Pairing : (j'avais oublié, honte à moi !) ces personnages ne m'appartiennent pas, ils sont bien sûr à Mme J.K Rowling.
Auteur : Nebelhime
Perso principal : Luna Lovegood (« une aura de folie douce »)
Déclaration de l'auteur : L'inspiration est revenue ! Après un bug informatique, je suis de retour avec ce nouveau chapitre. Je voulais remercier Ayako pour ces review : Luna étudie pour recommencer à écrire, et donc lit sans doute des arts poétiques, ou des ouvrages à propos des symboles, de littérature sorcière, en fait. Sinon, il est vrai que j'ai adapté un peu les personnages à ma sauce, mais je vais essayer d'apporter des réponses, certaines justifications de ces changements au fil de l'histoire. Nous entrons dans ma fic la plus longue ! (la précédente était inachevée, et Orchidée se termine à 5 chapitres et un épilogue) Encore merci de m'avoir lue. Merci aussi à Demoness Lange et à microbe, et encore désolée pour le délai. Bonne lecture à vous !
Chapitre 5 : Valse d'automne.
La porte crissa et elle laisse tomber violemment le lourd sac rempli de livres et de grimoires. Ron était assis dos à l'entrée, attablé devant des piles de notes.
- Où étais-tu ? Demanda-t-il d'une voix sèche.
Elle ne répondit pas.
- Où est-ce que tu étais ? Répéta-t-il.
- Si tu me le demandes comme ça, c'est que tu sais très bien où j'étais …
Les mots s'échappèrent de ses lèvres en un murmure, un souffle. Ron se leva et la fixa avec colère.
- Je voulais l'entendre de ta part …
- Pourquoi ?
- Parce que jusqu'à preuve du contraire, je crois plus tout ce que mes amis me disent à ton sujet ! Cria-t-il en serrant les poings.
Elle allait répondre, quand il reprit :
- Je fais de mon mieux pour te défendre, de garder auprès de moi, auprès de nous, je vais jusqu'à mettre en doute la parole de mes propres amis, et pendant ce temps là, toi, tu prends des rendez-vous avec ce … Ce …
- Vas-y, crache le morceau, lança-t-elle sèchement, en affrontant son regard.
- J'aurais jamais pensé que tu me ferais ça. J'avais confiance en toi ! Et toi tu …
Il se détourna et se laissa tomber sur son fauteuil, en tremblant de tout son corps. La jeune femme ne pouvait déterminer s'il était plus animé par la colère ou le chagrin. Elle savait parfaitement que ce moment arriverait, un jour ou l'autre. Mais pas si tôt … Egoïste à vouloir se reconstruire, et dominer la césure de sa vie ? A trop jouer avec les autres, pour son propre équilibre. Elle fit quelques pas vers son mari, se tordant les mains, ne sachant quoi dire.
- Je dormirais dans le canapé, le temps que tu trouves quelque part où aller. Je suis pas du genre à te mettre à la rue. Mais je te conseillerais de faire tes valises au plus vite, dit-il d'une voix monocorde, sans esquisser un geste.
Luna s'arrêta net. Partir … Oui elle y avait songé, elle en avait même eu presque envie. Mais un lien ténu la retenait encore ici. Pour Ron. Ne pas le laisser aux mains de la solitude comme ça, et parce qu'elle tenait encore à lui. Même s'ils n'avaient probablement jamais été du même monde. Elle refit quelques pas jusqu'à s'arrêter juste derrière lui. Elle sentait leurs deux respirations se calquant sur le même rythme, et leva légèrement la main, dans l'intention de la poser sur son épaule. Juste … Se résigna et monta silencieusement les escaliers. Pas un seul mot écrit, pas une seule parole ne lui venait.
Ginny arpentait la pièce, faisant les cent pas. Elle repensait à ce matin, songeuse. A l'air absent de Luna, son regard complètement perdu, son élan de tendresse vers Ron. Le comportement de son amie lui semblait bien étrange. Maintenant. Avant ses absences étaient si fréquentes qu'ils s'étonnaient plus de ses instants de lucidité qu'autre chose. Elle se rappelait encore ses silences plein d'éloquences et ses regards doux dans les situations trop difficiles, ses vérités trop dures à entendre, dites d'un air si naïf qu'on ne pouvait finalement pas se sentir si blessé. Auparavant, quand elle parlait avec Luna, elle avait l'impression de se retrouver face à un enfant. Ou un adulte qui avait du grandir trop vite, tellement qu'il se prenait à jouer à l'enfant, pour qu'on s'occupe de lui à son tour. Parce qu'il en avait trop vécu. Beaucoup trop pour lui.
