Hello
Vous saviez quand je vous disais que ça allait être rapide de poster ce chapitre, et bah mon cursus universitaire à repris et pendant deux mois j'ai pas écris une ligne. Je n'ai, d'ailleurs, toujours pas avancé sur cette fanfic, ni même eut le temps d'y penser, mais bon j'avais ce chapitre d'avance, je peux vous le donner.
Bonne lecture !
Ed n'aimait pas laisser Stede seul. Il l'avait tant haï, tant aimé. Il lui avait tant manqué qu'il n'avait qu'une seule envie, ne plus jamais le quitter. Néanmoins, il était le capitaine d'un bateau pirate rempli d'individus assoiffés de sang, il ne pouvait pas le quitter du regard, même pas une seconde. Il avait hésité à ordonner à Izzy de retourner Jim dans sa cellule, mais avait fini par abandonner, par facilité. Il laissait l'assassin avec Stede quelques heures dans la journée pendant qu'il faisait régner la discipline à bord.
Il aurait voulu pour son amour reléguer le Kraken dans les oubliettes, mais il ne le pouvait pas. Le seul moment où il n'avait jamais pu être Ed était sur le Revenge d'antan. Lorsqu'il était entouré de joyeux imbéciles et d'un co-capitaine fantaisiste. Stede rendait l'impossible non seulement possible, mais aussi parfaitement naturel, mais maintenant sa langue agile lui avait été retirée, ces mouvements gracieux découpés et son imagination dissipée. Edward Teach devait être Barbe Noire. Il devait faire fouetter les tire-au-flan et exécuter les bagarreurs. Il savait qu'on le craignait d'autant plus.
Il avait vu le regard trahi d'Ivan lorsqu'il avait assisté, une bouteille de rhum à la main, à la correction d'une pirate ayant eu la mauvaise idée d'insulter son second à portée de ses oreilles. Tout le monde insultait Izzy, que ça soit dans son dos ou en face de lui, c'était un fait, ce n'était pas pour ça qu'il allait les laisser s'en tirer s'il les entendait.
Et chaque fois qu'il passait le cadre de la porte, encore engoncé dans son rôle de capitaine, il tombait sur le regard terrifié de celui qu'il aimait. Ça ne faisait que quelques jours, c'était évident que son amour ne s'en était pas remis, mais il se demandait parfois comment il allait faire pour le cajoler tout en dissimulant ce qu'il était devenu. Il aurait rêvé de redevenir Ed en un battement de cils. Après tout, le Kraken avait émergé parce qu'il avait cru à une trahison inexistante. Néanmoins, cette année dans la peau du monstre des mers avait existé, et même si ce qui l'avait déclenché avait été un simple mensonge de son imagination, il avait passé tant de temps dans cette peau de cruauté qu'il n'arrivait plus à la détacher.
Stede le sentait. Il avait passé des mois entouré du pire de l'humanité puis une année à le subir. Il voyait ces muscles contractés, entendait ces dents grincer, sentait le sang de ces vêtements et la colère de ces expressions. Il le craignait et Edward avait mal. Il voulait se débarrasser de tout ça, juste plonger dans les bras de celui qu'il aimait, tout oublier, revenir avant que le Kraken apparaisse, voir son doux regard admirer ces formes au lieu de les craindre. Mais il ne pouvait pas, c'était sa faute, il était coupable, le seul coupable. Il devait réparer des erreurs qui jamais ne s'effaceraient. Il se battait pour réussir quelque chose qu'il savait impossible et peu importe ce qu'il pouvait faire il faisait toujours un peu plus de mal à celui qu'il aimait.
Stede voyait son visage peu à peu se détendre, reprendre celui qu'il avait découvert l'année auparavant. Il aurait voulu y croire. Il aurait pu oublier le coup dans son ventre ou l'état de son corps, mais Barbe Noire était toujours celui qui venait à sa rencontre. Il se rappelait les histoires de Pete et la peur que ces vérités avaient inspirée en lui. Une fois qu'il l'avait rencontré, il n'avait pu qu'ignorer ces histoires comme des mensonges ou des histoires mythiques. Il avait trouvé ridicule l'image d'un être à la tête fumante. Puis il y avait eu ce coup dans son estomac, les précautions que Jim lui avait dit de prendre et enfin l'aura de violence que Ed portait bien plus près du corps que le cuir de sa tenue. Autrefois, il aurait été poser ses doigts sur sa joue, l'aurait réconforté, l'aurait regardé de ses yeux admiratifs pour lui faire sentir tout l'amour qu'il lui portait. Il n'en avait plus la force. Edward réapparut doucement sous le masque de Barbe Noire, mais il ne pouvait pas encore discerner son doux Ed, il ne pense pas qu'il ne pourrait jamais le revoir.
