Et si les choses étaient inversées ? Et si le pays puissant était l'empire de l'Est et pas celui de l'Ouest ? Si le prince offert en cadeau avait été Sasori, et non Deidara ? Si la situation n'avait pas été la même ? En One Shot.
Annexe : Alternative
Deidara marchait dans les couloirs du palais, avant d'entrer dans la salle du trône, où son père et sa mère, installés sur les deux grands trônes en or, discutaient calmement. Il se plaça en face d'eux et s'inclina légèrement avec respect.
- Vous désiriez me voir, père et mère ?
- Ah, Deidara, réagit le roi. En effet. Nos troupes ont enfin pris la capitale du royaume de l'Ouest, depuis déjà quelques jours, la reine régente a été capturée, et elle nous a fait parvenir un message, elle accepte d'abdiquer, en échange que l'on ne fasse aucun mal à son petit fils, le prince, fils des défunts monarques de leur territoire. Nous avons accepté, à la condition qu'il t'épouse. Avec l'héritier légitime entre nos mains, le peuple de l'Ouest nous acceptera sans difficultés. La reine Chiyo a accepté cet accord, et le prince est d'ores et déjà en route, il arrivera dans la journée de demain. Veille à aller l'accueillir.
- Quoi ?! s'écria le jeune homme. Pourquoi n'ai je pas pu décider moi même ? Il s'agit de ma vie !
Le roi se leva alors, sévère.
- Assez ! Tu as vingt ans, cesse de te comporter comme un enfant Deidara ! Il s'agit du bien du royaume, qu'importe si tu ne l'aimes pas, on est pas dans un conte de fée !
- Ton père et moi ne nous aimons pas non plus, dit alors la reine. Nous avons fait notre devoir pour le bien du royaume. Fais de même, mon fils.
Deidara se renfrogna, mais il garda le silence. Il ne servait à rien de protester. Ses parents étaient bornés, ils ne cédaient jamais une fois leur décision prise. Il tourna les talons, agacé, et retourna dans sa chambre où il fit les cent pas. Il ne savait rien du prince du royaume de l'Ouest, il aurait du, puisqu'il suivait comme tout hériter au trône des leçons de géopolitique, mais il n'était pas très attentif durant celles ci. Le prince se décida à aller se renseigner à la bibliothèque du palais. En entrant dans l'immense salle, il alla voir le vieux bibliothécaire qui gérait l'endroit.
- Votre altesse, le salua le vieil homme. Que puis je pour vous aider ?
- Je souhaiterais des renseignements sur le prince du royaume de l'Ouest. Y a-t-il des archives ?
- Peu de documents, je crains, il est encore bien jeune et il y a peu de témoignages écrits, exceptés dans certains courriers de soldats qui l'ont affronté sur le champ de bataille. Cependant je sais ce qui est dit, j'ai participé à de nombreuses réunions. Il s'appelle Sasori, ses parents sont morts lors d'un assassinat alors qu'il était enfant, sa grand mère a donc assuré la régence, il a été formé jeune à se battre et à gouverner, et en attendant de monter sur le trône, il est entré dans l'armée. Il a été le plus jeune général jamais connu, et est décrit comme un combattant redoutable, et un stratège encore plus impitoyable. La politique n'a pas de secret pour lui, et il sait lire les gens mieux que personne. Il semblerait qu'il n'ait aucune compassion pour ses ennemis, et qu'il ne montre jamais d'émotions. Lors de la dernière bataille, alors que nos troupes entraient dans la cité de l'Ouest, il a fallu une escouade entière pour parvenir à le capturer et depuis, il est enchaîné en cellule car trop dangereux pour être assigné à résidence. C'est tout ce que je sais.
- D'accord, merci. Vous savez à quoi il ressemble ?
Deidara n'aimait pas trop ce qu'il entendait, allait-il être marié à un assassin ? N'était-ce pas dangereux ? Le prince ennemi, probablement humilié par la défaite de son royaume, n'allait-il pas profiter d'être auprès de lui pour l'éliminer ?
- Je crois avoir entendu des descriptions le qualifiant d'ange de la mort, avec des cheveux rouges comme le sang. Mais je n'en sais pas davantage, et c'est très flou.
Voilà qui était rassurant. Deidara le remercia avant de retourner dans sa chambre. Il soupira, ça s'annonçait tendu.
Deidara était statique, en haut de l'escalier qui menait à l'intérieur du palais. Un peu plus bas, un carrosse venait de s'arrêter dans l'allée principale. Les gardes qui étaient présents devant les grandes portes, près de leur prince, ne purent s'empêcher de tourner la tête vers le véhicule. La réputation de Sasori était parvenue jusqu'au royaume de l'Est depuis longtemps, même si le blond, protégé du monde extérieur par son rang privilégié, n'en avait jamais entendu parler avant de s'y intéresser. Deux soldats descendirent du carrosse avant d'ouvrir la porte du transport. Deidara fixa l'entrée, le coeur battant vite. Il craignait ce qu'il allait voir. La personne à l'intérieur descendit à son tour, et le prince de l'Est se figea, les yeux écarquillés. Jamais il n'avait vu d'homme plus beau que celui qui se tenait à quelques mètres de lui. Une vingtaine d'année, le visage d'une grande douceur, il était petit, mais finement musclé, et habillé avec une telle élégance que sa prestance ne faisait aucun doute. Le costume qu'il portait était noir, discret, nappé de filaments dorés, et le col remontait autour de son cou gracile. Ses grands yeux couleur du miel, et des cheveux rouges vifs, éclatés en désordre sur le dessus de sa tête. Il était époustouflant. Deidara comprit pourquoi il était appelé « ange », il en avait l'apparence. Il se força à reprendre ses esprits quand le regard du prince de l'Ouest se posa sur lui, et il se sentit mal à l'aise. En effet, Sasori semblait glacial. Les soldats l'encadrèrent et ils avancèrent jusqu'au blond, qui s'inclina avec respect.
- Bonjour, votre Altesse, c'est un honneur pour moi de vous rencontrer. Soyez le bienvenu au royaume de l'Est, j'espère que vous avez fait bon voyage.
Il ne fut pas sûr, mais il crut voir un tressaillement infime sur le visage de Sasori, comme s'il s'apprêtait à répondre avec un sarcasme cinglant. Cependant, lorsque le jeune homme parla, ce fut avec calme, et Deidara tomba sous le charme de sa voix grave et tranquille.
- Je vous remercie. Ravi de vous rencontrer également.
Deidara sourit, un sourire éblouissant, qui perturba son interlocuteur.
Sasori était menotté, dans une cellule, et ce depuis plusieurs jours. Il n'avait aucune information du monde extérieur, il ne savait rien sur la situation, et pire que tout, il était impuissant. Un son de métal attira son attention et il tourna la tête vers la grille qui le séparait du couloir pour voir quatre soldats de l'empire de l'Est approcher de lui.
- Votre altesse, nous allons vous mener à la reine régente.
Sasori ne dit rien, mais il fut soulagé de comprendre que sa grand mère était encore en vie. La porte s'ouvrit, et deux des hommes le saisirent par les épaules pour le le faire avancer. Le jeune héritier ne dit pas un mot, mais il serra les dents, il n'aimait pas être touché, pas plus qu'il n'aimait le fait d'être prisonnier de son propre palais. Mais il fallait se rendre à l'évidence, le pays de l'Ouest avait perdu la guerre, et sa vie, comme celle de la femme qui l'avait élevé, ne tenaient qu'à un fil. On lui ouvrit la porte de la suite royale, et il put entrer seul. Laissant ses yeux traîner dans le grand salon, il put noter que les fenêtres avaient été condamnées d'un cadenas ferme, mais le reste de l'endroit était resté tel quel. Sa grand mère, Chiyo, était en train de regarder par la vitre, elle se retourna pour le voir.
- Sasori, est ce que tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ? J'ai cru comprendre que ton arrestation avait été violente.
Il constata l'inquiétude dans son regard.
- Je vais bien. Ils ont fini par m'avoir, je suis désolé, j'aurais du combattre plus longtemps. Mais je ne suis pas blessé, les hématomes ont eu le temps de disparaître pendant que je moisissais dans nos prisons. Et toi grand mère, est ce qu'ils t'ont fait quelque chose ?
- Ne sois pas désolé mon enfant, tu as été exceptionnel. Nos hommes étaient tombés, et toi tu étais seul face à leur armée, c'est naturel qu'ils aient fini par t'arrêter, tu as combattu avec bravoure, et force. Tes parents seraient fiers. Ils ne m'ont rien fait, je me suis rendue quand ils sont entrés dans le palais, je ne voulais pas risquer de te perdre, toi aussi.
- Je vois. Pourquoi m'ont-il mené à toi ?
Chiyo prit une grande inspiration. Ce qu'elle avait à lui annoncer n'était pas une bonne nouvelle.
- J'ai parlé avec le roi de l'Est, j'ai accepté d'abdiquer, ils ont gagné. Mais à une condition, que tu vives. Je vais être assignée à résidence à la campagne pour le reste de mon existence, mais je me doute que tu représentes un danger pour l'Est en tant qu'héritier. Le roi a donc accepté cet arrangement à une condition, que j'ai acceptée à défaut d'autre solution…
- Et quelle est telle ?
- Ton mariage. Avec le prince du royaume de l'Est, cela appuiera leur légitimité sur nos terres.
Sasori resta silencieux, un silence sombre, qui inquiéta la reine.
- Sasori, je suis désolée, mais je n'avais pas le choix. Je t'en prie, soumets toi à cette décision, et soumets toi à leur autorité. Je refuse que tu sois exécuté. Obéis leur, sois docile, je t'en supplie.
Elle craignait sa réponse, son petit fils avait toujours été indomptable, il faisait ce qu'il voulait et tant pis pour les malheureux qui pensaient pouvoir le manipuler. Pour autant, il n'avait jamais été un enfant capricieux, au contraire, il était toujours réfléchi, maîtrisant son attitude, et gérant l'expression de ses émotions à la perfection, ou plutôt la non expression étant donné le contrôle strict qu'il exerçait sur lui même. Le jeune prince s'avança vers elle et il leva ses mains liées pour prendre la sienne, qu'il embrassa avec douceur.
- Entendu, grand mère. Je vous obéirai.
Le coeur de la vieille femme se brisa, elle savait bien qu'elle condamnait à une vie qu'il n'avait jamais souhaitée cet enfant qu'elle chérissait tant.
- Je crois savoir que le prince de l'Est n'est pas un combattant, il n'a pas de réputation de tortionnaire ou de manipulateur, il n'est pas présent sur la scène politique. Je ne pense pas qu'il sera cruel ou qu'il te traitera mal, mais j'ose espérer ne pas me tromper à son sujet.
- Je sais, j'ai étudié les familles royales des pays voisins. Je sais ce que l'on dit du prince Deidara. Je me souviens avoir travaillé une gravure de lui quand j'étais encore enfant, avec ma préceptrice. Si ma mémoire est bonne, il est blond aux yeux bleus.
