Je ne sais plus comment nous en sommes arrivés là. Toi, moi, dans cette pièce, seuls, l'un en face de l'autre, dans cette base militaire. Vêtue seulement d'une serviette de bain, et encore humide et assez courte, trop courte à mon goût, bien que tu ne sois pas du genre à regarder les filles de cette façon. Peut-être est-ce ça le problème, tu ne regardes pas les femmes. Et moi insensée, lorsque tu m'as surprise comme ça, je t'ai demandé de rester, et les paroles se sont enfuies, sans que je puisse les retenir, enfouies depuis trop longtemps, elles attendaient seulement la bonne occasion pour bondir.
Et toi maintenant, tu me regardes de tes yeux couleur jade qui brillent de milles diamants, ces yeux dans lesquels je plonge dès que je croise ton regard, qui envoûtent mon âme et te permettent de voir au plus profond de moi.
Non, ne me regardes pas comme ça, pas de tes yeux si mélancoliques et tristes car ils doivent faire de la peine. Dis-moi quelque chose, parles-moi, ne reste pas immobile face à moi, car alors c'est moi qui serais obligée de faire un geste. Et je ne voudrais pas te blesser par ce geste malencontreux. A te voir là, en face de moi, la première chose à laquelle je pense, c'est de me précipiter dans tes bras et m'y lover. Puis dégager ton visage si magnifique de ta mèche de cheveux bruns que j'aime tant, et presser mes lèvres contre les tiennes.
TROWA ! Parle-moi ! Ne reste pas silencieux par pitié ! TROWA ! Je t'en prie.
Mais nous restons tout de même sans parler sans bouger ; et ce silence qui d'habitude, nous permet de communiquer parfaitement, reste muet et si froid. Et j'ai l'impression qu'il cherche à m'étouffer. Pourtant, il y a 8 mois, tu ne m'aurais jamais regardé ainsi… Je m'en rappelle comme si c'était hier.
Car il y a 8 mois, je t'ai retrouvé flottant dans l'espace avec l'équipe qui était partie à ta recherche. Tu semblais tellement paisible, on aurait pu dire que tu dormais alors qu'en réalité, tu étais plongé dans un coma profond suite à l'explosion du Veayate. Dès que je t'ai vu, j'ai su que je ne pourrais plus jamais me séparer de toi. Trowa Barton, officier supérieur de OZ, et pilote de Gundam. Tu ne t'es réveillé que 2 mois plus tard, totalement amnésique. Lorsque tu as ouvert les yeux, la première personne que tu vis fut moi, alors tu souris, et dis : « Suis-je au paradis, je vois un ange qui surveille mon réveil. »
Pour quelqu'un qui venait de se réveiller d'un coma dont personne d'autre n'aurait pu réchapper, je trouvai que tu avais un sens de l'humour plutôt remarquable.
Non, jeune prince endormi, vous êtes bien dans le monde réel, te répondis-je.
Alors j'ai de la chance car cette réalité me semble bien agréable, continuas-tu, toujours avec cette voix si sensuelle et si naturelle.
Trêve de bavardage, comment vous sentez-vous ?
Pas trop mal, mis à part que j'ai l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur.
Je vois… On arrangera ça après. Vous vous souvenez de ce qui s'est passé ?
Non. Et en fin de compte, je ne me souviens de rien. Il n'y a qu'un prénom qui me vient à l'esprit…
Lequel ?
Quatre… C'est le mien ?
Non, ça doit être celui d'un de vos amis. Vous vous appelez Trowa, Trowa Barton.
Ca ne me dit rien. Et qu'est-ce que je faisais ? Est-ce que j'ai de la famille ? J'ai quel âge ?
Je ne peux pas répondre à tout, néanmoins, je sais que vous êtes pilote de Mobile Suit, le meilleur d'ailleurs qu'OZ ait jamais connu. Pour ce qui est de votre âge, vous devez avoir aux environs de 16 ou 17 ans, pas plus. Autrement je ne sais rien de plus. Tout ce que je peux faire, c'est vous éclaircir un peu sur les raisons pour lesquelles vous êtes là. Votre armure mobile a été détruite au cours d'un combat spatial face à un Gundam nouvelle génération.
A ces mots, tu avais posé les mains sur ton visage et froncé les sourcils comme pour te remémorer un souvenir enfoui
Est-ce que ça va ?
Oui, je crois, j'ai l'impression, que tous mes souvenirs sont là mais qu'ils m'échappent au fur et à mesure que j'essaye de les saisir, tout s'embrouille et …
Du calme, ce n'est pas grave, ça reviendra plus tard, te dis-je d'une voix douce et apaisante, en te mettant la main sur le front pour évaluer ta fièvre. En attendant, on va voir comment vont vos muscles.
Tu me regardas avec ton sourire angélique, tellement désirable.
Je ne sais même pas comment vous vous appelez…
Je suis Katsumi Chang, votre médecin et thérapeute attitré, te fis-je en souriant à mon tour. Allez, on faire faire un peu d'exercice à ces muscles.
