Titre : Riza, l'enchanteresse
Genre : Aventure, romance
Rating : K+
Résumé : En fouillant une bibliothèque, Riza se retrouve aspirée dans un livre et elle est propulsée dans un autre monde. Sans moyen de revenir, elle se construit une nouvelle vie là-bas mais c'était sans compter sur Roy qui met tout en œuvre pour la retrouver.
Disclamer : FMA ne m'appartient pas T.T
Spoiler : Tous possiblement.
Notes : Hello ! Voici un chapitre qui, j'en suis sûre, va vous plaire ! Bref, je n'en dis pas plus, et bonne lecture ;)
Chapitre 11
Le lendemain matin lorsque les autres se levèrent, Riza était déjà en train de dessiner les plans. Mustang s'assit près d'elle et lui vint en aide. Marco les rejoignit alors que les autres petit-déjeunaient.
« Qu'en pensez-vous ? questionna Riza face au plan final.
- Parfait. À voir ce que nous pouvons faire avec la magie.
- Trouvons une plage accessible d'abord », fit Mustang.
Ce fut leur mission de la matinée. Tout le groupe s'y déplaça et la construction du bateau put commencer. Tous y participèrent et ils firent quelque chose de sommaire mais suffisamment grand pour les transporter.
Cela leur prit deux semaines et malgré quelques erreurs, ils réussirent à mettre le bateau à la mer. Ensuite, il fut question de rassembler suffisamment de vivres et d'eau pour tenir plusieurs jours. Il fallut construire une chaloupe aussi pour pouvoir gagner le bateau. Bref, deux bonnes semaines plus tard, ils étaient enfin en mer. Ils laissèrent les chevaux sur la terre ferme, pas inquiets pour eux, et firent voile sur l'horizon. Ils furent soulagés de voir que cela semblait fonctionner. Roy vint colmater quelques fuites d'eau dans les heures qui suivirent mais rien de grave.
Ils parvinrent aux abords de l'île dans la soirée. Seulement, les vents étaient instables et Riza immobilisa prudemment le bateau. Il y avait certainement des récifs et elle ne voulait rien risquer. Ils décidèrent de s'arrêter là pour cette nuit et jetèrent l'ancre. Le lendemain matin, le problème se posa une nouvelle fois.
« Mais comment savoir ? fit Marco. Et nous n'allons pas ramer jusque là-bas avec la chaloupe. C'est bien trop loin…
- Je vais aller voir, répondit simplement Riza en s'avançant vers l'avant du bateau.
- Comment ça ? » s'inquiéta Dayron.
Ils retinrent un cri alors qu'elle sautait à la mer. Ils se penchèrent tous et la virent remonter à la surface.
« Ne vous inquiétez pas, je nous trouve un chemin et je reviens », fit-elle avant de plonger.
Les courants étaient assez forts et ils se demandèrent comment elle ferait pour se repérer là-dedans.
Une longue attente commença. En effet, Riza ne revint qu'une heure plus tard. Elle émergea aux abords du bateau et appela Marco. Elle avait désormais des cheveux rouges flamboyants.
« Riza ! s'écria-t-il, content de la revoir.
- Tu peux me suivre. Je vais conduire le bateau jusqu'à une baie. »
Il leva prudemment l'ancre et Riza le retint avant qu'il ne déplie la voile.
« Non, je vais le faire avancer. Ce serait trop dangereux avec la voile. »
Ils ouvrirent de grands yeux mais sentirent soudain le bateau bouger. Marco eut juste à le guider un peu mais elle semblait faire le gros du travail. Comment ? C'était une bonne question.
Ils prirent un temps fou pour arriver dans la baie et zigzaguèrent beaucoup entre des récifs plus ou moins visibles.
Lorsqu'ils arrivèrent, ils mirent la chaloupe à l'eau et grimpèrent dedans. Exténuée, Riza les rejoignit et s'appuya dessus. Ils remarquèrent alors que ses épaules étaient nues.
« Mais comment as-tu fait ? questionna Marco, sidéré.
- J'ai dirigé les courants marins autour du bateau. Ce n'était pas simple… souffla-t-elle.
- Et pour rester dans l'eau aussi longtemps ? » demanda Mustang qui était aussi descendu.
Elle se recula et soudain, une longue queue dorée sortit de l'eau.
« J'ai appelé Ariel, déclara-t-elle comme si c'était l'évidence même.
- Vous êtes une sirène », comprit le Général.
Elle opina et attrapa la corde à l'avant de la chaloupe pour les tirer jusqu'au bord. Elle fit ainsi plusieurs allers-retours et lors du dernier, ce fut Havoc qui la souleva dans ses bras. Elle avait vraiment un corps de sirène. Sa queue remontait jusqu'à sa taille et ensuite seule sa poitrine était couverte pour une rangée d'écailles de même couleur. Havoc tituba un peu sous son poids au fur et à mesure qu'il sortait de l'eau mais Riza semblait à peine consciente. Lorsqu'elle fut complètement hors de l'eau, elle retrouva forme humaine, perdant sa chevelure rousse et sembla rétrécir dans les bras d'Havoc. Beaucoup plus légère, il la ramena sans mal. Ses vêtements étaient trempés et il l'emmitouflait dans sa veste alors que les autres arrivaient.
« Elle va bien ? questionna Mustang, le premier arrivé.
- Je pense qu'elle est juste exténuée.
- Riza ? » appela le brun sans attendre.
Elle rouvrit les yeux, croisant le regard paniqué de Roy, et sourit doucement.
« Ça a fonctionné… » souffla-t-elle.
Ils furent rassurés et Roy la souleva contre lui. Il se dirigea droit vers Nymeria et l'installa contre la louve, sachant qu'elle l'aiderait à récupérer.
Perdue, Riza sentit ses mains fortes autour d'elle, puis son odeur, son souffle contre ses cheveux. C'était une sensation qu'elle connaissait. C'était incroyable.
Elle s'endormit et dans un flashback, se revit à moitié consciente dans les bras de cet homme. Le sol était froid, rouge de sang. Elle-même était au centre d'une mare de sang, le sien… La plaie coulait abondamment et au milieu de cela, il la serrait contre lui en lui ordonnant de ne pas mourir. La douleur était atroce et soudain, elle diminua. Que s'est-il passé ? Elle n'en savait rien mais retrouva aussitôt ses bras affectueux. Elle sentit son odeur, son souffle dans ses cheveux. Là, elle était bien.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le ciel était étoilé et la plage particulièrement calme. Tout le monde dormait. Elle se redressa toute courbaturée et se rappela les derniers événements. Puis son rêve lui revint en tête.
« Comment vas-tu ? questionna Nymeria en l'observant.
- Ça va, murmura Riza. J'ai fait un drôle de rêve.
- Encore ? »
Riza opina.
« C'était si étrange. J'étais blessée. J'allais mourrir et je ne sais pas comment je suis revenue à la vie. Il était là. Il me serrait contre lui et c'était… »
Elle n'avait pas réalisé qu'elle pleurait et essuya ses larmes.
« Bien… souffla-t-elle d'une voix tremblante. J'étais bien contre lui, dans ses bras. C'était ma place. »
Nymeria opina sans un mot. Elle n'aimait pas voir Riza souffrir ainsi. C'était pourtant quotidien. Elle le voyait à son regard douloureux. Au réveil surtout. Riza se blottit contre la louve, caressant les cheveux défaits de Dayana. Hélios était lové contre sa sœur. Elle observa ses enfants avant de sentir le sommeil la rattraper à nouveau.
À quelques mètres de là, Roy avait un regard triste grand ouvert sur les étoiles. Pouvait-il lui dire ? Le croirait-t-elle ? Il détestait la voir souffrir ainsi.
