La suite... je ne pensais pas prendre tant de temps à publier mais peu de temps, problèmes d'ordi, la vie...
Je vais poster deux chapitres en compensation ^^'
Bonne lecture,
L.
Je me souviens que cette nuit-là et les suivantes j'ai découvert le corps de Bellatrix. J'ai appris ce qu'elle aimait. J'ai appris qu'elle aimait que j'embrasse son cou et qu'elle n'aimait pas être pénétrée. J'ai appris qu'elle aimait que je pose ma tête contre son épaule et me tenir dans ses bras après l'orgasme. J'ai appris ce que j'aimais aussi. Elle m'a appris à dire ce que je voulais. Elle m'a appris que ce n'était acceptable que dans cette pièce. Elle m'a appris que sa chambre serait un lieu de liberté pour mes désirs.
J'ai commencé à comprendre ce qu'était la liberté avec elle. Je répondais toujours aux ordres de mon maître, c'était mon rôle. Je répondais aux ordres de Bellatrix les soirs où elle m'amenait dans sa chambre. Mais elle faisait aussi ce que je demandais. J'ai appris à demander avec elle.
Nous passions la plupart des soirs ensemble sauf si notre Seigneur me l'interdisait où nous envoyait en mission. Je devais rester enfermée dans ma chambre quand je n'étais pas avec l'un ou l'autre. Mais ces moments-là m'étaient devenus pénibles. Je les avais supporté sans rechigner pendant 20 ans et maintenant je voulais fuir cette pièce. Je compris que c'était une punition. Mais je ne savais pas ce que j'avais fait de mal. J'essayais de comprendre par moi-même mais sans résultat. Alors je demandais à Bellatrix.
-Je suis une arme. Mon seul rôle est de répondre aux ordres de notre maître. Je ne dois rien connaître d'autre, je ne dois rien faire d'autre. Alors, pourquoi suis-je ici ? Pourquoi est-ce que je ressens ce que je ressens avec toi ?
-Que ressens-tu ? Sais-tu au moins mettre des mots sur ce que tu ressens ?
-Je… J'ai… donné du sens à des mots qui me semblaient correspondre.
-Tu ne peux pas plier les mots à ta volonté. Que ressens-tu ? Que veux-tu ?
-Ai-je le droit de vouloir quelque chose ?
La question l'a laissée pantoise. Et puis elle ria.
-Peut-être que non. Tu as peut-être raison, Kid. Comme tu aimes le répéter, tu es un outil. Mais dans un corps humain. Tu aimes être avec moi, non ? Je veux dire, tu en as envie ?
-Oui, Bella.
-Tu apprécies nos nuits ?
-Oui, Bella.
-A toi, Bella. Et à notre maître. J'ai toujours pensé à lui, à ses ordres, à mes entraînements. Mais maintenant, je pense aussi à toi.
-Ma pauvre Kid, enfermée dans cette pièce, si ce n'est pas cruel.
-Cruel ?
-Je ne sais pas si c'est une bonne idée de t'apprendre le sens de ce mot. Cruel veut dire particulièrement méchant, inhumain.
-Mais je ne suis pas humaine, Bella. Je suis une arme.
-Pourtant, tu connais les affres du plaisir chaque soir que tu passes avec moi.
Ce qu'elle m'a dit ce soir-là, me faisait beaucoup réfléchir. Tout revenait à cette même question : qu'étais-je ?
Jamais Bellatrix n'avait un geste ou un regard vers moi qui aurait trahi nos nuits. Personne n'était au courant. Il ne me venait d'ailleurs pas à l'esprit que nous puissions montrer notre lien. Je n'avais jamais vu de gestes tendres entre les gens. Je n'avais aucune idée de ce qui se faisait. Nous ne parlions d'ailleurs jamais d'amour. On ne parlait que de sensations, pas de sentiment.
Mon maître reprit le contrôle à nouveau. Il m'entraînait plus dur. Il me blessait et je le blessais. Mais je ne me suis jamais plainte. J'y avais été habituée dès mon plus jeune âge.
Il me parla de ses ennemis. Il me parla de Harry Potter et de ses deux amis. Il ne semblait pas dangereux. Pourtant, il résistait. Pire, il était ami avec un être inférieur. Et ça, mon maître, ne le supportait pas.
