Titre : Riza, l'enchanteresse
Genre : Aventure, romance
Rating : K+
Résumé : En fouillant une bibliothèque, Riza se retrouve aspirée dans un livre et elle est propulsée dans un autre monde. Sans moyen de revenir, elle se construit une nouvelle vie là-bas mais c'était sans compter sur Roy qui met tout en œuvre pour la retrouver.
Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T
Spoiler : Tous possiblement.
Notes : Coucou ! Désolée du retard… j'ai une amie à la maison et j'ai totalement oublié que je devais poster ce chapitre ^^' désolée… je répondrai à vos reviews dans le courant de la semaine. Des bisous !
Chapitre 6
« Lady Riza, voici l'empereur, Luan Sappheiros. »
Riza effectua une révérence de circonstances.
« Enchanté, Lady Riza. J'étais impatient de vous rencontrer.
- Moi également, merci d'avoir récupéré Dayana.
- Je vous en prie. »
Ils se sourirent sous le regard amusé de Mehdi. L'empereur redonna le bébé à Riza et Dayana parut rassurée de retrouver les bras de la jeune femme.
Ils rentrèrent dans le salon, fermant derrière eux, et Dayron les rejoignit. Les présentations furent faites et Moon fit également part de sa présence.
« Oh et voici Moon, présenta Riza alors que le renard-écureuil glapissait doucement.
- Enchanté Moon. Vous voyagez en groupe à ce que je vois.
- Oui, on va dire cela », approuva Riza.
Ils prirent place dans les canapés et le thé leur fut apporté presque aussitôt.
Luan Sappheiros avait les yeux noirs, un sourire chaleureux et une présence palpable, c'était ce que pouvait dire Riza de prime abord. Ensuite, elle devait admettre que Lady Margareth avait raison, il était bel homme. Il la dépassait d'une tête et possédait une attitude royale. Ses longs cheveux noirs retombaient raide dans son dos et il les maintenait noués en catogan à l'aide d'un ruban rouge. Sa tenue était impeccable bien sûr et digne de l'empereur.
Riza sut tout de suite que son aura était forte. Là où Mehdi avait une aura blanche, représentant le service du bien, l'empereur avait une aura couleur or, une aura chaude et apaisante. Cette aura prenait largement le dessus sur celle de Mehdi et envahissait la pièce. On ne pouvait pas le manquer assurément et il était charismatique. Elle le devinait calme, réfléchi et chaleureux. Elle comprit mieux le lien qu'avait Mehdi avec lui.
Dayana, d'ailleurs, ne semblait pas indifférente à son aura, car sitôt au sol, elle revint vers l'empereur, posant ses petites mains sur ses genoux.
« Dayana, reprit Riza, gênée.
- Non, ne vous inquiétez pas, rassura l'empereur avec un doux regard pour le bébé. Il n'y a pas de souci. J'adore les enfants. »
Riza lui sourit. C'était apparemment réciproque à en juger par le regard que lui portait Dayana.
« Mehdi m'a beaucoup parlé de vous mais j'avoue que j'aimerais entendre votre histoire dans les moindres détails Lady Riza. D'où venez-vous exactement ?
- Oh, je viens… d'un autre monde à vrai dire. Je ne viens pas d'ici. Je suis arrivée il y a un peu moins d'un an dans la forêt d'Arya. J'avoue que je n'ai plus beaucoup de souvenirs de mon autre vie.
- Vous avez un parcours similaire à Lady Adaline alors.
- Oui c'est cela.
- Et vous l'avez rencontrée à ce moment ? questionna-t-il, vraiment intéressé.
- Non pas vraiment. J'ai rencontré la tribu des loups avant cela. C'est Arya, la déesse louve, qui m'a menée à Adaline.
- Je comprends mieux comment vous avez pu vous lier avec une louve, nota Mehdi.
- Oui, Arya m'a confié sa fille, Nymeria. Ou plutôt l'inverse je dois dire. Je ne sais plus qui veille sur qui à présent, s'amusa la jeune femme en récupérant Dayana qui venait vers elle.
- Et ce bébé ? Et cette petite créature ? Expliquez-moi, je suis curieux de tout. »
Riza n'eut pas le choix que de raconter son histoire. L'empereur ponctua son récit de questions et fut un auditeur attentif. Mehdi apprit de nouvelles informations ainsi que Dayron qui ne connaissait pas tous les détails de l'arrivée de Riza. Il participa au récit plus tard lorsqu'il parla de la mystérieuse maladie d'Alana, sa petite sœur, notamment.
« Oh alors c'est comme cela que vous avez découvert l'existence de ces cartes, comprit l'empereur.
- Oui, sans Sir Kehlsi, je n'en aurais jamais entendu parler. »
Leur conversation se poursuivit un long moment, si bien que Riza s'inquiéta.
« Vous n'êtes pas attendu ailleurs Majesté ? Je parle beaucoup trop…
- Non, non, ne vous inquiétez pas. J'ai fait exprès de libérer mon après-midi pour vous et c'est moi qui vous relance à chaque fois, mais peut-être en avez-vous assez ? C'est vrai qu'il commence à être tard…
- Oh non, non, c'était surtout pour vous. Je ne pensais pas que vous seriez aussi intéressé par nos aventures.
- Au contraire, c'est passionnant. »
Sur leur lancée, ils continuèrent ainsi à discuter jusqu'à ce qu'une vieille femme ne les dérange poliment.
« Majesté, le dîner est prêt. Nous le faisons servir dans votre salle à manger privée comme convenu ?
- Oui, c'est parfait Iris. Faites cela, nous arrivons. »
Elle effectua une petite révérence et ressortit.
« J'espère que vous avez faim. Ophélie, notre cheffe cuisinière, a vu les choses en grand pour ce soir. »
Le mot faim sembla faire réagir Dayana qui avait dormi une partie de l'après-midi dans les bras de Riza. Elle leva la tête vers elle et porta une main à sa bouche, la faisant sourire.
« Oui, je sais, ma chérie, toi aussi tu as faim bien sûr. »
Elle releva la tête vers l'empereur.
« Cela ne vous dérange pas si je vous rejoins un peu après ?
- Non, non, absolument pas. Nous allons vous laisser un peu d'intimité », fit l'empereur en se levant.
Elle le remercia et ils sortirent de la pièce. Moon suivit Dayron et Riza se retrouva seule avec le bébé. Elle eut un peu de mal à défaire le haut de sa robe mais y parvint. Elle allaita tranquillement Dayana, puis en profita pour la changer.
Lorsqu'elle sortit de la pièce, la dénommée Iris l'attendait devant la porte.
« Bonsoir, je m'appelle Iris. Je vais vous conduire à la salle à manger.
- Je suis Riza. Merci à vous.
- Da ! s'exclama alors Dayana, les faisant sourire.
- Et voici Dayana. »
Elles traversèrent de longs couloirs, vides à cette heure, jusqu'à arriver dans un endroit plus intime du palais. Iris frappa à une porte et l'invita à entrer. Ils se levèrent tous quand Riza pénétra dans la pièce. L'endroit était chaleureux et la fenêtre ouverte laissait un vent tiède flotter dans la salle à manger. Une odeur exquise venait des plats sur la table.
