- Moon ! Au lit maintenant.

Vingt heures trente venaient de sonner à l'horloge du salon et Minerva McGonagall attrapa la fillette d'une main un peu impérieuse, mais pas trop dure, afin de l'amener dans sa chambre. Elles venaient toutes les deux d'achever un puzzle 15 pièces (très laborieux pour une fillette de trois ans) tandis que Sebastian avait choisi de lire dans sa chambre, ce que d'après Gilda il aimait beaucoup faire.

Comme elle le faisait la plupart du temps, Moon avait utilisé tous les stratagèmes à sa disposition pour retarder son coucher autant que possible, mais il fallait bien dire que cette fois-ci elle tombait sur un os avec Minerva McGonagall.

Pourtant, contrairement à ses habitudes, la fillette ne bouda pas un seul instant et finit par suivre docilement McGonagall qui la mit au lit et la borda. La vieille femme eut même droit à un sourire charmeur qui la laissa béate.

Elle adorait littéralement cette petite gamine si mignonne, comme une fille qu'elle n'avait jamais eue. Et il semblait bien que son affection soit largement réciproque. Si avec d'autres, Moon pouvait se montrer très peste, avec l'enseignante de métamorphose elle était un ange !

Sebastian, plus prosaïque, était de son côté déjà couché avec la lumière éteinte, Minerva se contenta donc de lui souhaiter bonne nuit de derrière la porte.

- Bonne nuit Minerva ! Répondit le petit garçon d'une voix enthousiaste.

Tout à son bonheur, Minerva alla s'asseoir au salon pour attendre Gilda en corrigeant une pile de copies. Elle avait passé une superbe fin d'après-midi avec ces deux petits, un moment qui lui rappelait le temps où Elphinstone et elle recevaient leur famille.

Ils s'étaient mariés à un âge où avoir des enfants commençait à devenir difficile et la mort avait de toute manière emporté son époux si vite que, pour beaucoup, c'était comme si Minerva n'avait jamais été mariée.

Elle savait que Gilda Marty était brusquement devenue veuve elle aussi, et même si elle n'avait encore jamais osé aborder le sujet avec elle, Minerva se sentait proche de la jeune femme. Une expérience si dure ajoutée à la charge que représentaient deux enfants en bas-âge ne pouvait que l'inquiéter.

Gilda avait bien repris un peu d'assurance depuis son arrivée, mais elle vivait à cent-à l'heure dans une solitude difficilement tenable et semblait profondément fragilisée.

L'élève volontaire et aventureuse qu'elle connaissait autrefois avait disparu, laissant derrière elle une femme épuisée et déstabilisée par la vie.

Severus lui avait dit, sur le ton de la confidence, que cette soirée pourrait être une bonne occasion pour la jeune femme d'entamer une réintégration dans le monde de la magie, peut-être aussi de se tisser un réseau de connaissances suffisamment solide.

Clair que cet argumentaire-là se tenait. Cela dit, Minerva de son côté espérait une toute autre chose mais elle s'était bien gardée de le dire au Maître des Potions.

Elle ne pouvait pas, pas encore en tout cas et peut-être même pas du tout. Il fallait que Gilda reste maîtresse de la situation avant tout. Et que si elle entame une relation avec qui que ce soit, aucune influence ne vienne peser sur ses choix. Elle avait bien remarqué qu'une amitié naissait entre les deux jeunes enseignants depuis quelques semaines, mais sur ce coup-là c'était à Gilda et à elle seule de diriger sa barque sans l'influence de Severus qui pouvait bien se révéler néfaste, surtout vu le rôle qu'il tenait.

Minerva le savait, le potentiel de cette soirée mondaine était fort. De nombreux étrangers seraient présents, des membres de familles anciennes mais infiniment plus ouvertes d'esprit que les Sang-Purs anglais. Si quelques français ou sorciers du Benelux étaient présents, peut-être que la jeune femme pourrait faire un peu connaissance…

Et si grâce à cela elle arrivait à refaire sa vie ? Oui, ce serait une très bonne chose, Minerva voulait le croire. Si Gilda Marty rencontrait un français ou un Luxembourgeois bien comme il faut, et il y en avait quelques-uns dans l'assistance, si cette relation aboutissait…

Minerva jeta un regard à la porte de la chambre de Sebastian, visible depuis le canapé. Elle était triste de devoir le dire, mais la meilleure chose qui puisse arriver à Gilda était sans doute une opportunité lui permettant de quitter le pays… Et un mari capable de la dissuader de jouer les têtes brûlées à publier des livres dénonçant la mainmise des Sang-Purs sur la société sorcière britannique.

