Titre : Riza, l'enchanteresse
Genre : Aventure, romance
Rating : K+
Résumé : En fouillant une bibliothèque, Riza se retrouve aspirée dans un livre et elle est propulsée dans un autre monde. Sans moyen de revenir, elle se construit une nouvelle vie là-bas mais c'était sans compter sur Roy qui met tout en œuvre pour la retrouver.
Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T
Spoiler : Tous possiblement.
Notes : Coucou ! Merci à vous pour vos reviews ! Ça fait plaisir :D Un peu plus de Riza dans ce chapitre. Je n'oublie pas les autres promis mais je préviens déjà qu'on va beaucoup suivre Riza ^^' allez je vous laisse découvrir cela. Gros bisous à vous et bonne lecture !
Chapitre 3
Riza sourit alors qu'Alana courrait vers elle. Huit mois. Cela faisait huit mois qu'elle était ici… ou peut-être un peu plus. Le temps s'étirait étrangement.
La petite fille lui tendit un bouquet de fleurs. Elle recouvrait des forces jour après jour et se remettait très bien.
« Merci Alana », fit-elle en prenant les fleurs.
Ravie, la fillette repartit aussitôt dans la prairie où elles s'étaient installées.
Étonnamment, à son réveil, Alana ne s'était souvenue de rien. Oui elle était bien allée en ville ce jour-là jouer avec ses amis mais après c'était le trou noir. Riza et Dayron étaient allés interroger les amis en question mais apparemment Alana les avait quitté peu avant l'heure du dîner comme d'habitude. C'était sur le chemin du retour qu'elle avait dû subir ce maléfice et Riza doutait que cela soit accidentel. Une fleur aussi rare et dangereuse en pleine ville ? Quelqu'un avait dû la lui remettre… Elle avait partagé ses doutes avec Dayron et depuis, ils ne laissaient plus la petite fille sortir seule. Une gouvernante avait ordre de la suivre partout.
Dayron avait d'ailleurs remercié Riza une bonne dizaine de fois. Il avait pris soin de sa main et était revenu un soir avec une solide paire de gants. Riza n'en avait jamais vu de cette sorte mais il avait refusé de lui dire d'où elle venait, sous prétexte que c'était un cadeau. Elle avait fini par l'accepter et devait avouer que c'était bien pratique d'avoir des gants.
La veille au soir, Sir Kehlsi, le père, était revenu. Il était au courant bien sûr de ce qui était arrivé mais se trouvant à l'autre bout du pays, n'avait pas pu revenir assez vite.
Il avait été surpris de rencontrer Riza et lui avait trouvé une ressemblance avec Adaline lorsqu'ils étaient plus jeunes.
« Oui c'est fou, avait-il dit, vous avez une aura similaire.
- La magie, certainement, avait répondu laconiquement Riza.
- En tout cas, la famille Kehlsi vous doit beaucoup Lady Riza. Vous avez sauvé la vie de ma fille et ça je ne l'oublierai pas. J'ai quelque chose pour vous.
- C'est inutile, avait aussitôt répliqué la jeune femme, gênée.
- Oui, c'est exactement cela. C'est un objet qui m'est totalement inutile mais dont vous ferez bon usage j'en suis sûr. Suivez-moi. »
Cela l'avait intriguée et Riza et Dayron, également présent, avaient marché sur ses pas.
Rob Kehlsi les avait conduit à son bureau. Il avait fouillé dans sa bibliothèque un moment et avait fini par en sortir un livre couleur crème.
« Voilà, c'est pour vous. »
Curieuse, Riza l'avait pris entre ses mains et ouvert. Le livre possédait comme des encoches vides rectangulaires et elle avait feuilleté page après page. Il n'y avait que la première page et une autre qui contenaient d'étranges items.
Une boucle d'oreille était encastrée dans la première page. Elle était constituée de trois petites chaînes en or, comportant chacune une pierre précieuse. L'autre page contenait une grande carte rectangulaire représentant un cheval noir. Des flammes semblaient jaillir de ses sabots et « Black Fire » était écrit en bas de la carte.
« Vous ne savez pas ce que c'est ? » avait déduit Rob.
Riza avait nié.
« C'est un livre d'enchantement. Il s'agit de collectionner les cartes, uniques au monde, et ensuite vous pouvez les utiliser. Comme vous pouvez le voir, je n'en ai trouvé qu'une seule. Pour utiliser les cartes, vous devez porter la boucle d'oreille qui se trouve au début du livre, et posséder les cartes bien sûr. Cela vous sera utile.
- Est-ce le livre qu'Adaline voulait récupérer ? avait alors questionné Riza.
