Voilà le troisième chapitre, j'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture!

Chapitre 3

Ce matin, je me réveille plein de courbatures. Je n'ai pas bougé depuis la veille, j'ai passé toute la nuit recroquevillé sur le sol. Pitoyable.

Le pire, c'est que je me réveille, plein de courbatures, en sentant une main qui me caresse la joue. La main de Potter. Une expression me trotte dans la tête, « mordre la main qui vous nourrit ».

- Je suis désolé.

Potter me présente des excuses ? Je le regarde, incrédule. Il répète sa phrase.

- Je suis désolé. Pour hier soir. Je n'aurai pas du te frapper. Hier, il y a eu une bataille, certains de mes amis ont été blessés. Je sais, ce n'est pas une excuse, mais en voyant que tu refusais de répondre, que tu ne me regardais même pas, j'ai craqué. Je suis vraiment désolé.

J'ai du mal à y croire. Potter me présente des excuses pour m'avoir frappé, alors que depuis notre rencontre, je me suis toujours montré odieux avec lui, je l'ai toujours provoqué, et je l'ai attaqué sans raison apparente, un soir, il y a trois semaines environ. Je lui ai même infligé un doloris !

Et pourtant, c'est lui qui me présente des excuses.

- Hier, tu m'as demandé pourquoi je ne t'ai pas tué. C'est ce que tu voulais, c'est pour ça que tu m'as attaqué, l'autre soir ?

Je n'ai pas vraiment envie d'en parler avec lui, mais d'un autre côté, il le sait déjà, mon silence ne rime plus à rien.

- Oui.

Sa main est désormais dans mes cheveux, ses doigts jouent avec mes mèches blondes. Je crois que personne n'a jamais fait preuve d'autant de douceur avec moi, sauf peut-être ma mère, quand j'étais très jeune, mais je ne m'en souviens pas.

- Pourquoi ?

Sa voix est douce, mais ses questions font mal. Cela me rappelle tout ce que j'ai voulu fuir. Je baisse la tête.

Je sens avec regret ses doigts quitter mes cheveux pour venir soulever mon menton, doucement. Lorsque je le regarde à nouveau, il me redemande.

- Pourquoi ?

C'est étrange de penser que c'est la même personne qui m'a frappé, hier soir. Oh, j'ai connu pire, bien pire ! Mais il est tellement doux, tellement gentil, ce matin...

Je ne résiste pas à sa douceur. Peut-être parce que c'est quelque chose que je n'ai jamais connu.

Alors je lui parle, finalement. Je lui dis que la mort est le seul moyen pour moi de m'en sortir, mon seul espoir. Je lui dis que c'est ce qu'il y a de mieux pour moi, mais aussi pour les autres, parce que je ne connais que la douleur.

Je lui dis que je voudrais être comme lui, capable de rire, de faire confiance aux autres, d'être heureux, mais que je ne le peux pas, mon monde n'est que souffrance. Celle que j'ai reçue, celle que j'inflige aux autres.

- Tu n'as jamais tué.

Ce n'est pas une question, mais une affirmation.

- Et tu as sauvé ces moldus.

J'ai envie de lui dire qu'il se trompe, que ce n'est pas moi qui aie sauvé ces foutus moldus, mais lui, le « Sauveur », ou l'Ordre du Phénix. Seulement, son regard me fait comprendre qu'il n'a pas fini de parler, que je dois écouter.

- Tu n'as jamais tué, mais tu as voulu faire de moi un assassin. Tu n'as pas réfléchi que peut-être, je ne voulais pas ? Que peut-être, moi non plus je ne veux pas être un assassin ?

Il s'éloigne de quelques pas, respire profondément. Le petit gryffondor aurait-il finalement appris à se calmer avant d'agir ?

- Tu n'es qu'un égoïste.

Il croit m'apprendre quelque chose, là ?

- Je sais. Tu as d'autres nouvelles à m'apprendre, Potter ?

Il sort, sans répondre.

Vers midi, j'entends ses pas. Lorsqu'il ouvre la porte, je le regarde. Je vois que son plateau est bien chargé. Mon serveur personnel aurait-il décidé de m'apporter en une seule fois mon déjeuner et mon dîner, pour se déplacer moins souvent ?

- J'ai pensé que.. euh... pour une fois, on... on pourrait manger ensemble ?

