Le bonjour à tous !
Je crois avoir été touchée par le syndrome de la feuille blanche il y a assez longtemps pour cette fic et aujourd'hui, 02 juillet 2006, ça m'a pris comme un coup de fusil et en quelques heures le chapitre était terminé !Donc voilà la suite des aventures de notre très chère Lou O'Brien !
En espérant que le chapitre vous plaira…
Dîtes moi ce que vous en pensez : toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, sont les bienvenues !
Biz à tous !
Disclaimer : Les personnages appartenant au film pirates des caraïbes ne sont pas à moi ! (toujours la même chanson, tout le monde la connaît).
Chapitre 8 : « Rattrapée par les fantômes… »
« Aaaaaaaaahhhhhhhhhhh ! »
On aurait dit un cri rauque d'un fauve affamé… Mais non. Ce n'était que Lou. Lou dans un état d'ennui ferme et profond, qui baillait. Elle était couchée sur le dos, sur la proue du bateau, une jambe de chaque côté, dont une pendait alors dans le vide. Jusqu'à présent, elle regardait le ciel bleu et son oiseau planer au-dessus d'elle. Puis, elle tourna la tête vers Jack, à la barre :
« Jack ! J'm'ennuie ! »
Jack se retourna à demi et la considéra d'un regard suspicieux, plissant ses paupières sur ses jolis yeux noirs brillants :
« Ouais… Bin, te plains pas ! C'est toujours mieux que de voir brûler son bateau, se faire attaquer par des requins ou je ne sais quoi d'autre ! » maugréa-t-il à moitié dans sa barbe, et reportant son regard droit devant lui.
Il continuait à marmonner des choses incompréhensibles pour Lou qui ne distinguait alors qu'une série de sons et murmures étouffés. Il était d'une si bonne humeur en ce moment !
Lou pouffa de rire, avant de reprendre son sérieux. Pour une fois, il avait raison ! Mieux valait subir l'ennui que s'attirer des ennuis, comme tous deux savaient si bien le faire ! Mais tout de même… Elle en avait marre de scruter le ciel… Ca faisait des heures qu'elle était là, à prendre le soleil et à bailler à s'en décrocher la mâchoire !
Alors, elle décida de balancer sa jambe qui pendait dans le vide, d'avant en arrière pour la faire revenir du bon côté du navire ; manque de chance (comme toujours) : elle donna un peu trop d'élan à cette même jambe et elle fut entraîner par son poids. Avant de même s'en apercevoir, elle se retrouva face contre le plancher, après un bruit sourd de chute. Tout ce qu'elle trouva à dire fut :
« Aow…. »
Tout l'équipage s'était retourné vers elle, la dévisageant bizarrement. Elle se releva avec peine en jurant contre sa maladresse ambulante puis s'épousseta. Voyant que tout le monde la fixait, elle se racla la gorge puis informa :
« Ca va, ya pas de mal… Petite erreur de manœuvre… »
L'équipage retourna à son occupation, c'est-à-dire, bailler, dormir ou nettoyer le plancher, oubliant tout aussi vite le trouble-paix que représentait Lou.
Lou se mit à faire les cent pas à l'arrière du bateau, réfléchissant encore et encore à ce qu'elle avait fait et à ce qu'elle devait faire. Elle fut sortie de son intense réflexion par son ami David qui lui adressa un petit sourire rassurant.
« Est-ce que tourner en rond t'aide à trouver des solutions ? Moi, ça me donne le tournis… » se moqua-t-il pour détendre l'atmosphère.
« Je croyais qu'il était mort ! » lâcha Lou subitement, ne relevant pas la remarque du grand blond.
« Je te croyais morte aussi… » rétorqua-t-il.
Lou prit un air dépité et soupira. David reprit la parole :
« Quoi qu'il arrive, il est bien décidé à te retrouver. Non seulement il va te faire payer ce que tu lui as fait mais en plus, il va essayer de finir ce qu'il a commencé.
« T'essaie de me rassurer là ? Merci c'est réussi ! » ironisa-t-elle.
