Chapitre 2
Un pas, c'est ce que tu viens de faire en ma direction. Un pas, un unique pas vers moi. Tu ne dis toujours rien et je suis comme un hypnotisée par tes yeux. Pourquoi ne veux-tu pas me répondre ? Je sais que je viens de faire une erreur, que je n'aurais pas du t'avouer tout mais c'était plus fort que moi lorsque je t'ai vu. Et maintenant je ne sais pas quoi faire, je suis perdue…
Perdue… C'est ce que je ressentis lorsque je croisai le regard assassin de l'adolescent qui pointait son arme sur moi. Des yeux aussi perçant, ce n'est pas possible !
Qui es-tu ? me demanda-t-il fermement.
J'essayai de reprendre un peu d'aplomb et lui lançai :
Et toi ?
Il enleva la sécurité de son arme et je compris qu'il ne plaisantait pas.
Réponds.
Katsumi Chang.
Chang ? De la même famille que Wufei ?
Ouais.
Il connaissait mon frère, c'était déjà un bon point, il y avait moins de chances qu'il me fasse sauter la cervelle.
Il ne m'a jamais parlé qu'il lui restait de la famille, déclara-t-il.
Je haussai les épaules comme seule réponse, mon frère m'avait rayé de sa vie, cela ne m'étonnait pas qu'il n'ait jamais fait allusion à moi. Le type dû prendre ça comme signe que je mentais.
Tu mens mal. Tu l'ignores peut-être mais le sort que je réserve aux espions dans ton genre, c'est la mort.
Il allait appuyer sur la détente lorsque des pas précipités se firent entendre dans le couloir. Les lumières avaient été rallumées. Je distinguais la voix de Duo à travers le brouhaha.
Vous auriez dû me prévenir avant qu'ils étaient arrivés ! Maintenant vous avez intérêt à le retrouver vite !
De quoi parlait-il ? Mais le mec avait légèrement détourné son attention et j'en profitai alors. Rapide comme l'éclair je lui tordis le poignet pour qu'il lâche son arme mais ça n'eut pas l'effet escompté. Tout d'abord il desserra sa prise dessus mais m'envoya son coude dans la figure. (merde ma lèvre, elle aura jamais le temps de guérir s'ils s'acharnent tous à la rouvrir ) Je répliquai en lui envoyant mon poing dans l'estomac ce qui le fit plier en deux mais il n'avait toujours pas lâché le flingue. Je l'éloignai de moi avec un bon coup de pied et me précipitai vers le couloir. J'arrivai en express à l'issue de la chambre mais je ressentis au même instant une douleur fulgurante dans l'abdomen. Il m'avait tiré dessus le salaud ! Et dans le dos en plus ! Le choc me projeta contre la cloison en face, je tournai la tête à gauche : Duo était là avec trois soldats et Wufei. Je sentis quelque chose couler sur ma chemise, mon sang. Puis je m'affalai lourdement.
Heero ! Non attends ! cria Duo.
Je sentis les vibrations sur le sol lorsqu'ils s'approchèrent. Les sons étaient comme atténués autour de moi et à travers le brouillard qui tombait sur mes yeux je vis un visage se pencher sur moi : mon frère.
Qui est-ce ? demanda le dénommé Heero.
Ma sœur, répondit Wufei.
Sa voix tremblait légèrement et dans son regard je vis enfin ce que j'attendais depuis si longtemps : de la compassion, de la considération, et peut-être même un peu d'amour…
Wu… réussis-je à articuler. Mon frère, je…
Puis les ténèbres m'envahirent. La dernière pensée que j'eus fut pour toi. Trowa, dommage peut-être qu'on aurait pu…
Lorsque j'ouvris les yeux, tout était blanc autour. Est-ce ça la mort ? Puis, je perçus un mouvement à côté de moi. Mais je ne voyais rien, que du blanc.
Vous m'entendez mademoiselle ?
Je voulus répondre mais ne réussis qu'à produire un gémissement.
Tout semble normal docteur, dit une voix à ma gauche. Le pouls, la tension, les ondes cérébrales également.
Docteur, je n'étais donc pas morte. Ce Heero avait raté son coup. Je dus esquisser un sourire.
Elle semble reprendre connaissance, reprit la première voix, une femme. Laissons-la se réveiller doucement.
Puis tout redevint silencieux. Je décidai de me rendormir puisque la seule fonction qui semblait me rester était écouter ce qu'il y avait aux alentours, et en l'occurrence, rien.
Je ne sais pas combien de temps je dormis, mais à mon réveil, le brouillard qui m'empêchait de voir s'était levé, du moins quasiment levé. La lumière blanche émanait d'un néon au-dessus de moi. Je tentai de voir où j'étais. Une chambre d'hôpital, en tout cas ça y ressemblait.
Je sentis une légère pression sur ma main gauche. Alors je te vis, là assis à côté du lit, me tenant la main. Et toujours ce même regard.
Bonjour, me dis-tu.
Bonjour.