- Oui, tout à fait. Tu vas me manquer Sasori. Prends soin de toi.
- Tu me manqueras aussi.
La porte se rouvrit, et les gardes emmenèrent Sasori dans une salle de bain pour qu'il se lave et se change avant de partir, car il portait encore la tenue de combat qu'il avait quand il avait été arrêté et avec laquelle il avait passé les nombreux jours de captivité.
Sasori cligna des yeux, revenant à la réalité, quittant son souvenir. Deidara souriait toujours.
- Est ce que tout va bien ?
Le prince de l'Ouest fut surpris, il se doutait qu'il avait du perdre le contrôle de son expression pendant une demi seconde, pendant qu'il ressassait son souvenir, mais il était étonnant qu'un parfait inconnu arrive à le déceler alors que même sa grand mère n'en avait jamais été capable.
- Excusez moi, je suis fatigué par le voyage.
Sa voix était toujours froide, mais il se forçait à rester poli et agréable. Il avait promis. Deidara sembla concerné par sa réponse.
- Oui, bien sûr, je vais appeler quelqu'un qui vous conduira à votre suite.
Le temps qu'il se tourne pour demander à un serviteur d'approcher, Sasori se passa une main dans les cheveux, un geste qu'il faisait souvent, particulièrement depuis que ses poignets avaient retrouvé leur liberté quand il avait quitté le palais dans lequel il avait grandi. Le prince de l'Est prit la parole.
- Emmène le à ses quartiers, qu'il puisse se reposer, et charge tes collègues te lui apporter ses affaires qui sont dans le carrosse.
Le serviteur sembla gêné, il baissa la tête.
- Votre père nous a déjà donné des ordres concernant son altesse, le prince du royaume de l'Ouest, et ses affaires. Il nous a été ordonné de le mener à vos appartements… Afin qu'il y loge…
Deidara écarquilla les yeux. Son père était-il inconscient ? Comment espérait-il que Sasori soit à l'aise si dès son arrivée, on le forçait à vivre avec l'homme qu'il était déjà forcé d'épouser. Il se tourna vers Sasori, qui n'affichait rien, et parla avec embarras.
- Je n'étais pas au courant, toutes mes excuses. Votre altesse, suivez le jusqu'à ma suite, je vais aller en parler avec mon père. Faites comme chez vous d'ici mon retour.
Et il disparut dans le couloir, partant en courant avant même que Sasori n'ait pu hocher la tête. Il suivit donc le serviteur, toujours suivi de gardes, qui savaient bien à qui ils avaient affaire et qui n'allaient donc pas le laisser sans surveillance, jusqu'à entrer dans un salon gigantesque. Les soldats restèrent à l'extérieur, tout comme le serviteur, et Sasori eut comme premier réflexe de traverser la pièce pour rejoindre le balcon. Comme il s'en était douté, les portes fenêtres n'étaient pas condamnées, dans la chambre du prince, ça aurait été étonnant, mais dans le jardin, tout autour du balcon, des hommes montaient la garde, tant pour protéger l'héritier et les accès extérieurs à ses quartiers, que pour le surveiller lui, l'ennemi dont tout le monde se méfierait pendant longtemps. Il retourna dans le salon et soupira. Les prochaines semaines allaient être difficiles, et mettre à rude épreuve sa capacité à réprimer ses paroles cassantes et son envie de tuer quiconque. Étonnamment, le jeune homme n'avait pas ressenti de colère en faisant face au prince de l'Est, il aurait pourtant cru que le simple fait de le voir lui aurait donné immédiatement une envie de meurtre, parce qu'il était un simple cadeau pour celui ci, un jouet destiné à lui servir sans rien dire, mais Deidara s'était montré si poli, si gêné en constatant que son fiancé n'aurait aucune intimité, aucun coin tranquille, il avait paru si soucieux de son état durant le voyage, qu'il n'avait pas ressenti de colère. Il avait également conscience que ce mariage n'était pas la décision du prince de l'Est, mais bel et bien celle du roi et de la reine, ses parents. Des serviteurs entrèrent dans le salon pour y déposer la malle contenant les affaires de Sasori, et ce dernier resta silencieux jusqu'à ce qu'ils soient partis, puis il entreprit de visiter les lieux, pour savoir dans quelle surface il allait être confiné pendant un temps. Le salon était immense, il y avait des livres sur des étagères, un bureau pour écrire ou travailler, un long balcon spacieux, une porte donnait sur une chambre, très grande elle aussi, avec une penderie immense et un gigantesque lit à baldaquins, dans lequel trois ou quatre personnes auraient pu s'allonger sans être collées. Sur le côté, une porte donnait sur une salle de bain luxueuse, avec un bain si grand qu'il s'en rapprochait même d'une piscine. Sasori retourna dans le salon, il n'aimait pas attendre, mais c'est tout ce qu'il pouvait faire.
Deidara était énervé. Il était encore passé devant ses parents pour un enfant capricieux, alors que sa plainte était tout à fait légitime. Son père lui avait dit qu'il ne risquait rien, que leurs appartements étaient surveillés, que Sasori n'aurait accès à aucune arme, mais ce n'était pas le problème. Lui trouvait scandaleux que le prince de l'Ouest, à peine arrivé, soit obligé de vivre avec son fiancé sans aucun espace personnel. Il fit claquer la porte de sa suite sous l'émotion, avant de se tourner, tombant sur Sasori, qui était assis sur le canapé et qui le regardait. Toute sa colère s'envola à l'instant même où il vit son visage angélique. Il ne put nier le fait qu'il était complètement, et très rapidement, tombé sous le charme de ce prince ennemi. Sa beauté n'avait aucun égal, et il était charismatique à un point démentiel, il n'aurait pas cru ça possible s'il n'avait pas eu la preuve sous les yeux.
- Toutes mes excuses, je n'aurais pas du faire claquer la porte.
L'autre se contenta de hausser les épaules, n'y accordant pas d'importance, et le blond alla s'assoir sur le second canapé, pour lui laisser une certaine distance et ne pas le mettre mal à l'aise.
- Est ce que vous allez bien, votre Altesse ?
- Cela fait déjà deux fois que vous me posez la question, ma réponse ne va pas changer en deux échanges.
Sasori réprima une grimace, il devait vraiment faire attention à ses réponses cinglantes. Mais Deidara ne s'en formalisa pas.
- Je vous présente mes excuses, je n'ai pas pu négocier pour que vous ayez des appartements dans le palais, mes parents sont intransigeants.
Il s'arrêta un instant, levant ses yeux azurs sur son fiancé, qui l'écoutait sans rien exprimer.
- Je vous présente aussi mes excuses pour ce mariage, j'ai conscience que pour vous, il ne s'agit que d'une nouvelle prison, peut être même pire que celle qui vous retenait jusque là. Mon père ne m'a pas demandé mon avis, j'aurais refusé de vous imposer cela. Je suis l'héritier, mais je n'ai pas autant de pouvoir que vous n'en aviez vous dans votre royaume.
Sasori parla enfin, le regard posé sur le blond, vide, la voix presque robotique comme s'il récitait un texte appris par coeur.
- Il est inutile de vous excuser, j'ai été envoyé ici pour des raisons politiques, et en tant que membre de la famille royale, je n'ai pas à considérer quoi que ce soit à part mon devoir. Je ferai ce que vous me direz de faire, et je ne causerai pas de problèmes.
Sa façon d'agir, comme s'il s'oubliait en tant qu'être, comme s'il se présentait comme un objet, soumis à sa volonté à lui, Deidara, comme s'il ne s'appartenait plus, brisa le coeur du prince de l'Est. Il ne comprenait pas que l'on puisse jouer d'une personne comme ses parents le faisaient avec le prince déchu.
- Vous avez le droit d'exprimer vos pensées, votre désaccord, Sasori. Vous n'êtes pas un jouet.
Sasori vrilla ses yeux de miel dans ceux de son interlocuteur.
- Ah bon ? C'est pourtant exactement ce que je suis. Un cadeau pour vous, réclamé par vos parents en échange de nos vies, à ma grand mère et à moi. La sienne est sauve, c'est la raison pour laquelle j'ai accepté, et la mienne est vôtre.
Deidara ne sut quoi répondre, et la porte s'ouvrit pour laisser entrer un serviteur qui s'inclina avant de les avertir qu'ils étaient attendus dans la salle à manger royale pour dîner avec les souverains.
Le repas se passait dans un silence pesant. le roi et la reine de l'Est observaient avec curiosité le prince réputé pour ses compétences militaires exceptionnelles, et Sasori lui se contentait de ne rien laisser paraître, il mangeait peu, lentement, mesurant chacun de ses gestes. Deidara était le seul ouvertement mal à l'aise. Sa mère finit par prendre la parole.
- Les préparatifs du mariage demandent un peu de temps, pour faire les choses comme il faut, mais je m'en occupe personnellement, je pense que cela aura lieu dans les prochaines semaines. Nous pensons à faire venir une escorte afin que votre grand mère puisse assister à l'évènement, votre altesse.
Sasori hocha la tête.
- Je serai ravi de sa présence, Majesté.
Le roi enchaîna alors.
- Pour vous informer, son transport jusqu'à la résidence où elle vivra désormais s'est très bien passé, comme convenu, elle sera protégée par nos forces, et pourra vivre sereinement, et ce, au prix de votre attitude, votre altesse, je suppose que je ne vous apprends rien.
- En effet.
- Tu vois Deidara, reprit le père, tu ne risques donc pas d'être tué, il a tout à fait conscience de la situation, c'est un stratège qui connait le monde de la politique.
Sasori tourna les yeux vers Deidara, qui venait de s'étouffer avec son plat pour cacher la honte d'être ainsi dénoncé par son père. Le roi n'en avait cependant pas fini avec ses recommandations à l'égard de son futur gendre.
- J'ose espérer également que vous serez à la hauteur des attentes de votre rang. En épousant mon fils, vous aurez des responsabilités, et je parle particulièrement du fait de vous soucier de ses besoins, de votre relation, et par conséquent de remplir votre devoir conjugal pour le satisfaire.
Deidara s'étouffa, avec l'eau qu'il buvait cette fois, recrachant le liquide. Déjà le sujet abordé était particulièrement gênant, mais en plus de cela, il trouvait indécent le fait de faire comprendre au jeune homme à peine arrivé qu'il lui devait ce genre de faveurs explicites. Il se leva brusquement avant que Sasori n'ait pu réagir.
- Il n'est pas question que je continue à assister à cette conversation, je trouve vos propos irrespectueux et honteux, père, vous vous adressez tout de même à une personne royale, et de surcroît qui vient à peine d'arriver. Je n'ai que faire des raisons si utiles pour lesquelles vous l'avez fait venir ici, je refuse de participer à cela plus longtemps.