Elle jeta un bref coup d'œil au capitaine puis reposa son regard sur David :
« Viens » lui fit-elle en le tirant par la manche « ce qui se dit ici ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, hein Jack ? »
L'interpellé tourna la tête vers elle mais fit mine de ne pas avoir compris l'allusion. Comme si Lou n'avait pas remarqué qu'il écoutait la conversation depuis le début ! Dès que quelque chose… ou quelqu'un touchait de près ou de loin SA petite sœur, il devenait tout d'abord curieux et ensuite jaloux. Tout du moins, c'était ainsi qu'il se comportait lorsqu'ils étaient plus jeunes… Parfois, il était pire qu'un enfant capricieux, boudant parce que Liu gardait ses secrets pour elle. La jeune femme se demandait si un jour il serait mature et… normal. A l'évidence, non ! Mais il était malin Jack Sparrow, très malin. Les apparences cachaient bien des choses…
Une fois à l'écart, Lou engagea à nouveau la conversation :
« Comment a-t-il su, d'une, que j'étais vivante, et de deux, où je me trouvais ? »
« T'auras certainement l'occasion de lui demander toi-même ! »
Lou eut un rire nerveux :
« T'as probablement raison. Mais le plus tard possible sera le mieux. »
« Où L'as-tu cachée ? » demanda David à brûle pourpoint.
Lou leva subitement la tête vers son vis-à-vis, dardant ses prunelles bleues ciel dans les siennes. La question était soudaine et l'avait surprise. Elle fronça les sourcils et hésita à répondre. Alors David prit un ton plus doux, pour la remettre en confiance :
« Lou… C'est la première chose qu'il va chercher et…----»
« Je te l'ai déjà dit » coupa la jeune femme « il pourra retourner terre et mer, il ne La trouvera pas ! Elle est en sécurité. D'ailleurs, si j'avais pu, je l'aurais détruite depuis longtemps… »
« C'est impossible… 'A trois elles sont richesses et pouvoir, à trois elles sont---- »
« --- néant et destruction'. Je sais. J'ai pas oublié figure toi ! J'aurais dû réagir plus tôt et les détruire toutes les trois quand je les avaient réunies. Maintenant, c'est trop tard, les deux autres sont déjà hors d'atteinte ! oh…. Si j'avais été plus intelligente… ils ne seraient pas morts à l'heure qu'il est ! maudite soit ma cupidité ! »
« Tu maudis ta condition de pirate maintenant ! » s'exclama David en levant un sourcil. «De toute manière, ce qui est fait, est fait. Tu ne peux pas revenir en arrière et arrête de te torturer l'esprit sur ce que tu aurais dû faire il y a deux ans ! Pense plutôt à ce que tu vas faire maintenant ! »
« C'est ce que je fais depuis tout à l'heure ! Et c'est bien c'qui m'pose problème ! Il a certainement un nouvel équipage, un nouveau bateau, des armes… »
« Et nous aussi ! »
Lou se redressa, croisa ses bras sur sa poitrine et arqua un sourcil ; devant l'attitude interloquée de son amie, David s'expliqua un peu plus explicitement, même si, selon lui, cela lui avait paru assez explicite à la base…
« Nous aussi, nous avons un équipage, un bateau et pas n'importe quel bateau : le Black Pearl. Et nous avons des armes ! »
« Non. Nous, on a rien ! C'est Jack qui possède tout ça ! »
« Jack ne t'abandonnera pas ! J'en suis sûr ! »
« Tu insinuerais qu'il faudrait attendre Wong et se battre contre lui ? Hors de question ! C'est trop risqué ! »
« Depuis quand as-tu peur du risque ? »
Lou le toisa, lui décochant un regard meurtrier et il soupira , s'éloignant en soufflant un 'fais comme tu veux…' d'abandon. Elle attarda ses yeux sur lui puis sur Jack.
Elle choisit de revenir vers le Capitaine Sparrow qui murmurait les paroles d'une chanson :
« Drink up me hearties yo ho… yo ho, yo oh! A pirate's life for me! »
« Je ne connais pas cette chanson ! » s'exclama Lou.