Cette fois je pouvais parler normalement.
Qui joue le rôle de l'ange, cette fois ? ajoutai-je.
Je suis loin d'être un ange, déclaras-tu tristement.
Je ne compris pas, d'ailleurs, mon cerveau était en mode fonctionnement minimal.
On dirait que je me suis bien fait avoir par ce perfect soldat…
Tu me regardas l'air étonné.
C'est bien Heero le type qui m'a tiré dessus, non ?
Tu fis signe que oui de la tête. Je n'aimais pas ce silence qui s'imposait.
Il était pas censé arriver plus tard ?
Si, il y a eu un changement de programme et ils sont arrivés en avance.
Comment vas-tu sinon ?
Bien, ce n'est pas moi qui suis sur un lit d'hôpital, me répondis-tu.
Je parlais de tes crampes, idiot.
J'allais rire mais ma blessure me fit trop souffrir et je toussai.
Bêta, c'est pas gentil de me faire rire, dis-je lorsque la toux fut partie. Et ne me regardes pas comme ça s'il te plaît.
En effet tu me lançais ton regard inquiet et plein de compassion. Déjà que je n'aimais pas me sentir vulnérable comme à ce moment là alors la pitié des autres… Même si c'était toi.
D'accord, alors comme ça c'est mieux ?
Tu venais de cacher ton visage entièrement avec ta mèche.
Mais non. En plus tu vas encore me faire rire ! Où est Wufei, j'aimerai le voir.
Il est parti en mission, il ne reviendra pas avant une semaine au moins.
Quoi ! Je manque de mourir hier et lui il part !
Je n'aurais pas dû m'énerver, car j'étais essoufflée à présent et le tube en plastique qu'ils m'avaient introduit dans la gorge m'empêchait de respirer correctement.
Du calme, Katsumi, m'ordonnas-tu. Sinon tu vas te faire du mal.
J'essayai de le faire autant que je le pouvais.
Il faut que je t'explique aussi, ajoutas-tu. Tu as dit «hier ». Je sais par expérience que lorsque l'on est dans le coma, on n'a pas la notion du temps. Mais cela fait en réalité 3 semaines que tu es ici. Wufei a estimé qu'il était inutile de rester ici à rien faire.
Non, c'est sûr, il aurait préféré que je meurs. Je ne l'aurais plus dérangé comme ça.
La rage m'aveuglait, je lui en voulais d'être parti et je t'en voulais aussi à toi de ne pas l'avoir empêcher. Pourquoi toi ? Sans doute parce que tu étais la première personne que je voyais depuis.
Vas-t'en Trowa.
Tu sursautas.
Pardon ?
Laisse-moi. S'il te plaît.
Je voulais être seule, j'avais en vie de hurler toute la peine, toute la douleur que je ressentais, j'aurai pu frapper tout ce qui m'entourait, y compris toi. Pourtant tu étais la dernière personne à qui j'aurais voulu faire du mal. Je sentais les larmes me monter aux yeux et je ne voulais pas que quelqu'un soit là pour les voir. Des larmes de souffrance et de rage à la fois.
Tu partis sans dire mots. L'idée de t'avoir peiné me fit plus de mal encore et j'éclatai en sanglots, incontrôlables, se calmant rapidement puis redoublant d'intensité. J'ignorais toute la douleur physique que j'éprouvais pour évacuer celle psychologique, invisible mais bien plus présente et dévastatrice. Je finis par m'endormir. (encore).
A mon réveil, il n'y avait personne autour de moi, juste un lointain écho d'activité dans les salles à proximité. Je me sentais plutôt bien, mieux que tout à l'heure en tous cas. Mais était-ce vraiment tout à l'heure ? Ou il y a des heures de cela ? Je repensai alors à toi. Pourquoi ? Pourquoi t'avoir éloigné alors que j'aurais souhaité que tu restes… Je soupirai et décidai de me lever. Mais avant il fallait que je débranche tout ce barda qu'ils m'avaient collé sur le corps et surtout retirer ce tuyau qui me gênait horriblement pour respirer. Mais malheureusement, à ce moment là, le docteur arriva.
Non ! Attendez ! Que faites-vous ?
Mais c'était déjà trop tard, j'avais tiré les perfusions et les appareils qui surveillaient mes fonctions vitales.
Ca se voit, répondis-je, avant de presque m'étouffer. Je pars.
Vous partez ! Mais vous n'êtes pas en état ! Recouchez-vous immédiatement !
Elle prenait son air autoritaire mais ça ne fonctionnait pas sur moi. Je savais ce qu'était la domination, pas elle. Je lui fit signe de m'enlever le truc que j'avais dans la gorge et devant mon air, elle dû comprendre à qui elle avait affaire car elle obéit immédiatement.
