Nous revoilà avec un nouveau chapitre tout frais depuis hier.Merci à notre fidèle lectrice (elle devrait se reconnaitre) pour nous avoir laissé une review. 3blindmice XXXX

11. LE VISAGE DU MEURTRIER

Michael se décida enfin à appuyer sur le bouton « PLAY » et le message de la cassette retentit…

-Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha !

Un rire diabolique, affreux, hystérique et à glacer le sang dans les veines résonna dans la petite cave enténébrée des Lovegood et fit sursauter les trois derniers survivants de l'île. Lorsque le rire cessa dans un élan brutal, un très long silence suivit. Seul la remarque incertaine de Ron le brisa :

-On dirait le rire d'une chèvre enragée !

-C'est impossible qu'il n'y ait que ÇA sur la cassette ! marmotta Hermione, hébétée. Change-la de côté, pour voir.

Michael stoppa le magnétophone et inséra la cassette de l'autre côté, mais rien ne se produisit. Seul un petit grésillement retentit faiblement.

-On s'est encore fait avoir, soupira Ron avec un ton particulièrement déçu.

Michael hurla de détresse.

-Ça y est, c'est la fin !

-Ta gueule, Corner…, commença Ron, prêt à le frapper.

-Ne me dis pas ta gueule ! rugit Michael, plus fou que jamais, en pointant théâtralement Ron du bout de son doigt. C'est toi, le meurtrier… ou peut-être bien que c'est elle (il montrait à présent Hermione) ! Ou peut-être que c'est vous deux ! Ou bien…

Cette fois-ci, les yeux pleins de démence, il se jeta littéralement à genoux, un peu de la même manière que Malefoy avait fait lors de la mort de Cho, et il s'époumona :

-C'EST VOUS TOUS !...

-Ça ne sert à rien de paniquer, tenta Hermione, voyant que Michael était sur le point d'éclater. Il faut qu'on garde notre sang-froid…

-Essaie de réfléchir quand un crétin pareil hurle dans tes oreilles, rétorqua Ron.

Michael était déjà redevenu silencieux, mais il était toujours à genoux et fixait quelque chose dans le vague.

Hermione secoua la tête, pensive.

-Depuis le début, le meurtrier doit surveiller tous nos moindres faits et gestes. Il doit savoir à peu près comment nous réagirions face à ce magnétophone. Il devait croire que nous nous contenterions d'écouter le début de la cassette, pendant qu'il riait de cette manière grotesque, puis qu'après on l'arrêterait…

-Qu'est-ce que tu penses qu'il faut faire ? demanda Ron.

-Peut-être qu'il y a un indice sur la cassette… mais seulement à la fin, compléta Hermione. Le mieux, c'est d'écouter toute la cassette, car le meurtrier est sûrement assez idiot pour avoir laissé un indice à quelque part.

-Bon, puisqu'il en est ainsi… Corner, donne-moi ce truc, ordonna Ron en essayant d'arracher le magnétophone des mains de Michael.

Ce dernier s'écarta vivement, ne voulant pas le donner à Ron. Celui-ci, irrité, s'impatienta :

-Enfin, ne joue pas les imbéciles… Donne-le-moi.

-Non, c'est moi qui l'ai trouvé !

-Ce que tu peux être cave, répliqua Ron d'un ton sec, donne-moi ce magnétophone ou je te…

-Ron, attention !

Ron se retourna et se baissa juste à temps. Il venait de pousser Michael de toutes ses forces contre le mur de la cave pour prendre le magnétophone, mais le hurlement d'Hermione l'avait forcé à se jeter au sol. En effet, Ron sentit un sifflement strident passer juste au-dessus de sa tête et il entendit un bruit sourd lorsque Michael tomba à côté de lui. Hermione, horrifiée, poussa un nouveau cri déchirant.