Oui, un genre de Edmond Santonnier, son homologue de Beaubâtons qui était peut-être présent après-tout et qui n'était pas marié à ce qu'elle savait, bien qu'il frôle la cinquantaine.

« Il est un peu plus vieux qu'elle », songea Minerva. « Mais à part cela, il serait vraiment parfait ! Oh, il faudrait que je l'invite... »

A la fois anxieuse et excitée à cette perspective, Minerva se renfonça dans le canapé, soudain impatiente que Gilda Marty revienne de sa soirée...

Mais de son côté, chez les Malefoy, Gilda devait bien s'avouer que la situation lui échappait totalement à présent et que cela devenait même franchement désagréable.

Son partenaire dansait en effet avec elle depuis le début du bal et il n'avait invité aucune autre femme, malgré une série d'œillades bien placées de la part de certaines qu'il avait délibérément ignorées.

Cela n'était absolument pas normal. Elle-même aurait bien pris congé depuis longtemps, ne serait-ce que pour faire un peu le tour de l'assistance et saluer deux ou trois personnes, mais la politesse l'en empêchait. Elle ne pouvait qu'essayer de faire sentir à Ignacius Malefoy qu'il commençait sérieusement à la fatiguer et qu'elle ne souhaitait pas davantage pousser leur rapprochement...

Pas du tout en fait. Il avait beau être sympathique et très bien habillé (il portait une très élégante robe de sorcier gris perle), connaître chaque danse sur le bout des doigts ainsi qu'un paquet d'anecdotes croustillantes, son côté limite obséquieux ne l'attirait pas du tout.

Lorsqu'il devint clair qu'il resterait sourd à ses subtiles manifestations de lassitude ou de contrariété, Gilda décida d'employer les grands moyens :

Elle mit comme par mégarde son pieds en cuillère, de façon à ce que la partie glissante du talon touche le parquet, et feignit de perdre l'équilibre.

Le stratagème fonctionna tellement bien qu'elle tomba et se tordit réellement la cheville droite...

« Zut! » pensa t-elle alors que tout le monde se retournait pour la regarder avec surprise et que la douleur irradiait dans sa cheville, « me voilà bien ! ».

Ce n'était pas prévu, elle avait seulement voulu feindre une chute avec discrétion et accuser la fatigue pour pousser son cavalier à arrêter de danser. Mais comme d'habitude, elle en avait fait un peu trop…

Ignacius Malefoy s'était bien sûr empressé de l'aider à se relever, mais elle ne pouvait plus poser le pied par-terre et il dut la soutenir pour sortir de la piste de bal.

- Merci, murmura t-elle tout de même, un peu surprise qu'il ne se montre lui-même pas plus gêné que cela. Je suis vraiment désolée… Je… Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas dansé.

- On ne le jurerait pas, répondit-il doucement. Vous dansiez extrêmement bien jusqu'à ce que vous fassiez cette chute.

- Oh, mais j'ai eu de l'entraînement… Murmura Gilda qui se souvenait en effet des longues heures à apprendre cet art alors qu'elle était adolescente, mais aussi des quelques années de cours de danse de salon, discipline qu'elle avait pratiquée presque dix ans avec Yannick.

- Cela se voit, répondit Ignacius. Vous semblez être particulièrement à l'aise avec la valse.

- J'ai longtemps été assez douée dans la discipline, répondit Gilda. Simplement je n'ai plus pratiqué depuis plus de quinze ans, du moins pas chez les sorciers...

- Allons nous asseoir, proposa son cavalier sans rien laisser paraître d'une éventuelle contrariété. Vous semblez épuisée.