Il partit sans laisser le temps à ses parents de parler, et un long silence s'ensuivit, avant que le roi ne reprenne.
- Deidara est encore jeune, et immature, les rouages de la politiques lui échappent, excusez son comportement puéril.
- Ils ne m'échappent pas à moi en revanche, et j'ai parfaitement conscience de ce que vous avez expliqué, Majesté. Je sais que la sécurité de ma famille en dépend, alors soyez assuré que je ferai tout ce qui me sera ordonné.
Il reposa ses couverts et inclina la tête.
- Puis je me retirer à mon tour ?
- Oui, les soldats vont vous escorter à la suite de mon fils.
Sasori se leva et les gardes le menèrent jusqu'aux appartements du prince, lui ouvrant la porte. Il entra et constata que le salon était vide. Il marcha vers la chambre et vit le blond allongé sur le ventre sur le lit, vraisemblablement contrarié. Deidara se redressa en voyant qu'il était à l'entrée de la pièce.
- Je suis désolé ! Je veux que vous soyez assuré que je ne vous forcerai jamais à rien.
- Vous pensiez que j'essaierais de vous tuer ?
La question de Sasori le prit au dépourvu. Mais il se sentit mal à l'aise, autant que vis à vis de l'autre sujet qui l'avait poussé à partir du dîner.
- Non !
Il se passa une main derrière la nuque, gêné.
- Enfin… Quand j'ai voulu en apprendre plus sur vous, mon père venait de m'apprendre ce qu'il avait décidé, j'ai juste appris votre réputation, et j'admets que ça m'a inquiété… Je me sens stupide maintenant que je constate la réalité.
Sasori le fixa un instant avant de dire doucement.
- Je ne vais pas vous mentir, votre altesse, j'y ai songé. Pendant tout mon trajet jusqu'ici, l'idée me traversait l'esprit. Mais je ne risquerais jamais la vie de ma grand mère. Si encore il n'y avait que la mienne en jeu… Et puis…
Il détourna les yeux.
- Lorsque je vous ai rencontré, j'ai perdu toute envie de le faire. Vous ne méritez pas d'être tué.
Il y eu un long silence, et Deidara sembla surpris de le voir fuyant, alors qu'il n'avait pas exprimé le moindre chamboulement, même face aux paroles explicites de son père.
- Je suppose que c'est rassurant à savoir.
Il se leva et se rapprocha du prince de l'Ouest, celui ci était petit, bien plus que lui. Le blond devait faire une tête de plus, il baissa alors la tête pour le regarder, et le prince déchu leva la sienne pour le confronter.
- Je suis vraiment désolé pour tout cela…
- Vous ne cessez de répéter cela, mais ce n'est pas votre faute, puisque vous n'avez rien décidé. Vous n'avez pas à l'être.
L'hériter de l'Est fut mal à l'aise. Les paroles directes de son fiancé le perturbaient, il ne savait quoi y répondre. Il changea de sujet.
- Vous devriez vous coucher, votre altesse, la journée a du être plus qu'éprouvante, si vous préférez, je peux aller dormir dans le salon.
Sasori le regarda.
- Si des serviteurs vous voient dormir ailleurs, ils pourraient en parler à vos parents, et ça vous retomberait dessus.
- Ah oui… Je vais faire attention à ne pas vous gêner, le lit est grand heureusement.
Deidara avait généralement l'habitude de dormir dévêtu, mais pour faciliter l'aise de son invité, il ne retira que la longue veste qu'il portait par dessus son haut. Sasori dégrafa son costume, et lui aussi garda tout de même la chemise qu'il portait dessous. Ils se glissèrent sous les draps, chacun d'un côté, et Deidara éteignit la lumière, les plongeant dans le noir. Sasori garda les yeux ouverts longtemps, et il finit par s'endormir quand la fatigue l'emporta.
Ce fut les serviteurs qui les réveillèrent en ouvrant soudainement les rideaux. Sasori, qui avait le sommeil léger et qui était méfiant de nature, se réveilla en sursaut avant de se redresser. Quand il était chez lui, les serviteurs n'entraient pas ainsi le matin, il se réveillait seul, et c'est ensuite qu'ils pouvaient venir faire ce qu'ils avaient à faire. Il trouvait ce genre d'intrusion très désagréable. Sasori tourna la tête vers le côté du lit, mais Deidara ne semblait pas étonné de l'arrivée matinale des serviteurs, il soufflait cependant, vraisemblablement agacé d'être tiré du sommeil aussi tôt. Un serviteur sortit de la salle de bain avant de s'incliner devant eux.
- Vos Altesses, le bain est prêt. Les stylistes vous attendent ensuite dans l'aile Nord du palais pour les essayages.
- Quoi ? réagit instinctivement Deidara.
Le serviteur s'expliqua.
- Le roi nous a ordonné de venir vous apprêter pour ensuite vous mener aux séances d'essayage pour votre mariage, altesse.
- Mais on va prendre le bain ensemble ?!
- Oui… répondit son interlocuteur qui perdait un peu son assurance au vu des réactions de son prince. Nous serons en retard sinon….
Deidara jeta un regard paniqué à Sasori, craignant que l'information ne le rende mal à l'aise, mais son fiancé avait simplement détourné les yeux, et il ne protesta pas, il s'était résigné, comme il l'avait dit, et cela ne plaisait pas du tout au blond, qui trouvait cela injuste. A peine furent-il entrés dans la salle de bain que les serviteurs vinrent autour d'eux pour les déshabiller. Deidara tourna la tête pour résister à la tentation de regarder Sasori, et quand il entendit le son de l'eau dans lequel on entre, il ne put s'empêcher de regarder, et il ouvrit la bouche. Sasori était de dos, en train d'entrer dans la bassin, bien trop grand, et le prince de l'Est put admirer longuement la musculature de son dos, il était époustouflant. Lui aussi avait un corps légèrement musclé, il avait suivi comme son rang l'exigeait un entraînement militaire, mais ce n'était rien comparé au corps du soldat qu'était le prince de l'ouest. Ce dernier se retourna, les yeux toujours fuyants sur le côté, et il se plaça dans un coin du bassin pour s'adosser au bord, le blond put voir ses abdominaux avant qu'il ne soit immergé jusqu'au torse, et il dut se forcer à refermer la bouche. Il entra à son tour dans le bain, et les serviteurs s'approchèrent avec du savon pour les laver, mais il remarqua que machinalement, Sasori avait esquissé un geste pour ne pas être touché. Deidara prit alors la parole.
- Sortez.
Les serviteurs échangèrent un regard perplexe.
- Votre altesse ? demanda l'un d'eux sans comprendre.
- Je vous demande de sortir, on peut se débrouiller maintenant.
Ils obéirent sans rien ajouter, et Deidara remarqua le discret soupir soulagé de son fiancé.
- Vous ne devez pas hésiter à le dire si quelque chose vous déplaît, vous avez le droit de ne pas vouloir être touché. Vous n'avez pas à accepter tout ce qui vous est dit.
- J'étais juste surpris, ça ne se passait pas ainsi dans l'Ouest.
- Vous n'étiez pas juste surpris, vous n'aviez pas envie que l'on vous touche.
Sasori garda le silence, les yeux rivés sur l'eau.
- Je vais devoir faire de gros efforts pour me contrôler, on dirait que vous arrivez à lire facilement en moi, ce n'était jamais arrivé avant…
- Vous avez le droit d'exprimer ce que vous pensez.
Sasori prit un pain de savon pour se savonner, avant de répondre.
- Non, je n'ai pas le droit. Et vous le savez, votre père a été clair non ? Je dois juste faire ce que vous souhaitez.
Deidara, agacé, s'avança vers lui pour lui saisir le menton et le forcer à la regarder.
- Dans ce cas, je souhaite que vous exprimiez ce que vous pensez et ressentez.
Le regard de miel se Sasori se troubla, et le haut de son visage s'enflamma, tant à cause des paroles que de son geste, et de leur proximité soudaine. Il souffla sa réponse.
- Entendu…
Les jours suivants s'étaient révélés stressants pour les jeunes princes. Ils avaient enchaîné les essayages de tenues, les répétitions pour les voeux et les repas diplomatiques, si bien qu'ils n'avaient pas eu beaucoup l'occasion de se retrouver à deux, mis à part le soir. Sasori avait profité de ces journées pour analyser le comportement du prince de l'est, et il ne pouvait s'empêcher de l'apprécier pour sa gentillesse, et sa bienveillance. Le blond était toujours attentif à lui, son bien être, et il se sentait étrangement à l'aise à ses côtés. Sans compter le fait qu'il lui faisait aussi de l'effet, même s'il refusait de se l'admettre. Jamais quelqu'un ne lui avait provoqué autant de réactions embarrassées. Ils étaient maintenant à la veille de leur mariage, et avaient pu avoir l'après midi de libre pour se reposer, aussi étaient-ils tous les deux installés dans un canapé de la suite du prince, à discuter tranquillement. Deidara était content de voir son fiancé un peu plus à l'aise, et surtout de le voir parler un peu plus. Il restait encore très renfermé, mais lorsque le blond lui posait des questions, il arrivait à répondre, toujours avec son regard fuyant, mais il trouvait cette habitude craquante. Après un long silence, l'hériter de l'Est reprit la parole.
- Sasori ?
- Votre altesse ?
- Vous pouvez aussi m'appeler Deidara.
- Vous utilisez bien mon titre aussi parfois.
- C'est vrai, c'est plus protocolaire, surtout en présence d'autres personnes. Mais j'aime l'idée qu'une fois seuls, nous pouvons être plus naturels. Après tout, demain nous serons mariés.
- Que vouliez vous me demander ?
- Je voulais savoir si vous étiez stressé ? Pour demain…
Sasori regarda droit devant lui, réfléchissant, puis il répondit.
- Je le suis.
- Qu'est ce qui vous inquiète ?
Le jeune homme aux cheveux couleur sang hésita encore.
- Le fait d'être devant tout le monde, surtout dans ce contexte…
- Vous n'aimez pas l'idée d'être embrassé devant la foule ?
- C'est ça… J'ai jamais aimé ce genre d'attention publique, je suis quelqu'un de discret pour tout ce qui concerne ma vie privée.
Deidara sourit.
- J'avais remarqué.
Sasori, à la différence de Deidara qui avait déjà expérimenté les relations charnelles, profitant de son privilège de personne royale, ayant donc du temps libre comme une position qui attire les partenaires, n'avait jamais eu ce genre d'expérience, ayant eu une vie compliquée et déjà pleine de responsabilités politiques. Ce qu'il n'avait pas dit au blond, c'est que lors des derniers jours, il avait eu des séances de formation avec divers professionnels du domaine sexuel pour apprendre tout ce qu'il devait sur son devoir conjugal, un ordre venant des souverains, un ordre dont Deidara n'avait pas été informé. Sasori ajouta.
- Et puis… outre la situation, le fait que ce soit avec vous, c'est stressant aussi.
