Pairing : (j'avais oublié, honte à moi !) ces personnages ne m'appartiennent pas, ils sont bien sûr à Mme J.K Rowling.

Auteur : Nebelhime

Perso principal : Luna Lovegood (« une aura de folie douce »)

Déclaration de l'auteur : Voilà, ces temps ci les idées fusent. J'ai eu un instant peur de ne pas réussir à mener mes personnages, mais finalement c'est venu naturellement.Je voulais remercier Magystra et Kaorulabelle pour leurs reviews encourageantes, merci beaucoup !


Chapitre 3 : Frissons de lune

D'un premier abord, la maison pouvait être déserte. Il y avait comme un malaise entre les murs, comme des absences d'air tout d'un coup, qui faisait que le souffle se coupait, et que l'on se sentait soudain disparaître … Mais Luna n'était pas seule. En tendant attentivement l'oreille, elle décelait des murmures précipités venant d'en bas, presque imperceptibles, trahissant la présence de son mari, et de ses amis. Elle hésitait, entre rester là à ignorer ce qui se disait sur elle, ou descendre et mettre fin à ces conversations qui n'avaient plus de sens. Des pas rageurs commençaient à résonner à travers les murs, le ton montait. Comme une maison qui prenait doucement vie, s'imprégnant des sons, les déformant à sa guise, les rendant presque inhumains …


- Ecoute, Ron, ça ne peut plus durer, s'insurgea Harry.

- Mais …

- Elle n'est plus digne de confiance, Ron, s'exclama-t-il d'un ton furieux.

Ron chercha le regard d'Hermione qui détourna les yeux en rougissant. Il se tordait nerveusement les mains. S'ils déclaraient qu'elle n'était plus digne de confiance, ils allaient non seulement la radier de l'Ordre mais aussi lui interdire de la revoir, ou encore lui effacer la mémoire, ou encore, la faire disparaître … Il ravala son émotion. Il était interdit, en temps de guerre, de se laisser aller à ses états d'âme.

- Ecoutez, en ce moment, il y a trop de choses qui nous tombent dessus. Je suis sûr, certain qu'elle ne ferait de mal à personne. Elle veut juste respirer un peu …

- Je me doute, balbutia la jeune femme en tortillant une de ses mèches brunes, mais tu comprends que nous nous méfions …

- Non je ne comprends pas, cria Ron. Vos réactions sont extrêmes, vous méprisez tout, vous ne pensez pas qu'à … Qu'à lui. Vous vous êtes enfermés dans cette lutte sans penser à vivre à côté, vous …

- Ron … Fit Hermione en lui lançant un regard suppliant.

Il s'assit et se prit la tête entre les mains.

- Partez… S'il vous plaît…

Harry s'apprêtait à répliquer mais Hermione le fit taire et le tira dehors.


En entendant ses pas s'approcher, Luna dissimula les parchemins dans son tiroir et le scella rapidement. Le visage de Ron apparut tandis qu'il montait les escaliers.

- Qui était-ce ? Demanda-t-elle en feignant l'ignorance.

Les yeux sombres du jeune homme brillaient étrangement.

- Oh rien de bien important, répondit-il d'une voix rauque.

Tandis qu'il s'asseyait sur le lit, le regard lointain, elle se leva pour le rejoindre. Le patchwork du couvre-lit était vraiment très laid, songeait-elle avec un léger amusement tandis qu'elle s'avançait vers lui. Ses couleurs criardes agressaient l'œil et réchauffaient la rétine. Oubliant ce détail, elle s'assit à côté de lui et sans un mot posa sa tête sur son épaule. Elle s'en voulait, de choisir son bien pour le mal des autres. Délibérément égoïste, en risquant des liens, des vies, tout ça pour des coups de tête. Mais elle sentait, au plus profond d'elle, que c'est ce qu'elle devait faire. Pour ne pas devenir véritablement folle. Folle à s'en arracher les cheveux, à s'en arracher les yeux, à s'en briser le cœur.

- Ron …

- Hmm ?

- Tu crois que je pourrais quitter l'ordre ?

Il s'écarta violemment d'elle, se leva. La porte claque violemment, faisant vibrer les murs. La maison en tremblait … Luna frissonna. Aujourd'hui était un jour de nouvelle lune.


- Tu es revenue ?

Luna s'avançait timidement dans le square, n'osant avertir tout de suite Draco de sa présence, le temps de profiter de la sérénité de l'endroit.

- Oui, j'espère que ça ne te dérange pas …

- Non, juste que de nous voir tous les deux sur nos balançoires comme des gosses, ça doit être plutôt comiques.

Luna imagina la scène. Deux silhouettes prostrées dans le froid, sous la pâle lumière de la lune, enveloppées de brume, aux sourires de fantômes.

- Nous devons ressembler à des fantômes, souffla-t-elle, en contemplant la fumée blanchâtre qui sortait de ses lèvres.

Draco haussa les épaules.

- Peu importe, grommela-t-il. C'est peut-être ce que nous sommes.

Il se leva et se mit à faire les cents pas. Puis s'arrêtant brusquement, il se tourna vers Luna et lui demanda d'un ton abrupt :

- Tu as réécrit quelque chose … Depuis l'autre jour ?

Elle le regarda avec des yeux ronds. Avec un soupir il fouilla dans sa poche et en sortit un minuscule morceau de parchemin déchiré et lui tendit.

- Ah … Euh …

Elle murmura tout doucement deux vers sans rimes. Draco eut beau tendre l'oreille, il ne distingua qu'un souffle.

- Pourrais-tu répéter ?

- Je ne veux pas les dire tout hauts, répondit Luna levant les yeux vers le ciel. Ils sont encore trop fragiles, la caresse de l'air les briserait …

Draco ne fut pas sûr de la comprendre. Il finit par répliquer d'un air moqueur :

- Tu n'as qu'à me les dire à l'oreille, au moins il n'y aura plus de risque.

A sa grande surprise, Luna se leva et, se dressant sur la pointe des pieds, et lui chuchota ses quelques mots à l'oreille, très vite.

Des accords étranges résonnant en son immatériel

Des litanies bizarres aux promesses inassouvies ...