Disclamer: Seul la famille Von Derbomeer m'appartient, le reste est la création de l'illustre Sir Arthur Conan Doyle pour lequel j'ai un profond respect.

Note de l'auteur: Ce chapitre ne fait pas que présenter les personnage...

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-La fille du duc-

Easthern Park

Il est des jours où l'on se dit que la vie ne peut être plus triste, plus morne et ennuyeuse. Ces jours-là, tout apparaît gris et on a l'impression que tout est terminé, que plus rien ne sera jamais comme avant, que l'on est condamné à vivre éternellement avec cette sensation que plus rien ne sera passionnant, qu'aucune chose n,en ne vaudra plus la peine, que la vie n'a plus de raison d'être vécue... C'étaient ces pensés sombres qui avaient malheureusement tendance à assaillir Sherlock Holmes à chaque fois qu'il terminait une enquête particulièrement fastidieuse, mais oh! combien fameuse. En effet, chaque fois qu'il accomplissait un exploit digne des plus grands -rang qu'il avait cependant depuis longtemps atteint- le détective avait la fâcheuse et triste manie de sombrer dans une dépression étrange peut-être du au fait qu'il avait trop travaillé avec sa tête à pratiquer des résonnements à l'ampleur dépassant l'entendement et que les neurones commençait à lui surchauffer après cet effort surhumain. Peut-être aussi était-ce dans sa nature. Peu importe ce qui les occasionnait, la chose primordiale à en déduire, c'était qu'elles se produisaient périodiquement et que dans ces moments, plus rien ne pouvait le sortir de cet état lamentable où ce qui était probablement du surmenage le plongeait invariablement. Son grand ami le docteur John H. Watson avait prit l'habitude de le faire sortir de chez lui dans ces instants où une profonde dépression accablait Holmes.

Vivant avec sa femme, ayant quitté le 221b Baker Street, Watson ne sut que son vieux camarade avait sombré une nouvelle fois dans un de ses déplorables annéantissements que lorsqu'une lettre lui fut portée, l'avisant que Holmes était alité pour cette raison dans un hôtel de Londres où il se disait plus près des services auxquels il pourrait recourir en cas d'extrême nécessité. Le docteur avait cependant d'importantes connaissances dans la City. Il avait été à la guerre au côté du duc Von Derbomeer, un charmant homme d'affaire bien nanti qui s'était établi à Londres. Watson était convaincu que la présence de gens autour du détective et le fait qu'il puisse sociabiliser à la place de rester étendu toute la journée -action qui ne le faisait que sombrer d'avantage dans la mélancolie- lui ferait le plus grand bien. Le docteur se rendit donc à Londres en avisant Mary, sa femme, de ses intentions et essaya ensuite de convaincre Holmes de suivre le pseudo-traitement qu'il lui proposait.

-Voir et parler à des gens vous ferait le plus grand bien et vous le savez Holmes, soupira Watson devant le refus de son ami.

-Vous voulez me faire loger sous le toit d'un homme marié dont vous avouez vous même que la femme est une bornée et une chipie de haut rang. Combien de fois devrais-je vous répéter que je ne voudrais pour rien au monde avoir affaire durant une longue période à des représentantes du sexe faible. Surtout à ce type de femme que s'amusera à jouer avec mes nerfs durant tout mon séjour! répliqua Holmes le plus froidement du monde avec un air décidé que rien n'aurait pu effacer.

-Elle sera absente durant deux semaines. Jane Von Derbomeer est partie chez une parente française. Vous n'aurez donc pas à la cotoyer. Il n'y aura que la fille du duc et son père. D'après ce que j'ai entendu dire, c'est une jeune femme très effacée et solitaire. Vous ne souffrirez donc pas de sa part non-plus.

Holmes était assit dans un fauteuil bas, le teint pâle occasionné par sa maladie, mais l'expression farouche. Il ne céderai que face à des arguments très convaincants. Watson enchaîna, gardant ces arguments-là pour l'assaut ultime, ceux qui feraient certainement flancher le déective. Étant cependant bien faibles, il préfèrait les ménager.

-Je ne partagerai pas le même toit qu'une de ces créatures infernalement obséquieuses qui risque malgré tout ce que vous avez entendu dire de faire de son mieux pour m'énerver! répliqua le détective.