Je te tâtai les bras et senti que tu te contractais légèrement à ce contact. Je souriais intérieurement car tu ne semblais pas habitué à ce que quelqu'un soit aussi doux avec toi. Je te fis faire quelques mouvements d'épaules, il semblait que tout était en ordre. Mais c'était pour tes jambes que je m'inquiétais le plus. Lors de l'explosion, elles avaient subi de nombreuses fractures. Je te massai les cuisses et tu frémis légèrement. C'était bon signe, tu n'avais pas perdu tes sensations.
Je crois que j'avais un ami qui s'appelait Chang, murmura-tu.
Je relevai la tête pour te regarder.
C'est possible, Chang est un nom assez répandu. Vous voyez la mémoire vous revient petit à petit, il faut vous laisser le temps. Vous pouvez bouger les pieds s'il vous plaît. Merci.
Bien que tu étais dans le coma depuis longtemps, tu n'avais pas perdu trop de muscles.
Je vais vérifier vos côtes, à présent. Vous en avez eu 3 de cassées quand même.
Lorsque je t'effleurai, tu sursautas.
Je vous ai fait mal ? m'inquiétai-je aussitôt.
Non, c'est juste que ça chatouille ! me répondis-tu, puis tu éclatas de rire.
Un rire si agréable à entendre et si communicatif, que je ris avec toi. Puis reprenant mon rôle de médecin, j'instaurai un peu plus de sérieux en t'annonçant qu'il fallait te reposer et que j'allai te rapporter de quoi manger un peu.
Ainsi durant plus d'un mois et demi, je t'accompagnai dans ta rééducation et tu progressais de façon remarquable. Nos relations étaient devenues amicales mais je t'aimais déjà je crois, bien que je ne voulais pas me l'avouer. Après tout, tu étais mon patient. Ta mémoire revenait elle aussi, et au fur et à mesure, tu devenais plus sombre et plus pensif qu'auparavant. Alors je voulu savoir ce qui n'allait pas un soir.
Trowa, je veux te poser une question ? commençai-je.
Oui…
Je veux savoir pourquoi tu ne ris plus ? Pourquoi tu ne me tiens plus au courant des souvenirs qui te reviennent ? Oh ! bien sûr, je ne veux pas savoir ta vie privée (si bien sûr, mais je n'oserai pas te demander.)
Katsumi, ce n'es pas contre toi. Mais plus je retrouve ce que j'étais, plus j'ai la conviction qu'il faut que je tienne le moins possible de personne au courant.
Pourquoi cela ? demandai-je en levant un sourcil.
Comme si je savais que je les mettrais en danger, soupiras-tu.
Nous restâmes un instant silencieux, puis l'on entendit des bruits de pas dans le couloir. Ils s'approchaient de la porte de la chambre. Celle-ci s'ouvrit brusquement.
Mlle Chang veuillez sortir immédiatement de cette chambre, M Barton, nous avons à vous parler, ordonna le soldat.
Je fronçai les sourcils. Est-ce qu'il y avait un rapport avec ce que Trowa venait de me dire ? Je décidai de répliquai.
Sauf mon respect, mon commandant, M Barton est mon patient et il doit se reposer, lui annonçai-je fermement.
Je n'ai que faire de vos ordres mademoiselle, j'ai ordre de l'interroger et de le faire transférer ensuite. Si vous refuser d'obtempérer, nous vous embarquons aussi.
Te faire transférer, c'est donc que tu étais plus qu'un simple pilote de Mobile Suit, surtout avec l'escorte qui accompagnait le commandant pour te surveiller.
Je me fiche de vos ordres, mon patient ne peut pas encore être déplacé, lui lançai-je avec défi et m'interposant entre le lit et eux.
C'est à ce moment que je reçu une gifle monumentale qui me fendit la lèvre, et je sentis le sang dans ma bouche. Un garde me prit le bras, et me bloqua en le mettant derrière le dos. Je t'entendis protester pendant qu'on m'emmenait : « Laissez-là, elle n'a rien à voir avec moi. »
Quand j'y repense, ça me fait sourire, toi qui était convalescent tu pensais quand même à me protéger… J'ignorais où ils avaient pu t 'emmener, quant à moi ils m'avaient enfermé dans une petite salle à l'écart des lieux de passages fréquentés pour m'interroger plus à leur aise. Je ne comprenais pas vraiment de quoi ils voulaient parler : «Que vous a-t-il raconté sur ses souvenirs ? Vous a-t-il fait part du lieu où se trouve ses compagnons ? Qu'a-t-il l'intention de faire ensuite, une fois remis ? »… Je répondais ce que je savais, c'est-à-dire : RIEN ! Puis ils sortirent de la pièce, sans doute pour aller te voir. Ils ne laissèrent que deux gardes à la sortie.