Une fois libre et habillée (bien sûr mon haut était mort, merci à l'autre débile ! J'avais dû emprunter une chemise d'homme…) Je pu sortir de l'infirmerie. Il n'y avait personne dans les couloirs. Je décidai d'aller à la cafete car j'avais faim. Ma gorge allait mieux et de toutes façons, je pensais à une bonne grosse glace. Je décidais de rester près des murs car je sentais que j'étais encore assez faible. J'arrivais ainsi au bout de quelques minutes à la cafétéria et me dirigeais vers le grand frigo gris. A ma grande surprise, je trouvais mon bonheur : un grand pot de glace à la vanille ! Une cuillère, il me fallait une cuillère… J'ouvris plusieurs tiroirs sans succès puis j'entendis ta voix.
C'est ça que tu cherches ? me demandas-tu en me tendant une cuillère.
Oui, merci, fis-je avec un petit sourire gêné.
Je ne pensais pas te trouver ici, mais en réalité, cela tombait bien, je n'aurais pas besoin de te chercher à travers toute la base, je n'en aurais pas eu la force. Nous nous installâmes tous deux sur une banquette. Je dégustai deux ou trois bouchées de glace (oh, qu'est-ce que ça fait du bien…) et décidai de prendre le taureau par les cornes.
Trowa, je voulais m'excuser pour tout à l'heure, j'étais désorientée par tout ça.
Je fis des signes évasifs de la main.
Katsumi, si tu as besoin d'une épaule pour pleurer, n'hésite pas, prends la mienne.
Cette déclaration me laissa interloquée et je te dévisageai pendant quelques secondes. Puis, je laissai là mon pot de glace et t'enlaçai pour te remercier. Tu parus surpris mais tu me laissas faire. Je sentis les larmes me monter aux yeux ( oh non, c'est pas vrai, jsuis pas une madeleine pourtant d'habitude).
Merci, te dis-je d'une voix tremblante.
J'achevai ma glace sans mot dire, complètement détendue.
Tout les autres sont partis ? demandai-je alors.
Oui, mais Duo et Quatre reviendront dans l'après-midi, ils sont partis chercher du ravitaillement.
Quatre… C'est le premier nom qui t'es revenu à la mémoire. C'est le dernier des pilotes, n'est-ce pas ?
Oui, tu verras, il est très sympathique, je suis sûr que vous allez bien vous entendre, déclaras-tu.
Et en effet, en fin d'après-midi, on pu entendre Duo fanfaronner dans les couloirs.
Eh ! Salut, tu es levée ! s'exclama-t-il en me voyant. Comment ça va ?
J'ai vu mieux mais on ne va pas se plaindre, répondis-je avec un sourire.
Un petit blondinet arriva derrière lui. Sûrement Quatre, le dernier pilote de Gundam.
Salut, lui dis-je quand il arriva à notre hauteur.
Salut, tu dois être Katsumi. Moi c'est Quatre, enchanté de faire ta connaissance.
Il essaya de me serrer la main, mais failli faire tomber tous les paquets qu'il portait. J'en rattrappai quelques-uns uns au vol et alla les poser dans la cuisine.
Nous discutâmes pendant un moment puis décidai d'aller me reposer un peu : il fallait que je me réhabitue lentement à mener une vie normale. Néanmoins cette petite discussion m'avait éclairé sur un point : Quatre me remerciait surtout d'avoir ramené Trowa vivant et en bonne santé. J'en conclus qu'il se sentait responsable et qu'il tenait beaucoup à Trowa.
Je revins donc à l'infirmerie où je retrouvai mon docteur.
Ah, vous voilà de retour, me dit-elle.
Oui, j'ai fait mon petit tour et me voici docteur.
Ce que vous avez fait n'est pas très malin.
Evitez-moi les remontrances, je savais très bien ce que je risquais ; je suis en quelque sorte médecin moi aussi vous savez.
Oui, c'est ce que j'ai entendu dire. Au fait je m'appelle Sally Pô.
Très heureuse de vous connaître doc. Vous êtes une amie des pilotes ?
Oui. Il faut dire que je les ai rencontrés en mission, je fais partie de la rébellion. Mon deuxième job c'est poser des bombes.
Et moi, mon deuxième job, c'est me confronter à mon frère, fis-je en plaisantant.
Ah oui, Wufei…
Elle garda le silence pendant qu'elle faisait quelques examens de routine sur moi.
Comment êtes-vous au courant de ce qu'il s'est passé ? Je doute que Wufei vous en aie parlé, quant à Trowa…
Duo m'a tout raconté. C'est une vraie commère parfois, mais il sait tenir sa langue lorsque c'est vraiment important, ajouta-t-elle en voyant ma tête.
J'ai raconté une partie de ma vie à une pipelette ! Et si Wufei en entendait parler, je ne donnais pas cher de ma peau !
Sur ce, je me retournai et m'endormis.
Le lendemain, j'étais en pleine forme et me sentais d'attaque pour la journée. Je commençai par dévaliser le frigo : trois semaines à bouffer du liquide, ça suffisait bien. Peu de temps après, je fus rejointe par Duo.
Hello ! Bien dormi ?
