Chapitre 10 : La philosophie de l'assassin.
Après cette importante interruption dans la nuit, les collégiens forcèrent Ginny à s'endormir car on la soupçonnait d'avoir été victime d'hallucinations par manque de sommeil. Comme Michael n'était d'aucun secours lui aussi, il intervenait à toutes les cinq minutes en leur rappelant leur mort imminente, ils lui obligèrent à se taire en l'enfermant dans le placard. Installés sur le lit de Ron, Hermione et ce dernier commençaient enfin leur discussion pour leur éventuel plan de survie.
-Bon on est plus que quatre. Dont trois qui se côtoient presque tous les jours et qui se font entièrement confiance. Tu es d'accord avec moi Ron ? demanda Hermione en le regardant dans les yeux.
-Bien sûr que je te fais confiance autant que je crois en Ginny. Donc il est évident que le meurtrier est Michael ! Voilà tout est réglé, s'exclama Ron d'un ton sarcastique.
-Évidemment que non. Cependant, toi, on peut t'ôter de la liste des suspects, car tu n'as pas eu la possibilité de tuer Neville ni McLaggen.
-Peut-être que j'ai un complice, non ? Laissa supposer Ron.
-Veux-tu arrêter de dire des bêtises, soupira Hermione. On n'avancera à rien sinon. Bon, on va commencer par Michael. A-t-il, oui ou non, eu le moyen de tous les éliminer ? Quel serait son mobile ?
-Bien oui, tout à fait ! Quant à son mobile, seul un fou peut avoir fait ça puisqu'il n'a pas de lien entre les personnes. On est de maison différente, classe sociale différente… Oui la folie ou le besoin incessant de tuer !
Ginny sembla se réveiller à ces mots. Elle regarda autour d'elle avec des éclairs dans les yeux et baissa la tête pour marmonner des menaces et toutes autres choses incompréhensibles.
-Je ne la reconnais même plus, confia Ron à son amie en chuchotant. Elle est devenue totalement cinglée depuis qu'Harry est parti. Je ne la savais pas si attachée à lui. Oui totalement cinglée…Oh mon dieu ! Tu crois que c'est elle qui a fait ça ? Peut-être regrette-elle sa dernière victime ? Ma pauvre Ginny.
-Les meurtriers sont souvent ceux qui ont l'air parfaitement sain d'esprit. Ginny est seulement en pleine détresse. Je n'ose plus m'apitoyer sur mon sort. À chaque fois que je commence à réaliser la gravité de la situation, une autre mort survient.
-Moi aussi je ressens à peu près la même chose. Tu imagines quand nous reviendrons à Poudlard, les classes seront pratiquement vide.
-Qu'est-ce qui te dit que vous sortirez vivants de cette île ? Questionna une voix venant du placard.
-Je propose qu'on fasse une fouille complète de la maison. Peut-être trouverons-nous des indices compromettants, dit Hermione en ignorant la remarque désespérante de Michael.
-Oui, allons-y. Ginny lève-toi.
Elle obéit sans un mot. Les recherches qu'effectuèrent les jeunes gens ne furent pas tellement fructueuses dans la cuisine ni dans le salon. Le sous-sol était rempli de boîtes contenant des exemplaires du Chicaneur qui n'avaient pas été vendus.
-Dire qu'on était pour dormir là-dedans, fit observer Hermione. Pouah !
Ses cheveux bruns d'ordinaire avaient pris une teinte grisâtre avec toutes les toiles d'araignées qui s'étaient déposées dessus.
-La pièce est infestée de bestioles.
-Il y en a peut-être qui sont venimeuses, ajouta Michael.
-Sortons d'ici ! Supplia Ron qui venait d'apercevoir une araignée avec des pattes cinq fois plus longues que son corps.
-Sympathique la bibitte, remarqua Ginny qui la prit et lui arracha les membres un à un.
-Soeurette, je suis extrêmement content que tu sois sortie de tes rêves cauchemardesques, mais arrête avant que la famille entière de cette horreur arrive pour nous faire regretter d'être descendus.
