Je n'abandonne pas cette histoire! Je vais essayer de mettre à jour plus régulièrement. Il faut que je me relance dans l'écriture, maintenant que j'ai de nouveau un ordinateur qui fonctionne.
Pour le nombre de chapitres: il y en a encore 6 à publier pour ce que j'ai déjà écrit. Je suppose que ça tournera autour d'une trentaine. La fin d'année va approcher à la fin de ces 13 premiers chapitres (peut-être jusqu'au 15e) puis ce sera les chapitres correspondant aux événements du tome 7 et de la bataille finale.
Bonne année à tous et bonne lecture,
L.
Iris -Vous ne comprenez vraiment rien à ce que les gens normaux peuvent ressentir.
Violet Evergarden
Je revis Hermione un mois plus tard. Cette fois, elle resta avec ses deux amis et je les croisais aux Trois Balais. J'avais fait en sorte d'y aller plus tard et de rentrer une fois qu'ils étaient installés. Elle me vit dès que j'entrai et me fit un geste. Je me dirigeai vers elle.
-Bonjour, Hermione.
-Bonjour, Kid. Je te présente Harry et Ron, mes amis.
-Kid ? C'est vraiment ton… commença le rouquin mais fut arrêté par un tape de la jeune fille sur son bras.
-Ne l'écoute pas, il ne sait pas aborder les gens correctement. Il ne sait pas à quel moment il devrait faire preuve d'un peu de sensibilité.
-Ce n'est pas grave. J'avais envie de répondre que je ne comprenais pas ce qu'elle me disait mais ça aurait été trop révélateur devant Potter et Weasley.
-Veux-tu te joindre à nous ?
Mais avant que je pus répondre, Potter salua un homme corpulent et le fit asseoir à leur table. Je crus comprendre que c'était un de leur professeur. Slughorn. Je partis rejoindre ma place habituelle et Rosmerta me servit le thé que je venais de lui commander.
-Tu sembles… triste. Non. Plutôt, pensive. Quelque chose te tracasse ?
-Les garçons sont-ils tous impolis ?
-Ah lala, Kid. Tu poses une question piège, mon trésor. C'est l'un des grands mystères de l'humanité. Sont-ils impolis ou sont-ils simplement trop mal à l'aise pour agir comme il le faudrait à nos yeux ?
Elle ne répondait pas à ma question et je crois qu'elle a compris tout autre chose. Je m'interrogeais seulement sur le fait que Harry Potter n'avait pas écouté son amie et m'avait délibérément ignorée au profit d'un vieux professeur. Ça ne collait pas avec l'image du garçon qu'on dressait et je n'aimais pas cette attitude envers Hermione. Je tiens à la politesse : à cause de mon éducation mais aussi parce qu'elle est très utile avec les autres, bien plus perfide qu'on ne le croit.
Une main se posa sur mon bras.
-Désolée, Harry et Ron, je les adore vraiment, mais ils n'ont aucun savoir-vivre. Harry est encore le plus sortable des deux.
-Pourquoi es-tu désolée pour lui ?
-C'est une autre formule de politesse, Kid. Et aussi parce que je suis désolée qu'on n'ait pas passé un moment ensemble.
-Veux-tu sortir avec moi ? J'aimerais marcher un peu.
Elle me sourit. Son sourire était éclatant. Il illuminait ses yeux. Je me demandais si le mien faisait pareil.
Dehors, elle me prit la main. Elle était douce et chaude. Nous avons marché sans but, comme le font les humains quand ils se tiennent la main. Elle m'a parlé de ses cours, de ses professeurs. Nous nous sommes assises en haut d'une colline qui surplombe le village.
-Hermione, c'est quoi un ami ?
-Un ami, c'est quelqu'un sur qui tu peux compter, qui ne t'abandonne jamais, qui ne te trahit pas qui est là pour toi quand ça va et quand ça ne va pas, quelqu'un avec qui tu t'amuses et avec qui tu peux parler de tout, avec qui tu peux être honnête. Tu es mon amie, Kid.
Ma naïveté aurait pu me perdre mais j'avais eu l'impression que c'était quelque chose qu'elle appréciait et j'avais décidé de m'en servir. Si cela pouvait me permettre de me rapprocher d'elle, je n'allais pas me gêner. Et je voulais vraiment savoir.
-Je suis… ton amie ? Alors, es-tu la mienne ?
-Bien sûr, si tu veux.
Si la question l'avait étonnée, elle n'en avait rien dit. Bellatrix était-elle mon amie ? Non. On ne s'amusait pas ensemble. Mais on parle de tout. Surtout de ce que je ne sais pas. Mais Hermione était mon amie. Mais j'allais la trahir. Alors, ce n'était pas vraiment mon amie. Ce concept d'ami était décidément complexe. Je devrais en parler à Bellatrix.