La capitaine s'approcha, une pommade en main. Stede se tendit. Il ne comprenait pas pourquoi Ed s'embêtait à faire cela. Est-ce qu'il espérait vraiment pouvoir lui redonner un aspect convenable en étalant de la graisse sur des blessures qui avait largement eu le temps de cicatriser ? Il était le Grand Barbe Noire, une légende de la piraterie, Stede ne pouvait pas croire qu'il ne savait pas que ce qu'il faisait était vain. La seule chose qu'il faisait avec cette crème était de déclencher des crises d'angoisses à l'idée d'être abandonné une fois qu'il aurait pris conscience tactilement de ses difformités. Il voulait refuser, il voulait s'enfuir à son contact et ne pas se laisser voir, mais il savait que c'était inutile. Edward était le capitaine de ce vaisseau. Il faisait bien ce qu'il voulait.
— Demain on sera à New Providence, lui confia Edward. On y restera deux nuits, le temps de faire le plein et de revendre le butin. Je ne vais pas aller à terre, je reste ici, ne t'inquiètes pas.
Stede se tendit d'autant plus, mais Edward ne perçut en ce mouvement qu'un spasme de douleur et se promit d'envoyer Izzy chercher de meilleurs onguents. New Providence était certes une île de pirate, mais elle était bien mieux fréquentée que la République. Il n'était plus revenu mouiller sur ces côtes depuis des années, bien avant sa rencontre avec Stede. Il n'était pas dans les parages quand ils étaient avec l'équipage originel du Revenge et ensuite il avait tout fait pour éviter tout luxe qu'il pouvait croiser sur son chemin. Tout ça lui rappelait son amant et le Kraken ne voulait pas s'en souvenir. Il aurait dû lui faire confiance.
— On a beaucoup de choses à vendre, ça doit faire plus d'un mois qu'on a les cales pleines, mais en deux jours ils pourront bien se débrouiller !
Stede hésita, il ne savait pas comment Barbe Noire allait réagir, mais il devait se préparer, il en avait besoin. Tout finissait toujours par s'aggraver, c'était comme ça, mais le savoir rendait toujours le pire bien moins douloureux que l'ignorance. Il leva doucement sa main et pointa son auriculaire sur lui-même. Il l'utilisait pour se pointer parce que c'était un des rares doigts intacts, ça lui donnait une impression de normalité.
Edward se figea. Il pensait avoir compris ce que Stede voulait lui demander, mais il refusait de l'accepter. Il ne voulait pas y répondre, il détourna le regard et allait reprendre la conversation lorsque les traits de son amour se lissèrent. Il se résignait et acceptait de voir sa question rester sans réponse. Barbe Noire en avait beaucoup trop profité ces derniers temps, de son mutisme. Ça n'était pas bien, il voulait s'améliorer, il voulait montrer le meilleur de lui-même. Il se cachait derrière son incompréhension pour ne pas révéler le monstre qu'il avait été, mais ça n'était pas comme ça qu'il pourrait se racheter. Il avait l'impression que ne pas répondre cette fois serait de trop et qu'il romprait à tout jamais la confiance qu'ils avaient eu fut un temps.
— Désolé mon amour, je n'ai pas compris. Tu peux répéter ?
Edward n'était pas prêt à reconnaître sa lâcheté, mais au moins il lui devait une véritable réponse.
Stede sembla étonné, mais il se désigna de nouveau et comme il le put il frotta ses phalanges entre elles pour désigner de l'argent.
La colère monta en Barbe Noire et si le Kraken allait se réveiller il devait le faire taire, au moins jusqu'à ce que Stede ne puisse plus le voir.
— Non, je n'ai pas l'intention de te… vendre, murmura-t-il difficilement. Tu es le capitaine de ce bateau, pas un esclave, mon amour.
Stede hocha la tête, mais son regard était très clair. Il ne le croyait pas, mais ce n'est pas comme s'il pouvait le lui dire. Edward le voyait dans ces yeux et son cœur se serra. Stede ne lui faisait plus confiance.