Voui, cha peut aller. Et voa ? répondis-je la bouche pleine de brioche.
Visiblement, Duo était adepte de ce genre de conversation puisqu'il me comprit aussitôt.
Super bien. Ca te dit de venir voir mon Deathcythe après ?
OK.
Je dois dire que son armure était impressionnante et j'aimais bien le look. Mais l'armure de mon cher frère me plaisait plus encore. Duo me faisait le plan drague, la totale. Mais je m'aperçu bientôt qu'il faisait ça à toutes les filles qu'il croisait. Sauf à mon docteur, enfin Sally je veux dire.
Dis, tu dragues tout le monde sauf elle, pourquoi ?
Je pique pas les copines de mes amis. Sally c'est réservé pour Feifei.
Quoi, tu veux dire que mon frère sort avec une fille !
Non, pas pour l'instant. Mais ça va venir. Et si ça ne vient pas, Quatre et moi on mettra notre grain de sel dans l'histoire.
Ca m'étonnerait qu'il apprécie, déclarai-je.
Il fera le difficile comme d'habitude mais Quatre a sentit qu'il y avait quelque chose.
Quatre a… sentit ?
Ah oui, t'es pas au courant, il est empathe.
C'est pour cela qu'il paraît si sensible, fragile, il ressent ce que les autres ressentent. Dans une base comme celle-ci, il y a de quoi péter les plombs à force.
Soudain je te vis traverser le hangar et te diriger vers le Gundam à droite de celui de Duo. Pas mal non plus… Je parlais du Gundam bien sûr. Quoique… Duo me jeta un regard suspicieux en remarquant que je lorgnais sur tes jolies fesses. Oups !
Quatre arriva à ce moment précis en courant, d'un air catastrophé.
On vient de recevoir un message des profs ! fit-il essoufflé. Il faut qu'on rejoigne immédiatement Heero et Wufei, Oz leur a tendu un piège et à deux, ils risquent de ne pas s'en sortir indemne !
OK, let's go men ! s'écria Duo en montant dans son Gundam.
Tu en fis autant.
Eh, je peux venir aussi ? demandai-je tout à coup.
J'avais sorti ça tout à coup, sans vraiment réfléchir. Mais en fait cela permettrait de montrer à Wufei que je pouvais combattre.
Tu ne devrais peut-être pas, tu viens à peine de sortir de l'infirmerie et… conseilla Quatre. Tu sais piloter au moins ?
Tu me jetas un regard réprobateur mais ne dis rien et je t'en remerciai intérieurement.
No problem ! Les armures sont là-bas.
Duo me désigna du doigt l'endroit où étaient entreposés des Mercurius.
Rapidement, j'étais installée. Les commandes n'étaient pas différentes de celle du Gundam pour lequel j'avais postulé. Je repris mes marques aussitôt et rattrapai les autres.
On va où ? m'encquiai-je.
Au Maroc, répondit Quatre.
Ca va, tu maîtrises ? demanda Duo.
Parfaitement, j'ai l'impression d'être dans un Gundam.
Ce n'est pas étonnant, ce sont les profs qui les ont construits sous la menace d'Oz, expliquas-tu. Mais comment connais-tu l'intérieur d'un Gundam ?
Très bonne question. A mon grand dam Duo répondit à ma place.
Elle a postulé pour être pilote comme nous.
Sérieux ! s'exclama Quatre.
Duo, j'ai une langue, je peux répondre toute seule. Ah, au fait évite de raconter ce dont on a parlé il y a… 3 semaines maintenant. Surtout si Wufei est dans les parages.
Pourquoi ?
Duo, décidément était un pitre mais en plus faisait mine de ne pas comprendre.
Tu me retrouveras découpée en fines tranches.
Ah, OK. Pas sympa Wuffy…
Ne t'inquiète pas, on l'en empêcherait, me dis-tu alors.
Que tu étais choux, me protéger de mon frère… Il fallait en avoir du courage pour dire ça. Mais je ne doutais pas que tu en avais. Je gardais le silence tout en faisant le bilan sur ce que je connaissais de chacun des pilotes. En fait, je m'aperçu que malgré tout le temps passé ensemble, je ne pouvais toujours pas te définir. Un être d'exception, c'est tout ce que j'avais trouvé. Quatre était le plus sensible ; Duo le blagueur ; Wufei… no comment et Heero le mania du flingue. Mais toi, je ne pouvais pas te mettre d'étiquette du même genre, tu restais Trowa…
Perdue dans mes réflexions, je ne vis pas le trajet passer.
On va se poser là, retentit la voix de Quatre dans la radio.
Ce qui me sortit complètement de mes pensées.
Comment on entre dans la base ? demandas-tu alors.
Ta voix avait perdu cette chaleur que j'aimais chez toi : elle était froide et distante. Celle d'un parfait soldat qui sait ce qu'il faut faire.
C'est simple, on passe par la grande porte, enchaîna Quatre. J nous a laissé des uniformes de soldats dans le coin.