- Oh non, non. Celui qu'elle veut… »
Il avait farfouillé une nouvelle fois dans sa bibliothèque et avait fini par en sortir un épais livre marron.
« C'est son livre de recettes bien sûr ! » avait-il dit, triomphant.
Dayron et Riza s'étaient jetés un regard, un peu surpris. Un livre de recettes ?
« Vous la remercierez bien pour moi. »
Riza avait alors approuvé en récupérant le livre.
« Merci pour votre cadeau.
- La vie de ma fille m'est bien plus précieuse. Merci à vous. »
Elle avait opiné.
C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée avec une belle boucle d'oreille sur son oreille droite.
Riza avait décidé de questionner Adaline au sujet des trois petites pierres. Elle avait vérifié que la boucle d'oreille n'était pas ensorcelée avant de la mettre mais à part de la puissante magie blanche, elle n'était pas dangereuse. Lorsqu'elle l'avait mise à son oreille, elle avait tout de même été prise de vertiges devant tant de magie. Maintenant elle s'était habituée.
Alana revint vers elle et Riza observa le soleil se coucher.
« On va rentrer ma chérie ? Il commence à se faire tard.
- D'acco'd, Liza ! » s'écria-t-elle en prenant sa main dans la sienne.
Ladite Liza pouffa. Alana avait encore un peu de mal avec les r surtout qu'il lui manquait quelques dents. Elle zozotait un peu parfois et c'était adorable.
Elles rentrèrent main dans la main.
Après le dîner, Rob Kehlsi invita son fils et Riza à le rejoindre dans son bureau.
« J'imagine que vous allez nous quitter », fit-il en se tournant vers Riza.
Celle-ci opina. Oui, elle avait déjà parlé à Dayron quelques jours auparavant.
« Avant cela, je me dois de vous informer qu'une carte de votre collection se trouve chez un ami à moi à Dyone. C'est en chemin pour la forêt d'Adaline. Peut-être voudriez-vous la récupérer au passage ? Bien sûr je ne sais pas s'il acceptera de vous la céder… Dayron vous y conduira », décida-t-il ensuite.
Ils haussèrent les sourcils, surpris, et échangèrent un regard.
« Si cela vous convient, Sir Kehlsi », approuva Riza.
Un grand sourire se dessina alors sur le visage de Dayron.
« Avec plaisir, Lady Riza. »
Il paraissait vraiment ravi et son père le fut également.
« Bien c'est entendu. Je lui envoie une lettre pour le prévenir de votre arrivée. »
Comme convenu, ils partirent le surlendemain à l'aube. Ils traversèrent le village encore désert, Dayron juché sur un grand cheval bai et Riza sur Nymeria. L'équidé n'était pas très rassuré à côté de la louve et il lui fallut un certain temps pour s'habituer.
« Si nous pouvions éviter les villages, Sir Kehlsi, cela m'arrangerait.
- Oui je comprends. Nous les contournerons si cela vous va. Et puis, appelez-moi Dayron. Sir Kehlsi me fait bien trop penser à mon père. »
Riza lui rendit son sourire.
« Mais vous ne m'appellerez pas Riza, je me trompe ? »
Il eut l'air surpris.
« Ma Lady, non je… enfin, je ne me permettrais pas », répondit-il blême.
Elle éclata de rire.
« En tout cas, sachez que vous avez mon accord également… Dayron. »
Il rougit et marmonna quelque chose qu'elle ne comprit pas. Le taquiner était beaucoup trop drôle pour la jeune femme.
Leur voyage se passa agréablement même si Riza n'allait pas aussi vite que toute seule. Dayron fut très pédagogue. Si Riza savait survivre parfaitement dans la forêt, elle ne connaissait pas grand chose des us et coutumes d'Azméra et Dayron put la renseigner au mieux. Il lui raconta l'histoire du pays et elle apprit que l'empereur actuel était sur le trône depuis peu de temps. Cela ne faisait que cinq ans qu'il avait succédé à son père et beaucoup de changements avaient eu lieu alors.
Riza dut aussi s'habituer à faire des pauses régulières et à s'arrêter pour la nuit. Cela amusa grandement Nymeria qui semblait bien aimer le jeune homme. Riza le lui dit d'ailleurs un jour.
« Comment ça ?! s'étonna Dayron. Nymeria m'apprécie ?
- Oui, assurément. »
Il fronça les sourcils, sans comprendre.
« C'est qu'elle n'est pas très expressive mais quelqu'un qu'elle n'aime pas le sait tout de suite. Vous, elle vous tolère sans problème.
- Ah d'accord… répondit Dayron en observant la grande louve. C'est bon à savoir j'imagine. »
Cela fit sourire Riza et Nymeria s'immobilisa tout à coup.