- Pourquoi le fait que ce soit moi est stressant ?
- Parce que vous me voyez vulnérable depuis mon arrivée. Nous nous serions rencontrés avant, cela aurait été différent. Ce contexte, ma venue, le fait que je sois contraint à tout cela, que vous arriviez à lire en moi aussi, ça me perturbe.
Il ne dit rien sur le fait que le blond lui faisait de l'effet, c'était inutile, Deidara l'avait remarqué, mais pour ne pas l'embarrasser davantage, il n'avait pas fait de commentaire.
- Est ce que cela vous rassurerait si nous nous entraînions ? Le fait de ne plus avoir la dimension de l'inconnu demain, cela vous aiderait à mieux gérer ?
- Oui, peut être…
Il releva la tête pour le fixer.
- Attendez, vous êtes en train de suggérer de ?
- De vous embrasser tout de suite, oui. Uniquement si vous le voulez.
Sasori rougit subitement et il détourna les yeux, avant de hocher doucement la tête, pour accepter. Deidara lui saisit le menton avec douceur pour le forcer à le regarder.
- J'adore quand vous faites ça. Vous n'imaginez pas la satisfaction de constater que l'on plaît. Vous êtes réputé pour votre maîtrise de vous même, pour votre force, et savoir que moi, j'ai le droit de vous voir ainsi, c'est très plaisant. Maintenant que je vous connais, je suis vraiment ravi d'avoir le privilège de vous épouser, même si j'aurais préféré vous savoir libre. J'aurais aimé pouvoir vous courtiser, vous séduire, jusqu'à ce que vous décidiez de vous même de vous lier à moi. Et je suis vraiment désolé que tout cela vous arrive, vous méritez bien mieux. Je ferai ce que je pourrai pour vous rendre la vie agréable.
Il avança sa tête pour s'emparer des lèvres du prince de l'ouest, elles étaient si douces qu'il crut défaillir, et il intensifia le contact machinalement, il sentait un feu s'allumer en lui, il désirait Sasori, intensément. Et ce dernier partageait ses sensations, puisqu'il n'avait jamais ressenti une telle sensation de plénitude, il se laissait complètement happé. Sentant la chaleur monter en lui, il finit par reculer, craignant que ses pulsions, refoulées depuis toujours, ne s'échappent violemment. Deidara le regarda, craignant qu'il ne regrette, mais étant donné les couleurs de son visage et son regard brillant détourné, il était simplement perturbé. Il lui prit la main et sourit.
- Vous devriez aller vous reposer, Sasori.
- Entendu…
Sasori fixait devant lui en avançant. Il sentait sur lui tous les regards, bien trop nombreux, de la foule présente. Il n'avait pas réussi à fermer l'oeil de la nuit, son destin était pourtant scellé depuis longtemps, mais cette journée, c'était comme remuer le couteau dans la plaie. Sur l'estrade centrale, Deidara l'attendait, lui souriant doucement, pour le rassurer. Mais l'allée pleine de regards tandis qu'il avançait était digne de l'enfer lui même. Il avait l'impression que chaque pas supplémentaire était une trahison envers sa patrie, un signe de son échec. Il aurait du combattre davantage pour défendre son royaume. Pourtant, tous au royaume de l'ouest savaient à quel point il s'était battu, et personne ne lui en tenait rigueur, au contraire, ils avaient pour leur prince déchu une grande compassion, sachant quel sort lui avait été réservé. Et parmi cette foule du peuple de l'Est, tout le monde admirait la prestance de ce jeune homme aux cheveux de sang. Habillé d'un costume sombre, dont le col montait jusqu'au cou, avec une cape qui retombait dans son dos, et de longues bottes, il était beau, et terriblement charismatique, même s'il n'en avait pas l'impression. Et tout le monde l'admirait. Il dépassa le premier rang, et tourna la tête, croisant le regard de sa grand mère. Chiyo avait l'air fatiguée, et triste. Elle était encadrée de gardes, et l'escorte pour la conduire jusqu'à la capitale avait été renforcée. Le roi craignait qu'il n'y ait une tentative de la délivrer, pour ensuite mener une résistance, aussi pouvait-elle assister à la cérémonie, mais pas à la fête qui suivrait. Il lui faudrait regagner son lieu d'asile aussitôt le moment fatidique passé. La reine déchue lui jeta un regard désolé, elle savait bien que ce jour, derrière les artifices de fête et de célébration, était le glas de son petit fils, la prison qui se refermait définitivement sur lui. Pourtant, il n'affichait rien, ni désarroi, ni douleur. Sasori s'arrêta enfin aux côtés de Deidara, et le stress lui remonta tout à coup, il réprima un frisson. Comme s'il avait deviné son état, Deidara lui frôla la main, et quand le prince de l'ouest leva la tête pour le regarder, il lui adressa un sourire éblouissant pour le rassurer. Sasori se sentit apaisé par cette expression illuminée, et il hocha légèrement la tête pour le remercier. Le prêtre devant eux commença à parler, signant le début du rituel. Pendant de longues minutes, il fut le seul à parler, et Sasori ne l'écoutait pas, le seul son qui attirait son attention était son propre coeur, trop rapide, trop bruyant. Il avait l'impression que tout le monde pouvait l'entendre, mais il était bien le seul. Deidara saisit alors sa main, et il se tourna pour se placer face à lui, geste que Sasori imita. Il ne suivait plus l'évènement, alors il se contentait de reproduire ce que faisait son fiancé. Le prince déchu plongea dans les yeux bleus si beaux de Deidara, et il se noya dedans. Il entendait encore son coeur battre, en fond, mais maintenant, toute sa concentration était portée sur le blond, qui commençait à parler, annonçant ses voeux devant cette foule de témoins. Deidara était très attentif à son partenaire, quand il l'avait regardé, il avait vu ses pupilles se dilater soudainement. Dans un autre contexte, il aurait pu le taquiner, se moquer de l'effet qu'il lui faisait. Mais devant ce monde, il ne voulait que le rassurer à cet instant. Il serra doucement ses mains qu'il tenait, en parlant. Il espérait que Sasori réussirait à enchaîner après lui. C'est ce qu'il se passa. Dès que Deidara cessa de parler, Sasori prit la parole à son tour, récitant ce qu'il avait répété ces derniers jours. Quand il eut terminé, le prêtre les déclara mariés, et il inclina la tête vers Deidara, qui s'avança doucement, posant sa main sur la joue de Sasori, l'interrogeant du regard pour être sûr qu'il était prêt. Celui ci acquiesça légèrement, et le blond se pencha pour s'emparer de ses lèvres, tandis que la foule se levait pour applaudir. L'instant sembla durer une éternité pour le prince de l'ouest, il perdit la notion du temps, juste il se laissa porter. Il se sentait faible à ce contact, il s'abandonna à la sensation, au point que ses jambes le lâchèrent. Deidara le pressentit, et il baissa sa main pour enrouler son bras autour de la taille de son époux pour le maintenir contre lui. Puis il se recula, et Sasori détourna les yeux, honteux de s'être laissé emporter par ses réactions. Deidara se baissa pour murmurer à son oreille.
- Il ne nous reste plus qu'à sortir par l'allée, et vous pourrez souffler, courage.
Deidara lui prit la main pour le guider, et ils s'engagèrent dans l'allée, sous les yeux de cette population qui les acclamait. En sortant dehors, ils furent accueillis par une foule encore plus immense, tout le monde n'avait pas pu entrer à la intérieur, et les invités sortirent derrière eux. Chiyo put enfin se retrouver face à son petit fils, et elle le prit dans ses bras, et il répondit à son étreinte.
- Je suis vraiment très fière de toi, lui murmura-t-elle. Personne ne s'est autant investi pour sa patrie et sa famille que toi. Merci pour tout ce que tu as sacrifié.
- Je t'en prie, tant que tu es sauve, je ferai tout.
L'ancienne reine se tourna ensuite vers Deidara. Elle avait bien remarqué ses gestes rassurants envers Sasori durant la cérémonie, elle possédait les mêmes capacités analystes que son hériter, elle lui sourit.
- Je suis contente qu'il soit avec vous, votre Altesse, j'aurais préféré des conditions différentes bien sûr, mais nous avons eu de la chance qu'il s'agisse de vous.
- Je ferai de mon mieux, lui promit-il implicitement.
L'échange avait été bref, mais le sous texte de leur conversation ne leur avait pas échappé. Elle l'avait mis en garde sur son attitude envers son petit fils, lui mettant une pression implicite en mentionnant la chance que ce soit lui, qu'il fallait que cela continue, et il lui avait promis de veiller sur Sasori, tout aussi discrètement. Chiyo les salua une dernière fois, puis elle fut escortée par des soldats qui la raccompagnèrent au carrosse chargé de la ramener.
Le repas avait été somptueux, l'ambiance était festive au possible, un grand budget avait été mis en place pour célébrer ses noces, et fêter en même temps l'annexion du royaume de l'ouest. Le repas fini, les tables avaient été débarrassées, et les convives buvaient une coupe de champagne tout en s'amusant. Debout dans un coin, Sasori avalait petite gorgée avec petite gorgée, espérant que personne ne viendrait lui parler. Fort heureusement, sa réputation était telle que la noblesse de l'est craignait de lui adresser la parole, aussi peu de gens venaient vers lui. En revanche, Deidara avait été entraîné par des nobles de la capitale jusqu'au fond de la salle, et il conversait avec eux poliment. Un mouvement dans son dos attira l'attention de Sasori, et il se retourna avant de s'incliner.
- Votre Majesté.
- Vous semblez réservé, altesse.
Sasori ne comprit pas vraiment pourquoi le roi lui disait ça, surtout maintenant. Voulait-il qu'il se joigne aux conversations ?
- Je le reconnais… dit-il prudemment.
- J'ose espérer que vous serez à la hauteur ce soir, et que vous mettrez de côté cette réserve.
- Ce soir ? demanda Sasori, surpris.
Le roi le regarda comme si c'était évident.
- Votre nuit de noces avec mon fils, votre altesse. Il me semblait que vos leçons ces derniers jours étaient suffisamment explicites quant à ce qui est attendu de vous ce soir.
Sasori se retint d'écarquiller les yeux, et il se mit simplement à fixer devant lui, répondant après un léger silence.
- Oui, bien sûr. Excusez ma réaction surprise, la journée a été longue…
- Elle est loin d'être terminée, soyez à la hauteur. Des serviteurs vont vous escorter jusqu'à la suite de Deidara, afin de vous apprêter pour son retour.
Sasori n'eut pas le temps de répondre que sa coupe de champagne lui fut retirée, et il fut poussé vers la sortie. Avant de disparaître dans le couloir, il n'eut que le temps de jeter un regard par dessus son épaule à Deidara, qui souriait à la personne qui lui parlait.
