Titre : Riza, l'enchanteresse
Genre : Aventure, romance
Rating : K+
Résumé : En fouillant une bibliothèque, Riza se retrouve aspirée dans un livre et elle est propulsée dans un autre monde. Sans moyen de revenir, elle se construit une nouvelle vie là-bas mais c'était sans compter sur Roy qui met tout en œuvre pour la retrouver.
Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T
Spoiler : Tous possiblement.
Notes : Hello ! Tout d'abord, je tiens à m'excuser de cette longue absence. J'ai fait au mieux pour terminer cette histoire au plus vite pour vous la poster mais comme vous le verrez, elle est assez longue (plus de 250 pages). Il y aura 17 chapitres je pense et j'espère de tout cœur qu'elle vous plaira. Oui notre couple favori sera séparé un moment mais c'est pour mieux apprécier leurs retrouvailles ;) Je posterai un chapitre par semaine, le samedi. Je vous souhaite une bonne lecture ! Des bisous !
Chapitre 1
« Mais comment voulez-vous qu'on retrouve quoi que ce soit là-dedans ?! pesta Havoc alors qu'il venait de manquer de se faire écraser sous une pile de livres.
- Sous-Lieutenant ! » appela Riza en le rejoignant.
Elle l'aida à se relever et les autres arrivèrent à cet instant.
« Que s'est-il passé ? questionna Roy devant le nombre impressionnant de livres au sol.
- J'en ai enlevé un de la bibliothèque et ils sont tous venus », fit le blond, un peu secoué.
Ils observèrent les étagères vides et Roy se tourna vers le reste de son équipe.
« Et faites attention à ne pas mourir enterré sous des livres. Après tout ce qu'on a vécu, ce sera dommage. »
Il y eut quelques sourires tandis qu'Havoc protestait.
Puis Riza se chargea de les remettre au travail. C'est que la bibliothèque était immense et contenait tellement de livres qu'ils n'auraient pas assez de leur vie entière pour tous les lire. Or, ils devaient en trouver un bien précis et malheureusement, il n'y avait pas de guide ou de manuel. Les livres semblaient être rangés de manière anarchique et cela faisait déjà plusieurs heures qu'ils cherchaient. Le coupable de leur dernière enquête avait trouvé le moyen de dissimuler une preuve dans un de ces ouvrages et c'était leur seul moyen de le faire avouer. Ainsi, pour plus d'efficacité, ils s'étaient répartis les allées.
Chacun retourna à son travail et Riza soupira en arrivant devant son allée. Où s'était-elle arrêtée déjà ? Dire qu'il n'était que quatorze heures. À tous les coups, ils seraient encore là à vingt heures. L'après-midi allait être longue. Elle retint un nouveau soupir et se remit au travail.
Le temps sembla se suspendre alors et inlassablement, elle prit ouvrage après ouvrage. Elle les feuilleta un à un à la recherche de cette fameuse preuve.
Elle leva une main vers un épais grimoire d'une rouge terne et s'arrêta net. Quelle était cette étrange impression ? Son geste suspendu, elle prit quelques secondes à se reprendre et tira le livre à elle. Il était lourd et épais si bien qu'elle dut le poser au sol pour ne pas prendre le risque de le faire tomber.
Là, elle l'ouvrit au milieu et aussitôt l'impression se fit plus forte. Le livre s'illumina entièrement et elle écarquilla les yeux. Il y avait comme des formules écrites à la main dans une langue étrange. Elle tenta de lire mais la luminosité augmentait peu à peu et alors qu'elle commençait à paniquer, elle se sentit aspirer littéralement dans le livre.
Sans pousser le moindre cri, son corps fut happé entre les pages du livre et celui-ci se mit à flotter dans les airs. Il se referma brusquement et reprit sa place dans l'étagère.
L'allée était déserte à présent et Riza avait disparu.
—
Roy grommela en étirant son cou. Quelle heure était-il ? Il n'en pouvait plus... Ils allaient avoir besoin d'aide s'ils ne voulaient pas y passer des jours et des jours. Il décala un livre stratégiquement pour pouvoir le repérer en revenant et rejoignit l'allée centrale, sortant sa montre à gousset. Vingt heures... Oui c'était bon pour aujourd'hui.
« C'est fini pour aujourd'hui ! Notez bien l'endroit où vous vous êtes arrêtés ! »
Des « oui » blasés lui répondirent et il se dirigea vers l'entrée de la bibliothèque. Havoc ne tarda pas à le rejoindre, une cigarette éteinte au coin des lèvres. Nul doute que l'après-midi avait dû être très longue pour lui. Fuery arriva ensuite avec Falman sur les talons. Puis ce fut au tour de Breda et Roy fronça les sourcils. Riza aurait dû être la première à le rejoindre...
« Vous avez vu le Lieutenant ? »
Ils nièrent d'un signe de tête et Roy retint un soupir.
« Lieutenant ! appela-t-il. Nous en avons assez fait pour aujourd'hui. »
Tous s'attendaient à l'entendre répondre et ils froncèrent les sourcils devant le lourd silence qui suivit. Ce n'était pas normal.
« Fuery, Falman, vous prenez les allées du fond. Breda, Havoc, les premières. Je me charge du milieu », ordonna Roy avant un mauvais pressentiment.
