Chapitre 14.
Snape cligna des paupières. Depuis combien de temps s'étaient-il assoupi ?
Sa bouche était pâteuse et son esprit encore embrumé. Il remarqua avec soulagement qu'il se trouvait encore dans son corps d'homme et qu'Hermione était toujours dans ses bras, nue comme un ver.
Que s'était-il passé pour qu'ils en arrivent là ?
Il lui avait dit qu'il avait rompu avec Weasley à sa place pour la faire chier, elle avait du hurler pour lui faire comprendre qu'il s'était trompé sur ses intentions et puis… le reste était un peu flou. Toujours est-il qu'il s'était retrouvé à lui faire l'amour comme jamais, qu'ils avaient échangé leur corps plusieurs fois durant ce qui devait être, la partie de jambes en l'air la plus incroyable de son existence sans que ça ne le dérange, ni lui, ni elle d'ailleurs et qu'il avait eu un orgasme. Ou deux. Ou trois, il n'arrivait pas bien à savoir.
Mais enfin, qui était-elle dans le fond ?
Il tenta de lac omprendre en caressant lentement ses cheveux et sa joue, les yeux fixés sur son visage.
Elle avait voulu de lui, elle avait eu envie de lui, ça n'avait pas été que physique. Le malheur avec cette potion étant qu'il avait les preuves de tout ça, il ne pouvait prétexter du mensonge ou un manque de compréhension, l'emballement d'une femme qui n'y connait rien à l'amour.
Non.
Elle ressentait les choses aussi fortement que lui.
Elle avait eu envie de lui, il ne la répugnait pas. Et maintenant, il s'était attaché à elle… Dans quel bourbier s'était-il fichu ?
Il continua de se maudire en passant une mèche derrière son oreille.
Putain qu'il l'aimait ! Elle avait envahi son corps tout entier, avait prit possession de ses sentiments, de sa peau et le menait maintenant par le bout du nez. Comment pouvait-il même lui en vouloir pour ça ? Il n'espérait rien, rien d'autre que ce qu'elle lui offrait… Et c'était déjà tant.
Hermione grogna puis remua contre lui. Elle fourra son visage dans le creux de son cou et inspira son parfum ambré.
« Vous sentez bon, marmonna-t-elle encore un peu ensommeillée. Comment vous faites ça, grogna-t-elle.
_ N'importe quoi, on est dans un état lamentable, soupira-t-il la voix enrouée en se tournant un peu vers elle pour la prendre dans ses bras après une expiration de bien être. »
Hermione cligna des paupières et baissa ses yeux sur son corps. Elle était complètement à poil, et encore un peu en sueur. Et lui, n'était guère mieux.
« On ferait mieux de prendre une douche.
_ Plus tard. Je dors.
_ On a oublié d'infuser l'armoise ! s'exclama-t-elle avec horreur en se redressant.
_ Mais on s'en fiche bordel, revenez ! s'exclama-t-il en une supplique. »
Snape grogna et lui agrippa la taille afin de la ramener encore vers lui, mais elle ne se laissa pas faire et se redressa de nouveau.
« Et on est en pleine nuit, comment je vais faire pour revenir dans mon dortoir ? Et la potion, elle va prendre encore plus de temps à être prête si on ne fait rien.
_ On dort, gronda-t-il en la prenant de force pour se positionner derrière elle. En plus, elle est en stase cette putain de potion.
_ Oh seigneur… Je n'ai rien fais du parchemin demandé par Flitwick.
_ C'est dans deux jours ! Oh bordel Hermione, mais fermez là et restez dans ce fichu lit. On était si bien avant que votre foutu esprit de surdouée ne se réveille.
_ Mais, le devoir… de sortilège sur…
_ Vous ne préférez pas rester ici ? Au chaud ? »
Snape glissa ses doigts le long de la peau de ses bras, la faisant frissonner au passage. Puis, il embrassa sa nuque, ses omoplates, la faisant expirer d'extase.
« En plus écoutez, il pleut. »
Hermione se rendit alors compte des gouttes d'eau se percutant sur la seule vitre de cette chambre. Elle soupira de lassitude, pressant les bras croisés de Snape autour d'elle, alors qu'il était blotti dans son dos et faisait courir ses lèvres contre celui-ci.