Deidara mit un certain temps à se débarrasser de tous les nobles venus lui parler. En tant que prince héritier, il ne pouvait pas les rembarrer et créer d'incidents diplomatiques, aussi les avait-il poliment et patiemment laissés parler, chacun leur tour. La soirée était maintenant presque terminée, et la nuit, bien qu'encore jeune, était bien entamée. Le blond laissa son regard traîner dans l'immense salle, à la recherche du sublime jeune homme qui venait de devenir son mari. Même s'il savait que ce n'était pas le choix de Sasori, il se sentait tellement honoré d'avoir le privilège d'épouser cet homme, dont il était assurément tombé sous le charme dès l'instant où il l'avait vu. Mais le prince déchu n'était nulle part dans la pièce. Peut être était-il parti se coucher, après tout, il n'était pas à l'aise avec autant de monde. Deidara culpabilisa, il aurait probablement du rester avec lui, mais il n'avait pas pu contrôler le flot de personnes venues lui parler, et l'entraîner ailleurs. Il salua les invités, ses parents, et se retira, traversant les couloirs déserts en direction de ses quartiers. Peut être qu'en arrivant dans sa chambre, il verrait son magnifique époux assoupi, et pourrait contempler son visage d'ange. Depuis l'arrivée du jeune homme aux cheveux de sang, Deidara avait souvent pu l'admirer la nuit, pendant qu'il dormait, et il avait adoré cela. Très rapidement, il était tombé dingue de son promis, de ses paroles calmes, de son regard de miel, de son expression impassible, de sa gêne parfois incontrôlée, de son habitude à détourner les yeux dès qu'il était embarrassé, dès qu'il n'avait plus le contrôle sur la situation. Il n'était pas objectif, mais il était tombé amoureux. Trop vite, d'ailleurs, c'est pourquoi il ne lui avait pas dévoilé ses sentiments, il ne voulait pas l'effrayer, ou le faire fuir. Il poussa la porte de sa chambre, et ses pensées idylliques se stoppèrent instantanément. Sasori était à genoux sur le lit, la tête baissée et le visage fermé, les yeux rivés sur le sol. Ses mains étaient posées sur ses genoux, et il semblait tendu. Autour de lui, des serviteurs s'affairaient pour placer les draps du lit, ou arranger la coiffure du prince. Vraisemblablement, celui ci avait été entièrement déshabillé, et il ne portait qu'une fine robe de chambre en tissu. Il avait l'air extrêmement mal à l'aise. Deidara fronça les sourcils et il regarda les serviteurs. Que signifiait tout ceci ?
- Sortez tous, immédiatement, lança-t-il.
Si certains remarquèrent son énervement, d'autres n'y virent que du feu, et ils partirent en gloussant, lui souhaitant une bonne nuit de noces. Deidara les suivit jusqu'à ce qu'ils aient tous disparu de l'appartement, avant de revenir dans la chambre, où Sasori n'avait pas bougé d'un millimètre. Il se plaça en face de lui, et avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, le jeune homme aux cheveux de sang leva ses mains pour les poser sur la boucle de la ceinture du prince héritier. Si Deidara fut surpris, il remarqua vite que ses gestes, habituellement mesurés, étaient tremblants, et hésitants, alors il lui prit les mains pour le stopper, et essaya de capter son regard, en vain, puisque Sasori fixait le sol, le regard caché par ses mèches de cheveux.
- Pourquoi vous faites ça, Sasori ?
- C'est notre nuit de noces…
- Vous n'avez pas l'air de quelqu'un qui cherche à séduire, ou à exciter. Vous avez l'air effrayé. Ce n'est pas ainsi que je veux passer ma nuit de noces.
Il y eut un silence. Et Sasori parla de nouveau, au fil des secondes, sa voix semblait de plus en plus brisée, hésitante.
- Veuillez m'excuser de ne pas être à la hauteur de vos attentes…
Deidara, sans lâcher les mains de Sasori, s'assit sur le bord du lit, en face de son nouvel époux. Celui ci finit par relever les yeux pour le confronter.
- Ce n'était pas un reproche, murmura doucement Deidara. Nous ne sommes pas pressés, il est inutile de vous forcer. Je n'ai aucune autre attente que celle de vous voir épanoui, Sasori.
Le prince de l'ouest finit par lui dire, détournant de nouveau les yeux.
- Vous peut être, mais j'ai reçu des ordres…
- De qui ?
- Votre père. On me prépare à cela depuis des jours.
Deidara cligna des yeux. Avait-il bien compris ? Son père avait fait quoi ?
- Pardon ? Vous avez dit quoi là ?
Sasori hésita encore, il se mordit la lèvre, et Deidara dut regarder ailleurs tant le geste était excitant.
- Depuis mon arrivée, je suis des leçons… Pour être préparé à ce moment… Votre père craignait qu'avec votre expérience, et mon inexpérience, je ne vous déçoive…
- Il vous a forcé à faire des choses ?!
Deidara était prêt à commettre un patricide dans la seconde.
- Non… Il ne s'agissait que de théorie, cela lui plaisait que je n'ai rien fait. Ainsi, j'étais comme un cadeau neuf pour vous… Encore inutilisé…
Deidara était furieux, cela lui brisait le coeur de l'entendre parler de lui comme d'un objet, et cela l'énervait de savoir que son père avait organisé ça dans son dos. Mais il ne voulait pas brusquer davantage son époux, alors il fit l'effort de se calmer.
- Il est hors de question que vous fassiez quoi que ce soit parce que mon père vous l'a dit.
Il posa sa main sur la joue de Sasori, qui semblait si incertain, si fragile en cet instant, la faisant glisser jusqu'à saisir son menton pour le forcer à le regarder.
- Est ce que tu en as envie, toi ?
Le tutoiement était venu très naturellement. Sasori sentit son visage s'enflammer, et il ne pouvait pas détourner le regard.
- Je ne sais pas…
- Si tu ne sais pas, on ne fait rien.
- Mais… Et vous ?
Deidara lui sourit, lui aussi était un peu gêné par la question.
- Honnêtement, je ne vais pas te mentir, tu me plais énormément Sasori. Et j'en ai vraiment très envie. Mais il est hors de question, et je suis intransigeant sur ce point, que tu sois forcé à quoi que ce soit. Je refuse catégoriquement. On est pas pressés, alors laisse toi le temps.
Sasori ferma les yeux pour fuir le regard de son époux.
- Je crois que je veux essayer…
- Ah bon ? Mais pourquoi ?
Le blond semblait vraiment étonné de sa réponse. Sasori se mordit la lèvre, avant de répondre.
- Je suis intrigué… J'ai confiance en vous… Et… je n'arrive pas à comprendre ce que je ressens quand vous êtes prêt de moi… J'aimerais savoir… Mon corps brûle juste à l'idée d'imaginer que vous ne me touchiez… Ce n'était jamais arrivé avant, avec personne…
Deidara le regarda un moment, avant d'hocher la tête. Il lâcha enfin le visage de Sasori pour lui caresser la joue, et ce dernier ouvrit alors les yeux.
- Entendu, mais si tu as le moindre doute, ou si tu changes d'avis, tu le dis, et on arrête.
- Mais…
- Non Sasori, pas de mais. Ton consentement et ton bien être avant tout.
- Et vous ?
Deidara soupira, ça allait être long.
- Chaque chose en son temps, pour l'instant, découvre, laisse toi aller, profite. On s'en fout de ce qu'on t'a ordonné. Dis moi juste si quelque chose ne va pas, d'accord ?
Sasori hocha la tête, toujours embarrassé. Le blond se redressa et il alla se placer derrière son époux. Il avait beau parler avec assurance, lui aussi était stressé. Le prince de l'ouest lui faisait tellement d'effet, il avait depuis son arrivée tant de fois rêvé de passer ses mains sur lui, sur profiter de son parfum, de goûter à sa peau, que l'instant semblait presque irréel, suspendu. Son coeur battait la chamade, et il savait que celui de Sasori était dans un état similaire. Une fois dans son dos, d'un geste délicat, il découvrit son épaule en repoussant le col de sa robe de chambre le long de son bras, admirant sa clavicule. Il se sentit devenir euphorique en observant cette peau pâle, ce corps divin. Il pencha la tête et respira le parfum de Sasori, l'odeur le rendit d'autant plus ivre d'envie. Il posa sa main droite sur la taille du jeune homme, qui restait parfaitement immobile, et mit la gauche sur le bras statique du jeune prince déchu, qui frissonna. Deidara ne fit aucune remarqua, et il posa ses lèvres dans le cou gracile de son époux, l'embrassant, éveillant en lui comme en son partenaire un feu ardent. Sasori ne se rendit même pas compte qu'il gémit au contact, impacté par la sensation pourtant légère. Deidara releva la tête pour le regarder, il était fasciné par cette expression de désir incontrôlé qui était née sur son visage pour un simple et délicat baiser.
- Tu es très sensible… C'est incroyable…
- Est… Est ce que c'est une moquerie ? demanda fébrilement Sasori, qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Deidara sourit, et il pressa son torse contre le dos de son amant.
- Non, murmura-t-il, au contraire, je trouve ça fantastique…
Il fit glisser entièrement glisser la robe de chambre, laissant Sasori totalement nu, et il baissa les yeux par dessus l'épaule du jeune homme aux cheveux de sang pour aller caresser de sa main gauche l'intérieur de sa cuisse gauche. Le prince de l'ouest, toujours à genoux, glapit en frissonnant. De plus en plus excité par ses réactions, Deidara commença à se sentir à l'étroit dans ses vêtements, il vint murmurer à l'oreille de son amant.
- Sasori… Est ce que tu t'es déjà masturbé ?
Sasori devint aussitôt rouge pivoine. Les mots crus avaient sur lui un effet dévastateur.
- N…Non… balbutia-t-il…
- Je vais te montrer comment faire alors…
Sa main vint doucement caresser son sexe, et le prince déchu commença à haleter. Deidara saisit son membre, et il commença à faire des mouvements de va et vient à un rythme régulier, Sasori gémit, son corps était parcouru de tressaillements, mais Deidara le maintenait fermement contre son torse, et il admirait le visage de son partenaire qui s'abandonnait à ce qu'il lui faisait avec délice. Le prince de l'Est leva sa main droite pour sucer doucement ses propres doigts et les humidifier. Il se décala ensuite pour se placer face à son amant, qui avait le visage enflammé sous l'envie, et il s'empara de ses lèvres, glissant sa langue à l'intérieur de la bouche de son époux, prenant possession des lieux comme de lui tout entier, et il se pencha pour le forcer à s'allonger, avant de lui écarter les jambes et d'introduire ses doigts humides en lui. Sasori se crispa, mais rapidement, il ondula des hanches pour approfondir le contact. L'héritier de l'Est bougea ses doigts, profitant de l'instant, du corps chaud de son partenaire contre le sien. Si Sasori n'avait pas été muselé par la langue de son mari, il aurait gémi bruyamment, mais il était discret pour l'instant. Deidara retira sa main, et il vint défaire sa propre ceinture, pour baisser ses vêtements et dévoiler son sexe, qui était tendu sous l'excitation, il vint le frotter à celui de son époux, avant de s'introduire en lui. Le choc de la sensation passée, il libéra ses lèvres pour admirer son visage ivre de désir, et donna de légers coups de reins qui accélérèrent progressivement. Sasori commença alors à crier, maintenant que plus rien ne l'en empêchait. Cela ne fit qu'exciter davantage Deidara, qui accéléra encore, jusqu'à, de longues minutes après, jouir finalement. La sensation acheva Sasori, qui atteignit l'orgasme à son tour dans un tremblement convulsif violent. Deidara se décala et il s'allongea près de son époux, le regardant avec des yeux plein d'étoiles.