Le lendemain matin, ils se mirent en route, se dirigeant assez naturellement vers le volcan. La forêt n'avait rien à voir avec les forêts habituels d'Azméra, c'était une jungle et ils ne durent leur salut qu'à la présence de Nymeria qui intimidait les animaux sauvages. Même les renards-écureuil ne faisaient pas le poids et comme les bébés vagabondaient partout et s'éloignaient, chacun se retrouva bientôt avec un bébé renard-écureuil dans les bras.
Le chemin fut long et accidenté. Roy se retrouva bientôt avec Dayana dans ses bras également. La petite ne cessait de trébucher. À ses côtés, Riza portait Hélios. Ils marchaient en silence, concentrés. Dayron souvent en tête ne parvenait pas à s'orienter dans un tel dédale, même avec la carte de Riza. Marco devait lui venir en aide et avec Decensa, cela engendrait de nombreux débats.
« Non, je pense que c'est par là, fit Decensa alors que le bébé renard écureuil dans ses bras glapissait son accord.
- Je dirai tout l'inverse, répondit Dayron qui portait sa petite sœur.
- Mais non, la force magique vient de par là », balaya Marco en les rejoignant, un bébé renard-écureuil lové contre son cou.
Cela interrompit un début de dispute comme bien souvent et il passa devant. Les autres le suivirent.
L'équipe se jeta un regard amusé. Ils s'habituaient à présent aux disputes entre Decensa et Dayron. Elles étaient souvent futiles mais drôles à suivre. Decensa était entêtée et enthousiaste là où Dayron se montrait plus sage et tempéré mais tout aussi têtu. Cela les faisait assez rire. Riza quant à elle était habituée depuis longtemps. Cela avait commencé dès que Decensa les avait rejoints et elle trouvait que cela mettait un peu d'animation et de vie même si maintenant avec les enfants, ils avaient de quoi faire.
Enfin, ils arrivèrent devant une immense grotte.
« Ça doit être par là, fit Marco alors que Riza le rejoignait. Je ne vois pas de protection magique. À priori, nous pouvons tous entrer. »
Riza opina et personne ne se fit prier. À vrai dire, personne n'avait envie d'attendre dans cette jungle. Roy s'occupa de procurer une torche à chacun et ils avancèrent ainsi. Riza était en tête cette fois. Dans ses bras, Hélios grommelait quelque peu, inquiet.
« Tout va bien, mon Hélios », souffla-t-elle en caressant son dos.
Roy était près d'elle, Dayana toute lovée contre lui. La fillette n'était pas rassurée non plus.
« Il y a un chemin par là », grogna Nymeria devant.
Roy et Riza la suivirent sans tergiverser.
Ils s'enfoncèrent dans la grotte pendant un long moment. Soudain, Nymeria s'immobilisa.
« Qu'y-a-t-il Nymeria ? » questionna Riza en la rejoignant.
Elle était au niveau d'une sorte d'ouverture et Riza comprit en arrivant. La grotte s'ouvrait sur une gigantesque pièce. Nul doute que c'était le cratère du volcan. Au sommet une ouverture circulaire laissait voir le jour et inondait les lieux d'une douce lumière. Le plus impressionnant était cependant l'immense statue de dragon se tenant au milieu. Dressé sur ses pattes puissantes, il avait la tête baissée et les yeux clos. Ses ailes étaient étendus autour de lui, courbées, et un pierre noire brillait sur son front. C'était étrange mais même si c'était une statue, Riza avait l'impression qu'il pouvait se réveiller à tout moment.
Les autres arrivèrent et ils s'exclamèrent face à cet endroit surréaliste.
« C'est ça un dragon ? interrogea Dayana à Roy.
- Oui. Tu vois ses ailes ? »
Dayana opina et s'accrocha un peu plus à son cou.
« Il dort ?
- Non, fit Roy amusé. C'est une statue.
- Mais s'il doit nous aider, faut pas que ce soit une statue ! protesta la fillette, les faisant rire.
- En effet, tu as raison, Dayana. Il faut le réveiller », déclara Riza très sérieuse.
Tous se tournèrent vers elle, surpris. Un ravin entourait l'endroit où était le dragon, le rendant inaccessible. Elle confia Hélios à Marco qui avait les mains libres et s'avança jusqu'au bord du ravin.
« Que vas-tu faire ? demanda Marco, inquiet.
- Sais-tu tout ce que peut faire un baiser d'enchanteresse ? » répondit-elle avant d'invoquer Lily.
Ses cheveux poussèrent soudainement et devinrent châtain lumineux. Une robe légère remplaça ses vêtements et deux ailes fines s'épanouirent dans son dos. Riza lui fit un clin d'œil et d'une impulsion, s'élança vers le dragon.
Ils retinrent tous leur souffle. La fée vola jusqu'au dragon. Elle semblait minuscule face à l'immense statue.
« Mais que va-t-elle faire ? demanda Dayron, posant la question à laquelle ils pensaient tous.
- Exactement ce qu'elle a dit », répondit Marco alors que Riza atteignait la gueule du dragon.
Riza posa une main sur son museau. La pierre était réchauffée par le soleil comme vivante. Elle sourit et l'embrassa. Un éclair vif les fit fermer les yeux et lorsqu'ils les rouvrirent. La statue se fissurait dans un bruit incroyable. De la lumière semblait en sortir et des morceaux de pierre tombèrent au sol avec fracas. La statue se décomposa et un nuage de poussière jaillit. Ils ne virent plus rien pendant plusieurs minutes et un silence étrange régna bientôt. Le dragon avait disparu. Il ne resta que Riza agenouillée au milieu de la salle.
« Riza ?! » appela Marco en s'avançant.
Elle se redressa, les rassurant, et vola dans leur direction. Ils eurent l'impression qu'elle portait quelque chose et ils comprirent lorsqu'elle les rejoignit. Elle tenait un bel œuf noir entre ses mains.
« Et le dragon ? questionna Dayron.
- Le voici, fit Riza en montrant l'œuf. Apparemment, c'est une carte différente des autres.
- Mais c'est un œuf… souffla Decensa. Il ne peut pas… enfin…
- Nous verrons Decensa, coupa gentiment Riza, reprenant son apparence habituelle. Repartons. Ne restons pas là. »
Ils ne discutèrent pas et s'éloignèrent. Riza marchait rapidement en tête. Plus vite qu'habituellement. Ils la virent soudain prendre la forme de Lily, l'œuf toujours dans ses bras. Elle n'avait pas reprit Hélios ce qui était étrange.
« Que va-t-il se passer une fois que nous aurons quitté l'île ? questionna Mustang, rompant le silence ambiant.
- J'espère seulement que nous aurons le temps de quitter l'île », répondit Riza tendue.
Ils sortirent de la grotte et là, elle se tourna vers Nymeria.
« Emmène Decensa et les enfants avec toi jusqu'au bateau, veux-tu ? »
Decensa protesta mais Riza fut intraitable. Decensa se retrouva avec Hélios dans ses bras, Dayana devant elle et Alana juste derrière sur la louve.
« Protège les Nymeria. »
Et la louve bondit en avant. Un grondement incroyable retentit alors, faisant craquer la terre. Riza leva un main dans les airs et leur ordonna de continuer à marcher. Personne ne discuta.
Elle sembla suspendre le temps alors que la tension montait peu à peu. Le retour fut bien plus court que l'aller même s'ils eurent l'impression inverse. Ils arrivèrent sur la plage avec soulagement et Riza les fit tous monter dans la chaloupe. Elle perdit ses cheveux châtains au profit d'un rouge vif et la chaloupe vogua rapidement vers le bateau.
