Riza ouvrit les yeux en ayant du mal à respirer. Et pour cause, Roy était carrément allongé sur elle. La jeune femme le repoussa aussi doucement que possible.

" Milles douilles ! Qu'il est lourd, j'ai jamais eu autant de mal à sortir d'un lit !"

" Mmmmgnfrr !" fit Roy en serrant l' oreiller.

Riza put enfin respirer librement. Elle alla à la salle de bain pour prendre une douche. Roy sentit que sa compagne n'était plus là et ouvrit les yeux. La place à côté était vide. Il s'étira et s'assit.

" Ben, quand je pense que j'ai dormi avec Riza ! J'ai jamais été aussi nerveux."

" Riza ?" appela-t-il.

" Dans la salle de bain !"

Il se leva et commença à sortir des habits. Ensuite, après avoir attendu qu'elle sorte, il alla tambouriner à la porte.

" Bon ça fait une heure que t'es là-dedans !"

" Dix minutes seulement ! Et moi au moins je serais propre !" répliqua-t-elle.

" T'insinue quoi là ? Que je pue le bouc ?"

( Ouais et ça rime avec plouc ! J'ai adoré ce passage dans l'animé lol !)

" Non le fauve !"

" Très drôle !"

Riza ouvrit la porte et lui dit qu'elle devait encore se brosser les cheveux. Roy soupira en faisant voltiger deux mèches brunes. Néanmoins il put la contempler à son aise.

" Tu veux que je te dédicace une photo ?" demanda-t-elle.

" Non merci je préfèrerais un baiser." répondit-il du tac au tac.

Roy rougit. Qu'est-ce qui lui prenait de dire ça tout haut ? Riza semblait penser la même chose. Elle s' étonna de le voir rougir. Roy ne savait plus où se

mettre, quand elle sortit enfin, les cheveux noués en queue de cheval.

" Tu peux y aller." dit-elle.

" Wow ! Tu es vraiment à croquer ce matin."

Elle rosit.

" Merci."

Il lui donna une tape sur les fesses quand elle passa près de lui, et courut s'enfemer dans la salle de bain. Puis pouffa de rire en l'entendant l'invectiver.

Quelque temps plus tard, ils s'asseyaient dans un compartiment de leur train.

Roy se sentait d'humeur à être chatouillé aujourd'hui, comme le constata Riza.

" S' il insite ... au moins ça passe le temps." songea-t-elle.

Et donc, le voyage fut entrecoupés de crises de rire. A la fin, Roy avait la tête sur les cuisses de Riza, appuyée pour sa part contre la fenêtre. Le colonel était aux anges : ils avaient retrouvé leur complicité d'antan, avant que les grades militaires ne les éloignent l'un de l'autre. Il joua avec une mèche blonde.

" Me sens si bien avec elle ! Pas besoin de porter un masque, je peux être moi-même avec ma Riza. Je me demande si elle ressent la même chose avec moi. Une chose qui a changé finalement : je n'arrive plus à savoir ce qu'elle pense. Autrefois, un regard suffisait à ce qu'on se comprenne."

Il laissa retomber sa main. Riza était elle aussi perdue dans ses pensées.

" Qu'est-ce que je fabrique ? Je devrais pas me rapprocher de lui plus que ça. Ca va nous faire drôle quand on va rentrer, d'être obligés de se vouvoyer à nouveau et de donner du mon colonel. Si on m'avait dit que je vouvoierais mon ami d'enfance j'aurais rigolé. Pourtant ... je suis heureuse qu'on soit proches comme avant, ça me manquait."

Elle soupira, et sentit à peine Roy lui prendre la main.

" Et voilà on les a encore ratés !" s'exclama Envy.

" C'était prévisible." fit Lust.

" Pas de nouvelles du maître Pride ? interrogea Wrath.

" Non, je lui ai simplement dit où nous étions hier. Je vais d'ailleurs aller lui téléphoner pour savoir où elle en est."

Le généralissime s'éloigna d'un pas martial. Il trouva une cabine et composa le numéro de Dante.