« Qu'est-ce que… questionna Dayron, ne comprenant pas pourquoi elles s'étaient arrêtées.
- Ça sent la fumée, informa Riza. Il y a un feu non loin pour que l'air en soit autant chargé. Allons-y Nymeria ! »
La louve bondit en avant et Dayron les suivit quelques secondes plus tard. Après cinq minutes de chevauchée effrénée, elles débouchèrent hors de la forêt sur une vallée. Un village se trouvait en son centre et plusieurs feux semblaient avoir commencé. Dayron les rejoignit alors et fronça les sourcils. Une bataille avait lieu.
« C'est un village nomade. Cet endroit est un lieu d'accueil assez prisé pour son calme… je ne comprends pas.
- Apparemment, certains ne pensent pas comme vous.
- Lady Riza, il faut aller chercher de l'aide dans la ville la plus proche.
- Ce serait trop tard. Restez là Dayron. »
Et Nymeria se précipita vers le village. Riza banda son arc, l'arme qu'elle maitrisait le mieux étonnamment et visa. Elle repéra sans mal les mercenaires qui attaquaient le village. Normalement, ils ne sévissaient pas dans cette contrée alors pourquoi s'aventurer jusqu'ici ?
La puissance de son tir arracha le bras de l'homme qu'elle visa et son épée vola dans le ciel. Il y eut une seconde de battement alors que tous se tournaient vers elle et Nymeria s'immobilisa au milieu du champ de bataille dans un grondement féroce. Les chevaux s'emballèrent et Riza sauta à terre. Elle récupéra l'épée au sol et d'une incantation celle-ci s'enflamma. Nymeria bondit sur un premier homme et le déchiqueta littéralement. Rien n'était plus aisé pour elle. De blanche, la fourrure de la louve devint rouge sang. Riza ne perdit pas de temps et attaqua le mercenaire le plus proche d'elle. Il eut à peine le temps de lever son arme qu'elle le mettait déjà au sol. Un second vint le rejoindre alors que Nymeria ne prenait pas de repos. Bien vite, les mercenaires furent en fuite et Riza abandonna l'épée au sol. Elle se retourna pour voir Dayron debout près d'elle, son épée à la main. Il n'avait pas hésité à les rejoindre et à combattre à leur côté. Apeurés, les villageois s'étaient regroupés au centre du village et les observaient en poussant des cris.
« Nymeria », appela Riza.
Et la louve couverte de sang disparut en quelques bonds.
« Bonjour, fit Riza en s'avançant. Vous n'avez plus rien à craindre. »
Cela ne sembla pas les rassurer et Dayron prit le relai.
« Je suis Sir Dayron Kehlsi de la ville d'Atras et voici Lady Riza. C'est une enchanteresse. Nous ne vous ferons aucun mal. »
Ses mots et surtout le terme enchanteresse parut les rassurer et un homme s'avança vers eux.
« Vous êtes l'élève d'Adaline l'enchanteresse ? »
Riza opina et le visage de l'homme s'adoucit.
« Merci de nous avoir sauvés. Sans vous, ils nous auraient tous tué.
- Je vous en prie. Pouvez-vous réunir les blessés en commençant par les plus graves ? Il n'y a pas de temps à perdre. »
Il opina et donna ses ordres. Pendant ce temps, Riza leva une main vers le ciel et murmura une incantation. Il s'agissait d'éteindre les feux. Une première goutte tomba, suivie d'un véritable déluge. Cela dura le temps que les feux ne s'éteignent et le soleil revint juste après à la plus grande stupéfaction des villageois et de Dayron.
Puis, Riza examina les habitants blessés. Dayron fut un parfait assistant. Nymeria revint bientôt, sa fourrure aussi blanche qu'habituellement. Elle prit soin de s'installer à l'extérieur du village pour ne pas les effrayer.
Étant donné qu'elle accompagnait l'élève de l'enchanteresse Adaline cela ne sembla plus poser de problème.
La nuit était tombée depuis longtemps quand Riza s'accorda une pause. Elle se tourna vers Dayron. Il était exténué mais tenait bon.
« Merci Dayron. Je n'y serai pas arrivée sans vous.
- J'en doute, rétorqua-t-il doucement. Vous êtes incroyable Lady Riza. »
Elle l'observa sans rien dire.
« Les blessés les plus graves sont soignés et nous avons pris soin des autres, informa Jord, le chef du village. Merci à vous Lady Riza, Sir Kehlsi. Je ne sais pas ce que nous serions devenus sans vous.
- Nous n'avons fait que notre devoir », répondit Dayron.
Cela fit rire Jord.
« Nous avons pu préparer le repas avec les légumes et la viande épargnés, venez, c'est prêt. »
Dayron et Riza se jetèrent un coup d'œil avant de le suivre.