Restée sur la plage avec l'œuf enrubanné contre elle, Riza avait une main dans l'eau et l'autre sur le sable.
Elle se détendit un peu lorsqu'ils atteignirent le bateau et une explosion retentit brusquement. Un grondement énorme se fit entendre ensuite et l'air se chargea d'une odeur effroyable.
Riza observait le volcan, puis se tourna vers la jungle. Est-ce que récupérer le dragon valait ce sacrifice ? Elle n'en était pas bien sûre. Bientôt, l'île serait recouverte de lave et les animaux de la jungle périraient.
Elle hésita une seconde avant d'appeler Eagle. Dans la baie, le bateau était secoué mais tenait bon. Riza vola vers eux mais ne se posa pas. La voile s'ouvrit brusquement et un vent violent souffla dedans. L'ancre fut remontée sans qu'ils n'aient rien à faire et le bateau prit de la vitesse. Ils progressaient rapidement entre les récifs et lorsqu'elle jugea qu'ils étaient en sécurité, elle fit demi-tour.
« Que fait-elle ?! » s'écria Marco en se penchant.
Riza disparut bientôt au loin et l'explosion qui retentit les pétrifia. Une giclée rougeoyante sortit du cratère. À tous les coups, c'était là où se dirigeait Riza.
Ils avaient raison. En chemin, elle réfléchissait à comment faire pour arrêter le volcan ou diminuer les dommages. Plus elle s'approchait du volcan et plus l'odeur devenait intenable. Elle en fit le tour, esquivant les jets de lave plus ou moins fréquents. La chaleur devint étouffante quand elle parvint de l'autre côté et elle vit là une solution. Le volcan était proche de la mer de ce côté-ci. Il s'agissait d'orienter l'éruption dans cette direction afin qu'elle ne détruise pas totalement l'île. Mais comment faire ? Si elle invoquait Black Fire, elle ne pourrait plus voler et tomberait. Pourtant quoi de mieux pour orienter la lave que le feu ?
Elle n'avait pas le choix que d'essayer avec le vent. L'éruption suivante rencontra un puissant vent du nord et dévia à peine vers le sud et la mer, retombant surtout dans le cratère, ce qui suggérait une explosion encore plus puissante la prochaine fois.
Ce n'était pas une bonne idée, réalisa Riza. Elle eut soudain un déclic et appela Lily. Se maintenir à cette hauteur en étant une fée était compliqué, aussi, elle se rapprocha du sol et entreprit de dévier la sortie du volcan pour que la lave coule sur le pan au sud et donc vers la mer. Cela lui prit un temps infini et heureusement, l'explosion suivante finit la travail pour elle, dégageant le chemin qu'elle creusait. La lave coula le long du volcan et Riza resta là, veillant à ce que les explosions suivantes ne changent pas de chemin. Cela dura une heure. Une heure intense où la chaleur extrême la faisait suffoquer. Contre elle, l'œuf était chaud et elle percevait un léger battement. A tous les coups, il aimait cet environnement.
Lorsqu'enfin, le volcan se calma. Elle appela Eagle et laissa les courants aériens la porter jusqu'au bateau. Sa tête était vide et son corps courbaturé. Elle aperçut le mât au loin avant de s'évanouir.
Sur le bateau, tous patientaient, inquiets. Ils n'osaient plus regarder vers le volcan. Le calme était revenu mais pas Riza. Enfin un calme relatif car en mer, une tempête semblait se lever.
Roy eut une étrange impression et releva la tête soudainement. Il vit un éclair tomber vers la mer. Il se leva aussitôt et avant que les autres ne puissent réagir, il sautait à l'eau. Les vagues violentes le firent frémir. Elle ne tiendrait pas longtemps dans son état. Il nagea jusqu'à l'endroit où il l'avait vu tomber, priant. Il n'y avait rien, personne… Il plongea, espérant la repérer. Cependant, la mer était sombre, noire, et il n'y voyait rien. Où était-elle ?
Il sortit de l'eau pour respirer et replongea une nouvelle fois.
Où était-elle ?! Riza !
Soudain, il aperçut un éclat au fond de l'eau. Il nagea dans sa direction sans relâche et tendit la main vers la lumière. Il saisit l'écharpe qui maintenait l'œuf alors lumineux contre elle et la tira à lui. Riza était dans ses bras. À bout de souffle, il remonta et frémit. Dans le tumulte des courants marins, il ne parvenait plus à identifier le haut du bas. Son cerveau s'embrumait alors que l'oxygène lui manquait et dans un dernier sursaut de conscience, il expira. Les bulles lui indiquèrent le chemin et il les suivit avant de perdre connaissance.
Riza inspira profondément et observa les alentours, confuse. La mer était déchaînée et une vague la submergea. Elle refit surface et un sentiment de panique la prit. Que faisait-elle là ? Sa chute lui revint et avec, un regard onyx. Roy ! Elle réalisa alors sans trop savoir comment qu'il l'avait sauvée, mais il n'était pas là. Elle tourna la tête dans tous les sens et comprit que s'il n'était pas à la surface, il était sous l'eau. Elle plongea sans attendre, retenant son souffle. Elle était trop épuisée pour invoquer Ariel et nagea vers le fond. Malgré le puissant va-et-vient des vagues, elle parvint à le rejoindre, guidée par son instinct. Il était inconscient. Elle le tira dans ses bras et se dirigea vers le surface. Ce sera trop tard, réalisa-t-elle en chemin. Un sentiment extrême grandit en elle. Non, elle ne laisserait pas cela arriver. Il ne pouvait pas mourir ! Alors que la panique et la peur s'emparaient d'elle, elle fit la seule chose sensée qui lui vint et posa sa bouche sur la sienne, lui communiquant par ce biais son oxygène. Roy ouvrit brusquement les yeux pour croiser les deux pupilles noisettes de la jeune femme. Ils eurent un échange de regard avant de se remettre en route.
C'est ensemble qu'ils refirent surface. Ils inspirèrent tellement fort que cela leur fit mal et Roy toussa alors que Riza faisait de son mieux pour maintenir sa tête hors de l'eau.
« Vous pleurez », nota Roy en retrouvant son souffle.
Riza réalisa que c'était vrai et le sentiment d'impuissance qui l'avait prise sous l'eau revint avec force.
« Ne refaites plus jamais ça ! » s'écria-t-elle en éclatant un sanglot.
Il fut surpris en la sentant s'accrocher à lui et aussitôt, la serra dans ses bras.
« C'est vous qui m'avez fait peur Riza. Je ne peux pas vous perdre. »
Elle crut avoir rêvé ses paroles dans le tumulte de la tempête et la seule chose qu'elle réalisa, c'était qu'elle était bien, là dans ses bras.
Roy paniqua en réalisant qu'elle s'était évanouie.
Il passa son bras autour de sa taille et tenta de repérer le bateau. Heureusement, transportés par une vague, il l'aperçut au loin et nagea dans sa direction. Cela semblait être un combat perdu d'avance, mais il persévéra encore et encore. Cela dura peut-être cinq minutes ou une heure, ce fut pour lui infiniment long. Une corde lui fut lancée et il la passa maladroitement autour de leur deux corps. Il la serra contre lui de toutes ses forces alors que la pression sur la corde augmentait. Il sentait son corps chaud contre le sien et se focalisa sur cette idée. Elle était chaude donc vivante. Elle vivait contre lui et tout irait bien. Il dut perdre connaissance car lorsqu'il rouvrit les yeux, ils étaient sur le pont du bateau. Il se redressa et toussa violemment.
« Riza ! appela-t-il, inquiet.
- Elle est là, elle va bien, assura Decensa en le recouchant d'une main douce mais ferme. Reposez-vous. »
Roy ne retint que le « elle va bien » et se sentit perdre connaissance à nouveau. Elle allait bien, c'était tout ce qu'il comptait.