Le docteur n'avait plus le choix, il devait jouer le tout pour le tout:

-Soyez raisonnable Holmes, supplia-t-il presque. Cela vous ferait le plus grand bien, croyez-moi. Le duc Von Derbomeer est plus que fortuné. Sa ropriété, une des plus grande du pays, permet de s'adonner à une foule de passes-temps. Elle est située aux limites de la ville et de la campagne, vous ne vous y ennuerez pas. De plus, de nombreux petits vols, d'objets désuets et pour la plupart inutiles j'en conviens, mais des vols tout de même, ont eu lieu dans la demeure même de mon vieil ami. On soupçonne les domestiques. Rien n'est sûr cependant. Vous aurez de quoi exercer votre réflexion, sans toutefois abimer vos nerfs étant donné qu'il n'y a rien de très stressant dans l'affaire.

Voyant que le grand Sherlock Holmes semblait un peu intéressé par cette menue enquête, Watson omit volontairement de lui faire part des soupçons du duc envers son épouse. En effet, les objets disparus en questions étaient de vieux bibelots africains sans grande valeur que la duchesse avait toujours eu en aversion et qu'il est fort probable qu'elle ait elle-même jetés.

Holmes avait appuyé son menton contre sa poitrine, son visage ne laissant rien paraître de ses pensés, mais Watson savait qu'il luttait contre les deux opinions contradictoires qui se battaient dans son subconscient, essayant de dicerner la bonne de la mauvaise. Devait-il aller à Easthern Park, la demeure du duc Von Derbomeer, et résoudre son petit problème de vols ou rester obstinément enfermé dans cette chambre d'hôtel sans distractions aucunes?

Le soir-même de cet échange entre John H. Watson et Sherlock Holmes, le docteur conduisait le détective à Easthern Park, élégant manoir de marbre blanc au terrain probablement aussi grand que celui du château de la reine Victoria. Après que la calèche eut longée les magnifiques rangés de fleurs qui se dressaient de l'entré de la propriété de la maison à la grille de fer forgé finement travaillé, elle bifurqua sur le gravier qui menait à l'imposante double porte de chêne de la demeure aux airs royaux. Holmes en profita pour détailler la construction victoorienne assez récente qu'était le manoir ainsi que le parc où se dressait des arbres sûrement centenaires et où serpentait un charmant petit ruisseau aux eaux limpides qui constituaient le décor extérieur de la propriété du duc en plus des nombreux massifs de roses et autres végétaux de valeur qu'on apercevait ça et là. Mais il n'y portait guère d'admiration, la seule chose qui l'intéressait réellement dans ces déploiements de richesse, c'était de définir le plus précisément possible la personnalité des gens chez qui il allait séjourner. Le grand Sherlock Holmes en déduit que ce devait être là la manifestation concrète d'une partie de l'esprit de Jane Von Derbomeer, car il distingua la nette prédominance des teintes pastelles, en particulier du rose et d'un doux jaune pâle, qu'un homme digne de ce nom, surtout un homme qui avait fait la guerre, ne se serait jamais permis de mettre dans ses plates-bandes. La dame devait avoir une forte personnalité pour ainsi commander à son mari une décoration extérieure aussi féminine et c'était sans parler des treillis violet qui servait de support à diverses plantes grimpantes.

Le détective jeta un coup d'oeil à la maison. Il y découvrit une influance beaucoup plus virile. Les élégantissismes rideaux rouges et or qui avaient été tirés pour permettre à la lumière de filtrer dans les nombreuses pièces du manoir laissaient voir ou entrevoir des bibelots qui n'auraient certainement pas eu leur place là avec une femme. En effet, un grand nombre d'armes, autant exotiques que courrantes, pouvaient être aperçues à maints fenêtres ainsi que des bibelots représentants des animaux sauvages colorés de teintes chaudes pour la plupart africains. Mrs Von Derbomeer semblait cependant avoir son mot à dire sur tout, car on pouvait voir des rubans violets au cou de certains de ces animaux de bois. L'époux devait être assez soumit à sa Jane! Holmes devrait décidément s'abstenir de tout commentaire sur les femmes autoritaires devant cet homme. Le sens de l'observation et la déduction servaient à cela, combler le tact, même si lui ne manquait d'aucune de ses qualités.

