Titre : Riza, l'enchanteresse

Genre : Aventure, romance

Rating : K+

Résumé : En fouillant une bibliothèque, Riza se retrouve aspirée dans un livre et elle est propulsée dans un autre monde. Sans moyen de revenir, elle se construit une nouvelle vie là-bas mais c'était sans compter sur Roy qui met tout en œuvre pour la retrouver.

Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T

Spoiler : Tous possiblement.

Notes : Hello ! Merci à vous pour vos reviews ! Je vous laisse avec ce chapitre et j'attends vos reviews avec grande hâte ahaha ! Vous comprendrez pourquoi ;) Bonne lecture et bon courage !


Chapitre 7


Lorsque Riza se réveilla un peu plus en forme, elle eut l'impression d'avoir rêvé et se demanda si ces visites n'étaient pas une hallucination de son esprit. Dayron était endormi dans un fauteuil à côté du lit et Nymeria redressa la tête en la voyant.

« Nymeria, merci d'avoir combattu à mes côtés.

- Je n'allais pas te laisser t'amuser toute seule. »

Riza secoua la tête, amusée malgré elle, et Nymeria s'avança vers elle. Elle posa son museau sur le lit et Riza la caressa doucement.

« Et Dayana ?

- Elle est là », fit la louve en montrant le couffin aux pieds de Dayron.

Riza se leva et fit une grimace. Elle avait perdu toutes ses forces. Même soulever Dayana dans ses bras fut difficile. Le bébé ouvrit les yeux et elle les vit se remplir de larmes. Riza sentit les siennes couler sur ses joues et serra Dayana dans ses bras.

« Je suis désolée ma chérie. Je suis désolée… »

À bout de force, elle se laissa glisser au sol, le bébé toujours dans les bras.

« Je ne suis certainement pas la maman que tu voulais ma Dayana, mais je promets que jamais, jamais je ne t'abandonnerais. Je t'aime mon amour. »

Dayana renifla et sembla arrêter de pleurer. Les larmes de Riza étaient intarissables en revanche. Elle ne parvint à se calmer qu'en sentant un bras l'entourer. Dayron l'attira contre lui et la berça doucement.

« Ça va aller, ça va aller. »

Riza finit par se rendormir contre lui. Attendri, il déposa Dayana dans son couffin et porta la jeune femme jusqu'à son lit. Il la borda avec tendresse et sourit alors que Moon venait se coucher contre Riza.

« Voilà qui va l'aider Moon. »

Le renard-écureuil glapit et Dayron se rassit.

Riza prit plusieurs jours encore pour se rétablir. Lady Margareth et Sir Johns passèrent la voir au palais. De même, Mehdi venait souvent en fin d'après-midi pour lui faire la lecture, ou plutôt lui enseigner discrètement quelques sortilèges utiles. Il travaillait de concert avec le médecin royal pour l'aider à se rétablir au mieux. Dayron était celui qui passait le plus de temps avec elle dans la journée. Dayana également puisqu'elle dormait avec elle et dès qu'elle le put, Riza recommença à l'allaiter. Le Capitaine Darius vint aussi lui rendre visite. Son enthousiasme la faisait rire. Decensa passa de longues heures avec elle, rien que pour l'aider à faire sa toilette ou alors pour lui raconter les derniers potins du palais. La jeune femme était douée pour entendre ou surprendre des conversations intimes. C'était à se demander comment elle faisait.

Cependant, lorsque Riza se réveillait parfois le soir après le dîner, elle tombait sur le regard doux de l'empereur.

« Encore là Majesté. Ne venez-vous que lorsque je dors ? plaisanta-t-elle.

- J'aimerais venir en journée mais avec la guerre qui se prépare… je…

- Je sais, répliqua Riza. Je vous taquinais Majesté. Vous n'avez pas à vous justifier. »

Il opina, et posa une main sur l'arête de son nez.

« Vous aussi vous êtes épuisé, devina Riza. Comment vont les préparatifs ? » demanda-t-elle en se redressant.

Sans tabou, l'empereur entreprit de lui raconter ce qu'il se passait.

Les forces d'Asgora se rassemblaient à la frontière et l'empereur avait dû envoyer une partie de son armée là-bas. Dans les faits, les deux nations était de force égale ce qui ne présageait rien de bon.

« Et les autres pays ? Ne pourraient-ils pas en profiter également ?

- C'est ce qui me fait peur Lady Riza. Pour l'instant, il n'y a rien à signaler. Aucun n'a conclu d'alliance avec Asgora donc nous n'avons pas de raison de nous inquiéter outre mesure. »

Riza opina et il lui raconta plus en détails la situation. La guerre semblait imminente et l'empereur espérait la contenir dans un espace restreint. Sa première préoccupation était de protéger son peuple. Il avait un idéal que Riza admirait tout en le sentant étrangement familier. Sans qu'elle ne sache pourquoi cela lui faisait mal. Cet homme aussi était comme cela, un idéaliste, un rêveur. C'était l'homme qu'elle aimait. Malgré le temps, la distance, elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui et par moment, l'empereur le lui rappelait.

Riza recouvra des forces. Elle s'entraîna dès qu'elle le put pour pouvoir participer à la bataille, malgré les craintes de Dayron et de l'empereur. Elle échangea aussi beaucoup avec Adaline qui lui conseilla de ne pas trop en faire.

Riza s'exerça physiquement et un matin, alors que la guerre approchait, Mehdi et l'empereur entrèrent dans sa chambre.

« Tout va bien ? demanda-t-elle devant leur air sombre.

- Nous y avons bien réfléchi, émit Mehdi, et… »

Il ouvrit sa veste et sortit une carte.

« Vous serez certainement plus à même d'utiliser pleinement ces pouvoirs. Elle vous revient », dit-il en lui tendant une carte.

Elle représentait un brouillard blanc et épais. « The Mist » était écrit en bas.

« Le brouillard ? »

Elle prit la carte et Shinri s'invita dans son esprit. Là, elle vit des choses, des pouvoirs incroyables et ouvrit de grands yeux. Ses cheveux redevinrent blonds et ils lui sourirent.

« Mais… je croyais que…

- Vous en ferez un meilleur usage, j'en suis sûr, Riza, répondit l'enchanteur. Vous avez vu le temps qu'il me faut pour invoquer une carte et l'énergie que cela me prend ? Chez vous c'est presque inné. Prenez là. »

Elle acquiesça et les remercia.