Jack afficha un sourire carnassier, découvrant des dents tantôt blanches, tantôt sales, tantôt recouvertes d'or.
« C'est Elizabeth qui me l'a appris ! Si tu veux je te l'apprendrais à toi aussi ! »
« Elizabeth ! » s'étonna Lou.
Jack haussa les épaules. C'est vrai que cela pouvait paraître bizarre qu'une fille de gouverneur sache des chansons de flibustiers… Mais après tout, elle était bien mariée à un pirate !
Lou lui tapota le bras en lui soufflant qu'il devrait recruter des hommes et se procurer plus d'armes sur l'île Saphir.
« Pourquoi ça ? » demanda-t-il suspicieux.
« Parce que je trouve que le Black Pearl n'est plus ce qu'il était… » répondit-elle d'un air détaché en s'éloigant.
Jack se raidit puis grimaça, imitant la voix de Lou (ce n'était pas très réussi d'ailleurs) et parodiant ce qu'elle venait de dire, avec des gestes ridicules.
Plusieurs journées plus tard, Elizabeth, qui revenait d'une sieste bien méritée, déambulait dans les étroits couloirs du Black Pearl en chantant d 'une petite voix un air bien connu sur ce bateau… Elle s'arrêta devant la chambrette de Lou d'où s 'échappaient de drôles de bruits… Comme si quelqu'un était en train de fouiller la cale. Elizabeth leva un sourcil et remit une de ses boucles anglaises châtain derrière son oreille ; elle regarda à droite, à gauche puis poussa du bout des doigts la porte qui n'avait pas été complètement fermée.
« Lou ? Qu'est-ce que vous faites ! demanda-t-elle alors en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte.
Elle écarquilla les yeux et ouvrit la porte en grand ; elle fronça les sourcils et posa ses poings sur les hanches :
« David ! Qu'est-ce qu'il vous prend ? C'est la cale de Lou il me semble… »
Le grand jeune homme redressa la tête, surpris. Visiblement, il ne l'avait pas entendu rentrer, trop concentré dans sa tâche.
« Ah ! Elizabeth… Vous tombez bien ! Peut-être allez vous pouvoir m'aider. »
Elizabeth arqua les sourcils :
« Vous aider ? »
« Oui. » reprit-il « il se trouve qu'il y a de cela quelques années, j'ai confié à Lou la garde d'un bijou très précieux pour moi. Elle m'a assuré qu'il était dans sa chambre mais je ne le trouve nulle part ! C'est une grosse bague en or, incrustée de petites pierres rouges et des signes étranges gravés à l'intérieur. Vous ne sauriez pas par hasard où cette petite coquine de Lou me l'aurait caché ? demanda-t-il en ouvrant un Nième tiroir et fouillant à l'intérieur.
« Non. Désolé. Lou n'est pas du genre à dévoiler ces choses là. »
« Ca c'est vrai ! C'est bien pour cela que je lui ai confié mon bien ! »
Il se coucha à terre et sembla scanner du regard le sol. Puis il exclama un cri victorieux ; il plongea la main sous l'armoire et en sortit une boîte en bois sculptée.
« Peut-être est-elle là dedans ! »
« Ah ! Je reconnais cette boîte ! » s'écria Elizabeth. « Lou l'a ramené des îles Requins. Elle l'avait enfoui dans le sable. »
« Vraiment ? » s'étonna David avec un sourire.
Il l'ouvrit prestement mais la déception put se lire sur son visage dans les secondes qui suivirent.
« Non. Elle est vide. Sacré Lou. Je crois que je vais aller lui demander plus de précision ! » s'enquit-il en replaçant la boîte où il l'avait trouvé et se leva.
La jeune femme et lui même ressortirent au grand jour ; David se dirigea vers Lou tandis qu' Elizabeth rejoignait son prince charmant qui semblait en grande conversation avec Gibbs.
Un peu plus tard, les côtes de l'île Saphir se distinguaient très nettement ; l'épouse Turner échappa un soupir de soulagement, heureuse de revoir la terre ferme.