« Excusez-moi pour l'attente. Cela sent très bon, fit remarquer Riza.
- Ophélie est un vrai cordon bleu », répondit Mehdi.
Riza opina, déjà convaincue, et avisant le couffin du bébé, vint l'y allonger. Apparemment, parmi leurs affaires, quelqu'un avait pensé à leur ramener le couffin pour ce soir. C'était une délicate attention.
« Et voilà, ma chérie, sourit Riza en l'installant près de la table. Maintenant, on dort. »
Elle caressa doucement ses cheveux en disant cela, concentrant son attention sur le bébé.
Mehdi ouvrit de grands yeux. Son aura venait de changer. Riza avait une aura proche de celle de l'empereur même si elle n'en avait certainement pas conscience. Elle était un peu moins solaire et moins chaleureuse cependant. Pourtant, elle venait de se réchauffer instantanément et les gazouillements du bébé s'interrompirent. Peut-être plus hypnotique aussi ? Il était sûr qu'elle ne réalisait pas ce qu'elle faisait.
Lorsqu'elle se redressa, tous la regardaient si bien qu'elle haussa un sourcil.
« Tout va bien ? » demanda-t-elle alors que son aura se rétablissait.
- Parfaitement, assura l'empereur. Passons à table. »
Comme prévu, ce fut délicieux. Dayron et Riza avaient rarement mangé aussi bien. Ce fut au tour de l'empereur de raconter son histoire. Riza avait pour prétexte le fait de ne pas venir de ce monde pour poser les questions qu'elle avait et il se prêta au jeu.
Plus tard dans la soirée, on frappa à la porte et un homme aux longs cheveux blancs entra dans la pièce.
« Jude ? Tout va bien ? questionna l'empereur en l'apercevant.
- Majesté, un courrier urgent vient d'arriver. »
L'empereur reprit aussitôt un air sérieux et se leva.
« Oh, j'en profite pour vous présenter Jude Pow, le gouverneur de Boréalis. Jude, voici Lady Riza, l'élève de Lady Adaline et Sir Kehlsi avec qui elle voyage. »
Jude les salua mais il semblait préoccupé et l'empereur sortit avec lui en s'excusant.
« En parlant d'élève Lady Riza, j'avais une petite question. Où en êtes-vous dans votre apprentissage ? »
Riza haussa les sourcils.
« Disons que j'avance beaucoup moins vite depuis que je voyage. Je travaille seule en ce moment à l'aide des grimoires d'Adaline.
- Non, je veux dire, votre niveau ? Lady Adaline a bien dû vous… »
Il s'interrompit, comprenant que ce n'était pas le cas.
« Oh, elle ne vous a pas parlé de cela…
- Expliquez moi Sir Mehdi, de quoi parlez-vous ?
- Disons que pour évaluer le niveau d'un enchanteur, il y a un moyen et cela permet aux enchanteurs de se comparer. »
Riza fronça les sourcils.
« Je peux être très bonne aux sortilèges de défense mais mauvaises aux attaques et vous pourriez tout à fait bien posséder les compétences inverses, comment pouvons-nous comparer deux enchanteurs ?
- Disons que chaque domaine est évalué et à l'aide d'une échelle, un niveau de magie est attribué. Il y a cinq niveaux. Les enchanteurs débutants sont niveau 5 et les plus grands enchanteurs sont niveau 1. Lady Adaline est niveau 1 par exemple. »
Riza opina, peu convaincue par ce système d'évaluation. Elle voulait se renseigner néanmoins afin de mieux comprendre son fonctionnement.
« Il y a des grilles d'évaluation j'imagine ou le schéma au moins ? Pouvez-vous me les transmettre ? Je suis curieuse de voir comment ils sont faits. »
Mehdi eut l'air gêné.
« En réalité il s'agit d'un sortilège, le sortilège d'évaluation que seul un enchanteur de niveau 1 peut lancer. La formule est connue mais toute l'incantation et ce qu'elle engendre a été perdu avec le temps. C'est l'enchanteur Merlin qui a inventé ce sortilège. Il est très reconnu.
- Même si on ne connait pas son fonctionnement ? s'étonna Riza à qui le nom de Merlin disait en effet quelque chose.
- Oui. C'est une référence. Accepteriez-vous de vous faire évaluer ? »
Riza hésita quelques secondes avant de hausser les épaules. Après tout, cela ne changerait pas grand chose.
« Très bien, nous ferons cela demain matin si ça vous va.
- D'accord. »
Ils discutèrent encore un peu avant que Dayana ne commence à se réveiller.
« Il est tard, fit Riza. Je pense que nous allons nous retirer si cela ne…
- Non, non, rassura Mehdi. L'empereur ne va certainement pas revenir avant un moment. Iris va vous montrer vos chambres. »
Ils le remercièrent et s'éclipsèrent. L'empereur avait mis à leur disposition un appartement composé de deux chambres dont une avec un lit bébé. Chacun avait sa propre salle de bain et elles communiquaient par une porte.
« Voulez-vous vraiment faire ce test Lady Riza ?
- Oui, après tout peu importe. Je pourrais toujours m'améliorer je suis sûre.
- Oui je n'en doute pas. Pour ma part, je trouve au contraire que vous progressez rapidement. Vos sorts sont de plus en plus précis et puissants. Vous maîtrisez les cartes que vous trouvez et je ne pense pas que ce soit donné à tout le monde.
- Merci Dayron. Nous verrons bien demain. »
Il approuva et ils se souhaitèrent une bonne nuit avant de regagner leur chambre respective. Riza resta un moment ébahie devant la beauté des lieux. Elle venait de passer quinze jours chez Sir Johns dans une chambre sublime mais là, ça allait au-delà des mots. Elle n'eut pas le temps d'observer plus cependant car Dayana commençait à protester. Ne voulant pas la réveiller, Riza la changea délicatement et la coucha. Le berceau était attaché au plafond par un crochet et de fins voilages l'enveloppaient. Aussitôt dedans, Dayana se rendormit et Riza l'observa un moment.
C'était étrange mais rencontrer l'empereur aujourd'hui lui avait fait prendre conscience d'une chose, elle ne savait pas comment se présenter vis-à-vis du bébé. « Nous nous occupons d'elle » C'était tellement détaché et Dayana méritait tellement mieux. À un si jeune âge, elle avait déjà perdu sa famille, son village, sa maison, tout. Elle avait tout perdu. Cependant cela faisait bientôt cinq mois qu'elle voyageait avec eux. Cinq mois qu'elle la voyait grandir et s'épanouir. Cinq mois qu'elle portait sur elle un regard d'adoration. Mais qu'avait-elle prévu pour le bébé ? Dans sa tête, elle voyait la situation comme temporaire. Voyager avec un bébé ce n'était pas l'idéal, pourtant ils l'avaient dit à Lady Margareth, tout se passait très bien et même, voyager avec Dayana leur plaisait.
Riza fronça les sourcils cependant. Ils n'avaient pas eu trop affaire à des attaques encore mais lorsque ce sera le cas, Dayana sera-t-elle en sécurité ?
La jeune femme soupira en caressant la joue rebondie du bébé.