« La bataille approche n'est-ce pas ?

- Oui, nous allons sur place pour orchestrer les événements au mieux, informa l'empereur.

- Je vais venir.

- Vous avez encore quelques jours. Je crois savoir que vous attendez une réponse de Lady Adaline, contra l'empereur. Vous nous rejoindrez. »

Riza fronça les sourcils. Oui, c'est vrai qu'elle lui avait parlé de cela. Lady Adaline avait peut-être une piste concernant une autre carte. Sa lettre ne devait pas tarder à arriver.

« Très bien, je vous rejoins dès que j'ai la réponse alors. »

Ils partirent dans la journée et quatre jours plus tard, alors que Riza était en train de discuter avec Dayron, Nymeria releva la tête brusquement et grogna.

« Qu'y-a-t-il Nymeria ? » questionna Riza en donnant le bébé à Dayron.

La louve s'était avancée vers la fenêtre, écoutant.

« La bataille va commencer », marmonna-t-elle seulement.

Dayron comprit au regard que lui lança Riza. Ils avaient convenu qu'il resterait ici pour s'occuper de Dayana. Même si ce choix ne leur plaisait pas. Ils ne pouvaient pas prendre le risque de laisser Dayana seule et qu'aucun d'eux ne reviennent.

« Allez-y », soupira Dayron.

Elle opina et prit Dayana dans ses bras.

« Je reviendrai ma chérie, je te le promets. »

Elle l'embrassa et la déposa dans le couffin avant d'attirer Dayron dans ses bras.

« Merci de prendre soin d'elle. »

Il la serra contre lui et soupira.

« Revenez nous vite.

- Promis. »

Ils se sourirent et Moon bondit ensuite dans ses bras.

« Veille sur eux ma belle. »

Le renard-écureuil glapit et Riza attrapa sa sacoche. Elle s'avança vers la fenêtre et avant que Dayron ne put faire quoi que ce soit, sauta.

Il poussa un cri et se précipita vers la fenêtre. Riza était déjà dans la cour. Nymeria grogna et la rejoignit. Puis, Riza invoqua Black Fire et Dayron eut juste le temps de voir un éclair noir s'évanouir dans les airs. Elle était partie.

Après quelques heures de chevauchée, Riza sentit que la bataille avait commencé. L'empereur et Mehdi étaient en première ligne. Si Mehdi savait se défendre, l'empereur n'était qu'un homme. Black Fire accéléra. Savoir qu'il y avait des gens auxquels elle tenait sur le front était pire que tout.

« Allez Black ! Allez ! » s'écria-t-elle alors que le cheval amplifiait ses foulées.

À quelques jours à cheval de là, la bataille faisait rage. Si Mehdi avait insisté pour que l'empereur reste derrière, il avait refusé et Mehdi se battait férocement à ses côtés. Il couvrait ses arrières de son mieux et il fallait dire que l'enchanteur royal se défendait bien.

Il y eut une trêve la nuit, leur permettant de rassembler les blessés et les morts ainsi que de se reposer. Mehdi réalisa alors qu'il était épuisé. Il avait beaucoup donné pour le protéger et son espoir était que Riza soit en route.

Les combats reprirent à l'aube, plus sanglants encore. Ils savaient bien que toute l'armée d'Asgora n'était pas là, de même que la leur. Chacun gardait des atouts dans sa manche. Cette bataille était un test. Avaient-ils une chance de renverser Azméra ? Pouvaient-ils tout tenter ? L'empereur était là pour leur montrer que non.

Comme prévu, leur force était égale et les hommes s'entretuaient.

L'empereur esquiva un coup de lame et repoussa son assaillant avec force. Il en désarma un autre et Mehdi le protégea d'une nouvelle attaque. Étant l'empereur, il était constamment assailli et ne devait son salut qu'à sa garde rapprochée et à Mehdi autour de lui. Il était difficile à atteindre mais cela n'empêchait pas les soldats d'essayer.

« Ils préparent quelque chose », informa Mehdi qui sentait la magie à l'œuvre.

L'enchanteur de la nation ennemi n'était pas aussi bon que lui mais il était fourbe et apparemment, il tentait quelque chose.

Un cri se fit entendre et il les vit. Des créatures surnaturelles, un mélange entre deux animaux, se précipitaient vers eux. Il y avait là une sorte de loup difforme aux oreilles toutes petites et au pelage d'un violet tirant vers le rouge.

« Chimère », fit Mehdi en lançant aussitôt des incantations protectrices.

Mais les chimères semblèrent passer au travers et l'une bondit sur l'enchanteur. Il la repoussa à la main, surpris au possible.

« Qu'est-ce que… »

Il en vit une sauter sur l'empereur avec horreur et en plein bond, une flèche se figea dans son cœur et la transperça. La chimère s'évanouit alors dans les airs.

« Magie… murmura Mehdi. C'était de la magie. »

Il insuffla de la magie à son épée, regrettant de ne pas avoir l'épée enflammée sur lui, et trancha la tête de la chimère qui l'attaquait. Elles n'étaient pas touchées par les sorts défensifs mais les offensifs oui.

Alors qu'il s'attendait à ce que l'archer qui avait décoché cette flèche et ainsi sauvé l'empereur arrive rapidement, ce ne fut pas le cas. Il tua une autre chimère, suivant du coin de l'œil l'empereur se battre contre une sorte de loup de mauvaise facture. C'était de la magie noire, voilà pourquoi les sorts défensifs n'avaient pas fonctionné. Asgora était descendu bien bas. Il se précipita vers l'empereur en sentant le coup fatal arriver et n'eut pas le temps de réagir qu'un coup d'épée faisait voler la tête de la chimère. Emportée par son élan, Riza planta son épée au sol pour se retenir. Les cheveux noirs attachés en queue de cheval, vêtue de sa tenue de cavalière, elle lança un regard mauvais aux chimères qui s'étaient regroupées en face d'elle.

« Magie noire », grogna-t-elle.

Elle avisa le tigre difforme qui lui faisait face et gronda.

« Vous voulez voir ce qu'est un véritable tigre peut-être ! »

Une vague d'énergie déferla et un immense tigre se matérialisa à la place de Riza. Il était plus imposant que les chimères et dangereux au possible. Les chimères grondèrent peu rassurées et se mirent à plusieurs pour l'attaquer. Mehdi se joignit à elle et à eux deux, ils parvinrent à en venir à bout.