Les autres les observaient, inquiets. Ils étaient tous les deux étendus sur le pont du bateau, trempés, livides et rien ne semblait pouvoir détacher leurs mains liées.
« Laissons-les ensemble, décréta Marco. Ils respirent tous les deux c'est le principal.
- Il faut les changer », fit Decensa, près de Riza.
Marco opina et ils les transportèrent comme ils purent dans la seule cabine du navire. Là, Decensa se chargea de changer Riza puis Havoc vint s'occuper de Roy.
« Qu'avez-vous encore fait tous les deux… » souffla-t-il d'une voix d'où perçait son inquiétude.
Il les recouvrit d'une couverture et sortit. Près de Riza, l'œuf était posé. Il n'était plus lisse et brillant comme avant. La chaleur du volcan et son bain forcé dans l'océan semblait l'avoir transformé en une pierre lourde et granuleuse.
Lorsque Havoc rejoignit les autres sur le pont, il sentit les regards se tourner vers lui et ne comprit pas.
« Qu'y-a-t-il ? demanda-t-il, surpris.
- C'était quoi ça ? questionna Marco soudainement.
- Ça quoi ?
- Il était prêt à donner sa vie pour la sauver. La première chose à laquelle il pense en revenant à lui c'est elle !
- Il l'aime, souffla alors Decensa. Il me l'avait dit mais… c'était si rapide, je… »
Tous l'observaient alors qu'elle sentait les larmes sur ses joues.
« Je croyais qu'il était venu pour sauver une femme », fit Marco.
Les autres ne surent pas d'où il avait déduit cela et la seule chose que fit Havoc fut d'hausser les épaules.
« Que croyez-vous qu'il vienne de faire ? »
Ils ouvrirent de grands yeux comme comprenant soudainement.
« Mais comment ? Ils ne se connaissaient pas, ils… fit Decensa sidérée, réalisant peu à peu.
- Ce n'est pas à nous de parler de cela, décréta Falman.
- Alors si Lady Adaline a voulu que vous veniez habiter avec nous… elle savait… comprit Dayron.
Nymeria se dirigea alors vers la cabine.
« Toi aussi tu savais Nymeria ? » questionna Marco.
Elle se tourna vers lui et plongea son regard dans le sien.
« Je suis une déesse, gronda-t-elle. Ils sentaient exactement son odeur quand elle est arrivée dans notre monde. Le reste était logique. »
Elle entra dans la cabine alors que Marco resta stupéfait. Il comprenait maintenant pourquoi ils étaient là. Pourquoi ils acceptaient de faire ce si long voyage. Pourquoi ils semblaient si mystérieux par moment, comme retenant des informations capitales. Toutes les choses qu'il savait à leur sujet prit forme dans sa tête et il réalisa pleinement ce qu'il en était.
« Vous… vous venez de son monde à elle, balbutia-t-il. Vous connaissiez Riza avant et vous êtes venus ici pour elle. »
Mettre des mots sur ce que tous devinaient vaguement les laissa abasourdis. L'équipe resta silencieuse un moment, approuvant involontairement ses dires.
« Lady Adaline nous a prévenus, mit en garde Breda. Nous ne pouvions rien dire à Riza. Elle nous a oubliés, a oublié son ancienne vie mais nous ne pouvons pas la lui rappeler. Elle doit se souvenir d'elle-même.
- Cela viendra, fit alors Marco. La magie a ses raisons, cela viendra, répéta-t-il, convaincu.
- Voilà donc pourquoi elle a repoussé l'empereur… » marmonna Decensa plus pour elle même.
Ils furent cependant tous curieux d'en savoir plus, aucun n'étant au courant, mais Decensa avait ses informateurs au palais.
« Elle a refusé sa demande en mariage la dernière fois, leur apprit-elle. Je pensais que vous le saviez. Apparemment, elle pense toujours à cet homme… mais ! C'est lui, n'est-ce pas ? Celui qui hante ses rêves ! C'est lui ! »
Havoc baissa la tête. Rien n'était moins sûr mais il était prêt à le parier. Néanmoins, aucun n'en doutait à présent. Roy Mustang était l'homme qu'elle aimait. Il fallait juste qu'elle s'en souvienne.
« Cela viendra, répéta Marco, confiant. Regagnons la terre ferme en attendant. »
Ils firent voile vers ladite terre ferme alors que le soleil se couchait au loin.
Riza grommela. Sa tête la faisait tellement souffrir. Elle avait mal et tentait de reprendre son souffle lentement. Tout était confus dans son esprit. Elle sentait juste cette chaleur dans sa main et Nymeria à ses côtés. Roy, il était là aussi. C'était lui. Elle plissa les yeux sous la douleur et son esprit s'embruma. Roy ?
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, plusieurs heures plus tard, tout était plus calme. La cabine était sombre et elle percevait seulement les deux pupilles rouges de Nymeria. Prise de panique, elle se pencha vers Roy, s'appuyant contre lui. Il respirait. Elle se calma, une main sur son torse, et les larmes coulèrent le long de ses joues. Roy… comment pouvait-elle ressentir de tels sentiments pour lui ? Elle posa son front contre son épaule, étouffant un sanglot.
Cela faisait du bien de sentir son corps chaud contre le sien. Il respirait près d'elle et ce simple son lui paraissait incroyable. Elle noua ses doigts aux siens et se rendormit contre lui.
Nymeria reposa sa tête sur ses pattes et lâcha un soupir. Avait-elle compris ? La louve en doutait.
Alors que l'aube se levait au loin, Roy s'éveilla. Il avait comme un poids sur sa poitrine et grommela avant de sentir ses cheveux blonds le chatouiller. Riza ?!
Il leva une main et réalisa qu'elle était blottie contre lui, endormie. Elle allait bien. Cette pensée le rassura et il sourit en la serrant contre lui. Elle allait bien.
Il observa les alentours et réalisa qu'ils étaient dans la cabine du bateau. Nymeria le regardait ses grands yeux noirs et il lui sourit.
« Faible humain, marmonna-t-elle. Tu as sauvé la vie de ma sœur au péril de la tienne. Je t'en sais gré. »
Roy opina seulement et elle se redressa.
« Tu ne le sais pas, n'est-ce pas… Seul les êtres magiques peuvent me comprendre, pourtant, depuis le début tu comprends ce que je dis, tu me réponds même…
- Pourquoi ? murmura Roy.
- Parce que tu es lié à Riza. Moi aussi, et en tant que liés de la même personne, nous nous comprenons entre nous. »
Roy resta silencieux un moment.
« Alors tu le savais… depuis le début, tu savais que je n'étais là que pour elle. »
La louve acquiesça et il sourit avec mélancolie. Il resserra sa prise sur Riza et sombra dans un sommeil sans rêve.
Riza se réveilla lorsque Decensa entra dans la pièce quelques heures plus tard.
« Decensa, murmura-t-elle en se redressant. Tout va bien ?
- Oui, assura la jeune femme avec un doux sourire. Et toi, comment te sens-tu ?
- Beaucoup mieux », répondit Riza avant de couler un regard vers Roy encore endormi.
Elles se sourirent et Riza se leva. Decensa vint aussitôt l'aider.
« Peux-tu rester près de lui Nymeria ? » questionna Riza alors que la louve se levait.
Elle opina et les deux femmes sortirent. Aussitôt, Dayana se jeta contre sa Maman en pleurs. Riza se laissa glisser au sol et la serra dans ses bras.
« Tout va bien, ma chérie, tout va bien. »
Dayana pleurait seulement, incapable de lui répondre. Dayron revint alors avec Hélios et Riza serra le bébé de sa main libre.