Katsumi, tu sais jouer la comédie ? m'interrogea Duo.
Oui, à merveille. Pourquoi ?
Parce qu'il n'y aura pas d'uniforme pour toi.
Jouer la comédie… C'est comme cela que j'avais pu m'évader et te faire libérer. Mais je ne vis pas tout de suite le rapport avec la situation qui était la notre. En les voyant s'habiller, je constatai que les profs n'avaient rien oublié dans les ustensiles, y compris les menottes. Que j'eus bientôt autour des poignets. J'avais loupé un épisode ou quoi ? Visiblement, vous vous étiez mis d'accord sur le chemin. Soit je n'avais pas écouté, trop absorbée par mes pensées, soit ; ce qui était plus probable ; vous vous étiez mis en conversation privée.
Nous arrivâmes devant la porte de la base. Tu me tenais le bras droit, tandis que Duo me tenait à gauche. Quatre était derrière moi.
Lâchez-moi ! Bande de larbins ! Vous avez pas d'yeux où c'est les neurones qui vous manquent ! Vous ne voyez pas que ce que vous faîtes ne sert pas la paix ! m'époumonai-je.
La ferme, fit Quatre en appuyant son fusil dans mon dos. Tais-toi et avance sans résister.
Résister, mais il faut résister ! Il faut tenir face à ces abrutis qui vous manipule !
Et bla bla bla… Je continuai ainsi jusqu'à ce que le garde de l'entrée s'approche de nous.
C'est qui celle-là ? demanda-t-il d'un ton bourru.
Eh, un peu de respect s'il vous plaît ! protestai-je énergiquement.
C'est une dangereuse poseuse de bombes, dis-tu d'un ton placide tandis que tu me tenais le bras fermement. Nous avons ordre de la mener en cellule.
Enlevez-moi ces menottes et c'est vos têtes que je vais exploser !
J'adorais jouer ce rôle, et me sentais vraiment à l'aise. Peut-être parce qu'au lieu d'être kiné, j'aurais pu être poseuse de bombes, comme Sally. Je n'avais donc aucun mal à prendre possession de mon personnage. Savoir que tu étais là me mettait en confiance et je n'avais peur de rien.
Je fis semblant de me débattre lorsque nous entrâmes en continuant mes invectives puis bientôt dans un coin tranquille tu me détachas et me confias à la garde de Quatre. Vos rôles vous venaient automatiquement, signe que vous aviez l'habitude d'effectuer des missions ensembles. Apparemment, c'était toi qui distribuait les ordres. Je me sentais un peu perdue et suivit Quatre sans discuter. Nous devions prendre les commandes de la surveillance tandis que toi et Duo iriez retrouver Wufei et mania du flingue (je préférais l'appeler ainsi, après tout ne le connaissant pas, c'était la seule chose qui l'identifiait, pour moi ça avait un sens).
Le poste de surveillance n'était pas surveillé et nous n'eûmes aucun mal pour parvenir jusqu'à là-bas. Quatre entra l'air de rien dans la pièce et neutralisa rapidement l'homme devant les écrans. Seulement le petit blond n'avait pas vu le deuxième homme assis dans un coin. Celui-ci s'apprêtait à appeler à l'aide lorsque je l'assommai du plat de la main. Il faut toujours regarder derrière soit, pensai-je. J'en profitai pour suivre mon propre conseil et refermai la porte derrière nous. Quatre était déjà en train de pianoter sur les commandes, à la recherche de ses compagnons. Tu te baladais tranquillement dans les couloirs avec Duo. L'habit militaire t'allait plutôt bien. Sur Duo, cela paraissait déjà plus étrange. Peut-être que c'était juste dû au fait que tu paraissais si mûr par rapport à lui. Quatre se mit à parler à son col de chemise. Qu'est-ce qu'il me fait là ?
Trowa, nous arrivons trop tard, ils sont déjà prisonniers.
Ah non, c'est un micro. Je devinai que c'était toi qui répondais à Quatre en te voyant sur l'écran.
Ils sont dans les cellules sud. Pas très loin de là où nous sommes. Si vous avez besoin d'aide nous serons là, continua Quatre, sans doute pour répondre à ta question que je n'ai pas pu entendre.
Pourquoi j'en avais pas de micro d'abord ? Je faisais partie de cette mission oui ou non ? Bon d'accord, je m'étais peut-être un peu incrustée dans votre équipe mais sans moi, le Quatre serait dans de sales draps et toi et Duo aussi en conséquence.
Duo dit qu'il nous faudrait des armes pour ressortir d'ici, me déclara Quatre. Tu pourrais t'occuper de ça ? Il y a un local de femme d'entretien à deux couloirs d'ici.
Ma couverture je suppose… Si Wufei savait ça…
Il le saura puisque tu lui apporteras. C'est bon Katsumi s'en occupe, dit-il à l'adresse de son col. Allez grouille-toi, fit-il en se retournant vers moi.