« Eh bien, fit Riza en reprenant forme humaine. On commence la bataille sans moi.

- C'était involontaire. Je vous aurais volontiers attendue, avoua l'enchanteur avec un sourire. Ça fait plaisir de vous voir. »

Riza lui rendit son sourire.

« Je prends en charge la sécurité de l'empereur Mehdi. Vous êtes épuisé.

- Merci », approuva-t-il.

Il savait qu'il serait plus efficace en se concentrant uniquement sur ses sorts.

« Lady Riza, appela l'empereur en arrivant. Vous allez bien ?

- Et vous ? J'espère que vous n'êtes pas trop fatigué. Nous avons une bataille à gagner. »

Il lui sourit alors que les gardes royaux approuvaient, revigorés par son arrivée.

Un grognement se fit entendre et Nymeria passa au-dessus d'eux.

« Je n'arrive pas trop tard, parfait ! » s'écria la louve en engloutissant deux soldats.

Son pelage fut aussitôt teinté de rouge et Riza se mit en garde.

« La louve blanche ! La louve blanche ! » s'écrièrent les soldats d'Asgora, apeurés.

Nymeria en fut ravie et la bataille reprit avec plus de rage encore. Riza restait aux côtés de l'empereur, adoptant surtout des postures défensives. Heureusement, Nymeria veillait à prendre les devants.

Riza resserra sa prise sur son épée, appelant Dark à elle alors qu'une nouvelle chimère se présentait. Elle la leva dans les airs et vit soudainement sa lame s'enflammer alors que la tête de la chimère volait dans les airs. Dark était en feu ? Elle ne prit pas le temps de se poser de question et continua à attaquer.

La situation empirait cependant et aucune issu ne semblait envisageable.

« Je dois recommencer ! s'écria Riza à l'attention de Mehdi. Il faut leur faire peur.

- Veillez à ne pas utiliser toute votre énergie.

- Alors, secondez moi Mehdi. »

Il ne se le fit pas répéter et ils durent attendre qu'une accalmie arrive pour invoquer The Mist. Aussitôt, un épais brouillard se propagea sur le champ de bataille, aveuglant seulement les soldats d'Asgora. Riza se concentra et un grondement se fit entendre. Des cris retentirent et ils virent distinctement, un géant se déplacer dans le brouillard. Sa main envoya voler une dizaine d'hommes et Nymeria l'aida gracieusement.

Une série de cris se fit entendre et lorsqu'enfin, le calme revint, tous étaient dans l'attente. Que s'était-il passé ? Où étaient les soldats d'Asgora ?

Riza leva le brouillard et ils virent les soldats en fuite de l'autre côté de la vallée.

« Que faisons-nous ? questionna-t-elle à l'attention de l'empereur.

- Laissons les repartir pour le moment », déclara-t-il, déclenchant des cris de joie dans ses troupes.

Ils avaient gagné une bataille.

Ce fut loin d'être la dernière cependant. Riza eut malheureusement bien d'autres occasions de combattre aux côtés de l'empereur, Mehdi et Darius. En effet, les soldats d'Asgora revinrent deux jours plus tard et encore une fois, ils les repoussèrent. Les batailles s'enchainèrent ainsi pendant plus de deux semaines avant qu'Asgora ne rapatrie ses troupes, enfin ce qu'il en restait.

« Ce n'est que reculer pour mieux sauter, décréta Mehdi. Ils vont chercher une arme ou un moyen de prendre l'avantage sur nous. Cela leur prendra peut-être des mois ou des années mais ils reviendront. »

L'empereur opina. Oui c'était à craindre. En attendant, ils avaient des morts à enterrer, des blessés à soigner mais tout de même, une victoire à célébrer.

Ils ne revinrent à Boréalis que le mois suivant. Si Riza rentra avec l'empereur, chevauchant Nymeria à leur rythme, elle fut la plus impatiente de revenir et sitôt dans le cour du palais, mit pied à terre pour courir à la rencontre de Dayron et surtout de Dayana. Le jeune homme posa le bébé au sol et elle courut aussi vite qu'elle le put à la rencontre de Riza en riant.

« Dayana ! s'écria Riza en la récupérant.

- Mama ! fit le bébé alors qu'elle la serrait contre son cœur.

- Oh mon amour ! Tu m'as tellement manqué. »

Puis elle rejoignit Dayron et ils se serrèrent dans leur bras.

« Lady Riza, c'est bon de vous revoir.

- Oui, c'est bon d'être de retour. »

Il y eut de nouvelles célébrations durant plusieurs jours et Riza attendit que les choses se calment pour visiter Mehdi dans son bureau.

« Mehdi ? » appela-t-elle en entrant.

Ils avaient laissé tomber les Lady et les Sir sur le champ de bataille.

« Riza ? Un problème ? s'enquit-il en levant la tête de son livre.

- Non, plutôt une remarque. »

Elle déposa une carte sur son bureau et il grimaça. « Dark ».

« Une drôle de cachette pour l'épée enflammée, non ?

- Avouez que c'était bien trouvé ? rétorqua l'enchanteur.

- Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à la localiser malgré l'emploi des cartes alors même que je venais de lancer un sort de protection autour de moi », souffla Riza, faisant rire Mehdi.

Elle reprit son air sérieux cependant.

« Pourquoi me l'avoir confiée, avant même que nous n'entrions en contact d'ailleurs ?

- Parce que je vous fais confiance. Je vous observe depuis un moment Riza et quand vous avez trouvé le livre, je savais que cette carte serait entre de bonnes humains. Et si ce voleur veut en effet vous prendre l'épée enflammée, vous êtes la plus à même de la protéger non ? »

Riza leva les yeux au ciel. Il l'avait totalement berné mais elle ne lui en voulait pas. Elle comprit mieux ce qu'avait voulu dire Ariel soudainement. Oui, les cartes n'entraient pas en sa possession par hasard, assurément.

Ils discutèrent encore un moment, Riza s'assurant qu'il ne lui cachait pas d'autres choses, avant qu'elle ne prenne congé. Elle devait répondre à Adaline. La lettre de l'enchanteresse était arrivée juste après son départ, suivie de beaucoup d'autres. Riza s'empressa de la rassurer et elle la remercia pour ses informations. Apparemment, une carte était dissimulée dans la forêt des illusions au nord de Boréalis. Riza en informa Dayron. Il était temps de reprendre la route. L'empereur avait apaisé pour un temps la situation mais ils devaient se préparer au pire. Elle vint le rejoindre un soir dans son bureau.