Tous opinèrent et ils arpentèrent chacune des allées de la bibliothèque à la recherche du Lieutenant, en vain...
Après une dizaine de minutes, ils se rejoignirent au centre, bredouilles.
« Elle a peut-être pris une pause », supposa Fuery.
Ils haussèrent les sourcils de concert. Riza aurait été la dernière à prendre une pause, surtout sans les en avertir.
« Ou une urgence ? ajouta le Sergent-Chef rapidement.
- Bon, allons voir dans le reste du manoir », décida Roy.
Ils passèrent l'heure suivante à fouiller recoin après recoin. Ils questionnèrent les domestiques, mais personne ne l'avait vu. Pour eux, personne n'avait quitté la bibliothèque de l'après-midi.
Roy grommela avant de retourner dans ladite bibliothèque. Si personne n'avait quitté la bibliothèque alors elle devait être là. Elle était sûrement là. Il refit chaque allée personnellement tandis que l'équipe l'observait de loin.
« Cela ne lui ressemble pas... marmonna-t-il après une bonne vingtaine de minutes en les rejoignant. Il s'est passé quelque chose.
- Comme quoi ? fit Breda. Personne ne se volatilise comme ça... enfin c'est... »
Roy opina. Oui bien sûr. C'était improbable, incroyable même.
« Nous allons interroger les domestiques sur cette bibliothèque. Il y a peut-être un passage ou... un endroit que nous avons manqué. »
Ils ne protestèrent pas. Ils étaient fatigués mais en l'occurrence, leur Lieutenant manquait et elle aurait fait cela pour chacun d'entre eux. Une longue nuit commença alors.
Riza grommela. Elle avait un goût de terre dans la bouche et tout son corps la faisait souffrir. Où était-elle ? Elle ouvrit les yeux sur des arbres gigantesques. Une atmosphère irréelle flottait dans ce lieu.
Elle était allongée entre deux racines faisant bien plus que sa taille.
Mais que s'était-il passé ? Elle peinait à se souvenir de quoi que ce soit. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle n'aurait pas dû être là.
Sa tête la lançait et elle leva une main à son front. Le sang sur ses doigts lui indiqua qu'elle saignait.
Elle se leva difficilement et en un flash se souvint de la bibliothèque. Oui, c'était là. Elle aurait dû être dans la bibliothèque à la recherche de ce livre. Mais que faisait-elle là à la place ?
Elle observa les alentours, inquiète. Sa tenue était déchirée et elle était toute courbaturée. Qu'avait-elle fait avant d'arriver ici ?
L'image du livre rouge lui revint en mémoire. C'était cela ! Elle avait été happée par le livre...
L'endroit était désert et elle resta un moment immobile sans savoir quoi faire. Elle devait trouver un moyen de... de rentrer ? Elle ne savait même pas où elle était. Ce qui était sûr c'est qu'elle n'était plus à Amestris. Cela ne ressemblait à rien de ce qu'elle connaissait.
Après quelques minutes de réflexion, elle fit la seule chose qu'elle pouvait faire : elle marcha. Elle espérait croiser des personnes et peut-être en savoir plus sur ce lieu.
Elle marcha longtemps à travers la forêt immense. Les racines étaient quelquefois plus hautes qu'elle et il lui arrivait de passer en-dessous pour avancer. Le sol était parfois boueux et ses bottes s'enfonçaient dedans.
Soudain, l'endroit s'assombrit et Riza frissonna. Elle ne devait pas rester ici. La nuit allait tomber et elle sentait que les animaux sauvages n'étaient pas inoffensifs ici. Avisant une branche plus basse que les autres, elle l'attrapa et se hissa dessus. Précautionneusement, elle grimpa dans l'arbre jusqu'à atteindre un endroit un peu près sécurisé. La branche était si grande qu'elle pouvait s'y allonger sans avoir peur de tomber.
Elle avait faim et soif mais surtout, elle était inquiète. Que s'était-il passé au juste ? Comment allait-elle retourner à ses côtés ?
Alors qu'elle s'endormait d'épuisement après ses longues heures de marche, dans la bibliothèque, il s'était à peine écoulé une demi-seconde depuis sa disparition...
Elle avait perdu le compte au bout de la deuxième semaine. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle errait dans cette forêt. Elle remerciait son passé militaire et les cours de survie qu'elle avait pu avoir. Sans cela, elle serait morte depuis longtemps.
Elle avait pu se nourrir suffisamment pour ne pas perdre des forces et elle parvenait à trouver des sources pour boire. Par contre, elle désespérait d'un jour sortir de cette forêt.
Si elle n'avait pas croisé d'humains, dès la première nuit, elle avait été réveillée par les nombreux bruits des animaux sauvages. Les arbres étaient si denses qu'ils ne laissaient pas passer la lumière de la lune, aussi, elle dut se concentrer pour les voir. Il y avait des hordes de cerfs, mais aussi des animaux bien plus dangereux : des sangliers et surtout, des loups...
Elle les avait entr'aperçus de loin et son sang s'était glacé. Les loups étaient les plus dangereux. Elle le sentait. Ils semblaient être les rois de la forêt et leur présence l'inquiétait autant quelle la fascinait. Ils étaient immenses, bien plus grands qu'un loup normal.