Malgré l'horreur de la journée, manger tout ensemble fut leur plus grand réconfort. Ils n'étaient pas arrivés à temps pour empêcher des morts malheureusement et il y eut de nombreuses prières ce soir-là. Encore une fois, Dayron expliqua à Riza de quoi il retournait et elle put se joindre à eux.
Ils passèrent quelques jours au village, le temps de soigner les blessés, d'enterrer les morts et de remettre sur pied les habitations.
Lorsque Riza et Dayron les quittèrent cinq jours plus tard, le blessé le plus grave ouvrait les yeux. Riza donna ses instructions, laissa quelques potions et ils repartirent, rougissant presque sous les nombreux remerciements.
Jord les accompagna jusqu'au chemin le plus proche.
« Nous n'avons rien à vous donner pour vous remercier si ce n'est ceci, fit-il en tendant une sorte de carte de la région à Riza. Je ne peux pas la lire. Seul quelqu'un de magique le peu. Elle est transmise de génération et génération dans ma famille, mais je dois vous la donner, Lady Riza. Elle vous revient.
- Non, non, vous n'avez pas à… »
Mais il lui avait déjà glissé la carte dans les mains.
« Cette carte vous sera d'une grande utilité et je suis heureux de vous la remettre. Merci encore à vous deux. »
Et il fit demi-tour. Dayron pouffa alors et Riza le fusilla du regard.
« Il faut arrêter de sauver les gens pour ne plus avoir de cadeaux, sourit-il, amusé.
- Je ne peux pas faire ça », marmonna Riza, rangeant la carte dans sa sacoche.
Nymeria bondit en avant alors que Dayron les observait.
« Je sais bien, répondit-il pour lui seul. Alors Milo, en route. »
Le cheval s'ébroua doucement et partit au petit trot.
Autant dire qu'ils arrivèrent assez en retard à Dyone. L'ami de Sir Kehlsi, Sir James, était inquiet et les accueillit avec soulagement.
« Rob m'annonçait votre arrivée pour la semaine dernière. Que s'est-il passé ?
- Nous avons été pris dans une bataille », expliqua Dayron.
Il lui raconta toute l'histoire alors que Sir James les menait dans la salle à manger.
« Alors c'était vous… il se murmure qu'une enchanteresse a fait son apparition dans la région. Personne n'y croit vraiment mais… »
Il observa Riza et elle opina seulement.
« Je suis l'élève d'Adaline, l'enchanteresse. »
Son visage s'obscurcit alors.
« Cela signifie que des temps sombres se préparent. Une enchanteresse n'apparait jamais par hasard. Cette attaque en plein territoire pacifique en est la preuve. Jamais il n'y avait eu de mercenaires dans cette vallée… »
Puis, il se tourna vers Dayron.
« Mais vous êtes bien accompagnée. Cela me rappelle des souvenirs. Lady Adaline et votre père arpentaient Azméra à une époque. Il m'est arrivé de les accompagner dans leurs aventures et quelles aventures… fit-il avec un air nostalgique.
- Oh, fit Dayron, je suis juste là pour…
- Oui, approuva Riza, c'est vrai Dayron m'est d'une grande aide. Je ne connais que mal la région et son savoir nous a beaucoup servi.
- Oui, cela ne m'étonne pas, répondit Sir James. Ah, le dîner est servi. J'imagine que vous avez faim. »
Riza acquiesça aussitôt alors que Dayron l'observait, un peu surpris. Pensait-elle vraiment ce qu'elle disait ? Il n'avait pas l'impression d'être si utile que cela et pourtant, ce n'était pas le première fois qu'elle le lui disait.
Le repas fut très bon et Sir James fut particulièrement agréable. Il leur avait préparé des chambres et lui souhaita une bonne nuit.
Cependant, Riza ne se coucha pas tout de suite. Elle prit seulement le temps de se laver avant de redescendre dans la bibliothèque. Là, elle savait que Dayron l'attendait.
« Dayron ? appela-t-elle. Vous ne dormez pas ?
- Non, je… bégaya-t-il en se levant. Sir James a des ouvrages très intéressants et… »
Il se tut et elle ne dit rien, sentant que ses pensées n'étaient pas tournées vers les livres.
« Est-ce que c'est vrai ? questionna-t-il soudainement en se tournant vers elle. Vous pensez que je vous suis utile ? Je veux dire, je vous ralentis certainement et je ne suis pas aussi fort que vous. »
Elle pouffa.
« J'ai vu vos talents de combattant, vous avez assurément plus de force que moi.
- Ce n'est pas de cette force dont je veux parler Lady Riza…
- Sans vous Dayron, le village que nous avons sauvé serait anéanti à l'heure qu'il est », reprit-elle plus sérieusement.
