Chapitre 3 : À coeur ouvert

Harry se figea d'étonnement.

-« Sirius?», finit-il par murmurer, en regardant dans sa valise.
Harry déposa sa baguette magique, prit le miroir carré qui était devenu lumineux et le tint devant lui.

L'image de son parrain lui souriait. C'était bien Sirius mais en même temps Harry remarqua qu'il paraissait plus jeune.

-« Ce n'est pas vraiment moi. », lui expliqua son parrain.

-« Pourquoi? Tu m'avais dit que peu importe où tu te trouverais, si j'avais besoin de toi, on pourrait se parler par le biais des Miroirs à Double Sens.», questionna-t-il, sans comprendre.
« Sinon, alors c'est que tu es encore vivant!», s'exclama Harry, avec espoir.

Le visage de Sirius devint soudainement grave.

-« Non, Harry! Ton miroir est cassé. Sans l'un des deux, ils ne fonctionnent plus...», commença Sirius.

Son parrain pu lire la tristesse dans ses yeux, qui une seconde plus tard, s'illuminèrent d'un seul coup.

-« Mais pourtant on se parle!», le coupa le jeune sorcier qui redoutait la vérité.

Sirius fronça les sourcils.

-« Oui, Harry mais les miroirs ne sont plus comme avant. Le tien est irrécupérable, ce qui a mit fin au sortilège qui les reliait.

Harry le regarda sans comprendre.

-« J'avais jeté un autre sort au miroir qui m'appartenait. Ce que tu vois est une réplique de moi, enfin, du Sirius qui était vivant.», lui expliqua le double magique de Sirius.
« Je souhaitais respecter une promesse que j'avais faite à tes parents lorsque Voldemort était encore au pouvoir. S'il leur arrivait malheur, je devais veiller sur toi.», lâcha le reflet de Sirius d'un air sombre.

Harry se rappellait trop bien de quel évènement il parlait. C'était celui où Le Seigneur Des Ténèbres, fou de rage après avoir appris une partie de la prophécie, avait assassiné ses parents qui tentaient de le protéger du sortilège mortel.

-« Alors, tu es là pour moi? », ne put-il s'empêcher de demander.

-« Oui, Harry. Mais je veux que tu me promettes de ne rien dire à personne, d'accord?», lui demanda Sirius, d'un air mi-sérieux.

Harry grimaça de déception.

-« Bon, d'accord. Tous sauf Hermione et Ron, pour l'instant.», le rassura-t-il en souriant.

-« Super!», fit son neveu en s'extasiant.

Harry n'aurait pas aimé avoir des secrets sans que ses amis soient au courant. Enfin, pas ce secret-là.

« Comment aurais-je pu leur expliquer mon changement de comportement du jour au lendemain?», songea-t-il.

Sirius était mort, ce qui le laissait triste mais sa peine était désormais atténuée par l'arrivée de son double.

Une question lui traversa l'esprit.

-« Hum, Sirius... », dit Harry en hésitant.
« Combien de temps vas-tu rester?», lui demanda Harry, en souhaitant que ça soit pour un long moment.

Son parrain paru hésiter puis lui affirma:

-« Je ne peux pas rester très longtemps. Le sort est limité question de temps.», dit-il sérieusement.« Je suis là seulement pour t'aider, Harry.»

-« M'aider à quoi? À oublier? faire comme si tout n'était pas de ma faute?», fit Harry avec peine.

-« Non, mais je vais faire de mon mieux afin que tu comprennes puis acceptes ce qui m'est arrivé, pour que tu puisses concentrer tes efforts ailleurs.»

Le jeune sorcier eu un sourire forcé et répondit ironiquement:

-« Bien sûr, voyons! J'aurais dû y penser! À cause d'une vieille prophécie que l'on doit à une demi voyante, je dois combattre Voldemor, le tuer ou périr.», dit-il de plus en plus furieux. « Quel destin!! Je n'ai rien demandé, moi! Je n'ai pas voulu que mes parents soit tués puis être obligé d'habiter avec les Dursley!», continua le jeune sorcier, plus fort.« Et parce que je suis en danger, ceux qui sont ma seule famille, subissent de graves blessures ou sont tout simplement assassinés.», termina Harry abattu.