Evidemment, Jack refusa catégoriquement d'amarrer son bateau au port. Il ne risquerait pas de perdre le Pearl, même pas pour un milliards de Shilling. Lou aurait rétorqué que pour un milliards de Shilling, cela se négociait… Quelques fois, la jeune O'Brien était plus pirate que Jack Sparrow lui-même.
Ainsi, ils ramèrent tous jusqu'à la rive, sauf Jack qui se plaisait bien mieux dans son rôle de capitaine : il hurlait à tort et à travers de ramer plus vite comme si le diable était à leur trousse et traitait ses moussaillons de tous les noms d'oiseaux qui lui passaient par la tête. Lou avait plusieurs fois été tentée de lui donner des coups de pied pour le mettre à l'eau mais elle avait préféré rester sage… Pour l'instant.
Jack descendit fièrement de sa barque avec un sourire carnassier et avança, joyeux, dans le sable, suivi de près par Elizabeth, Lou et Will. Tout à coup, Jack s'arrêta net : Elizabeth lui fonça dedans d'une manière peu élégante ce qui la repoussa en arrière ; elle tomba sur Lou qui la rattrapa in extremis non sans basculer elle-même. Will la retint par les aisselles.
« Jack ! » s'exclama la jeune Turner. « Vous ne pouvez pas faire un peu plus attention ? »
L'interpellé se retourna et grimaça en voyant Elizabeth assise sur le sable après sa chute amortie, Lou retenue à quelques centimètres du sol par Will et celui-ci en équilibre précaire. Les deux jeunes femmes se relevèrent en marmonnant.
Quelques minutes après l'incident, Jack tenait fermement les mains de Lou dans les siennes et entamait une danse typiquement Sparrow : il se dandinait d'un pied sur l'autre en montant haut les genoux, en agitant leur bras dans tous les sens et en tournant sur eux-même. Lui chantait à tue tête tandis que Lou lui criait de s'arrêter en le traitant d'idiot fini.
Puis il stoppa brusquement , se tourna vers Elizabeth et Will :
« Vous deux ! Allez nous acheter des vivres ! » leur ordonna-t-il en leur balançant une bourse remplie de pièce d'or.
« S'il vous plaît… » rajouta Lou pour palier à l'impolitesse de Jack.
« Oui mon capitaine… » souffla ironiquement Will. « Il est complètement frappé. »
« Gibbs ! » continua-t-il. « Va le chercher des armes avec le grand blond là ! » (en balançant un deuxième petit sac d'or »
« Il s'appelle David. » rectifia Lou à l'oreille du pirate qui haussa les épaules.
« Quant à nous deux… » poursuivit Sparrow en passant une main douteuse sur l'épaule de Lou. «On va à la taverne ».
« Non ! » fit-elle en dégageant sa main. « On va recruter des pirates ! ».
Jack ramena d'un mouvement sec ses mains serrées en poings au niveau de sa poitrine et le coté droit de sa lèvre se souleva d'agacement dévoilant de cette manière deux dents dorées, grinçant contre celles de la mâchoire inférieure. La réponse de Lou ne lui avait visiblement pas plu ! Il allait se diriger seul à la taverne quand une pensée fort déplaisante lui traversa l'esprit : s'il n'allait pas recruter des hommes avec elle, elle dégotterait certainement les pires pirates qu'il n'ai jamais connu (pourtant il était difficile de faire pire que l'équipe de bras cassés trouvée à Tortuga !) ou alors ce serait les meilleurs pirates qu'il ait jamais connu et cela le rendrait jaloux et infernal… Dans tous les cas, ce n'était pas une bonne idée de la laisser faire ça toute seule… c'est alors qu'il rejoignit en courant comiquement sa coéquipière.