Plus je réfléchissais et plus tu m'intriguais. Pourquoi s'intéressaient-ils autant à toi ? Et qui étaient ces « compagnons » ? Les deux gardes qui devaient me surveiller étaient en train de discuter de l'autre côté de la porte. J'essayai de me rapprocher le plus que me permettait ma chaise à laquelle ils m'avaient attaché. Les salauds ! Ils avaient bien serré !
Pourquoi est-ce qu'ils interrogent cette fille ?
C'est elle qui s'occupe de lui depuis qu'il s'est réveillé. Ils pensent qu'il aurait pu lui confier des informations importantes.
Je ne pense pas honnêtement qu'un pilote de Gundam face quelque chose d'aussi absurde.
Ils avaient bien dit GUNDAM ! Mon cœur fit un bon à ce mot ! Alors tu serais… Serait-ce possible que ce Chang dont tu m'avais dit te souvenir soit…
A cet instant, ils entrèrent dans la pièce et mon équilibre qui était déjà très instable devint très très précaire et je tombai au sol.
Alors comme ça on écoute aux portes maintenant ? me demanda l'un des soldats de OZ.
Il me releva et heureusement mes liens s'étaient desserrés. Il fallait que je l'éloigne pour m'en défaire. J'avais pris ma décision, il ne fallait pas qu'ils s'emparent de toi.
Est-ce que je pourrai avoir un verre d'eau s'il vous plaît ? tentai-je en faisant l'un de mes sourires les plus ravageurs, tout en pensant « Vas-y, vas-y… »
Il sortit en fermant la porte derrière lui (Merci, merci), et dit à l'autre type de faire gaffe. Je devais faire vite : me dégager sans laisser tomber la corde pour qu'ils ne s'aperçoivent de rien.
Ouf ! ça y était j'avais réussi, juste avant que le gigolo revienne. Et il avait un verre d'eau en plus ! Mais le posa sur la table.
Je me raclai la gorge pour attirer son attention, et il se retourna vers moi avec une belle tête d'abruti.
Je ne peux pas boire, je suis attachée.
Mais je n'ai pas le droit de vous détacher pour…
Il s'arrêta là, voyant mon coup d'œil qui devait être éloquent : « Espèce de débile, tu me fais boire, oui ou non ? »
Il compris enfin, après un instant de réflexion intense et s'approcha de moi. Tandis qu'il se baissait, je dégageai entièrement mes mains, attrapa sa tête et la précipita sur mon genou. J'entendis un craquement sinistre : sûrement son nez puis il s'écroula sans connaissance. Je n'avais pas trop perdu la main et j'avais été assez rapide pour qu'il n'ai pas le temps de crier ni gémir d'ailleurs. Au tour de l'autre.
Monsieur, votre copain a eut un malaise venez vite.
Il entra, et écarquilla les yeux en me voyant en face de lui, m'emparant de son arme rapidement et lui assénant un coup de crosse sur le crâne. Il s'affala à côté de son compagnon.
Je sortais la tête par l'embrasure de la porte pour voir si la scène avait fait du bruit susceptible d'attirer un soldat. Très bien, il n'y avait personne à part les murs blancs de l'hôpital. Il fallait maintenant que je te retrouve. La logique du militaire voulait qu'ils t'ai mis à l'autre bout du bâtiment. J'avançai à pas feutrés dans les couloirs. C'est fou à quelle vitesse reviennent les habitudes. La base était déserte et pour cause, à 23h30, il n'y a pas grand monde, les dernières visites médicales ont lieu vers 22h, ensuite tout le personnel médical retourne chez lui, mis à part deux ou trois infirmières. Il vrai que je n'aurai pas dû rester jusqu'à 22h30, cela me rendait suspecte.
Il n'y avait pas 36 solutions pour te retrouver : fouiller les 3 salles possibles pour retenir quelqu'un (dans le genre de la pièce où j'étais.) J'essayai alors l'aile sud qui était la plus proche. Personne. Allons voir l'est. BINGO ! Il y avait trois soldats qui discutaient tranquillement (ils savent faire que ça ou quoi ?). Maintenant, je devais trouver un moyen de les éloigner de là, sans compter qu'il y avait au moins deux autres gars avec toi : le commandant parmi eux. J'avais une arme, mais faire un carnage serait-il vraiment utile ? Soudain je vis un petit bouton rouge à ma gauche : l'alarme incendie… Je décidai de tenter le coup. J'appuyai. DRING !
Les trois soldats s'en allèrent en courant vers l'aile nord où se trouvait le poste de contrôle. Bien maintenant, c'était au tour des deux autres.
Juste quand j'approchai la porte, un soldat sortit et se prit mon poing en pleine poire. Le choc le projeta contre le mur et il resta là (ils ne sont pas très solides ces gars.) J'entrai et quelqu'un me jeta contre la porte. Le commandant ! Je l'avais oublié celui là ! En plus il était bâti comme une armoire ! J'évitai un magnifique uppercut qui vint fracasser littéralement la porte. En réponse je lui envoyai mon pied en pleine face. Ce qui ne lui fit quasiment rien. J'eu droit au poing ravageur dans l'estomac : le choc me coupa le souffle et me fit courber en deux. Il m'envoya ensuite valser sur toi. Ce qui renversa la chaise sur laquelle ils t'avaient tout comme moi attaché. Et visiblement, ils n'avaient pas été très tendre avec toi. Pour le peu que j'eu le temps de voir, ton nez saignait et tu avais la lèvre fendue.