Je n'aimais pas le ton sur lequel il me parlait. Moi il fallait que je me débrouille seule avec les gardes. Non seulement je n'avais pas de déguisement mais en plus je n'avais pas d'oreillette pour me faire guider ni pour me faire prévenir d'un quelconque danger.
Minute, je prépare ma sortie, grondai-je. Pas la peine d'être désagréable. J'y vais, à toute.
Je sortis prudemment puis entamai une marche silencieuse vers mon objectif. J'arrivai au local sans encombres et mis le tablier de femme de ménage. Le ménage, quelle horreur ! Encore un truc pour asservir les femmes. Je pris le chariot et vérifiai que l'on pouvait aisément planquer toutes sortes de flingues dedans. Je me dirigeai ensuite vers l'armurerie (que j'avais pris soin de repérer également) l'air de rien mais tout en souhaitant qu'aucun soldat n'avait eu la même idée que moi. A savoir se ravitailler en armes et munitions.
Mais lorsque j'arrivai, il n'y avait personne. La chance était de mon côté ! Je préférai ne pas trop la tenter et me dépêchai de prendre ce dont j'avais besoin. C'était presque gagné. La cellule où Heero et Wufei étaient détenus était toute proche. Quand soudain, j'heurtai quelqu'un. C'était un homme mâture, 24-25 ans, un bon mètre 80, 70 kg, cheveux bruns, le port hautain : tout d'un gentleman. D'ailleurs, il portait un uniforme de commandant, pas de simple soldat. Il me semblait connaître ce visage mais je ne trouvai pas le nom qui allait dessus. Je baissai la tête par mesure de prudence.
Désolé mademoiselle, dit-il précipitamment.
Je réfléchis à la vitesse de la lumière. Les garçons allaient passer par-là, il ne fallait pas que mon homme les voie.
Non mais ça va pas la tête ! Vous pourriez faire attention où vous allez quand même ! m'exclamai-je le plus haut possible pour qu'ils comprennent de ne pas venir.
Je me suis excusé, maintenant laissez-moi passer, fit-il avec humeur. Mais attendez… ce visage…
Quoi mon visage ? Qu'est-ce qu'il avait mon visage ? (Quoi ma gueule ! Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?). Une mèche de travers ? Je restai muette.
Vous lui ressemblez tellement… ce ne peut pas être un hasard…
Ressembler à qui au juste ? La seule personne à qui je pouvais ressembler, c'était à mon frère mais il ne pouvait pas connaître mon frère… A moins… qu'il ne soit l'officier supérieur chargé de leur incarcération. Oups ! Jsuis grillée les gars… Néanmoins je gardai ma contenance.
Je ne vois pas de quoi vous parlez monsieur. J'ai du travail, excusez-moi mais vous me dérangez.
C'est le moment que choisit Duo pour arriver.
Wrong way gays !
Trop tard, les autres étaient déjà arrivés.
Je savais bien que je ne me trompais pas, triompha le mec. Chang Wufei ceci vous appartient ?
Il me prit en otage si rapidement que je ne vis rien venir. Son bras enserra ma gorge. Quelle humiliation !
Treize ! Oui je crains d'avoir quelques liens avec cette onna, soupira-t-il.
Treize ? Treize Kushrenada ? Mais bien sûr !
On a pas eu le choix, se justifia Quatre.
Mais elle nous a bien aidé, me défendis-tu.
C'est pas grave, on y va, je vous la laisse, déclara Wufei. Faites-en ce que vous voulez, ça ne me regarde pas. Nous, on part mais bientôt, je vous affronterais.
C'est un magnifique présent il est vrai, néanmoins je ne peux vous laisser partir. Vous comprenez, c'est mon job de vous arrêter.
Non mais fallait surtout pas se gêner ! Ils parlaient de moi comme une chose ! En plus Treize en profitait pour passer sa main sur mes hanches. Obsédé ! Je remarquai Duo lorgner sur le chariot qui était devant lui. Le gars aux yeux cobalt était là lui aussi. Je n'arrivais pas à définir ce qu'il ressentait. Allait-il intervenir ou m'éliminer définitivement pour éviter que je ne divulgue des infos compromettantes ? Une idée, une idée vite… Je te regardai, ton visage était impassible mais je repérai cependant une nuance d'inquiétude dans tes émeraudes. Tout à coup, je ne sais pas pourquoi ; ce n'était ni le moment ni l'endroit ; je me surpris à rêver que les bras qui m'entouraient étaient les tiens. Il me semblait possible alors que je m'évanouisse de bonheur. M'évanouisse ? Bingo !
Oh, gémis-je. Je me sens mal.
Et je glissai à terre. Immédiatement, Treize se pencha vers moi pour vérifier si j'étais bien dans les pommes et recueilli mon pied en pleine face. Sans perdre de temps tu t'emparais d'un fusil pour le passer à Wufei et moi je pris un petit Beretta qui traînait par-là. Treize appela la garde mais nous étions déjà partis.