« Oh mes amours, je vais bien », assura-t-elle sans retenir ses larmes.
Ils vinrent tous la saluer et elle lut le soulagement dans leurs pupilles.
« Je suis désolée de vous avoir inquiété. Détruire l'île aurait condamné les animaux qui y vivent.
- C'est fini, fit Dayron. N'en parlons plus.
- Nous sommes arrivés, informa Marco. Nous n'attendions plus que votre réveil. »
Riza opina.
« Laissons le dormir encore un peu si cela ne vous dérange pas. »
Ils nièrent et Riza profita de ce moment calme pour s'installer avec ses enfants. Moon s'était lovée contre elle, l'entourant étroitement et les bébés renards-écureuil étaient là aussi bien sûr. Riza était heureuse d'avoir ses enfants contre elle mais une partie de son esprit restait tourné vers Roy Mustang. Il n'avait pas hésité à risquer sa vie pour la sienne. Pas une seconde. Il avait sauté dans la mer agitée pour lui porter secours… Et elle avait eu si peur, mais tellement peur. Pas pour elle… non, pour lui. Elle avait eu peur de le perdre. C'était un sentiment étrange qu'elle connaissait. Elle avait déjà eu peur ainsi. Peur de perdre quelqu'un aimé. Elle ne savait pas comment elle était tombée amoureuse de lui… peut-être petit à petit ou peut-être était-ce un coup de foudre ? Elle ne savait pas et ne le réalisait que maintenant… elle aimait Roy Mustang.
La pensée qu'il en aimait une autre lui vint en mémoire mais elle la balaya. Les choses étaient peut-être différentes. Il avait risqué sa vie pour elle après tout.
Lorsque Roy sortit de la cabine, le soleil se couchait à nouveau. Il croisa le regard de Riza et parut rassuré. Elle allait bien. Cela lui suffisait.
« Nous pouvons regagner la terre ferme ? » demanda Marco qui n'en pouvait plus du bateau.
Cela les fit rire et les occupa surtout. Ils mirent la chaloupe à l'eau et firent trois allers-retours pour débarquer tout le monde et les vivres. Ils laissèrent le bateau ancré au milieu de la baie sans savoir quoi en faire pour le moment et installèrent le camp sur la plage.
Cette nuit-là, Riza fit un nouveau rêve. Une femme tout de noir vêtue l'observait avec un dégoût certain. Elle ne comprit pas ce qu'elle disait mais le désespoir profond qui la frappa la laissa pantelante, à bout de souffle, confuse. Elle hurla et l'odeur de la poudre remplit la pièce. Les larmes ruisselaient le long de ses joues et le chargeur fut vide. Bientôt, elle fut à court de munitions. Mais rien n'avait d'importance. Il était mort. Cette garce l'avait tué. Roy Mustang était mort. Elle tomba au sol. Plus rien n'avait d'importance. Qu'elle la tue, plus rien ne comptait. Il était mort.
Riza s'éveilla en sursaut. Roy ?! Elle se leva et le vit non loin, endormi. Sans se contrôler, elle se précipita vers lui et Roy fut réveillé en sentant la jeune femme pleurer contre lui.
« Riza, Riza, murmura-t-il, impuissant face à ses larmes. Tout va bien, tout va bien. »
Elle sembla le croire et se calma peu à peu alors qu'il la berçait contre lui. Il fut surpris en réalisant qu'elle s'était rendormie. Il la couvrit de sa couverture et remonta un bras derrière sa tête, gardant l'autre autour de sa taille. De quoi avait-elle rêvé pour se retrouver dans un état pareil ?
À son réveil, Riza s'étonna de se retrouver dans les bras de Roy Mustang. Que faisait-elle là ?
Elle se redressa, confuse, et réalisa que si c'était elle qui se trouvait ici, cela signifiait aussi que c'était elle qui l'avait rejoint.
Elle se leva et retourna près de Nymeria. La louve l'observait amusée mais ne lui donna pas d'indices sur ce qui s'était passé. Riza soupira. Encore une fois, elle ne se souvenait de rien.
L'aube pointait à peine au loin et elle décida de se baigner. La mer était calme. C'était parfait. Elle retira sa veste, son pantalon et s'avança vers l'océan scintillant. Elle était froide mais résolue, Riza continuait de s'enfoncer dans l'eau. Ce ne fut que lorsqu'elle en eut jusqu'à la taille, qu'elle plongea. Elle avait failli se noyer mais étonnamment, cela ne lui faisait pas peur.
Elle remonta à la surface, prenant une grande inspiration et nagea. Sans faire appel à Ariel, elle se baigna une petite demi-heure avant de sortir de l'eau. Nymeria le rejoignit sur le bord avec sa cape et Riza s'emmitoufla dedans pour se réchauffer.
« Ça t'a remis les esprits en place ? taquina la louve.
- Je ne crois pas », répondit Riza en coulant un regard vers Roy.
Pouvait-elle aimer deux hommes à la fois ? Cela semblait fou. Surtout vu l'intensité de ses sentiments.
Elle eut le temps de se rhabiller et de préparer le petit déjeuner avant que tous ne soient réveillés.
Ils n'avaient pas eu de nouvelles alarmantes concernant la guerre à venir et décidèrent de rentrer à la forêt d'Arya. Ils verraient en chemin s'ils devaient changer de direction. Ils partirent le matin même. Ils remontèrent la falaise et là, Riza siffla. Aussitôt, le petit troupeau de chevaux arriva au grand galop. Milo s'arrêta près de Dayron alors que Lys piaffait joliment devant Decensa.
« Oui, oui, ma belle. Moi aussi je suis contente de te revoir. »
Ils sellèrent les chevaux et se remirent en route. Leurs habitudes revinrent rapidement. Dayana se retrouva devant Roy, lui posant mille et une question. Riza chevauchait Nymeria à ses côtés, Hélios dans ses bras. La différence était la présence de l'œuf. Il évoluait étrangement et ressemblait plus à une pierre à présent. Il n'avait pas dû apprécier son plongeon dans la mer. Riza le gardait contre elle, espérant que sa chaleur corporelle l'aide.
Au fur et à mesure des semaines, il durcit de plus en plus cependant et devint aussi froid que la pierre.
« Est-ce qu'il va éclore ? demandait parfois Dayana en caressant la pierre rugueuse.
- Pas encore », répondait sa Maman.
Elle n'avait pas reparlé avec Roy de ce qui s'était passé mais depuis cela, ils avaient été comme inséparables. Plus qu'avant en tout cas. Ils cheminaient toujours l'un à côté de l'autre, mangeaient côte à côte sans toutefois parler forcément ensemble. Ils se sentaient juste rassurés par la présence de l'autre. Parfois, leur regard se croisaient et alors une longue discussion silencieuse s'entamait.
Maintenant, dans ses rêves, Riza ne voyait plus un homme flou, mais les pupilles onyx de Roy. Son regard doux, son sourire tendre. Comme si l'homme qu'elle aimait se réincarner dans le corps de Roy Mustang. C'était à la fois étrange mais aussi évident. Comme si c'était normal. C'était comme si c'était lui…
Cette pensée lui semblait folle. Ils venaient d'un pays lointain. Elle ne les avait jamais vus avant alors pourquoi ? Puis, elle finit par se dire que peut-être la magie lui avait fait voir en avance l'homme qu'elle aimerait dans le futur ?
En arrivant aux abords de la forêt d'Arya, elle était convaincue qu'elle devait en parler à Adaline.
Ils retrouvèrent leur maison avec bonheur et chacun manifesta sa joie. Enfin, ils purent se poser, défaire leurs affaires, se coucher dans de vrais lits. Ils apprécièrent énormément le soir de leur arrivée.