" Ah tu tombe bien Pride, j'ai une bonne nouvelle : vous allez pouvoir arrêtez de les suivre." annonça Dante au bout du fil.

" Bien. Que devons-nous faire ?"

" Vous rendre à Ouasiria. La Dune des Millions d'Années se trouve dans le désert de Bahaphis. Je vais t'indiquer les coordonnées."

Prie les nota, puis revint annoncer leur nouvelle destination aux autres. Les homonculus furent satisfait d'apprendre qu'ils arrêtaient la filature, même si ça signifait plusieurs jours de voyage.

" Allez ! On lève le camp !" lança Envy.

" Gluttony, cesse de manger cette table de chevet." ordonna Lust.

Le gros bonhomme la regarda, et emboîta le pas aux autres.

Roy et Riza étaient arrivés dans le pays de Spania, et Roy avait loué une voiture pour leurs recherches. La Clé du Bien-être se trouvait sur un plateau montagneux. Riza conduisait, et s'étonnait du silence de son supérieur.

" Je l'ai vexé dernièrement ou quoi ? Ce silence ne lui ressemble pas."

Roy était pensif, ou plutôt nerveux. Durant le voyage, il avait comprit qu'il était amoureux de la jeune femme. Depuis le soir où elle lui avait demandé de venir chez elle. Ces sentiments commençaient à le ronger. La nuit il rêvait d'elle, le jour il mourait d'envie de la serrer dans ses bras et de l' embrasser, ne supportait pas qu'un autre s' approche de trop près ...

" Je ne suis pas sûr qu'elle veuille de moi. Déjà parce que je suis un coureur de jupons, et aussi parce que mon passé me torture. Les autres n'aimaient pas que j'en parle, et s'empressaient de me bâillonner d'un baiser alors que j'avais besoin d'extérioriser. Comment puis-je lui prouver que ce je ressens pour elle est intense, et qu'elle n'est pas qu'une de plus sur ma liste ?"

Roy sentit une main sur son genou, qui le tira de ses songes.

" Est-ce que ça va ?" demanda Riza d'une voix douce.

Roy sourit tendrement, lui prit la main et embrassa ses doigts.

" Oui ça va."

" Mais qu'est-ce qu'il me fait là ? Mon dieu j'ai le coeur qui bat à trois cents à l'heure dès qu'il me touche ou me regarde comme ça !"

" Nous ... on ... est presque arrivé." annonça-t-elle.

Il nota sa nervosité.

" Tout va bien Riza ? Je te trouve un peu pâle."

Il posa sa main sur sa jour comme pour prendre sa température.

" Mais oui, ce doit être la lumière qui me fait avoir l'air blanche." répondit-elle.

" Ôte ta main de là nom d'un flingue ! Tu vois pas que c'est toi le responsable ?"

Roy enleva sa main, le feu passa au vert, elle enclencha la première. Chacun retourna dans son monde. Ils ne reconnectèrent à la réalité qu'en sortant de la voiture, pour aller dans la verdure. D'après l'énigme, la Clé du Bien-être se trouverait dans un ancien lieu de culte.

" Quelle paix ici ! Je comprend que nos prédécesseurs l'aie mise ici. C'est magnifique." s'extasia Riza.

" En effet, vraiment magnifique." approuva Roy.

Le ton de sa voix lui fit savoir qu'il pensait à autre chose. Riza tourna la tête vers lui. Il la fixait comme si c'était la huitième merveille du monde.

" Riza .. il faut que je te dise quelque chose ..."

" Euh ... pas maintenant Roy. On doit d'abord poursuivre notre mission."

Riza se mit en route, et il la suivit avec un soupir à fendre les pierres.

" Tu devrais essayer ça quand on y sera. Ca marchera peut-être." lança-t-elle.

Roy éclata d'un rire sonore ( ndla : quelle expression idiote ! Vous avez déjà entendu quelqu'un rire en silence vous ?). Au bout de deux heures de marche (pauvre colonel), ils arrivèrent devant des dolmens disposés en cercle, et des rainures au milieu.