Depuis le temps, elle doutait encore d'être toujours dans le même monde. Peut-être n'y avait-il pas d'humains ici ?
Elle se questionnait à ce sujet quand une journée, elle tomba sur des pierres étranges. Si au début elle n'y fit pas attention, elle remarqua bientôt leur taille régulière et sourit. C'était taillé par la main de l'homme à tous les coups. Elle venait de tomber sur des ruines...
Elle examina attentivement les alentours à la recherche d'un chemin peut-être mais les traces étaient minces. À part quelques briques recouvertes de mousse, il n'y avait rien d'autres.
Elle passa le reste de sa journée à tenter différents chemins, espérant trouver des signes plus flagrants, en vain.
Le soir, son moral était au plus bas. Elle s'installa sur une branche épaisse et s'endormit. Peut-être ne sortirait-elle jamais de cette forêt ?
Cela faisait vingt-quatre heures, vingt-quatre heures que son premier Lieutenant avait disparu. Enfin, plutôt, elle s'était littéralement volatilisée. Personne ne l'avait vu et Roy ne parvenait pas à comprendre. On ne disparaissait pas ainsi sans un cri, sans un mot, comme ça ! Tous les scénarios lui passaient dans la tête. Peut-être était-elle partie de son plein gré après tout ? Il se posait la question parfois mais cela lui semblait toujours stupide. Non pas elle. Elle n'était pas comme ça. Riza ne serait jamais partie ainsi. Mais alors que s'était-il passé ? Cela l'inquiétait d'autant plus...
Ils avaient interrogé chaque personne du manoir. Les domestiques n'entraient que peu dans la bibliothèque, si ce n'est pour faire le ménage. À vrai dire, la seule personne qui pouvait les renseigner était le grand-père de la famille. Il avait contribué à l'agrandissement de la bibliothèque et était un lecteur assidu contrairement aux occupants actuels du manoir. Seulement, le vieil homme vivait à présent chez sa petite-fille qui avait bien voulu prendre soin de lui.
Roy avait réservé des billets de train à la première heure le lendemain matin et il espérait qu'ils trouveraient une piste.
Des formes floues flottaient devant ses yeux. Elle prit un moment avant de les discerner proprement. C'était des écritures qu'elle avait déjà vu... Que signifiaient-elles ? Pourquoi apparaissaient-elles dans ses rêves ? Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, pourtant, elle était incapable de lire ce qu'elle voyait. Soudain, un sentiment d'urgence la gagna et elle ouvrit les yeux brusquement. Il faisait nuit noire alors. Elle se redressa, paniquée. Il y avait quelque chose ou quelqu'un.
En effet, elle tomba sur deux yeux rouges menaçants. Ils la fixaient intensément. Riza sentit son rythme cardiaque augmenter et ne bougea pas. Des sueurs froides coulaient dans son dos et ses jambes la démangèrent. Que pouvait-elle faire pourtant ? Elle avait bien ses armes, mais son instinct lui soufflait que ce n'était pas une bonne idée.
Les yeux se rapprochèrent alors qu'elle se reculait contre le tronc de l'arbre. C'était les loups... enfin un loup.
« Pitoyable humaine... entendit-elle d'une voix caverneuse. Nous allons abréger là ta peine. »
Riza écarquilla les yeux, comprenant ce que cela signifiait.
« Non, répondit-elle, je dois... J'ai encore des choses à faire. »
Elle devait retourner dans son monde. Il avait besoin de lui.
Les yeux s'immobilisèrent alors.
« Tu me comprends ? »
La surprise transperçait dans sa voix.
« Oui », murmura-t-elle simplement.
Elle le sentit moins menaçant soudainement.
« Tu ne devrais pas comprendre le langage des Dieux, humaine. »
Riza ne dit rien. Que pouvait-elle répondre à cela ?
Le loup réfléchit quelques minutes avant de prendre une décision. Ce fut interminable pour Riza. Les secondes ressemblaient à des heures alors qu'il décidait de son sort.
« Je vais t'amener à ma mère. »
Riza frissonna. Sa mère était la déesse louve à tous les coups. Une immense louve blanche aussi belle que dangereuse.
« Tu peux marcher ?
- Je ne vois rien. »
Un grognement lui répondit et le loup se rapprocha d'elle.
« Grimpe sur mon dos et souviens-toi : je peux te tuer en une seconde. »
Elle opina et aveugle, leva une main. Ses doigts rencontrèrent une fourrure douce et épaisse. Elle l'agrippa et fit de son mieux pour se hisser sur son dos. Soudain, le loup se redressa et elle resserra sa prise. Ils étaient assez hauts. Si elle tombait, elle ne s'en relèverait pas.
Elle sentit ses muscles se tendre et fit de même, tâchant de se préparer.
Pourtant, rien n'aurait pu la préparer à cela. Le loup sauta littéralement dans le vide sans essayer de ralentir sa chute aucunement et Riza fut trop choquée pour crier. Ce fut brutal et elle eut l'impression de mourir. Elle ne voyait rien et appréhendait l'atterrissage.
