Chapitre 6 : Nuit agitée
Le repas s'était passé sans encombres. Sasori et Deidara marchaient à présent dans un silence apaisant pour le premier, et stressant pour le second, dans les jardins près du palais. Le soleil avait presque complètement disparu et les sons nocturnes des grillons et autres insectes se faisaient doucement entendre.
- Deidara ?
- Votre Majesté ?
- Je ne te connais pas beaucoup, mais toi non plus tu ne me connais pas. Je ne suis pas du genre bavard, mais je te sens nerveux et intrigué à chaque fois que tu passes du temps avec moi. Est ce qu'il y a des questions que tu aimerais me poser ?
Le blond sembla embarrassé.
- Et bien... Pour être honnête, quelque chose me surprend. Vous avez toujours eu une réputation brutale, cruelle. Vous êtes décrit comme un monstre de puissance, et ce, depuis bien avant votre couronnement. J'avais peur de venir ici, et de voir que j'allais être marié à un tel homme. Pourtant, vous ne ressemblez en rien aux rumeurs...
Sasori pencha la tête en arrière, souriant.
- Ne te méprends pas, cela n'a juste pas de rapport avec toi et moi. Les rumeurs sont assez vraies, mais elles ne concernent que la politique et la guerre. Un souverain cruel avec ses invités et son peuple aura tôt fait de se faire assassiner. J'essaie de gouverner justement. Bien sûr, cela ne veut pas dire que personne ne serait prêt à me tuer, mais c'est là que ma réputation entre en jeu. Peu ont essayé, et ils l'ont tous amèrement regretté.
Les deux hommes s'étaient arrêtés près d'un arbre, le blond regardait son interlocuteur avec attention, conscient de son expérience.
- N'oublie jamais qu'en tant que membres de sang royal, nous avons des responsabilités, mais aussi beaucoup de risques. Tout comme nous avons des privilèges. Nous devons être constamment prudents, même sur l'image que nous renvoyons. Un monarque gentil et bienveillant sera pris pour faible, tandis qu'un tyran sera considéré comme un ennemi à abattre. Depuis la mort de mes parents, je cache tout de ma personnalité, de mes pensées et de mes émotions, parce que je ne souhaite pas que l'on trouve mes faiblesses. Toi aussi, prends garde aux tiennes.
- Je ne pensais pas que vous aviez des faiblesses, répondit doucement Deidara.
Sasori eut un sourire triste.
- Tout le monde en a, même quand on s'efforce de les cacher.
- Et... Quelles sont les vôtres ?
Le Roi posa son regard intense sur lui, et aussitôt, le jeune Prince se reprit.
- Pardonnez moi, Votre Majesté, je n'aurais pas du demander. C'était déplacé...
Sasori s'adossa à l'arbre, et il leva les yeux vers le ciel étoilé. Deidara admirait son visage si doux, et pourtant si fermé, éclairé légèrement par l'éclat de la lune. La voix grave du souverain retentit alors avec calme.
- Ma faiblesse, c'est la solitude.
Le blond ne sut quoi répondre, alors il fit un pas vers son hôte avant de souffler.
- Je serai là à présent, vous ne serez plus seul.
Ils échangèrent un long regard et Sasori eut finalement un bref rictus moqueur.
- Et bien, quelques jours seulement, et tu sors déjà de telles paroles. Tu es déjà tombé sous mon charme pour me faire confiance aussi vite ?
Les joues de Deidara s'enflammèrent aussitôt et il recula, croisant les bras en fixant le sol.
- Ne vous moquez pas ! protesta-t-il avec colère. Je voulais simplement être gentil.
Un rire lui répondit, et le Prince sursauta. Il écarquilla les yeux en comprenant que c'était Sasori, le froid et impassible Roi de l'Ouest, qui riait. Et quel rire. Frais, sincère, éclatant. Deidara se sentit encore une fois défaillir. Au point qu'il faillit oublier sa colère pour savourer ce son venu du paradis. Mais, sa fierté le rattrapant, il avança vers le jeune homme et leva son bras pour le frapper, oubliant un instant qui se tenait face à lui. Sasori l'arrêta au dernier moment, saisissant son poignet d'une poigne ferme. Un sourire aux lèvres, il murmura au Prince qui était maintenant bien trop près de lui.
- Tu veux me faire mal ?
- Non, répondit Deidara de nouveau conscient de la situation, en fronçant les sourcils. J'ai plutôt envie de faire ça.