Il fronça les sourcils sans comprendre.
« Effectivement je vais plus vite seule et jamais je n'aurais été aux alentours de ce village au moment de l'attaque. Tous les villageois auraient péri.
- Mais c'était le hasard… protesta Dayron.
- Il n'y a jamais de hasard. Tout arrive comme cela doit arriver. Si Sir James a raison et que des temps sombres se préparent… j'aimerais que vous m'accompagnez Dayron. Votre savoir est une grande force pour moi. »
Il ouvrit de grands yeux, surpris.
« Lady Riza… je vous ralentirai certainement…
- Oui, mais ce n'est pas un problème. Toute seule je vais plus vite mais à deux, nous allons plus loin, fit-elle avec un clin d'œil. Mais peut-être que vos affaires vous retiennent ? Votre père a peut-être besoin de vous à ses côtés ? »
Il nia aussitôt.
« Si vous avez besoin de moi Lady Riza, je vous suivrais », assura-t-il fermement.
Elle lui sourit et il lui rendit son sourire, apparemment apaisé.
« Merci de me faire confiance. »
Elle nia.
« Merci à vous Dayron. Nous saurons certainement en danger et…
- Je le sais. Je m'engage en connaissance de cause. Mon père m'a raconté ses périples avec Lady Adaline. »
Riza opina.
« Allons nous coucher alors. Il faut encore réussir à convaincre Sir James de me céder la carte qu'il possède.
- Nous y arriverons », rassura Dayron avec un sourire.
Si Dayron avait raison, ce ne fut pas aussi simple que ce qu'il pensait.
« Ma carte ? La carte du jeu de magie c'est cela ? s'enquit Sir James lorsqu'ils lui posèrent la question le lendemain. Vous voulez que je vous la cède ? »
Dayron opina et Sir James fit mine de réfléchir.
« Il va falloir me rendre un service alors. »
Dayron et Riza se jetèrent un regard. Un service ?
« Quel genre de service ? questionna Riza.
- Suivez-moi dans mon bureau. Je vais vous expliquer cela. »
Ils montèrent à l'étage et Sir James sortit un livre de sa bibliothèque.
« Voyez-vous pour les pierres certaines sont difficilement accessibles. »
Il ouvrit le livre à une page et leur montra une sublime pierre couleur or.
« C'est une pierre rougeoyante. Elle a la particularité de changer de couleur en fonction de danger. C'est une pierre qu'on trouve dans le lit de la rivière d'Yon, au fin fond de la forêt de Kallas.
- Qu'allez-vous faire de cette pierre ? questionna Riza. Vous n'allez pas la revendre ? »
Sir James rit.
« Non, non. »
Il les dirigea vers la pièce contiguë à son bureau et là ils furent émerveillés par le nombre de pierres précieuses qu'il y avait.
« Je les collectionne, c'est ma passion. Et lorsque certaines pierres peuvent être utiles, je les cède. Lady Adaline possède une de mes pierres. Elle en avait définitivement plus d'utilité que moi. »
Riza finit par opiner.
« Nous vous la rapporterons.
- Merci », sourit Sir James.
C'est à cet instant qu'on frappa à la porte.
« Oui, Newt ? »
Il s'agissait du majordome des James. L'homme entra alors, s'excusant de l'interruption.
« Sir James, il se trouve que le jeune maître a rapporté… une créature avec lui aujourd'hui…
- Encore ? soupira Sir James. Amenez-le moi. »
Puis, il se tourna vers ses invités.
« Je suis désolé. Ari, mon fils, n'a pas la même passion que moi. Il adore rapporter des créatures étranges à la maison et cela pose pas mal de problème. »
Newt entra alors, suivi du petit Ari. L'air contrit, le petit garçon tenait fermement sa veste.
« Ari, appela Sir James. Approche. »
Il s'avança de quelques minuscules pas, faisant soupirer son père.
« Montre moi. »
Les larmes aux yeux, Ari ouvrit les pans de sa veste et une frimousse apparut. De grands yeux rouges les dévisagèrent et la créature, dotée de grandes oreilles émit un petit cri plaintif.
« Il n'a rien fait de mal ! s'écria alors Ari les larmes aux yeux. Il est tout petit et sa maman était toute morte près de lui.
- C'est une créature sauvage, Ari. Elle n'a pas sa place ici.
- Mais elle va mourir ! »
Sir James soupira.
« Par étrange, vous vouliez dire magique », souffla Riza en observant le bébé.
C'était une sorte de renard au pelage crème. Seules le bout de ses oreilles et de ses pattes étaient noirs.
Sir James se tourna vers elle.
