Titre : Riza, l'enchanteresse

Genre : Aventure, romance

Rating : K+

Résumé : En fouillant une bibliothèque, Riza se retrouve aspirée dans un livre et elle est propulsée dans un autre monde. Sans moyen de revenir, elle se construit une nouvelle vie là-bas mais c'était sans compter sur Roy qui met tout en œuvre pour la retrouver.

Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T

Spoiler : Tous possiblement.

Notes : Hello ! Et voici le chapitre de la semaine. Des bisous !


Chapitre 10


Leur journée fut longue. Riza ayant discuté avec Mehdi et Luan, elle était à présent inquiète pour la forêt d'Arya. Après tout, les soldats pouvaient revenir et même si Adaline la protégeait, elle restait inquiète. Cependant, elle sentait qu'il y avait autre chose, une ombre menaçante. Cet enchanteur faiseur de chimères… D'ailleurs plus elle y pensait et plus elle soupçonnait Molo d'être une de ses expériences ratées… Il devait chercher un moyen de les battre.

Même si elle avait progressé, elle doutait de ses forces. Le soir venu, elle en parla à Marco. Il en connaissait beaucoup sur la magie et les items magiques à Azméra. Peut-être aurait-il une idée pour les aider ?

« Eh bien, fit Marco alors que tous l'écoutaient. Il y a bien une légende… c'est une carte du jeu, une des plus puissantes. Le maître des quatre éléments : le dragon. Seulement je ne sais pas où la trouver. Je ne sais même pas si elle existe réellement…

- Dayron ? Qu'en penses-tu ? »

Elle savait qu'il s'y connaissait en traditions et croyances.

« Non, je ne sais pas mais quelque chose me dit que Lady Rose pourrait nous aider.

- Je le pense aussi, approuva Marco.

- Très bien, fit Riza.

- Vous repartez déjà ? » s'étonna Luan.

Riza lui lança un regard désolé. Elle devait lui parler avant son départ.

Ce moment vint plus tôt qu'elle ne le pensait. Le soir même, Luan la raccompagna à la porte de sa chambre. Elle coucha les enfants et le rejoignit.

« Riza, fit-il en prenant sa main. J'ai l'impression que vous êtes déjà partie… et vous êtes légèrement différente depuis votre arrivée ici. »

Elle lui sourit faiblement et le mena plus loin. Ils faisaient bon et ils descendirent dans les jardins.

« J'imagine que vous avez une réponse à me donner. »

Elle opina, s'asseyant sur un banc.

« Oui, ce n'est pas celle que j'aurais voulu vous donner.

- Et certainement pas celle que j'aurais voulu entendre », répondit-il en s'asseyant à ses côtés, devinant ce qu'elle allait lui dire.

Elle préféra lui épargner ses doutes. Lui dire qu'elle avait décidé d'accepter il y a un mois mais qu'elle avait soudainement changé d'avis n'allait pas soulager sa peine.

« J'aurais tellement aimé pouvoir vous aimer Luan, mais j'en suis incapable. Je ne pourrais jamais aimer quelqu'un comme… »

Elle se tut devant son regard douloureux et il eut un air peiné. Leur silence se prolongea quelques secondes avant qu'il ne soupire.

« Oui, oui, ça fait partie de votre caractère. Vous êtes fidèle même à travers les mondes. Mais j'ai dans l'idée que vous le retrouverez. »

Elle ouvrit de grands yeux devant son assurance. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il comprenne aussi vite et surtout à ce que ce soit à lui de la consoler.

« Comment cela ?

- Vous le méritez, répondit-il simplement.

- Vous êtes beaucoup trop bon Luan.

- Non, juste égoïste. Je souhaite votre bonheur c'est tout. »

Elle pouffa et le serra contre elle. Il lui rendit son étreinte.

« Oh moins je n'ai pas perdu votre amitié.

- Non, lorsque je la donne, je ne la reprends pas. »

Elle eut l'air émue.

« Merci Luan. Votre assurance me rassure. »

Il lui sourit.

« Je ne dis pas que ça va être simple, mais… »

Il parlait de leur relation bien sûr et elle acquiesça, comprenant.

« C'est une bonne chose que nous repartions. »

Luan approuva.

« Néanmoins, si vous changez d'avis », taquina-t-il à moitié.

Elle pouffa et le bouscula gentiment.

« Ne plaisantez pas, Majesté.

- Mais vous savez ce qu'il en est vraiment. »

Elle acquiesça plus sérieusement. Oui elle avait compris le message.

« Allez, allons nous coucher », fit-il en se levant.

Elle le suivit et ils remontèrent.

Riza se sentit étrangement apaisée mais aussi coupable de ce sentiment alors que Luan devait être mal même s'il avait donné le change. Il était toujours agréable et souriant mais elle savait qu'il attendait d'être seul pour laisser tomber le masque.

Le lendemain, il fut semblable à lui-même. Il les accompagna jusqu'à l'entrée du palais comme d'habitude. Peut-être son regard était-il plus éteint que d'habitude ? Cela ne l'empêcha pas de serrer affectueusement la main de Riza avant son départ. Elle la serra en retour et ils repartirent.

Ils n'en avaient parlé à personne, aussi les autres ne se doutaient pas de ce qui s'était passé la veille au soir.

À la fin du groupe, juchée sur Nymeria, Riza se sentait morose.

« J'imagine que tu lui as donné ta réponse ? » grogna la louve.

Seul Marco pouvait l'entendre, étant l'unique autre personne à maîtriser la magie. De toute façon, elle était trop loin derrière pour que les autres puissent les entendre.

« Oui, souffla Riza. Pas celle que j'aurais voulu. Disons, que j'ai choisi d'être raisonnable… »

Nymeria opina.

« Les êtres magiques n'ont qu'un seul et unique amour. Si celui que tu ne peux oublier est cette personne, alors la mémoire te reviendra. L'amour brise tous les sortilèges », fit la louve.