« Tu mérites mieux ma chérie, tu mérites tellement plus… »
Qu'allait-elle faire ? Est-ce qu'elle la confierait à quelqu'un comme elle l'avait pensé au début ? Est-ce qu'elle l'abandonnerait à son tour ? Comment pouvait-elle lui faire ça ? Mais que pouvait-elle lui offrir ? Elle était loin d'avoir une vie stable et avec les temps sombres qui arrivaient, y survivrait-elle déjà ?
En pleine réflexion, Riza s'assit dans la chaise à bascule à côté du berceau. Qu'allait-elle faire ?
Le matin la trouva là, lovée dans la grande chaise. Elle se réveilla lorsqu'on frappa à la porte.
« Lady Riza ? Êtes-vous réveillée ? »
Riza ouvrit les yeux et tomba sur un regard noisette, amusé.
« Bonjour, je m'appelle Decensa et je suis votre femme de chambre. Avez-vous dormi ici alors que vous aviez un lit si confortable à quelques mètres ?
- Oui je crois bien Decensa. J'étais assez songeuse hier soir. Je suis Riza, enchantée. »
Decensa lui sourit et alla ouvrir la fenêtre. C'était une belle jeune femme au long cheveux bruns et au sourire malicieux.
« Il fait un temps superbe aujourd'hui. L'empereur a prévu de vous faire visiter les jardins cet après-midi mais en attendant vous êtes libres de faire ce qu'il vous plait. Sir Kehlsi est déjà levé. Il prend son petit déjeuner.
- Je vais le rejoindre », informa Riza, penchée sur le berceau.
Dayana dormait toujours, un doux sourire aux lèvres.
« Elle est magnifique, nota Decensa. C'est votre fille ? »
Riza releva la tête. Était-ce sa fille ?
« Oui, répondit-elle sans trop réfléchir.
- Nous allons commencer par vous habiller. L'empereur a prévu toute une garde robe pour vous. »
Riza commença à protester. Lady Margareth avait déjà pensé à tout cela mais Decensa nia fermement.
« Non, ce serait très mal vu de refuser. »
Decensa décida aussitôt de la robe qu'elle devait porter. Elle l'aida à l'habiller avec assurance et alors que Riza allaita Dayana, elle profita de ce temps pour la coiffer.
Decensa avait assurément beaucoup de goût et quand elle sortit de la chambre, elle était méconnaissable. Elle portait une robe entre rose et crème. Si elle paraissait plus simple que beaucoup de robe du palais, elle n'en était pas moins exceptionnelle et c'était cette simplicité apparente qui mettait la jeune femme en valeur. Peut-être que le décolleté était aussi un peu plus osé que la veille mais la dentelle qui bordait son haut, le dissimulait quelque peu. Le tissu faisait pour beaucoup. À la vue, on savait qu'il était de qualité.
Decensa avait trouvé le moyen de révéler ses cheveux et les avait parés de bijoux. Ils étaient habilement tressés et seules quelques mèches bouclés retombaient sur ses épaules. Elle l'avait également maquillée et même si Riza avait insisté pour quelque chose de simple, tout en restant naturel, le maquillage illuminait son visage et attirait le regard sur ses yeux.
Sans se presser, Riza rejoignit Dayron dans la salle du petit déjeuner.
« Lady Riza, accueillit-il en se levant. Bonjour ! Vous… »
Il se tut en l'observant.
« Decensa en a trop fait n'est-ce pas ?
- Ce n'est juste pas habituel mais cela vous va très bien. Vous êtes sublime », rassura-t-il, les joues rougies.
Elle lui sourit et s'installa. Sitôt au sol, Dayana partit en exploration. Elle fit le tour de la pièce, touchant à tout et plus d'une fois, ils durent se lever pour lui retirer un objet.
Riza terminait son thé quand Mehdi entra.
« Bonjour, j'espère que vous avez bien dormi. Je… »
Il s'arrêta sur Riza et ils virent ses joues s'empourprer.
« Lady Riza, je vois que Decensa est passée par là. »
Elle rit doucement pour seule réponse. Mais qu'avait dont fait Decensa ?
Mehdi se reprit.
« Je suis chargé de veiller à votre bien-être. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me faire chercher. Je vous retrouve ce matin vers 11 heures si cela vous va Lady Riza. »
Elle opina.
« L'empereur s'est libéré quelques heures pour vous faire visiter le jardin cet après-midi. D'ici là, Decensa se pliera à tous vos désirs.
- Merci Sir Mehdi. C'est parfait. »
Il lui sourit et ressortit en leur souhaitant une bonne journée.
« L'empereur est plein d'attention à notre égard, fit remarquer Dayron, coulant un regard vers Riza.
- Oui, je ne pense pas que tous les visiteurs aient le droit au même traitement en effet », approuva Riza, en pliant soigneusement sa serviette.
Dayron leva les yeux au ciel.
« Enfin, Lady Riza, nul doute qu'il fait ça pour vous. »
Elle rit.
« Ils avaient déjà tout prévu avant notre arrivée donc je pense que c'est mon titre d'enchanteresse qui l'intrigue.
- Moui… marmonna Dayron.
- Allons-y, j'ai très envie de voir la bibliothèque du palais. »
Dayron fut aussitôt derrière elle. S'il y avait bien une passion qu'ils partageaient c'était celle des livres. Decensa fut bien amusée par leur enthousiasme. Dayron parcourut les nombreuses allées, notant les références qui l'intéressaient alors que Riza se plongeait dans un livre de magie du fameux Merlin. Decensa, de son côté, veilla sur Dayana et surtout fit attention qu'elle ne se prenne pas un livre en explorant les lieux.
La matinée s'écoula ainsi jusqu'à 11 heures.
« Je vais vous y conduire », fit Decensa.
Dayron récupéra Dayana et l'installa sur ses genoux, lui lisant l'histoire d'Azméra qu'il parcourait pour l'occuper. Cela amusa les deux jeunes femmes.
« Mais dites-moi Lady Riza. Dayron n'est pas le père de Dayana, non ?
- Non, en effet. C'est un bon ami, c'est tout. À vrai dire, Dayana a perdu ses parents il y a quelques mois, nous l'élevons depuis. »
Decensa opina plus gravement.
« J'ai perdu mes parents aussi quand j'étais un bébé. Ils travaillaient au palais et j'ai été élevée ici par les domestiques.
- Vous avez vécu toute votre vie ici alors, comprit Riza.
- Oui. Quand j'étais adolescente, je rêvais de parcourir le monde comme Lady Adaline. Quand j'ai su que vous veniez, je me suis aussitôt proposée pour vous servir », sourit la jeune femme.
Ses yeux brillaient alors qu'elle disait cela et Riza lui sourit.
« Parcourir le monde est parfois épuisant, fit remarquer Riza. Mais je vous comprends. Découvrir autre chose nous permet de nous rendre compte de notre chance. »
Decensa rit.
« J'en ai conscience mais j'ai toujours rêvé d'aventures, de trésors, de secrets.
- Je comprends, s'amusa Riza. Je vous raconterai nos aventures si vous le voulez. »
Cela transporta Decensa qui accepta aussitôt avec un immense sourire. Elles arrivèrent bientôt devant le bureau de Mehdi et celui-ci les accueillit. Il fit entrer Riza, remerciant Decensa, et haussa un sourcil.