Contrairement à ce qu'elle pensait, celui-ci se fit en douceur. Le loup se réceptionna habilement et d'un bond, s'élança dans la forêt. Riza se coucha sur son dos pour se protéger des branchages. Elle sentit son odeur animale, sa chaleur. Aussi étrange que cela puisse paraître, cela avait un côté rassurant. Elle se sentait folle à penser cela mais de toute façon, peu lui importait. Elle allait certainement bientôt mourir.
Le voyage fut court et long à la fois. Riza était toute endolorie quand l'animal stoppa sa course. Le soleil se levait alors et la jeune femme commençait à voir peu à peu. Le loup sous elle arborait une fourrure noire et brillante.
Ils se trouvaient au cœur de marais immenses. Il y avait là une dizaine de loups, tous plus effrayants les uns que les autres, mais le plus effrayant de tous était certainement la Déesse louve.
Elle les dépassait largement et porta sur elle son regard intense.
« Yomi... que me ramènes-tu là ? Cela t'amuse de transporter les humains ?
- Non Mère, cette humaine comprend notre langue. »
La Déesse changea d'expression alors et Riza se laissa glisser au sol. Elle manqua de tomber tellement ses jambes tremblaient.
« Comment est-ce possible ? Comprendrais-tu le langage de la magie ? »
Riza opina seulement, trop impressionnée pour prononcer un mot.
« Approche... »
Elle obtempéra lentement. Elle n'avait pas le choix mais craignait que ses jambes se dérobent sous elle.
« Je ne te mangerai pas, déclara la louve. Les êtres capables de comprendre le langage de la magie sont des êtres purs. »
Riza en fut profondément surprise. N'allait-elle pas mourir finalement ? C'était tout ce qu'elle avait pu se répéter ces dernières heures... Elle tiqua alors. Un être pur ? Elle, pur ? C'était une plaisanterie…
Cependant, comprenant qu'elle n'allait pas mourir, un soulagement immense se propagea en elle et ses jambes cédèrent. Elle s'effondra au sol. Ce fut la Déesse louve qui la rejoignit.
« Comment t'appelles-tu, petite humaine ? »
Elle releva la tête vers la louve.
« Riza... Riza... »
Son nom de famille se perdit dans sa mémoire et elle réalisa qu'elle ne s'en souvenait plus.
« Et d'où viens-tu ?
- D'un autre monde, répondit-elle cette fois sans hésiter.
- Bien, Riza d'un autre monde. Relève-toi, tu n'es pas ici par hasard. Il n'y a jamais de hasard avec la magie. »
Riza opina, stupéfaite, et parvint à se relever. Elle se retrouva face à face avec la louve et plongea son regard dans le sien. Ses yeux noirs immenses lui rappelèrent soudainement un regard hypnotique qu'elle connaissait bien. Étonnamment, elle lui fit confiance. Ses sentiments changèrent en une fraction de seconde. La Déesse louve ne lui ferait pas de mal, elle le sentait.
Roy se réveilla en sursaut. Cela faisait deux jours qu'elle avait disparu, deux longues journées. Le train ralentissait alors qu'il arrivait en gare, enfin.
Ils avaient passé la journée et la nuit à voyager et ils n'en pouvaient plus. Au loin, le soleil se levait. Le ciel était bleu sans aucun nuage. C'était trop beau pour son humeur maussade.
Il se leva, s'étira et réveilla les autres. Cela faisait aussi deux jours qu'ils n'arrêtaient pas. Ils devaient trouver une piste, quelque chose, n'importe quoi !
Sitôt sur le quai, ils se rendirent au guichet pour se faire indiquer le chemin.
« Oh ! Vous voulez aller chez Angelina. Je vais vous montrer. »
Il ferma le guichet et les guida jusqu'à la place du village.
« Vous voyez la maison un peu plus haut dans les montagnes ? C'est celle-ci. Pour y aller, vous devez prendre le chemin derrière la mairie et grimper. C'est toujours tout droit. Vous serez là bas dans une petite demi-heure en marchant bien.
- Merci, fit Roy. Bonne journée à vous ! »
L'homme les salua et retourna vers la gare.
Roy prit la tête et se dirigea vers la mairie. Les autres le suivirent et en effet, trente minutes plus tard, ils étaient accueillis par un concert d'aboiements.
« Belle ! appela une voix féminine. Arrête ça ! »
La porte s'ouvrit sur une jeune femme aux grands yeux noirs et aux longs cheveux châtains. Elle retenait un grand chien blanc par le collier.
« Bonjour, fit-elle avec surprise.
- Bonjour. Je suis le Général Mustang et voici mon équipe. Nous aimerions parler à Augustus Johns.
- Grand-père ? Oui... oui bien sûr... mais rentrez, ne restez pas sur le pallier. »
Elle ouvrit la porte et relâcha la chienne.
« Elle ne vous fera pas de mal », assura-t-elle à l'attention de Breda qui tremblait face au gros chien.
Les autres retinrent leur sourire. Même Black Hayate qui était le plus adorable des chiens lui faisait peur alors...
Angelina leur servit du café et fila chercher son grand-père.
Elle revint cinq minutes plus tard suivie par un vieil homme claudiquant.