Riza fronça les sourcils. Elle-même avait tenu ses propos il y a peu et Nymeria les lui rappelait juste là. Pourtant, elle l'avait dit à Sir Mustang, et Nymeria les utilisait pour sa situation. Cela la troubla plus qu'elle ne l'aurait pensé. Le voyage fut long et ponctué de nombreuses pauses. Étrangement, alors que Mustang ne l'approchait que peu auparavant, il venait facilement la trouver à présent. Il arrivait souvent qu'ils marchent côte à côte. Riza lui racontait ce qu'elle avait appris d'Azméra alors que devant, la joyeuse bande plaisantait. Il fallait dire que l'équipe de Mustang était assez encline à rire et ils appréciaient de plus en plus Decensa, Dayron et Marco. De fait, les conversations s'enchaînaient facilement et déviaient parfois. Les mœurs n'étaient pas pareils de là d'où ils venaient et cela perturbait beaucoup Dayron et Decensa.

« Quoi ?! Vous voulez dire que chez vous, une femme peut vivre avec un homme sans être mariée avec lui ? s'étonna Decensa.

- C'est ça », approuva Havoc, amusé.

Elle paraissait tellement choquée et ne sut quoi répondre.

« Mais, ils ne peuvent pas avoir d'enfants tout de même ? questionna-t-elle finalement.

- Eh bien, si. Cela ne dépend pas d'un mariage d'ailleurs », fit Breda.

Et ils virent Decensa s'empourprer. Cela les fit rire.

« Mais c'est complètement immoral ! s'écria-t-elle.

- Decensa, interpela doucement Riza, peu choquée par cela. Dois-je te rappeler que tu vis avec deux hommes ? »

Elle se tourna vers elle et ouvrit de grands yeux.

« Mais enfin, Sir Marco et Sir Dayron ne comptent pas. »

Cela les fit tous éclater de rire.

« Mais, on peut avoir des enfants sans être mariés ? répéta Alana, à cheval devant son grand frère.

- Hum… oui. C'est techniquement possible », répondit-il, gêné.

Elle leva ses grands yeux curieux vers lui.

« Comment ? demanda-t-elle.

- Tu es bien trop petite pour cette discussion », décréta aussi sec Dayron qui ne savait absolument pas quoi répondre à cela.

Alana commença alors à bouder et Dayana reprit.

« Comment on fait les bébés Maman ? fit-elle en relevant sa frimousse vers sa Maman.

- Avec beaucoup d'amour », répondit-elle, amusée.

Dayana fronça les sourcils, cherchant à comprendre comme l'amour pouvait donner des bébés.

« Mais moi je t'aime, dit-elle finalement, les faisant rire à nouveau.

- Ce n'est pas le même amour, ma chérie, déclara Riza avant de l'embrasser. Je t'expliquerai quand tu seras plus grande. »

Dayana resta perplexe, en pleine réflexion alors que Nymeria ricanait.

« Moi je suis née avec beaucoup d'amour ? reprit soudainement Dayana.

- Je l'espère », répondit Riza.

Elle ne lui avait pas expliqué en détail leur rencontre mais Dayana, très curieuse, savait que Riza n'était pas sa vraie Maman ou en tout cas sa première Maman.

« Toi aussi tu es née avec beaucoup d'amour ? »

Cette fois-ci, Riza acquiesça. Oui elle le sentait.

Puis, Dayana se tourna vers Roy à leurs côtés.

« Toi aussi, tu es né avec beaucoup d'amour ?

- Je n'ai pas connu mes parents mais je l'espère.

- Comme moi ! s'écria Dayana. Enfin, je connais Maman, fit-elle en se tournant vers Riza. Mais je connais pas ma première Maman. Toi aussi, tu as eu une deuxième Maman ? »

Il sourit, amusé, et opina.

Dayana sembla heureuse et se mit à interroger les autres de la même manière. Roy releva la tête et croisa le regard de Riza sur lui. Elle fronçait les sourcils, dans ses pensées.

Un orphelin ? Pourquoi cela ne l'étonnait pas ? Ce n'était pas courant pourtant mais c'était comme si elle l'avait toujours su.

Elle réalisa qu'il l'observait et revint à la réalité. Il l'interrogeait du regard et elle nia d'un signe de tête. Ce n'était rien.

Cette nuit-là, alors que tous dormaient, Riza s'éveilla. Elle tourna un moment et finit par observer le ciel, en pleine réflexion. Dayana respirait doucement entre Hélios et Nymeria. Riza avait une main posée sur le ventre du bébé. Tout était calme mais elle sentait qu'elle ne parviendrait pas à se rendormir. Elle s'assit et caressa doucement la joue rebondie d'Hélios. Elle remonta la couverture sur eux et se leva.

Elle remarqua alors qu'il manquait une personne. Decensa dormait non loin de Dayron. Marco était étendu aux côtés de Této, Moon et de leurs bébés. Quant à l'équipe, ils étaient tous les uns à la suite des autres mais il en manquait un. Elle fronça les sourcils et ferma les yeux, tâchant de repérer sa présence. Sans faire de bruit, elle la suivit. Puis, elle entendit le bruit de l'eau. Il y avait une source non loin.

Elle s'immobilisa bientôt en arrivant près d'un bassin fumant. L'endroit était éclairé par une torche et Roy Mustang se trouvait dans l'eau, accoudé sur le rebord, la tête levée vers les étoiles. Des sources chaudes, s'étonna Riza. Elle réalisa aussi qu'il n'était certainement pas juste torse nu à en juger par ses vêtements étendus sur une pierre non loin.

Elle aurait dû faire demi-tour mais ne put faire un geste. Ses cheveux étaient humides, repoussés en arrière, dégageant ainsi son beau visage. Ses yeux noirs observaient le ciel immense. Il était plutôt musclé mais cela, elle l'avait déjà remarqué, non ce qu'elle remarquait aujourd'hui était ses cicatrices et surtout celle sur son flanc. Elle était grande et elle devinait sans peine qu'il avait dû risquer sa vie à ce moment. Un étrange sentiment s'empara d'elle et cette idée lui parut intolérable.