-« Calme-toi, Harry!», fit son parrain qui savait trop bien de qui il parlait. « Ce n'est pas ta faute! Jamais je ne te le reprocherais! Nous aurions dû te mettre au courant de tout, bien avant et Dumbledore aurait dû te donner les cours d'Occlumencie. Ce satané Rogue ne t'a pas assez aidé.», affirma le double magique de Sirius avec colère.

Normalement, le jeune sorcier se serait esclaffé après avoir entendu un commentaire contre le professeur qu'il détestait le plus mais il avait un trop plein d'émotions à gérer.

Harry déposa le miroir sur sa table de chevet et ne bougea plus, essayant de se reprendre.

Il se rappelait quelques événements marquants qui ne l'avaient pas vraiment aidé ; comme lorsque la Gazette du Sorcier, contrôlée par le Ministère de la Magie, l'avait traité de menteur, de jeune sorcier compulsif et dangereux voulant attirer toute l'attention. Tous les élèves des autres maisons et même de Griffondor, avaient agi avec lui comme si c'était vrai. Les rumeurs allaient bon train, l'accusant d'avoir tué Cédric Diggory, qui fut assassiné par Voldemort lui-même, un an auparavant.

-« Avoue au moins que ma vie sociale en a prit un coup, non?», fit Harry en tentant de plaisanter.

Son parrain eu un air étrange qui fit rire Harry.

-« Laisse tomber, c'était un coup de fatigue», le rassura Harry en baillant.

-« De toute façon, quelqu'un qui est facilement influencé par ce que pense les autres, sans avoir confiance en ce que tu dis et qui demeure aveugle aux actions que tu fais , n'est pas vraiment un ami. », philosopha Sirius.

Il était très tard et Harry devait refaire ses forces pour la semaine prochaine.

« Sinon, Mrs. Weasley me forcera bien à manger trois assiettes pleines, par repas, jusqu'à la rentrée.», pensa Harry en imaginant les piles d'assiettes devant lui.

-« Bonne nuit, Harry!», dit Sirius.« Replace-moi dans ta valise, comme ça les moldus ne me verront pas.»

-« D'accord ! »

Harry fit ce qu'il lui demandait.

Il eut juste le temps de voir le verre du miroir redevenir violet et referma sa valise.

Harry fut surpris de constater que les Dursley dormaient encore, mais épuisé par les derniers événements, loin d'être ordinaires, il ne pu que murmurer:

-«Bonne nuit, Sirius!», avant de prononcer automatiquement la formule du sortilège d'Occlumencie.



Au matin, Harry se sentait beaucoup mieux, comme s'il était sorti d'un épais brouillard qui l'avait gardé prisionnier durant un mois.

Il avait même retrouvé un peu de couleur et ses cernes étaient moins apparents.

Regardant sa valise, il voulu être certain de ne pas avoir seulement rêvé la découverte du miroir de Sirius, et se leva.

Aussi soudainement que possible, Vernon fit irruption dans sa chambre, déçu de ne pas l'avoir surpris en train de dormir afin de pouvoir le réprimender.

Harry se prépara à entendre un long sermont après le vacarme qu'il avait fait durant la nuit mais fut étonné de constater que ce n'était pas le cas.

-« Lorsque les Sullivan arriveront pour le thé, ta tante et moi voulons que tu restes dans ta chambre sans bouger et silencieux.», dit son oncle, grincheux.« Et que je ne vois aucune chose étrange pendant qu'ils seront là.», finit-il d'un ton sans réplique puis il referma la porte.

En fin d'après-midi, on sonna à la porte et Harry entendit son oncle ouvrir suivi de l'accueil poli, ponctué de flatteries, que sa tante Pétunia réservait aux invités.

Harry soupira et s'approcha de sa chouette.