Le lendemain matin, Riza laissa Dayana et Hélios à Dayron, le seul réveillé et partit avec Nymeria et l'œuf vers chez Adaline. Elle trouva l'endroit désert et décida d'attendre. Adaline ne partait jamais loin ni longtemps de chez elle. Le soir venu cependant, elle était concernée.
Elle rentra à la maison pour ne pas inquiéter les autres.
« Elle n'était pas chez elle ? s'étonna Marco.
- Non, je vais envoyer Eagle la chercher cette nuit. »
Elle invoqua l'aigle et il s'envola aussitôt.
« J'ai un mauvais pressentiment », déclara Riza.
Cela les inquiéta fortement. Ce n'était pas bon signe.
Cette nuit-là, Riza fut incapable de dormir. Elle redescendit au jardin et décela là plusieurs sorts qu'Adaline avait lancé pour l'arroser en son absence. Elle avait donc prévu de partir. Elle s'assit sur le banc et ne fut pas surprise en sentant Roy la rejoindre.
« Si vous ne pouvez pas dormir, moi non plus », répondit-il à son regard.
Elle lui sourit doucement alors qu'il s'asseyait près d'elle.
« Je suis inquiète pour Adaline.
- Je sais », souffla Roy, prenant sa main dans la sienne.
Il caressa le dos de son pouce et elle l'observa.
« Vous semblez lire dans mes pensées parfois, nota-t-elle, amusée.
- Je crois que c'est plus souvent vous qui lisez les miennes. »
Elle pouffa et nia. Rien que sa présence l'apaisait. Naturellement, elle posa sa tête sur son épaule. Il déposa un baiser dans ses cheveux.
« Nous la retrouverons.
- Il est possible que je doive partir plusieurs jours pour cela et je n'aime pas l'idée de vous laisser seuls.
- Vous savez comme moi que Marco sait se défendre et moi aussi je vous ferai remarquer, taquina-t-il, plongeant son regard dans le sien. Partez tranquille, nous nous débrouillerons. »
Riza lui sourit, le remerciant du regard, et reposa la tête sur son épaule.
Lorsqu'elle remonta, elle parvint à s'endormir. À l'aube, un cri perçant la réveilla. Eagle ! Il l'avait trouvée. Elle sortit de la chambre et l'aigle se posa. Il disparut et Riza sut où elle était. Sans attendre, elle prit ses enfants dans ses bras et descendit.
Dayron et Roy étaient les seuls levés, attablés autour d'une tasse de thé, encore ensommeillés.
« Bonjour ! salua-t-elle en confiant un enfant à chacun. Eagle l'a retrouvée, j'y vais. »
Elle se tourna vers Nymeria qui la suivait et nia.
« Non, ma belle. J'aimerais que tu restes ici pour les protéger. »
Nymeria gronda un peu mais Riza resta ferme.
« Je suis désolée Nymeria… »
La louve grogna son désaccord mais ne le suivit pas quand elle partit non sans avoir lancé un dernier regard à Roy.
Elle réalisa en quittant la maison qu'il lui manquerait, au moins autant que ses enfants…
Aussitôt, elle appela Black Fire et sauta sur le dos du cheval. Il partit au grand galop, absolument pas gêné par les racines ou les branches. Il bondissait souplement et galopa ainsi un long moment, guidé par Riza.
Elle n'arriva que le lendemain à l'autre bout de la forêt. Une vision d'horreur l'attendait alors. Le village des nomades, le village des parents d'Hélios autrement dit, était détruit, dévasté. Les corps des villageois, démembrés, gisaient au sol. Si Riza crut un moment que la tribu des loups avaient mis leurs menaces à exécution, elle réalisa bientôt que ce n'était pas le cas. Non… c'était des hommes qui avaient fait cela. Elle ne réalisa pas qu'elle pleurait en trouvant le corps des parents d'Hélios. Elle n'avait aucun doute sur leur identité et retint un sanglot. Hélios aurait pu… son bébé aurait pu mourir aussi… Ces hommes étaient sans pitié, aucune… les enfants n'avaient plus rien d'humains et elle dut se retenir de vomir devant tant d'horreur. Elle se sentait en colère, tellement en colère. Cette scène avait quelque chose d'horriblement familier et elle réalisa alors qu'elle était surtout en colère contre elle-même. Elle sut qu'elle aussi avait été un monstre, qu'elle aussi avait un jour tué des enfants innocents… Elle pensa à Hélios et Dayana et s'effondra au sol. Qu'avait-elle fait ?!
Cependant, l'urgence de la situation la sortit de sa torpeur. Où étaient les hommes qui avaient fait cela ? Elle devait voir Arya. La louve en savait peut-être plus. Et où était Adaline ?
Elle inspira et décida d'enterrer les corps à l'aide de la magie. Elle ne pouvait pas les laisser ainsi et cela irait plus vite. Une fois fait, elle s'enfonça dans la forêt et parvint en quelques heures au territoire des loups. Arya vint à sa rencontre.
« Où est-elle ? questionna Riza tout de go.
- Tu ne devines pas…
- Elle remonte leurs traces, seule ?! C'est de la folie. »
Arya haussa les épaules et Riza comprit qu'elle avait essayé de l'en dissuader.
« J'imagine qu'elle a jugé avoir trop à perdre. »
Riza serra les poings, impuissantes. Que pouvait-elle faire ? Elle avait peur pour les siens mais elle réalisait que remonter à la source de ses attaques justement était peut-être la solution. Cela devait être le raisonnement d'Adaline.
« Je vais y aller aussi, déclara-t-elle au grand damne d'Arya. Une guerre se prépare Arya et je sens que ce n'est que la première étape…
- Courageuse ou suicidaire ? Je ne sais pas… vous les enchanteresses oubliaient que vous êtes humaines.
- Je ne l'oublie pas Arya, mais il y a des gens que je dois protéger. »
Arya opina.
« Je resterai là et protégerai la forêt et ses occupants alors. »
Riza comprit ce que cela signifiait et fut soulagée.
« Merci Arya. »
Elle veillerait sur eux tant qu'ils seront dans la forêt.
Riza se redressa et Yomi s'avança vers elle. Elle avait toujours un lien particulier avec Yomi. Il était l'un des premiers à avoir été présent pour elle.
« Je ne suis pas magique, je ne suis pas aussi puissant que ma sœur mais je veux t'accompagner. »
Riza ouvrit de grands yeux.
« Tu pourrais mourir.
- J'ai vécu longtemps. Si je meurs en t'aidant à accomplir ta quête, j'en serai heureux. »
Riza se tourna vers Arya et elle baissa la tête.
« Si tel est son destin. »
Elle observa Yomi. Le loup noir avait le regard brillant de détermination.
« Très bien, merci Yomi. »
Elle sauta souplement sur son dos et d'un bond, ils disparurent. Être de magie ou non, Yomi restait le fils d'une déesse louve et il était puissant et endurant. Ils sortirent de la forêt rapidement. Elle le sentit frémir, il n'avait jamais quitté la forêt auparavant, et le rassura d'une caresse.
Riza pensa à envoyer Eagle les informer de sa décision dans la soirée. De nuit, elle continua de remonter la piste d'Adaline, se dirigeant droit vers Asgora. Enveloppé dans une écharpe, contre elle, l'œuf semblait se réchauffer au fur et à mesure que le froid du nord les gagnait.