Hermione posa sa tête sur mon épaule et continua de regarder le village. Je la laissai faire. Elle avait confiance en moi. C'était ce que je cherchais.
-Ton ami Harry, il voulait passer du temps avec cet homme. C'est un autre ami ?
-Qui ? Ah oui. Non, c'est le maître des potions de Poudlard cette année. Harry essaye de lui demander quelque chose mais il refuse de lui donner ce dont il s'agit.
-Pourquoi refuse-t-il ?
-Je ne sais pas. Je ne sais même pas ce que Harry cherche à obtenir. Je vais devoir y aller. On se voit à la prochaine sortie, Kid ?
-D'accord, Hermione.
Le soir, je fis à nouveau envoyer un message à Bellatrix qui me répondit de la même manière
Mon amour,
C'est une bonne chose que tu deviennes amie avec cette sang-de-bourbe mais n'oublie pas que c'est pour faire semblant. Elle n'a pas besoin de savoir que votre amitié est fausse. Plus elle y croira, plus elle te dévoilera ses secrets. Sers-t-en. Tu as une mission à mener à bien, n'oublie pas les préceptes que les vainqueurs enseignent : tromper l'ennemi, ruser. Tu es la meilleure pour le faire.
Ma si naïve Kid, toi et moi sommes amies. Pour de vrai.
Nous nous reverrons bientôt.
B.B.
Non, je n'ai jamais oublié tout ce que j'ai appris de mes lectures. Je sais tromper l'ennemi, endormir sa raison, prendre possession de sa confiance : la ruse, les cadeaux, l'écoute… J'ai appris à faire. Certains mangemorts en ont fait les frais lors de mes entraînements : écouter puis faire souffrir, offrir le cadeau voulu puis tuer. J'ai retrouvé mes proies en me servant de ce genre de manigances. Les gens sont si naïfs, surtout les moldus. L'espoir...
Mais je voulais comprendre.
Les jours passèrent. J'envoyais régulièrement des rapports à mon maître par l'intermédiaire de l'elfe : ma proximité avec Hermione Granger, l'intérêt de Harry Potter pour le professeur Slughorn, les sorties de Dumbledore. Il sortait régulièrement et il semblait fatigué et faible. Je lui précisais aussi les aurors présents, leurs mouvements, les rondes.
Il était satisfait.
En décembre, peu avant les vacances je revis Hermione. J'attendais maintenant avec envie les samedis qui nous permettaient de nous voir. Narcissa était venue me voir, dans la semaine, pour me permettre d'acheter quelques affaires. Elle m'a laissé choisir des vêtements, jusqu'à ce qu'elle décide qu'il valait mieux qu'elle choisisse, et m'a permis d'acheter de nouveaux livres, qu'elle vérifia avant achat. Elle m'avait demandé si j'avais vu son fils et s'il allait bien. Je l'avais assez peu croisé mais il paraissait bien.
-Même s'il allait mal, tu ne saurais pas le voir, dit-elle.
-Ai-je fait quelque chose de mal ?
-Non, tu es ce que tu es : une arme, répondit-elle en amorçant un geste vers moi qu'elle arrêta et partit.
Hermione m'avait trouvée dans les rues du village. Elle m'appela avant de m'atteindre et m'embrassa sur la joue. Je ne réagis pas.
-Bonjour, Kid. Comment vas-tu ?
-Bonjour, Hermione. Je vais bien et toi ?
-Je vais très bien. La semaine prochaine nous avons les vacances de Noël, je vais les passer avec mes parents. Et toi ? Que fais-tu pendant Noël ?
Je ne connaissais pas Noël. Je n'avais jamais célébré aucune fête. Les jours étaient tous les mêmes.
-Tu es contente de les voir ?
-Oui, je ne les ai pas vus depuis longtemps. Veux-tu te promener un peu ? Je dois rejoindre les garçons aux Trois Balais dans deux heures. Nous avons un peu de temps ensemble si tu veux.
-Bien sûr.
Nous avons marché à nouveau. J'aimais ça. C'était agréable. Elle me mit au courant des leçons du professeur Dumbledore avec Harry, sans entrer dans les détails, et qu'elle était inquiète de la montée en puissance des mangemorts.
-Alors, tu vois, je suis bien contente de pouvoir profiter de vacances loin d'ici. Je sais que je me battrai si je dois le faire, mais Harry, Voldemort, les ténèbres, c'est, parfois, difficile de tout gérer.
Je m'étais habituée à l'entendre dire le nom de mon maître. Elle n'avait pas peur de prononcer ce nom, contrairement aux mangemorts.
-Tu ne parles pas de tes vacances, Kid. Que vas-tu faire ? Vas-tu voir ta famille ? Tes parents ?