« Le Général Mustang ? Grumman m'avait parlé de vous. »
Ils haussèrent les sourcils. Ce vieil homme connaissait le Généralissime.
« C'est un vieil ami, fit-il en haussant les épaules. Mais ce n'est pas lui qui vous envoie, devina-t-il, alors... que me voulez-vous ? »
Roy lui expliqua toute l'histoire sans perdre de temps. Il parla du livre, de leur fouille dans la bibliothèque, de la disparition de Riza, de leur recherche, leurs interrogatoires... Tout. L'homme les écouta en silence.
« Vous êtes sûr qu'elle n'est pas partie d'elle-même ? » questionna-t-il finalement.
Roy nia.
« Je la connais depuis ses douze ans. Ça ne lui ressemble pas du tout. »
L'homme l'observa et finit par opiner.
« Il n'y a pas de passages secrets dans cette bibliothèque ou de pièces dérobées. Si votre Lieutenant a disparu, je suppose que cela vient des livres.
- Des livres ? s'étonna Havoc, sans comprendre.
- Oui, des livres. Il y en a énormément comme vous avez pu le voir et certains sont extrêmement vieux. Je ne les connais pas tous et pourtant j'en ai passé des heures dans cette bibliothèque... »
Ils le regardèrent alors que le vieil homme se perdait dans ses pensées.
« Voyez-vous, certains livres sont empreints de vieille magie. »
Ils froncèrent les sourcils cette fois. Mais de quoi parlait-il ?
« Votre Lieutenant n'est pas la première personne à disparaître dans cette bibliothèque. La fouiller comme vous l'avez fait était très dangereux.
- Comment ça elle n'est pas la première personne ?
- Mon propre grand-père a perdu sa petite sœur ainsi... Elle était une grande lectrice et passait des journées entières dans la bibliothèque. Elle en ressortait le soir pour le dîner mais un soir, elle n'est pas revenue. Ils l'ont cherché des jours, des semaines et des mois durant en vain. »
Roy ouvrit de grands yeux. Ils ne l'avaient jamais retrouvée...
« Si j'étais vous, je n'aurais pas trop d'espoir. »
Roy se redressa alors et fronça les sourcils.
« Non, nous devons la retrouver. Avez-vous une piste pour nous ? Ça vient des livres et j'imagine que les ouvrir un par un est plus dangereux que ce que nous pensions. »
L'homme approuva et il resta silencieux un moment.
« Vous devriez aller voir Mme Doge. C'était une ancienne gouvernante. Je pense qu'elle connaît bien la bibliothèque même plus que moi.
- Et où vie-t-elle actuellement ?
- Chez son fils je crois. Ils sauront vous renseigner au manoir. En tout cas, je vous souhaite bon courage. Qui sait ce qui vous attend... »
Ils le remercièrent et redescendirent au village. Là, Roy se dirigea vers l'auberge pour emprunter un téléphone. Cela prit un moment mais il parvint à avoir l'adresse du fils de Mme Doge. Malheureusement, le prochain train à quitter le village où ils étaient ne passerait que le lendemain et personne n'avait de voiture. Ils étaient donc bloqués ici.
Havoc s'occupa de réserver des chambres et Roy leur donna quartier libre. Après tout, ils avaient bien besoin de se reposer et ils ne pouvaient rien faire de toute façon. Il en profita pour appeler Rebecca qui gardait Black Hayate et la tint au courant de la situation. Puis, il fit de même avec Grumman. Le Généralissime était bien sûr très inquiet de la disparition de sa petite-fille mais il lui faisait confiance. Cela n'empêcha par Roy de ressasser ses sombres pensées le reste de la journée. Les paroles du vieil homme le faisaient douter. Parviendrait-il à la retrouver ?
Cela faisait plusieurs semaines, peut-être deux mois, qu'elle était dans ce monde étrange. Elle ne savait pas trop pourquoi ni comment, mais aujourd'hui elle faisait partie de la tribu des loups. La Déesse louve, Arya, l'avait prise sous son aile, et depuis, chaque loup la respectait et la protégeait au besoin, surtout Yomi, celui qui l'avait ramenée.
Elle voyageait sur son dos la plupart du temps. Les loups étaient endurants, plus qu'elle et elle ne tenait pas leur rythme. Pourtant, elle s'améliorait tous les jours.
Arya ne lui avait pas dit où ils allaient mais elle sentait que leur voyage avait un but et que ce but était lié à elle. Quand ils n'avançaient pas, Arya s'était mise en tête de l'endurcir. Riza concevait bien qu'en effet, elle était faible comparé aux loups alors elle suivait ses entrainements sans discuter. Que ce soit grimper aux arbres, courir entre les racines ou encore chasser, elle se pliait à sa discipline de son mieux. Elle progressait petit à petit.
Le soir souvent, elle s'endormait près de Yomi. Sa chaleur la protégeait du froid et elle se sentait en sécurité ainsi.
Riza ne sut dire combien de temps dura leur voyage, plutôt combien de mois. Elle perdait la notion du temps ici et suivait plutôt le rythme de la meute.
Elle apprit à apprécier la forêt qui lui faisait si peur auparavant. Plus le temps passé, et plus elle s'y habituait. Elle comprenait son environnement et devinait les dangers.