« Qu'avez-vous donc dit à Decensa ? »
Riza rit quelque peu.
« Je lui ai promis de lui raconter nos aventures. »
Il pouffa.
« Méfiez-vous, bientôt elle vous harcèlera pour vous suivre.
- Elle a une très bonne place au palais, vous pensez qu'elle ferait ça ?
- Oh oui, vous apprendrez à connaître Decensa. Elle a du tempérament et elle sait ce qu'elle veut.
- Ce sont de bonnes qualités », approuva Riza.
Il ne renchérit pas et l'invita à s'asseoir dans un canapé. Les murs du bureau étaient parcourus de bibliothèques remplies à ras bord de livres. Près de la fenêtre, un immense bureau était recouvert de parchemins en tous genres. De l'autre côté, un coin plus cosy accueillait deux canapés confortables et une table basse au milieu.
Mehdi lui réexpliqua quel était ce sortilège et répondit à ses questions. Puis, ils passèrent dans la pièce contiguë. Elle était vide et servait pour les sortilèges. Riza se plaça au milieu et suivit les indications de Mehdi. Puis l'incantation commença. Elle l'observa attentivement. S'il pratiquait l'incantation lui-même cela signifiait qu'il était un enchanteur de niveau 1. Le niveau le plus puissant donc. Elle vit les mèches sur son front se soulever légèrement. Elle sentit son aura remplir la pièce et celle-ci la sonda. Riza la sentit tenter d'entrer en résonance avec la sienne. Cependant, il y avait quelque chose d'étrange, quelque chose de différent. Après tout, elle ne venait pas de ce monde et elle eut des doutes. Parviendrait-il à réaliser le sortilège ?
Elle sentit son dos chauffer et sut aussitôt que cela ne donnerait rien. Le tatouage dans son dos, cette magie de l'autre monde… même si elle avait l'étrange impression que le tatouage s'effaçait avec le temps, elle savait que cela perturberait l'incantation.
Cela dura un moment, puis Mehdi rouvrit les yeux alors que son aura faiblissait. Il était essoufflé.
« Alors ? » questionna Riza.
Il soupira.
« Au début, j'ai pensé que vous étiez de niveau 1, puis votre niveau de magie a changé et a baissé jusqu'au niveau 5. Après vous êtes passée par tous les niveaux. Votre niveau magique ne se fixe pas, il est fluctuant. Je n'ai jamais vu ça. C'est très perturbant.
- Oui, j'imagine. Je pense aussi que cela ait dû au fait que je viens d'un autre monde.
- Peut-être. En tout cas, je n'ai pas pu vous évaluer, fit-il, déçu.
- Désolée Sir Mehdi. »
Il nia. Ce n'était pas sa faute.
« Je vais vous raccompagner jusqu'à la bibliothèque. Merci d'avoir pris le temps de vous prêter à mon envie. »
Lorsque Riza arriva, Dayana dormait dans les bras de Decensa qui, a en juger par le livre pour enfants posé à côté d'elle, avait entrepris de lui lire une histoire plus adaptée à son âge. Dayron était toujours plongé dans le même livre.
« Alors ? questionna-t-il à leur arrivée.
- Mon niveau est indécelable », informa Riza.
Dayron fronça les sourcils.
« Ah bon ? Est-ce possible ? »
Mehdi haussa les épaules.
« Apparemment. Je vous laisse, j'ai beaucoup à faire. Bonne journée. »
Il sortit sur ces entrefaites et Dayana qui venait de se réveiller tendit ses petites mains vers Riza.
« Coucou ma chérie », sourit-elle en la récupérant.
Dayana se lova dans ses bras et Riza s'installa dans un fauteuil reculé du côté de la fenêtre. Il était bientôt midi et le bébé allait avoir faim.
« Vous pouvez m'aider Decensa ? fit-elle en montrant sa robe.
- Oui, mais… » s'inquiéta-t-elle en jetant un regard à Dayron.
Il était replongé dans son livre, à une bonne dizaine de mètres, tourné vers la porte. Riza haussa les épaules. L'intimité était une notion bien particulière en voyage. Decensa comprit et l'aida à délasser le haut de sa robe. Dayana trouva aussitôt ce qu'elle cherchait et se mit à téter goulûment.
« Elle tête toujours beaucoup ?
- Moins maintenant qu'elle peut manger des choses solides. J'essaye de diversifier peu à peu ses plats mais la tétée reste présente matin, midi et soir. Je sais bien que c'est plus pour la rassurer parfois mais cela ne me dérange pas. »
Elle disait ses mots, dirigeant son regard sur le bébé. Ses grands yeux bleus étaient plongés dans les siens et Decensa choisit de les laisser tranquilles.
Le repas du midi fut exquis et l'après-midi arriva rapidement. Riza coucha Dayana puis révisa quelques sorts et avant qu'elle ne s'en rende compte, l'heure de la visite des jardins était arrivée. Dayana venait de se réveiller aussi, ils se présentèrent dans la salle du trône tous les trois, quatre en comptant Moon qui bondissait entre leurs jambes.
L'empereur se leva en les accueillant.
« Bonjour, j'espère que vous avez passé une bonne journée. »
Il porta surtout son regard sur Riza et lui sourit. Elle le remercia et acquiesça.
« Très, Majesté. Merci pour votre temps. »
Il nia et se dirigea vers elle.
« Je suis sûr que vous apprécierez les jardins du palais. »
Sans attendre, il les y conduisit. Mehdi les y retrouva et l'empereur entreprit de leur faire la visite complète des jardins.
Bien sûr, ils étaient incroyable et Riza fut surtout curieuse au sujet des jardins de Mehdi. C'était un endroit plus reculé où il faisait pousser toutes sortes de plantes magiques.
« Oh ! C'est incroyable Sir Mehdi, tout ce que vous arrivez à faire pousser ici ! s'exclama-t-elle en empêchant Dayana de toucher à une plante toxique.
- Oui, je dois dire que je déploie beaucoup d'efforts pour parvenir à ce résultat. »
Riza opina, peu surprise. Elle percevait de minuscules bulles d'incantations autour de chaque plante. Il les avait créées pour permettre aux plantes de se développer dans leur milieu. Trouver ce dont une plante avait besoin n'était pas simple.
« J'ai encore des ratés bien sûr. Regardez ma perle d'Isma, je crois que je l'ai perdue… »
Riza s'avança vers une plante toute flétrie. Visiblement, il n'avait pas encore trouvé la bonne incantation. Elle s'agenouilla et posa une main sur sa bulle invisible. Quels sorts avait-il utilisé ? Elle l'analysa et fronça les sourcils. Si les perles d'Isma se développaient au fond des grottes, elles n'y survivaient que grâce aux lumières des vers luisants. Ainsi, il leur fallait une lumière vivante et mouvante. C'était cela qu'il n'arrivait pas à reproduire mais Riza avait le sort pour cela. Elle se concentra et annula l'incantation de lumière qu'il avait posée. Elle la remplaça par la formule à laquelle elle pensait et verrouilla à nouveau la bulle autour de la plante. Puis, elle décida de leur donna un petit coup de pouce et posa une main au sol. Dayana éclata de rire alors que la plante étincelait doucement. Elle se redressa délicatement et reprit des couleurs vives. Une magnifique fleur violine éclôt alors à son sommet.