Partis mais pas sortis. Un groupe de six était facilement repérable et les échanges de tirs étaient fréquents. Nous arrivâmes au hangar : la porte était encore ouverte, c'était donc la seule échappatoire qui nous restait. Tu étais déjà au volant d'une petite Jeep, Heero à côté de toi. Quatre était en train de monter et je le suivis de près tandis que Wufei et Duo continuaient de tirer sur les soldats à notre poursuite. Finalement, Duo envoya une grenade (Tiens, j'avais pris des grenades moi ? Pas fait attention) dans leur direction, ce qui leur permirent de nous rejoindre. Je failli être éjectée tellement tu appuya sur l'accélérateur pour nous sortir de là et en moins de dix secondes nous étions dans le désert marocain.
Tu te dirigeas vers la ville toute proche où les capacités de conducteur que je commençais à soupçonner chez toi, nous permettraient de semer la patrouille qui avait été envoyée à notre poursuite. Et en effet, deux heures plus tard, il n'y avait plus traces de poursuivants. Durant le trajet, Quatre n'avait cessé de me fixer avec une lueur de reproche dans ses yeux turquoises. Je cherchai en vain la raison. Tu déposas Heero et Wufei en ville afin qu'ils rejoignent leur Gundam. Aussitôt Quatre s'empressa de s'installer à tes côtés. Je trouvai ça étrange et adressai un coup d'œil à Duo, resté avec moi. D'un signe, il me fit comprendre qu'il m'expliquerait plus tard. Pourquoi ne pouvait-il pas me l'expliquer maintenant ?
Au fait, bien joué le coup du malaise, Treize n'a rien compris, préféra-t-il dire. T'es une excellente comédienne.
Ouais je sais, fis-je en regardant mes ongles d'un air détaché.
Euh, t'es sûre que t'as pas chopé un peu de la grosse tête de Wufei ? me demanda-t-il.
Je lui souris sans répondre.
Tu as tapé dans l'œil de Treize aussi, ajouta-t-il.
Je m'en serais bien passé, je ne suis pas une chose, même précieuse… Vous connaissez bien Treize ? fis-je en m'adressant aux trois.
Ce fut une fois de plus Duo qui me répondit, Quatre boudait et toi, tu t'occupais plus de la route pour m'écouter. Même de dos, je devinais que quelque chose te contrariait.
Oui, nous avons rencontré Treize plus d'une fois. Pas moi personnellement ni Quatre d'ailleurs. Mais en revanche ton frère l'a défié au sabre, c'est pour cela qu'il t'a interpellé je pense, vous vous ressemblez tellement.
J'ai compris que j'étais grillée quand il a commencé à dire 'ce visage…' Pourquoi vous êtes venus ? J'ai pourtant gueulé assez fort non ?
J'ai pas pu m'arrêter, avoua Duo. Quand je suis parti, je suis parti moi !
Décidément, il me faisait bien rire ce diable à tresses. Avec sa façon de parler et ses mimiques. Au fond, lui et moi nous ressemblions beaucoup. Sous cette apparente joie de vivre, se cachait autre chose. J'ignorais ce qui m'avait fait ouvrir les yeux mais j'avais une vision plus nette de tout. L'adrénaline ? En tout cas, tout comme moi, il avait un masque.
La Jeep s'arrêta et nous remontâmes dans nos armures. Le retour fut morne. Trop de choses tournaient dans ma tête. Ma nouvelle situation de rebelle, Treize, que serait ma vie à présent ? Heero et sa manie de me glacer le sang en me jetant un seul regard, Duo et ses pitreries, suis-je assez digne de reprendre le combat ? Wufei. Toi…
A peine descendue de l'armure, Wufei se pointa avec son air des mauvais jours. Il avait gardé la même depuis son enfance. Grincheux va !
C'est malin ! s'exclama-t-il. T'as failli nous planter la mission ! On peut savoir ce que tu fichais là-bas ?
Te sauver crétin, grimaçai-je. Sans armes, t'aurais fait comment pour sortir ? D'abord c'est pas de ma faute si t'as un compte à régler avec ce type.
Ce n'est pas non plus de la mienne si tu me ressembles. Tout serait tellement plus simple si tu n'existais pas.
Le choc. Une fois de plus, il souhaitait me voir disparaître. Pourtant quand Heero m'avait tiré dessus, ce n'était pas ce qu'il pensait. Il me planta là pour aller je ne sais où. Je te vis en train de discuter avec Quatre. Non, rectification, Quatre parlait et tu l'écoutais. Tu te montrais tellement attentif parfois. Moi aussi, tu m'avais écouté durant mes visites prolongées à l'hôpital. Je repensai alors à l'explication que Duo me devait. J'allai le trouver. Il était assis sur des caisses, les mêmes caisses que la première fois où nous avions discuté. Il semblait triste.
Eh Duo, pourquoi tu fais la tête ?
Oh, rien, soupira-t-il. Heero vient de me virer parce que je faisais encore l'andouille.
Il accentua le 'encore'.