- Tu es sûr de ne pas regretter ?
- Je….. Je ne regrette pas.
- Tant mieux. Merci Sasori, c'était le meilleur moment de ma vie… Tu me rends très heureux.
- Vous n'êtes pas obligé de me flatter comme ça.
Deidara se redressa pour poser sa tête dans son coude et le fixer avec attention. De sa main libre, il vint saisir le menton de son amant pour le forcer à le regarder. Le geste fit rougir Sasori.
- Je le pense vraiment. Je suis complètement tombé sous ton charme. Et je veux que tu me tutoies… On est plus proches maintenant, non ?
- Oui… C'est vrai…
Deidara sourit, et il alla se placer sous ses draps avant de tapoter la place près de lui pour convier Sasori. Le prince déchu le rejoignit, et, après un instant d'hésitation, et sans oser le regarder, il se blottit contre le blond, cachant son visage dans le creux du cou de Deidara, qui fut surpris, et qui ne put empêcher d'avoir un grand sourire. Il glissa sa main dans les cheveux couleur sang de son amant, les caressant doucement, ils étaient si doux.
Deidara avançait dans le couloir, son regard se baladant partout à la recherche de quelqu'un. Il repéra dans le hall les cheveux couleur sang de son amant, le prince déchu du royaume de l'ouest, et sourit s'approchant. il aurait aimé le saisir par la taille pour lui offrir une étreinte chaleureuse, l'embrasser délicatement dans le cou pour le sentir frémir, lui chuchoter qu'il lui avait manqué. Mais Sasori était quelqu'un de très pudique, et ce genre de démonstrations devant les nobles avec lesquels il parlait l'aurait embarrassé, Deidara avait beaucoup de respect pour la volonté de son époux. Il se glissa dans son dos, se plaça près de lui, et saisit simplement sa main pour entrelacer leurs doigts. Sasori sembla surpris, mais il se laissa faire, et il échangea un regard doux avec Deidara tout en continuant sa discussion. Le prince hériter de l'Est était vraiment émerveillé, Sasori s'était bien intégré depuis les quelques mois qui étaient passés depuis leur mariage. La noblesse de l'est avait progressivement cessé de le craindre, et avait appris à connaître le jeune homme intelligent, beau et à la conversation pertinente qu'il était derrière le militaire accompli. L'homme avait qui parlait son époux se tourna alors vers lui.
- Votre altesse, le salua-t-il, je me permets de vous féliciter, vous avez mis la main sur un bijou d'éloquence et d'intelligence. Vous devez être très fier.
Deidara sourit, regardant Sasori avec les yeux brillants.
- Rien au monde ne serait mieux combler mon coeur de bonheur que son altesse.
Deidara souffla, gonflant ses joues comme un enfant. Assis à son bureau, dans ses quartiers, il devait réaliser un devoir sur la politique pour son précepteur, au sujet des guerres et de leur influence, et il n'aimait pas ça. Sa feuille était encore blanche, et rien ne le motivait à travailler. Son père le forçait à suivre des heures interminables de cours afin de le préparer à régner, mais lui n'éprouvait là dedans aucun intérêt. La porte de ses appartements s'ouvrit sur Sasori qui rentrait, il avait maintenant le droit de sortir dans le palais, bien qu'il soit toujours surveillé. Le prince déchu traversa la pièce pendant que Deidara regardait sombrement sa feuille comme s'il attendait qu'elle se remplisse toute seule, jeta un regard vers lui, et il s'approcha pour regarder derrière son épaule le sujet de l'écrit, et la pile d'ouvrages.
- Tu as l'air frustré.
Deidara souffla bruyamment.
- Mais oui mais c'est ce truc aussi ! J'ai tellement mieux à faire, ça m'énerve !
- Tu devrais faire une pause, te détendre un moment. Tu as passé la journée à enchaîner les heures de cours avec ton précepteur, et la soirée à étudier ton sujet avec ces livres et ces archives, tu n'es pas de de bonnes conditions pour travailler efficacement.
Deidara se leva de sa chaise aussitôt.
- Ah bah ça faut pas me le dire deux fois.
Il se plaça face à Sasori et posa ses mains sur les hanches du prince déchu, avant de venir s'emparer de ses lèvres avec douceur. Puis il s'éloigna légèrement, le regard baissé pour regarder son amant.
- Tu es toujours si beau…
Sasori détourna les yeux, son visage s'enflammant d'un rouge léger. Deidara baissa l'une de ses mains pour saisir celle de son époux, qui se laissa faire.
- Est ce que tu serais d'accord pour m'aider à me détendre ?
Sasori hocha la tête, et Deidara traversa la pièce, sans lâcher sa main, l'emmenant dans la chambre. Une fois près du lit, il se retourna et leva ses mains pour saisir le visage de son époux, mais celui ci les attrapa pour les baisser. Deidara ne comprit pas.
- Si je t'aide à te détendre, ne fais rien, et profite juste….
Pour accompagner sa parole, Sasori se hissa sur la pointe des pieds et il l'embrassa, avant d'appuyer sur ses épaules pour le forcer à s'assoir sur le lit. Lentement, en le regardant dans les yeux, il se mit à genoux, entre les jambes de son amant. Ce dernier le fixait, les pupilles dilatées sous l'attente, sous l'envie aussi. Avec des gestes lents, bien trop lents pour le blond qui n'en pouvait plus d'attendre, Sasori ouvrit la boucle de sa ceinture, avant d'abaisser le tissu, glissant ses doigts dessous pour en tirer le sexe du prince de l'est, qui haletait d'impatience. Il le caressa un moment, avant de rompre enfin leur contact visuel pour avancer son visage et poser ses lèvres sur le pénis érigé. Il laissa sortir sa langue, la passant lentement dessus, faisant frissonner son propriétaire, et enfin, il ouvrit la boucher pour l'enfoncer tout au fond de sa gorge avec application. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça depuis leurs noces, mais Deidara ne pouvait pas s'empêcher d'être surpris par son talent et sa dextérité malgré sa jeune expérience. Sasori était tant appliqué, tant minutieux, qu'il en devenait expert. Pendant qu'il le suçait, le prince de l'ouest faisait glisser son pantalon pour le dénuder complètement en bas. Deidara gémit bruyamment, lui aussi avait le visage rougi, tant il était excité par chaque détail provenant de son amant, ses gestes, son regard, ses cheveux sauvages qui accentuaient son air de pleine débauche. Il était terriblement excitant. Il finit par parler, d'une voix suppliante.
- Sasori… Je veux plus… S'il te plaît… Je te veux toi…
Son amant s'éloigna, relâchant son sexe, avant de lever les yeux pour le regarder.
- A tes ordres…
Sa voix était suave, et ce détail, ajouté à sa posture agenouillée et à ses gestes, ça ne fit qu'exciter davantage le blond, qui résista à l'envie de se saisir de son époux pour le plaquer quelque part et laisser libre cours à toutes ses pulsions. Mais il ne voulait pas aller trop vite, surtout que c'était rare que Sasori prenne ainsi l'initiative. Le prince déchu se leva et il posa ses mains sur le torse de son mari pour le forcer à s'adosser à la tête de lit, puis il l'enjamba pour le chevaucher. Deidara étouffa une exclamation en sentant les cuisses si musclées de son amant se serrer autour de lui, cette posture seule aurait pu suffire à l'achever, mais Sasori n'en avait pas fini, il glissa ses mains sous son haut, caressant son torse, tandis qu'il venait embrasser et mordiller son cou. Deidara gémit, et il vint saisir les fesses du jeune homme sur lui, les caressant. Sasori frissonna, et l'impatience de son partenaire monta encore d'un cran. Il ramena une de ses mains vers lui et commença à sucer ses propres doigts pour les humidifier, et il revint vers le derrière de Sasori, glissant ses doigts sous le vêtement pour aller les insérer en lui. Le prince de l'ouest gémit contre son cou, et le son fit un effet monstrueux sur Deidara, qui accentua ses gestes, pour en entendre plus, pour en avoir plus. Après quelques minutes, quand l'espace fut suffisamment dilaté, il retira sa main et abaissa un peu plus le vêtement, constatant en libérant l'entrejambes de son amant qu'il n'était pas le seul à être particulièrement excité. Fébrile, il lui retira tous les vêtements qu'il portait, avant de le replacer sur lui comme il l'était initialement, et il arracha son propre haut, seul tissu qui lui restait, et qui était de trop.
- Tu as l'air d'en avoir très envie aussi…
Il regarda le visage de Sasori de nouveau enfoui contre lui, plongé dans son cou, et ce dernier frémit avant de répondre en gémissant.
- Oui… S'il te plaît…
Deidara sourit, et il avança sa main pour laisser ses doigts caresser le sexe tendu de son époux, qui gémit encore.
- Tu me rends fou… Tellement tu es bandant….
Deidara lui saisit fermement les hanches pour se placer au niveau de son sexe, frottant son membre au derrière rebondi de son amant. Sasori haleta sous l'attente, et il se cambra avant de rejeter la tête en arrière, une vision très excitante pour le blond. Deidara fit glisser son pénis entre les fesses du prince de l'Ouest, attisant son envie sans entrer en lui.
- S'il te plaît… le supplia son partenaire en gémissant.
Deidara eut un léger rire, et il empala Sasori sur lui, profitant de ce dernier qui cria, la bouche ouverte et la langue pendante. Il voulut lui laisser le temps de s'habituer, mais Sasori commença déjà à se relever et se rasseoir sur lui, instaurant un rythme régulier pendant qu'il gémissait sous les sensations. Cette attitude de totale débauche accentua le plaisir du prince de l'est, déjà qu'il ne connaissait de meilleure sensation que celle d'être dans son amant, dont le corps était si serré autour de son sexe. Le plus merveilleux qu'il avait remarqué en quelques mois aux côtés de Sasori, c'était son endurance. Le prince déchu, si athlétique, pouvait encaisser beaucoup, aller très vite, et même enchaîner les rapports, laissant à chaque fois le blond épuisé. Sasori accéléra, et les deux hommes gémirent de concert, synchronisés, atteignant en même temps l'orgasme. Essoufflés, ils restèrent un moment immobiles, puis, Sasori se laissa glisser sur le côté, rompant le contact entre eux, et Deidara tourna la tête sur le côté pour le regarder.