« Vous êtes un démon, marmonna-t-elle.
_ Je sais.
_ A cause de vous, je vais foirer tous mes ASPICS.
_ Au moins, vous réussirez celui de potions. Personne n'y arrive jamais.
_ Encourageant.
_ Vous avez fini de râler ? »
Hermione sourit d'amusement sans que Snape ne le remarque.
Peut-être n'avait-il pas si tord quand il disait qu'elle devait aimer leur prise de bec, après tout…
xXx
Snape mâchouillait son toast, le regard dans le vide à cette longue table de Gryffondor qui le regardait avec un drôle d'air. Depuis son retour dans le corps de Granger et à Poudlard, il n'était plus franchement lui-même.
Etre dans la lune était presque un euphémisme lorsqu'on voyait l'état second qu'il affichait sous les traits de Granger.
Ses pupilles semblait concentrées dans un monde invisible. Parfois, il arrondissait le regard et affichait un espèce de sourire niais avant de reprendre le cours de ses pensées.
La réalité était qu'il se passait le film de la veille encore et encore, se concentrant sur chaque seconde qui s'était déroulé en sa compagnie. Le début était encore incertain, leur dispute disparate dans sa tête. Cela concernait Ronald Weasley, et leurs souvenirs, une méprise de sa part qui avait fichu le feu au poudre, assez bêtement au final.
Elle lui avait hurlé dessus de rage, et il n'avait jamais eu autant envie de l'embrasser cette idiote.
Oh merde, s'il se comportait comme ça chaque fois qu'elle se foutait en colère, il ne manquerait plus qu'il continue à faire des conneries pour l'enrager. Son esprit de Serpentard l'envisagea une seconde, avant de compatir et de décider à lui éviter de virer folle. Elle ne méritait pas ça.
Surtout qu'à cause de lui, ses notes avaient franchement baissées en métamorphose et qu'elle avait prit un petit retard sur les cours de sortilèges.
« Hermione ? demanda Ron avec timidité en se postant à côté de sa petite amie qui mâchouillait son pain, le regard perdu sur le mur lui faisant face.
_ Ouais ? demanda-t-il machinalement, se remémorant soudain ce moment où elle avait passé ses mains gelées dans son dos, il en avait frissonné, non de froid pour une fois.
_ Tu plaisantais pour hier, n'est ce pas ? demanda le rouquin, mal à l'aise.
_ Oh. Ouais.
_ C'est vrai ? s'étonna Ron avant de cligner des yeux. Je veux dire… je m'en doutais.
_ Mmmh.
_ Tu étais juste en colère et tu as agis de manière impulsive.
_ Mmmh, continua Snape, les pensées perdus sur l'instant où elle lui avait agrippé les cheveux alors qu'il avait le visage entre ses jambes.
_ Tant mieux, lâcha Ron avec soulagement. »
Le garçon gigotait sur place, terriblement nerveux, mais ça, Snape n'en vit rien. Il était bien trop obsédé par ses souvenirs pour s'apercevoir que le comportement de Weasley était bizarre.
Hermione quant à elle, avait ses mains posées autour de son mu de café, l'air tout aussi distrait. Elle avait failli être en retard le matin même en courant sous la douche, et ce n'est qu'en descendant ses mains sur son corps qu'elle s'était rendu compte qu'elle avait retrouvé celui de son professeur. Elle en était bien familière désormais.
Elle l'avait secoué comme un prunier, prête à lui mettre un coup de pied sur son cul nu pour le faire sortir des draps. Cet idiot avait grogné avant qu'elle ne lui donne l'heure et qu'il se lève comme un ressort.
Lui non plus, n'avait même pas du se rendre compte du changement avant un petit moment. Hermione dériva ses yeux vers son corps de femme. Il avait enfilé un vieux pantalon et de drôles de godasses, comme si elles étaient trop grandes pour ses pieds.
La jeune femme manqua d'en pouffer de rire.
Finalement, il avait du s'en rendre compte plus tardivement qu'elle.
Sentant son regard, Snape tourna aussi lentement le sien vers elle. Elle l'observait avec une pointe d'amusement dans les yeux, et il plissa les siens pour mieux comprendre. Hermione lui fit un signe vers ses chaussures, et il remua ses pieds.