Je ne vois pas ce qui te rends triste. Moins de temps je passerais avec lui, mieux je me porterais.
Tu dis ça parce que vous êtes partis sur de mauvaises bases.
Mauvaises bases ? T'oublie qu'il a essayé de me tuer, lui rappelai-je. C'est pas passé loin. Attends, ne me dit pas que tu craques pour lui ?
A ces mots, il se mit à rougir légèrement.
Je sais, c'est stupide mais je ne peux pas m'en empêcher.
Je comprends pourquoi tu le défends à chaque fois que j'en dis du mal. Vous en avez parlé tous les deux ?
Non, je me vois mal aborder le sujet avec lui…
Il eut un rire nerveux.
Et toi, ajouta-t-il. Tu n'es pas venue pour me voir m'apitoyer sur mon sort.
Tu devais m'expliquer pourquoi Quatre s'est montré hostile tout à coup.
Duo remua sur son séant, l'air mal à l'aise.
Quatre et Trowa étaient très proches avant que tu ne le connaisses.
Dans quel genre ?
Dans le genre amis très proches. Pour Quatre, la disparition de Trowa a été très dure mais lorsque qu'il est revenu, il a été tellement heureux qu'il a oublié tout et a décidé de profiter du maximum de son retour. Peut-être voit-il en toi, un obstacle.
Je vois. Pourtant, j'ai l'impression qu'il se reproche ce qui est arrivé à Trowa.
Oui, je ne pense pas qu'il t'ait mise au courant. Tu sais que le Vayeate de Trowa a explosé ?
Hum…
En réalité, c'était Quatre qui lui avait tiré dessus.
Quoi ! m'exclamai-je en sursautant.
Puis reprenant sur un ton plus bas.
Et Trowa ne lui en veut pas ?
Non, Trowa a un grand cœur. Et en même temps, je pense qu'il lui est impossible d'en vouloir à Quatre, mon intuition est infaillible pour ce genre de truc.
Mais je ne comprends pas pourquoi Quatre aurait eu à tirer sur Trowa.
Il était aveuglé par la souffrance ; tu comprends il venait de perdre son père ; et sa nouvelle armure possédait un système informatique qui contrôle en quelque sorte la volonté des pilotes et fausse leur vision de la réalité.
Il fit une pause tandis que j'intégrais toutes les infos. Toi, Quatre.
Trowa est toujours comme ça lorsque vous êtes en mission ? Net et froid ?
Ouais, à vrai dire il est comme ça tout le temps, sauf avec Quatre quelques fois. Pourquoi ?
Je ne lui connaissais pas ce côté là. Avec moi il est plus chaleureux.
Je laissai échapper un soupir.
T'en as de la chance dis donc. Pourquoi tu me poses toutes ses questions au fait ?
Je suis une dangereuse espionne et je me renseigne sur les points faibles de chacun afin de mieux vous éliminer, lui murmurai-je à l'oreille.
Mais bien sûr, t'aurais pas un faible pour Trowa plutôt ?
C'est vrai qu'on trouve rarement autant de qualités réunies en un seul garçon, mais il n'est pas le seul, m'empressai-je d'ajouter devant la tête vexée de Duo.
Si je me mettais à dos la seule personne, à part toi bien sûr, qui me faisait confiance je ne m'en sortirais pas. D'autant plus que j'appréciais réellement le natté américain. En repensant à tout ce qu'il venait de m'apprendre, je comprenais mieux pourquoi le premier nom qui t'était revenu à la mémoire était celui de Quatre. C'était la dernière personne que tu avais vu et il y avait ce lien particulier entre vous. Comme j'avais été stupide de ne pas le voir plus tôt. C'est à ce moment précis que je compris que je ne voulais pas te perdre, que je ne voulais pas que tu sois avec quelqu'un d'autre. Parce qu'un jour ou l'autre, je savais que vous seriez ensemble. Oh non, mince, Quatre était empathe, il avait donc dû percevoir mon désir d'avoir les bras de Trowa autour de moi ! C'est à partir de là que tout s'est dégradé. Quelle idiote !
Duo s'aperçut de mon trouble.
Tu sais des fois je me trompe aussi, te tracasse pas pour ça.
Ce n'est pas pour cela, mentai-je. C'est ce que m'a dit Wufei tout à l'heure. Il a souhaité que je n'existe pas.
C'était vrai aussi que cela m'avait blessée, extrêmement blessée.
Oh bah tu sais ton frère, il dit souvent des choses désagréables mais ses paroles dépassent sa pensé.
Tu as l'air de connaître ça, m'étonnai-je.
Disons qu'il n'aime pas les surnoms que je lui donne. Mais, reprit-il sérieusement. J'espère que ça va s'arranger avec lui.
Il me prit dans ses bras. C'était rassurant d'avoir quelqu'un qui me comprenait et consolant aussi.
Et si on allait voir ce qu'ils fabriquent tous les quatre, proposa Duo d'un ton joyeux.
Je lui emboîtai le pas avec le même entrain.