Gentiment, il lui offrit le bras pour la conduire à sa table, Gilda fut obligée de s'appuyer sur son épaule car elle ne pouvait pas marcher.

« Zut de zut! » pensait-elle consternée, « mais comment est-ce que j'ai fait mon compte? ».

Pour ne rien arranger, Ignacius Malefoy prit place à ses côtés, visiblement décidé à engager la conversation. Il commença par commenter les performances des différents danseurs. Si cela la préservait des attaques de Mrs Zabini et enrichissait sérieusement sa conversation avec Aconit Rosier, que le châtelain avait eu la bonté de bien vouloir intégrer à leur cercle de discussion, Gilda sentait bien que de nombreux regards s'étaient tournés vers eux.

- Je ne savais pas que Filia Fudge dansait aussi bien, s'étonna t-il après quelques commentaires moins flatteurs sur les performances d'autres danseurs, dont Irma Crabbe et son époux.

En effet, non loin face à eux, le ministre et son épouse évoluaient sur la piste sans démériter, bien qu'il soit clair que Mrs Fudge menait la danse.

Gilda sourit et murmura :

- Peut-être devriez-vous l'inviter pour la prochaine, je suis sûre que vous brilleriez à ses côtés.

- Certes, répondit Ignacius Malefoy sur un ton mesuré. Cependant je ne souhaiterais pas… vexer son mari.

Gilda sourit d'un air entendu, tout de même un peu gênée, tandis qu'Aconit riait subtilement à la plaisanterie. C'est alors qu'elle aperçut Narcissa Malefoy qui, debout non loin de la piste, observait celle-ci d'un air un peu triste.

Elle songea alors que l'épouse Malefoy n'avait pas dansé de toute la soirée et fut surprise de la voir refuser un cavalier qu'il lui sembla pourtant reconnaître comme un haut fonctionnaire du ministère français.

- Narcissa n'aime guère danser, lui dit alors Ignacius sur un ton très sérieux.

Gilda comprit aussitôt le sous-entendu et son regard se détourna imperceptiblement vers Lucius Malefoy, l'aîné des hôtes qui discutait avec une personne qu'elle ne pouvait voir de sa place. Agacée, elle se tourna vers Ignacius et lui répondit franchement :

- Vous devriez inviter votre belle-sœur au moins pour une danse. Elle est seule et elle a l'air de s'ennuyer et, avec vous, je suis sûre qu'elle apprécierait de faire une valse afin de bouger un peu.

Ignacius Malefoy pinça le nez d'un air sceptique et ne répondit rien, Gilda contint de justesse un soupir consterné…

Le monde des Sang-Purs n'avait décidément pas changé !

Severus quant-à lui observait ce curieux manège à distance, partagé entre l'envie inexplicable d'intervenir, d'autant que Gilda semblait le chercher des yeux, et le devoir qu'il avait de se tenir en retrait.

Il s'était installé derrière un buffet assez monumental où il discutait avec Lucius tout en observant la scène sans pouvoir être vu :

- Comment penses-tu que cela se passe? Demanda l'aristocrate inquiet en observant son frère qui avait aidé Gilda à regagner sa place après sa chute et discutait à présent avec elle et Aconit Rosier.

Severus se contenta d'une réponse assez laconique, car il avait déjà pris quelques verres afin de passer le temps et commençait à se sentir un peu engourdi :

- Assez bien je dirais, mais je pense que Mrs Marty en a vraiment marre de danser...

- Elle a l'air assez soucieuse aussi, grommela Lucius avec circonspection. On dirait qu'elle aimerait le fuir. Tu pourrais peut-être arranger cela toi qui la connais, la mettre à l'aise...

Severus hocha la tête à contrecœur, prit son verre de champagne (le sixième) et quitta la table d'un pas qu'il essayait de rendre le plus décontracté possible. C'est qu'il tenait plutôt bien l'alcool, mais d'habitude il restait tout de même un peu plus sobre, craignant les penchants pour la bouteille qui traînaient depuis longtemps dans sa lignée paternelle.