Pourquoi fais-tu ça ? me souffla-t-il au passage.
Plus tard, eu-je le temps de répondre, avant que l'autre acharné ne se jette sur moi pour tenter de m'étrangler.
Je tentai le genou dans le ventre mais ratai la cible et atteignis les parties sensibles du commandant (bien fait !). Je le repoussai à l'aide de mes pieds vers la porte. Je me relevai tant bien que mal et entendis un bruit métallique. MERDE ! Le fusil que j'avais laissé tomber près de la porte justement ! Je le vis avec le dit fusil dans les mains, pointé droit sur moi avec un sourire de dément.
Crève pétasse !
Un coup de feu…
… Et le commandant s'écroula. Je mis un moment à réaliser que j'étais bien vivante quand j'entendis ta voix.
Pourquoi as-tu fais ça ?
Je baissai les yeux et te vis assis par terre, les mains libres avec le Magnum du commandant.
Disons que je n'accepte pas qu'on m'enlève mes patients sans rien dire.
Quand je disais que tu étais un ange… Un ange gardien …
Ne dis pas de bêtises Trowa, te dis-je en t'aidant à te relever.
L'alerte de mon évasion avait été donnée et la troupe de trois soldats revenait à grands pas.
Vite, fichons le camps ! Je connais un passage qui nous emmènera directement au hangar.
Je t'emmenai dans la lingerie et tu me regardas avec un air perplexe.
Le conduit descend au niveau intérieur, juste à côté du hangar à vaisseaux. Et ne t'inquiète pour l'atterrissage, il doit y avoir une tonne de draps qui attend d'aller au blanchissage.
Tu parus comprendre ce que je voulais dire et de glissa dans l'ouverture. Je te suivis de peu. Le linge était là comme je l'avais prévu mais je ne m'attendais pas à atterrir directement dans tes bras.
Excuse-moi, fis-je précipitamment.
Pour que tu ne vois pas ma gêne, je me relevai rapidement et allai voir ce qui se passait derrière la porte. Le calme plat. Ils ne pouvaient pas deviner que nous étions déjà là. Et il valait mieux pour nous car avec le seul Magnum que tu tenais encore, nous n'aurions pas été loin.
Le vol d'une navette ne fut pas compliqué et en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, nous étions loin de la colonie où se trouvait l'hôpital. Nous continuâmes à s'éloigner pour plus de sûreté, puis à nous reposer un peu.
Lorsque je me réveillai, j'étais en apesanteur. J'adorais dormir ainsi… Tu étais dans le cockpit, en train de naviguer sur je ne sais quel programme. Mais lorsque j'arrivai, tu arrêtas tes recherches. J'aurais trouvé ça étrange si je n'avais pas appris qui tu étais en réalité.
Comment ça va ? me demanda-tu.
Bien, dis-je, en m'apercevant que tu avais soigné ma lèvre. Merci, ajoutai-je.
Pourquoi ? t'étonna-tu presque.
Pour ça, dis-je en montrant ma lèvre, et aussi pour… le commandant, hésitai-je.
Tu haussas les épaules puis ajouta :
Pourquoi t'es-tu interposée entre OZ et moi ?
Je te l'ai déjà dit…
Non, la vraie raison s'il te plaît.
Je soupirai. Devais-je te dire que je savais… ou pas.
J'ai entendu deux soldats qui discutaient à ton propos, et puis les questions qu'ils m'ont posées…
Des questions ! t'exclamas-tu.
Ils voulaient savoir ce que je savais sur toi et… tes compagnons… J'en ai déduis certaines choses…
Comme quoi par exemple ?
Tu es un pilote de Gundam, n'est-ce pas Trowa ? C'est pour cela qu'ils sont venus te chercher ?
Tu restas silencieux, mais dans ton regard je savais que je disais vrai.
Où as-tu appris à te battre comme ça ? demandas-tu en prenant bien garde de contourner ma question.
Dans ma famille, les filles sont rejetées, considérées comme incapables d'en assurer l'honneur. Alors j'ai voulu montrer que ce n'est pas le cas, j'ai décidé d'être aussi forte qu'eux, si ce n'est plus. Mais tu n'as pas répondu à ma question.
Aider un pilote de Gundam à s'échapper est passible de la loi martiale, tu étais au courant ?
En me demandant cela, tu avouais que je ne m'étais pas trompée.
Je le sais oui. Mais j'ai agi par ma conscience, et pas par ces foutues lois qu'OZ à établi pour dominer les colonies, dis-je avec humeur.
Tes yeux avaient croisé les miens et tu pouvais alors lire en moi comme un livre ouvert.