Ses pensées devinrent cependant beaucoup plus agréables alors qu'elle s'attardait sur son torse, remontant vers ses épaules, puis ses bras musclés et enfin ses mains. Elles étaient grandes et elle sentit son esprit s'échauffer. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti de désir pour quelqu'un et cela arrivait maintenant ? Pour un homme mystérieux qui en aimait une autre ?

« Allez-vous continuez de m'observer ou me rejoindre ? » questionna-t-il soudainement d'une voix profonde.

Elle en sursauta presque et un frisson la parcourut.

Le rejoindre ? Cette idée lui plut tout de suite. Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir plus. Déjà son corps réagissait pour elle. Elle fit tomber sa veste, retira sa chemise et d'un geste, abandonna le bandage sur sa poitrine. Son pantalon rejoignit le reste de ses vêtements ainsi que son sous-vêtement.

Roy fut on ne peut plus surpris. Il s'était tourné vers elle en l'entendant avancer et s'était vite détourné, les joues rougies. Il avait eu juste le temps de voir sa poitrine compressée dans une bande blanche. L'instant d'après il entendit l'eau bouger et elle soupira d'aise. Elle remonta ses longs cheveux sur son crâne et leva la tête vers le ciel. Enfin, Roy osa un regard. Il pouvait juste voir ses épaules nues et à peine la naissance de sa poitrine.

« Je ne pensais pas que vous me rejoindrez, souffla-t-il.

- Moi non plus », répondit-elle en se tournant vers lui.

Leurs regards se croisèrent et ils frissonnèrent de concert. Riza se sentit irrémédiablement attirée par lui avant qu'elle ne s'en rende compte et elle s'était glissée à ses côtés. Roy passa un bras autour de sa taille, posant sa main sur hanche et elle mit son bras autour du sien. Il sentit sa poitrine appuyer contre lui et son regard devint brûlant.

« Riza… murmura-t-il le souffle court, la dévorant d'un regard de braise.

- Roy, répondit-elle en relevant la tête vers lui, les joues rougies, le cerveau retourné.

Ils ne surent pas qui amorça le premier geste mais l'instant d'après, ils s'embrassaient à perdre haleine.

Emportée par la passion, Riza se retrouva à cheval sur ses genoux alors qu'il faisait courir ses mains sur son corps. Elle les sentait passer dans son dos, caresser son tatouage. Un tatouage ? Une lumière s'alluma dans le cerveau de Riza. Mais elle n'avais pas de tatouage, non ?

« Riza, je vous aime », souffla alors Roy entre deux baisers.

Elle hoqueta et ouvrit les yeux. Le ciel était sombre et nuageux. Essoufflée, Riza se redressa et réalisa soudainement qu'elle venait de rêver. Elle repéra Roy endormi un peu plus loin et baissa la tête. C'était quoi ça ? Depuis quand avait-elle ce genre de rêves ?

Elle frissonna en y repensant et rougit. Cela ne lui ressemblait pas du tout. Est-ce que cela signifiait qu'il l'attirait ? Et puis, pourquoi avait-elle eut l'impression d'avoir un tatouage ? Elle leva une main derrière son épaule et le doute fut plus fort.

« Shinri ? » souffla-t-elle.

La carte s'imposa dans son esprit et répondit à sa question. Non, elle n'avait pas de tatouage dans son dos. Cela la questionna autant que ça ne la rassura.

Elle prit un moment à se rendormir, hantée par son dernier rêve.

Le réveil fut compliqué. Il s'était mis à pleuvoir et ils durent ranger les affaires rapidement. Ils étaient à découvert et déjeunèrent sous les arbres.

« Il y a des sources chaudes non loin, fit Marco en revenant, l'air déçu. Si je l'avais su, j'y serais allé hier soir. »

Riza sentit son cœur s'emballer. Il y avait des sources chaudes non loin ?

Elle se tourna vers Roy. Il était en pleine discussion avec Dayana. La fillette l'appréciait de plus en plus, surtout depuis qu'elle savait que lui non plus n'avait pas connu ses vrais parents. Il était accroupi près de Dayana et lui expliquait le cycle d'eau et donc l'apparition de la pluie. Elle l'écoutait avec attention.

Roy dut sentir son regard car il releva la tête vers elle. Aussitôt, elle détourna les yeux. Elle savait qu'elle ne pourrait pas croiser son regard sans rougir.

Ils repartirent sous la pluie. Dayana voulut monter avec Roy et Riza l'aida à s'installer devant lui après son accord. Naturellement, il vint se placer à ses côtés. Dans les bras de Riza, Hélios babillait joyeusement comme à son habitude. Il fallait dire que passées les premières semaines de pleurs, le bébé n'avait été que sourires et gazouillements comblés.

Elle caressa sa joue et déposa un baiser dans ses cheveux noirs.

« Oui, mon Hélios. Maintenant, il faut faire la sieste. »

Mais le petit ne semblait pas convaincu et montrait plein de choses du bout de son petit doigt, attendant qu'elle les nomme.

« Ça c'est un cheval. Et ça un arbre, répondait Riza, attendrie. Le ciel gris ? La pluie c'est ça. C'est de l'eau mon Hélios. »

Leur jeu dura un moment. Riza fut totalement absorbée et ne remarqua pas le regard de Roy sur elle. Lui c'était cette scène qui l'attendrissait. Son attention fut détournée par Dayana cependant qui avait mille et une questions à poser. Patient, il tenta d'y répondre au mieux, recevant parfois un peu d'aide du reste du groupe.

Le soleil revint les jours suivants et ils sortaient d'une forêt quand Nymeria se tendit. Riza le sentit aussitôt et analysa la situation. Dayana était montée avec Roy, les autres discutaient devant. Elle ne tergiversa pas et Nymeria s'approcha de la monture de Roy.