Stede avait passé des mois de servitude, à vivre en groupes et voir des esclavagistes se prenant pour son maître mentir et le faire souffrir. Même de retour sur le Revenge il avait continué à tenir ce rôle un mois durant avant d'être reconnu et, sans être particulièrement naïf, plus le temps passait, plus il se rendait compte qu'il devait offrir à celui qu'il aimait la liberté qu'il avait cherchée en s'enfuyant en mer.
Le laisser voir Jim avait été la bonne solution, mais ça n'était pas suffisant sans parler qu'il savait déjà que lea pirate n'avait pas été particulièrement flatteur dans la description de sa dernière année. Laisser Frenchie qui avait assisté à tout ce qu'il avait fait en tant que Kraken lui parler ne pouvait être qu'encore pire tandis qu'Ivan et son cynisme décomplexé étaient dans la même lignée. Il aurait bien mis Izzy à contribution en étant au moins assuré que le portrait aurait été flatteur, mais rien que le savoir en vie sur le même bateau que son aimé déclenchait des envies de meurtre alors le laisser seul avec lui était parfaitement hors de question. Il ne restait que Fang mais il n'était pas sûr de les avoir vus échanger plus de quelques phrases ensemble.
Il ne pouvait pas continuer à empêcher Stede de sortir, mais il ne voulait pas prendre le moindre risque ni pour celui qu'il aimait, ni pour le semblant de relation qu'il essayait de préserver. Tout à coup, un souvenir lui revint. Un individu qui était suffisamment proche de lui pendant ces pires moments pour connaître son nom et leur avoir permis de le sauver. Il ne se souvenait plus de son nom, mais il avait toujours été très bon pour retenir les visages. Il devait être sur le pont ou dans leurs geôles. Il allait le trouver rapidement et offrir sa présence en gage de cadeau.
Lorsqu'il se retrouva sur le pont, il vit son équipage se tendre. Il ne les avait pas laissés oublier sa position ou sa dangerosité. Une mouette passa devant ces yeux, la terre était plus proche que ce qu'il avait calculé. Il devait être plus présent sur le pont, laisser ces déductions à la simple vitre de leurs quartiers privés n'était pas suffisant pour se repérer. À cette vitesse, ils arriveraient à la nuit noire et c'était hors de question d'accoster dans les ténèbres. Il donna ces ordres et tous s'activèrent pour ralentir le navire et préparer les déchargements. Il restait sur le pont scrutant son équipage tendu. Tous pensaient qu'il attendait la moindre erreur de leur part pour enclencher les sanglantes punitions. Il n'avait pas envie de les détromper, il savait que les tenir par la peur était la meilleure manière de les garder sous contrôle. Ce n'était pas le premier équipage du Revenge et tant qu'il n'aurait pas renouvelé les recrues il ne changerait pas. Pourtant, malgré son regard perçant et les corps transpirant, le visage de l'esclave n'apparaissait pas.
La nervosité commença à se répandre en lui quand il se dit que son nouveau plan était peut-être décédé entre-temps. Il n'avait pas été mis au courant parce qu'un décès d'esclave était une diminution des rendements. Personne n'avait envie d'annoncer au capitaine que le butin avait disparu en cours de route.
Une pirate, sa peau noire perlée de sueur, vêtue des mêmes types de cuirs que son capitaine, une caisse de munitions à la main passa à sa portée et il l'arrêta d'une main. Joan, elle était avec eux depuis suffisamment d'îles pour qu'il n'y fasse plus attention. Elle faisait partie des membres qui, plus que cherchant à gagner les trésors, rêvait de servir sous les ordres de son idole, sous ses ordres. Il y avait peu de chance qu'elle lui mente.
— Tous les esclaves sont sur le pont ? demanda-t-il.
Joan sembla hésiter dans sa réponse, mais pas comme si elle essayait de dissimuler des choses, il l'aurait planté sur le mât depuis longtemps si ça avait été le cas. C'était plus comme si elle ne savait pas comment répondre.
— Non capitaine, il y en a deux aux cuisines, trois qui font les réparations du deuxième pont. Et y a aussi celui que le lieutenant Hands a mis dans une autre cabine, mais je sais pas s'il compte.
Izzy, évidemment, il aurait dû s'en douter. Les chances que le seul esclave qu'il ait pu avoir l'idée de chercher ne soit pas justement celui qu'avait isolé son bras-droit étaient quand même très faibles. Il sentit son poignard le démanger. Mais il était Barbe Noire, pas uniquement un boucher sanguinaire, mais aussi un tacticien de génie, il devait d'abord savoir ce qu'il préparait avant de juste tout anéantir.