Ils évitèrent la salle de bain de l'étage puisqu'elle n'avait pas été nettoyée depuis la découverte de la jeune fille de Serpentard. En fouillant de fond en comble la chambre de Michael, McLaggen et Malefoy. Ron s'inquiéta de la bonne humeur peut-être passagère de la rouquine.
-Peux-tu me dire ce qui t'est arrivé ? Tu ressembles à une folle qui pourrait très bien se faire interner dans un asile, puis après tu retrouves ton entrain de toujours ?
-Je ne sais pas trop…Il y a eu un gouffre s'est ouvert en moi. Je n'avais que des idées noires de vengeance. Je ne savais plus trop qui j'étais…
-Tu as peut-être eu un choc émotionnel…Mais tu sais très bien que Ron et moi sommes toujours là pour toi. On a autant le moral à terre, mais on doit rester vigilant…Commenta Hermione.
-Et puis quand je vous ai entendus et que vous me suspectiez, je me suis aperçue que je n'allais vraiment pas bien. Je déteste ne pas avoir le contrôle. J'ai décidé de le reprendre. Bon, assez parlé de ça, si on la faisait cette fichue fouille. On a fait le tour ici. Allons dans la chambre de Ron et d'Ha…Harry, parvint-elle en dire.
Une larme se forma au coin de son œil. Ginny eut soudain une nouvelle source d'énergie et elle se mit à regarder dans le moindre recoin avec la fougue qu'on lui connaissait. Elle fouilla les valises en éparpillant leur contenu sur le sol. Elle n'eut aucune pitié pour personne dans la pièce. Elle semblait soupçonner les trois autres personnes de la même façon. Ces derniers se contentaient de fouiller dans les tiroirs vides des bureaux. La rouquine se mit à revirer les matelas quand soudain elle étouffa une exclamation. Sous le lit d'Hermione se trouvait de la corde, un poignard et un petit cachet qui semblait contenir du cyanure. Lorsque que les autres découvrirent son butin Ron devint blême comme un drap et Hermione qui semblait calme essayait de cacher la fureur qui s'emparait d'elle. Et Michael lui, se contenta d'intensifier ses émotions déjà vive.
-Pris sur le fait ! Où plutôt tu as toi-même entrepris cette mission de recherche d'indices pour que justement on les trouve et puis qu'on te prenne en pitié. Allez Hermione, avoue ! s'écria-t-il en la tenant par le col de son pull.
Ron se précipita sur Michael et le poussa sur un lit.
-Vas-tu arrêter de la malmener comme ça ! Elle est aussi susceptible que toi de les avoir tués. Et toi, peut-être joues-tu le névrosé pour qu'on te mettre hors de tout doute ?
Hermione le remercia silencieusement.
-Depuis le début tous les indices incriminent Hermione, Ron. Il faudra te rendre à l'évidence, signala sa sœur.
-Tu ne vas pas te mettre de son côté ! s'exclama-t-il, le regard suppliant.
-Je suis neutre, moi. Au contraire, toi, tu as défendu Hermione dès le début. Pourtant, tu ne pourras jamais nous faire croire qu'elle est innocente.
-Mais…on est une famille unie, tenta d'expliquer Ron
-Elle n'en fait pas partie.
-C'est tout comme.
-Ah ouais ? Tu peux me dire par quel lien ? Elle n'est pas notre cousine. À moins qu'elle soit ta petite…
-Cette conversation ne même à rien ! Laissa échapper la jeune fille concernée aux joues teintées de rouge.
Ginny fit mine de rien, s'empara du poison pour le jeter par la fenêtre.
-Gin, écoute-moi. Je sais que tu ne fais plus confiance à personne depuis qu'Harry est mort ou plutôt depuis que tu as commencé à le soupçonner. Tes yeux en disent long sur ta détresse. Je suis peut-être suspecte pour toi mais mon épaule est toujours là pour t'accueillir quand tu aura le goût de te plaindre de ton sort. Comme lorsque tu venais me raconter tes problèmes de cœur. Je serai toujours ta meilleure amie.
