Hellooooooooooooo :P Je suis de retooooour ! Merci pour les reviews ! Thanks a lot u.u ! So glad ! Enfin le chap.4 ! (Le vrai !)

Je l'ai fini aussi vite que j'ai pu pour me faire pardonner le chapi.3 bis Intermezzo ! Je sais qu'il n'a pas plu à tout le monde XD mdr ! C'était un 'comment casser une histoire en 1 chapitre'... alors maintenant ça rigole plus ! BWAHAHAHAHA ! XD

L'action se déroulera pendant l'année 1935 (y'a eu tellement de choses cette année !). Et ouais, comme le titre l'indique ('Movement'), ça va bouger :P

En tout cas, beaucoup de nouveaux persos font leur apparition ! Farman ou Greed, par exemple ;) mais sous quels traits se cachent ces persos ?

C'est fou, je ne sais pas quoi dire O.o

Alors, ENJOY ! Sourire garanti 100 pour 100'vous avez échappé pour aujourd'hui au délire Kishûien mais la prochaine fois vous n'y manquerez pas !'


Bevor ich dich Auf Wiedersehen sage


Partie IV : Movement


Munich, mois de Janvier 1935

Si Edward et Alphonse n'avaient jamais entendu parler de toutes les horreurs qu'Hitler a pu faire depuis la prise de pouvoir du parti nazi, ils auraient pu avouer sans honte qu'il a réalisé de loin un miracle.

En 1932, ils ont été plus de 6 millions de chômeurs. En ce début d'année 1935, ils ne sont plus qu'un million. Faut quand même le faire !

Grâce à de nouvelles mesures économiques, le pays remonte la pente, doucement, mais sûrement. Finalement, ce qu'a promis le Reich Führer se réalise.

Aujourd'hui, l'usine dans laquelle a travaillé Edward est fermée à nouveau, mais pour s'ouvrir à Berlin. La poisse. Berlin est à 5h de train de Munich. En voiture... les frères Elric n'ont pas de voiture de toutes manières.

Mais Edward sait bien qu'il n'aura pas trop de difficulté à trouver un nouveau travail, à présent. Il peut même entrer dans l'armée...

Il rentre tôt à la pension, et ne s'étonne pas en voyant bondir droit sur lui un boulet de canon :

« Gra'a fère !

-Hey, bonjour Elyssia ! »

Il prend la gamine dans ses bras et la fait tournoyer en l'air. Mme Baüer sort de la porte située derrière le comptoir.

« Bonjour Mr. Elric. Vous avez passé une bonne journée ?

-Oui, et vous ?

-Oh, vous savez, à part trier mes papiers derrière mon bureau... viens voir Maman, Elyssia ! »

Il pose la petite fille qui court aussi vite qu'elle peut vers sa mère.

Depuis le décès de son mari, en Juin dernier, lors de ce qu'on appelle à présent 'La nuit des longs couteaux', Mme Baüer s'est plutôt bien rétablie, au grand soulagement des frères Elric. Mais celle-ci se retrouve toute seule à élever son bébé de 1an. De temps en temps, il arrive aux 2 garçons de 'baby-sitter' la petite ; elle les a ainsi baptisé ses 'gra'a fères' –Comprenez ici 'Grand frères'–

« 'Man ! J'peux jouer a'ec gra'a fère, dis ?

-Non, désolée, pas aujourd'hui ma puce. Maman a tout le temps pour s'occuper de toi, là maintenant, et Grand frère a sûrement des choses à faire.

-Oooh... »

Edward ne dit rien, mais c'est vrai qu'il se sent un peu trop fatigué pour jouer avec la 'puce'... Après un 'salut' de la main et une grimace amusante en faveur de la petite, le jeune homme rentre chez lui.