« Je vous le confie », fit Riza en lui remettant le bébé.

Il n'eut pas le temps de répondre et la seconde suivante, Nymeria bondissait devant le groupe. Ils virent un éclair blanc filer et ils s'entreregardèrent sans comprendre. Tous se tournèrent vers Marco mais il nia. Il ne sentait rien d'étrange.

« Suivons là », décida Dayron toujours en tête.

Ils pressèrent le pas et comprirent en arrivant aux abords d'un village. Il y avait des cris et de la fumée commençait à monter des récents feux. Marco prit alors les choses en main.

« Je vais lui prêter main forte. Je vous laisse les protéger au besoin », fit-il en regardant Roy.

Il avait les deux enfants contre lui et opina. Marco lança Této vers le village et ils sentirent une sorte de tremblement de terre à cet instant. De là où ils étaient ils pouvaient voir des explosions et entendre des tirs.

« Est-ce que Maman va mourir ? questionna Dayana, apeurée dans ses bras.

- Non, assura Roy. Elle est plus forte que ça. Ne t'inquiète pas Dayana. »

Il caressa ses cheveux, refoulant son inquiétude. Il ne pouvait pas aller combattre et les laisser seuls. D'ailleurs un mouvement attirant son attention sur sa gauche. Cela venait de la forêt.

« Tu vas monter avec Lady Decensa, Dayana, d'accord ? » fit Roy, méfiant.

Decensa la prit contre elle et Roy emmitoufla le bébé dans sa veste grâce à l'écharpe qu'utilisait Riza. Il mit pied à terre, conscient qu'il se battrait mieux ainsi et son équipe fit de même, prêts.

Il y eut une soudaine détonation et Roy sentit un vent meurtrier filer sur sa droite. Il abattit ses mains au sol et un immense mur de terre se dressa entre eux et les soldats apparemment dissimulés dans la forêt. Ce n'était que temporaire. Il se tourna vers ses hommes. Ils avaient leurs armes en main près à combattre et Roy donna ses ordres, habitué.

Aussitôt, ils se mirent en mouvement. Les soldats ne restèrent pas longtemps immobiles et contournèrent bientôt le mur de terre. Cela avait eu le mérite de les faire sortir de la forêt. Gardant une main sur le bébé, Roy faisait jaillir des langues de feu impressionnantes pour les soldats. Il n'avait pas une grande amplitude de mouvement et les autres se battaient aussi donc ils ne pouvaient plus confier Hélios à qui que ce soit. Le bébé pleurait contre lui mais il n'y faisait plus attention. Il savait que plus loin, Dayron et Decensa tentaient aussi de protéger les enfants. Enfin, c'était surtout Dayron, Decensa ne sachant pas se battre, qui les protégeait tous les trois. Roy décida de les rejoindre et se dirigea vers eux entre deux défenses. Il avait la chance que les flammes éloignent les soldats un moment.

« Sir Dayron ? Tout va bien ?

- Ça pourrait aller mieux », répondit-il en repoussant un soldat d'un coup d'épée.

Alana et Dayana étaient cachées derrière Decensa.

« Je vais faire un dôme pour vous protéger, fit Roy. Je vais laisser une ouverture en haut mais il fera assez noir.

- Ça ira », assura Decensa.

Il lui donna Hélios alors que Dayron les couvrait. Puis, Roy battit le dôme et plus rassuré, revint au combat. Les soldats étaient nombreux et coriaces. Les armes à feu étaient le plus dangereux et avec l'équipe éparpillée partout, il ne pouvait pas mettre le feu partout. C'était trop risqué. Soudain, un éclair blanc bondit devant lui et dévora vivant le soldat qui lui faisait face.

« Nymeria ! » s'écria Roy.

Elle se tourna vers lui et grogna. Il comprit et sauta sur son dos. Nymeria esquiva un soldat, bondissant dans les airs. Le combat prit une autre tournure. La louve était vive et rapide. Elle comprenait très bien comment fonctionnaient ses flammes et parvenait à le mettre devant des groupes de soldats isolés.

« Et Riza ? » cria-t-il à la louve après avoir éclairci un peu le camp ennemi.

Elle n'eut pas le temps de lui répondre cependant qu'une épée s'abattait devant eux. Une vague d'énergie propulsa les soldats ennemis au sol et suspendit le combat.

Riza se tenait debout, portant la tenue de Black Fire, sa longue queue de cheval noire flottant au vent. Dark à la main, elle ne paraissait pas très heureuse.

« Votre chef est entre mes mains. Rendez-vous ou mourrez », déclara-t-elle alors que Dark s'enflammait.

Une autre boule de feu apparut dans sa main gauche et elle s'avança vers eux, menaçante.

Ils se décidèrent dans la seconde, lâchant leurs armes. Riza posa une main au sol et de lentes racines vinrent s'enrouler autour d'eux.

Dark s'évanouit et elle retrouva sa tenue de voyage et ses cheveux blonds. Elle se tourna vers Nymeria et Roy, inquiète au possible.

« Ils vont bien », assura ce dernier en sautant à terre.

Elle le suivit jusqu'au dôme et il le détruisit d'une main. Decensa, Hélios, Dayana et Alana étaient là, terrorisés.

Alana fonça dans les bras de son grand frère et Dayana retrouva ceux de sa Maman.

« Oh mon amour, tu vas bien ? fit-elle en la serrant contre son cœur. J'ai eu si peur pour toi. »

Dayana pleurait en opinant et Decensa s'avança, lui tendant Hélios. Riza l'attira vers elle et les serra tous les trois dans ses bras.

« Tout va bien maintenant. C'est fini », assura-t-elle, caressant le dos de Decensa qui n'en menait pas large.

Elles s'éloignèrent et Decensa eut un faible sourire. Elle lui confia Hélios et Dayron les rejoignit. Il posa une main douce sur son épaule.