" Alors : si j'ai bien compris, l'eau doit ouvrir le passage. Le hic, c'est que je vois pas l'ombre d'une goutte à l' horizon. Me dit pas qu'on doit attendre qu'il

pleuve ?" fit Riza en regardant autour d'elle.

" Si tu connais la danse de la pluie n' hésite pas !" conseilla Roy.

" Il devait y avoir une source dans le temps, et si ça se trouve elle s'est asséchée. Comment on va faire ?" reprit-elle.

" Eh bien je suggère de vérifier si cette source exsite toujours." dit Roy.

" Bonne idée tiens. Essayons par là."

" Et la voilà qui repart ! Elle se dope c'est pas possible !"

Roy se dépêcha pour la rattraper. Riza arriva dans un bois.

" YEAH ! Du premier coup ! Je suis géniale !" s'exclama-t-elle.

Roy pouffa de rire devant son enthousiasme. Il arriva devant une petite rivière qui clapotait paisiblement.

" On va pouvoir remplir le bassin du sanctuaire !" continua-t-elle avec un sourire d'enfant.

" Hm ! Et dis-moi, tu compte la transporter comment cette eau ?" demanda Roy.

Riza le dévisagea, sa joie disparut aussi sec.

" Espèce de rabat-joie !"

C'est vrai que c'était un problème. Il y avait pas moins de 500 mètres de la rivière au sanctuaire et vice-versa ( lol ! ). En plus vu la taille du dolmen il valait mieux avoir des seaux. Riza ne se voyait pas transporter l' eau dans les mains, ils en auraient pour des jours ! Soudain elle entendit comme une explosion.

Roy était en effet en train de transmuter des morceaux de rochers qui bordaient la rivière. Riza le regarda faire sans comprendre. Quand il se retourna, il brandissait deux seaux en pierre.

" Pour un peu j'oubliais qu'il n'y a pas que le feu en alchimie." sourit-il.

" Roy t'es vraiment super !" s'exclama Riza.

Elle l'attrapa et lui fit plaqua deux bises sur la joue. Puis elle commença à remplir son seau. Roy passa une main là où elle l' avait embrassé d'un air rêveur.

" Eh ben alors secoue-toi ! Je vais pas tout faire quand même !" le sermonna-t-elle en se relevant.

Roy obtempéra. Il eut l' idée de transmuter plusieurs seaux et de les remplir. Ils n'eurent plus à aller transvaser dans le sanctuaire. L'opération dura un petit moment avant que le bassin ne soit rempli. Du milieu des dolmens remonta un petit poteau avec un cercle de transmutation en verre. Au centre, une mèche.

Roy l' alluma à distance. La flamme se refléta dans les facettes du cercle envoyant ainsi des rayons sur chacun des dolments. L'un d'eux, posé à l'horizontale sur deux autres, s'ouvrit. Riza monta sur les épaules de Roy pour attraper ce qui était caché dedans : un petit disque en saphir.

" Et voilou ! Six Clés à notre actif !" dit-elle en la rangeant avec les autres.

" Riza, tout à l' heure je voulais te dire ... toi et moi on se connaît depuis très longtemps et ..."

Il fut interrompu par un coup de tonnerre.

" Ben ça c'est vraiment la meilleure !" s'exclama Riza en levant la tête.

Le retour se fit sous une pluie battante. Ils étaient trempés en rentrant dans la voiture.

" Si on avait su, on n'aurai pas eu besoin de remplir le bassin. Tu voulais me dire quoi au fait ?" demanda-t-elle en mettant la clé dans le contact.

" Juste que j' appréciais beaucoup ta compagnie."

L'intuition féminine de Riza lui souffla qu' il mentait. Il avait voulu dire autre chose, pour être aussi hésitant ... Elle démarra.

" Enfin au sec." dit-elle en sortant de la salle de bain.

" En effet. Voyons où est la dernière Clé." fit Roy depuis le lit.

Riza l' y rejoignit et déplia le papier. Il se rapprocha d'elle, et sentit son parfum naturel en frissonnant. Ses cheveux pour une fois flottaient sur ses épaules.

" Misère ! Je n'arrive jamais à me concentrer quand il est si près."