« C'est un renard écureuil, informa Riza. Ces créatures vivent au fin fond de la forêt. Que votre fils en ait trouvé une est… étrange… Jamais sa mère n'aurait dû s'aventurer par ici… Les renards écureuil sont les créatures les plus intelligentes qu'il soit. Enfin, après les dieux animaux.
- Nous ne pouvons pas la garder dans cette maison. Avoir une créature magique ici cause toujours beaucoup de difficultés. Ari est encore trop petit.
- Elle va mourir ! » répéta le petit garçon, paniqué.
Riza s'avança alors vers lui.
« Non Ari, n'aie pas peur. Accepterais-tu de me là confier ? »
Ari ouvrit de grands yeux, surpris. Puis baissa la tête vers le bébé.
« Vraiment. Tu ne vas pas la tuer ?
- Non, assura Riza. Je ne ferai jamais ça. »
Il renifla et opina alors qu'un sourire éclairait son visage. Il lui tendit le bébé, lui faisant entièrement confiance. Riza le prit délicatement.
« Merci Ari. Je prendrai soin de lui.
- D'accord !
- Peux-tu me montrer où tu l'as trouvé ? »
L'enfant fronça les sourcils mais opina.
« Lady Riza. Vous êtes sûre, intervint Sir James. Vous n'êtes pas obligée de…
- Je le sais, Sir James, fit Riza en se relevant, le bébé dans les bras. Ne vous inquiétez pas. Ce petit ne survivrait pas seul. »
Sir James opina et l'après-midi même, Ari les mena à l'endroit où il avait trouvé le bébé. Une renarde écureuil reposait là, morte. Riza l'examina.
« Elle s'est pris une balle… Cela fait un moment. Elle a dû déplacer ses petits jusqu'ici pour les protéger. »
Seulement autour d'elle, ses bébés étaient tous morts également.
« Si elle vit au fin de la forêt, comment a-t-elle pu se prendre une balle… émit Sir James. Et les bébés, de quoi sont-ils morts ?
- Les bébés sont certainement morts de faim. Tu as nourri celui-ci Ari, n'est-ce pas ? »
L'enfant opina.
« C'est le seul qui a bien voulu que je l'approche… renifla-t-il. Ça veut dire que quelqu'un de méchant lui a tiré dessus pour la tuer ?
- Peut-être… les renards écureuil protègent souvent des trésors.
- Alors on l'aurait abattu pour y accéder ? s'enquit Sir James.
- Peut-être… et vous savez ce que renferment ces forêts », fit Riza en relevant son regard vers lui.
Il frissonna. Ce n'était pas bon signe.
« Nous devrions nous dépêcher », déclara Riza.
Sir James approuva et leur départ fut prévu pour le lendemain matin.
Ils étaient sur le perron quand Ari arriva encore tout ensommeillé.
« Tu voulais nous dire au revoir mon bonhomme », sourit Riza.
Il ouvrit de grands yeux émerveillés cependant devant Nymeria.
« Voici Nymeria. Nymeria, je te présente Ari, le fils de Sir James. »
La louve avança son museau curieux vers le petit garçon et loin d'avoir peur, un immense sourire se dessina sur le visage d'Ari.
« Tu es immense ! » s'écria-t-il, faisant rire Nymeria.
Cela ressembla plus à un grognement et Ari posa une petite main sur le museau de la louve.
Elle pouvait l'avaler d'une bouchée mais cela ne semblait même pas lui venir à l'esprit.
« Sir James ? fit Riza en se tournant vers lui. Lorsque nous trouverons la pierre, elle ne sera pas couleur or n'est-ce pas ? »
Il nia.
« Non, vu les derniers événements, elle sera certainement d'un rouge sombre. »
Riza opina gravement. Le danger bien sûr.
« Ne perdons pas de temps. Nymeria ? »
La louve se tourna vers elle et Riza grimpa sur son dos alors que Dayron se mettait en selle.
« Sir James, Ari, à très vite », saluèrent-ils avant de partir.
Dans la veste de Riza, le bébé renard écureuil sortit sa petite frimousse et poussa un petit cri à l'attention d'Ari. Le petit garçon leur fit coucou de la main.
Le chemin jusqu'à la forêt de Kallas fut calme bien que long. Elle n'était pas toute proche et éviter les villages leur faisait perdre un peu de temps. Riza fut particulièrement attentive à l'environnement. Plusieurs signes lui indiquaient que des choses graves se préparaient…
Ils pénétrèrent dans la forêt le matin du cinquième jour. L'endroit était étrangement calme.
Lovée dans la veste de Riza, le bébé renard-écureuil sortit la tête, secouant ses grandes oreilles.
« Tu es réveillé toi… tu n'aurais pas faim ? »
Un petit gémissement lui répondit, la faisant sourire.