-« Les invités sont là Hedwidge. Sois patiente, dès qu'ils seront partis, tu pourras aller voler un peu mais n'oubli pas de ne pas faire trop de bruit. D'accord?», lui demanda-t-il en la caressant.

Elle lui donna quelques coups de bec joyeux et demeura sage.

Pendant le thé, au salon, quelques éclats de voix arrivèrent à grimper les escaliers jusqu'à sa chambre.

Harry, n'ayant rien d'autre à faire, ne put s'empêcher de tendre l'oreille.

« ... belle jeune fille...»

Harry aurait souhaité voir la fille des Sullivan en personne mais il devra se contenter de l'aperçevoir par la fenêtre à sa sortie.

«...Dudley... absent.»
«...nouvel aménagement...»

Après ce qui paru un long moment, ils finirent par partir. Sa fenêtre, étant mal située, Harry ne pu que voir de dos, les long cheveux noirs de la jeune fille. Étrangement, cette fille lui rappela quelqu'un.

Lorsqu'on lui apporta son repas, il n'eut droit à aucun remerciement pour sa tranquilité. On l'ignora totalement.

Hedwidge poussa des cris d'impatience. Harry voulut la récompenser de ne pas avoir fait trop de bruit.

Il ouvrit la cage de sa chouette pour lui donner du Miam-Hibou avant qu'elle aille se dégourdir les ailes après lui avoir ouvert la fenêtre.

Au loin, il remarqua un hibou se dirigeant vers lui.
Lorsque ce dernier entra dans sa chambre, Harry remarqua son beau plumage bleu-gris.
Dès qu'il eut livré son courrier , il but un peu d'eau dans la cage d'Hedwidge et parti immédiatement d'où il venait.

Harry vit qu'était écrit en grosses lettres, " B.U.S.E.S.", sur l'enveloppe et l'ouvrit avec empressement.



Cher Monsieur Potter,

Nous avons la joie de vous féliciter pour la réussite de la majorité de vos BUSES. Voici vos résultats ;



Défense contre les forces du Mal : Théorique: « Effort Exceptionnel » , Pratique: « Optimal »,
Métamorphose : Théorique: «Effort Exceptionnel » , Pratique: «Effort Exceptionnel »,
Sortilèges et Enchantements : Théorique: «Effort Exceptionnel », Pratique: «Effort Exceptionnel »,
Les Potions : Théorique: «Effort Exceptionnel » , Pratique: «Effort Exceptionnel »
Botanique : Théorique: «Effort Exceptionnel», Pratique: «Effort Exceptionnel»,
Soins aux Créatures Magiques : Théorique: «Optimal», Pratique: «Optimal»,
Astronomie : Théorique: « Effort Exceptionnel », Pratique: « Acceptable »,
Histoire de la magie : Théorique: «Piètre»,
Divination: Théorie: «Piètre», , Pratique: «Piètre»,

Suite à vos 10 BUSES, nous vous recommandons afin de devenir Auror, les cours de sixième niveau suivants ;

Défense contre les forces du Mal, Métamorphose, Sortilèges et Enchantements et Les Potions.

Nous avons aussi quelques suggestions de cours optionnels qui vous seront très utiles ;
Le Club de Duels, Les Langues Magiques, Camouflages et Illusions, l'Étude des Runes et Les Théories Magiques.

Vous recevrez bientôt la liste des fournitures dont vous aurez besoin pour l'année scolaire à venir.

Professeur Marchbank et Professeur Tofty, examinateurs des BUSES.

Harry n'en revenait pas, il avait réussi le cours de Potions. Il était pourtant sûr d'avoir tout raté.

Lorsque Severus Rogue lui enseignait l' Occlumencie, dans son bureau, ce cher professeur avait dit à tous qu'il lui donnait des cours de rattrapages à cause de ses notes minables. Évidemment, personne n'ignorait que le professeur de potion était exagérément sévère avec Harry, à cause d'une veille rancune entre lui et son père.

Harry imagina la tête de Drago Malfoy lorsqu'il entrerait dans le cours de Potions.