Et…
Et le reste ne regarde que moi ! lançai-je en prenant un air hautain, ce qui te fit sourire…
Tu repris alors tes recherches comme si de rien n'était.
Tu sais où se trouvent les autres pilotes de Gundam ? demandai-je alors.
Ils sont sur Terre. Tu m'accompagnes Katsumi ?
Un pilote de Gundam qui me demandait d'aller retrouver ses acolytes sur Terre... Cela pouvait paraître fou mais c'était la seule chose que je pouvais faire.
Pourquoi pas, dis-je d'un air absent. Comment comptes-tu rejoindre la Terre discrètement ?
C'est simple, on va faire comme si on accompagnait une navette en direction de la Terre.
Simple, ouais…
Et si on nous demande une identification ?
C'est ce que j'étais en train de regarder.
J'haussai la tête en signe d'accord et m'assis à côté de lui.
Tu m'as l'air bien pensive… Quelque chose t'inquiète ?
Je sortis de ma rêvasserie.
Non, tout va bien. Je pensais que je n'avais jamais été sur Terre. C'est comment ?
Tu parus surpris mais après tout, beaucoup de personnes des colonies n'avaient jamais eu cette occasion non plus.
Magnifique, tu verras.
Sur ce, nous nous mîmes en route. Le voyage vers la Terre se passa sans accrocs. Et nous atterrîmes dans un désert.
C'est un peu décevant pour une vision de la « planète bleue », ironisai-je, en descendant de la navette.
Oui, je sais. Mais tu pourras visiter des endroits plus attractifs plus tard, me répondis-tu.
Et qu'est-ce que tu veux faire dans ce désert ?
Je trouve que c'est assez discret comme lieu de rencontre.
Comme lieu de… ! m'exclamai-je, en me retournant vivement vers toi. Tu…
Oui, j'ai réussi à contacter deux pilotes de Gundam hier soir lorsque tu dormais.
Evidemment, tu avais réussi lorsque j'étais occupée ailleurs… Je n'étais pas très convaincue. Mais voilà une raison d'abandonner mes habitudes de marmotte.
Quand arriveront-ils ?
Ils ne devraient pas tarder.
A ce moment, deux points noirs apparurent à l'horizon et s'approchaient à grande vitesse. Arrivés à quelques centaines de mètres de nous, ils se posèrent. C'étaient des Gundams ! Et je su qu' il était là.
Les pilotes descendirent de leur armure respectives. Ils s'avancèrent en courant et s'arrêtèrent à deux mètres de toi. Le premier était vêtu d'un habit de prêtre, anglais d'après que ce que je vis. Sa façon de parler ressemblait plus à de l'américain néanmoins.
Trowa ! My friend, comme je suis content ! Tu as l'air en pleine forme ! cria-t-il en te sautant dans les bras.
Il avait également une grande natte qui lui descendait jusqu'au genoux. Plus longue que la mienne encore !
L'autre était de type asiatique les cheveux noirs de jais retenus par une courte queue de cheval. Un débardeur marine et un pantalon blanc ample.
Heureux de te revoir Trowa, dit-il simplement en te serrant la main. Comment as-tu réussi à t'en sortir ?
Coup de chance, répondis-tu. Et puis je suis tombé sur une excellente infirmière !
Je sortis de l'ombre de la navette.
Je vous présente Katsumi, annonças-tu à l'adresse des pilotes.
Ah je vois, tu n'as pas pu t'empêcher de jouer de ton charme à ce que je vois ! plaisanta celui qui avait la tresse.
Tu souris de la plaisanterie.
Voilà Duo Maxwell et lui c'est…
Wufei… dis-je en finissant ta phrase.
Quoi vous vous connaissez ! s'écrièrent à la fois Trowa et Duo.
Kat, qu'est-ce que tu fiches ici ? demanda Wufei, l'air agacé.
Moi aussi je suis contente de te revoir Wufei, lui dis-je froidement.
Pendant ce temps, Duo nous regardait tour à tour Wufei et moi, changeant d'angle avec sa caméra imaginaire.
Tu crois que parce que tu ramènes l'un d'entre nous, tu vas pouvoir avoir plus de valeur à mes yeux ? Avoir un Gundam aussi peut-être ?
Eh, mais Trowa, regardes ! s'étonna Duo. On dirait la version féminine de Wufei !
Je ne te demande rien en retour. Je ne l'ai pas fait pour toi, mais pour la cause que tu dis défendre, dis-je sans faire attention au manège de Duo.
Wufei leva un sourcil.
Sans blague. Alors tu ramenais Trowa au bercail, tu me disais un petit coucou et tu repartais d'où tu venais ? Pff… Tu n'arriveras pas à me faire croire ça.
Je croyais avoir encore un frère, fis-je dégoûtée. Mais manifestement je me suis trompée. Bonne chance Trowa, et adieu.
Je retournai vers la navette.
Elle a bien dit « frère » ? interrogea Duo. Mais pourtant on dirait qu'ils ont le même âge…
Nous sommes jumeaux, intervint alors Wufei. Maintenant le chapitre est clos. On emmène Trowa à la base et basta.
