Scène 8 :

D'abord une tension dans l'air, ensuite un bruit dans la nuit et enfin comme une étincelle. Quelque chose qui attendait son heure. Quelque chose qui l'attendait lui. Quelque chose qui lui en rappelait une autre… Un air glacial qui coure sur sa peau…

Caspian fut réveillé par cet instinct qui le maintenait en garde depuis la tentative d'assassinat de Miraz. Son sommeil n'était jamais totalement serein. Et son épée n'était jamais loin. Alors Caspian n'hésita pas et sortit armé de la tente en disant à Cornélius de partir à cheval. Il vit ses 4 gardes aux prises avec l'escorte d'Allymara, rejointe par d'autres, par beaucoup trop d'autres. Un coup d'épée, une parade, une autre et surtout du sang versé.

Caspian vit Rath tomber, il avait blessé ou tué 5 ennemis et permit ainsi à Cornélius de s'enfuir. Ava et Zan furent finalement transpercés par des flèches après avoir réduits les troupes adverses.

Devant les corps sans vie de son frère et de sa famille, le visage baigné de larmes, Valandra entendit Caspian lui crier de s'enfuir : « Rentre. Sauve-toi. Préviens ! » Valandra reprit son sang-froid, suivit les ordres de son roi et prit un cheval pendant que Caspian retenait ce qui restait de la garde d'Allymara.

Caspian évita bien des attaques, ces passes d'armes n'avait rien à voir avec celles qu'il avait échangées avec Edmund ou Peter. Ces mercenaires n'étaient pas aussi doués que les deux rois de Narnia. Cela se finit dès lors par la mort des deux hommes en face de lui. Tuer à nouveau après avoir tant œuvrer pour la paix était déchirant pour Caspian et qu'ils soient narniens ou telmarins n'avait pas d'importance, c'était des vies. Le roi Caspian allait reprendre un autre duel quand Allymara arriva avec Cornélius.

- Je suis une excellente cavalière. A vous de choisir, votre Majesté. Laissez-moi au moins vous dire ce que je veux. Croyez-vous encore avoir le choix !

Effectivement Caspian n'avait pas le choix : il baissa son épée. Les gardes restant la lui prirent et le serrèrent fermement.

A ses côtés, Allymara lui dit : Ne leur en voulez pas, ils me sont fidèles car certains telmar en ont assez des narniens. Pour eux, vous êtes plus un narniens que telmarin.

Deux mercenaires restèrent à l'entrée de la tente et trois autres les suivirent à l'intérieur. Aucune échappatoire n'était possible. Les mains de Caspian furent entravées et Cornélius, assis en face de lui, fut attaché à la chaise.

- Que faites-vous ?

- Croyez-vous que j'agisse par hasard, sur un coup de tête. Votre présence a juste déclenché une idée que je rumine depuis un temps certain. J'ai été trop longtemps sous le joug d'Octésian ! Être juste la Lady d'un comté ne me suffit plus.

- Vous n'aurez pas le trône de Narnia, quel que soit la manière.

- Je vous ai laissé l'occasion de m'épouser. Je m'en serais contentée… Au moins un temps, dit-elle à Caspian, en caressant sa joue. Le jeune homme recula son visage immédiatement. Elle se retourna en souriant et prit une boîte dans une des malles royales et l'ouvrit : une fiole … La fiole de la Reine Lucy.

- Ne touchez pas à ça, vous n'en êtes pas digne.

- Je veux juste m'assurer que vous l'aviez avec vous. Elle pourrait être utile.

Elle prit une bourse qui pendait à sa ceinture, en sortit une fiole, l'ouvrit et se dirigea vers Cornélius.

Caspian et son mentor se regardèrent.

- Il ne s'agit plus du trône désormais. J'ai changé mes plans…

- Que voulez-vous ? lui cria Caspian.

- Soyez patient.

Caspian fit tout pour se détacher mais il n'arrivait à rien. Allymara fit signe à ses hommes qui immobilisèrent Cornélius.

- Dites-moi ce que vous voulez ! Dites-le, bon sang.

- Je préfère que vous n'ayez pas le choix, votre majesté.

- Non … Non !

- Si je ne vous motive pas, vous ne le ferez pas. Ouvrez-lui la bouche, commanda la Lady à ses hommes qui se rapprochèrent de Cornélius.

Allymara regarda bien Caspian et avec un sourire malveillant versa une goutte puis une autre. Et à chacune d'elle, Caspian lui criait d'arrêter.

Allymara referma enfin sa fiole et s'approcha du Roi pour qu'il ne puisse plus voir Cornélius. Elle le toisa de sa position et lui dit simplement : Je veux la licorne.

- La licorne ?

- Enfin plutôt son sang.

- Vous êtes folle !

- Plutôt instruite. J'ai beaucoup lu et surtout des manuscrits de magies noires. Octésian voulait les détruire. Ils sont si anciens, va savoir à qui ils ont appartenu ! C'était sans aucun doute à une sorcière puissante, peut-être la plus puissante.

- Pourquoi moi ? Vos hommes pourraient le faire.

- Son sang ne gardera sa magie que si une main et un cœur pur comme le vôtre lui ôte la vie.

Caspian ne parvenait pas à envisager de faire ce qu'elle lui demandait : tuer une créature de Narnia !

- Vous avez deux jours mais si j'étais vous je me dépêcherais quand même, il va beaucoup souffrir, j'ai mis double dose. Alors ? Le questionna Allymara.

- Détachez-moi ! Je vais le faire.

- Bien sûr que vous allez le faire. Voilà ce que la bonté provoque. Vous êtes tellement prévisible. Ces deux-là iront avec vous, bien sûr. N'essayez pas de …

- Je ne tenterais rien. Je reviendrais pour Cornélius.

Allymara s'approcha de Caspian avec un couteau qu'elle pointa sur son cœur.

- Avec ce cœur-là…, Allymara pointa le couteau sur le buste de Caspian, …elle viendra manger au creux de vos mains, c'est certain …

Allymara laissa la lame du couteau glisser du cœur du roi à ses poignets puis elle coupa la corde…


J'espère que la lecture a été bonne. Je n'en sais rien puisque personne ne dit rien.