Roy pour sa part, luttait contre l' envie d'envoyer ce papelard en l' air et de la plaquer contre lui pour l' embrasser. Riza avait un effet dévestateur sur ses sens.

Ils parvinrent sans trop savoir comment à se contenir.

" Bien. L'étape suivante est une plage à Lusitinus. Après ça, direction Ouasiria et le désert de Bahaphis. Le temple des Avatars s'y trouve." annonça Riza.

" Dans ce cas, que fait-on encore là ?"

Il se leva pour aller préparer ses affaires. Riza rangea les notes et fit de même.

A nouveau le train, à nouveau les chatouilles. Sauf que cette fois à force de se chercher on se trouve. Roy avait fini par immobiliser les poignets de Riza, et l'attirait lentement mais sûrement contre lui. Il approcha son visage du sien, entrouvrit la bouche, hésita un court instant et fini par l' embrasser.

Timidement d'abord, puis intensément ensuite elle lui répondit. Le temps n'exista plus durant quelques minutes.

" Je t'aime." souffla-t-il.

Riza se redressa.

" Quoi ?"

" Je t'aime Riza. C' est que j'essayais te dire depuis tout à l' heure."

Elle ne l' avait pas vu venir celle-là. Que devait-elle lui répondre ? ( ben dis-lui moi aussi c'te question! ). Riza quitta ses bras et se rassit. Roy se redressa également sans la quitter des yeux. Elle inspira et expira par la bouche, et se mordit la lèvre inférieure. Un troupeau d'anges pour ne pas dire une armée passa.

" Il m'aime ... d'un côté j'ai envie de hurler de joie mais de l'autre ça m'inquiète. Connaissant sa réputation, je ne veux pas n'être qu'une passade. Je ne le supporterais pas. Comment faire pour savoir ? "

Elle porta un doigt à sa bouche et mordilla son ongle. Petit geste qui n'était pas fait pour calmer Roy, loin s'en faut. Le voyage se termina dans un silence d'église. C'était comme si Riza avait brusquement perdu la voix. Et Roy n'osait pas le rompre, de peur d'un rejet.

" Si elle me fait ça je n'y survivrai pas."

Ils marchèrent dans le sable, cherchant trois dunes dont une d'elle contenait la Clé de l' Equilibre. Comme le sable lorsqu'il s'amasse, autant d'eau que de sable.

La jeune femme blonde repéra enfin celles qui les intéressaient.

" Voyons voir ... laquelle est-ce ? Je suis la plus grande et suis la plus petite des trois soeurs." relut-elle.

Elle regarda à nouveau les tas de sable. Roy essaya lui aussi de se concentrer.

Les minutes passèrent.

" Je crois que j'ai trouvé." dit Roy.

" Dis-moi alors."

" C'est celle du milieu. Elle est la plus petite, mais suit l'autre."

" Nous devons utiliser mon tatouage cette fois encore." rappela-t-elle.

" Pas question." répondit Roy.

" Si il le faut."

" Non, tu t'es évanouie la dernière fois. Qui sait ce que ce sera ce coup-ci."

" Roy, ça ne peut qu'aller en s'améliorant. C'est dit par tous les Gardiens. La première fois ne sert que de rôdage."

Elle releva son t-shirt et lui tourna le dos.

" Allez !"

Roy soupira, toucha son tatouage et l'activa. Une énorme gerbe de feu jaillit, creusant un cratère dans la haute dune. Riza sentit encore ses forces décliner, mais garda les yeux ouverts cette fois. Lorsque Roy ôta sa main, elle tomba à genoux, hors d'haleine.

" Riza !"

Il se pencha vers elle. Elle lui désigna l'intérieur de la dune, et il y alla après une hésitation. La septième Clé était en émeraude. Roy la mit dans le sac de son amie, puis la prit dans ses bras. Sourd à ses protestations, il la ramena dans sa chambre, sous le regard curieux du réceptionniste. Il la déposa sur le lit, et sortit.

Roy avait prit de quoi s'occuper avec le parchemin indiquant la position de la Dune des Millions d'Années.