« J'ai appris que vous partiez Lady Riza. Vous savez que vous pouvez rester aussi longtemps qu'il vous plait au palais ? »

Elle opina gravement et s'avança vers lui.

« Je le sais Majesté. »

Il se leva, l'air douloureux.

« Riza… je… »

Elle ouvrit de grands yeux devant son regard onyx. C'était fou ce qu'il ressemblait à… lui.

En quelques pas, il se retrouva devant elle et elle fut dans ses bras avant de comprendre. Sa présence rassurante l'apaisa. Il avait un don pour ça.

« Que puis-je faire pour vous retenir ? Je ne vous ai pas remercié de m'avoir sauvé sur le champ de bataille. »

Elle nia.

« Je dois y aller, vous le savez, n'est-ce pas ? »

Il opina et inspira profondément, plongeant son regard dans le sien.

« Dans deux mois, c'est mon anniversaire. Mes trente ans, j'espère que vous pourrez y assister.

- Promis », répondit-elle avec un sourire.

Il acquiesça et la libéra.

Deux jours plus tard, ils se trouvaient dans la cour du palais, près pour le départ quand un cri attira leur attention.

« Attendez-moi ! s'écria Decensa en arrivant en courant, un sac à la main.

- Lady Decensa ? » s'étonna Dayron.

Lors de leur absence, il avait eu l'occasion de discuter avec Decensa et c'était elle notamment qui l'informait au sujet des différentes batailles.

Riza fronça les sourcils en la voyant arriver et Mehdi tendit la bride d'un cheval gris à la jeune femme.

« Elle a tout particulièrement insisté pour continuer à vous servir même en dehors du palais Riza, déclara-t-il. Je n'ai pas pu faire grand chose pour la raisonner et l'empereur ayant donné son accord… »

Il haussa les épaules alors que Decensa souriait de toutes ses dents. Loin d'être en colère, Riza éclata de rire et sauta sur le dos de Nymeria.

« Elle sait à quoi s'attendre, allons-y alors !

- Quoi ?! s'étonna Dayron. Vous la laissez nous accompagner comme cela ! Mais c'est dangereux ! »

Riza balaya ses inquiétudes d'un haussement d'épaules et croisa le regard amusé de l'empereur. Decensa mit son cheval au trot pour venir à sa hauteur.

« Je sais me défendre, argua la jeune femme.

- J'en doute, répliqua Dayron.

- Vous la défendrez alors Dayron », clôt Riza avant que Nymeria ne bondisse en avant.

Leur voyage reprit ainsi avec un nouveau membre. Si Dayron bouda un moment, il fut bien content d'avoir une aide pour la préparation des repas et cela lui permit également de se sentir moins inutile. Presque inconsciemment, il devint en effet le protecteur de Decensa, veillant à sa sécurité à défaut de pouvoir le faire pour Riza.

En revanche, Riza regretta presque d'avoir emmené Decensa par moment. Elle était tellement têtue et Dayron également si bien que certaines de leur discussion tournaient au vinaigre. La situation lui échappait alors complètement et Dayron et Decensa pouvaient passer des jours sans se parler. Ils avaient oublié le sujet de leur dispute bien souvent et se réconciliaient un matin sans y prendre garde. Riza, Nymeria et Moon finirent par s'y habituer.

Malgré cela, ils parvinrent à la forêt des illusions deux semaines plus tard et si Decensa était impatiente d'y être, elle le regretta rapidement. L'endroit était impraticable à cheval et ils durent laisser les deux équidés à l'orée de la forêt et continuer à pied. Heureusement, Nymeria accepta de porter Decensa, Moon porta Dayron alors que Riza marchait en tête.

Les journées s'étirèrent en longueur et ils eurent rapidement l'impression de marcher en rond.

« Ce n'est pas une impression, fit Riza lorsqu'ils lui en firent part. Nous tournons effectivement en rond. Je cherche la faille dans cette illusion », leur apprit-elle alors.

Ils ouvrirent de grands yeux et soupirèrent de concert. Tout ça pour rien !

« Arrêtons de marcher alors ? proposa Decensa.

- Non, il faut que je trouve le lieu de rupture. Cette illusion est immense et… »

Elle s'interrompit brusquement et se retourna. Dark aussitôt en main, elle trancha une sorte de voile et sourit, victorieuse alors qu'un cri venu de nulle part retentit.

« Merci Decensa d'avoir détourné son attention. »

La forêt sembla moins étouffante soudainement et plus animée. Nymeria gronda.

« Par là ! »

Elle bondit en avant, aussitôt suivie de Riza. Ils arrivèrent au bord d'une rivière. Une jeune fille tenant un miroir les reflétant se tenait là. Ses longs cheveux gris tombaient jusqu'à ses pieds et sa robe courte volait doucement sous l'emprise d'un vent pourtant inexistant.

« Je suis Riza. Comment t'appelles-tu ? »

La carte leva un regard blanc vide de pupilles sur elle.

« Je suis Anya, l'illusion. Tu as brisé mon illusion. Personne n'avait jamais brisé mon illusion. Comment as-tu fait ?

- J'ai repéré ta présence. »

La petite fille écarquilla les yeux.

« Personne ne repère jamais ma présence. »

Riza lui sourit et s'avança vers elle.

« Anya, tu veux bien voyager avec nous ? Tu nous seras très utile. »

La petite fille observa sa main tendue vers elle et un sourire enfantin se dessina sur son visage. Elle lâcha son miroir et sauta au cou de Riza. Aussitôt, elle disparut dans les airs et Riza récupéra la carte dans ses mains.

« Merci Anya », murmura-t-elle, serrant la carte contre elle.

Lorsqu'ils ressortirent enfin de la forêt, Decensa continuait de s'extasier sur leur rencontre avec Anya. C'est en arrivant dans le village le plus proche qu'ils apprirent qu'ils étaient restés deux semaines dans la forêt, prisonniers d'une illusion.

« Nous devons partir tout de suite vers Boréalis. L'anniversaire de l'empereur est dans trois semaines », informa Riza.

En soi, ils étaient juste dans les temps. Enfin, cela c'était avant qu'ils ne croisent sa route. Mehdi l'avait prédit, Riza y avait crut mais elle ne s'y attendait pas à ce moment-là.