Par instinct, il allume la radio. Tout ce qu'il apprend, c'est que l'Allemagne a récupéré la Sarre par voie plébiscite (1), et il comprend alors que le pays sort peu à peu de son isolement politique. Et sans s'en rendre compte, il s'endort sur son fauteuil, et fait un rêve étrange. Il se voit avec un uniforme nazi, Alphonse à ses côtés, avec Winry qui leur sourit. Il y une étrange tour en face d'eux – Il se demande s'il ne s'agit pas de la Tour Eiffel, il a vu une illustration dans un ouvrage... –.Mustang apparaît soudain, avec un uniforme du NSDAP lui aussi, qui lui parle d'une 'liste', mais Edward ne comprend pas bien. Au moment où il va lui redemander, un bruit assourdissant se fait entendre, et il se voit en plein milieu d'un champ de bataille, un océan de cadavres autour de lui. Il remarque avec horreur que les corps se mettent à bouger. Les cadavres se regroupent autour de lui et essayent de l'entraîner avec eux sous terre... il a beau se défendre, rien n'y fait, et sa aucun son ne sort de sa bouche. Un autre coup le fait bondir et se réveiller en sursaut (2)... mais ce n'est autre qu'Alphonse qui vient de claquer la porte un peu trop fort.

« Pardon Grand frère, je t'ai réveillé ?

-Oh hmm, ce n'est rien, je cauchemardais justement...

-Ah ? Tu veux m'en parler ?

-.. Non, c'est rien de bien grave.

-... D'accord... à propos, j'ai appris que l'usine dans laquelle tu travaillais a été transférée à Berlin ?

-Ah oui, ça... demain je chercherais un autre boulot.

-Tu es au courant que des chantiers d'Etat ont été créés ? Peut être que ça peut t'intéresser...

-Heu, ouais.

-Bon ok, qu'est ce qui te tente d'autre alors ?

-Pourquoi pas l'armée. »

Alphonse dévisage son frère avec effarement. C'est la dernière chose à laquelle il s'est attendu de la part de son frère !

« Hein ? L'armée ! Mais... tu m'avais dit que c'était fini les militaires... ?

-... Y'a que les idiots qui changent pas d'avis.

-Grand frère !

-J'ai déjà été le larbin de l'armée une fois, une 2ème fois ne me tuera pas.

-Mais là... c'est différent.

-Qu'est ce qui est différent, Alphonse ?

-Tout ! L'époque, le climat actuel, ce Monde... et heu... tes membres.

-Quoi ? Qu'est ce qu'ils ont mes membres ? »

En réalité, il sait très bien que ce qu'on ses membres : son faux bras et sa fausse jambe l'autorisent à vivre normalement, mais ne lui permettent pas les efforts physiques intenses, au risque de les 'briser'. Son père l'a averti de ce défaut. Tiens, en parlant de son père, depuis que Hitler a pris le pouvoir, ils n'arrêtent pas d'être bombardés de lettres de la part d'Hoenheim. Si avant ils en recevaient une fois par mois, là, tous les 3 jours, il leur demande des points de plus en plus précis sur l'actualité en Allemagne. Eux même n'ont plus de nouvelles de l'extérieur –Le Führer ayant interdit la diffusion d'émissions étrangères –.

« Pourquoi l'armée ?

-En fait... »

Il se tait, semblant chercher ses mots :

« On verra bien ce que me dira le commandant de l'armée, demain... »

En toute réponse, Alphonse tousse.


¤§¤


Finalement, son grand frère a été refusé dans l'armée, pour la même raison évoquée la veille : ses membres artificiels. Bien que les médecins n'aient rien à redire sur la forme d'athlète d'Edward, son bras et sa jambe sont, pour les docteurs, totalement 'morts'. Si Al n'avait pas retenu son frère, il aurait déjà commis un meurtre. C'est bien la 1ère fois que l'on refuse un poste à l'aîné.

Alphonse dépose le courrier dans la boîte postale au coin de la rue, puis va faire les courses pour le soir. Il se demande ce qu'il va préparer... et ce que son frère préparait. (3)

Alphonse à beau enchaîner petits boulots sur petits boulots, il aimerait bien en trouver un fixe. De plus, ils ne le font pas avancer dans les recherches qu'il a entreprit avec son frère : trouver un moyen de rentrer chez eux. A part rapporter un peu d'argent et préparer le repas, Alphonse se sent complètement inutile.