« Ça va aller, Decensa ? » demanda-t-il avec un air inquiet.

Elle acquiesça, plus pour se convaincre qu'autre chose, et Dayron l'attira doucement contre lui. Il la serra dans ses bras, tenant Alana d'une main. Lorsqu'ils se séparèrent, Decensa avait les joues joliment rosies et Riza sourit pour elle-même.

Elle se tourna vers Roy avec l'envie de le serrer dans ses bras aussi pour le remercier. À défaut de pouvoir le faire, elle le remercia seulement de vive voix.

« Sir Mustang, merci de les avoir protégés. Vous aussi, fit-elle en regardant le reste de l'équipe ainsi que Dayron et Moon. Merci beaucoup. »

Ils lui sourirent et elle se tourna vers les soldats. Elle confia Hélios à Roy, près d'elle.

« Reste là Dayana. »

Et elle s'avança vers eux. Marco arriva à cet instant.

« C'est bon Riza. Ils sont tous ligotés. »

Il observa la situation et parut rassuré.

« Les villageois ?

- Tu es arrivée à temps, plus de peur qu'autre chose.

- Très bien, peux-tu réunir les blessés ? »

Il opina et repartit. Riza se tourna vers Nymeria.

« Tu en sens d'autres ? »

La louve nia et cela sembla rassurer l'enchanteresse.

« Très bien, allons voir ce capitaine alors. Sir Mustang, je vous laisse la situation ici. »

Il acquiesça et elle sauta sur la louve. Roy et ses hommes firent le tour de chaque soldat, s'assurant qu'ils étaient bien ligotés et qu'ils ne risquaient pas s'échapper.

Entre temps, Riza envoya une lettre à la ville la plus proche, expliquant les faits, pour qu'ils envoient un régiment récupérer les soldats.

Dès qu'ils le purent, ils les réunirent dans une immense cage forgée par Mustang non loin du village.

Riza soignait les derniers blessés légers lorsqu'il la rejoignit.

« Je vais le reprendre, merci d'avoir veillé sur lui », fit-elle en tendant les bras vers Hélios.

Il avait faim et était un peu grognon. Elle observa les alentours, cherchant un endroit où se poser et repéra une maison encore debout et en bon état. Elle jeta un regard à Roy et il opina, comprenant.

« Ne vous inquiétez pas, allez-y. »

Elle opina et leva une main vers son bras. Sans prévenir, elle le posa contre son biceps et il grimaça.

« J'en étais sûre, souffla-t-elle. Comptiez-vous me le dire ?

- Ce n'est pas l'urgence. »

Elle secoua la tête et attrapa son poignet, l'amenant avec elle. Il se retrouva dans la maison et elle le fit s'asseoir sur une chaise. Elle se détourna juste le temps de mettre Hélios au sein et aussitôt, le calme revint dans la maison.

Absolument pas pudique, elle s'assit face à lui, sa poitrine à peine dissimulée par le bébé et un châle sur ses épaules. Elle semblait bien loin d'y apporter une quelconque attention.

« Il va falloir que vous enleviez votre veste et votre chemise si vous voulez que je vous soigne », fit-elle, amusée de ses joues rougies.

Il s'exécuta et elle fut bien contente qu'il ne regarde pas dans sa direction. Elle se retrouva devant un Roy Mustang à moitié torse nu. Sans attendre, elle désinfecta la plaie d'un sort. Ce n'était pas grave en soi. La balle l'avait frôlé. Une aura dorée enveloppa la plaie un moment.

Roy se gardait bien de tourner la tête vers elle et Riza faisait de même. Elle ne put empêcher son regard de parcourir son torse cependant et frémit. Il avait une cicatrice sur le bas ventre. La même que dans son rêve…

Hypnotisée, elle avança une main vers la cicatrice et l'effleura. Il frissonna et se tourna vers elle brusquement.

« Excusez-moi, souffla-t-elle en se redressant. Je… comment vous êtes vous fait cela ?

- J'ai été transpercé par une sorte de lame, répondit-il d'une voix rauque.

- Une lame ? Et vous n'avez pas pu… »

Elle faisait référence à la cicatrice qui bien que refermée et propre, n'était pas du tout faite dans les règles de la médecine.

« Il y avait urgence, j'ai dû cautériser la plaie.

- Vous même ?! » s'étonna-t-elle.

Il opina et elle le dévisagea étrangement. S'il n'avait pas réussi à le faire, il serait sûrement mort. Elle frissonna en y pensant et revint à sa plaie. Elle appliqua un peu d'onguent dessus et la banda proprement.

« Voilà, ça cicatrisera en quelques jours. »

Il acquiesça. Il ne l'avait plus quittée des yeux et elle sentit son ventre s'enflammer. Quelle drôle de sensation…

« L'urgence, murmura-t-elle, c'était cette femme ?

- Exactement », répondit-il sur le même ton.

Mais il la dévorait du regard en disant cela et elle se sentit troublée. Comment pouvait-il lui dire ça en la regardant ainsi ? Il se surpassait pour cette femme mais ses yeux lui chantaient une autre mélodie. Si cela n'avait pas de sens pour Riza, pour Roy si bien sûr. Chacune de ses actions semblaient être pour elle.

Elle se pencha soudainement vers Hélios qui avait terminé de téter. Elle le redressa dans ses bras, dissimulant sa poitrine, et se leva.

« Rejoignons les autres », fit-elle, plus perturbée qu'elle ne le laissait voir.

Il fut un peu surpris mais la suivit.

Marco fut ravi de les voir et se précipita vers Riza.

« Qu'a dit leur capitaine ? questionna-t-il, sachant qu'elle avait pu lui soutirer des informations avec Shinri.

- Ils avaient une arme à récupérer dans la forêt d'Usold non loin, leur apprit-elle. Je pense qu'ils arrivaient trop tard et que de toute façon, ils n'auraient jamais pu la récupérer. Ce qui m'inquiète, c'est qu'ils avaient ordre de détruire les villages qu'ils pouvaient en chemin… »

Ils ouvrirent de grands yeux.