C'est vrai qu'il avait eu un mal de chien à marcher jusqu'ici.
Snape se pencha sous son siège et constata qu'il portait une paire de chaussures de ville pour homme de taille 44, rien à voir avec son petit 39 en somme.
Il se passa une main lasse sur le visage avant de s'en défaire sans cérémonie.
Bordel, il était con ou quoi ?
Déphasé, il la regarda de nouveau, et constata qu'elle affichait cette fois un rictus bel et bien rieur. De nouveau, il plissa le coin de ses yeux, avant de lentement laisser un léger sourire se former sur son visage, lui aussi.
Il s'observèrent ainsi un petit moment, communiquant une certaine complicité dans la plaisanterie sans bien remarqué qu'ils étaient observés par Harry.
Le garçon avait déboulé dans la Grande Salle comme à son habitude, et ce tableau avait été le premier qui l'avait frappé. Alors, il s'était figé de stupeur, à l'abri de leurs regards, les prunelles fixées sur ces deux-là. Depuis quand Snape souriait à Hermione ? Depuis quand souriait-il tout court ?!
Il vit la bouche d'Hermione former un « la ferme » silencieux avant que Snape n'ait un léger rire sans son. Hermione sembla fusiller du regard leur professeur de potions qui s'enfonça dans son siège, les bras croisés sur sa poitrine, le sourcil levé, et toujours avec ce rictus étrange planté sur ses traits.
Puis, il soupira, sortit sa baguette et invoqua ses chaussures sur les pieds étrangement nus de la jeune femme qui sursauta. En guise de réponse, elle lui lança un doigt d'honneur et il lui répondit par une langue tirée.
Harry ouvrit la bouche, puis les yeux, puis…
Puis il crut qu'il allait crever.
Non.
Non, ils n'auraient jamais pu lui cacher une chose pareille, n'est-ce pas ?
Sous le choc, le garçon vint se poster en face de celle qui était censé être sa meilleure amie, l'air hébété. Elle ne lui prêta aucune attention, bien trop concentrée à se servir toujours plus de toast au fromage fondu alors qu'elle détestait ça.
Harry ouvrit la bouche comme un idiot, avant d'observer au loin Snape se servir avec élégance d'une énorme part de gâteau au chocolat.
De nouveau, le survivant se tourna vers Hermione et déglutit.
« Pro… Professeur Snape ?
_ Qu'est-ce que vous voulez Potter ? »
Snape continua de se servir, avant de se figer dans son mouvement. Il garda un regard choqué sur les deux cuillères qu'il avait dans les mains, puis releva ses yeux horrifiés vers le survivant.
« Oh. Merde, se contenta-t-il d'articuler avec soin.
_ Vous êtes sérieux là ?! cria Harry à s'en rompre les poumons. »
Snape sursauta en faisant voler les cuillères dans le plat en porcelaine. Plusieurs élèves le remarquèrent ainsi que la table des professeurs qui se mirent soudain à tous les fixer, intrigués.
« Bon sang, mais comment c'est possible ?
_ Fermez là, lui intima-t-il en chuchotant entre ses dents serrés.
_ Hors de question, balança Harry en fronçant les sourcils. »
Non mais pour qui il se prenait ?! S'il continuait à hurler comme un goret, toute l'école allait finir par être au courant !
« Bordel, je ne vous demande jamais rien alors, taisez-vous, continua Snape le regard forcé sur lui. On répète une pièce, s'empressa-t-il de prononcer plus fort pour que les élèves aux alentours arrêtent de s'intéresser à eux. »
Harry prit une inspiration profonde.
Il se tut un instant avant de baisser le ton, ainsi que la tête. C'était… C'était Snape, Snape et Hermione avaient échangés de corps.
« Depuis combien de temps ?
_ Trois semaines et demi.
_ TROIS-
_ Mais chut espèce d'idiot ! le gronda-t-il en l'interrompant avant de lui frapper le bras. »
De nouveau, les élèves se tournèrent vers eux, puis reprirent leurs affaires. Au loin, Hermione observait la scène avant de déglutir, le dos enfoncé dans son siège.
Oh purée.
Oh non.
Qu'on ne lui dise pas que Harry était au courant, par pitié.