Un matin, alors qu'ils traversaient une immense plaine, Riza immobilisa le groupe d'un geste de la main. Un homme les attendait à quelques centaines de mètres, un sourire espiègle sur le visage.

« Qui est-ce ? demanda Dayron.

- Le voleur d'armure, comprit aussitôt Riza en mettant pied à terre. Je vous rattraperai.

- Nous ne vous laisserons pas seule face à lui, répliqua Dayron.

- Son but n'est pas de me tuer. Il veut juste Dark, contra Riza. Mais dépêchez-vous ! »

Ils répliquèrent encore quelque peu mais Riza les fit taire.

« Veille sur eux Nymeria, j'arrive », promit-elle.

Pendant ce temps, l'homme marchait vers eux. Il la dépassait largement et avait la même carrure que le Capitaine Darius, autrement dit, il était plutôt musclé. Ses cheveux blonds et bouclés encadrés un visage très masculin et agréable à regarder. Sa mâchoire était carrée et son sourire victorieux. Bien sûr, il portait l'armure invincible.

« As-tu fini ces discussions, enchanteresse ? Je suis là pour te défier. Si je gagne, tu me donneras l'épée enflammée », fit-il en levant une lame immense devant lui.

Riza sourit, puis écarquilla les yeux. Il avait disparu. Elle para un coup venu de nulle part et Nymeria mit le reste du groupe en marche. Riza n'eut pas le temps de les voir s'éloigner. Trop occupée à contrer les attaques aussi rapides que puissantes de son ennemi.

« Comment t'appelles-tu ? demanda-t-elle en cernant peu à peu son mode de combat.

- Marco, je suis un guerrier ancien d'Azméra. »

Riza comprit alors pourquoi il parvenait à utiliser l'armure. Les guerriers anciens étaient redoutables et maîtrisaient la magie élémentaire. Marco maniait l'élément de la terre. Elle savait cependant que c'était toute la magie qu'il pouvait faire. Il ne pouvait pas faire d'incantations ni de sortilèges au combat, juste maîtriser la terre. Et c'était redoutable. Un tremblement de terre plus tard, elle eut du mal à retrouver son équilibre. Elle comprenait comment Raja avait pu perdre face à lui.

Leur combat dura un long moment, Riza observait sa technique. Elle l'esquivait habilement, à peine plus rapide que lui. Elle se fatigua cependant et décida qu'elle devait mettre fin au combat. Elle devait trouver une stratégie mais ses attaques monopolisaient son attention. Il lui fallait du répit.

Soudain, elle pensa à Anya et invoqua la carte. La fillette fut ravie de l'aider et plongea aussitôt Marco dans une illusion. Riza sentit son énergie magique décliner vitesse grand V. Elle devait trouver un moyen de le battre rapidement avant de s'évanouir.

Réfléchissant, elle réalisa que Dark, auparavant cachée au même endroit que l'armure invincible, était forcément liée à celle-ci.

« Dark ! » cria-t-elle alors que l'épée apparaissaient dans sa main.

Elle s'enflamma et Riza transperça l'illusion, fonçant droit vers Marco. L'épée s'abattît sur l'armure invincible et une lumière vive sortit du point de contact. Riza et Marco furent propulsés sur plusieurs mètres et prirent quelques minutes à se remettre.

Dark avait disparu et Marco ne portait plus son armure invincible.

« Qu'est-ce que… ?! s'étonna-t-il.

- Ils ne se battront plus, informa Riza. Ils se sont reconnus », sourit-elle.

Marco tenta d'invoquer l'armure mais elle refusa d'apparaître. Il se tourna alors vers Riza et gronda, menaçant.

« Tu ne perds rien pour attendre, enchanteresse ! Je reviendrai ! »

Et il disparut brusquement. Riza prit quelques minutes pour souffler avant d'invoquer Black Fire. Elle savait qu'il retenterait sa chance et qu'elle ne faisait que repousser l'inéluctable, cependant, elle avait un anniversaire à célébrer et elle avait promis d'être présente.

Rattraper les autres fut l'affaire de quelques minutes de chevauchée. Ils furent soulagés de la voir et le petit groupe se remit en route. Malgré tout, ils avaient perdu de précieuses minutes. Riza calcula qu'elle arriverait juste à temps pour le début de la fête. Il s'agissait donc de ne pas perdre plus de temps.

Son souhait ne fut pas exaucé cependant. En arrivant aux abords d'un petit village, Nymeria se mit à gronder.

« Que se passe-t-il Nymeria ? » demanda Riza qui la chevauchait.

Elle eut sa réponse cependant suite à une explosion plus bas au village. Riza confia Dayana à Decensa et Nymeria bondit vers le village. Un groupe de bandits les attaquait et ils furent fort surpris de tomber sur une résistance aussi farouche. Riza était assez pressée et ne fit pas vraiment dans la dentelle. Autrement dit, elle ne retint pas Nymeria et utilisa la magie pour les mettre plus rapidement en fuite.

« Merci, merci, remercia un vieil homme à la fin du combat. Je ne sais pas ce que nous serions devenus sans vous.

- Ce n'est rien. Rassemblez les blessés que je puisse les soigner. »

Aussitôt, les villageois s'exécutèrent et Riza les soigna, secondée comme d'habitude par Dayron. Pétrifiée, Decensa les observait, berçant doucement Dayana. C'est vrai que leur voyage était aussi ponctué de combat mais en voir un en vrai, aussi court soit-il, elle qui n'était jamais sortie du palais, cela l'avait perturbée.

« Decensa ? appela Riza à un moment.

- Peux-tu aller me chercher de l'eau ? »

Dayron voulut intervenir mais Riza lui fit signe discrètement. Il comprit et fit mine d'être occupé ailleurs. Decensa obtempéra alors et ramena l'eau demandée, calant Dayana sur sa hanche.

« Merci, fit Riza.

- Que puis-je faire d'autres ?

- Je pense que cette petite fille a besoin d'être rassurée, souligna la jeune femme en lui montrant une fillette assise dans un coin. Ses parents sont blessés. Tu peux faire ça Decensa ?

- Oui », assura-t-elle.

Riza l'observa et sourit à son tour. Puis, elle rappela Dayron auprès d'elle, c'est qu'elle avait toujours besoin de son aide.

Le chef du village leur proposa bien de passer la nuit au village et Riza hésitait quand Dayron et Decensa refusèrent en cœur, arguant qu'ils étaient pressés. Ils repartirent alors que le soleil amorcé sa descente.