Enfin, un jour alors que le soleil commençait à se coucher, ils parvinrent à une petite clairière et sitôt hors de la forêt, Riza eut un drôle de pressentiment. Il y avait quelque chose... Seule Arya la suivit. Les autres loups restèrent dans la forêt.
« Cette clairière est imprégnée de magie. Elles accueillent plus volontiers les êtres magiques et ce n'est pas le cas de mes enfants. »
Riza ouvrit de grands yeux. Cela signifiait qu'elle possédait de la magie...
Elles avancèrent vers la petite maison qui se trouvait au centre de l'étendue d'herbes et Riza fronça les sourcils. Une femme les attendait sur le seuil. Elle souriait et vint à leur rencontrer. Riza fut bien incapable de lui donner un âge. Elle semblait intemporelle. Pourtant, elle devinait qu'elle n'était pas toute jeune. Ses longs cheveux blancs cascadaient dans son dos et une aura incroyable émanait d'elle. Bien sûr, elle était magique également. Riza n'eut aucun doute là dessus.
« Arya ! salua-t-elle en ouvrant les bras.
- Adaline ! » répondit la louve.
Et aussi étrange que cela puisse paraître, elles se tombèrent dans les bras l'une l'autre. Ou plutôt, la dénommée Adaline enlaça la louve avec affection. Riza assista à la scène, stupéfaite.
« Tu savais que je venais, nota Arya.
- Oui, je l'ai senti dès que vous vous êtes mis en marche. »
Elles se sourirent, complices, et Adaline se tourna vers Riza. Elle avait un regard d'un bleu céruléen et ses traits étaient fins et doux. Assurément elle était belle, mais d'une beauté étrange, magique était le qualificatif qui convenait le mieux. Elle avait quelque chose d'irréel.
« Jeune femme, je suis Adaline, une enchanteresse oubliée. Qui êtes-vous ?
- Riza... »
Elle opina avec un calme qui apaisa Riza.
« Et d'où venez-vous Riza ?
- D'un autre monde. À vrai dire, je ne sais pas comment je suis arrivée ici. »
Adaline sourit.
« Cela me rappelle de vieux souvenirs... »
Puis elle revint à Arya.
« Je ne pensais pas que ce serait toi qui m'amènerait cette jeune femme. La vie est étrange...
- Certes. Mais je ne te la laisse pas toute seule. Nymeria ! » appela-t-elle.
Une jeune louve s'approcha alors. C'était la petite dernière de la meute, encore un louveteau. En cela, elle ressemblait à un loup normal et Arya se tourna vers Riza.
« Ma fille va rester avec toi. Elle saura t'aider et te protéger.
- Intéressant », sourit Adaline.
Riza ne dit rien mais prit conscience qu'elle allait quitter la meute.
« Merci d'avoir pris soin de moi. »
La Déesse louve ne répondit pas et Riza se tourna vers la forêt. Yomi attendait là. Elle ne tergiversa pas et le rejoignit.
« Merci Yomi d'avoir veillé sur moi. »
Elle leva une main tremblante vers lui et le loup fit un pas vers elle. Riza se retrouva blottie contre lui et sourit avant de le serrer dans ses bras.
« Nymeria est plus forte qu'il n'y parait.
- Oui, elle est magique elle aussi. »
Le loup eut une sorte de petit rire et ils se regardèrent une dernière fois.
« Merci pour tout. »
Puis Riza revint dans la clairière et Arya s'avança vers elle.
« Nous nous reverrons, Riza d'un autre monde. »
Riza acquiesça et les loups repartirent.
« Riza ? appela alors Adaline. Je sais ce que c'est que de voyager avec les loups. Tu dois être fatiguée. »
La jeune femme sourit. C'était bien le cas de le dire.
« Il y a des sources chaudes derrière la maison et je suis sûre que cela te fera du bien. »
C'était presque un rêve pour Riza et elle ne se fit pas prier. Une vingtaine de minutes plus tard, elles étaient toutes deux dans l'eau chaude. Riza crut qu'elle allait s'endormir ainsi. C'était tellement agréable. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas baignée ainsi et encore moins dans l'eau chaude.
Nymeria qui semblait la suivre comme son ombre était couchée près du bassin.
« Alors Riza, raconte moi un peu ton histoire. De quoi te souviens-tu ? »
Riza dut faire un effort pour rassembler ses souvenirs. Tout lui échappait depuis son arrivée.
« A vrai dire, j'ai conscience de perdre des brides de mémoire. Je ne me souviens plus de mon nom de famille par exemple. Je suis fille unique et ma mère est morte quand j'avais moins de dix ans. Mon père m'a élevée ensuite, enfin... j'imagine que je me suis surtout élevée moi-même... et il est arrivé. Roy Mustang, l'apprenti de mon père. Il est resté quelques années chez nous et à son départ, il s'est engagé dans l'armée. Lorsque mon père était mourant, il est revenu et nous l'avons enterré ensemble. Il m'a parlé de son rêve et... »
Riza soupira en ramenant ses genoux contre sa poitrine.