Quelques heures plus tard, ils avaient réuni une bonne vingtaine de flibustiers prêtes à leur prêter main forte, moyennant un salaire juteux. Jack les dévisageait chacun leur tour pour la troisième fois en marmonnant :
« Non, trop gros ; non, trop petit ;non, j'aime pas son chapeau ; non, pas encore une femme, j'suis pas fou ! »
« Jack ! Tu m'emmerdes ! Si tu continues comme ça, on va repartir sans personne ! Allez ! On vous prend tous les gars ! Suivez-moi ! »
Les pirates emboîtèrent le pas à Lou tandis que M. Sparrow était resté planté, enraciné dans le sable, tout d'un coup plus raide que d'habitude et les yeux écarquillés :
« Elle va me tuer ! ET FLINGUER MA BOURSE ! cette femme est un fléau… » s'énerva-t-il alors.
Il se dirigea d'un pas furieux vers son premier objectif : la boîte à Rhum, alors que Lou, le soir venu, trônait fièrement au milieu de ses nouvelles acquisitions.
« Plus d'hommes, plus d'armes, plus de vivres ! » s'exclama-t-elle. « bon, un capitaine en moins, mais ça, ça peut s'arranger… »
« Quoi ? » intervint Will. « Où est Jack ? »
« Certainement en train de se saouler, pourquoi ? » répondit-elle avec détachement, tout en examinant les armes fraîchement ramenées.
Le soir du troisième jour passé sur l'île, Lou décida de dormir à la belle étoile, loin des ronflements peu gracieux de Jack, du somnambulisme d'Elizabeth et de Gibbs qui parlait dans son sommeil. L'air frais du soir et l'odeur du sable encore chaud l'aideraient peut-être à mieux dormir, à cesser de penser à son poursuivant et à la paranoïa qui l'accompagnait. Elle choisit un endroit paisible sur la plage et se coucha à même le sol. Les bras derrière la tête et les yeux rivés sur le ciel étoilé, elle se prit à chanter un air que sa mère lui avait enseigné, un air qui parlait de pirates, bien évidemment. Elle s'endormit plus d'une heure plus tard, l'image de sa mère à l'esprit.
…………
Un bateau qui brûle, des équipiers qui hurlent, le cri déchirant de Tango, et ce visage… Ce visage vil et malsain qu'elle croyait noyé à jamais dans les profondeurs de l'océan, puis des pas… des pas… des pas !
La jeune O'Brien se réveilla en sursaut et constata de suite que les pas ne faisaient pas partie du cauchemar, ou tout du moins pas de celui dont elle venait d'émerger car ce qu'elle avait devant elle s'apparentait réellement à un mauvais rêve… Hélas, cette quinzaine d'hommes armés qui s'approchaient à pas de loup d'elle était belle et bien réelle ! Elle se leva d'un bond, se mit en position de défense et sortit avec une lenteur calculée quelques couteaux de ses poches. Elle réfléchissait rapidement à la tactique qu'elle pourrait adopter ; cependant, à moins d'un miracle ou d'un renfort, elle ne voyait pas bien comment se sortir de se guêpier. Certes, elle était entraînée, elle était un pirate et pas des moindres mais… à quinze contre une, la situation se révélait délicate et la victoire peu envisageable…
Qu'importe, elle tenta sa chance : elle envoya avec rapidité et précision deux de ses couteaux : un à droite, un à gauche. Le premier heurta un des agresseurs à l'œil, le deuxième un autre homme à la gorge. « Plus que treize » ironisa-t-elle à voix basse. Les mercenaires d'abord un peu décontenancé par l'efficacité de cette femme, se reprirent bien vite et déjà l'un deux se jetait sur elle : elle esquiva quelques uns de ses coups et en renvoya autant ; elle réussit au prix de maints efforts à lui briser la nuque. Deux autres la saisirent aussitôt par les bras tandis qu'un troisième lui envoyait un sale coup de poing dans le ventre. Son souffle en fut coupé court et elle mit un temps à s'en remettre. L'avantage qu'elle avait (et oui, elle en avait au moins un) était que le corsaire ennemi pensait l'avoir mise K.O avec ce coup. Elle était affaiblie, certes, mais pas encore vaincue : elle releva la tête et malgré le fait qu'elle était enchaînée par deux horribles individus, elle réussit à assainir un coup de pied au visage à celui qui lui faisait face : cela le mit hors d'état de nuire… « Pas si costaud que ça finalement… » pensa-t-elle. Juste après, elle déplaça méchamment la rotule de son adversaire de droite également d'un coup de pied mais, sa lutte s'arrêta là car un nouvel individu la frappa à la nuque et elle perdit connaissance.
