sur tout, y compris sur qui il était vraiment des années plus tôt.
Il avait vraiment changé en dix ans tout compte fait.
- J'ai demandé à August de t'envoyer à la fois les clefs de la voiture, et l'argent des montres. D'après Henry, tu n'as reçu que la première de ces deux choses.
- Effectivement, reconnut-elle, alors dans ce cas…
- Alors soit la poste ou la prison ont vraiment mal fait leur travail, soit…
- August… Souffla-t-elle en fermant les yeux, et si ils avaient bel et bien raison, alors dans ce cas-là… »
L'espèce de foutu salopard.
« Je vais avoir deux mots à lui dire, gronda-t-elle.
Parce que même si ils se trompaient, il y avait aussi tout le reste.
- Ouais, moi aussi, approuva-t-il.
Il y avait une question encore qui devait être abordée…
Henry.
- J'étais en prison quand j'ai compris que j'étais enceinte.
Puisqu'il avait accepté de lui dire la vérité, toute la vérité, autant qu'elle le fasse aussi.
- Je… J'aurais aimé être là.
- Tu le savais pourtant, lui jeta-t-elle au visage, tu savais qui j'étais, tu savais que j'avais été abandonnée, que j'avais peur de l'être à nouveau, et pourtant, tu… tu l'as quant même fait. Tu m'as abandonnée, et tu m'as brisé le cœur ! Tu m'as laissée seule, toute seule, et même si je n'avais pas été enceinte…
- Je suis désolé… Je sais que même si j'avais été là, ça n'aurait sans doute rien changé, mais j'aurais aimé que ça change quelque chose… vraiment.
- Je ne pouvais pas le garder. Je ne pouvais vraiment pas et même avec l'argent je ne sais pas si ça aurait suffi, ou si j'aurais pu le faire. J'aurais voulu en être capable, mais…
- Emma… Ça vaut que ça vaut, mais… J'ai rencontré Henry tu sais, et même si vous n'avez pas passé beaucoup de temps ensemble, je sais combien il t'aime et tient à toi et je pense que tu es une bonne mère. Je suis désolé qu'à cause de moi, tu ais dû attendre dix ans avant de pouvoir vraiment l'être.
Elle sourit.
- Henry est… enfin, c'est Henry. Je suis tellement heureuse de l'avoir retrouvé, de pouvoir l'élever, même si avec Regina c'est difficile, surtout maintenant que je sais… qu'elle est la méchante reine, mais… Et savoir qu'il est de nouveau sain et sauf… merci d'avoir veillé sur lui quand vous étiez là-bas. Comment est-ce que tu as su ?
- Je ne l'ai pas supposé tout de suite, reconnut-il, quand il a parlé de toi, je ne me suis pas tout de suite dit qu'il était mon fils, mais quand il m'a dit ce que tu lui avais raconté sur son père, et l'âge qu'il avait… c'est là que j'ai su. Ou du moins j'ai compris que c'était une possibilité. Et je suis heureux d'avoir eu raison.
Il ne fuyait pas.
Ça aussi, elle ne s'y attendait pas, et est-ce qu'il voulait réellement être le père de Henry, et l'élever, rester à Storybrooke, la ville qu'il avait pourtant passé ces dernières années à éviter parce que son père y vivait ?
Apparemment.
Et la part d'elle-même qui avait été amoureuse de lui autrefois avait envie d'y croire.
Et l'autre, celle qui se souvenait avoir été trahie, voulait lui dire de partir, qu'elle ne le voulait pas dans la vie de son fils, mais n'était-ce pas exactement ce que Regina avait fait lors de son arrivée à Storybrooke ?
Si, même si les circonstances étaient différentes, et lorsqu'ils étaient dans la Forêt Enchantée, il avait été là quand Henry avait eu besoin de lui, même si Emma ne connaissait pas encore tous les détails, mais elle sentait bien que Henry lui faisait confiance, et elle ne savait pas ce qu'ils avaient traversé, mais ça devait être important.
Et Henry…
Henry le voudrait sûrement dans sa vie, et pouvait-elle réellement le lui refuser ?
Ça ne voulait pas dire qu'elle acceptait de le pardonner, ni même qu'elle le ferait jamais, mais…
C'était un début.
- Tu veux… Tu veux rester ici, n'est-ce pas ? Auprès de Henry ?
- Oui. Et de toi, si tu me le permets. Je sais que ce qu'on avait ensemble il y a dix ans… ça ne reviendra jamais, mais… On pourrait devenir amis ?
Amis.
Elle voulait lui faire confiance, à nouveau, oublier sa douleur, et elle ne pensait pas qu'il la trahirait à nouveau, mais…
Elle avait encore tellement mal.
- Je ne garantis rien, mais… je peux essayer.
Il sourit.
- C'est plus que ce que je mérite, alors… merci. »
Oui.
Il avait définitivement changé.
« Au fait ? Lui demanda-t-elle alors qu'ils retournaient dans le centre-ville de Storybrooke, tu ne m'as pas dit comment tu t'étais retrouvé dans la Forêt Enchantée ?
- Par accident. Un portail s'est ouvert je ne sais comment dans mon appartement à New York, et… je suis tombé dedans.
Elle le regarda avec incrédulité.
- Juste comme ça ?
- Ouais. J'ai un karma pourri. »
Emma éclata de rire.
A suivre…