Il se colla au torse du Roi et s'empara de ses lèvres. Son cœur avait accéléré quand l'autre lui avait saisi le bras. Il avait pu détailler à quel point son fiancé était magnifique. Et la conversation qu'ils avaient partagée l'avait rassuré. Sasori ne lui ferait jamais de mal. Aussi, il avait cédé à la pulsion qu'il ressentait depuis son arrivée. Cela faisait à peine quelques semaines qu'il était ici, il ne connaissait pas encore l'homme très bien, et il était sûr d'une chose, ce dernier avait un sex appeal qui l'atteignait avec violence. Séparé de quelques centimètres du visage du garçon aux cheveux couleur sang, il n'avait eu qu'une envie, goûter ses lèvres si douces. Sasori ferma les yeux, savourant le contact. Le baiser dura longtemps, les deux jeunes adultes se consumant pendant de longues secondes, l'un contre l'autre. Puis, Deidara recula légèrement, moins assuré que lorsqu'il avait pris l'initiative de se jeter sur le Roi. Ce dernier se lécha la lèvre inférieure avant de sourire d'un air taquin qui, encore une fois, percuta le Prince par sa sensualité.
- Et bien, et bien, susurra Sasori de sa voix suave. Je savais que je t'avais fait de l'effet vu toutes ces heures passées à me regarder sans vêtements, mais à ce point là...
Les joues du blond le brûlèrent une nouvelle fois.
- Je.. Excusez moi Votre Majesté, je n'ai pas réfléchi...
- Appelle moi Sasori, répliqua le souverain.
Il tendit sa main à son invité.
- Viens, il se fait tard.
Deidara hocha la tête et il entrelaça ses doigts à ceux de son promis. Les deux fiancés rentrèrent dans le palais, ils longèrent silencieusement les couloirs jusqu'à s'arrêter devant les grandes portes des quartiers royaux. Sasori posa sa main sur la poignée avant de regarder le blond, qui crevait d'envie de visiter cette pièce si intime.
- Tu veux entrer ? proposa-t-il.
L'autre acquiesça avant même qu'il n'eut terminé de poser la question. Le monarque referma la porte derrière eux avant de taquiner une nouvelle fois le Prince.
- Et maintenant, tu as d'autres envies particulières dont tu aimerais me faire part ?
- Oh c'est pas vrai, je vais en entendre parler pendant combien de temps ? rouspéta le blond en faisant la moue.
- Jusqu'à ce que ça me lasse.
Deidara se rapprocha de lui et croisa les bras.
- Quitte à subir les moqueries, autant que ce soit pour quelque chose qui en vaille la peine non ? Plutôt qu'un simple et ridicule baiser ?
- Mmmh ? réagit le monarque en haussant un sourcil, intrigué.
Deidara illustra ses propos en sautant sur son fiancé, entourant son cou de ses bras pour l'entraîner dans un baiser fougueux. Sasori fut assez surpris, et, entraîné par le poids du jeune homme, son dos heurta la porte de ses appartements, mais il ne le laissa pas glisser, laissant ses mains soutenir le Prince qui avait enroulé ses jambes autour de sa taille. Deidara fut cette fois ci bien plus entreprenant et sauvage, il avait aimé le goût des lèvres du monarque, et comptait bien les savourer encore et encore jusqu'à être satisfait. Comprenant que le blond ne le lâcherait pas de sitôt, Sasori avança dans la pièce, portant sans difficulté le jeune homme jusqu'à la chambre. Lentement, il se pencha, le déposant sur le lit, avant de se placer au dessus de lui. Deidara fit la moue, déçu de ne plus être accroché à son si sublime fiancé, mais alors qu'il ouvrait la bouche pour protester, Sasori le fit taire d'un nouveau baiser, et le Prince passa ses mains dans les cheveux ébouriffés et écarlates de son promis, découvrant leur douceur inattendue. A bout de souffle par leur fougue, ils se séparèrent enfin, et Deidara, les joues rougies par le désir, murmura.
- Votre Maj...
- Sasori, le coupa l'autre.
- Sasori, se reprit le Prince, j'ai... vraiment chaud...
- Je vois ça oui.
Il avait souri en répondant, et le blond se rendit compte qu'en plus de son visage bouillant, une autre partie de son corps s'était éveillée. Son visage entier prit la même couleur que la chevelure du Roi, et il tourna la tête, embarrassé.
- Pas ma faute... Avoir autant de sex appeal devrait être interdit...
- Autant que ça ?
- Et encore, là il y a des vêtements.
- Ah, ça peut s'arranger. Si tu le souhaites.
Deidara plongea dans le regard miel de son interlocuteur. Ainsi posté à quatre pattes au dessus de lui, les cheveux éparpillés tout autour de son visage divin, ses clavicules ressortant légèrement à travers son haut qui dissimulait cette musculature qui lui faisait perdre la tête, il souffla, bloqué dans son admiration.