Le cheval ralentit considérablement l'allure et le coupé de ville s'arrêta juste devant les portes d'entrée avec leurs larges marches de pierre blanches qui menait à un petit balcon de même couleur. Le duc et sa fille étaient sortis pour les acceuillir. Ludvik Von Derbomeer avait la silhouette propre à tout bon ancien militaire qui se respecte. La carure imposante, les cheveux châtains clairs en brosse et la moustache taillée en peigne, il avait cependant un large sourire et un regard rieur, signes physionomique de sa personnalité étonnament joviale. À son côté se tenait une jeune femme dans la vingtaine, mais quelle femme! D'une beauté rare, alliant merveilleusement finesse et grâce avec ses dimensions parfaites, sa peau plus blanche que les premières neiges et ses longues boucles de jais qui lui arrivaient à la taille à l'apparence si soyeuse, qu'on aurait dit le plus fin et le plus luxueux des fils et vêtue avec le plus grand goût dans sa robe de satin bleu bordée de subtile dentelle pastelles. Ses lèvres pleines naturellement rouges et son visage parfait n'était maquillés d'aucun artifices.

Elle aurait pu être l'incarnation même de ces statues de la Vierge sculptées par les plus grands artistes à l'image d'une femme splendide si sa beauté naturelle n'avait pas été camouflé par des yeux pénétrants, des yeux qui semblaient sonder le plus profond de l'âme de qui les croisait. Ce n'était pas leur couleur rare et magnifique bleu de glacier, si froide qu'on se sentait glacer à sa seule vue, mais l'intelligence vive et d'une dimention que l'on osait imaginer, mais qu'il était aisément possible de deviner qui, sans altérer sa perfection, décourageait les hommes et les détournaient vers des créatures naïves qui n'avaient pourtant aucun atrait, aucun charme. Cette jeune femme-là n'avait rien d'un sotte. Sa présence d'esprit, son résonnement sans faille et sa perspicacité ne lui attirait cependant pas l'attention des membres de l'autre sexe. À peine son regard plus froid que les plus froides nuits d'hiver se posait-il dans celui d'un autre que celui-ci, quel qu'il soit détournait immédiatement le sien, de peur que la jeune femme ne lise au plus profond de son être. Dans ce bleu limpide, lorsque quelquechose en venait à intéresser la fille de Von Derbomeer, de légers reflets lilas venaient se mêler. Ce phénomène était cependant assez rare, l'impressionnante intelligence de la jeune aristocrate venant freiner ces élans passionnés qu'avaient tendance à montrer trop facilement les femme de son âge. Ces élans de passions n'avaient cependant jamais été causés par un homme, ils avaient toujours été l'oeuvre de moments où elle pouvait exercer de manière puissante, difficile son esprit brillant en une occasion où aucune réponse ne semblait bonne, où une foule de données, certaine vraies, d'autres erronnées et d'autres fausses se présentait à elle. Lorsqu'elle devait discerner l'essentiel du superflu dans un problème complexe où l'échec semblait assuré. Ces mêmes conditions étaient aussi source de passion effrénée chez Sherlock Holmes lorsqu'une enquête d'apparence insoluble se proposait à lui et que, par son simple, mais immense résonnement, il réussissait à résoudre. Celui-ci ne pu cependant qu'admirer le reflet physique de l'intelligence de la demoiselle dans ses yeux à cet instant teintés de lilas, signe qu'il n'apprit à interprêter que plus tard. À son arrivée sur le balcon du manoir, Holmes ne croisa ce regard que durant une fraction de seconde, mais ce fut suffisant pour calculer l'étendu de ce qui se trouvait derrière, autrement dit, un esprit extraordinaire et d'une rareté extrême, aucune parcelle de naïveté ne vennant le souillé. L'intelligence personifiée, voilà ce que c'était!

-Je vous souhaite la bienvenue chez nous M. Holmes, salua le duc après avoir aceuillit poliement Watson. J'espère que vous passerez un excellent séjour. Ma femme aurait certainement adoré faire votre connaissance, mais ma chère Jane est malheureusement partie chez des amis pour deux semaines. Comme j'ai entendu dire par mon vieux camarade de guerre, vous ne resterez pas ici assez longtemps pour la rencontrer, ce qui est bien dommage, car c'est une femme charmante... Mais je m'égare! J'ai tellement parlé de Jane que j'en ai été impoli. Veuillez m'en excuser.