Et ta sœur ? demandas-tu.
Wufei haussa les épaules.
On la laisse là. Quelqu'un passera bien par-là pour la récupérer.
T'es malade Wufei, sans eau, elle ne tiendra pas ! s'offusqua Duo.
Non il est très sérieux, déclarai-je de l'entré du vaisseau. Il faut croire que c'est de famille. Seulement fréro, si, par miracle quelqu'un passe, il y a de forte chance que ce soit un soldat de OZ. Et comme ils savent que j'étais avec un pilote de Gundam, ils feront des recherches dans ce désert pour savoir où est il est passé.
Sans compter qu'ils te tortureront persuadés que tu le saurais, ajouta Trowa.
On ferait mieux de l'emmener avec nous, avança Duo. On verra le reste plus tard. D'autant plus qu'il commence à faire très hot.
Non, c'est hors de question, affirma Wufei.
D'accord, j'ai compris dis-je alors. Sors ton sabre.
Pourquoi faire ? Tu n'as aucune chance.
Je sortis mes shudokens (que je trimbalais partout).
Mais vous n'allez pas vous battre, t'inquiétas-tu. C'est une perte de temps !
Désolée Trowa, mais mon frère n'a jamais compris autrement.
Toute la rancœur que j'avais accumulée contre lui, la haine qu'il avait provoquée en moi en me rejetant 3 ans auparavant devait s'évacuer. J'avais espéré qu'il aurait changé, qu'il m'accepterait enfin pour ce que je suis et surtout qu'il serait heureux de me revoir. Mais il était resté sur ses positions et même me considérait comme un obstacle à sa mission.
Il sortit son sabre, je savais qu'il le gardait toujours à porté de mains. Sans mots dire, il s 'élança et abattit son sabre. Je déviai l'attaque, mais le choc me fit vaciller légèrement. Il avait mis une force incroyable sur ce coup. Ou alors, s'était-il entraîné plus que moi ces derniers temps ? Sans aucun doute, il avait développé sa masse musculaire.
Nous fîmes quelques tours de passe puis je passai à l'attaque. Il avait peut-être forcé un peu sur la muscu mais je restais la plus rapide. J'enchaînai à droite, à gauche, encore à gauche. Je me baissai pour éviter son sabre et passai sous son bras. Tout en me relevant, je lui donnai un bon coup de coude dans l'omoplate, ce qui le fit basculer en avant. Je poursuivi avec un bon coup de pied dans le derrière ! Celui là tu l'as pas manqué, pensai-je.
Alors Wu, tu fatigues ! me moquai-je.
Ce qui eut pour conséquence de l'énerver un peu plus et de renouveler sa hargne. Je me pris au passage un coup de pied retourné dans le visage (l'enfoiré, il a rouvert ma lèvre !) et je me retrouvai à genoux dans le sable. Heureusement j'avais réussi à conserver mes armes. Wufei sauta vers moi, le sabre levé, et fondit sur moi tel le faucon auquel il aimait s'identifier. Je dû croiser mes shudokens pour l'arrêter.
On rigole moins maintenant Kat ! siffla-t-il.
Je le repoussai tant bien que mal. J'entendis Duo te dire : « Il faut absolument les arrêter, ils font finir par se tuer ! ». Mais comment pouvais-tu t'interposer ? Face à la furie de mon frère et mon implacable volonté de l'affronter ?
Soudain le combat s'arrêta : son sabre était sous ma gorge et la pointe de mon arme était contre son cœur.
Très bien Kat, tu vas venir mais ne t'attends pas au moindre geste de ma part, déclara-t-il.
Je le regardais sans comprendre tandis qu'il rangeait son sabre dans son fourreau.
Bon et si on y allait maintenant ! fit Duo, faussement gai.
Je remontai dans la navette suivi par toi.
Une fois mis en route, tu me demandas pourquoi je ne t' avais pas parlé de Wufei.
Je ne savais pas que le Chang dont tu m'avais parlé le jour de ton réveil était mon frère jusqu'à ce que j'apprenne que tu étais pilote de Gundam.
Et ensuite ?
J'avais un compte à régler avec lui, comme tu as pu le vérifier.
Ca fait longtemps que vos relations sont…
… hostiles ? Au tout début, ce n'était que de petits incidents, comme il peut y avoir entre frère et sœur, mais il y a trois ans environ, tout à changé. Le reste, je ne tiens pas à en parler.
Entendu. Il va encore falloir que je m'occupe de ta lèvre.
Non, laisse, je vais le faire, merci, le remerciai-je.
Le reste du voyage fut plutôt tendu. Nous arrivâmes à la base vers le crépuscule. L'air était toujours aussi lourd et étouffant. Mais j'eus le plaisir d'assister au coucher de soleil.
Whaaa, c'est magnifique ! m'extasiai-je.
Tu vois, la Terre cache bien des trésors, me dis-tu.