Gilda sourit avec soulagement à sa vue, mais son sourire se transforma vite en grimace faussement outrée lorsque, soudain encouragé par l'alcool, il lui lança une boutade:

- Hé bien Gilda, dit-il. Vous vous êtes prise pour un oiseau? On aurait dit que vous dansiez un ballet quand tout à coup vous vous êtes effondrée...

- Severus... Marmonna la jeune femme qui semblait comprendre que son euphorie n'était pas tout à fait naturelle. Cessez de me moquer comme cela, j'ai assez mal à la cheville sans que vous n'en rajoutiez!

- Mais je peux vous arranger ça ! Répondit le Maître des Potions presque joyeusement.

Il se baissa, brandit sa baguette et jeta le sort réparateur à bout portant sans même avoir besoin de le formuler. Aussitôt la cheville de la jeune femme fut comme neuve et il constata avec soulagement en se relevant qu'elle ne semblait plus avoir mal du tout.

- Merci… Murmura t-elle, pourtant étrangement gênée.

- Et voilà, dit-il en se retournant sans dissimuler un sourire un peu provoquant. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps ! Autrement vous rateriez presque toutes les valses!

Il avait dit cela à la cantonade, comme s'il s'agissait d'une bonne blague et pourtant il se sentit presque aussitôt complètement ridicule et s'en alla d'un pas vif vers Lucius, soudain très impatient de se cacher à nouveau derrière le buffet.

Cependant, il eu le temps d'entendre au passage sa collègue répondre à la proposition (assez peu insistante) d'Ignacius Malefoy :

- Je vous remercie, mais je n'ai guère envie de danser à présent. Je me sens encore un peu secouée… Vous êtes sûr que vous ne voulez pas inviter votre belle-sœur ?

Lorsqu'il eut regagné son poste d'observation à côté de son ami, Severus remarqua qu'Ignacius Malefoy s'était attablé aux côtés de Gilda avec qui il discutait avec animation…

A la manière dont ils échangeaient et débattaient, il s'agissait sûrement d'un sujet intellectuel.

Sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi, son cœur se serra encore à ce spectacle. Un peu honteux, il songea que s'il ne s'était pas rendu ridicule quelques secondes plus tôt, il aurait lui aussi pu prendre part à la conversation, tout simplement.

Non, c'est vrai, il devait laisser les choses se faire entre Ignacius Malefoy et sa collègue...

Mais lorsque le frère de son ami, voulut prendre la main de Gilda Marty, celle-ci la retira assez brusquement, marquant ainsi une distance qui n'avait rien d'anodin.

Décidément cette histoire n'était pas vendue d'avance et Severus ne pouvait s'empêcher d'en être satisfait...

Ignacius Malefoy ne s'en offusqua pas, sûrement persuadé que le temps y ferait. Gilda lui fit alors signe de regarder derrière lui, où une dame tentait de lui lancer des œillades insistantes auxquelles il ne faisait pas attention.

- Cela ne va pas se faire en une soirée, marmonna Lucius exaspéré.

- Pourquoi? Tu l'avais espéré? Le charria Severus.

L'alcool faisait effet sur lui, il le sentait et se morigéna intérieurement. Mais au fond de lui, il se sentit à nouveau très satisfait lorsque Ignacius Malefoy consentit à inviter Narcissa Malefoy (faisant au passage un sacré affront à quelques dames qui le regardaient avec insistance) et laissa Gilda tranquille.

Cette dernière quitta presque immédiatement la table et le Maître des Potions fut surpris de la voir se diriger vers lui.

- Et bien Gilda, votre cavalier vous a donc finalement abandonnée? Dit-il sans parvenir à retenir un sourire.

Mais la jeune femme ne semblait pas vraiment d'humeur à plaisanter.

- Severus, s'il vous plaît, dit-elle. Pourriez-vous m'aider à transplanner jusqu'à Poudlard? Je me sens assez fatiguée et j'ai des cours à assurer demain...

Elle semblait plus effarée que fatiguée songea Severus, et sûrement était-ce une fuite pour échapper aux avances d'Ignacius.