« Semer le chaos et la peur », souffla Dayron.

Riza opina gravement.

« Nous dormirons ici cette nuit. J'ai eu une réponse et le régiment n'arrivera que demain matin. »

Ils ne furent pas surpris et se préparèrent pour la nuit. Les villageois passèrent tout un temps à les remercier de leur intervention providentielle. Sans eux, ils seraient morts. Ils les accueillirent de bon cœur.

Comme prévu, le lendemain matin le régiment arriva et ils emmenèrent les soldats ennemis. Le Capitaine Darius menait les troupes.

« Lady Riza ! salua-t-il avec une familiarité qui la fit rire.

- Capitaine Darius. Ça fait un moment. Comment allez-vous ?

- Bien, bien, et vous ? Toujours en vadrouille ? Oh mais je vois que votre famille s'agrandit, fit-il en apercevant Hélios dans ses bras.

- En effet, voici mon fils, Hélios. »

Darius sourit au bébé. À côté de Riza, il ressemblait à un géant et Hélios ne parut pas très rassuré.

« Je mènerai moi-même ces soldats à la capitale. Sir Mehdi en tirera peut-être plus d'informations. »

Riza opina et leur air se fit grave.

« Je crois que malheureusement, nous allons nous revoir Lady Riza. »

Elle acquiesça, sachant très bien ce que cela signifiait.

Ils échangèrent encore quelques mots avant que le régiment du Capitaine Darius ne reparte avec les soldats ennemis.

« Nous aussi, allons-y », fit Riza au groupe.

Ils se remirent en route. Ils avaient encore plusieurs semaines de marche avant d'arriver chez Rose et l'équipe du Général Mustang commençait à fatiguer. Ils avaient tenu le voyage jusqu'à Boréalis, mais repartir aussi vite pour aller à l'autre bout du pays les épuisait. Le reste de groupe l'avait bien remarqué et ils firent de leur mieux pour leur changer les idées.

« Mais avec vos habitudes de vous appeler par vos grades, fit soudainement Marco, vous êtes des soldats vous aussi. »

Les autres haussèrent les sourcils, intrigués. Riza fit de même mais pour une autre raison. Ce fait lui avait toujours semblé acquis et évident mais elle comprenait qu'ils n'en avaient rien dit.

« C'est ça », répondit Roy.

Il savait que ses hommes attendraient son accord pour parler.

« Nous sommes des soldats d'un pays assez petit et très éloignés d'ici. Nous avons rencontré Lady Adaline alors qu'elle était en visite là-bas et elle nous avait invités à la visiter quand nous le voulions. »

Le groupe opina. Il fallait en vouloir pour venir jusqu'ici voir Lady Adaline. Ils comprenaient mieux maintenant pourquoi ils s'étaient enfoncés dans la forêt. Après avoir fait une si longue route, ils n'étaient plus à ça près.

« Vous êtes juste venus lui rendre visite ? s'enquit Dayron.

- Non, nous avions surtout plusieurs questions à lui poser. Chez nous, nous n'avons pas d'enchanteresse ou de magie. »

Riza retint son sourire. Une partie de ce qu'il disait sonnait faux mais cela ne l'inquiétait pas outre mesure. Étonnamment, elle lui faisait confiance. Ce n'était pas son genre mais pourtant, cela avait été le cas dès qu'elle l'avait rencontré. Pourquoi ? Cela la questionna soudainement et elle observa le jeune homme.

Même s'il paraissait soucieux et grave, elle lui devinait sans mal un côté plus léger. Le sourire charmeur qu'il avait parfois ne trompait pas. Cependant, elle savait également qu'il aimait réellement la femme dont il parlait et elle supposait qu'il avait fait tout ce chemin pour elle. Peut-être voulait-il rompre le sortilège dont il lui avait parlé en demandant l'aide de Lady Adaline ? Peut-être pouvait-elle l'aider aussi ? Son histoire la touchait et lui rappelait étrangement la sienne, même si elle avait peu de souvenirs de celui qu'elle aimait. Elle décida de lui en parler plus tard.

Pour l'heure, son équipe tentait de décrire leur vie au reste du groupe. Apparemment avant leur départ ils menaient des enquêtes dans la capitale de leur pays et avait beaucoup de documents à remplir, trop si on les écoutait.

« C'est assez tranquille donc comme métier au final ? questionna Marco en se basant sur ce dont ils parlaient.

- Sauf pour ceux qui ont fait la dernière guerre, émit Fuery. Je suis arrivé après mais ce n'était pas très drôle comme moment… »

Les autres opinèrent et Mustang se garda bien d'intervenir.

« Oui, et tu oublies les homonculus, fit Havoc qui aurait pu ne jamais remarcher.

- Les quoi ? demanda Decensa.

- Les homonculus. Ce sont des humains artificiels surpuissants. Avec leur… chef, ils ont cherché… enfin, lui cherchait à dépasser Dieu, à devenir l'être suprême, expliqua Falman. Pour cela, il a organisé « le jour promis » et tous les habitants d'Amestris étaient alors des sacrifices. Bref, une sombre histoire… »

Les autres l'observaient avec de grands yeux. Plutôt une histoire incroyable.

« Mais, que s'est-il passé ? interrogea Dayron.

- En réalité, reprit Mustang. Il dirigeait l'armée donc le pays et c'était facile pour lui de manœuvrer dans son sens. Nous nous en sommes rendus compte mais nous ne pouvions pas agir directement et surtout pas seuls.

- Ils semblent difficile à battre mais vous avez réussi, nota Marco.

- Pas nous directement, fit Roy, avec un sourire, pensant au Fullmetal. Mais oui, il a disparu et les homonculus également. Ce fut… intense comme bataille. »

Au ton de sa voix, personne ne le relança, comprenant qu'il arrêtait là la discussion.