« Ça m'a semblé tellement... utopique, mais il y croyait et j'avais envie d'y croire. Je me suis engagée dans l'armée après ça et nous nous sommes retrouvés sur le champ de bataille. »
La jeune femme frissonna et se tut. Que pouvait-elle dire ? Qu'elle était un monstre ?
« J'ai... j'ai tué beaucoup d'innocents. Lui aussi... Suite à cela, nous nous sommes promis de tout faire pour démanteler cette armée corrompue et restaurer la paix et la sécurité dans le pays. Et... nous avons réussi une partie de ce rêve... La suite, je ne la connais pas. Comment suis-je arrivée ici ? Je ne sais pas... »
Adaline l'observait avec un sourire bienveillant. Riza réalisa alors qu'elle confiait sa vie à une inconnue. Cela ne lui ressemblait pas et pourtant, elle ne s'en voulut pas de tout. Adaline dégageait quelque chose de rassurant et Riza avait l'étrange impression de déjà la connaître.
« Merci de me faire confiance. Je garderai ces souvenirs pour toi. Moi aussi je suis arrivée ici comme toi... par hasard... il y a bien longtemps et j'ai oublié tout ce que fut mon ancienne vie. Peu à peu les souvenirs se sont enfuis. J'aurais aimé les raconter à quelqu'un...
- Vous venez de mon monde ? »
Adaline haussa les épaules.
« Je ne sais pas... mais c'était il y a si longtemps maintenant. Ma vie est ici, à Azméra.
- Azméra ?
- C'est le nom de ce pays, le plus grand de ce monde.
- Mais quel âge avez-vous ? »
Encore une fois, elle haussa les épaules.
« Je n'en sais rien mais ceux qui pratiquent la magie ne sont pas impactés par le temps de la même manière que le commun des mortels. J'ai dépassé la centaine d'années, c'est tout ce que je peux dire. »
Riza ouvrit de grands yeux. Comment cette femme pouvait avoir plus de 100 ans ? C'était improbable.
Son air fit rire Adaline.
« Arya est bien âgée que moi.
- Mais c'est une Déesse louve. »
Adaline opina.
« Oui c'est vrai. Allez, allons manger. Manger que de la viande n'est pas bon pour la santé. Je te montrerai comment te nourrir correctement dans la forêt. »
Sur ces mots, Adaline sortit de l'eau et Riza l'observa, stupéfaite. Comment pouvait-elle avoir plus de cent ans ?
Elle sentit un souffle chaud dans son dos et se tourna vers Nymeria.
« Oui j'arrive. »
Le repas fut un des meilleurs repas de sa vie. Elle n'était certainement pas objective mais cela lui fit un bien fou de manger des légumes et des fruits.
Cette nuit-là, lorsqu'elle se coucha, Riza s'était rarement sentie aussi bien. Le lit était confortable et elle sentait bon. Elle n'avait pas faim ni soif. C'était basique, des choses acquises à Amestris, mais elle savourait ce bonheur. Le bonheur des choses simples.
Elle rouvrit les yeux cependant vers minuit avec une étrange impression. Sans bruit, elle sortit de la maison et tomba sur Nymeria. La louve blanche était assise, le museau levé vers la lune.
« Ta famille te manque », devina Riza en la rejoignant.
Nymeria ne bougea pas et Riza leva une main vers elle. Elle interrompit son geste et baissa la tête.
« Moi aussi, ils me manquent... »
Nymeria se tourna vers elle et leur regard se croisèrent. Ses grands yeux noirs ressemblaient à ceux d'Arya. Elle ressemblait à sa mère.
« Si tu ne veux pas dormir dans la maison, je vais rester ici avec toi. »
Nymeria l'observa se coucher dans l'herbe et Riza frissonna. La louve resta un moment immobile, puis elle finit par se coucher près d'elle et Riza sentit sa chaleur. Cela la réchauffa et habituée, elle ne tarda pas à se rendormir.
La louve veilla sur son sommeil et sombra à son tour.
À l'aube, Adaline fut un peu surprise de tomber sur Nymeria et Riza blotties l'une contre l'autre devant sa porte. Elle haussa un sourcil avant de sourire. Cela aussi ça lui rappelait des souvenirs...
« Mme Doge ? »
La porte d'entrée s'ouvrit et un homme d'âge mûr leur ouvrit.
« Je suis Joe Doge, qui êtes-vous ?
- Général Roy Mustang et mes hommes. Je souhaiterai parler à Mary Doge, l'ancienne gouvernante du manoir Johns. »
L'homme fronça les sourcils.
« Vous arrivez trop tard malheureusement. Elle vient de décéder. »
Roy sentit ses espoirs se briser. Ils devaient être maudits, ce n'était pas possible !
« Comment ça ? Mary Doge est décédée ?
- Oui, il y a trois jours. Elle était malade depuis plusieurs mois. »
Voyant l'air dépité de l'équipe, il les invita à entrer et leur servit un café. Roy lui raconta le pourquoi du comment et Joe l'écouta attentivement.