« Ouah ! Mais comment avez fait cela ? Je croyais que les perles d'Isma n'aimaient pas la lumière et ne nécessitaient très peu de luminosité.
- C'est le cas mais elles ont tout de même besoin d'un certain type de luminosité pour se développer. »
Il aperçut alors les petits vers luisants au sol et comprit.
« Incroyable ! Où avez-vous appris cela ?
- En les observant », s'amusa-t-elle.
Il y avait ces sortes de fleurs dans la grotte de Shinri.
« Merci !
- Je vous en prie », fit Riza en se relevant.
L'empereur l'observait, subjugué.
« C'est incroyable », approuva-t-il.
Riza se sentit soudainement gênée sous leur regard et s'éclaircit la gorge.
« Mais vous avez d'autres merveilles encore, fit-elle en s'avançant vers un bosquet de roses écarlates.
- Oui c'est vrai, répondit Mehdi en commençant à lui décliner le nom et les propriétés de chaque plante. Ainsi, vous êtes particulièrement intéressée par les enchantements liés aux plantes.
- Oui, les remèdes que les plantes procurent me fascinent, acquiesça Riza. C'est la première chose que m'a appris Adaline : que peut-on faire avec les plantes. »
Il sourit.
« C'est particulier. Mon maître a commencé par m'apprendre les sorts défensifs, puis les sorts offensifs. »
Riza haussa les sourcils.
« Ah bon… les sorts offensifs ? Je crois qu'Adaline commençait à peine à m'en apprendre quand je suis partie. Par contre, j'ai eu le droit à son entrainement au combat ça c'est sûr, rit-elle.
- C'est vrai que vous vous débrouillez particulièrement bien à l'épée, émit alors Dayron.
- Oui, je crois que je devais déjà manier cette arme dans l'autre monde, se souvint-elle vaguement.
- Ainsi, vous ne connaissez que très peu de sorts offensifs Lady Riza, comprit Mehdi. Voilà qui est surprenant pour une enchanteresse. »
Elle haussa les épaules.
« Ça ne m'empêche pas de savoir me battre et je fais confiance au jugement d'Adaline.
- Les cartes vous aident aussi, fit remarquer Dayron.
- Oui, c'est bien vrai. La puissance de Raja est phénoménale.
- Les cartes, se souvint l'empereur. Vous en faites collection c'est vrai mais… qu'en faites-vous ? Je ne comprends pas.
- Je les invoque et j'utilise leur pouvoir, répondit Riza.
- Comment faites-vous ? questionna alors Mehdi.
- Comme vous je pense. »
Mehdi ouvrit sa veste alors et en sortit une carte. La pluie. Il la posa au sol devant lui, fit un pas en arrière et leva deux mains dans sa direction. Puis, il murmura une série d'incantations. Riza les reconnut pour certaines. Il faisait appel à sa magie primaire pour pouvoir interagir avec la carte. Elle ouvrit de grands yeux et leva la tête vers le ciel. Il faisait toujours aussi beau. Mehdi continua ainsi pendant plusieurs minutes et enfin, les nuages s'attroupèrent au-dessus d'eux. Riza pouvait voir la magie que Mehdi développait pour pouvoir utiliser la carte. Bientôt, ils sentirent les premières gouttes de pluie. Mehdi relâcha alors son attention et en quelques secondes, les nuages disparurent.
« C'est plus rapide d'invoquer la pluie comme vous la dernière fois Lady Riza, émit alors Dayron.
- Invoquer la pluie ? s'enquit l'empereur. Je croyais que la maitrise des éléments était une des choses les plus compliqués pour un enchanteur Mehdi ?
- Ça l'est », approuva-t-il sans quitter Riza des yeux.
Il reprit la carte et la lui tendit.
« Si je peux invoquer la pluie sans la carte, commença Riza, peut-être vaut-il mieux nous mettre à l'abri ? »
Ils opinèrent et se dirigèrent vers le kiosque. Là, Mehdi lui tendit la carte. Riza ouvrit de grands yeux en la prenant.
« Oh ! C'est…
- Qu'y-a-t-il ? » demanda l'empereur.
Riza retourna la carte et là où se trouvait une pluie battante, ils virent tous une belle sirène onduler. Ariel était écrit en bas de la carte.
« L'élémentaire de l'eau, informa Riza. C'est une farceuse apparemment, sourit-elle.
- Lady Riza, si vous l'invoquez et que vous vous transformez, cela risque de… commença Dayron.
- C'est vrai que vous aviez parlé de transformation… » émit Mehdi.
Dans le même temps, Riza confia Dayana à Dayron.
« Ne vous inquiétez pas Dayron, me transformez avec un élémentaire est bien plus compliqué.
- Vous possédez un autre élémentaire pour avancer cela ? interrogea l'enchanteur.
- Black Fire et Eagle sont deux élémentaires. Il ne me manque que l'eau, fit-elle en montrant la carte, et la terre. »
Sur ces mots, elle appela la carte à elle et il y eut un rire dans l'air. Riza tourna sur elle-même, amusée, et avisant la rivière non loin, s'y dirigea en courant. Ils la suivirent et là, elle s'agenouilla. Elle poussa un cri surpris alors qu'une sirène jaillissait brusquement hors de l'eau en l'éclaboussant.
« Riza ! Cela fait longtemps que j'espérais faire ta connaissance ! » s'exclama la dénommée Ariel.
Elle était postée sur un rocher et ses longs cheveux rouges ondulaient derrière elle comme si elle était toujours dans l'eau.
« Ah bon ? Alors vous communiquez entre vous ?
- Bien sûr, nous sommes une famille après tout », émit-elle, amusée.
Elle avait un air enjôleur.
« J'aimerais vraiment que tu viennes jouer avec moi, me rejoindrais-tu dans l'eau ? Tu pourrais devenir une sirène comme moi, proposa Ariel.
- Pas aujourd'hui mais une autre fois promis, répondit Riza, conquise par la personnalité de la sirène. Pourquoi t'être dissimulée auprès de Mehdi ? »
La carte se tourna vers l'enchanteur en question.
« Les cartes n'ont qu'un seul maître.
- Mais je crois savoir que cela fait plusieurs années que tu es en sa possession ?
- Oui, mais nous choisissons notre maitre. Ne crois pas que nous soyons entrés en ta possession par hasard, Mehdi en sait quelque chose, n'est-ce pas Monsieur l'enchanteur ? » fit-elle en s'élevant littéralement dans les airs jusqu'à Mehdi.
- Heu… » répondit-il rougissant en observant la sirène.
Il fallait dire que seule une rangée d'écailles couvrait sa poitrine plutôt généreuse. Riza fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle sous-entendait ?
Devant l'air gêné de Mehdi, elle choisit de la rappeler.
« Ariel, montre-moi tes pouvoirs veux-tu ?
- Oui, si tu me prêtes les tiens je peux faire ce que tu veux Riza. Un tsunami, engloutir cette ville ! Ce que tu veux !