« On va s'arrêter le temps que je sorte son biberon et que je prépare son lait. »
Dayron ne protesta pas, habitué. Le bébé les ralentissait un peu car il devait manger régulièrement mais rien de dramatique.
« Nous devons trouver la rivière d'Yon, décréta alors Riza tandis qu'elle remontait sur le dos de Nymeria, le biberon à la main.
- Elle doit être beaucoup plus loin dans la forêt. Avançons. »
Riza nourrit le bébé alors qu'ils se remettaient en marche.
« Nous n'avons pas de nom d'ailleurs pour le bébé renard écureuil, réalisa Dayron.
- Les créatures magiques se nomment elles-mêmes. Quand elle sera en âge de se donner un nom, nous le saurons. Ça ne va pas tarder je pense.
- Oh je ne savais pas », s'étonna-t-il.
Nymeria s'immobilisa brusquement, ce qui n'était jamais bon signe.
« Que se passe-t-il Nymeria ? questionna Riza avant de ranger le biberon vide dans son sac.
- Une odeur de mort… grogna la louve.
- Qu'a-t-elle dit ? demanda Dayron.
- Une odeur de mort, traduisit Riza. Suis là Nymeria. »
Ils commencèrent à remonter la piste sur plusieurs kilomètres.
« L'odeur doit être incroyablement forte pour qu'elle la sente d'aussi loin, nota Dayron.
- C'est ce qui m'inquiète… »
Enfin, ils débouchèrent sur une sorte de clairière. Une dizaine de maison se trouvait là.
« Un village sauvage, informa Dayron. Il en existe encore quelques uns. Certaines personnes vivent en autarcie dans ces forêts.
- Vivaient », corrigea Riza en apercevant les cadavres au sol.
Les maisons étaient dans un sale état et ils firent le tour rapidement. Ils eurent du mal à garder leur contenance devant ce spectacle macabre. Riza sentait son estomac se rebeller dans son ventre.
« Ils sont tous morts, fit Dayron, blême.
- Oui et c'est récent… ajouta Riza qui avait une main posée sur un des corps. Ils ont été tués avec des lames tranchantes et n'avaient rien pour se défendre. Mais pourquoi attaquer ce village ? Que voulaient les personnes qui ont fait ça ?
- C'est peut-être lié à cet endroit ou alors peut-être détenaient-ils un trésor ? »
Riza soupira.
« C'est beaucoup trop fréquent… nous allons les enterrer. »
Dayron opina et ils se mirent au travail. Cela leur prit tout le reste de la journée. Ils posèrent la dernière pierre et murmurèrent une dernière prière alors que le soleil se couchait.
« Que faisons-nous cette nuit ?
- Nous allons nous éloigner pour camper. C'est trop dangereux de rester ici. »
Il approuva et ils se remirent en route. La forêt sembla s'éveiller alors. Ils entendaient les bruits des animaux de tous les côtés. Souvent, Riza évitait de les faire dormir en forêt car elle savait que Dayron n'était pas habitué. Il observait les alentours avec inquiétude quand soudain, un bruit particulièrement proche le fit sursauter.
« Qu'est-ce que c'était ? demanda-t-il, les mains crispées sur les rênes.
- Un renard. Il vient de se faufiler entre nos pattes », informa Riza.
Grâce à son sort, elle voyait dans le noir comme en plein jour.
« Mettons pied à terre », fit-elle en sautant au sol.
Dayron la rejoignit.
« Je vais vous jeter un sort qui vous permettra de voir clair. Ce sera juste en noir et blanc, d'accord ? »
Il acquiesça. Il faisait trop sombre pour qu'il puisse la voir et sursauta quelque peu quand elle posa ses mains sur ses yeux. Il l'entendit murmurer des paroles et soudain, il y eut de la lumière. Elle retira ses mains et il observa les alentours stupéfait. Il voyait comme en plein jour, les couleurs en moins. Nymeria, Milo et Riza l'observaient.
« Ouah, c'est incroyable. Je… »
Il se tourna de tous les côtés et vit distinctement les rats entre les racines des arbres ainsi que deux petits yeux rouges les regarder un peu plus loin.
« Le renard, informa Riza, amusée. Vous êtes fatigué ?
- Non, nous pouvons avancer encore un peu. Voir dans la nuit, dans la forêt… est une expérience beaucoup trop précieuse. »
Cela la fit rire et ils se remirent en route. Ils marchèrent encore quelques heures avant de s'arrêter.