- Je ne souhaite que cela.
Sasori se redressa, les genoux enserrant la taille du blond, et il dénoua les liens de sa tunique royale, avant de la faire passer par dessus sa tête, dévoilant son torse sculpté par les dieux eux mêmes. Deidara se déplaça légèrement en arrière pour s'assoir, il leva ses mains, commençant à caresser cette peau pâle et sans imperfections, sous le regard de son propriétaire. Il descendit ensuite ses doigts vers son bas ventre, frôlant le pantalon sombre du monarque. Levant les yeux vers Sasori, il prit la parole, d'une voix rauque d'envie.
- Je peux ?
Le garçon aux cheveux écarlates hocha la tête.
- Officiellement, tout ceci est à toi, ton Altesse.
Deidara sourit tout en rougissant de plus belle, puis il tira sur le fil qui retenait le vêtement sur la taille gracile du jeune homme, et il l'abaissa ensuite, son visage faisant face au membre de son partenaire. Il fut assez impressionné, si le Roi était petit, ce n'était pas le cas de cette partie de son anatomie. Se mordant la lèvre inférieure, il caressa doucement le sexe de Sasori, faisant frémir ce dernier, puis il avança la tête et en lécha lentement l'extrémité, avant de tout prendre dans sa bouche. La respiration du monarque s'accéléra tandis que le Prince faisait de son mieux pour lui offrir un maximum de plaisir. S'il en croyait les réactions vocales de son amant, il était assez doué. Pendant de longues minutes, il varia l'intensité comme la vitesse de ses mouvements, puis, il libéra enfin le membre maintenant durci et humide du jeune Roi. Celui ci reprit aussitôt contenance, les yeux brillants de luxure, et il retira la tunique de Deidara d'un geste précis avant de le l'allonger sur le lit pour venir embrasser fougueusement son cou, faisant gémir le concerné. Tandis qu'il le dévorait avec ardeur, ses mains retirèrent le pantalon du blond. Tandis que ses doigts s'enroulaient autour du sexe palpitant du Prince qui glapit de surprise, il présenta son index et son majeur encore libres près de ses lèvres, les plongeant dans sa bouche. Caressant doucement la langue de Deidara d'une main, et son membre de l'autre, il profita de l'instant pour admirer l'expression de plaisir béant qui transparaissait sur le jeune visage de l'étranger. Il était vraiment magnifique, avec ses longs cheveux d'or, ses iris couleur océan et ses joues rougies par le désir sexuel. Lorsque ses doigts furent assez lubrifiés, il abandonna la bouche du blond et avec lenteur, il lui écarta les cuisses avant de toucher son intimité, laissant le jeune homme s'habituer à sa présence. Avec précaution, il enfonça l'index, et aussitôt, le corps de Deidara se crispa autour de lui. Le Prince haletait, entre l'intrusion inattendue mais étonnamment agréable et les va et vient constants sur son sexe, il ne savait plus ou donner de la tête. En plus d'être bâti comme un dieu de la beauté, son amant se révélait aussi incroyablement doué, et très attentionné. Il était à l'écoute de son corps plus que lui même. Deidara se cambra quand le majeur rejoignit le premier doigt en lui et il poussa un râle de plaisir. Quand il fut suffisamment préparé, Sasori cessa sa lente torture, retirant ses doigts comme sa main sur le membre tendu, prêt à craquer, de son partenaire. Le blond soupira de frustration comme de soulagement. Sasori écarta un peu plus les cuisses de son invité et il se positionna au dessus de lui, plongeant son regard dans le sien. Lentement, il s'enfonça en lui, prenant garde à ne pas le faire souffrir, mais le gémissement qui sortit de la gorge de Deidara fut une preuve de sa dextérité. Il commença alors à donner des coups de bassins réguliers et lents, laissant l'autre s'habituer à sa présence. Deidara enroula ses jambes autour de la taille de son amant pour plus de confort et il poussa un cri tant le plaisir fut intense. Sasori vint l'embrasser passionnément tout en accélérant, les emmenant tous deux au septième ciel. Pendant de longues minutes, ils apprirent à apprivoiser leurs corps, les faisant fusionner dans une passion commune. Jamais Deidara n'avait connu pareilles sensations, il était au paradis. Lorsqu'ils atteignirent l'orgasme, au même instant, ils ralentirent pour finalement s'arrêter, et Sasori se retira sans toutefois rompre le contact avec le blond qui s'accrochait encore à lui. Épuisés, à bout de souffles, ils se sourirent avant de fermer les yeux.