- Rien de tout cela, contra Riza en riant, par contre, j'ai toujours rêvé de manipuler l'eau.
- Je peux faire ça aussi. »
Elle replongea dans l'eau et disparut. Riza leva une main vers la rivière et ses beaux cheveux d'or devinrent rouge vif. Ils eurent raison de la coiffure de Decensa alors qu'un long serpent d'eau ondulait hors de la rivière. Suivant les demandes de Riza, il flotta dans les airs, tourbillonna autour d'eux et se désintégra en une légère brume.
« C'est incroyable, répéta l'empereur.
- Oui, et vous n'êtes même pas essoufflée… s'étonna Mehdi.
- C'est notre différence. Je l'ai compris en vous voyant faire. C'est la magie de la carte qui m'aide à réaliser cela alors que vous faisiez appel à votre magie pour faire pleuvoir. En lui insufflant votre magie, vous forcez la carte à vous plier à vos désirs. Là c'est elle qui vient à moi, vous voyez, fit-elle en montrant ses cheveux.
- Oui… j'avoue que j'étais bien loin de me douter des pouvoirs de cette carte…
- Elle vous revient Lady Riza », concéda l'empereur alors que Mehdi approuvait.
Riza retrouva ses beaux cheveux d'or et se tourna vers la rivière avec un grand sourire.
« Tu as entendu Ariel ? »
La sirène bondit hors de l'eau dans un rire et Dayana la rejoignit, riant avec elle.
« Merci beaucoup ! fit Riza en se retournant vers Mehdi et l'empereur.
- Elle vous a clairement choisie », répondit l'enchanteur.
Riza rappela Ariel, puis elle rangea la carte dans son livre, à côté d'Eagle et Black Fire.
« Black Fire, c'est l'élémentaire du feu c'est cela ? questionna Mehdi.
- Oui. Un élément puissant et destructeur. Je ne l'ai encore jamais utilisé… »
Il opina et ils virent Iris arriver dans leur direction.
« Le repas doit être prêt, devina l'empereur.
- Il est si tard ? » s'enquit Dayron.
En effet, Iris les informa qu'il était dix-neuf heures passées. Ils s'empressèrent de la suivre et Riza prit un peu de temps avant cela pour allaiter Dayana.
Le repas fut excellent encore une fois et ils discutèrent jusque tard dans la nuit, Mehdi et l'empereur souhaitant connaître plus d'informations au sujet des cartes.
Cette nuit-là, Riza dormit dans son lit. Les jours suivants furent semblables à celui-ci. L'empereur essayait de leur accorder un peu de son temps, au moins le dîner et sinon ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient. S'ils passèrent de nombreuses heures dans la bibliothèque, Decensa leur fit aussi visiter le palais. Comme promis, ils lui racontèrent leurs aventures, émerveillant la jeune femme. En soi, le temps s'écoula paisiblement.
Cela faisait dix jours qu'ils étaient au palais quand, une nuit, Riza s'éveilla avec un étrange sentiment. Nymeria ? Cela faisait trois jours qu'elle ne l'avait pas vu et sans savoir pourquoi, elle sut qu'elle avait besoin de voir la louve. Elle vérifia que Dayana dormait et réveilla doucement Moon qui dormait dans le berceau.
« Je vais voir Nymeria ma belle, je te confie Dayana. »
Le renard-écureuil glapit son accord et Riza sortit de sa chambre discrètement. Vêtue d'une ample chemise de nuit blanche, ses longs cheveux tressés, elle se hâta dans les couloirs déserts. C'est en sentant le froid sous ses pieds qu'elle réalisa qu'elle était pied nus. Pourtant, un sentiment d'urgence la gagnait. Elle arrivait au niveau de la salle du trône quand du bruit la fit s'arrêter. Pas sûre de qui elle allait croiser et ne voulant pas se justifier, elle se dissimula derrière un rideau.
« Un express ? Il a été intercepté ? » entendit-elle.
C'était la voix Jude Pow, le gouverneur de Boréalis.
« Nous ne savons donc pas ce que le Capitaine Darius voulait nous dire… mais c'est la deuxième que nous recevons dans cet état… cela doit être grave. »
Sans qu'elle ne sache pourquoi, Riza sentit que cela avait un lien avec son pressentiment.
« Je vais prévenir l'empereur, se décida Jude. Je vous laisse aller réveiller Sir Mehdi. Retrouvons-nous dans la salle de trône. »
Ils se séparèrent et Riza resta dissimulée. Elle appela Nymeria au fond de son cœur. Les quatre hommes ne tardèrent pas à revenir. Dans l'obscurité, Riza repéra le quatrième et se rappela qu'il s'agissait du Capitaine assigné à la protection du palais, Sir Adam Rony. Il était toujours très agréable et travaillait très bien avec Jude.
« Deux lettres du Capitaine Darius tu dis ? » répéta l'empereur.
Il portait une ample chemise ouverte sur un torse imberbe et un pantalon de toile marron. Ses cheveux étaient tressés en arrière.
« Darius n'est déjà pas du genre à envoyer du courrier souvent alors deux lettres en quelques jours ? C'est étrange… c'est… »
Mehdi fit un signe et ils se turent. Riza sut qu'il avait repéré Nymeria qui arrivait.
« Un loup…
- Une louve, corrigea Riza en sortant de l'ombre. Pardonnez mon interruption mais… si je suis mon pressentiment, Nymeria sait quelque chose en liant avec le Capitaine Darius. »
Elle s'avança vers eux et la porte s'ouvrit brusquement. Mehdi se plaça instinctivement devant l'empereur alors qu'une immense louve pénétrait dans la salle du trône.
« Nymeria, fit Riza en la rejoignant, posant son front contre son museau, heureuse de la voir.
- Petite humaine, l'accueillit la louve. Je vais finir par croire que tu préfères vivre au palais. »
Cela fit rire Riza, puis elle se tourna vers les autres.
« Nymeria, je te présente l'empereur Luan Sappheiros, l'enchanteur royal Mehdi, le gouverneur de Boréalis, Jude Pow et le Capitaine de Boréalis, Adam Rony.
- Enchanteur Mehdi, reprit Nymeria, sachant qu'il serait le seul à la comprendre.
- Nymeria, c'est un honneur pour moi de rencontrer l'une des filles de la déesse louve Arya. »
La louve ne répondit pas et Riza leva la tête vers elle.
« Tu as des informations Nymeria ? Quelles sont-elles ? Je pressens qu'elles sont liées au Capitaine Darius.
- Oui, elles doivent l'être. Il se dit dans la forêt que la frontière Est subit l'assaut d'Asgora. »
Mehdi et Riza poussèrent une semblable exclamation surprise.
« Tu es sûre de cela Nymeria ?
- Oui, les combats ont lieu dans la ville qui se trouve à la frontière, Java. Le feu est tel qu'il menace la forêt.
- Non ! » s'écria Riza en sentant l'émotion l'étreindre.
Avec les révélations de Nymeria, elle entendait comme les voix des personnes actuellement en détresse et mêlées contre leur gré à ces combats.