Je reconnais qu'il m'a étonné, là. Je ne m'y attendais vraiment pas. Il semble attendre ma réponse, hésitant. J'essaye de masquer ma surprise, et lui dis qu'il peut rester manger ici, s'il tient.

Il me sourit, pose le plateau sur le lit où je suis assis, rapproche la chaise et s'y assoit.

Je pensais qu'il profiterait de ce repas pour me faire parler, mais non, nous mangeons en silence. Je finis par lui adresser la parole, pour lui demander comment vont ses amis qui ont été blessés la veille.

Il me regarde un moment, semble hésiter à me répondre. Je suis sur le point de lui dire d'oublier ma question, lorsqu'il me dit qu'ils vont tous bien, sauf l'un d'entre eux, dont l'état ne cesse d'empirer.

Il me décrit les symptômes, je reconnais sans peine un sort de magie noire que mon père m'a enseigné, il y a des années de cela. C'est l'un des secrets de notre famille, nous sommes les seuls à connaître ce sort. Nous sommes aussi les seuls à savoir comment sauver la victime de la mort.

Mon père ne me pardonnera jamais. Je trahis l'un de nos secrets. J'aide l'un de nos ennemis. J'explique à Potter quel est ce sort, et comment soigner son ami.

Il semble surpris. Il me demande d'écrire tout ce que je viens de lui dire sur un parchemin (dire que je m'étais promis de ne plus rien lui écrire...), s'en empare dès que j'ai fini d'écrire, et se précipite hors de la chambre, sans doute pour aller sauver son ami.

Je sais que tout cela devrait m'être indifférent, mais je ne peux m'empêcher d'espérer qu'il n'est pas trop tard. Je me demande aussi de qui il s'agit. Peut-être la Sang de Bourbe, ou l'un des Weasley...

Merlin ! Moi, Drago Lucius Malefoy, sauveurs des Sangs de Bourbe et des Weasley !

Pourvu que personne n'apprenne jamais cela... D'accord, je ne regrette pas ce que je viens de faire, et j'espère vraiment que cette personne va s'en sortir, quelle que soit son identité, mais ce n'est pas pour autant que je souhaite que tout le monde l'apprenne...

Il revient le soir. Je ne lui demande rien, je ne veux pas qu'il se rende compte que tout cela m'intéresse.

Une fois de plus, il a amené de la nourriture pour deux personnes. Je lui demande si les autres personnes présentes dans cette maison sont tellement insupportables qu'il préfère me supporter, moi.

Il semble surpris, bégaye qu'il ne voulait pas m'ennuyer, et avant qu'il ne finisse sa phrase, je lui dis que cela ne me dérange pas, qu'il peut rester.

Nous commençons à manger en silence. Je meurs d'envie de lui demander comment va son ami, et si je connais cette personne, mais je n'ose pas. Je pense que je n'ai pas le droit de m'en inquiéter. Je suis l'ennemi, un mangemort, je n'ai pas le droit de m'inquiéter pour Potter et ses amis.

- Merci.

Je lève la tête, surpris. Pourquoi me remercie-t-il ?

- Grâce à toi, Ron va s'en sortir. Il est encore faible, mais on pense que tout ira bien.

- Merlin ! J'ai aidé à soigner la belette ! Potter, je suis content pour lui, mais si tu pouvais faire en sorte que personne ne soit au courant de tout ça...

- Euh, en fait... On m'a demandé comment j'avais fait, alors... alorsje leur ai dit que tu m'avais expliqué quoi faire. D'ailleurs, Molly voudrait te remercier, et Hermione aussi, et sûrement Ron, aussi, quand il sera réveillé.

- Me remercier ? Pourquoi ? J'ai rien fait, c'est toi qui as couru le soigner. En plus, c'est certainement mon père qui lui a lancé ce sort, vu que nous ne sommes que 2 à le connaître.

- Sans ton aide, je n'aurai rien pu faire, et qu'est ce que ça change, que ce soit ton père ou un autre qui ait lancé ce sort ? Ce n'est pas toi !

Il se tait. Je réfléchis. Moi qui ai toujours jugé les autres par rapport à leur famille, j'ai du mal à croire qu'ici, personne ne m'en veut pour ce que mon père a fait.

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Alors? Qu'est ce que vous en pensez? Bien, pas bien, je dois continuer, arrêter? Reviews acceptées (attendues avec impatience, en fait...)

Merci d'avoir pris la peine de lire!