Il resserre au niveau du cou son pardessus. Il fait vraiment très froid à cette période de l'année. Il grelotte littéralement en faisant ses achats. Il rentre à la pension sans pouvoir s'empêcher de tousser.


¤§¤


Une semaine plus tard, l'état d'Alphonse s'est aggravé. Il est sans cesse en train de tousser et d'avoir des poussées de fièvre. Et c'est ainsi qu'Edward lui interdit de sortir travailler.Le grand frère, qui n'a toujours pas retrouvé de travail, reste jour et nuit au chevet du petit frère, espérant que sa toux passera.

Mais voyant que ça ne passe pas du tout, il vide complètement sa bourse pour lui acheter des médicaments hors de prix. Trouver un travail est devenu une urgence.

Lorsque qu'Alphonse dort, Edward se rend alors en ville, dans l'espoir de se faire engager rapidement. Un matin, alors qu'il est en train d'acheter avec ses dernières économies de quoi soigner son frère, il rencontre des ouvriers, qui travaillent apparemment dans une nouvelle usine d'armement, pas loin d'ici. Après plus de renseignements, il rentre s'occuper de son frangin, et une fois celui-ci dans les bras de Morphée, se rend à l'endroit indiqué par les employés.

En effet, l'usine est flambant neuve. Il entre, et Edward se retient de baver en pensant à tout ce qu'il pourrait apprendre avec ce matériel récent. Il demande à un garde qui se trouve là s'il peut rencontrer le patron de l'industrie. Ce dernier arrive 5 minutes plus tard. Il lui explique que le Reich Führer a décidé d'ouvrir partout dans le pays des entreprises d'armement, directement sous les ordres du Ministre de l'Armement, Fritz Todt. Il lui fait faire un petit tour de l'établissement, mais devant un tel nombre d'hommes et d'armes, il ne peut que demander :

« C'est pourquoi, toute cette artillerie ?

-C'est au cas où le pays serait attaqué, Mr. Hitler a été très strict là-dessus.

-Mais... l'Allemagne est encore trop faible pour déclarer la guerre à qui que ce soit... ?

-Justement. Le pays est trop faible, et si jamais nous étions envahi, cela serait catastrophique... comme si les Juifs ne suffisent pas ! Nous devons nous défendre contre la vermine... »

Ah. De la vermine... comme quoi le petit lavage de cerveau d'Hitler réussi à pas mal de monde. En plus, il prend vraiment des antisémites de 1ère pour contrôler les usines... :

« Eh bien Mr. Elric, désirez-vous occuper une place à partir de demain dans cette fabrique ? Vous serez très bien payé, c'est le Ministre de l'Armement qui se chargent de tout, alors vous comprenez... l'Etat recrute pour beaucoup de mark en contrepartie. »

Ed n'est pas sûr. Voir toutes ces munitions, ces fusils, ces baïonnettes, lui donnent un frisson d'angoisse ; ses armes vont bien servir à quelque chose, mais il espère que ça ne sera pas pour une prochaine guerre... il finit par répondre :

« Oui, j'accepte, j'ai besoin d'argent. »


¤§¤


C'est vrai que ça rapporte beaucoup, s'amuser à assembler des armes.

Une fois Alphonse rétablit, il lui propose de travailler avec lui dans l'usine. Le travail n'est pas trop excessif, et les employés agissent comme des électrons libres une fois le boulot achevé.

Mais les frères Elric ne sont pas de simples employés.

En effet, non seulement ils prennent leur tâche très à cœur, mais le font aussi très vite. Et le reste du temps, ils gribouillent et inventent des prototypes d'armes. Le directeur remarque très vite leur talent, et ne tarde pas à les élever à un rang plus important qu'un simple travailleur.

En moins de 2 mois, ils sont devenus les seconds du patron.