- Merci… je t'aime…
Sasori sourit, mais il ne put répondre. Fatigué par sa journée de travail, et cette séance sportive, le jeune héritier s'était endormi.
- Moi aussi je t'aime, murmura-t-il, sans que personne ne l'entende.
Quand Deidara se réveilla, le lendemain matin, il était seul dans le grand lit. C'était frustrant. Il se leva et enfila une simple robe de chambre en soie pour couvrir son corps nu, et il alla dans le salon, pour voir si son amant y était. mais la pièce était vide. Il balaya des yeux le salon, et son regard se posa sur son bureau. Il fronça les sourcils et s'approcha. Il y avait une feuille, sur laquelle on avait écrit beaucoup de paragraphes. Il saisit le papier et le lut, ses yeux s'écarquillèrent progressivement. Sasori n'avait pas fait ça ? Mais si, à chaque relecture, il comprenait la même chose chose. Son époux s'était réveillé dans la nuit, et il avait rédigé à sa place son devoir de politique, et avec toute ses connaissances, toute son expertise, sans même avoir besoin de consulter les livres. Deidara, avec tout le temps du monde, n'aurait pas pu faire mieux. Mais il voyait bien que Sasori avait retenu son savoir, pour ne pas trop en faire, et que la supercherie ne se remarque pas. Deidara voulait le voir, le remercier. Il retourna dans la chambre pour aller regarder dans la pièce d'à côté, la salle de bain. Le prince déchu était dans le bassin bien trop grand qui servait de baignoire, accoudé sur le rebord, les bras croisés et la tête posée dessus, les yeux fermés. Deidara sourit, il était tellement beau, tellement adorable, ainsi. Il retira sa robe de chambre avant d'entrer dans le bassin, avançant jusqu'à se coller au dos de son époux, entourant sa taille de ses bras. Il chuchota à son oreille.
- J'ai vu ce que tu as fait… Tu n'aurais pas du, mais je ne vais pas mentir, ça m'arrange beaucoup, merci…
- mmmmh… C'était pas grand chose….
Sasori redressa la tête et il se retourna pour lui faire face, enroulant ses bras autour du cou du blond pour venir l'embrasser. Deidara ferma les yeux, le geste était si doux, mais il ne pouvait contenir ses pensées, son désir pour lui, en sentant son corps nu contre le sien.
- J'ai très envie de te récompenser pour ça, dit le blond doucement, qu'est ce que tu en dis ?
- J'adorerais que tu me récompenses…
Deidara le plaqua contre le bord et il revint l'embrasser, Sasori gémit, et il put introduire sa langue dans sa bouche, prenant possession du lieu avec ardeur. L'une des mains de Deidara plongea pour aller lui caresser l'entrejambes, et machinalement, les cuisses de Sasori s'ouvrirent pour lui laisser toute la place qu'il voulait. Deidara était impatient, et terriblement excité, alors sa deuxième main alla directement s'introduire en lui, dilatant l'espace, et quelques minutes à après, il recula son visage pour pouvoir admirer celui de son amant tandis qu'il entrait en lui. Sasori rejeta brusquement sa tête en arrière, au point que Deidara eut peur qu'il ne se cogne sur le rebord, et il serra ses cuisses autour des hanches du blond, gémissant tandis que le prince de l'Est entamait un rythme brutal et rapide sans ses coups de reins. Cela dura un moment, et quand ils jouirent tous deux, à quelques secondes d'écart seulement, ils restèrent immobiles, reprenant leur souffle. Sasori avait toujours ses bras autour du cou de son mari, et il posa sa tête contre son torse. Le blond lui caressa doucement le dos.
- Si tu savais comme je t'aime Sasori.
Il n'attendait pas de réponse, il savait que son amant était très réservé sur ses sentiments, et ses émotions. il poursuivit.
- Je vais te confier un secret.
Il pencha la tête pour que ses lèvres soient à l'oreille de son amant et il murmura.
- Quand je serai roi, je te rendrai ton royaume, et tu seras libre de partir…
Sasori releva soudainement la tête, les yeux écarquillés, le fixant. Il semblait décontenancé, comme si c'était trop beau. Deidara eut un pincement au coeur, mais il ne regretta pas. Il ne pouvait pas attendre de Sasori un amour réciproque alors qu'il lui avait été offert comme une simple marchandise. Mais lui l'aimait tellement.
- Je partirai alors, dit doucement le prince déchu, pour mon peuple.
Deidara sentit sa gorge se serrer, mais il hocha la tête. C'était prévisible. Sasori vint poser lentement décaler les mèches blondes qui lui barraient le visage pour les replacer derrière son oreille. Deidara faisait tout pour cacher sa tristesse, il souriait même doucement. Sasori le regarda fixement, avant de reprendre.
- Mais moi… Je serai toujours à toi… Je t'appartiens, et je resterai tien…
Le coeur de Deidara sauta un battement. Mais Sasori n'avait pas terminé.
- Notre lien sera suffisant pour assurer la paix… Parce que… Je t'aime tout autant…
Il passa ses jambes autour de la taille du blond, s'accrocha à ses épaules pour se hisser et vint s'emparer de ses lèvres. Deidara sentit son coeur exploser, jamais il n'avait été aussi heureux. Il sourit.
- Quel beau projet, la paix, et la présence de mon époux…
Ce fut lui qui embrassa Sasori.
Deidara chevauchait dans le froid. Il était parti tôt dans la soirée, et galopait depuis, sans s'arrêter. La nuit avait été pénible, rester des heures sur un cheval ainsi était désagréable quand on avait pas l'habitude de voyager. Mais il était motivé, il ne s'était pas plaint. Son escorte non plus n'avait pas bronché. Les gardes auraient tout fait sur son ordre. Après tout, Deidara était leur roi. Son père était décédé quelques mois auparavant, emmené par une maladie qui avait aussi emporté la reine, quelques jours après lui. Deidara était monté sur le trône, et la première chose qu'il avait fait était de rendre au peuple de l'ouest son royaume et son héritier. Dans un premier temps, la noblesse avait été mécontente que leur souverain se montre si laxiste à l'égard de leurs ennemis, craignant une nouvelle guerre. mais rapidement, le monde s'était rendu compte que cette décision avait été la meilleure. Le mariage garantissait leur alliance, et tous les autres pays voisins avaient reconnu la valeur de cet acte charitable, en plus de craindre ces deux royaumes alliés qui disposaient de la force de l'Est, et du terrible combattant et politicien qu'était le prince du royaume de l'Ouest, bien que certains aient essayé de s'approprier le territoire de l'ouest, voulant profiter de sa faiblesse passagère après une annexion de longs mois. Chiyo ayant abdiqué, elle ne souhaita pas redevenir reine, mais elle couronna elle même son petit fils, qui en seulement quelques semaines, décupla la puissance de son territoire pourtant fragilisé par la guerre et l'annexion temporaire par le royaume de l'Est. Une annexion qui n'avait duré que deux années, mais qui avait eu son lot de conséquences. Sasori avait tout géré avec brio, et son pays en était ressorti plus fort que jamais. Deidara fit ralentir son cheval en entrant dans la capitale du royaume de l'Ouest, et les soldats en faction devant les portes le reconnurent, ils le laissèrent passer, lui et son escorte. Le blond avait le coeur qui battait la chamade, il n'avait pas revu Sasori depuis qu'il était devenu roi à la mort de son père, depuis qu'il lui avait permis de partir du royaume de l'Est. Il n'avait pu venir au couronnement de Sasori, et il n'avait entendu à son sujet que ses actions fortes pour faire remonter son royaume. Car évidemment, quand l'est avait relâché son emprise sur le territoire de Sasori, les autres pays aux alentours avaient essayé de s'en emparer, mais Sasori avait pris les devants, et il avait anéanti les troupes ennemies en un temps record, sa légende était revenue très rapidement, et si certains avaient cru qu'un mariage forcé et une soumission à un royaume l'avaient affaibli, ils s'étaient lourdement trompés. Deidara confia son cheval aux palefreniers, il autorisa son escorte à prendre du repos, et il courut dans le palais qu'il ne connaissait pourtant pas à la recherche de celui qui lui avait tant manqué. L'aurore venait à peine de se lever, mais il avait tellement hâte qu'il ne se préoccupait pas de sa fatigue. Un garde de l'Ouest vint à sa rencontre.
- Votre Majesté, nous n'attendions pas votre venue, se passe-t-il quelque chose ? Puis je vous être utile ?
- Non, tout va bien, désolé de ne pas avoir envoyé de messager pour m'annoncer, je suis parti sur un coup de tête. Où est Sasori ?
- Le roi dort, votre majesté, il a eu de longues réunions hier soir, et il a veillé tard. Je peux vous conduire à ses appartements si vous le désirez.
- C'est vrai ? Vous n'allez pas me demander de partir ?
Le garde sourit.
- Je serais bien impoli de virer le souverain qui nous a rendu notre royaume et notre roi. De plus, sa Majesté a été claire, si vous venez dans notre capitale, nous avons ordre de bien vous accueillir.
Il le conduisit dans les couloirs jusqu'à une grande porte surveillée de soldats, qui saluèrent poliment le monarque, et le blond entra doucement dans la suite. Il traversa le salon, sans pouvoir s'empêcher de regarder les étagères, les décorations, les meubles, curieux de découvrir le lieu de vie de son grand amour. Il avait un peu peur de lui déplaire en arrivant ainsi, après tout, si Sasori avait été si docile depuis leur rencontre, c'était parce qu'il y était contraint. maintenant qu'il était chez lui, tout puissant, comment allait-il se comporter ? Anxieux, Deidara entra dans la chambre, une lumière très légère lui permit de distinguer le corps de son époux sous les draps, et son coeur explosa dans sa poitrine, il lui avait tant manqué. Il en oublia son stress, et retira son manteau avant de se glisser sous les draps, savourant le parfum de Sasori qui en imprégnait le tissu. Il regarda le visage du roi de l'ouest, dans la pénombre, et il se plaça tout près de lui. Sasori soupira dans son sommeil.
- Deidara… souffla-t-il inconsciemment.
Toujours sans se réveiller, il vint se coller contre le torse de Deidara, qui ne put s'empêcher de sourire. Son amant l'avait reconnu sans même être conscient, et il l'avait appelé en dormant. Sasori gémit légèrement, et Deidara ressentit une nouvelle sensation. En se rapprochant, Sasori l'avait touché, et la cuisse du blond s'était frotté contre l'entrejambes du roi assoupi. Deidara se rendit compte que Sasori bandait depuis un bon moment déjà, bien avant qu'il n'arrive. Il se sentit très excité, mis il contint ses pulsions, fermant les yeux pour prendre une longue inspiration.
- Deidara ?
