Le soleil se levait paisiblement sur une nouvelle journée douce et ensoleillée. Une légère brise soufflait sur la ville encore endormie et une délicieuse odeur de fleurs imprégnait l'air. Un calme quasi-surnaturel rêgnait sur le temple de la famille Higurashi, seulement interrompu par le doux gazouillis des oiseaux et par la mélodie du vent dans les feuilles des arbres. Hélas, cette sérénité ne durerait pas longtemps: les Higurashi étaient maintenant tous levés... ou presque tous.

"Kagome! Dépêche toi, tu vas être en retard!"" cria Mme Higurashi du rez-de-chaussée.

"Merde,merde et merde! C'est bien ma chance: mon réveille-matin qui oublie de sonner le matin de la rentrée scolaire."" pensa une Kagome frustrée.

Finissant de s'habiller, elle attrapa rapidement cahiers et sac à dos et se hâta de débouler les escaliers. C'est en coup de vent qu'elle entra dans la cuisine pour prendre le repas que sa mère lui avait préparé.

C'est une adolescente de 15 ans qui sortit du temple à la course en finissant sa dernière bouchée de déjeuner au passage. Piquant une course effrénée entre les passants, sa chevelure noir corbeau voletant derrière elle. Elle eut quand même le temps de penser que c'était une très belle journée et qu'elle aurait pu tomber plus mal. L'école vers laquelle elle se dirigeait était réputée pour avoir de bons élèves quoiqu'un peu sortant de l'ordinaire, mais curieusement, personne n'avait voulu lui dire pourquoi.

"Ils ne doivent pas être si bizarre, pensa-t-elle. Au pire, je ferai une demande d'admission pour une autre école. Sérieusement, je commence à être fatiguée de déménager et de changer d'école à tous les six mois. J'en ai assez d'être toujours la nouvelle."

Son père mort et sa mère ayant un emploi qui les obligeait souvent à déménager, ils ne restaient pas très longtemps au même endroit. Avec le temps, elle avait fini par s'habituer à ces changements, mais son petit frère Sota,lui, ne semblait jamais s'y faire de quitter ses nouveaux amis. Kagome, quant à elle, évitait tout simplement de s'en faire pour ne pas souffrir de ces cruelles séparations répétitives et avait fini par se réfugier au plus profond d'elle-même où personne ne pouvait plus l'approcher. Mais cette solitude commençait à lui peser.

Tellement plongée dans de telles pensées noires, elle ne remarqua pas le camion qui s'en venait à toute vitesse quand elle traversa la rue. Seulement lorsque quelqu'un cria reprit-elle conscience de ce qui l'entourait, mais un peu trop tard.