Tout le monde apprécie les jeunes frères ; les rumeurs circulent vite, et voilà déjà que d'autres établissements tentent de les arracher à leur poste actuel.

Les dires se propagent encore plus rapidement qu'on ne peut le croire.

Berlin est bientôt mise au courant que 2 petits génies vivent à Munich. Les grands milieux scientifiques ne cessent de scander leurs noms.

La nouvelle parvient même jusqu'aux oreilles du Reich Führer.


¤§¤


Fin Mars 1935

« Alphonse, la Luftwaffe (4) est véritablement en marche.

-La Luftwaffe ? Mais je croyais qu'il avait dit que ça serait une flotte armée...

-Tu te rappelles pas ce que Papa nous avait écrit à ce sujet ? Il peut pas la reconstruire sa flotte.

-Hmm, oui, maintenant que tu me le dis... tu as entendu pour la Wehrmacht ?(5)

-Mouais. C'est fou ce que le Führer est respectueux envers les lois internationales... Allez, faut pas traîner, on va être à la bourre... faut vérifier le stock d'armes avant de l'envoyer à Oranienburg. »

Cela fait 2 mois que les frères Elric bossent dans la même société, dans laquelle ils passent tout 2 pour des grands inventeurs –Même s'ils les 2 concernés ne s'en rendent pas compte –... et ils ne se doutent pas qu'aujourd'hui, un vent neuf souffle sur Munich.

En effet, ils ont eu la visite d'un certain Ministre de l'Air, Mr. Göring (6)

Alors que Ed et Al sont en train de débattre de leur dernier croquis, le Ministre vient les surprendre par derrière :

« Guten tag. Êtes-vous les frères Elric ? »

Les frères sursautent, et se tournent vers ce monsieur : il est plutôt enveloppé, avec des cheveux grisonnants par endroit, constate Edward. Un peu plus et il serait le sosie de Cornello (7) :

« Heu, oui, c'est bien nous... Monsieur ?

-Oh, pardonnez-moi ! J'ai oublié de me présenter. Je suis Göring. Hermann Göring.

-J'ai entendu parler de vous à la radio ! », S'exclame Alphonse, « Vous vous chargez un peu de la Luftwaffe, je me trompe ? »

L'homme lui sourit en toute réponse :

« Ah, désolé ! Je m'appelle Alphonse Elric ! », Dit-il en se levant et en tendant la main au Ministre.

« Enchanté, Mr. Elric. Et vous, je suppose que vous êtes... Edward Elric ? Le grand frère d'Alphonse ?

-Oui, c'est bien moi », Répond-il en se levant à son tour et en serrant la main du visiteur, « Mais comment savez-vous tout cela ?

-Les rumeurs vont bon train, à Berlin ! Vous vous faites passer pour des petits génies, dans le coin ! »

Edward bombe le torse et croise ses bras, le visage rayonnant. Alphonse se sent plutôt gêné devant tels compliments :

« Mais, oh, vous m'avez l'air si jeunes...

-Oui, mais y'en a là-dedans !

-Edward !

-Quel sens de la répartie ! J'aime ça ! Si, si, je vous assure ! Et que... qu'est-ce que c'est ? Vos 'œuvres' ? », Demande t'il en pointant du doigts les brouillons posés sur la table.

« Ça ? Ce sont des archétypes d'armes.

-Puis-je les regarder ?

-Bien sûr ! »

Alphonse lui tend les dessins. Au fur et à mesure qu'il les voit, une étrange lueur brille dans les yeux de Göring. Il finit par déclarer :

« Tout simplement brillant !

-Vous trouvez ?

-Oui ! Excusez-moi, mais celle-ci, qu'est ce que c'est exactement ?

-C'est un lance-flamme amélioré. C'est Mustang qui m'a donné cette idée de... »

Il se tait soudain, réalisant la faute :

« Qui ?

-Heu non... heu, en fait...