Riza fronça les sourcils, réfléchissant, alors que Mehdi répétait ce que Nymeria venait de dire aux trois autres.
« Que vas-tu faire petite humaine ?
- Je ne laisserai pas des innocents se faire tuer, pas encore, assura Riza avec fermeté. Moon ?
- Vous comptez y aller Lady Riza, comprit Mehdi, inquiet.
- Oui.
- Vous savez les combats, les morts… c'est autre chose que d'arriver après les faits. C'est la guerre que nous attend là-bas.
- Oui, l'injustice. La peur, le sang, l'odeur de la mort… ce sont des choses que je connais Mehdi », répondit-elle simplement.
Elle savait avoir déjà vécu tout cela dans sa précédente vie.
Le renard-écureuil arriva alors sous sa grande forme, sa sacoche dans la gueule.
« Majesté, fit Riza en la prenant, remerciant Moon d'une caresse. Puis-je me permettre de vous demander de prévenir Dayron ? Je sais qu'il veillera sur Dayana et qu'il n'aura pas de difficultés à trouver de nourrice au palais pour l'allaiter.
- Oui, nous vous en faites pas, mais Lady Riza, vous ne comptez pas vraiment y aller ? Ce serait folie », s'inquiéta-t-il en s'avançant vers elle.
Elle lui sourit.
« Ne vous inquiétez pas Majesté. Je reviendrai, je vous le promets. »
Elle recula et son visage se durcit. Mehdi sentit son aura changer. Elle était en colère. Ses cheveux foncèrent soudainement jusqu'à devenir aussi noirs que ceux de l'empereur.
« Black Fire… » murmura-t-elle et un hennissement transperça le calme de la nuit.
Il y eut un bruit de galop avant qu'un grand cheval noir n'apparaisse de nulle part. Le bout de ses sabots et sa crinière était en feu. Sublime, il galopa autour d'eux avant de piaffer nerveusement. Sous leurs yeux, le tenue de Riza changea pour un pantalon noir près du corps, des bottes de même couleur, une chemise blanche ample recouverte par une veste épaisse noire et cintrée à la taille.
« Black ? » appela Riza, faisant venir le cheval à elle.
Il eut du mal à s'immobiliser cependant et continuait de trotter autour d'elle.
« J'y vais. Nymeria, je te laisse me rattraper ? Moon, je te confie Dayron et Dayana, protège les. »
Moon glapit et Riza attrapa la crinière de Black Fire. Elle sauta souplement sur son dos alors qu'une selle et une bride apparaissaient. Riza le mit au galop avant de l'immobiliser, passant la sacoche dans son dos.
« Mehdi, nous nous retrouvons là bas ?
- Vous partez au milieu de la nuit mais vous… Lady Riza, reprit Mehdi. Nous ne sommes même pas sûrs de…
- Je fais entièrement confiance à Nymeria. Je vous enverrai une lettre en arrivant. Elle ne sera pas interceptée.
- Java est à quatre jours de cheval », informa Jude.
Black Fire piaffa et souffla bruyamment, faisant sortir un jet de flammes de ses naseaux.
« Ne sous-estimez pas la vitesse du feu Gouverneur. Nous arriverons rapidement. Allez Black Fire, montre-moi ce que tu vaux. »
Le cheval bomba son encolure cabra brusquement avant de s'élancer au grand galop. Riza leva une main vers les portes, les faisant s'ouvrir et en quelques secondes elle était partie. Nymeria se tourna vers Mehdi.
« Elle se battra pour Azméra. Que ferez-vous, enchanteur ? questionna la louve, avant de bondir à sa suite.
- Mehdi ? appela l'empereur, alarmé.
- Cela pourrait être un piège Majesté, rappela Adam.
- Nymeria est une déesse louve, contra Mehdi. Elle n'a aucune raison de ne pas dire la vérité. Les dieux loups sont au service de la magie blanche depuis la nuit des temps.
- Alors… nous sommes en guerre… souffla Jude, choqué.
- Si vous le permettez Majesté, reprit Mehdi, j'irai, et je vous tiendrai au courant. Vous déplacer serait trop risqué pour le moment. »
L'empereur réfléchit avant d'opiner.
« Vas-y Mehdi. Je vais réunir mon conseil. »
Mehdi opina et siffla. Un grand cheval bai apparut au galop et il l'enfourcha.
« Je n'irai certainement pas aussi vite que Lady Riza et sa lettre arrivera avant la mienne, » informa-t-il.
L'empereur acquiesça et Mehdi sortit en trombe de la salle du trône.
À quelques kilomètres de là, Riza était couchée sur l'encolure de Black Fire. Elle avait mis des lunettes de protection sur ses yeux mais parvenait à peine à voir le paysage à cette vitesse. Elle était sûre que ceux qui étaient témoins de leur chevauchée ne voyaient qu'un éclair rouge filer dans la nuit.
Black Fire était infatigable et lorsque l'aube se leva, elle sut qu'ils avaient bientôt fait la moitié du chemin. Ils seraient là-bas dans la nuit. Déjà, elle pouvait presque sentir l'odeur de la fumée.
Un soleil rouge se coucha ce soir-là mais la noirceur de la nuit fut troublée par les flammes immenses et rougeoyantes qui s'élevaient de Java. Riza leva une main vers le ciel, appelant Ariel à elle.
« Fais pleuvoir Ariel et arrêtons ces incendies avant qu'ils ne fassent plus de ravage. »
Une pluie diluvienne s'abattît sur Java avant que Riza n'y arrive. Là-bas, les combats faisaient rage. Plus aucune maison ne tenait debout et elle appela Dark à elle avant de sauter au sol.
Black Fire s'évanouit dans les airs et Riza bloqua une attaque dans un cri. La puissance de l'épée repoussa son assaillant et la jeune femme en désarma un autre sans attendre. Reconnaître les hommes d'Asgora n'était pas compliqué. Ils portaient tous la même tenue. Les hommes du Capitaine Darius en portaient une autre aux couleurs d'Azméra et ils furent bien contents de son arrivée. Même s'ils ne la connaissaient pas, ils comprirent rapidement qu'elle était de leur côté et cela leur redonna de l'espoir.
« Capitaine Darius ? » devina Riza en se retrouvant à combattre auprès d'un grand homme aux cheveux blonds noués en une queue de cheval.
Il était imposant et musclé. Sans qu'elle ne sache pourquoi, il lui donne une drôle d'impression, comme si elle connaissait quelqu'un qui lui ressemblait beaucoup.
« En personne, à qui ai-je l'honneur ? répondit-il en repoussant un homme d'un coup de pied.
- Riza, je suis l'élève d'Adaline, l'enchanteresse. J'arrive du palais. L'empereur est au courant de ce qui se passe.
- J'espère bien ! J'ai envoyé deux lettres pour ça !
- Elles ont été interceptées et leur contenu falsifié », rétorqua Riza.
Darius gronda.
« C'est qu'ils ont une longueur d'avance sur nous…
- Je n'en serai pas si sûr à votre place », rétorqua Riza en parant une nouvelle attaque.