« Merci », fit Riza, comprenant qu'ils avaient fait cela pour elle.

Ils lui rendirent son sourire et leur voyage reprit.

Si durant les jours suivants Riza eut l'étrange impression d'être observée, cela lui passa peu à peu. Elle envoya une lettre à l'empereur pour l'informer de leur avancée et donc qu'ils auraient un peu de retard, expliquant la rencontre avec Marco et l'attaque du village. Il lui répondit qu'elle ne devait s'inquiéter de rien et qu'elle faisait au mieux. Riza soupira en lisant sa lettre. Elle savait qu'il était déçu. Ce n'était pas la première qu'ils échangeaient durant le voyage et l'empereur lui avait fait part des avancées de la fête, s'était enquis de leur avancée et de leur santé.

Malgré tous leurs efforts pour arriver à l'heure, ils ne franchirent les portes de Boréalis que tard dans la soirée. Il était près de vingt-trois heures trente.

« Vous pouvez encore lui souhaiter un bon anniversaire, fit remarquer Decensa face à l'heure.

- Oui, nous ne risquons plus rien dans les murs de la cité », rassura Dayron.

Plusieurs fois, ils l'avaient incitée à partir devant, seule elle allait beaucoup plus vite mais inquiète pour leur sécurité, elle avait refusé.

Encore une fois, elle tergiversa mais ils insistèrent cette fois et elle finit par accepter. Elle invoqua Black Fire pour que Nymeria reste avec eux et fonça.

La fête se terminait lorsqu'elle franchit les murs du palais. Tout ce qui lui importait était de lui souhaiter un bon anniversaire. Avant de rentrer dans le palais, elle grimaça en constatant qu'elle portait ses vêtements sales de voyage mais elle n'avait pas le temps de se changer. Elle invoqua Shinri, se disant que le kimono serait la tenue la plus adéquate entre la robe légère et les tenues de combat que proposaient les autres cartes. Ses cheveux devinrent blancs et elle fit en sorte que ses pupilles restent les siennes. Elle se dirigea vers la grande salle mais si les groupes continuaient de discuter, l'empereur était nulle part. Elle savait qu'à cette heure-là, il avait dû se retirer. Elle sentit la présence de Mehdi et la suivit, se disant qu'il ne serait peut-être pas loin. L'enchanteur était dans un salon retiré avec le gouverneur Jude et le Capitaine Adam.

« Bonsoir, l'empereur n'est pas là ?

- Riza ! s'étonna Mehdi. Non mais je crois qu'il était en chemin pour ses appartements privés. Vous pouvez encore le rattraper.

- Merci Mehdi ! » s'exclama-t-elle déjà en route.

Elle se dirigea vers ses appartements et soupira en voyant l'heure. Minuit moins cinq. Dans cinq minutes, ce serait trop tard. Pourquoi se mettait-elle la pression à ce point ? Elle ne savait pas mais elle lui avait promis d'être là et elle comptait au moins lui souhaiter un bon anniversaire.

Soudain, au détour d'un couloir, elle le vit. Dans sa grande robe impériale, il observait la lune par une fenêtre ouverte.

« Majesté ! s'exclama Riza, soulagée de l'avoir rattrapé. Je suis désolée de mon retard », fit-elle en s'arrêtant à ses côtés.

Il ne parut pas l'entendre cependant et lui dédia un sourire lumineux.

« Lady Riza, vous allez bien ? Je croyais ne pas vous voir ce soir », souffla-t-il en s'avançant vers elle.

Riza n'eut pas le temps de répondre. Sans trop comprendre comment ni pourquoi, elle se retrouva dans ses bras. Elle sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine et ferma les yeux.

« Bon anniversaire », murmura-t-elle alors en le serrant à son tour.

L'empereur s'éloigna quelque peu et elle se souvint qu'elle avait un cadeau tout de même. Un paquet rectangulaire apparut dans sa main et elle le lui donna.

« Je sais que vous pouvez avoir tout ce que vous désirez, mais je tenais tout de même à vous l'offrir », dit-elle en lui tendant le paquet.

Il le prit, souriant.

« Je ne peux pas avoir tout ce que je désire », rectifia-t-il en l'ouvrant.

C'était un livre d'histoires oubliées d'Azméra. À vrai dire, c'était Dayron qui avait pensé que cela pouvait l'intéresser et cela avait bien arrangé Riza qui avait eu du mal à trouver une idée.

L'empereur la remercia mais elle lisait dans ses yeux qu'il pensait à autre chose.

« Qu'y-a-t-il ? demanda-t-elle.

- J'ai quelque chose à vous demander. »

Il prit sa main dans la sienne et elle n'eut d'autres choix que de le suivre. Elle se retrouva dans son salon privé et il s'éloigna quelques instants pour revenir avec une petite boite dans les mains.

« Lady Riza… je ne sais pas si je fais bien, si ce n'est pas trop précipité mais j'aimerais que vous y réfléchissiez sérieusement.

- Que voulez-vous me… Oh ! » s'exclama-t-elle en comprenant lorsqu'il ouvrit la boite.

Une bague étincelait à l'intérieur. Elle sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine. Était-il en train de lui faire une demande en mariage ?

« Non, non, je ne peux pas l'accepter. »

Elle plongea son regard dans le sien et se mordit les lèvres.

« Majesté…

- Luan, corrigea-t-il. Je sais que c'est soudain. Je ne vous demande pas de réponse tout de suite. Devenir impératrice n'est pas chose aisée mais Riza, sauf si vous êtes absolument sûre de ne jamais pouvoir m'aimer, je vous en conjure d'y réfléchir.

- Non, ce n'est pas ça, c'est… »

Elle baissa les yeux.

« Majesté, je…

- Luan, reprit-il patiemment avec un sourire.

- Luan, répéta-t-elle, lui rendant son sourire malgré elle. Je… je ne viens pas de ce monde et de là d'où je viens… les choses sont différentes. Je ne suis pas sûre d'être une bonne épouse pour vous.

- Si c'est tout ce qui vous inquiète, ne vous en souciez pas. Je vous fais cette demande parce que je suis tombé amoureux de vous, Riza. Je vous aime et je veux vous épouser. »

Son cœur manqua un battement et elle se sentit à la fois heureuse et à la fois malheureuse. Une partie d'elle-même n'était pas là.