« Trois semaines, mais vous êtes dingues ? murmura Harry.
_ Trois semaine et demi, insista Snape sous le regard soudain accusateur du survivant. Hé, si votre copine savait préparer de la doxycide correctement, on en serait pas là je vous signale.
_ De la doxycide ? Mais c'est pas censé être une potion qu'on apprends à maîtriser dans les études supérieures ça ? »
Snape plissa les lèvres, le regard appuyé et rond à la fois. Il garda le silence quelques secondes avant de remettre son dos plus droit.
« Peu importe. »
Harry finit par se laisser tomber contre le dossier de sa chaise, désabusé. Comment Hermione avait pu lui mentir à ce point ? Comment Snape avait réussi à garder la face tout ce temps ? C'était une véritable énigme !
« Hé, mais… mais vous m'avez giflé la semaine dernière ! réalisa soudain Harry.
_ Plutôt crever que vous m'embrassiez Potter, c'est clair ? accusa Snape en dardant un index accusateur vers Harry.
_ Oh, mais comment j'aurais pu deviner que c'était vous, vous êtes marrant aussi, marmonna Harry, mal à l'aise.
_ J'en sais rien, Neville a bien réussi à le voir du premier coup d'oeil lui. »
Au même instant, Longdubat venait d'arriver derrière le corps d'Hermione, prêt à s'asseoir juste à côté de celui qui était en vérité son professeur de potions, comme tous les matins depuis ces 3 dernières semaines.
« Comment ça, Neville était au courant depuis le début ?! »
A l'entente de cette accusation, le garçon arrondit le regard et releva aussitôt après d'être assis, prêt à rebrousser chemin, avant que Snape ne le choppe par le bras et le rassoit de force à côté de lui, tant et si bien que le Gryffondor manqua d'en tomber à la renverse.
« Hermione ! s'exclama Neville.
_ C'est bon, Potter sait que c'est moi, lança Snape. »
Neville prit une grande inspiration, et affronta le regard entendu de Harry avant de se tourner vers Snape d'un air accusateur.
« Bon, qu'est-ce que vous avez fait encore ? accusa le garçon sous le regard ébranlé de Harry qui se mit à observer leur échange lunaire.
_ Mais rien enfin, pourquoi ça devrait toujours être de ma faute ?!
_ Parce que c'est toujours le cas, répondit Longdubat en levant les sourcils.
_ Pas toujours, juste 95% du temps, souligna Snape, pas peu fier de cette précision.
_ C'est très Serpentard cette technique, jugea Neville.
_ Je sais, lança Snape d'un air joyeux en se servant une large tasse de café.
_ Et depuis combien de temps vous êtes comme ça, vous deux ? demanda Harry et les désignant un par un du doigt.
_ Quoi ? demandèrent-ils d'une même voix et du même geste d'haussement d'épaule. »
Non mais il nageait en plein délire là. Etait-il possible que depuis près d'un mois, lui, Harry Potter, le garçon toujours aux aguets du moindre changement soit passé à côté de Snape en personne et du copinage aussi soudain qu'impromptu de ces deux-là qui se détestait sans doute plus que lui et Voldemort en personne ?
Bordel, mais Neville était terrifié par Snape, c'était bien connu ! Et Snape haïssait Neville car il était nul en potion, pataud et maladroit. Leurs deux personnalités n'avaient radicalement rien à voir l'un avec l'autre.
Neville représentait tout ce que Snape avait en horreur. Il était l'étourderie, l'anxiété et la timidité personnifié, tandis que le maître des cachots pouvait sans peine se substituer à toute forme d'agressivité, de perfectionnisme et de hargne.
« Si vous dites ça à qui que ce soit Potter, je vous tue, gronda soudain Snape.
_ Et moi avec, on a déjà assez galéré à garder le secret pour pas que tu ne vienne tout gâcher maintenant, appuya Neville.
_ Ne nous testez pas, je lui ai appris plein de trucs.
_ Vous êtes flippants, lança soudain Harry, pétrifié en alternant son regard entre chaque membre de ce duo douteux.
_ Hermione a dit exactement la même chose la dernière fois, et je ne comprends vraiment pas pourquoi, rétorqua Snape en claquant sa langue contre son palais pour affirmer son agacement.