- A quoi tu penses ?
Elle se tourna vers Harry, surprise.
- Oh euh …
- Tu m'as l'air soucieuse, ajouta-t-il.
- Qui ne l'est pas en ce moment ? Demanda-t-elle en le fixant intensément.
- Bien sûr mais …
Elle ne lui laissa pas le temps de continuer.
- C'est à propos de Luna.
Le visage d'Harry se décomposa.
- Oui, j'ai toujours pensé que Ron …
- Oh arrête, s'indigna la jeune femme. C'était à lui de décider, c'est sa vie, un point c'est tout. Tu n'as pas à avoir le monopole sur ses décisions ! Ne pense pas que diriger la vie de chacun te donnera plus de pouvoirs pour notre lutte !
Elle s'arrêta un bref instant. Trop de choses se bousculaient derrière ses lèvres. Comme l'envie de vomir un flot de mots blessants et acérés, rendus féroces d'avoir été trop gardés.
- Ou plutôt devrais-je dire … Ta lutte … Nous n'avons jamais eu notre place là dedans. Luna encore moins. Elle est comme ça, et vous l'avez forcé à sortir de ses rêves, à sortir d'elle-même. Elle se déguise pour vous plaire, pour te plaire.
Harry pâlit.
- De quel droit tu rattaches ça à … A nous ?
- Parce qu'au fond c'est toujours la même chose ! Cria-t-elle d'un ton de défi.
Elle s'effondra, laissant échapper quelques sanglots.
- Et …
Harry sembla hésiter. Il s'approcha de Ginny et demanda plus doucement :
- Sans nous … Aurait-elle fait quelque chose ?
- Je ne sais pas … Elle a toujours été un peu décalée de la réalité … Mais pas à ce point-là je pense …
Elle se tourna vers Harry.
- C'est juste qu'elle pensait venir à ces réunions comme avant. En tant qu'amie …
La plume se brisa sur le parchemin. Sa main tremblait. Ses mots larmoyaient. Pas assez sincères. A moitié ailleurs, le visage dénué de toute expression, juste nimbé de larmes, elle se leva doucement et alluma le poste. Quelques accords mélancoliques de guitare emplirent la chambre vide. Elle frissonna. Elle avait froid. Dans un instant de rage, elle déchiqueta violement son bout de parchemin qui vint s'éparpiller sur le parquet. Minables confettis un peu froissés. Comme un lendemain de fête.
Elle songeait à la voix froide de Ron. N'arrivait à déterminer ce qu'il pensait, jusqu'où il se trompait. Ne savait elle-même où elle en était. Envie subite de fracasser un miroir, de nuire à sa propre image. Parce qu'elle se détestait, de répandre tout ce désordre autour d'elle. Peut-être n'aurait-elle jamais du y croire. A ces réunions de l'AD, à cette alliance qui au fil des temps, se dématérialisait. Neville l'avait compris, lui. Avait quitté le petit groupe dès qu'Harry avait commencé à y affirmer son autorité. Parce qu'il prenait tout ça d'abord comme une affaire personnelle, et que les autres l'aidaient dans ses desseins. Mais il n'était plus question depuis longtemps d'une union solide. Draco l'avait vu aussi … A l'évocation du jeune homme, son cœur se serra. Elle ne pensait pas se rapprocher autant de lui. Mais malgré tout, leur histoire, ou comment elle finissait, avait bien trop de points communs. Les regards méfiants, les sacrifices, l'humiliation de se ranger derrière ce quelqu'un … Allongée de travers sur le lit, sur le dos, les yeux levés vers la fenêtre où scintillait un ciel parsemé d'étoiles, elle cessa soudain de divaguer. Des notes ténues lui parvenaient d'en bas. Le vieux gramophone poussiéreux crachotait bien un peu, mais d'un bond elle éteignit son propre poste, et se mit à valser, le regard dans le vide, les bras ouverts vers l'absent, ou le n'importe qui. Sa chemise de nuit blanche dans l'obscurité, tournoyant sur ses chevilles. Elle devait être grotesque. D'un comique un peu triste, qui vous donne envie de pleurer. Comme une petite fille qui danse dans la robe de mariée de sa mère …