Cette idée le réconforta puisque, depuis son premier jour à l'école de sorcellerie de Poudlard, Harry avait tout de suite su qui était Drago Malfoy. Drago est un membre de la maison de Serpentard et les élèves de cette maison veulent toujours être les meilleurs et n'hésitent pas à inventer des stratagèmes pour tricher.

À chaque fois, Harry se faisait un plaisir de donner une bonne leçon à l'équipe de Quidditch de Serpentard et souhaitait de tout son coeur renouveller l'expérience, cette année.

Le coeur en joie, il voulu en parler à quelqu'un.

Harry s'empara du Miroir et appela Sirius.

Sur le fond violet, un tourbillon multicolore et brillant fit apparaître le visage du sorcier.

Harry lui raconta tout avec empressement et bonne humeur.

-« Félicitation, Harry!», rétorqua la voix de Sirius.« Tu as eu de bien meilleures notes que moi, à ton âge. Je me rappelle aussi que Lily avait eu, à peu de choses près, les mêmes résultats.», lui avoua le reflet de son parrain.

Harry en fut grandement surpris.

-« Parles-moi encore un peu de mes parents, Sirius. Heu!... s'il te plait?», demanda-t-il avec un regard suppliant.

-« C'est d'accord! Par où pourrais-je bien commencer? AH! Oui!», marmonna le visage de son parrain, d'un air pensif.« Je me souviens lorsque Lily et James sont sortie ensemble pour la première fois. L'école avait organisé un grand bal pendant notre septième année. Quand ton père a vu ta mère dans sa belle robe verte, il a eu le souffle tellement coupé que s'il avait été sur un balai à ce moment-là, il serait tombé.», fini-t-il en riant.

Harry l'imita en visualisant la scène: James Potter, un champion de Quidditch, ne faisant qu'un avec son balai, qui tombait à la renverse en apercevant sa mère.

Ils parlèrent de l'époque de ses parents jusque tard dans la nuit, puis la fatigue gagna Harry, ce qui lui fit remarquer l'heure avancée. Il salua Sirius, rangea le miroir et s'étendit sur son lit. Il se sentait léger comme une plume tellement il était heureux.

Harry avait vraiment hâte de revoir ses amis pour leur raconter la surprise qu'il avait eu et retourner à Poudlard afin de jouer au Quidditch.

Il visualisa alors Malfoy et la réaction qu'il aurait lorsque les joueurs de Griffondor batteraient à nouveau l'équipe de Serpentard.

Après avoir imaginé quel serait le meilleur moyen de battre son adversaire, Harry utilisa, comme tous les soirs, le sortilège de l'Occlumencie et s'endormi.

Quelques jours plus tard, Harry s'inquiéta du retard d'Hedwidge. Habituellement, elle ne partait que pour une période de deux ou trois jours mais jamais six jours de suite.

Harry devait partir le lendemain et ne voulait surtout pas s'en aller sans Hedwidge.

Il en fit part à Sirius.

-« Ne t'inquiète pas. Hedwidge à sûrement été distraite par un compagnon.», dit-il sans conviction.

Pour endormir son inquiétude, il se mit à préparer sa valise et ne vit pas le temps passer.
Une fois tous ses effets rangés dans sa valise pleine à craquer, il jeta un coup d'oeil à l'extérieur et fut stupéfait de remarquer que la nuit était tombée.
Il ouvrit la fenêtre, comme si ce geste pouvait faire arriver plus rapidement sa chouette.

Hedwidge arriva en trombe, tout en poussant des cris perçants. Harry su tout de suite qu'il se passait quelque chose. Elle paraissait effrayée. Ses plumes étaient toutes de travers et il en manquait même à quelques endroits. Harry lui parla d'une voix douce et rassurante et il dû s'y prendre à deux fois avant de pouvoir la caresser. Il toucha sa patte qui était blessée et remarqua une enveloppe toute chiffonnée et légèrement déchirée.

-« Tout est clair maintenant. On a tenté de lui prendre mon courrier.», pensa tout haut Harry.

À suivre...