Comme Holmes l'avait suspecté, le mari adorait sa femme. Elle produisait chez lui une véritable dévotion. Quelle chipie ce devait être cette duchesse Jane Von Derbomeer! Encore heureux qu'elle ne soit pas là pour un bout, c'est-à-dire le temps que durerait sa convalescence. Il répondit de manière détournée au duc, ne révélant pas le fond de sa pensée tout en le disant sincéremment:

-Il est malheureux pour vous que vous soyez séparé d'une femme que vous sembler tant aimer. Elle regrètera sûrement de ne pas avoir pu profiter de mon passage, mais je crois tout de même que je vivrai un excellent séjour ici.

-Je serais honoré de vous savoir sous mon toit M. Holmes, enchaîna Von Derbomeer qui n'avait aucunement assimilé l'allusion subtile du détective au fait qu'il passerait beaucoup plus de bon temps sans qu'avec Mrs. Jane Von Derbomeer qui ne l'aurait pas lâché d'une semelle. J'oubliai presque de vous présenter ma fille, s'exclama-t-il en sursautant presque. Voici Eileen, c'est une enfant charmante dont ma femme et moi-même sommes très fiers. Son tuteur nous parle sans cesse de ses différentes réussites académiques et c'est sans parler de ses talents comme musicienne. Elle excelle aussi dans l'art de la peinture. Je vous montrerai certaines de ses oeuvres. Vous me parlerez aussi de cette dernière affaire que vous avez résolu. Celle que tous croyaient insolubles. Comme la plupart des mystère que vous avez résolut d'ailleurs!

Ludvik Von Derbomeer éclata d'un grand rire grave. Durant tout le temps qu'avait duré les éloges adressés à sa personne, Eileen n'avait pas bougé, par même un cil. Elle était rester droite, son regard étrangement perdu dans les contrés houleuses qui peuplaient son esprit. Aucun orgeuil ne se dégageait de cette créature qu'on dépeignait parfaite. Elle était de toute évidence détachée du monde commun. Lorsque Sherlock Holmes se tourna vers elle pour lui adresser un poli signe de tête quand son père la présenta, elle ne pu s'empêcher de montrer une certaine curiosité à son égard. Était-il réellement le logicien extraordinaire que le docteur Watson avait décrit dans les nombreuses biographies écrites à son sujet? Biographies qu'elle avait lu de fond en comble et plusieurs fois. Le détective lu cette curiosité dans les méandres des yeux d'Eileen, mais ne s'en soucia guère. D'une autre femme, cela l'aurait agacé, mais celle-là avait un esprit trop semblable au sien pour qu'il ne s'en méfit. Il le devinait avec une facilité déconcertante. Il vit aussi ce qui ressemblait à une étincelle rieuse dans ces iris bleu froid. Elle avait donc comprit l'allusion qu'il avait fait au sujet de la femme du duc, sa mère, mais semblait en parfait accord avec lui. Oui, la femme du duc était une matrone autoritaire que sa fille était heureuse de ne pas avoir dans les pattes durant quelques temps. Ses déductions de plus tôt étaient bonnes.

-Suivez-moi messieurs, je vous prit, dit alors le duc d'un ton solennel. Vos bagages seront transportés dans votre chambre M. Holmes. Nous allons donc pouvoir discuter sans tracas.

Il les guida dans une petit salon tout aussi richement décoré que Holmes s'y été attendu. Leur hôte les pria, lui et Watson de prendre place sur les canapés de bois d'acajou aux coussins pourpre brodés de fils d'or qui meublaient la pièce. Ce qu'ils firent, imités par Eileen, le duc étant allé sonner pour commander du thé. Il prit place au côté de sa fille et engagea avec Watson une conversation concernant le métier et tout ce qui l'entourait du docteur. Ils en étaient venus à parler des maladies neurologiques, dégénératrices ou non, lorsque Eileen parla pour la première fois devant Holmes. Sa voix, bien que mélodieuse, révélait toute l'ampleur de l'intelligence qu'il s'était représenté:

-Je crois réelement que ces maladies son à l'origine même de plusieurs formes de folies que l'on peut observer chez un grand nombre de criminels récidivistes commettant des crimes graves. Crimes qui peuvent aller jusqu'au meutre et, dans la plupart des cas à plusieurs meurtes. La kleptomanie est sans contredit une maladie mentale, mais en est-il de même pour ceux qui éprouvent une plaisir à tuer et qui y prennent goût? Personellement, je crains que oui. Il faut être fou pour tuer, la folie ne peut être occasionnée que par un grave problème neurologique. Dépendamment de la gravité de ce problème, d'où il se situe dans le système nerveux, la boîte crânienne et tout cela, un individu peu paraître sain aux premiers abords, mais être un dangereux tueur ou futur meurtier. De plus, je crois qu'on ne peut voir ces dérèglements irrationnels à l'aide d'instruments médicaux, d'analyses et tout cela, on ne peut que les repérer à l'aide d'interrogatoires subtiles, des interrogatoires qui n'en semble pas être, mais qui relèvent d'astuces étonnantes, à voix unique, qui permettent de s'incruster dans l'esprit même des gens en les forçant à ouvrir leurs pensés, mais sans qu'ils ne s'en doûte. Il faut aussi savoir lire dans la physionomie pour dicerner la vérité du mensonge et le superflu de l'essentiel...

Elle se rendit compte de son monologue. Ses pensés s'étaient enflammées, elle désirait partager son savoir, ses intuitions, mais elle avait négliger de laisser le temps aux autres de parler. Eileen leur adressa un léger sourire d'excuse, sourire ni réel ni gêné, simple politesse, rien de plus, elle ne sentant aucun regret, aucune gêne de ce qu'elle avait dit et comment elle l'avait dit, ni même de combien de temps ses paroles avaient durées:

-Veuillez m'excuser M. Watson, père, l'impolitesse de mon incrustation dans votre conersation, mais le sujet me passionnait et je tenais à émettre mon opinion.

La fille du duc fut cependant surprise lorsque ce ne fut pas le docteur Watson, mais bien le détective Sherlock Holmes qui répondit à ses excuses:

-Ma foi, ce sont les méthodes exactes que j'utilises pour, pardonnez l'expression, tirer les vers du nez de mes suspects lors de mes enquêtes. Je suis étonné de voir que quelqu'un comprenne, assimile même, aussi bien cette méthode et à un si jeune âge. L'avez-vous déjà mise en application mademoiselle?

Il fumait une pipe et l'observait entre les panache de vapeur que l'objet laissait s'échapper occasionellement.

-De nombreuses fois M. Holmes. Cela et mon sens de l'observation. Je m'en servais même avant de lire les contrendus de vos aventures merveilleusement bien écrits par M. le docteur Watson. S'il est un don utile, mais rare, c'est bien celui de l'observation. Il se perd pour des suposés vertues, mais des vertues si superficielles!

Eileen avait parlé avec des yeux brillants où Holmes pu lire la véracité et la sincérité de ses propos. Elle n'aurait pas eu besoin de parler qu'il aurait comprit tout ce qu'elle venait de lui dire seulement en l'observant, en observant son regard si révélateur, mais révélateur seulement pour ceux ayant un esprit aux tournures similaires. Pour un autre, cela aurait été impossible. Il fallait avoir des prédispositions à l'intelligence pure et simple pour comprende ces homologues.

-Oui, le sens de l'observation. Voilà une chose dont je ne cesserait jamais de vanter les mérites. Vous êtes choyez et le serez encore plus dans l'avenir si vous avez apprit à vous en servir convenablement mademoiselle. Je vous en donne ma parole, ma parole de détctive.