« Luan, fit-elle en serrant ses mains dans les siennes. Si j'avais grandi ici, je vous aurais dit oui sans hésiter. Vous êtes quelqu'un de bien, quelqu'un dont je pourrais tomber amoureuse, je le sais. Mais je n'ai pas grandi ici… je ne me souviens pas de beaucoup de choses de ma vie passée mais il y a une chose, quelqu'un… un homme que j'aime plus que tout. Parfois quand je vous vois… certains de vos traits me font penser à lui, murmura-t-elle, caressant sa joue.

- Riza, vous pourriez ne jamais y retourner, dit-il avec douceur, ne voulant pas la blesser.

- Je sais, souffla-t-elle en baissant la tête, mais je ne peux pas vous demander de m'attendre et je ne peux pas vous dire oui avec ce que je ressens actuellement. Qui sait si le temps atténuera ces sentiments et fera grandir ceux que j'ai pour vous ? »

L'empereur ne sembla pas autrement déçu pour son refus et l'attira contre lui.

« Riza, prenez votre temps. Je vous l'ai dit. Je ne veux pas de réponse tout de suite, mais maintenant, vous savez ce que je ressens et je sais aussi que tout n'est pas perdu. »

Elle pouffa contre lui. C'était un éternel optimiste.

« Et si je ne l'oubliais jamais ?

- Je ferai de mon mieux pour vous conquérir », rétorqua-t-il avec un grand sourire.

Soudain, Riza réalisa une chose. Elle se recula quelque peu.

« Et Dayana ? Je ne peux pas l'abandonner, elle est…

- Je sais, coupa-t-il doucement, posant un doigt sur sa bouche. Je la reconnaîtrai comme ma fille, ne vous inquiétez pas pour cela. »

Riza se sentit émue par son geste et opina avant de reposer la tête contre son torse. Si seulement, elle pouvait oublier ses autres sentiments et seulement penser à Luan. Il caressa son dos doucement et elle sentit une main tendre relever son menton. Elle se laissa faire et réalisa un peu tard qu'il l'embrassait. Ses lèvres se mouvaient doucement contre les siennes. C'était doux de s'abandonner à ses bras. Peut-être pouvait-elle être heureuse avec Luan ?

Elle eut un frisson et se recula en sentant que Nymeria l'appelait.

« Nymeria m'appelle », souffla-t-elle.

Il opina et la libéra.

« Allez-y alors. »

Elle opina, observant son regard tendre sur elle, et finit par s'éloigner.

« Bonne nuit Luan.

- Bonne nuit Riza », répondit-il alors qu'elle sortait.

Elle referma la porte derrière elle et sentit ses joues la brûler. Mais c'était quoi ça ?! Elle rêvait où l'empereur venait de la demander en mariage ? Une partie d'elle-même était extatique alors que l'autre pensait à cet homme… ce rêve, ce mirage qui ne s'effaçait pas de son cœur.

Elle se souvint que Nymeria l'appelait et se dirigea vers la louve. Ils étaient tous dans leur appartement et Dayron l'accueillit avec un sourire.

« Alors ? Vous l'avez retrouvé ? »

Riza opina seulement, encore un peu perdue, et se dirigea vers un fauteuil. Elle avait besoin de s'asseoir.

« Tout va bien ? questionna-t-il en la rejoignant aussitôt.

- Oui… heu… je crois. »

Elle plongea son regard dans le sien et il fronça les sourcils.

« Que s'est-il passé ?

- Il… il m'a demandée en mariage, débita-t-elle, s'attirant un cri de Decensa qui fut près d'eux dans la seconde.

- L'empereur ?! »

Riza opina, les jours rougies.

« Mais qu'avez-vous répondu ? reprit Decensa, excitée.

- Il n'attendait pas de réponse immédiate. Je lui ai dit que j'y réfléchissais.

- Réfléchir mais pourquoi ? À quoi ? On sait tous qu'il vous plait, fit la jeune femme.

- Oui, beaucoup, avoua Riza, mais là d'où je viens, il y a quelqu'un d'autre… un autre homme que j'aime. Je lui ai dit mais Luan est prêt à attendre.

- Luan ? s'amusa Dayron. Je pense que vous seriez heureuse avec lui mais vous avez raison Riza. Prenez le temps de panser vos blessures avant de vous ouvrir à un autre homme », déclara-t-il sagement.

Ses mots la rassurèrent et elle serra Dayron dans ses bras.

« Merci Dayron. »

Puis, elle réalisa.

« Mais, et Mehdi ? C'est l'enchanteur royal alors si l'empereur épouse une enchanteresse c'est…

- Si l'empereur vous a demandé en mariage, Sir Mehdi est au courant, assura Decensa

- Et pour Dayana ? questionna Dayron.

- Il m'a dit qu'il la reconnaîtrait mais… vous Dayron peut-être que cela vous dérange, après tout, nous l'avons recueilli ensem…

- Non, la coupa-t-il. Il lui donnera une meilleure vie. Il lui donnera bien plus que je ne pourrais jamais lui donner, fit-il, sincèrement. S'il la reconnait, c'est parfait, sourit-il. Et cette petite aura enfin ce qu'elle mérite : une famille.

- Oh Riza ! Je suis tellement heureuse pour vous ! » s'écria Decensa.

Riza pouffa devant son enthousiasme.

« Je n'ai pas encore dit oui et en attendant, il faudra être discrets. »

Ils promirent tous les deux.

Affamés, ils finirent par descendre au cuisine. Heureusement, Ophélie avait plein de restes pour eux et ils mangèrent dans les cuisines avec la cheffe cuisinière comme compagnie. C'était une jeune femme aux courbes pleines et au sourire chaleureux. Elle était aussi très curieuse. Autant dire qu'ils durent raconter quelques bouts de leurs aventures, les plus trépidants. Heureusement, Decensa était très bonne à cela et s'en chargea avec plaisir.

Cette nuit-là, Riza eut un mal fou à s'endormir. Les paroles de l'empereur tournaient dans sa tête. Le lendemain, il fut semblable à d'habitude cependant et cela la rassura. Ils se retrouvèrent dans le bureau de Mehdi. Riza avait une certaine rencontre à leur raconter.

« Marco ? répéta Mehdi.

- Un guerrier ancien ? s'étonna l'empereur. Je croyais qu'ils avaient tous disparu.

