Pairing : (j'avais oublié, honte à moi !) ces personnages ne m'appartiennent pas, ils sont bien sûr à Mme J.K Rowling.

Auteur : Nebelhime

Perso principal : Luna Lovegood (« une aura de folie douce »)

Déclaration de l'auteur : Après un looong moment de silence, je me suis repenchée sur l'histoire de Luna, après un rêve où j'ai vu Dray oô Donc voilà voilà, nouveau chapitre écrit cet après-midi 6 Juillet, relu une fois (je mettrais des versions corrigées à la fin de la fic) Je ne peux pas vraiment dire que les choses se concrétisent, je n'en sais trop rien. Les personnages m'échappent toujours un peu ;) Je tenais à remercier ceux qui ont lu et reviewé :

Ayako : c'est intéressant de voir les commentaires évoluer au fil des chapitres ;) Pour le triangle Dray/Ron, oui, je cherche un peu cette sympathie pour Ron en fait, parce qu'il n'a rien fait de mal, qu'il cherche à la protéger, alors qu'elle elle ne songe qu'à partir. Elle est un peu égoïste peut-être, mais ce qui la retient encore, c'est sa conscience par rapport à ça je pense.

Kaorulabelle : Que dire, sinon merci ?

Cemeil : Si jamais j'ai réussi ça … ) Luna est un de mes persos préférés en fait, du coup j'ai inventé tout un ressenti autour d'elle. Je trouve que c'est un perso qui a énormément de potentiel.

Lowelyne : Poétique ? Wahouh Je suis heureuse de voir que j'ai réussi à toucher qq personnes en fait, j'ai toujours peur d'avoir un style trop … froid.


Chapitre 6 : Horizons fermés.

Le hibou battit nerveusement des ailes, semant malgré lui quelques plumes au gré du vent. La fenêtre grande ouverte, dans sa chemise de nuit blanche, Luna nouait une lettre à sa patte, les doigts tremblants. Elle dut s'y reprendre à trois fois, dans ses gestes fiévreux et maladroits. L'oiseau, impatient, lui asséna finalement un coup de bec et elle le lâcha en poussant un petit cri. Il s'envola aussitôt, emportant le morceau de parchemin, poussant un hululement rauque dans l'obscurité. La jeune femme le regarda s'éloigner jusqu'à devenir un petit point noir à l'horizon puis disparaître totalement dans la nuit noire. Le vent sifflait en faisant claquer la fenêtre. Ses longues mèches blondes flottant autour de son visage, elle se recroquevilla instinctivement, face au souffle glacé.

- Recouche toi, tu vas attraper froid …

Ron était apparu dans l'embrasure de la porte et s'avança dans la chambre ; il saisit doucement Luna par les épaules pour l'asseoir sur le lit. Elle se laissa faire, silencieuse, presque apathique. Poupée de chiffon aux yeux globuleux. Lui, toujours sans la regarder ferma la fenêtre énergiquement. Les deux battants claquèrent violemment et Luna frissonna. Il se rapprocha d'elle, sembla hésiter, prêt à dire quelque chose, mais se ravisa. Elle finit par croiser son regard. Il rougit, et précipitamment, l'aida à s'allonger, borda la couverture. Encore un fois, il s'arrêta, quelques secondes, et furtivement déposa un baiser sur son front avant de repartir rapidement, sans lui donner le temps de réagir.

La jeune femme s'enroula dans la couverture, les yeux humides et les paupières lourdes. Toujours aussi tiraillée. Les choses n'étaient, finalement, jamais simples … Elle se mordit la lèvre et tenta de trouver le sommeil. Ce n'était plus des monstres qui se cachaient dans les ombres de la chambre, c'étaient ses doutes, c'étaient ses angoisses …


Draco faisait les cent pas dans la petite chambre exiguë. En bas, les rires des Griffondors, mi-inquiets, mi-hypocrites. Depuis la petite lucarne, il jeta un coup d'œil anxieux au square toujours désert, aux balançoires désespéramment immobiles. Depuis l'épisode de la bibliothèque, Luna n'avait plus donné signe de vie, et ça l'inquiétait. Depuis ce jour là, les regards s'étaient fait plus insistants, tellement plus lourds, lourds de reproches. Lui ne comprenait pas. A moins que partager un café devant un livre de littérature magique soit considéré comme un acte adultère … C'était tellement ridicule qu'il aurait volontiers lancé un sarcasme pour souligner leur bêtise paranoïaque. Si cela n'avait pas impliqué Luna … Ca avait bien été la seule du groupe à garder confiance en lui, malgré tout.