Ron releva la tête et jeta un coup d'œil à Michael. Ce qu'il vit lui donna un coup au cœur. Le sifflement qu'il avait entendu quelques secondes plus tôt provenait d'une flèche très pointue qui s'était abattue dans le front de Michael, au lieu de finir à l'arrière du crâne de Ron, ce qui serait arrivé s'il n'avait pas écouté Hermione. À présent, le corps de Michael gisait à côté de lui, la pointe de la flèche si profondément enfoncée dans sa tête qu'on ne la voyait plus, et ses yeux étaient encore grand ouverts par la surprise. Du sang commençait à dégouliner sur ses vêtements…

Soudainement, un bruit sourd se fit entendre à l'autre bout de la cave, parmi les milliers de boîtes empilées.

-C'est lui ! chuchota Hermione. Le meurtrier ! Il faut partir avant qu'il ne nous trouve !

Le cœur battant à tout rompre, Ron empoigna la main d'Hermione et, le plus silencieusement possible, mais aussi le plus rapidement, ils s'élancèrent vers la porte et montèrent les escaliers. Ils arrivèrent dans le hall d'entrée. Toujours sans bruit, Hermione pointa la porte qui menait à l'extérieur et Ron comprit aussitôt ce qu'elle voulait dire. Alors qu'il allait tourner la poignée de la porte, ils entendirent les pas légers et rapides de l'assassin qui montaient présentement l'escalier.

À ce moment, Ron perdit son sang-froid. Avec toute sa force, il poussa la porte et, traînant presque Hermione dans son sillage, il courut à toute vitesse à l'extérieur. Ils parcoururent le long de la plage, sans jeter un seul coup d'œil à l'océan qui scintillait tout bonnement sous le ciel étoilé, où l'aube commençait déjà à se lever. Ils n'osaient pas regarder en arrière pour voir où était le meurtrier.

Ron fonça instinctivement vers l'immense forêt sombre de l'île, près du champ. Au passage, Hermione et lui prirent quelques branches d'arbre dans la figure, car ils couraient toujours dans la noirceur, mais rien ne pouvait être plus grand que l'effroi qu'ils éprouvaient à ce moment-là. Ils n'entendaient plus les pas de leur poursuivant derrière eux, mais ils continuèrent à errer pendant un bon moment avant de finir par se cacher derrière un tas d'arbres mort. La respiration saccadée, Hermione demanda :

-Est-ce que tu as toujours le magnétophone ?

D'un geste triomphal, Ron brandit son poing qui tenait l'objet en question.

-Allez, vite, va à la fin de la cassette, commanda-t-elle, encore un peu haletante par sa course folle.

Ron appuya sur un bouton. Pendant que la cassette avançait, Hermione crut entendre un faible craquement dans le bois, ce qui réussit à l'affoler.

-Plus vite ! Pressa-t-elle.

-Dis ça à la cassette, répliqua Ron, les nerfs à vif. Bon, je l'arrête !

Il appuya sur « PLAY » pour qu'ils puissent écouter la cassette en mode normale. Au début, ils n'entendaient rien d'autre que le bruit du magnétophone en marche et les bruissements de la forêt, puis, sans prévenir, une voix forte et terriblement familière claironna :

-Et le meurtrier est… MOI ! Ha ! Ha ! Ha !

Mais au même moment où la voix enregistrée clamait « MOI ! », une autre voix, plus près de Ron et Hermione et bien réelle, se fit entendre. Un rire éclata lorsque Ron et Hermione, plus terrorisés que jamais, se retournèrent pour voir la personne qui se tenait derrière eux.

Mêlé à la noirceur de la forêt et à la lumière de l'aube, une silhouette se découpait d'une manière magistrale. L'air pleinement satisfait d'elle-même, la personne abaissa l'arc qu'elle tenait du bout de ses bras, permettant ainsi à Ron et à Hermione de voir pour la première fois son visage… mais ce n'était pas vraiment la première fois…

Avec un petit sourire moqueur, l'assassin fixa Ron et Hermione qui l'observaient, épouvantés.

-Coucou, c'est moi…, murmura le meurtrier d'une voix diabolique.