Le ciel était devenu noir, mais de nombreuses nuances allant du bleu profond au mauve l'animait. La moitié du soleil avait déjà disparu derrière l'horizon, mais des rayons d'or s'éparpillaient encore au milieu des étoiles qui apparaissaient.
Wufei me ramena durement à la réalité en me tirant par le bras.
Viens par-là toi, on va t'enfermer dans une cellule pour être sûr que tu n'ailles pas fourrer ton nez partout, ni que tu prennes la poudre d'escampette, me dit-il sèchement.
Eh, mais je ne suis pas une prisonnière !
Si, pour moi tu l'es.
Je croyais que je ne devais pas m'attendre à un geste de ta part ? m'amusai-je à lui rappeler.
Je parlais du moment où Heero déciderait de t'éliminer parce que tu es trop gênante.
Quoi ! m'exclamai-je. D'abord c'est qui ce Heero ?
Quand doit-il arriver ? demandas-tu.
Demain matin, dit Duo en arrivant. Il était trop occupé ce soir. Euh, qu'est-ce que tu fais Wufei ?
Il m'emmène en cellule, me fis-je le plaisir de répondre à sa place.
Il se vengea en me serrant un peu plus le bras.
Pourquoi ?
Je ne tiens pas à prendre de risque, c'est tout, dit mon frère.
Ah, si ce n'est que ça, je peux le surveiller ta sister moi. Tu dois avoir des choses à dire à Trowa en attendant.
Wufei lui fit bien comprendre qu'il venait de dire une phase de trop mais accepta néanmoins la proposition de Duo. Ils s'éloignèrent vers des salles de conférences sans doute, très peu usitées par les soldats qui se mouvaient dans cette base. Soldats par ailleurs qui n'avaient pas d'uniformes en règles, ni d'ordre quelconque : ils se déplaçaient en troupeaux comme les filles au collège, flânaient et discutaient joyeusement tout en effectuant nonchalamment leurs tâches sur les mobiles suits. Si c'était là l'armée de la résistance, alors je comprenais pourquoi lors des conflits, l'avantage tournait souvent aux forces armées d'OZ…
Duo m'emmena à l'écart du brouhaha ambiant et m'invita à m'asseoir sur des caisses qui se trouvaient là.
Alors comme ça tu es la sœur de Wufei, commença-t-il. Je n'aurais jamais imaginé ça. En plus des jumeaux ! Je l'ai toujours vu solitaire et donc fils unique.
Je sentais qu'il essayait de faire la conversation mais qu'en réalité, c'était un autre point qu'il voulait aborder.
Wufei est comme ça, dès qu'il fut en âge de commencer un apprentissage poussé des arts martiaux et en âge de comprendre les valeurs de notre clan, on a été séparé. Et toutes les attentions ont été dirigées vers lui, c'est normal qu'il ait pris la grosse tête et un ego démesuré, m'efforçai-je de lui répondre.
Tu n'as pas du avoir la vie facile alors…
Non, en effet mais il y a pire je pense.
Dis-moi, il comptait réellement te… tuer, tout à l'heure ? hésita-il.
Très franchement, je ne sais pas, soupirai-je. Je ne reconnais pas mon frère, je suis une étrangère à ces yeux dorénavant. Que veux-tu savoir Duo à la fin ?
Mais rien, je … euh…, balbutia-il.
Si tu veux savoir si je vais vous trahir, la réponse est non, se serait idiot de ma part. Et qu'est-ce que j'aurais à y gagner ? Rien du tout à part être considérée comme traître des deux côtés. La seule chose que je demande, c'est pouvoir vivre enfin tranquillement mais avec toutes ces guerres qui font rage, aussi bien sur les colonies que sur Terre, c'est impossible. C'est pour cela, que j'ai décidé d'être médecin, pour enlever la douleur des gens.
Mais pourquoi avoir aidé Trowa a nous rejoindre ? Maintenant tu peux dire adieu à ta vie calme.
Peut-être, mais au moins je vivrais en paix avec moi-même, c'est déjà un grand pas, non ?
Hum, grogna Duo.
En plus, cela me donnait l'occasion de connaître la Terre, revoir mon frère et continuer le combat que j'avais commencé.
Le combat que tu avais commencé !
Oui, j'avais postulé pour devenir pilote de Gundam moi aussi.
Non sans blague ! s'étonna Duo.
Oui, et Wufei semble avoir été le meilleur. Mais je pense également que se ne sont pas que ses capacités qui lui ont permises d'être pilote. Je suis une fille et parmi les autres pilotes, il n'y aurait pas eu la même confiance en moi qu'en Wufei, n'est-ce pas ?
Oui, c'est possible, je dois t'avouer qu'avant de combattre, je ne pensais pas qu'une fille puisse avoir une chance dans une armure mobile mais maintenant je pense que c'est possible. Les mecs comme nous ont souvent un préjugé, c'est que les filles sont faibles et qu'il faut les protéger. Tu as raison, ça n'aurait pas collé avec nous. Tu comptes combattre à nos côtés alors ?