Il avait bien pensé à partir, à tout laisser tomber. Il avait trahi sa famille, tout ce qui avait fait son éducation, abandonné ses plus intimes convictions pour adhérer à cette lutte, comme pour racheter une moitié de sa vie. Pour la purification des idées noires qui allaient et venaient toujours un peu dans sa tête. Pour sceller ce conflit intérieur qu'il menait depuis toujours avec lui-même. Il savait très bien que si on le retrouvait, c'en était fini de lui. Coupable de la plus haute trahison. A ce prix là, il n'avait droit qu'à une reconnaissance méfiante, et à une vigilance de tous les instants. Dans des moments comme ça, Draco se demandait comment avait bien pu faire Rogue pour jouer constamment un double jeu. Lui-même devait s'y être perdu …

Soudain il entendit frapper trois fois à la porte. Etonné, le jeune homme ouvrit la porte et découvrit Ginny, l'air boudeur sur le pas de la porte.

- Que me veux-tu ? demanda-t-il, d'un ton sec.

- Il y a un hibou en bas pour toi … Harry veut pas te le donner, car il pense que ça vient de Luna alors tu vois, par rapport à Ron, tout ça …

Son masque de dureté, de dédain et d'orgueil tomba et se brisa en mille morceau sur le sol. Ses épaules s'affaissèrent légèrement, et il regarda la jeune fille dans les yeux.

- Mais … Savent-ils au moins qu'il ne s'est rien passé ? Fit-il en fronçant les sourcils.

Elle fit la moue.

- Tu sais, ils raisonnent pas trop comme ça …

Elle le regarda à son tour avec insistance.

- C'est vrai qu'il n'y a rien entre vous ?

Le jeune homme baissa les yeux. Sa vie n'était qu'un lot de trahisons.

- Entre.

La jeune femme regarda derrière elle, et finit par entrer. Elle promena son regard avec curiosité sur les murs nus de la chambre, éclairés par la faible lueur d'une lampe à huile.

- Il n'y a pas grand-chose, ici, désolé. Marmonna-t-il. Assied toi sur le lit.

Elle s'exécuta et il prit place à ses côtés.

- Alors ? Demanda-t-elle.

- J'en sais rien …

- C'est tout ? Fit Ginny en écarquillant les yeux.

- Bah euh oui …

Il ravala sa salive, et continua.

- Luna et moi nous sommes rapprochés l'un de l'autre par hasard, et quand on a vu qu'on avait beaucoup de points communs, on a décidé de discuter un peu. J'ai découvert qu'elle menait un grand projet qui lui faisait du bien, et j'ai décidé de l'aider, voilà tout.

Il avait insisté sur le mot « bien », sans plus jeter un regard vers la jeune fille.

- Mais … Ron ne pouvait pas le faire ?

- Ton frère n'est pas connu pour sa finesse dans ce genre de choses, répliqua-t-il, un sourire narquois aux lèvres.

Ginny sourit à son tour et se leva.

- Je suis rassurée … Ces histoires, vous les règlerez entre vous, j'ai pas à me mêler de ça. Je vois juste que tu n'as rien à cacher …

Elle tourna les talons et allait sortir de la chambre quand elle se ravisa et se tourna, le sourire aux lèvres.

- J'ai réussi à subtiliser la lettre, en la remplaçant par un autre parchemin en fait ... Tiens !

Elle la lui lança avant de disparaître en dévalant les escaliers quatre à quatre. Draco saisit le bout de papier au vol, abasourdi, et le contempla entre ses mains. Sans oser l'ouvrir. Finalement, il déposa la lettre sur son lit, la regarda encore un instant avant de sortir de la chambre et de descendre doucement l'escalier. Prêt à rejoindre les autres en bas. Prêt à ignorer le regard interrogatif de Ginny.


La jeune fille faisait mine d'ignorer les sarcasmes, les moqueries. Tout était bon. La crinière ébouriffée, les breloques de pacotille, les yeux trop grands, l'air rêveur. A rechercher ses affaires perdues, les autres cachées, comme un viol sur son jardin secret. Des larmes qui ne voudraient qu'éclater, un carnet égaré, par inattention. Même pas par méchanceté. Elle parcourt les couloirs, absente d'elle-même, à la recherche des vestiges de son âme. Une ombre se projette sur ses pieds. Un jeune homme adossé à la fenêtre et sa cour.

- Hé, Lovegood, ça fait quoi d'être un éternel exclu ?

Elle tourne la tête, blessée, vers les yeux glacés. De jeunes Serpentards rient déjà à la première pierre. Un instant, elle crut déceler une lueur de compréhension derrière le sarcasme. Et partit en courant. Presque en sourire. Au moins partageait-elle ce fardeau avec un ennemi …