-Avec mon grand frère, on se donne des surnoms un peu hors du commun ! Moi, par exemple, il m'appelle 'Colonel Mustang' ! C'est plutôt amusant, hein, Ed ? », Le coupe t'il en lui donnant un coup de coude discret.

« C'est... c'est ça ! Moi on m'appelle le, heu... le

-Le Full Metal Alchemist.

-Voilà, t'as raison Alphonse !

-Je vois ! Ce son des noms de codes ! Je pense que vous étiez trop petits pour vous rappeler de la 1ère Guerre, mais on se donnait aussi des pseudonymes pour que la racaille française ne nous comprenne pas...

-Ah, sans doute. », Réplique Edward

« Bon, et si vous m'expliquiez le principe de ce 'lance-flammes' ?

-Alors vous voyez, si on peut modifier la quantité d'O² dans l'air avec ce petit procédé que vous voyez ici, on peut produire à la fois des explosions... »

Edward lui explique le fonctionnement de l'arme. Göring en semble émerveillé :

« Tout bonnement intéressant ! Et vous en êtes l'auteur ? », Demande t'il à Alphonse.

« En fait... c'est plus Edward qui trouve des idées. Je l'assiste, mais je ne fais que les croquis... C'est mon Grand frère le génie.

-Alphonse aussi m'a proposé pas mal de plans. Il a lui aussi de bons projets. Et Al, arrête avec le blabla élogieux, tu vas me faire rougir !

-Eh bien ! Si le talent intellectuel de Monsieur Edward vaut le talent artistique de son jeune frère, je crois que nous avons à faire à un sacré duo d'artistes !

-Chui pas un artiste, chui un scientifique... », Grommelle Edward. Alphonse lui pince le bras pour le rappeler à l'ordre.

Ils discutent longuement, et Göring demande aux frères l'autorisation d'emprunter quelques dessins, pour les montrer au Führer. Au moment de les quitter, il leur propose de passer à Berlin, un de ces jours, pour faire plus ample connaissance avec les 'fans' ; ce qu'ils acceptent volontiers.

Ils ne savent pas pourquoi, mais ils ont l'impression qu'à l'instant où ce Göring va passer la porte, leur vie à tout les 2 va changer.

« Elle n'avait pas menti. Le Full Metal Alchemist, hein ? Intéressant... »


¤§¤


Fin juin, 1935.

Leur attente n'a pas été vaine. Après 3 mois de silence de la part de Mr. Göring, les frères reçoivent enfin, un matin de Juin, une lettre écrite de la main du secrétaire d'Hitler, Mr. Hess Rudolf, qui les invite à passer 2 jours à Berlin, pour leur faire visiter la fabrique d'armes dernier cri qui vient d'ouvrir. Des billets de train sont joints dans l'enveloppe, et on leur recommande de ne rien prendre, tout leur sera fourni sur place – Ed sort quand même une valisette de l'armoire–. Quelqu'un viendra les chercher à la gare, en fin de matinée du 2 Juillet :

« Sincères salutations. Hess R., Secrétaire attitré du Reich Führer... waah, Ed ! C'est génial ! Je n'ai encore jamais vu Berlin ! Toi qui y es déjà allé, c'est comment ?

-C'est une très grande ville. Mais je ne me rappelle plus très bien... je m'y suis rendu il y a 10 ans avec Alfons Heiderick... »

Lorsqu'il a emménagé, Edward a raconté à son frère qu'il y a eu avant lui un autre garçon qui a vécu ici, qui lui ressemblait comme 2 gouttes d'eau, et qui se nommait aussi Alfons. Malheureusement, il est mort peu avant leur retrouvaille et qu'ils soient piégés dans cet univers parallèle. (8) A propos... merde, avec tout le remue-ménage qu'il y a eu, ça fait 5 mois qu'il n'est pas allé poser des fleurs sur sa tombe. Un sentiment de culpabilité l'envahit.

« Qu'est-ce qu'il y a Ed ?

-Bon, on a encore 3 jours pour se préparer au voyage. Je pensais juste... qu'avant de partir, j'aimerais passer au cimetière... pour lui apporter des fleurs... tu comprends ?