Si Wufei m'en laisse le temps ou ce Heero… Qui est-ce ?
C'est le « perfect soldier », me dit-il mystérieusement.
Il semblait si sérieux tout à coup et cela contrastait tellement avec son air quelques secondes auparavant que je me mis à éclater de rire.
Non je t'assures, reprit-il. Ce n'est pas un rigolo, mais une fois qu'on le connaît mieux, c'est un chic type.
Et tu crois qu'il m'en laissera le temps ? demandai-je en reprenant mon sérieux.
Hum, je plaiderai en ta faveur si tu veux, mais il faut le demander gentiment, fis-il en montrant sa joue.
Tu peux toujours rêver Casanova ! Tu ne serais pas jaloux de Trowa par hasard ?
Non pas du tout, déclara-t-il d'un air détaché. C'est sérieux entre vous ? s'inquiéta-t-il soudain.
Autant qu'un kiné avec son patient, souriais-je devant son air effaré. Dis, elle te sert à quoi cette natte immense ?
Je pris le bout qui avaient plein de fourche. Et il se jeta dessus en criant.
Non, pas touche ! C'est ma natte ! C'est personnel ! Est-ce que je touche à la tienne moi ? Non ! Alors laisse-la !
Du calme, fis-je précipitamment. Je ne voulais pas t'offenser. Mais si tu veux un conseil, coupe au moins les fourches, ils seront plus beaux.
Mais se fut pire.
QUOI ! T'ES MALADE ? COUPER MA NATTE !
Juste quelques centimètres…
MAIS TU VEUX M'ASSASSINER !
A ce moment, tu réapparus avec Wufei.
Qu'est-ce qui se passe Maxwell ? demanda Wufei en arrivant.
CETTE FOLLE VEUT COUPER MA NATTE !
Je haussai les épaules pour seule réponse.
Je vois qu'à peine arrivée tu répands déjà la zizanie.
Wufei, Katsumi ne pouvait pas deviner que la tresse de Duo était sacrée pour lui, dis-tu.
Désolée Duo, je ne voulais te mettre en colère, dis-je en m'inclinant légèrement vers lui.
Euh… bon d'accord, j'accepte, mais alors : UN BISOU ! tenta-il à nouveau en remontrant sa joue.
Casanova est de retour, mais on dirait qu'il a pas compris ce que je lui ai dit tout à l'heure, m'amusai-je.
Bon d'accord, j'ai compris, grommela-t-il.
Bon, ça suffit, déclara Wufei, il nous faut du repos si on veut être d'attaque demain.
Puis il tourna le dos et se dirigea vers les quartiers où se trouvaient les dortoirs.
Je jetai un coup d'œil dans ta direction, tu souriais en voyant Duo et son manège pour me séduire. Je vis que tu tenais ton bras gauche d'une étrange manière.
Trowa, est-ce que ça va ton bras ? m'alarmai-je aussitôt.
Hum…, fis-tu en sortant de ta rêverie. Oui, un peu, ça va passer.
Je préfère vérifier quand même. Duo, où est-ce qu'on peut avoir une chambre tranquille ?
Il me regarda d'un air soupçonneux mais dit finalement qu'il allait nous guider.
Les muscles de ton bras étaient tendus, et je compris que tu avais trop forcé dessus. Même si on pouvait dire que tu étais rétabli, il ne fallait pas exagérer. Après un petit massage, il y avait quelques améliorations mais je te conseillai quand même d'éviter de t'en servir de trop. Puis je te souhaitai bonne nuit et sortis.
En refermant la porte, je me sentis soudain bien seule. Les couloirs étaient pratiquement déserts et les lumières baissées au maximum, ce qui plongeait les couloirs dans une demi-pénombre. Il n'y avait personne à qui parler, à qui me confier sauf la personne que je venais de quitter : toi. Duo était gentil mais pas assez intime avec moi, et d'ailleurs je craignis de mettre trop avancée tout à l'heure. Quant à Wufei, ce n'était même pas la peine d'essayer de lui parler : au moindre mot, il m'enverrait balader. Déjà, le fait qu'il me reste en liberté provisoire était un miracle. La moindre plainte de ma part me vaudrait uniquement des remontrances, ce dont je n'avais pas besoin pour le moment…
J'errai un moment, puis trouvai enfin ce que je cherchai : un confident fidèle, j'ai nommé l'oreiller. La chambre était plongée dans l'obscurité et la lumière ne fonctionnait pas. Parfait au moins je ne risquais pas d'être embêtée par une arrivée inopportune durant le reste de la nuit. Je m'approchai de la couchette la plus éloignée de la porte. Je m'apprêtai à me jeter, plutôt m'écrouler sur le matelas lorsque j'entendis une voix dure et tranchante juste à ma droite.
Un pas de plus et tu es morte.
Je sentis la pointe d'un revolver sur ma tempe. En regardant sur le côté, je pus voir ses yeux, deux immenses yeux cobalt et froids…