« Si vous voulez des informations sur les livres contenus dans cette bibliothèque, vous devriez aller voir le libraire de Stanbury. Je sais qu'ils achetaient beaucoup de livres là-bas. Ma grand-mère a voulu y aller une dernière fois avant de mourir. Il pourra peut-être vous renseigner. »
Cela leur redonna un peu d'espoir et l'homme leur retrouva l'adresse exacte du libraire. Bien sûr, il se trouvait à l'autre bout du pays mais cela ne les étonna pas. Ils n'avaient pas de numéro de téléphone et décidèrent d'y aller eux-mêmes.
Lorsqu'ils arrivèrent après de longs jours de voyage, cela faisait une semaine que Riza avait disparu.
Cela faisait tout juste une semaine que Riza vivait avec Adaline. C'était court et long à la fois. Tous les jours, elle apprenait de nouvelles choses. Adaline vivait comme en harmonie dans la forêt. Elle n'avait pas peur de s'y promener toute seule et savait toujours retrouver son chemin. Elle montra à Riza des endroits incroyables : des grottes sans fond, des ruisseaux dont l'eau dorée reflétait l'or qui reposait dans leur lit. Elle prit conscience aussi qu'elle n'aurait jamais dû survivre aussi longtemps seule. Les animaux sauvages auraient dû l'attaquer ou elle aurait dû mourir de faim ou de maladie, mais non. Elle avait survécu et c'était un fait étrange.
Adaline réfuta cette idée aussitôt.
« Non, pas du tout. Tu es empreinte de magie. Les animaux respectent cela et c'est dans tes gènes de vivre dans cette forêt. C'est la forêt la plus magique d'Azméra. Un humain ordinaire qui y pénètre signe son arrêt de mort mais pas toi. Ce n'est pas pour rien que tu es arrivée jusqu'ici. »
Cette pensée, qu'elle était une personne empreinte de magie, lui semblait si incroyable qu'elle avait encore du mal à l'envisager. Elle avait compris qu'Adaline souhaitait la former. Pour l'instant, elle lui apprenait surtout à vivre dans la forêt et Riza se rendait compte de tous les dangers auxquels elle avait échappé.
Le mois qui suivit fut aussi riche que ces premiers jours. Elle apprit à reconnaître les plantes et à s'en servir. Elle apprit à distinguer les empreintes des animaux. Elle se rapprocha également de Nymeria. La louve ne parlait pas. En tout cas, elle ne leur adressa pas un mot. Pourtant, Riza avait une véritable tendresse pour elle. Elle comprenait que pour la meute, elle n'était encore qu'un louveteau. Devoir quitter ainsi sa famille devait être compliqué pour Nymeria. Aussi, Riza fit au mieux pour être près d'elle. Si elle dormait parfois dehors à ses côtés, Nymeria dormait également parfois dans sa chambre. Elles alternaient d'un accord tacite et cela réjouissait Riza. La jeune femme devint aussi plus proche d'Adaline. L'enchanteresse était toujours bienveillante envers elle et le lien qui s'était tissé dès le début entre elles se renforça rapidement.
Cependant, dans tout ça, Riza se demandait quand est-ce qu'elle apprendrait la magie. Après tout, elle était censée être là pour ça. Cela ne vint pourtant qu'au bout du deuxième mois et la première chose qu'Adaline lui apprit fut à voir dans le noir. Riza n'eut aucun mal à apprendre la formule et à l'utiliser. Elle en avait un tel besoin la nuit qu'elle parvenait sans peine à réussir cet enchantement. Adaline fut satisfaite et tous les jours, elle commença à lui apprendre d'autres formules. Certaines fonctionnaient parfaitement, d'autres beaucoup moins.
Étonnamment, elle commença également à lui apprendre l'art du combat. Riza s'y connaissait assez mais Adaline avait une manière bien spécifique de combattre, plus au corps à corps.
Quant à utiliser la magie en combat, c'était en dehors de ses capacités pour le moment. Cela lui demandait bien trop de concentration. La louve, elle, grandissait à vue d'œil. C'était impressionnant mais en quelques jours, elle gagnait quelques centimètres et devenait de plus en plus imposante. La chambre de Riza était assez petite, si bien que Riza finit par s'aménager un coin dehors. Elle sentait que Nymeria en avait besoin.
Une sorte de routine s'installa et à partir de là, le temps défila. Riza perdit peu à peu ses souvenirs comme Adaline le lui avait dit. Tout ce qui lui restait en tête c'était cet homme : Roy Mustang. Un homme pour lequel elle éprouvait de profonds sentiments. Il lui manquait. Elle l'avait accepté et elle avait l'impression d'avoir toujours vécu avec ce sentiment. Il était comme inaccessible et ses sentiments elle les gardait pour elle. Ne plus le voir cependant et oublier peu à peu son visage, cela la rongeait. Aussi douloureux que cela soit, elle ne voulait pas oublier ce qu'elle ressentait. Elle en parla à Adaline, mais elle n'avait pas de solution. L'oubli était inéluctable.
Pour contrecarrer ça, Riza y pensait quand elle le pouvait. Ses journées étaient bien remplies mais le soir souvent, elle pensait à lui. Où pouvait-il être ? Pensait-il à elle ? Se reverraient-ils un jour ?
Alors, alors ? Oui, encore un autre monde, encore de la magie… Mes thèmes ne changent pas ^^' J'imagine que vous êtes habitués depuis le temps… Allez, des bisous, et à la semaine prochaine !