Il replongea dans son mutisme coutumier. Eileen fit de même après avoir remercier d'un hochement de tête le compliement encourageant du grand Sherlock Holmes. Le duc s'était gonflé d'orgueil et de fierté durant cet échange. Sa fille avait été compliementée par l'illustre détective. Voilà une chose qu'il ne manquerait pas de relater à Jane! Watson de son côté était resté bouche bée devant deux faits surprenants et assez incompréhensibles. Le premier étant sans nul doute le déploiements de brio qu'avait fait la fille de l'ancien militaire. Quel résonnement! Il avait été litéralement épaté par ses explications qui prenaient en considérations divers aspects aux premiers abords dissemblables, mais qu'elle assemblait dans une suite de totale logique et qu'elle exposait de manière tout à fait naturelle, avec tact et sans hésitation. Il avait d'abord rit intérieurement des propos du duc à l'égard de son enfant. Comment diable une si jeune personne pouvait-elle possèdait tous ces talents, tout ce génie? Maintenant, il y croyait entièrement. Eileen Von Derbomeer était intelligente, d'une brillance rare même. Quant à la deuxième chose qui l'avait frappé, il s'agissait de l'intérêt que Holmes sembla un instant porter à la jeune femme. Il avait semblé lui aussi impressionné par la vivacité d'esprit évidente de celle-ci. Combien de fois le détective avait-il répété au docteur que les femmes n'étaient autre que des entourloupeuses -et autres qualificatifs dans le genre- dont il fallait à tout prix se méfier et ce envers et contre tous. Oui, il s'était déjà adressé sur des tons polis à de nombreuses représentantes du sexe faible, mais jamais il ne leur avait parlé de cette façon intéressée. Il y avait eu dans les intonations de Holmes quelque chose que Watson n'avait jamais décelé auparavant dans aucune des conversation ou des quelques mots qu'il avait pu échanger par le passé avec des femmes: du respect! Un respect solennel, réel que le détective n'avait jamais manifesté à l'égard d'aucune de ces êtres dont il se méfiait éperduement habituellement. Respect qui semblait d'ailleurs réciproque de la part de la belle Eileen. Une autre chose frappa aussi Watson dans les paroles de la jeune Von Derbomeer:

-Vous avez donc lu mes écrits relatant les exploits de mon ami ici présent, mademoiselle! s'étonna-t-il. Je n'aurai jamais cru que quelqu'un de votre éducation puisse s'intéresser à cela. La vulgarité des vols, meurtres et tous ces autres crimes et des méthodes qui y sont employés que je rapporte doit vous faire souvent horreur.

-Aucunement, monsieur, répondit l'interpellée. Je trouves même très intéressant, j'irais même jusqu'à dire éducatifs, ces faits et méthodes que vous rapportez avec tant de justesse. J'y ai apprit nombre de chose, croyez-en ma parole. J'ajouterai à cela que vous savez comment imager vos comparaisons de manière à ce que le lecteur voit ce qui a été vu, ce qui s'est passé, comme cela à réellement été, autant au point de vue visuel qu'au point de vue sentimental. J'espère que, malgré le fait que, je le sais, vous êtes marié, vous continuerez tout de même à faire connaître, à partager au commun des mortels les exploits accomplis par M. Holmes.

-Vous êtes bien aimable, mademoiselle, remercia Watson.

Le duc profita de ce moment pour intervenir dans la conversation:

-Je vous l'avais dit Watson, ma fille est extraordinaire! Mais revenons-en à cette maladie neurodégénératrice dont vous me parliez il y a quelques instants.

La conversation reprit de plus bel entre le docteur et le duc. La longue suite de termes médicaux relatifs à la dégénérance des neurones occasionnée par un mal inconnu d'origine virale non établie s'arrêta soudain abruptement lorsque Holmes décida de parler au duc de son problème de bibelots disparus:

-Pardonnez-moi de couper court à votre entretien monsieur le duc, Watson, mais ce dernier m'a informer d'un léger problème qui vous tracasserait cher monsieur, interrompit-il en s'adressant au duc. Vous auriez depuis peu constaté la disparition de quelques bibelots selon les dires de mon ami.

-Cela est exact, oppina Von Derbomeer dont les yeux aux prunelles presque noires s'étaient tournés vers le détective. Mais comme il ne s'agit que de quelques vieilles pièces d'argile africaines sans grandes valeur marchande, je n'ai pas trouvé nécessaire d'alerter qui que ce soit. Si ce n'est que d'en parler au docteur Watson lorsque celui-ci m'a rendu visite dernièrement.

Ce dernier corroba les propos du duc d'un hochement de tête. Ludvik Von Derbomeer poursuivit sur sa lancée:

-Il est aussi fort probable que ce soit ma femme qui ait jeté ou se soit simplement débarassée de mes artéfacts qu'elle ne se lassait jamais de critiquer. Il est vrai qu'ils n'étaient pas de première qualité, mais je les aimais bien. Je suis même assez attaché à ceux qui me reste.