« Nous ne la trouverons pas ce soir, dormons ici. C'est plus calme. »
Il opina et sitôt à terre, Riza se lova contre Nymeria comme à son habitude. Dayron n'était même pas encore installé qu'elle dormait déjà. Il eut plus de mal à s'endormir, gardant les yeux ouverts sur les arbres. Il voyait distinctement chaque branche, chaque feuille… Sa vision était bonne mais de nuit, cela restait un phénomène extraordinaire qu'il savoura un moment encore.
Le réveil fut plus compliqué. Il ne se plaignit pas cependant et ils se remirent en route.
Ils marchèrent toute la journée et mirent pied à terre souvent pour ne pas risquer de blesser Milo. La forêt semblait sans fin et plus ils avançaient plus le chemin était accidenté, si tant est que l'on pouvait parler d'un chemin. Riza avait connu pire avec son arrivée à Azméra bien sûr mais pour Dayron s'était une première. Il glissa un nombre incalculable de fois et ne dut son salut qu'aux bons réflexes de Riza.
« Mais comment faites-vous pour être aussi adroite ?
- L'habitude, répondit-elle. Lorsque je suis arrivée ici, j'ai passé des semaines à errer dans la forêt. J'aurais certainement dû mourrir d'ailleurs…
- Ici ? Comment ça ? Lorsque vous êtes arrivée ici ? »
Elle s'arrêta et se tourna vers lui.
« C'est vrai que je ne vous l'ai pas dit mais je ne viens pas d'Azméra. Je viens d'un autre monde. Je suis arrivée ici par magie il y a quelques mois. »
Il ouvrit de grands yeux.
« Quoi ? Mais c'est…
- Magique, compléta-t-elle avec un sourire. Si je suis ici c'est que j'ai une mission à accomplir. »
Il approuva.
« Vous avez erré dans la forêt et que s'est-il passé ensuite ? »
Ils reprirent leur marche tandis que Riza lui racontait sa rencontre avec les loups, son entrainement avec Arya puis l'arrivée chez Adaline. Dayron l'écoutait attentivement, surpris.
« C'est incroyable tout de même. »
Elle sourit.
« Oui, un adjectif qui revient souvent. La magie est incroyable c'est vrai. »
Il lui rendit son sourire et Nymeria grogna.
« De l'eau…
- Guide nous ma belle. »
La louve prit la tête.
« Elle entend de l'eau. Nous arrivons peut-être à la rivière d'Yon. »
Ils la suivirent, motivés. Le son se fit plus distinct peu à peu et enfin, ils se retrouvèrent au bord de la rivière.
« Il ne nous reste plus qu'à trouver cette pierre. »
Ils scrutèrent le lit de la rivière, remontant petit à petit vers sa source. Malgré la limpidité de l'eau, ils ne voyaient que du sable au fond. Riza finit par enlever ses bottes et marcha ainsi directement dans l'eau.
« Lady Riza ? appela Dayron au bout de quelques heures. Peut-être pourrions-nous utiliser la carte donnée par les villageois ? Elle est magique après tout.
- C'est vrai, je l'avais oubliée », fit-elle en ouvrant sa sacoche.
Elle la sortit et ils firent face à un bout de papier marron, vierge de toutes inscriptions.
« Pratique, marmonna Dayron.
- Vous ne le sentez pas, n'est-ce pas ?
- Quoi ?
- Elle est empreinte de magie. Il doit y avoir un moyen de la faire fonctionner. »
Alors elle se pencha sur la carte et ils continuèrent d'avancer tandis qu'elle l'examinait, murmurant parfois quelques mots qu'il ne comprenait pas.
Enfin, elle poussa une exclamation ravie. Il revint vers elle et cligna des yeux alors que des traits se dessinaient d'eux-mêmes sur la carte.
« C'est l'endroit où nous sommes. Cette carte montre ce qu'il y a aux alentours. »
Ils pouvaient voir le serpentin de la rivière ainsi que cinq petits points au centre, eux. Lorsqu'ils marchaient, la carte avançait avec eux, découvrant une cinquantaine de mètres autour d'eux. Ils remarquèrent aussi qu'elle repéraient les animaux emprunts de magie. Pourtant, elle identifiait aussi Milo et Dayron mais Riza décréta que c'était normal car ils voyageaient ensemble et qu'elle devait, sans le vouloir, interagir avec la carte.
« Bon, nous recherchons une pierre rougeoyante. Peut-être qu'elle peut nous l'indiquer ? » émit Dayron.
Riza opina mais la carte resta inchangée. Ils marchèrent ainsi toute la journée, les pieds dans l'eau et les yeux sur la carte.
Dayron commença à fatiguer au coucher du soleil et comme ils n'avançaient pas, ils s'arrêtèrent pour la nuit. Ils n'étaient pas encore au bout de leur peine…
Alors, alors ? Qu'en avez-vous pensé ? Ça vous plait ? Des bisous !