-... Oui, je comprends. »

Pourtant, ses yeux brillent étrangement.

A la date prévue, ils prennent le train de 5h du matin, avec pour seuls bagages des croquis, un livre –« Mais Al, il est tellement passionnant ce bouquin... »–, de l'argent et quelques vêtements de rechanges –Au cas où–.

Ils arrivent à Berlin aux alentours de 10h30 –Ed maudissant ce 'coucou' qui lui a donné super mal au dos et Al se retenant de vomir–, cherchant du regard l'homme qui doit venir les chercher –Sûrement en uniforme nazi– . Vers 11h, alors qu'ils commencent à avoir faim, ils voient avec stupéfaction un Vado Farman habillé en policier se pointer dans leur direction, mais qui paraît tout aussi surpris par leur âge. Il s'est sans doute attendu à escorter des vieux croûtons :

« Heil ! Je suis l'aspirant Dagerman Christoph. Mr. Göring m'envoie vous chercher pour vous conduire au Tannhäuser...

-Pardon ? », S'étonne Edward. D'après sa culture générale, 'Tannhäuser' est censé être un opéra de Wagner. Seul Alphonse semble comprendre.

« C'est un restaurant ?

-Tout à fait Monsieur... Elric, c'est cela ? Veuillez m'excuser, on ne m'a pas donné beaucoup de détails sur cette 'mission'...

-Ne vous inquiétez pas ! Je m'appelle Alphonse Elric, et voici mon frère, Edward Elric.

-S'lut. », Répond vaguement Edward, trop occupé à regarder l'architecture novatrice de la gare, tapissée de voiles rouges avec des croix gammées.

-Enchanté, Messieurs ! Si vous voulez bien me suivre... »

Ils font ainsi un petit tour d'horizon de la ville. De la fenêtre, Alphonse s'extase en voyant tous ces grands bâtiments –Il se dit qu'à côté de ça, Munich est vraiment un trou paumé–, alors qu'Edward s'étonne de voir la ville aussi changée. Il ne se rappelle pas avoir connu Berlin aussi industrialisée.

Une fois au restaurant, ils sont accueillis par Göring lui-même. Après un copieux repas –« Payé par l'Etat, bien entendu... resservez-vous de apfelkorn(9), Mr. Edward » « Ah, c'est pas de refus ! » « Grand frère, tu n'est qu'un goinfre... » –, ils vont visiter ce fameux atelier... qui n'en est pas un du tout en réalité. C'est trop imposant et trop bien fourni en machines et appareils de pointe pour n'être qu'un simple atelier. Edward en a le souffle coupé.

Göring les accompagne ensuite jusqu'à un hôtel très luxueux –Toujours offert par l'Etat–. Il s'excuse de ne pas pouvoir dîner en leur compagnie le soir, mais leur dit qu'il viendra les récupérer le lendemain matin vers 9h pour leur faire visiter Berlin, puis le Gouvernement.

Al et Ed montent dans leur chambre au dernier étage, tout en se demandant si tout cela n'est pas un rêve : ils n'ont jamais dormi de leur vie dans un lieu aussi bien tenu –Décidemment, quelle classe cet hôtel ! –, même à Améstris. Il y a des vêtements neufs sur les 2 lits, séparés par des paravents de bois. La salle de bain est blanche et spacieuse ; dans la kitchenette, un petit frigidaire contient de quoi se nourrir pendant 3 jours, et différentes liqueurs. Alphonse lit le mot épinglé dessus, tandis qu'Edward regarde par la fenêtre la lumineuse ville de Berlin.

"J'espère que vous serez bien à votre aise, et que ce que contient le réfrigérateur sera amplement suffisant pour les 2 jours que vous passerez à Berlin. Nous vous avons fourni des uniformes propres, que vous pourrez garder par la suite. Une employée de maison passera demain dans la journée pour laver vos affaires. Bonne soirée, et appréciez la vue. Göring H. "

« C'est fou. J'ai l'impression d'être une célébrité ou quelque chose dans le genre. Pas toi Ed ?