Riza l'observait avec un étrange sentiment. Rien de tout ce qu'ils avaient dit ne la surprenait outre mesure. Bien sûr, en tant qu'enchanteresse, elle avait vu beaucoup de choses mais cette histoire était tout de même incroyable.

Soudain elle pensa à la cicatrice et un lien se fit dans son esprit.

Elle dut trop y penser car Roy, qui cheminait à ses côtés, se tourna vers elle. Il sembla comprendre ce qu'elle avait en tête et eut un mince sourire.

« Avant de tuer le premier homonculus », déclara-t-il seulement et elle opina, stupéfaite.

Il avait deviné ? Une autre question lui vint en tête.

« Mais cette vie ne vous manque pas ? Vous n'allez pas y retourner avant un moment.

- Peut-être jamais, fit Breda, mais nous le savions avant de venir. »

Il parlait avec assurance et cela les surprit. Peut-être qu'ils ne rentreraient jamais chez eux.

« Mais et votre famille, vos amis ? s'enquit Decensa.

- Ils sont là, sourit Havoc. Pas tous c'est sûr, mais les personnes dont je suis le plus proche sont là. Nous avons risqué notre vie ensemble. »

Le reste de l'équipe opina et Riza se sentit drôlement émue.

Le soir venu alors que chacun vaquait à ses occupations, elle rejoignit Roy qui ramassait du petit bois pour le feu.

« Lady Riza ? interrogea-t-il en l'apercevant.

- Je me demandais… si vous êtes là c'est pour cette femme n'est-ce pas ? Vous êtes prêts à risquer votre vie les uns pour les autres alors j'imagine qu'elle faisait partie de votre équipe.

- Elle était mon premier Lieutenant en effet. »

Riza l'observa silencieusement un moment. Roy attendait. Se souvenait-elle ? Il en doutait.

« Vous êtes venu demander à Adaline de lever le sortilège qui la touche non ? Je peux peut-être y faire quelque chose », proposa-t-elle tout de go.

Roy haussa les sourcils et se mit soudainement à rire.

« Vous y pouvez certainement quelque chose mais je ne crois pas que ce « sortilège » puisse être levé par l'intervention d'une enchanteresse. »

Riza parut déçue et désolée.

« Mais vous n'êtes pas venu voir Adaline pour ça ?

- Non, je suis juste venu voir une vieille amie, déclara-t-il avec un sourire malicieux. Merci Lady Riza de vous proposer. Si besoin, je n'hésiterai pas. »

Elle opina simplement et l'aida à ramasser le bois en silence. Il venait juste voir une vieille amie ?

Leur voyage se poursuivit ainsi et enfin, en milieu de journée, ils parvinrent chez Lady Rose. Elle les attendait sur le seuil de la porte et les accueillit avec amabilité comme à son habitude.

« Oh Riza ! Comme je suis heureuse de te revoir. Oh mais comme tu as grandi Dayana !

- Voui ! Bientôt je serai grande comme Maman ! s'exclama la fillette, les faisant rire.

- Et voici enfin le petit Hélios ! Quel beau bébé ! » s'extasia Rose.

Ils furent un peu tassés dans son salon et elle les installa dehors dans le jardin avec une tasse de thé.

« La carte des 4 éléments ? répéta-t-elle après que Marco eut expliqué le pourquoi de leur présence. Je ne sais pas mais nous pouvons interroger les cartes. »

L'équipe du Général Mustang fronça les sourcils. Interroger les cartes ?

Rose revint avec un jeu de cartes et ils comprirent qu'elle voulait vraiment interroger les cartes.

« Nous sommes trop nombreux ici. Riza comme tu es liée aux cartes et que tu as les 4 éléments en ta possession, je propose que nous fassions cela dans mon bureau. »

Riza opina et la suivit. Comme prévu, elles montèrent dans son bureau et Rose s'installa.

« J'ai peur qu'avec les personnes d'en bas, la magie ne s'égare. Avec nous deux, cela devrait aller même si… enfin nous verrons. »

Riza ne dit rien et laissa Rose mélanger les cartes. Elle suivit ses indications comme la dernière fois et piocha une carte.

« Une île ? fit Riza en l'observant.

- Oui, c'est la carte du trésor et je pense qu'elle est littérale cette fois-ci.

- Vous pensez que la carte se trouve sur une île ?

- Oui, opina Rose. Marco a parlé d'un dragon non, lié aux quatre éléments. Lorsque j'imagine un dragon, je vois le lien avec le feu, avec l'air, la terre aussi mais l'eau… Alors s'il se trouve sur une île cela me paraît plus logique.

- Isméa donc ?

- Oui, vous devez vous rendre au sud, à la Mer Isméa. »

Riza acquiesça et Rose tira une carte à son tour. La guerre… La même que la dernière fois, encore…

« Nous voilà bien avancées… »

Elle se tut soudainement et observa les cartes.

« La magie veut nous montrer autre chose… Riza prend une carte, cela te concerne. »

Riza obtempéra et saisit une carte sans hésiter.

Elle représentait une belle rose rouge. « Amour » était écrit en bas.

« J'imagine que cela ne concerne pas l'empereur, fit Rose, et Riza nia.

- Non… je lui ai donné ma réponse.

- Ah… »

Riza soupira et posa la carte.

« Depuis que je suis venue ici la dernière fois, les choses ont changé. Avant ma visite, j'avais prévu de lui répondre positivement. »

Rose opina, écoutant avec attention.

« Et puis… »

Riza posa une main sur son front.

« Le livre, comprit la sorcière.

- Oui… depuis que je l'ai touché, les rêves sur cet homme reviennent plus forts, plus nombreux et tellement réels. Je ne pouvais pas faire ça à Luan. Peut-être ai-je fait une erreur mais je ne pense pas.

- L'amour passion, souffla Rose. Tu l'aimes. »

Riza acquiesça.

