Boite à musique…
La
musique apaise les mœurs dis-t-on, la mienne est faite pour apaiser
les peines, du moins je le crois…
Depuis
quelques temps, je ne peux plus composer, je n'y arrive plus. J'ai
beau essayer, je n'y arrive pas c'est… indescriptible comme si
l'on m'avait ôté ma créativité. Je
dois dire que c'est assez frustrant.
Que
faire ? Pour le moment je vais sortir peut être que l'air
frais du soir me donnera une idée…
Le
jeune homme, se lève de son canapé, attrape son manteau
et sors de sa prison doré. Il erre dans les rues sans but,
jusqu'à ce que son regard croise la devanture chaleureuse d'un
café.
Transi
de froid, ce jeune artiste entre dans cet endroit calme, et
s'installe dans un coin près de la cheminée qu'il
n'avait pas vraiment remarquée…
Un
serveur vint jusqu'à lui.
-Monsieur je suis désolé mais je vais fermer, il est tard et…
-Pardonnez moi, je n'ai pas vu l'heure tardive…
Le jeune homme se lève, chassé de l'endroit qu'il aimerait côtoyer plus souvent…
-Un chocolat pour me faire pardonner ?
-Comment ?
Il se retourne, intrigué par la proposition de l'inconnu.
-Oui, je vous offre un chocolat chaud pour me faire pardonner de mon manque de cœur.
-Je ne comprend pas… je suis un client si vous fermez, je m'en vais.
-Non… vous n'êtes pas comme les autres.
Le
doux sourire du serveur le décida, il se rassit et ôta
sa veste.
Le
serveur revint avec deux tasses de porcelaine blanche, toutes deux
remplie d'un liquide sucré.
Le
jeune artiste porta la tasse à ses lèvres, le liquide
brûlant emporta avec lui tous les doutes du jeune homme. En
face de lui le serveur souriait.
Les
deux jeunes hommes passèrent une soirée tranquille,
ponctuée par des éclats de rires et de doux sourires.
L'heure
de rentrer chez soi sonna et les deux nouveaux amis se séparèrent
à regrets…
Ces
petites rencontres durèrent plus d'un mois, le musicien
avait retrouvé la joie de vivre mais son agent se doutait de
quelque chose…
Avant
de se retourner définitivement et de s'enfermer à
nouveau dans sa prison dorée, le jeune artiste, donna une
invitation au jeune serveur.
Plusieurs
soir d'affilés, le jeune musicien, ne put sortir de sa
prison, jouant sans cesse, ayant retrouvé l'inspiration mais
obligé de rester « chez lui » par son
agent.
Un
soir, il réussi a échapper à cet homme qui le
séquestrait littéralement dans cet appartement et
courut à perdre haleine jusqu'au petit café qui avait
changé sa vie.
Son
cœur rata un battement lorsque que devant lui, il vit un bâtiment
brûlé dernier vestige du « Café des
Rêves ».
Il
tomba a genoux, pleurant toutes les larmes de son corps.
Quelques
semaines plus tard, il montait sur scène, ses doigts comme
mués d'une volonté propre se mirent à jouer
certes mais pas l'une des chanson répétée. Une
chanson qui trottait dans la tête du claveciniste depuis
quelques jours.
Cette
mélodie, douce et envoûtante, faisait penser à la
neige que l'on voyait tomber par la fenêtre chez soi devant
un feu de cheminée, un bol de chocolat chaud entre les mains…
Lorsque
les dernières notes eurent résonnée dans l'air,
deux larmes perlèrent doucement sur les joues de ce
claveciniste de talent.
Il
retourna dans les coulisses, laissant les organisateurs se
débrouiller pour la suite.
Il
prit sa voiture et retourna dans la suite réservée à
l'hôtel quelques heures auparavant.
Sur
la table basse, un bol… un bol fumant, il s'approcha doucement et
s'aperçut qu'une lettre accompagnait le bol.
J'ai
apprit à te connaître lors de nos rendez-vous secrets.
Je ne suis peut-être pas connu mais je me demandais si tu
voulais bien de moi quand même…
Je
t'ai entendu jouer, et j'ai tout de suite été
charmé, non pas par ta célébrité mais par
la manière dont tu jouais, imaginer tes doigts courir le long
des touches, revoir ce drôle de réflexe que tu avais, de
pianoter sur la table comme rejouer un morceau lorsque la radio
laissait échapper un air de piano.