-... Hein ? Heu... mouais. C'est ça, des célébrités...

-... ... ... ... ... ... ... », Il ne comprend pas l'attitude de son frère. Il tente de changer de sujet, « Waah ! Edward, regarde moi cet uniforme ! C'est du tissu de 1ère classe ! Ça a dû coûter une fortune... Ed, tu vas le porter ? », Interroge Alphonse, tout sourire, devant un Edward pensif. « Ah, Grand frère, je sais ce qui ne va pas : t'as mangé trop de tarte et maintenant tu as mal au ventre ! », Plaisante Alphonse. Mais voyant que l'autre n'écoute pas, il lui demande, d'un ton plus grave :

« Ed, mais qu'est ce qu'il y a ?

-... Tu ne les trouves pas trop gentils ?

-Pardon ?

-C'est bizarre. Tout ce luxe, ces offres... ça cache un truc, tu ne crois pas ? Et puis, on a suffisamment connu Cornello pour savoir quel genre de type c'est... on ne fait pas autant de 'cadeaux' à 2 simples employés d'une entreprise en visite à Berlin, je me trompe ?

-C'est toi qui a l'esprit un peu trop tordu... », Répond Al en riant.

« Hmmf !

-... Oh, peut-être que tu as raison, après tout... ils ont d'autres projets pour nous. », Rajoute t'il, sérieux.

« Bah non, c'est toi qui a l'esprit tordu... »

Ils rirent : « On verra bien. »


¤§¤


L'avis d'Edward est sérieusement remis en question à la suite de cette matinée.

Après avoir observé quelques monuments –Ed et Al se sont ennuyés ferme–, Göring les a conduit jusqu'à la bibliothèque de Berlin.

Les frères se seraient crus à la bibliothèque de Central. Les bras d'Edward lui en tombent : la bibliothèque de Munich, c'est un tabac-journaux à côté de cette impressionnante collection.

« Si vous restez, ces livres seront à votre portée, Messieurs Elric. », Leur a assuré le Ministre de l'Air.

Edward n'a rien dit rien, mais il a l'horrible impression que ce qu'il vient de dire ressemble à du chantage.

L'après-midi, ils se rendent au Gouvernement, là où se déroulent toutes les réunions, les conférences, concernant la Patrie... et c'est ici que le Reich Führer travaille et règne.

Ils n'ont pas eu le droit de tout voir, mais le peu qu'ils aient pu apercevoir est suffisant. On est en train de préparer une chose très importante, derrière ces murs... :

« Dites Mr. Göring, organisez-vous quelque chose à Berlin, en ce moment ? », Questionne Alphonse.

L'interpellé s'arrête soudain. La même lueur que le jour où il a vu leurs dessins pour la 1ère fois, brille dans ses yeux, à cet instant :

« Vous êtes sans doute au courant pour les Jeux Olympiques de l'année prochaine ? Ils se dérouleront ici même, à Berlin. C'est un évènement de la plus haute importance aux yeux du Führer. Il tient à ce que tout soit parfait...

-D'accord. », Mais Edward est certain que c'est en réalité autre chose. Alphonse semble lui aussi suspicieux.

« Les athlètes doivent subir un entraînement intensif chaque jour, non ? », émet Al.

« Et le Führer y tient ! Il y arrive parfois de se rendre dans les clubs de sports pour encourager les sportifs... un grand homme ce Hitler... vous comprenez, cela serait terriblement outrageux si des nègres, juifs par-dessus le marché, triomphaient et rapportaient plus de médailles que nos champions... je crois que je me tirerais bien une balle dans la tête, sinon! », Raille t'il.

Mais Al et son frère n'ont pas du tout envie de rire.