« Cela peut sembler être une bonne carte mais l'amour passion fait aussi souffrir. La magie a voulu que tu tires cette carte. Elle veut te dire quelque chose avec. Soit attentif Riza. »

Riza soupira une nouvelle fois.

« Je n'ai plus envie de souffrir. Je pensais qu'épouser Luan serait une solution. Cela ne l'était pas mais j'aimerais l'oublier complètement alors ou pouvoir l'aimer mais je n'en peux plus de cet entre deux. Je ne sais même pas comment il s'appelle ! »

Rose posa une main compatissante sur son épaule.

« La magie a ses raisons Riza. En attendant, avant de perdre la mémoire, peut-être as-tu parlé de cet homme à quelqu'un ? »

Riza fronça les sourcils. Elle avait vite oublié ses souvenirs de sa vie d'avant. D'ailleurs elle ne savait même plus trop quand. Avant de rencontrer Dayron ? Ça avait été progressif. Peut-être en avait-elle parlé à Adaline ? Elle ne savait plus. Tout se perdait dans sa mémoire lorsqu'il était question de cet homme.

« Adaline peut-être. Je lui demanderai. »

Rose opina et elles rejoignirent les autres.

Il y eut des exclamations heureuses lorsqu'elle annonça qu'ils allaient à Isméa. Elles venaient surtout des deux petites filles qui n'avaient jamais vu la mer. Decensa et Dayron non plus mais leurs réactions furent plus calmes. Le reste de l'équipe se réjouie aussi, eux non plus n'avaient jamais vu la mer étant donné qu'il n'y en avait pas à Amestris.

Rose leur conseilla de se reposer quelques jours avant de repartir, ce qu'ils firent. Elle était curieuse au sujet de l'équipe du Général Mustang et les questionna.

Lorsqu'ils partirent trois jours plus tard, la première chose qu'elle fit fut d'envoyer une lettre à Adaline. Elle avait besoin de savoir.

Les semaines qui suivirent, le groupe descendit toujours plus au sud. Marco profita de ce long voyage pour former un peu plus les hommes à l'art du combat. Il fallait dire que si Dayron se défendait avec une épée, il n'était pas non plus un grand combattant, et l'équipe du Général Mustang était bien plus habituée aux armes à feu qu'aux épées. Bref, le soir, Marco devint professeur. Roy et Riza l'épaulèrent de leur mieux. Roy en profita d'ailleurs pour s'entraîner comme les autres car s'il savait se battre, il n'était pas non plus un adepte du combat à l'épée.

La température se réchauffa alors qu'ils arrivaient au bord de la mer. Riza sentit le vent marin avec une incroyable impression de liberté. Elle devina qu'elle non plus n'avait jamais vu la mer.

Alors qu'ils installaient le campement dans un champ près des falaises, elle s'avança vers elle et se tint là, au bord, presque portée par le vent. C'était une incroyable sensation. Elle sentit Eagle se manifester et hésita. Elle jeta un œil aux autres. Ils étaient tous occupés. Parfait.

Sans attendre, elle se laissa tomber dans le vide. Le vent vint violemment fouetter son visage et la chute dura une seconde avant qu'elle n'invoque Eagle. Les ailes poussèrent dans son dos et elle se redressa, frôlant les vagues déchaînées. Elle poussa un cri ou peut-être criait-elle depuis le début, elle ne savait plus, et battit des ailes. En deux mouvements, elle se retrouva à dix mètres au-dessus de la mer. Le vent était fort et elle fit attention. En fonction des courants aériens, elle pouvait rapidement se retrouver emportée. Elle vola un moment avant de réaliser qu'elle ne voyait plus la terre ferme. Elle allait faire demi-tour quand quelque chose l'intrigua au loin. Une forme se découpait à l'horizon et elle continua de voler. C'était une île. Une île qui était en fait plutôt un volcan. Elle comprit alors que c'était là qu'ils devaient aller.

Le soleil commençait à se coucher au loin et elle savait qu'elle inquièterait les autres si elle ne rentrait pas rapidement. Elle fit demi-tour et vola encore un long moment. Il faisait presque nuit quand elle aperçut les falaises au loin. Elle voyait le feu du campement et fonça dans sa direction.

Quelques mètres avant, elle écarta ses ailes, freinant d'un coup et se posa. Là, elle réalisa à quel point elle était fatiguée. Ses jambes tremblaient.

« Maman ! s'écria Dayana en arrivant vers elle. Moi aussi je veux voler.

- Dayana », l'accueillit Riza en la prenant contre elle.

Les autres arrivaient et elle eut le droit à un regard noir de Dayron.

« J'ai trouvé l'île que nous cherchons, fit-elle pour se faire pardonner.

- Quoi ? Déjà ? » s'étonna Marco.

Elle leur raconta son périple alors qu'ils retournaient près du feu. Ils l'avaient tous attendue pour manger.

« Donc nous savons où aller mais comment faire ? Il nous faut un bateau, fit Decensa.

- Oui, soit nous en trouvons un mais j'en doute. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait de villes non loin. Soit nous en construisons un. »

Tous l'observèrent, surpris.

« Construire un bateau ? répéta Dayron.

- Oui, avec Marco, Sir Mustang et moi, cela devrait aller vite. »

Il opina. Oui avec ces trois là, c'était différent.

« Nous verrons demain, décréta Marco. Tu es épuisée je me trompe. »

Elle eut un mince sourire.

Oui, c'était à peine si elle parvenait à garder les yeux ouverts.

« Tu as raison. Je vais aller dormir. »

Hélios dormait déjà dans ses bras et elle se leva difficilement. Elle se coucha ainsi quelques mètres plus loin tout contre Nymeria et Dayana qui dormait déjà près de la louve. Une seconde plus tard, elle dormait.


Chapitre quasi 100% Royai non ? Enfin presque disons… Mais c'est qu'il y a une guerre à venir derrière donc bon ça peut pas être full romance pour l'instant, mais ça arrive. Allez, des bisous. En espérant que ce chapitre vous ait plu ;)