Il trouva l'esclave dans une cabine banale qui avait servi du temps du premier équipage du Revenge à stocker des aquariums remplis de magnifiques poissons. Il les avait tous vidés et cuits depuis longtemps, c'était à l'époque où ils n'étaient plus que cinq sur le vaisseau, Izzy avait dû s'en souvenir et en profiter pour mettre en place ses manigances.
Il rentra dans la pièce où un hamac avait été pendu et une chaise posée. Un jeune homme assis sur cette dernière écarquilla les yeux. Il était terrifié et cherchait du regard une issue qu'il devait pertinemment savoir être inexistante. Sans s'en rendre compte, un grognement menaçant sorti de sa gorge et l'esclave en devint comme pétrifié. Il aurait voulu lui faire bonne impression, il était après tout un camarade de Stede et le futur truchement qu'il comptait engager, c'était mal parti.
Il adoucit sa voix autant qu'il le pouvait pour lui demander de se présenter. Sa question resta sans réponse, voyant que le choc et la terreur empêcher l'esclave de bouger un cil, il prit son mal en patience. Il y a peu, il aurait été agacé, et peut être même se serait-il emporté dans une rage sanglante, mais si Ed n'avait pas encore refait surface, Edward et sa lassitude étaient de retour.
— Calme-toi, mec, je veux juste savoir ton nom.
Si la peur ne s'évanouit pas de ces yeux, la voix douce et continue du cruel capitaine le surprit suffisamment pour qu'il puisse reprendre le contrôle de lui-même.
— Je suis Vincent, monsieur.
— Et qu'est-ce que tu fais ici ?
Vincent avait été de nombreuses années sur des bateaux et avant d'être vendu en esclave, il avait lui-même participé à un certain nombre de mutineries. Il savait très bien comment elles se passaient et avoir le second de l'équipage qui commençait à prendre des décisions derrière le dos du capitaine en était le tout premier pas. Il avait pensé que son pacte avec Hands avait englobé les ordres de son capitaine, mais sa situation était encore pire que ce qu'il avait imaginé.
— Le lieutenant Hands m'a dit de rester ici, Monsieur, murmura-t-il tout en se levant pour retourner à son travail.
Ce jour de repos était un cadeau empoisonné : s'il retournait à ces tâches le capitaine allait peut-être oublié et il allait survivre. La main gantée sur son épaule le cloua à sa chaise.
Edward avait sa réponse, il s'en doutait. Il allait aller dans sa cabine et le reprendre, encore. En attendant, il devait d'abord s'occuper de celui en face de lui. Il avait le contrôle de la conversation, les intrigues d'Izzy ne pourraient rien y changer.
— Bien. Tu peux parler avec Stede ?
Vincent s'était attendu à cette question, Stede était extrêmement important pour cet équipage et si le premier lieutenant n'avait pas transmis ce qu'il lui avait déjà dit, c'était évidemment pour ça qu'on venait le chercher.
— Oui, un peu, monsieur.
Edward hocha la tête.
— Tu es engagé. On arrive au port demain, tu ne sors pas de ta cabine, quand on repartira je viendrai te chercher. Et si Izzy vient te parler, transmets-moi ce qu'il t'a dit. Si tu fais ce que je te dis, tu auras ta place sur ce bateau.
Vincent hocha la tête et le remercia, du point de vue d'Edward de lui donner sa chance, de son point de vue de le laisser en vie. Il n'avait jamais été dans des bateaux très importants, c'était de petits bateaux pirates, des fois mêmes de la marine ou des marchands, il n'était pas très compliqué dans ses choix. Cette fois, il avait attiré l'attention du plus grand pirate des sept mers, de son second et avait en tant que meilleur ami un aristocrate mystérieux mais très précieux pour les deux premiers.
Il n'avait jamais voulu faire de vague et voulait rester dans l'ombre, c'était plus simple pour ce qu'il faisait. Il se trouvait tout à coup déchiré entre des autorités sanglantes qui pourraient décider de le détruire sur un coup de tête, et il ne pouvait rien faire. Avoir réchapper à deux conversations était un exploit, y avoir obtenu des avantages, un prodige, n'avoir pas été forcé à trahir son ami, un miracle. Il ne savait pas combien de temps il pourrait tenir dans cette situation, il pouvait encore survivre. Il tiendrait.