Pendant ce temps, à la taverne du coin.
« Encore un sept ! J'ai gagné … Encore une fois ! » s'exclama Jack en agitant les bras juste avant d'embrasser ses dés.
Un petit mais respectable amas de pièces d'or gisait aux cotés de Jack Sparrow assis sur le plancher en face d'un autre pirate, qui se trouvait être son adversaire à un jeu de dés. Celui-ci semblait passablement nerveux… Effectivement, la chance avait tourné en faveur de Jack 4 parties de suite et avait tout bonnement dépouillé le pirate infortuné.
« Encore une partie ! » s'écria-t-il d'une voix rauque et déterminée.
Jack, qui allait se relever, leva les sourcils et ouvrit la bouche en pointant son doigt vers lui :
« Désolé l'ami, mais j't'ai complètement plumé ! T'as plus rien à parier » rétorqua-t-il fièrement en agitant la tête pour faire tinter les nouveaux bijoux et colifichets dont il l'avait ornée.
« Pas tout à fait… »
L'homme sortit d'un sac un superbe tricorne et une boîte de tabac très réputé. Jack observa l'offre avec des yeux gourmands alors que Gibbs se penchait vers lui pour lui suggérer de s'arrêter là. Mais Jack n'en fit qu'à sa tête et déclara qu'il était d'accord. Il allait relancer les dés quand l'autre l'arrêta d'une main.
« Non. Cette fois-ci on joue avec mes dés. »
« Pardon ? » s'étrangla Jack.
« Quoi ? Ca t'pose un problème ? »
Jack lui adressa un sourire contrit et plissa les yeux d'une manière qui n'appartenait qu'à lui. Il s'empara vivement des dés proposés tout en sachant qu'il pouvait perdre sur cette partie tout ce qu'il avait amassé.
Par chance, le dé tomba à nouveau sur un sept au grand soulagement du capitaine du Black Pearl et de Gibbs qui s'essuyait le front avec un mouchoir. C'est en attrapant la boite et le tricorne que les dés de Sparrow glissèrent de sa poche et retombèrent étrangement sur un sept. L'autre homme suspicieux frappa le sol pour faire rebondir les dés qui montrèrent à nouveau un sept. Une fois, deux fois. Le pirate venait de comprendre (petite allusion au dessin animé la route d'el dorado ) :
« Tes dés sont pipés ! Tricheur ! Tu vas me le payer ! »
Jack grimaça (vous aurez remarqué qu'il passe son temps à grimacer mais c'est tellement mignon ! ), s'empara de la plus grande partie de son butin et prit ses jambes à son cou, suivi de Gibbs. Les fuyards se dirigèrent aussi vite que possible vers la mer.
Un peu plus tôt auparavant.
Lou se réveilla doucement. Sa tête lui faisait horriblement mal. Celui qui l'avait frappé n'y avait pas été de main morte. Peu à peu, ses sens lui revinrent et elle comprit qu'on la traînait sur le sable et qu'elle était ligotée. Elle eut tout juste le temps d'hurler à pleins poumons en espérant que quelqu'un l'entendrait avant qu'on ne la frappe de nouveau à la tête.
Elizabeth releva la tête en même temps que son mari :
« Tu as entendu ? »
« Oui, on aurait dit un cri de femme. »
Elizabeth, l'âme enquêtrice, s'empara de la longue vue qui traînait près de la barre et scruta la plage. Avec l'obscurité et la distance, elle ne distingua rien d'anormal.
« Non. Il n'y a rien. Pourtant j'étais sûre que cela était proche de nous »
Will Turner haussa les épaules s'apprêtant à rajouter quelque chose mais se ravisa en remarquant que le bateau qui était amarré non loin d'eux depuis quelques heures prenait le départ.