Holmes avait écouté cela avec attention. Il avait basculer la tête par en arrière les yeux fermés, se qui lui permettait de se concentrer. Malgré la théorie qu'avançait avec conviction le duc, le détective voulait être certain qu'il n'y avait pas anguille sous roche. C'est d'ailleurs ce qu'il exposa à Von Derbomeer:

-Je crois qu'il vaudrait mieux être certains de cela avant de clore le sujet. S'il y a quoi que ce soit de moindrement criminel dans cette affaire, il faut intervenir immédiatement. Pourriez-vous me montrer les endroits où vous savez que certains de vos objets ont disparus. Je sais que votre manoir est énorme, mais si cela vous était possible, je vous serai reconnaissant et je suis certain que si quoi que ce soit de louche est découvert dans cette affaire, vous le serez aussi à mon égard!

Leur jovial hôte rit de bon coeur. Il signala cependant au détective qu'il avait d'importants papier à remplir, qu'il n'aurait donc pas le temps de lui faire voir tous les différents endroits d'où étaient disparu les sculptures.

-Eileen, si elle le veut bien, ce dont je ne doute point, pourra elle si vous le désirez, ajouta-t-il pour s'excuser.

Comme devait l'écrire plus tard John H. Watson dans ses mémoires: «J'aurais été prêt à jurer toute la fortune de la reine Victoria que Holmes refuserait le marché, demandant au duc de bien vouloir lui montrer les lieux seulement et lorsqu'il aurait le temps pour nombre de raisons que lui seul connaissait. Contre toutes attentes, Sherlock Holmes accepta sans réticence aucune de se laisser guider par une femme! C'était une première et je devais m'en souvenir jusqu'à la fin de mes jours. Soit il s'ennuyait à mourrir et aurait résolu n'importe quelle affaire aussi insignifiante soit-elle, soit il s'intéressait à cette charmante jeune femme qui, à moi, me fesait froid dans le dos. On eut dit qu'elle avait le don de lire les âmes et cette sensation ne me mettait nullement en confiance. Mais elle était brillante, d'une intelligence où se mêlait l'intuition féminine, une saineté et une pureté d'esprit facilement visible, mais si brillante que cela me semblait irréel.»

Invités et hôtes se levèrent donc dans le petit salon de Easthern Park. Le duc s'éclipsa pour se rendre à son bureau où un important travail l'attendait. Sa fille pria les deux messieurs de la suivre, car elle avait bien entendu accepté l'offre de son père. Alors qu'ils sortaient de la pièce un à la suite de l'autre, Sherlock Holmes qui fermait la marche s'arrêta devant un grand tableau représentant une femme blonde, jolie sans plus, aux yeux couleur de marron chaud dans lesquels brillaient sévérité et ambition.

-Cette charmante dame est-elle votre mère Mlle Von Derbomeer? questionna-t-il Eileen.

Cette dernière se retourna et regarda l'oeuvre avant de répondre, un sourire légèrement moqueur sur ses lèvres pleines:

-Oui, cette charmante dame est bien la femme du duc. Elle est la duchesse Jane Von Derbomeer, vous avez deviné juste.

Holmes ne lui révéla pas comment il avait réussi ce tour de force ayant deviné que la jeune femme savait exactement comment il s'y était prit. Ce qu'il avait apprit de la personnalité de la duchesse et le fait que ce tableau soit le seul se trouvant dans le petit bureau lui avait suffit en effet. Simple déduction, mais qui s'était avéré juste. Il y eut un court silence après lequel Sherlock Holmes posa cette étrange interrogation:

-Au fait, mademoiselle, puis-je me permettre de vous demander votre nom complet?

-Eileen Mary Elizabeth Alexandrina-Victoria Von Derbomeer, monsieur, se contenta-t-elle de répondre sans demander la raison de cette question aux raisons nébuleuses.

Eileen avait comprit, elle, le pourquoi de tout cela, mais elle n'en souffla mot. Elle les invita seulement à venir avec elle de façon à ce qu'elle puisse leur montrer les leiux des peut-être méfaits qu'avait rapporté le duc. La justesse des raisonements légendaires de Sherlock Holmes venait encore une fois d'être testée et allait sûrement donner des résultat dans les plus brefs délais.

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Note de l'auteur: Pourriez-vous reviewer? J'aimerai vraiment avoir votre opinion! Je vais tout de même poster le prochain chapitre même si je n'en ai aucun, mais un petit mot ferait plaisir (ou m'indiquerait ce qui cloche pour que je puisses m,améliorer...;) Merci d'avance!