Riza décida d'une pause à l'aube. Il faisait gris et mauvais. Yomi se coucha et elle s'allongea contre lui. Ils dormirent quelques heures avant de repartir. La réponse d'Eagle prit plusieurs jours à leur parvenir et c'était Dayron qui avait pris la plume, pas très content. Il lui faisait savoir ce qu'il en pensait mais déclarait comprendre, ce qui ne l'empêchait pas de ne pas être d'accord avec son choix. Il y avait aussi un petit mot d'Alana qui écrivait de mieux en mieux. Elle espérait la revoir bientôt et en pleine forme. Puis il y avait deux lignes d'une écriture qu'elle reconnut étrangement. Dayron l'avait laissé écrire dans sa lettre ? C'était bizarre. Roy Mustang, puisqu'il s'agissait de son écriture, la rassurait et priait pour que son voyage se passe bien. C'était banal mais cela lui fit chaud au cœur. Dans une lettre comme celle-ci, elle se doutait qu'il n'avait pas pu trop s'épancher. Elle leur répondit rapidement avant de repartir.
Après plusieurs semaines de course, ils parvinrent enfin aux montagnes du nord, la frontière naturelle avec Asgora. Riza s'y enfonça, espérant ainsi que cela réglerait leur problème. Elle ignorait cependant que les tensions entre les deux pays s'étaient renforcées ces dernières semaines. L'empereur et Mehdi lui avait envoyé une lettre et celle-ci était arrivée chez elle peu de jours après son départ. Comprenant l'urgence de la situation à la tension magique que Mehdi avait mise dans la lettre, Marco l'avait ouverte. Ils les informaient de la situation et des batailles à venir imminentes.
« Il faut envoyer une lettre à Riza. »
Seulement ils avaient déjà renvoyé Eagle avec une réponse à sa dernière lettre et nul doute qu'un oiseau normal aurait du mal à la trouver. Marco se tourna alors vers l'oiseau de Mehdi. Lui non plus ne l'avait pas trouvée…
« Je dois aller là-bas, fit-il, et nous devons renvoyer cette lettre à Riza. »
Nymeria se proposa mais ils refusèrent alors Moon glapit. Elle pourrait retrouver Riza. Této n'eut pas l'air d'accord mais la renarde-écureuil fut intransigeante et on lui confia la lettre. Marco rajouta un mot dedans. S'ils rejoignaient l'empereur à Boréalis, cela signifiait que les autres n'étaient plus en sécurité ici. Dayronsortit alors la pierre rougeoyante que Riza lui avait confiée et devant sa couleur ensanglantée inquiétante, cela les décida. Ils feraient route vers la capitale. Il valait mieux rester ensemble pour le moment. Ils ne savaient pas alors qu'Arya avait promis de les protéger tant qu'ils resteraient dans la forêt.
Lorsque Riza parvint à la frontière avec Asgora, le reste du groupe était alors en chemin depuis plusieurs semaines.
La température était glacée et elle qui avait toujours chaud, ressentit la morsure du froid. Elle invoqua souvent Black Fire pour se réchauffer et sentait que l'œuf aimait particulièrement lorsqu'elle avait cette forme. Il réagissait à la chaleur.
Un soir, une tempête les surprit et ils durent trouver d'urgence un abri. Par miracle, elle parvint à trouver une grotte et ils s'arrêtèrent là. L'œuf était glacial et Riza appela Black Fire à elle. Elle leva les deux mains et les posa sur la pierre froide. La différence de température parut la brûler mais elle tint bon. Elle sentit la pierre se réchauffer peu à peu.
« Qui es-tu petit œuf ? questionna-t-elle. Je devais récupérer une carte puissante et je me retrouve avec un œuf. Comme c'est étrange… »
Elle repensa à ce jour et frémit. C'était étrange comme elle oubliait la douleur pour ne se souvenir que des bras de Roy autour d'elle, la chaleur de son corps dans l'eau glacée, son inquiétude. Comme il lui manquait… L'homme qui autrefois hantait son cœur semblait avoir disparu, laissant toute la place à Roy Mustang. Ainsi, elle était capable d'aimer deux fois. Cet amour était moins douloureux cependant car elle savait qui il était, il était là, non loin, vivant. Peut-être en aimait-il une autre… mais il n'était pas un mirage.
Elle sursauta presque lorsqu'un craquement retentit. Ouvrant de grands yeux, elle diminua involontairement l'intensité de la chaleur qu'elle lui communiquait et la pierre se refroidit. Riza comprit aussitôt que ce n'était pas bon et se concentra sur l'œuf. Il commença à s'illuminer lentement. Yomi observait, fasciné.
« Est-ce qu'il va éclore ? » demanda-t-il plusieurs fois.
Riza lui répondait par l'affirmative, continuant à réchauffer l'œuf. Il n'y eut pas d'autres craquements cependant et cela l'inquiéta. Sa chaleur n'était pas assez forte…
Elle repensa à la scène précédente. Pourquoi s'était-il fissuré ? Elle réalisa alors qu'elle pensait à Roy. Si le feu était attribué à la colère, il correspondait aussi à l'amour. Laisser ses pensées dériver vers le Général ne fut pas compliqué. Lorsque l'œuf craqua un peu plus, elle resta concentrée sur Roy, puis pensa à ses enfants. Cela fonctionna. Elle pensa ensuite à Dayron, Marco, Decensa, Moon, Této, même Mehdi et Luan. Elle ressentait tant d'amour pour ceux qu'elle considérait comme sa famille. Une lumière intense baigna la grotte et un cri perçant retentit. La pierre s'effrita de part et d'autre et ils virent sous leurs yeux ébahis, un bébé dragon en sortir. Il était petit et frêle. Néanmoins, des piques recouvraient le haut de son dos et ses dents étaient pointues. Il pouvait être dangereux mais Riza ne s'inquiéta pas de cela. Elle ouvrit les bras vers l'être qui frissonnait déjà et le serra contre elle, lui partageant sa chaleur. Une montagne glaciale n'était pas le meilleur endroit pour faire naître un dragon. Il lova son museau dans son cou et elle sentit son souffle chaud contre elle. Elle espérait que ce feu qui brûlait à l'intérieur de lui pourrait le garder au chaud. Yomi vint se blottir contre eux et ils restèrent ainsi toute la nuit pour réchauffer le bébé dragon.
Le lendemain, la tempête faisait toujours rage et seul Yomi sortit pour chasser. Riza fit cuire un peu de viande, espérant que le bébé en mangerait et cela sembla lui convenir. Il mangea le petit bout de viande et rassasié, se coucha contre Riza. Il avait des yeux de serpents, sans paupière donc et ne fermait pas les yeux. Son regard noir les fixait toujours même lorsqu'il dormait. Étrangement, Riza se sentait liée à l'animal. Elle avait conscience qu'il était bien trop petit pour combattre mais se résigna. Elle avait d'autres moyens de se battre et le bébé dragon l'avait prise d'affection. Pour lui, elle était sa mère. Quand il ne dormait pas, ce qui était donc la majeure partie de son temps, il jouait avec Yomi et le loup fut d'une patience angélique avec le dragon. Il était beaucoup plus fort que lui et pouvait le repousser aisément d'un coup de patte. Il le laissait cependant grimper sur son dos, tirer sa queue ou ses oreilles et souvent Riza intervenait, arrêtant le petit dragon.
« Viens par là toi », faisait-elle en attrapant le dragon.
Il protestait un peu mais était conquis par la chaleur de ses mains la plupart du temps.
Si la tempête se calma, ils attendirent quelques jours de plus avant de repartir. Riza dut trouver le moyen de lover le bébé dans ses bras pour qu'il reste bien au chaud. Elle passa presque tout son temps sous la forme de Black Fire, faisant fondre la neige sous ses pas. Yomi était loin d'être contre, peu habitué aux températures extrêmes. Ils suivirent l'aura d'Adaline et parvinrent enfin à Asgora. Les montagnes continuaient ainsi jusqu'à l'horizon.