_ Je n'en sais rien, à croire qu'à ce stade, ça relève de la jalousie.
_ Mais, s'exclama soudain Snape en claquant le plat de sa main sur le bras du garçon, c'est forcément ça !
_ Il faut admettre qu'on s'est hyper bien démerdé pour ce coup, n'importe qui vous aurez mis dans une merde noire.
_ Certes, mais une question subsiste Longdubat. Est-ce que ça supprime la blague contre Weasley vous croyez ? demanda Snape d'un air complice.
_ Bien sûr que non. »
Snape fit une mine impressionné, et lui tendit son poing que Neville s'empressa de cogner en guise d'accord commun face à l'adversité. Puis, ils se retournèrent vers Harry avec un air étrangement fier sur le visage tandis que celui du sauveur était tout bonnement décomposé.
« Et… vous avez trouvé une solution à votre… problème ?
_ La potion sera terminé après demain, conclut Snape.
_ Pourquoi après demain ? demanda soudain Neville en fronçant les sourcils, je vous ai aidé à sécher les feuilles d'armoise et vous les avez emporté hier.
_ Pas du tout, mentit Snape, avec un faux sourire hypocrite figé sur le visage.
_ Mais bien sûr que si enfin, vous avez même insisté pour qu'on les dépose dans vos quartiers, qu'est-ce que vous avez bien pu foutre hier soir pour oublier un truc pareil ?
_ Rien.
_ Rien ?
_ Rien.
_ Je ne vous crois pas.
_ Neville ?
_ Oui ?
_ Taisez-vous. »
Neville plissa les yeux avant de grogner. Il se renfrogna, mais bien vite, le gong de l'horloge retentit, signe du début des cours.
Snape se leva alors en même temps que Neville qui marchait un peu trop vite. Sans tenir compte de Harry, qui avait toujours un air aussi choqué sur le visage, Snape tenta de rattraper le jeune garçon.
« Hé, vous faites la tête ou quoi ?
_ Non.
_ Oh enfin quoi, qu'est ce que j'ai fais ?
_ Vous me cachez un truc, trancha Neville.
_ Mais je n'allais quand même pas tout raconter devant cet inconscient de Potter, grogna Snape en murmurant, désabusé.
_ Oui et bien, ne me dites plus de me taire, c'est vexant.
_ Bien. Désolé. Ça vous va ? »
Neville sembla peser la réponse de Snape qui le fusilla du regard. Alors, il hocha la tête en soupirant.
« J'espère que Harry ne va pas vendre la mèche, s'inquiéta Neville.
_ Si ça arrive, je vous filerais un de mes sorts d'agrandissement des ongles de pied.
_ Je suis sérieux… C'est dangereux.
_ Tout ira bien, j'en suis sûr. Arrêtez de vous faire du mouron pour moi. »
Neville soupira en levant les épaules. Il resta silencieux quelques instants, marchant jusqu'au cours de divination.
« Vous vous inquiétez vraiment pour moi , s'étonna Snape qui avait pourtant balancé sa dernière phrase sous le ton de la plaisanterie.
_ Bien sûr que oui, marmonna le garçon, mal à l'aise. Vous imaginez le désastre et le danger que vous encourrez ? Si ce secret a été découvert, alors imaginez… imaginez si l'autre…
_ Personne ne le saura, vous en êtes le gardien. J'ai confiance en vous, Neville.
_ C'est vrai ? grimaça le garçon.
_ Bien sûr.
_ Bon, du coup, vous avez tout dit à Hermione hier soir ? »
Snape garda ses yeux dardés droit devant lui, un espéce de sourire fier lancé sur son visage.
« Non.
_ Vous l'avez embrassé alors ?
_ Non plus.
_ Mais alors, qu'est-ce que… »
Snape grimaça en se tournant vers Neville qui venait de lancer un long « oh » explicite. Ce putain de Gryffondor trop perspicace allait l'achever.
« Motus, lui gronda-t-il. »
Neville fit mine de clôturer sa bouche comme s'il refermait une fermeture éclair et en jetait la clé.
Snape en pouffa juste un peu en se secouant la tête, sans s'apercevoir que Ron les observait au loin, avec le visage même de la jalousie en personne peint sur ses traits.