« Ne cherche plus, Eli. La femme que nous avons entendue est certainement à bord de ce bateau… »
Le bâtiment qui avait quitté la rive avait disparu depuis quelques minutes de l'horizon quand le propriétaire du Black Pearl et son acolyte apparurent sur le pont, un brin essoufflés.
« Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? » questionna Will, un sourcil levé.
« C'est une longue histoire » expliqua sans expliquer Gibbs.
Jack, encore hors d'haleine, demanda où était passée « son adorable détestée Lou » comme il l'appelait. Elizabeth répliqua qu'elle était censée être avec lui ce que Will confirma en lui rappelant qu'il les avait vu quitter le bateau ensemble. Jack sembla réfléchir intensément, ce qui pouvait se révéler compliqué lorsque l'esprit était complètement embué par l'alcool.
« Elle est partie la garce ! » conclut Sparrow, se souvenant subitement qu'elle l'avait quitté quelques heures auparavant.
Les doigts du capitaine s'agitèrent alors qu'il faisait les cents pas sur le pont. Ana Maria fut accueillie par lui- même comme le sauveur et il lui demanda à brûle pourpoint si elle n'avait pas vu Lou.
« Si. Je l'ai croisée ya pas longtemps. Elle a dit qu'elle dormirait sur la plage. »
Sparrow n'eut pas le temps d'assimiler la réponse que déjà Elizabeth renchérissait :
« Je ne voudrais pas vous inquiéter mais tout à l'heure, on a entendu un cri venant de la plage. Un cri de femme. Je crois que cette femme a été embarquée dans le bateau qui se trouvait là » fit-elle en indiquant de l'index l'endroit.
Jack fixa intensément le lieu et passa son pouce et son index sur sa barbichette. Le cri du faucon de Lou le tira de sa réflexion :
« Le pigeon ! » s'exclama-t-il. « Lui, il sait où elle est. Allez bestiole, montre nous ! »
Jack se pressa vers la barre et hurla des ordres à son équipage tout en suivant des yeux l'oiseau qui s'éloignait du rivage. Ce que personne ne savait c'est que le pirate avait espionné discrètement les occupants du bateau étranger et avait réussi à savoir certaines choses… ce qui le poussait à penser que Lou était bel et bien mêlée à ces pirates-là.
La bateau avait brûlé, son équipage aussi. Par sa faute. Par la faute de Wang. Elle s'était battue avec lui et il avait également brûlé dans les flammes de l'Enfer. Elle l'avait vu mourir de ses propres yeux. Puis elle avait été projetée à l'eau et elle avait dérivé longtemps sur un bout de bois… jusqu'à ce qu'un bateau de la marine ne la repère et ne la repêche. On l'avait alors jetée en prison mais elle avait gardé le précieux et maudit bijou, cette bague qui aurait pu servir à de vils desseins. Elle avait beaucoup perdu dans ce complot dans lequel elle s'était impliquée de plein gré, jusqu'à ce qu'elle réalise le péril et la mascarade que cela impliquait. Il était trop tard pour beaucoup de choses mais certaines pouvaient être sauvées… tant qu'elle dissimulait cette bague, tant qu'elle enfouissait ses vieux démons, jusqu'à ce que cette histoire ne soit plus qu'un mauvais souvenir… Un très mauvais souvenir. Seulement voilà… Le passé rattrape toujours celui qui veut le fuir et lui fait amèrement regretter les erreurs commises.
A son réveil, Lou comprit immédiatement le sens de ceci…
Sa vue, d'abord embrouillée, devint plus nette et la première chose qu'elle nota, c'est qu'elle se trouvait dans une cale. Elle était fortement attachée à une poutre en bois et une vive douleur s'était emparée de sa tête, à nouveau.
Des bruits de pas lui firent prendre conscience qu'elle n'était pas seule et lorsque l'individu se présenta face à elle, une sueur froide glissa lentement le long de son dos.
Tien Wang…
Et voilà, l'histoire va bientôt toucher à sa fin… mais il y a encore beaucoup de choses à dévoiler…
A bientôt !
Lenao.