- Vous êtes sûre que vous ne voulez pas rester encore un peu Gilda? Demanda t-il en s'efforçant de garder un minimum de sérieux. J'ai prévu de partir moi-même à minuit quinze, dans une petite vingtaine de minutes... Je viendrai vous chercher.

La jeune femme acquiesça lentement, mais il était clair qu'elle aurait tout donné pour s'en aller immédiatement.

- Zut, marmonna Lucius une fois qu'elle les eut quittés. Cela ne semble pas vraiment prendre...

- Il faut un peu de patience, répondit son ami. Je crois qu'Ignacius n'aurait pas du être aussi insistant, du moins pas aussi vite...

- Tu as raison, répondit le châtelain. Pourtant, d'habitude il sait se comporter… là je ne sais pas du tout ce qu'il fabrique !

D'habitude, pensa le Maître des Potions en son fort intérieur, il n'avait pas une Gilda Marty devant les yeux !

Comme la danse était en train de finir, Lucius prit les devants. Il s'avança jusqu'à la table où était assise Gilda et se tourna vers une jeune fille, un ancienne élève de Severus nommée Aconit Rosier qui était en train de discuter avec elle avec qui il échangea quelques mots sur un ton qui devait se vouloir charmeur.

L'adolescente se laissa conduire, un peu de mauvaise grâce, jusqu'à la piste de danse et, lorsque les violons s'arrêtèrent, Lucius la présenta à son frère avec un regard bref mais assez lourd d'insistance. Au bras d'Ignacius, Narcissa parut surprise et un peu dépitée et Severus vit Gilda étouffer un soupir de soulagement en se cachant derrière sa main.

Lui n'en pensait pas moins…

Lucius raccompagna son épouse jusqu'à la table où Gilda était assise et Severus le vit présenter les deux femmes. A sa grande surprise, la conversation s'engagea assez facilement et il devina même qu'elle concernait Drago, rien qu'à voir la manière de Narcissa s'exprimait (lorsqu'elle parlait de son fils, en particulier dans une situation délicate, elle avait toujours ce visage terriblement anxieux).

A tous les coups, elles évoquaient les résultats du jeune homme qui n'avait pas rendu son premier devoir mais, il lui semblait, assez bien réussi le suivant.

- Lorsque cette danse finira, lui dit Lucius qui avait suivi son regard. Attends un peu pour annoncer ton départ afin qu'Ignacius ait la possibilité de vous raccompagner.

Severus hocha la tête en contemplant les franges de la robe de Gilda d'un air rêveur, elles effleuraient juste ses genoux.

Lorsque la réalité de cette phrase lui parvint, il reposa sa coupe de champagne.

Non, ce n'était vraiment pas le moment de s'enivrer sans réfléchir et de regarder ainsi sa collègue, il avait une réputation à tenir par Merlin !

La danse s'acheva quelques dizaines de secondes plus tard et Ignacius s'inclina devant Aconit qui s'empressa de s'enfuir de la piste. Vraiment étrange cette gosse...

Lui-même retourna à sa place auprès de Gilda qui sembla devoir se faire violence pour ne pas montrer à quel point il l'importunait à présent.

Après un regard entendu à Lucius, Severus se leva pour la rejoindre:

- Gilda, dit-il en parvenant à sa hauteur. Je vais y aller. Voulez-vous venir avec moi où quelqu'un peut-il vous ramener?

- Je viens, répondit-elle sur un ton qui ne souffrait pas de réplique.

Sûrement avait-elle remarqué qu'il avait adressé à Ignacius Malefoy un regard interrogateur :

- Permettez-moi de vous accompagner dehors, lui proposa d'ailleurs celui-ci.

Gilda s'appuya sur son bras même s'il semblait que cela n'était que par politesse et le laissa la guider jusqu'au dehors.

Lorsqu'ils eurent franchi la porte du manoir, elle le salua aussi courtoisement que ses nerfs le lui permettaient. Puis elle s'accrocha à Severus et tous les deux disparurent dans un crac sonore.

Même la perspective de devoir transplanner ne l'avait pas retenue, il y avait donc fort à parier que les plans de Lucius Malefoy étaient plutôt mal partis, songea Severus toujours avec cette étrange satisfaction.