Tes
yeux améthyste si captivants, ta natte si ennuyeuse lorsque tu
la laissais se balader sur le bout de mon nez …
Tes
mains aussi que je n'oublierais jamais… Des mains si fines, si
belles… Je crois qu'un jour j'ai eu peur de les casser…
Tu
es un être exceptionnel, non pas par ton talent de musicien
mais par le fait que tu sois toi-même, tu t'es livré à
moi sans que je n'ai le besoin de te rassurer. Je crois
qu'aujourd'hui les rôles sont inversés.
Moi
aussi j'ai quelque chose a te confier, un secret, un doux secret
qui a grandi durant plus d'un mois et qui aujourd'hui ne demande
qu'a être libéré…
Je
t'aime… Cela peu paraître stupide de dire cela comme ça
mais c'est ce que j'éprouve… Je t'aime toi et personne
d'autre…
Tu
es le claveciniste, je suis le rêveur…
Je souhaite te le dire une dernière fois, juste pour être sûr que tu le sache, que ce n'est pas un mensonge, que cela vient du cœur… Je t'aime…
Il déposa la lettre dans une boîte d'ébène noire posée juste à côté de son lit, un sourire aux lèvres. Il s'endormit, un sentiment de bonheur complet inscrit au plus profond de lui- même…
Le lendemain matin, son agent vint le réveiller.
-C'est l'heure, aller hop debout !
-Nan Wufei laisse moi dormir !
-Non, tu te lèves, Hilde la Violoniste qui t'avais accompagnée lors d'un concert à un cadeau pour toi alors tu te lève et plus vite que ça !
Il se leva tant bien que mal, et s'efforça d'être présentable.
-Je suis heureuse de te revoir !
-Moi aussi Hilde cela fait longtemps…
-Oui c'est vrai, fit-elle avec un sourire. Seulement je ne suis pas là pour ça, je sais que tu aimes les belles choses et c'est pour cela que je souhaite t'offrir ceci.
La jeune fille lui tendit un livre, plus précisément un recueil de poèmes.
-Les poèmes sont le reflet de l'âme de l'écrivain, comme la musique le reflet de celle du musicien m'a dit l'auteur de ce recueil. Si je me souviens bien il se nommait… Ah Oui ! Heeroo Yuy.
-Heeroo Yuy…
-Oui, j'espère que ton cadeau te plaît, regarde celui de la page 343 il devrait te plaire.
Hilde
se retira un sourire aux lèvres.
Poussé
par la curiosité, le jeune claveciniste, se rendit à la
page 343 du recueil et lu ses quelques vers…
Pourquoi
cherchez le bonheur suprême
Alors
qu'il suffit d'avoir quelqu'un qu'on aime
Il
suffit de proposer un tendre sourire
Pour
apaiser chaque ires
Je
me souviens encore de ses yeux
Pour
eux je défierais tous les dieux…
Si
je devais le revoir
Je
pense que se serait un soir
Derrière
le bosquet en fleur
Dans
le parc des amants en pleurs…
Le
soir, un jeune claveciniste, se dirigea vers le parc des amants, une
ombre familière se profila.
Il
rattrapa, cet homme qui avait réussi a le faire revenir parmi
les vivants…
-Merci…
-Non merci a toi d'avoir prit le temps de lire mon poème…
Un
baiser, un simple et pur baiser.
Deux
êtres qui se sont retrouvés croyant s'être perdu
a jamais.
Quelques années plus tard
-Mesdames et Messieurs merci d'être venu si nombreux à la 71° représentation du concours des jeunes clavecinistes. Tout au long de cette soirée nous avons ou entendre de nombreux talents. Lors de cette soirée, un homme à regardé et écouté. Cet homme va maintenant monter sur scène, vous jouer un dernier morceau de sa composition. Veuillez accueillir je vous pris, Mr Duo Maxwell…
Un rideau qui se lève, une mélodie qui s'élève. Une ombre dans les coulisses qui sourit a son claveciniste. Une dernière note résonne sous un tonnerre d'applaudissements.
-Merci, merci d'être venu. Je profite de cet instant, pour vous annoncer quelque chose. Voila, depuis quelques années maintenant, je partage la vie, d'un homme qui m'a rendu ma joie de vivre. Je souhaiterais vous le présenter… Heeroo ?...
L'ombre sors des coulisses et rejoint Duo, deux yeux cobalt croisent deux yeux améthyste.
-Voici l'homme qui a changé ma vie, voici Heeroo Yuy…
Un baiser pour un instant de bonheur, un morceau de piano pour attendrir les cœurs et un chocolat chaud pour une vie entière de douceur …