Il me parla de Hermione Granger et de Ronald Weasley. Il me dit ce qu'ils avaient accompli. Dans le fond, je crois qu'il respectait les prouesses de ce Potter. Il lui avait proposé de se joindre à lui, quelques années auparavant. Il avait essuyé un refus et une nouvelle défaite à cause de ce faible de Quirrell.
Ensuite, il avait perdu un objet important à cause de cet idiot de Lucius.
-Maître, pourquoi gardez-vous ce Lucius ? Que vous apporte-t-il ?
-Je te reconnais bien là, mon arme. Tu te débarrasserais de tout ce que tu juges inutile. Mais, je l'ai déjà puni pour cette erreur. Il ne se remettra jamais de son emprisonnement ni de l'enrôlement de son garçon. Il vivra avec la peur tout le reste de sa vie.
La peur. Ce sentiment revenait sans cesse. Qu'était-ce de vivre avec la peur ? Comment réagit-on quand on a peur ? Ai-je déjà connu ce sentiment avant ? Sans le savoir ?/p
J'appris le but de ce nouvel entraînement et de ces informations. Mon maître voulait que je vive à Pré-au-Lard. Il y avait une petite maison qui me servirait de base. Je devais y passer les mois prochains pour surveiller les allées et venues des élèves et particulièrement du trio et de Dumbledore.
Il chargea Bellatrix de m'apprendre ce que je devais savoir pour me fondre dans la population du village. Elle avait de quoi faire : comment vivre, se déplacer, où aller, avec qui parler, de quoi parler, que commander aux Trois Balais… Je ne connaissais pas les gestes simples de la vie. Je n'avais jamais eu à demander quelque chose, à commander quelque chose, à répondre à cette banale question « que prendrez-vous ? ». Elle m'apprit à faire confiance à mon corps, à mes désirs. Mon instinct saurait me guider. J'étais une experte dans la guerre, en quoi boire un verre aux Trois Balais pouvait être compliqué ? Mais ça l'était quand on a jamais vécu.
Je venais de comprendre cela : je n'avais pas vécu. Je n'avais pas de vie.
-Bella, puis-je te demander quelque chose ?
-Oui, mon amour.
-Peux-tu me raconter ta vie ?
Elle tourna sa tête vers moi et me regarda fixement. Ma demande lui sembla étrange. Je lui expliquai que je n'avais rien à raconter. Je n'étais pas née pour vivre. Seulement pour obéir. Mais d'après ce qu'elle m'expliquait, je ne pouvais pas dire ça à quelqu'un.
Elle prit un temps de réflexion et accepta de me raconter certains souvenirs de sa famille ou de l'école. Elle ne me parla pas de son cousin ni de sa sœur reniés. Ils étaient morts. L'un plus que l'autre à vrai dire mais elle ne faisait pas la différence.
Elle en profita pour me préciser de ne pas parler d'elle. De ne pas prononcer son nom ni de prononcer celui de notre maître. Je ne devais pas dire que j'avais un maître. Les autres ne comprendraient pas.
Plus personne n'avait un maître à part les elfes. Nous, nous en avions un parce que c'était un guide, c'était celui qui nous libérerait, qui nous permettrait de dominer. Et nous deviendrons à notre tour, les maîtres des traîtres et des ennemis.
Je fus amenée dans ma nouvelle demeure. Elle ressemblait à la cabane dans laquelle j'avais vécu en neuve et sans serpent à la porte. Il y avait un petit salon, une chambre et une salle de bain. Ce n'était pas fait pour être chaleureux. Ce n'était pas fait pour que je m'y attache. C'était tout aussi impersonnel que mes précédentes chambres. Pourtant, c'était à moi. Pour la première fois, quelque chose m'appartenait.
Je n'étais pas surveillée, bien que je devais faire des rapports réguliers. Je n'avais pas de planning à respecter, bien que je conservais mes habitudes. Seul un elfe venait pour me faire à manger. Ma seule compagnie.
Au début, tout du moins.
Je suppose que ce fut sa quatrième erreur. Je suppose que ce fut l'erreur de trop.