- Pas tous apparemment et il est plutôt fort. Je ne sais pas ce que notre combat aurait donné si Dark n'avait pas réagi à la présence de l'armure invincible. C'était un coup de chance mais la prochaine fois… qui sait ce qui se passera.

- Vous vous sous-estimez », s'amusa Mehdi.

Riza nia.

« Non, il me reste encore beaucoup à apprendre.

- Lady Adaline ne vous a pas encore révélé tous ses secrets, émit Mehdi.

- C'est vrai. J'ai une formation d'enchanteresse à terminer. »

Être plus forte lui permettrait de protéger les personnes qu'elle aimait. Protéger Dayana, Dayron, Decensa, Luan. Elle était forte mais plusieurs fois au cours des derniers mois, elle avait risqué gros.

« Vous avez raison, Mehdi, approuva-t-elle. Je vais envoyer une lettre à Adaline pour l'informer de mon retour. »

Puis elle releva la tête vers l'empereur, réalisant qu'il venait de lui faire une demande en mariage la veille et qu'elle lui parlait de partir.

« Vous faites ce que vous devez faire Riza », rassura-t-il avec un sourire.

Elle pouffa et secoua la tête, amusée malgré elle.

« Des fois, fit-elle en se levant, j'ai l'impression d'être une enfant face à vous deux. »

Cela eut le mérite de les faire rire et elle quitta le bureau, un sourire aux lèvres.

Adaline fut ravie d'apprendre son retour et bien sûr, Dayron et Decensa tinrent à l'accompagner. Leur départ fut prévu la semaine suivante.

L'empereur profita de ces quelques jours et s'arrangea pour passer un peu de temps avec Riza. Il l'emmena se balader dans les jardins et lui fit visiter les écuries. Riza retrouva là Milo, Lys, la monture de Decensa, mais aussi Snow, le magnifique cheval de l'empereur. D'un blanc étincelant, l'animal était calme et respirait la puissance.

« Bonjour Snow, salua Riza en caressant ses naseaux. Nous nous sommes déjà croisés n'est-ce pas. »

Elle l'avait vu lors de leurs combats contre Asgora.

« J'ai autre chose à vous montrer Riza, mais demain si vous le voulez bien. »

Elle sourit, amusée par ses surprises.

« Oui, et Mehdi va m'en vouloir de vous retenir aussi longtemps. Vous avez un conseil dans peu de temps non ? »

L'empereur avisa l'heure et soupira, la faisant rire.

« Je vous retrouve ce soir pour le dîner ? »

Il opina, retrouvant son sourire.

Le lendemain, comme convenu, il l'emmena au fin fond du palais, la faisant passer par un nombre d'escaliers impressionnants dont certains secrets et ils finirent par arriver devant une petite porte.

« Cet endroit là est secret et à part le jardinier qui l'entretient, Mehdi, Jude et moi, personne ne le connait. »

Elle comprit pourquoi en entrant. Ils étaient sur les toits du palais et une belle fontaine se trouvait au milieu, tout autour poussait un jardin luxuriant.

« Ouah ! Cet endroit est incroyable ! »

Elle observait les lieux, émerveillée, tandis qu'il la contemplait. Il finit par s'asseoir sur le banc alors qu'elle faisait le tour de chaque plante. Il ne la quittait pas des yeux.

Elle vint s'asseoir près de lui ensuite et lui sourit.

« J'adore ce jardin. Merci de me l'avoir montré.

- Je vous en prie. J'avais envie de le partager avec vous.

- Luan », reprit-elle alors plus sérieuse.

Elle partait demain et elle avait besoin que les choses soient claires.

« Peut-être… peut-être que je n'accepterai jamais votre offre. Je ne veux pas que vous vous fassiez de faux espoirs.

- Vous êtes trop bonne. Je le sais bien Riza. Je vous attendrai et je garderai espoir tout de même. »

Elle pouffa. Cela lui ressemblait bien cet optimisme.

« Le soleil se couche. Iris va nous chercher pour le dîner », fit remarquer Riza.

Elle plongea son regard dans le sien et lui sourit doucement. Cette fois-ci, elle le vit venir et le laissa faire. Il l'embrassa chastement puis posa son front sur le sien.

« Vous reviendrez.

- Oui, assura-t-elle.

- Quand ?

- Je ne sais pas… vous m'écrirez ?

- Oui », assura-t-il.

Ils se sourirent et se levèrent.

« Vous avez raison, Iris va s'inquiéter de ne pas nous voir. À tous les coups, elle va envoyer Mehdi nous chercher. »

Cela fit rire Riza et ils atteignaient à peine la porte que celle-ci s'ouvrait sur Mehdi.

« Je me doutais bien que je vous trouverai ici tous les deux. Iris m'envoie vous chercher. »

Riza et Luan s'entreregardèrent avant d'éclater de rire sous l'air bougon de Mehdi.

« Qu'est-ce qui est si drôle ? » s'impatienta l'enchanteur.

Ils nièrent et descendirent derrière lui.

Leur au-revoir furent plus dur que la dernière fois. Luan lui tendit un paquet avant qu'elle ne parte.

« Un cadeau ? »

Il opina.

« Ce n'est pas mon anniversaire.

- Vous n'avez aucune idée de quand est votre anniversaire n'est-ce pas ? » répliqua-t-il, la faisant grimacer.

C'était vrai. Elle n'en avait aucune idée.

« Disons que c'est aujourd'hui alors, sourit-il. Ne l'ouvrez pas tout de suite. »

Elle fronça les sourcils mais opina et rangea le paquet dans son sac. Cela ressemblait à un livre à première vue.

Elle serra une dernière fois la main de Luan dans la sienne avant de grimper sur Nymeria. Pour la discrétion, ils repasseraient. Heureusement qu'il n'y avait qu'eux dans la cour de si bonne heure.

« Ah ces humains, grogna Nymeria, moqueuse.

- Nymeria ! protesta Riza, et elle entendit Mehdi pouffer.

- Passez le bonjour à Lady Adaline de ma part Riza ! s'écria l'enchanteur.

- Je n'y manquerai pas Mehdi. À plus tard ! »

Et ils disparurent derrière les portes du palais.


Hum… voilà, voilà… Maintenant je peux vous dire que je n'avais rien prévu du tout entre Dayron et Riza donc vous m'avez toutes bien fait rire avec vos insinuations ahahah ! Mais ne vous inquiétez pas, vous avez quelqu'un d'autre à détester maintenant XD

Allez des bisous !