-Je n'ai pas de parents. Ils sont morts. Je ne fête pas Noël mais peut-être que cette année je vais passer du temps avec… une amie. Le mot me paraissait étrange pour désigner Bellatrix.
-Une amie ? Je ne pensais pas que… enfin, tu vois ?
-Tu ne pensais pas quoi ? J'étais confuse. Que pensait-elle ? Ai-je dit quelque chose qui ne fallait pas ?
-Oh, non, Kid. Non, tu as tout à fait le droit…
-Je ne comprends pas, Hermione.
-Parfois, tu me parais indifférente et encore plus naïve que Ron et Harry, et pourtant ils sont très forts pour ne rien comprendre. Je pensais que… nous nous voyons à chaque fois que je viens ici. Nous nous entendons bien, non ?
-Oui, Hermione.
-Mais tu ne veux pas ?
-Je ne veux pas quoi, Hermione ?
Cette conversation prenait un tournant inattendu et j'étais totalement dépassée. Que croyait cette jeune fille, que voulait-elle ? Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas être clairs dans leurs volontés ?
-C'est moi qui suis bête. Je ne suis qu'une élève à tes yeux. Même si nous n'avons que quelques années d'écart, je suis trop jeune. Tu ne me vois pas comme je te vois. C'est bête.
-Tu es mon amie, Hermione.
-Et cette fille aussi.
-Oui, Hermione. Est-ce mal d'avoir deux amies ? Tu es bien amie avec Harry et Ron et moi.
-Non, non, Kid. Tu n'as rien fait de mal. C'est moi qui croyais… qui espérais. Mais peu importe.
-Que veux-tu, Hermione ? Si tu ne me le dis pas, je ne peux pas savoir. Je ne comprends pas.
-Je sais, Kid. Je te connais si peu. Tu ne parles pas de toi. Tes questions, tes réactions. Tout est inhabituel. Tu es une adulte mais on dirait un enfant qui découvre le monde.
-Que veux-tu savoir ?
-Tu ne me répondras pas.
Il était fort possible, en effet, que, comme souvent, je détourne le sujet, je concentre mon intérêt sur Hermione. Mais j'avais envie de lui parler de moi, bien que je ne le pouvais pas.
-Comment t'appelles-tu ?
-Tu le sais déjà : Kid.
-C'est vraiment ton prénom ?
-C'est le seul qu'on me donne.
-Pourquoi Kid ?
-C'est une sorte de… ils ont dit une blague. J'étais la seule enfant et on m'a laissé ce nom un peu ironique. Je n'ai jamais reçu aucun autre prénom. Je ne connais pas mon nom de famille.
-Tu as dit que des gens avaient pris soin de toi. C'était ta famille ?
-Non. Ils n'ont pas pris soin de moi. Ils m'ont éduquée. Je n'ai pas de famille.
-Je suis désolée. Et avant que tu demandes : je suis triste. C'est triste de ne pas avoir de famille.
-Je ne sais pas ce qu'est une famille. Je ne suis pas triste.
Bellatrix allait devoir répondre à de nouvelles questions.
-Tu aimes qu'on passe du temps ensemble ?
-Oui, Hermione.
-Mais tu as une autre amie.
-Oui, Hermione.
-Arrête ! Arrête de répondre ça ! On dirait un robot ! Tu ne comprends donc vraiment rien ? Je voudrais que tu sois plus.
-Plus ?
-Ce n'est pas grave, Kid. Il est temps que j'y aille. On se reverra peut-être.
Elle ne me donnait pas l'impression d'avoir envie de me revoir mais j'acceptai et la laissai partir. Elle commençait à s'éloigner quand elle revint vers moi et m'embrassa à nouveau la joue. Je la suivis de loin. Je les regardais, installés à une table, profiter d'un après-midi d'hiver entre amis. J'attendis qu'ils sortent. Mais avant qu'ils ne le fassent j'eus l'impression de voir des cheveux blonds disparaître au coin d'une maison près de l'arrière des Trois Balais. Des cheveux d'un blond très spécifique. Deux jeunes filles sortirent. L'une portait un paquet. L'autre tentait de le lui prendre. J'ai à nouveau concentré mon attention sur Hermione et ses amis. J'ai vérifié qu'ils rentraient bien au château. Mais ils n'avaient pas tout à fait atteint le portail, que les deux filles, se disputant encore, dévoilèrent le contenu du paquet : un collier. La brune l'avait touché et s'envola dans les airs. Elle était ensorcelée, il n'y avait pas de doute. Son cri perça les airs. Rubeus Hagrid et Slughorn arrivaient au même moment. Ils s'en occupèrent. Bien sûr Potter a failli toucher à son tour le collier. Comment était-il encore en vie ? Il est incapable de rester hors du danger.
Ils rentrèrent finalement tous au château.
Drago, qu'as-tu fait ?