« Adaline est quelque part dans ce pays inconnu », souffla Riza, inquiète.
Elle pensa aux autres et secoua la tête avant de se remettre en marche. Ce qu'elle ne savait pas c'est que cette pause forcée avait permis à Moon de rattraper un peu de son retard. À quelques jours de marche derrière eux, la renarde-écureuil donnait tout ce qu'elle avait pour les rejoindre.
Pendant ce temps, les autres arrivaient à la capitale. Ils avaient prévenu Mehdi et l'empereur bien sûr par lettre. Ils les accueillirent avec inquiétude, sachant que Riza était allée au devant du danger.
« Le Capitaine Darius se trouve là-bas en ce moment et il s'attend à une attaque d'un jour à l'autre », informa Luan au repas du soir.
Il parlait de la frontière nord, là même que la dernière fois.
« J'attendais votre venue avant de me mettre en route.
- Je viens avec vous, fit Marco, résolu.
- Moi également, décréta Roy. Riza vous rejoindra sur le champ de bataille dès qu'elle saura. »
L'équipe fut aussitôt de la partie et Dayron déclara qu'il venait, ce que Decensa désapprouva aussitôt.
« Mais tu ne sais pas te battre, protesta-t-elle.
- Bien sûr que si, je me suis entraîné je te rappelle. Je ne vais pas rester là à rien faire.
- Si tu y vas, fit Decensa. J'y vais aussi. »
Ils lui lancèrent tous un regard paniqué. Connaissant la jeune femme, elle était capable de mettre sa menace à exécution.
« Tu détestes les combats Decensa. Ce serait folie que d'y aller.
- Tu n'aimes pas te battre non plus ! Si tu y vas, j'y vais ! répéta-t-elle, butée.
- Decensa, c'est stupide. Tu ne ferais que nous gêner. »
Elle eut l'air furieuse et sortit, claquant la porte.
Dayron fut stupéfait. Il se tourna vers les autres. Tous l'observaient et il grommela. Bien sûr, c'était à lui d'y aller. Il ne se fit pas prier cependant et la suivit.
Il savait où la retrouver et fila droit vers le quartier des domestiques. Decensa était là, allongée sur son ancien lit, en pleurs.
Il referma la porte derrière lui, son cœur se serrant à cette vision.
« Decensa, appela-t-il doucement.
- Laisse-moi ! » fit-elle en se tournant de l'autre côté.
Il n'en fit rien cependant et s'avança prudemment vers elle. Il s'assit au bord du lit.
« C'est ce que tu veux faire après tout, souffla-t-elle, me laisser…
- Ne sois pas idiote. Ce n'est pas ce que je veux. Mais je dois le faire.
- Pourquoi ?! questionna-t-elle en se redressant. Rien ne t'oblige à aller combattre.
- Nous y allons tous Decensa, répondit doucement Dayron.
- Mais ils sont surhumains, Mehdi, Marco ! Sir Mustang !
- Les autres ne le sont pas, fit remarquer Dayron, parlant du reste de l'équipe qui suivrait assurément Roy. Moi non plus… mais ils se battent pour protéger ceux qu'ils aiment », ajouta-t-il, portant une main à sa joue.
Les pleurs de Decensa redoublèrent sous son regard tendre et il l'attira dans ses bras. Il la berça contre lui.
« Chut, chut, ça va aller Decensa. Nous reviendrons.
- Tu me le promets ? » fit-elle en levant un regard humide vers lui.
Il opina et elle renifla.
« J'ai besoin de toi ici pour veiller sur Alana, et Riza a besoin de toi pour Dayana et Hélios. Tu peux faire ça pour nous ? »
Decensa acquiesça, son regard plongé dans le sien.
« Merci Decensa », souffla-t-il, posant son front sur le sien.
Elle ferma les yeux.
« La vérité Decensa, c'est que j'ai peur, terriblement peur… »
Elle rouvrit les yeux, surprise.
« Peur de la mort ? » questionna-t-elle dans un souffle.
Il nia.
« Non, j'ai peur de te perdre. C'est pour cela que je veux que tu restes ici. »
Elle fronça les sourcils.
« Moi aussi, j'ai peur de te… ! »
Elle hoqueta de surprise en sentant ses lèvres sur les siennes. Elle cligna plusieurs des yeux avec de réaliser. Dayron l'embrassait. Lui qui était si sage et posé, c'était loin de lui ressembler mais elle ressentait dans ce baiser toute la peur qu'il avait.
Elle sentit des papillons s'envoler dans son ventre et passa une main autour de son cou, pressant sa poitrine contre son torse.
« Decensa… » murmura-t-il, la faisait frissonner.
Elle avait oublié toutes ses plaintes et plongea un regard embrumé dans le sien. Il la serra contre lui.
« Excuse-moi, c'était un peu déplacé… » fit-il, les joues rougies, ce qui lui ressemblait plus.
Elle rit et l'embrassa tendrement avec un sourire enjôleur.
« Tu es tout excusé », susurra-t-elle.
Leurs regards redevinrent intenses et comme deux aimants, leurs lèvres se trouvèrent à nouveau. À la fois tendres et impatientes, elles se découvraient et s'apprivoisaient mutuellement.
Dayron ne revint à lui qu'en sentant son cœur battre la chamade contre la paume de sa main. Il retira sa main de sa poitrine. Que faisaient-ils ? Ils étaient couramment allongés dans un lit, Decensa abandonnée dans ses bras, plus désirable que jamais. Elle l'interrogeait du regard et il soupirait. Il laissa sa tête retomber près d'elle.
« Que faisons-nous Decensa ? Je croyais que nous étions d'accord pour dire que les relations de ce genre étaient prohibées avant le mariage. »
Elle rit.
« Oui, c'est vrai. Nous devions être les plus choqués quand ils en ont parlé.
- Et nous voilà… »
Ils se tournèrent l'un vers l'autre et soudain, Dayron se redressa sur un coude. De sa main libre, il caressa sa joue. Elle ferma les yeux sous la tendresse de son geste.
« Et… tu accepterais de m'épouser ? »
Elle rouvrit les yeux brusquement et s'assit.
« Comment ça ? Mais... je suis… enfin, je ne suis qu'une domestique », fit-elle en baissant la tête.
Il pouffa.
« Peu m'importe. J'ai le luxe de pouvoir choisir qui aimait dans ma famille. Ton milieu ne change rien. Je t'aime Decensa. Épouse-moi. »
Il avait un regard assuré et aimant qui l'émue.
« Comme ça, nous pourrons continuer à nous disputer jusqu'à la fin de nos jours », taquina-t-il.
Elle pouffa avant de reprendre, plus sérieuse.
« Tu prendrais une femme aussi bornée que moi ? Je passe ma vie à te tenir tête.
- Et je ne me suis pas senti aussi vivant que depuis que je t'ai rencontrée Decensa. »
Elle fronça les sourcils.
« Alors tu es un peu maso. »
Il rit cette fois.
« Non, juste amoureux. Tu veux bien ? » reprit-il.
Il vit ses yeux briller alors qu'elle opinait et vint trouver ses lèvres avoir joie.
« Oh Decensa ! s'écria-t-il en la serrant contre lui. Retenons qu'au moins une fois dans nos vies, tu ne m'auras pas tenu tête, heureusement… »
Ils pouffèrent ensemble avant que leurs lèvres ne se trouvent à nouveau.
Question ! Est-ce que ça vous a réconcilié avec Dayron ? Pour rappel, toute mon histoire est écrite en avance donc je ne change rien en cours de publication. Le couple Decensa/Dayron était prévu depuis le tout début ahahah ! Alors vous m'avez fait bien rire en supposant qu'il pouvait finir avec Riza XD Allez, des bisous !