Ginny éclata en sanglot et alla s'installer dans la place qui lui était offerte. Elle laissa aller ouvertement sa peine pour la première fois.
-Je suis désolée, c'est le stress. Vous êtes tous des personnes qui m'êtes chères. Même toi, dit-elle à Michael qui la regardait sceptique, c'est si difficile de penser que c'est quelqu'un de nous trois qui fait ces choses abominables.
-Tu n'as qu'à te convaincre de la culpabilité de Mr. Lajoie, conseilla Ron qui avait encore une dent contre lui.
-Je voudrais tant sortir de cette île, retourner dans la vraie vie !
-La vraie vie contient autant de misères !lui dit le seul Serdaigle, le regard affolé. On ne peut pas lire un journal sans apprendre que l'un de nos proches est blessé. Surtout depuis le retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
-Craindre un nom…
-Blablabla, je sais ! Mais peut-être est-il ici ? Là (en pointant le garde-robe) ou encore dans cette cachette (cette fois-ci le dessous du lit eut le plaisir d'être le centre d'attention).
-Ce n'est pas tout à fait idiot, pensa Hermione. Les mangemorts peuvent bien avoir manigancé tout ça dans le but de se débarrasser du Survivant…
-On ne va pas recommencer avec les « peut-être » et les « et si ». Nous devons avoir des indices plus concrets.
Durant la journée, rien de spécial n'arriva. Chacun était assez morose. Après le crépuscule, l'inquiétude monta, car personne ne voulait finir comme Malefoy. Et on craignait que tous allaient s'endormir ce qui laisserait champ libre au meurtrier. Évidemment, c'est ce qui se passa, car après avoir passé quelques nuits blanches, les adolescents avaient besoin de retrouver leurs heures de sommeil. Une en particulier se fit réveiller par un chuchotement qui l'appelait.
-Psss! Ginny! Viens me rejoindre au sous-sol.
Croyant reconnaître cette voix où se confondait la démence à présent, elle la suivit avec un peu d'appréhension. Elle progressa dans le couloir, descendit lentement les deux séries d'escaliers. La cave, plongée dans l'obscurité, prenait des allures terrifiantes. Soudain elle le vit. Le meurtrier dont tout le monde cherchait à connaître l'identité. Elle décida enfin à parler.
-Alors c'était toi? demanda inutilement la rouquine.
-Bien sûr! Qui d'autre que moi aurait la brillante idée de tous vous amener ici?
-Plein de monde. Il y a pour commencer…
-Peu importe. Maintenant que je t'ai dans mon filet, je compte bien à ne pas te laisser partir. Et tu souffriras particulièrement.
L'assassin lui montra un long poignard affilé qu'un reflet de la lune fit briller. Ginny tenta de s'enfuir. Elle fonça tête première dans la pénombre. Le chemin qu'elle entreprit était jonché de boîtes. Ce ne fut pas long avant qu'elle trébuche. Son agresseur était tout près. L'adrénaline dans laquelle la jeune fille était plongée lui donna une force qu'elle ne soupçonnait pas en elle. Ginny fit tomber toute une pile de Chicaneur sur la personne qui la poursuivait. Ça lui laissait quelques secondes pour s'échapper. Son cœur frappant très fort dans sa poitrine, elle se précipita sur une porte qui menait à l'extérieur. Pendant qu'elle essayait d'ouvrir la porte, elle entendait les commentaires narquois de l'autre :
-Il est trop tard pour reculer. Tu as voulu me suivre, tu dois maintenant en assumer les conséquences.
Elle poussa de toutes ses forces contre la paroi qui refusait de céder.
-Idiote! Quand remarqueras-tu que la porte est solidement verrouillée grâce au cadenas?
Elle hurla son désespoir.
-Tu crois peut-être avertir tes pauvres copains et me laisser seulement le temps de m'enfuir en te laissant sauve? Personne ne t'a entendu et ne pensera à venir ici de toute façon…
Son rire goguenard résonna dans la pièce.