Izzy poussa un soupire satisfait avant de se diriger vers sa cabine. Ils allaient accoster dans deux heures et tout le monde était à son poste. Il n'avait subi que quelques semaines l'équipage original du Revenge mais il avait l'impression de ressentir encore la fatigue de leur incompétence. Il n'était pas quelqu'un de sociable. Il avait appris à l'être, il était le second de Barbe Noire, il ne pouvait pas rester ses journées, enfermées dans sa cabine. Il fallait surveiller et travailler s'il voulait mériter sa place. Mais lorsqu'il devait aller sur une île, il avait toujours besoin de quelques heures pour se calmer et se confronter à la foule sereinement, ou aussi sereinement qu'il le pouvait. Les quelques fois où il avait dû suivre les fantaisies de Bonnet et débarquer à un endroit, il avait dû se battre contre gouvernails, nœuds, et voile pour permettre que le navire reste à flot. Cet équipage, pour violent qu'il fût, avait été depuis plusieurs mois expurgé de quiconque incapable d'être un marin convenable.
Il poussa sa porte et toutes ses pensées positives s'évanouir.
— Rentre Izzy. Et ferme la porte.
La douce voix amicale du Kraken était de retour et il était la cible. C'était son capitaine, il ne pouvait pas lui désobéir, mais plus qu'un bout d'acier dans sa bouche la silhouette assise à son bureau était sa mort.
Il se mit au garde-à-vous. Il ignorait pourquoi il était là, depuis la dernière fois Izzy avait gardé le silence, restant le plus éloigné du couple, il n'aurait pas dû recevoir sa visite. Il aurait dû être convoqué dans son bureau pour prendre ses ordres, pas subir un traquenard dans sa cabine. Il ne savait pas pourquoi il était là et il soupçonnait de plus en plus des membres de l'équipage, espérant prendre sa place qui profitait de sa situation pour le mettre en difficulté.
— J'essaie de te donner ta chance, Izzy. J'ai vraiment été conciliant, compréhensif, mais tu continues à faire des choses dans mon dos, à me trahir.
De quoi Edward parlait-il ? Il n'avait rien fait derrière son dos, il continuait à garder leur équipage au travail, avait mis le laquais de Stede en quarantaine, avait préparé le débarquement et avait même commencé à informer certains incapables de leur renvoi. Il ne voyait rien qui aurait pu ressembler de près ou de loin à une trahison.
— Je ne sais pas ce qu'on t'a dit Edward, mais c'est un mensonge, je ne fais rien d'autre que de m'occuper de l'équipage. Juste mon rôle de second. Je suis tes ordres et facilite la vie. Rien de plus, rien de moins.
Edward se rapprocha de lui, il sentait la chaleur de sa peau se répandre dans la sienne tandis qu'aucun de leurs pores ne se touchait. Puis la fraîcheur de l'acier sur son cou trancha son esprit quand elle ne le fit pas avec sa carotide.
Barbe Noire pensait à le tuer, encore. Malgré tout ce qu'il avait fait pour lui, tout ce qu'il avait sacrifié, il ne lui faisait pas confiance. Il préférait croire n'importe quelle rumeur plutôt que celui qui l'avait suivi toutes ces années. Il ne l'avait jamais trahi. La seule fois où il avait tenté ça avait été avec la certitude que Jack l'éloignerait suffisamment pour que seul Stede en subisse les conséquences.
— Tue-moi Edward, si tu ne veux plus me faire confiance, tue-moi tout de suite. J'ai tout sacrifié pour toi, ma vie, ma carrière, mon pied. Jamais je ne te trahirai et jamais plus je ne m'attaquerai à Bonnet, parce qu'il est à toi, comme je suis à toi.
Edward retira le poignard et le rangea, un étrange sourire se peignant sur ces lèvres, mais il ne réagit pas à cette phrase.
— Je ne descends pas sur terre, occupe-toi du réapprovisionnement, débarrasse-toi des pirates qui seront un problème, rachète des bougies, des livres et des vêtements. On part dans quarante-huit heures, je veux que tout soit fait.
Izzy ne s'attendait à aucune réaction, il savait sa loyauté coutumière, Barbe Noire n'allait pas la commenter. Il avait ses ordres, c'est ce qu'il lui fallait. Edward Teach aurait ce qu'il avait demandé.
Alors ? Il vous a plu ?
N'hésitez pas à laisser un petit commentaire pour le dire. Oubliez pas que j'écris en français sur un fandom très anglophone donc j'ai assez peu de retours, donc pitié prenez le temps de le faire. Il n'y a rien de plus motivant que d'avoir des retours !
À la prochaine
Déponia