La voix était encore endormie, mais le blond ouvrit les yeux, pour constater que son époux avait ouvert les siens, et le regardait, étonné et encore un peu perdu. Son regard, même au réveil, était si pénétrant, que Deidara dut réprimer son envie intense de le faire sien sur l'instant.
- Bonjour Sasori.
Le Roi de l'Ouest reprit la parole.
- Quand es tu arrivé ? Personne ne m'a prévenu…
- A l'instant, je n'avais pas annoncer ma venue, désolé, je suis venu sur un coup de tête, tu me manquais. Et on dirait que je suis arrivé au bon moment…
Sachant à quoi le blond faisait référence, son état, Sasori tourna la tête, embarrassé. Deidara rigola doucement.
- Ces derniers mois ont du être difficiles pour toi, étant donné que tu t'étais habitué à une certaine endurance….
- T'imagines pas ma frustration…
- Oh si, j'imagine très bien.
Deidara saisit le menton de Sasori pour le forcer à le regarder.
- J'ai bien fait de venir pour remédier à ça…. On dirait bien que je t'ai beaucoup manqué aussi…
Il s'empara des lèvres de Sasori, et ce dernier devint fou. Il était devenu accroc à ses désirs, et la longue période sans le blond avait été difficile pour ses pulsions, dès que Deidara l'avait embrassé, il s'était collé contre lui, son corps bougeant doucement pour se frotter au sien. Deidara sourit, il adorait les réactions non contrôlées de son amant, il adorait le voir vriller au moindre contact. Impatient, et constant que Sasori l'était autant que lui, peut être même plus, Deidara ne perdit pas davantage de temps, son époux était excité depuis déjà trop longtemps, sans doute avait-il fait un rêve particulièrement agréable. Ses mains agirent rapidement, avec un peu de maladresse à cause de la hâte, il déshabilla complètement le roi de l'Ouest, tout en l'embrassant partout où sa bouche le pouvait, les lèvres, le cou, les épaules, il le dévorait. Sasori lui était docile, ses iris brillants, ses pupilles dilatées au point d'effacer presque complètement la couleur de miel de ses yeux. Deidara adorait le voir si réceptif, cela accentuait sa propre envie. Une fois que lui aussi fut débarrassé de ses vêtements, il passa son bras autour de la taille de Sasori pour le rapprocher de lui encore un peu, pour le maintenir. Il alla caresser de sa seconde main les lèvres de son amant, qui frissonna en laissant échapper un râle tant il était fébrile.
- Suce les, Sasori.
Le roi de l'ouest obéit, et il ouvrit la bouche, laissant les doigts de son époux s'introduire dans sa bouche pour venir caresser sa langue. Il gémit, la sensation n'était pas aussi grisante que celles d'un contact sur son corps, mais le geste était si érotique, le regard de Deidara si électrique, qu'il en fut impacté. Deidara les retira de sa bouche et il baissa la main, frôlant son dos en descendant, avant de les insérer en lui. Sasori gémit bruyamment, et Deidara l'embrassa pour le réduire au silence, introduisant sa langue dans la bouche de son amant pour jouer avec la sienne. Il bougea pendant un instant ses doigts, puis il les retira, provoquant un râle de protestation de la part de son amant. Avide, le roi de l'Est lui écarta les cuisses, et il le pénétra. Le cri de Sasori fut étouffé parce que le blond n'avait pas lâché sa bouche. Deidara accéléra rapidement ses va et vient, ces sensations lui avaient trop manqué, il s'était senti en manque, mais personne ne l'aurait comblé comme Sasori le faisait, alors, inconsciemment, il compensait ces derniers mois de solitude, et vraisemblablement, Sasori adorait ça. Le Roi de l'ouest atteignit l'orgasme, et l'expression de son visage termina Deidara, qui se libéra aussitôt. Mais la sensation coulante entre ses cuisses provoqua chez Sasori un soubresaut violent, et Deidara le vit jouir une seconde fois.
- Wow, murmura le blond en regardant Sasori silencieux et complètement essoufflé essayant de se remettre de deux orgasmes simultanés, je t'avais vraiment beaucoup manqué ou bien plus le temps passe, plus ta sexualité est intense ?
- Ferme… la… souffla Sasori entre deux respirations.
Deidara rigola avant d'enlacer son homme. Ils restèrent un moment au lit, à discuter de ces derniers mois, puis Sasori dut aller travailler, une réunion l'attendait, alors Deidara lui dit qu'il le rejoindrait plus tard, le temps de rattraper quelques heures de sommeil. De plus, il aimait vraiment le lit de son époux, les draps qui étaient imprégnés de son odeur, de la chaleur de son corps. Il ne pouvait que bien y dormir. Quand il se réveilla quelques heures plus tard, il se rhabilla avant de sortir dans les couloirs demander à un garde de le mener à Sasori. On lui indiqua que le roi était dans son bureau, et on l'y conduisit. Impatient, le blond entra dans la pièce sans même frapper, ce qui étonna les soldats qui montaient la garde devant la pièce, peu habitués à ce que quiconque montre autant de familiarité et d'aisance à l'égard de leur souverain si inaccessible. Deidara referma la porte derrière lui, avant de balader ses yeux dans la pièce. Sasori était dos à lui, debout devant son bureau, le regard baissé sur des documents sur lesquels il réfléchissait. Des cartes, si Deidara voyait bien. Il s'approcha lentement et alla enrouler ses bras autour de la taille de Sasori, se collant à son dos pour poser son menton sur l'épaule du souverain de l'ouest.
- Tu as bien dormi ? demanda ce dernier sans cesser de regarder ses cartes.
- Hum oui… Ton lit est vraiment agréable, même s'il manquait ta présence avec moi… Sur les cartes, c'est ton royaume ?
- J'avais du travail, désolé Deidara. Oui c'est ça, je réfléchis aux postes de garde pour les frontières. Il semblerait que repousser les troupes d'invasion de certains voisins les ait froissés.
- Les imbéciles, c'est eux qui devraient réfléchir à comment aviser, c'est eux qui t'ont froissé, qu'ils te craignent comme tous les autres.
- Pourquoi est ce que je sens de l'arrogance dans ta voix ?
Deidara eut un léger rire. Il respira le parfum de Sasori, une odeur qui l'enivrait et qui attisait ses envies avec violence, avant de répondre.
- On ne peut rien te cacher… je suis arrogant parce que moi j'ai le privilège de ne pas avoir à te craindre, parce que j'ai le privilège d'avoir ton amour, de t'avoir toi. Je suis arrogant parce que je trouve risible la peur que tous éprouvent pour toi, et ce même si je la comprends. Qu'ils te craignent Sasori, ça m'amuse, moi, je t'aime.
Sasori eut un léger sourire.
- Je vois.
Deidara se put s'empêcher de le provoquer un peu, il lui avait tellement manqué. Il susurra à son oreille.
- En plus, moi, je peux te faire faire tout ce que je désire, qui d'autre peut en dire autant ? Tu es l'homme le plus puissant de ce monde, et moi, je te contrôle… Quiconque à ma place serait arrogant tu ne crois pas ?
Sasori voulut faire volte face pour le confronter et protester, mais Deidara raffermit sa prise sur sa taille, l'immobilisant. Il fit glisser sa main au niveau de l'entrejambes du roi de l'Ouest et serra doucement ses doigts sur la zone sensible, faisant couiner brusquement Sasori, qui rougit de honte comme d'envie.
- Tu ne vas pas oser dire le contraire Sasori ?
Le souverain commença à haleter, sans répondre, le blond avait vu juste, et il s'en délecta. Il respira encore son parfum, et cela le rendit d'autant plus impatient. sa main se glissa dans le pantalon de son amant, pour caresser son sexe, constatant que celui ci était déjà dressé. Il susurra à son oreille.
- J'adore le fait de savoir que juste en me plaçant dans ton dos, je t'excite…
Le visage de Sasori s'enflamma davantage. Deidara leva sa seconde main pour aller caresser les lèvres du roi de l'Ouest.
- Allez, ouvre la bouche…
Sasori obéit, et Deidara entra ses doigts dans sa bouche, caressant sa langue avec insistance. Sasori enroula sa langue autour des doigts intrus, les suçant doucement. Deidara les retira ensuite, et il cessa de jouer avec son membre le temps d'abaisser ses vêtements. Il caressa avec envie les fesses rebondies et si douces du monarque avant d'insérer en lui ses doigts lubrifiés. Sasori rejeta brusquement la tête en arrière, se heurtant à l'épaule de son époux, gémissant bruyamment. Deidara sourit, et il enroula de nouveau ses doigts autour de son membre, bougeant ses deux mains pour lui procurer du plaisir.
- J'espère que ton palais a une bonne isolation, parce que j'ai très envie de t'entendre cette fois…
Pour seule réponse, Sasori gémit de nouveau. Rendu impatient par ses sons indécents, Deidara retira ses mains et il libéra son propre pénis avant d'attraper la taille de Sasori, le pénétrant d'un coup vif. Le roi de l'ouest hurla sous le plaisir, avant de balbutier de continuer, le suppliant pour en avoir plus.
- Mais bien sûr, mon roi… susurra le blond avant d'accélérer brutalement.
Il donna de tels coups de reins que le bureau contre lequel il plaquait Sasori se mit à trembler, et celui ci continua de crier qu'il en voulait davantage, encourageant le Roi de l'Est à poursuivre avec sauvagerie. Le torse de Sasori était allongé contre le bureau, son corps formant presque un angle de 90 degrés, les jambes écartés, incapable de bouger, mais sans aucune envie de le faire. Il subissait, mais il adorait ça. Après de longues et bruyantes minutes, Deidara gémit en jouissant, et la sensation en Sasori le fit jouir à son tour, la bouche ouverte dans une expression de luxure pure. Essoufflés, ils restèrent silencieux un moment, puis Deidara se retira et il recula, saisissant le bras de Sasori pour l'aider à se redresser, il voulait que son époux lui fasse face pour l'enlacer, mais les jambes du roi de l'Ouest le lâchèrent, tremblantes, et il tomba. Deidara le saisit par la taille pour le rattraper, et il le fit assoir sur le bureau.
- Est ce que ça va ?
Sasori hocha la tête, il était encore en train de reprendre son souffle. Il enroula ses bras autour des épaules du blond et ferma les yeux avant de venir s'emparer de ses lèvres, Deidara répondit aussitôt, approfondissant le baiser jusqu'à introduire sa langue dans la bouche de son amant, le faisant gémir. Quand il libéra la place quelques instants plus tard, Sasori le regarda avant de souffler.
- Sois le bienvenu dans mon royaume… Reste autant que tu le désires… Tu es ici chez toi…
Deidara sourit, et il lui caressa la joue. Il était heureux, et il allait bien rester pendant un petit moment auprès de son grand amour.
Un petit bonus parce que j'y pensais depuis un moment ! Et cadeau pour les personnes qui voulaient voir le mariage décrit du coup !