Elle se débrouillait bien et Darius et elle en vinrent à combattre en duo. Quasiment dos à dos, ils évoluaient ainsi. L'armée d'Asgora était bien plus nombreuse que la garnison du Capitaine Darius et c'était déjà un gros coup de chance qu'ils aient réussi à tenir jusque là. C'était surtout dû aux hommes de Java. Ils n'avaient pas hésité à prendre les armes pour défendre leur ville et se battaient vaillamment aux côtés des soldats.
Riza esquiva un coup et lança sa dague sur un des hommes. Celle-ci transperça son crâne et Riza la récupéra avant de s'occuper d'un autre homme. Si au début ils avaient tendance à se diriger vers elle, la croyant faible par sa condition de femme, ils revirent rapidement leur jugement. Riza était redoutable. Elle n'utilisait que peu la magie, se bâtant plus à l'aide de ses armes.
Soudain, un hurlement la fit sourire. Nymeria. La louve bondit par-dessus elle et avala un soldat ennemi entièrement.
Riza sauta sur son dos et les soldats d'Asgora, pourtant plus nombreux, reculèrent quelque peu. Riza savait qu'avec un peu d'organisation, les ennemis pouvaient les réduire à néant mais elle décida de ne pas leur laisser le temps de réfléchir et leva une main devant elle. Ils étaient retranchés aux abords de la ville et la majorité de l'armée ennemie se trouvait devant elle ce qui était parfait.
« Ariel, l'idée du tsunami me plait bien à présent. »
La terre gronda et Riza sentit la carte puisait dans sa puissance magique. Soudain, une trombe d'eau s'éleva devant elle.
« Reculez ! » cria le Capitaine Darius, rappelant ses hommes auprès de lui.
La vague fut sélective cependant et emporta seulement les hommes d'Asgora. Ils furent propulsés hors de la ville sur une vingtaine de mètres. Ce n'était pas grand chose en soi et ils étaient surtout secoués et surpris mais cela suffit à les faire fuir.
Riza attendit qu'ils s'éloignent en courant pour baisser sa main.
« C'était invraisemblable ! » s'écria Darius en la rejoignant.
Elle ne lui répondit pas, sentant son corps la lâcher, et ce fut Darius qui la rattrapa avant qu'elle ne tombe.
« Lady Riza ? Lady Riza ?! » appela-t-il inquiet.
Son regard paniqué fut tout ce qu'elle vit avant de s'évanouir.
Quand Riza rouvrit les yeux, elle croisa deux pupilles bleu gris. Mehdi.
« Que s'est-il passé ? » demanda-t-elle en tendant de se redresser.
Elle avait mal partout et sa tête la lançait.
« Vous en avez trop fait, voilà tout », répondit Mehdi, en colère.
Il lui tendit un verre d'eau qu'elle prit, les mains tremblantes. Elle le but et soupira. Une présence rassurante l'apaisa.
« Dayron ? Que faites-vous ici ?
- Je suis resté au palais, Lady Riza, répondit-il, prenant sa main dans la sienne.
- Au palais ? »
Elle observa les alentours et réalisa qu'effectivement, elle était de retour au palais.
« Lorsque je suis arrivé, le Capitaine Darius venait de finir de prendre en charge les blessés et les morts. Il m'a tout de suite amenée à vous et je vous ai soigné. J'ai passé quelques jours à Java le temps de réguler la situation et tout est sous contrôle actuellement donc je suis revenu avec vous à Boréalis.
- Combien de temps… ? s'étonna Riza.
- Cinq jours, répondit Mehdi en lui faisant les gros yeux. Vous nous avez fait peur Riza », gronda-t-il.
Il avait enlevé le Lady, cela signifiait qu'il devait vraiment être en colère.
« Je n'avais pas le choix. Nous étions en sous-nombre mais ma présence et celle de Nymeria ont eu l'avantage de les effrayer. J'ai profité de cela. Il me fallait quelque chose d'impressionnant donc…
- Vous avez déclenché un tsunami… » soupira Mehdi.
Elle opina et vit Decensa entrer avec un plateau repas.
« L'empereur est informé. Il arrive dès que possible, fit-elle en portant un regard inquiet sur Riza.
- Allez, éluda Mehdi en l'aidant à s'asseoir, passant un bras sous ses épaules. Vous allez reprendre des forces. Lui aussi était inquiet. »
Riza ne répondit pas et se tourna vers Dayron.
« Et Dayana ?
- Je vais la chercher. »
Elle consentit à manger et retrouva son sourire lorsque Dayron revint avec le bébé. Elle la récupéra dans ses bras.
« Oh ma Dayana, ma chérie. Comment vas-tu ? Je suis désolée d'avoir dû te laisser comme ça… je suis désolée mon amour », murmura-t-elle en la câlinant.
On frappa alors à la porte et le Capitaine Darius entra.
« Ah, comment va mon incroyable binôme ?! Votre arrivée sur le champ de bataille était providentielle Lady Riza. Sans vous, nous ne nous en serions pas sortis. »
Elle sourit devant son enthousiasme mais ne fit pas de remarque. Oui, c'est vrai qu'ils ne s'en seraient pas sortis sans elle. La situation était critique.
« Je vais bien Capitaine. J'avoue que j'ai un peu mal partout mais ma tête me lance moins depuis que j'ai mangé. Je vais prendre un peu de repos je crois. »
Tous furent d'accord et Dayron récupéra le bébé, arguant qu'elle devait se reposer. Riza grommela quelque peu mais obéit. Seule Nymeria resta allongée au pied du lit. Mehdi prit soin de fermer les rideaux et lui jeta un regard ferme. Riza comprit le message et ferma les yeux. Étonnamment, elle s'endormit dans la seconde.
Elle se réveilla en sentant une main sur son visage et fronça les sourcils alors que son corps lui faisait mal.
« Je vais vous aider », souffla une voix douce.
Une main se glissa dans son dos et elle sentit une odeur agréable. Elle ouvrit les yeux et l'empereur lui sourit tendrement.
« Comment vous sentez vous ? fit-il en lui tendant un verre d'eau qu'elle but.
- Courbaturée… épuisée… je suis désolée de vous avoir inquiété. »
Il nia.
« Ce que vous avez fait été totalement fou Lady Riza mais incroyablement courageux. L'armée d'Asgora a bâti en retraite et si cela n'empêche pas la guerre imminente, ça la retarde. S'ils avaient gagné cette bataille, ils auraient progressé et détruit bien d'autres villes. Nous vous devons beaucoup.
- Non, vous ne me devez rien. Je crois que j'ai une vieille dette à honorer… marmonna Riza, sombre. Ce n'était pas la première bataille que je faisais et… j'ai du sang sur les mains, murmura-t-elle seulement sans pouvoir expliquer l'effroyable sentiment de culpabilité qui s'emparait d'elle lorsqu'elle pensait à cela.
- Nous portons tous notre fardeau, Riza, répondit-il doucement en l'aidant à se rallonger. Reposez-vous. »
Son aura l'apaisa presque instantanément alors qu'il se penchait vers elle et elle perçut ses lèvres sur son front avant de sombrer.
Alors ? Alors ? Vous êtes toujours « à fond » sur le couple Dayron/Riza ?! Ahaha ! J'ai tellement hâte d'avoir vos retours. Faites pas trop de cauchemars surtout XD
Des bisous !