- Les minutes passent, tes minutes passent à vrai dire. Je n'ai plus le temps de te massacrer autant que je le voudrais, mais j'avais prévu le coup.
De sa poche, le tueur en série sortit une mitraillette de son sac. Il la chargea et le pointa sur Ginny qui n'avait aucune autre option pour partir de cette situation. Elle qui voulait toujours avoir le dernier mot lui lança :
-Je ne te croyais pas capable de faire des choses aussi abjectes. Tout le monde aurait pu deviner ton petit jeu. Seule ton image t'a aidé. Et côté subtilité, tu es nul à chi…
Très susceptible, son adversaire appuya sur la gâchette qui déclencha une série de bruits d'explosion. Ginny glissa sur le pan du mur. Dans ses yeux, la colère et une sorte de déception pouvaient s'y lire. Sachant qu'il ne lui restait plus que quelques minutes, celui qui avait un nouveau meurtre sur la conscience laissa quelques marques de son passage et se rua dans les escaliers.
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À l'étage la panique était au rendez-vous. Michael s'était fait réveiller après avoir entendu un cri, croyant rêver il s'était assoupi à nouveau. Par contre les bruits sourds ne trompaient pas. Il y avait quelque chose de louche…Il réveilla les deux autres personnes qui restait à présent. Il paniqua davantage quand il remarqua l'absence de Ginny.
-D'où ça venait? demanda Ron vivement.
-De la maison, au rez-de-chaussée ou dans la cave. Je suis sûr que c'est dans la maison en tout cas.
Ils se ruèrent dans l'escalier que Michael déboula sur le derrière. Voyant que tout était normal, ils descendirent un étage de plus. Les boîtes tombées leur indiquèrent qu'il s'était passé quelque chose. Ron courut dans cette direction. Il eut alors la preuve que ses pensées étaient vraies. Leu meurtrier avait de nouveau écrit quelque chose au mur avec son encre préférée, le sang de sa victime.
-La vérité meurt avec sa mort…Elle savait, lut le Gryffondor à voix haute. MAIS QU'EST-CE QU'ELLE SAVAIT BON SANG?
-Qui était le meurtrier, c'est évident, dit Michael.
Ron et Hermione se jetèrent un coup d'œil éloquent.
-Ta gueule Corner! Dirent-ils d'une même voix.
-Ma petite sœur est morte et je n'ai rien fait pour l'en empêcher. J'aurais du mieux la protéger!
-Ce n'est pas de ta faute, lui répondit Hermione vainement.
Il donna des coups de pieds dans tout ce qui lui tombait sous la main. Réalisant que ça ne changerait rien, il se laissa choir sur le mur la tête baissée, pensif. Hermione qui était toute aussi chagrinée, alla le rejoindre et abandonna sa tête sur l'épaule de son ami. Il l'entoura de ses bras et ils restèrent longtemps ainsi, se partageant la tristesse qui les affligeait. Michael lui, s'empressa de recouvrir son amie d'un drap trouvé dans les vieilleries. Il ne supportait plus de la voir dans cette horrible position. Il remarqua un petit magnétophone en pilant dessus.
-Hey! Regardez! Il nous a peut-être laissé une piste pour qu'on découvre qui il est.
Ron et Hermione levèrent des yeux impatients vers lui.
-Qu'est-ce que tu attends pour partir la cassette? Lui demanda Hermione?
-Peut-être que c'est une bombe?
-Mais non idiot! Le meurtrier est seulement passer à une autre phase. Il se croit suffisamment intelligent pour nous laisser des indices sans avoir peur qu'on devine son identité, expliqua Hermione.
-Corner, vas-tu enfin la mettre en marche cette stupidité d'invention moldue? Sinon ce n'est pas cette bombe déguisée qui te défoncera la cervelle, mais moi! S'impatienta Ron.
Michael se décida enfin à appuyer sur le bouton « PLAY » et le message de la cassette retentit…
Merci à Audrey Evans et Benedicte pour leur review!