Un peu plus tard, ils croisent, en grande conversation, Himmler et son assistant Heydrich Reinhardt (10), d'après Göring. Les frères réalisent avec épouvante qu'ils sont les portraits crachés respectifs de Archer et Kimbly. Edward sert les dents : c'est ce Heydrich qui a conduit Mr. Baüer tout droit à la Mort.

Ce n'est qu'une fois de retour à l'hôtel qu'Alphonse et Edward réalisent que le lendemain, ils doivent rentrer dans leur bled. Seulement, pendant le repas, Göring leur fera une proposition plus ou moins alléchante :

« Eh bien Messieurs Elric, avez-vous apprécié ce petit séjour à Berlin ? »

'Petit' ? Ce n'est pas un terme assez fort. Ils n'ont rien vu de vraiment spécial, pendant ces 2 jours... à part des monuments, l'usine de Mr. Göring –Qui se trouve être en même temps celle du Ministre de l'Armement–, des bâtiments historiques, encore des monuments, l'Administration, et aussi en dernier, mais non pas le moindre, la bibilothèque.

« Oui, c'était un séjour très instructif...

-Content que cela vous ait plu ! A présent, parlons affaire, voulez-vous ? Prenez un peu de vin, Messieurs !

-Heu... nous ne sommes pas très portés sur les boissons alcoolisées... », Dit timidement Alphonse.

« Vraiment ? Même pas un peu de champagne ?

-Allez droit au fait, Mr. Göring. », Tranche Edward.

« Voilà, j'ai parlé de votre 'talent' au Führer, qui a regardé vos schémas. Il a été très impressionné, et cela est peu dire... j'aimerais vous proposer de travailler dans ma fabrique, mais pas en temps que simples subordonnés : vous seriez, et bien, comment dire... les représentants les plus haut gradés de l'entreprise, après nous, les Ministres de l'Air et de l'Armement de Mr. Hitler.

-En gros, vous allez nous payer pour jouer les mascottes ? », Rétorque Edward, le ton cassant, tout en buvant son verre d'eau. Göring paraît d'abord contrit, mais reprend, le sourire aux lèvres :

« Oh, n'utilisons pas ce mot, je vous prie ! Je préfère le terme 'représentants'.

-Excusez-moi, mais votre euphémisme me fait bien rire. »

La manière dont il regarde notre héros laisse sous-entendre qu'il ne sait pas ce qu'est un euphémisme.

« Enfin bref, ma proposition vous intéresse t'elle ?

-Mmmmh, toi, Alphonse ?

-Quoi ? Eh bien, heu...

-Très bien, suivant l'avis de mon petit frère, je pense que nous devrions y réfléchir jusqu'à demain ! Nous vous donnerons une réponse avant de partir, nous attraperons le train de midi, donc y'a tout le temps ! Et la nuit porte conseil !

-Ed... j'vois pas le rapport.(11)

-Qu... quoi ? Mais Messieurs, sans vouloir vous pousser, c'est une offre qui ne se refuse pas !

-Nous n'avons pas dit que nous refusions l'offre...

-Alors vous acceptez ?

-Non plus ! J'ai dit que nous devions réfléchir avant. »

Cela fait un bail qu'Alphonse n'a pas vu son frère faire tourner en bourrique quelqu'un de la sorte. Il ne sait s'il faut rire ou pleurer... ou bien pleurer de rire ?

« Oh, je vois, Mr. Edward.

-Vous saurez tout demain, d'accord ? »

Il le gratifie d'un sourire 'Le débat est clos et pose plus de questions, gros tas'.

Après le repas, ils remontent directement dans leur chambre. Alphonse s'assit sur le lit de gauche –Ed ayant prit le droit pour être près de la fenêtre, une manie– ; une fois reposés, Al finit par poser la question :

« Pourquoi tu as hésité à répondre, Edward ?

-Et pourquoi tu n'as pas répondu, toi non plus ? »

Silence pesant, entrecoupé par le 'tic tac' de l'horloge miniature accrochée en face d'eux :

« Personnellement, ça ne me déragerait pas de travailler à Berlin. Il y a plus de choses à y faire qu'à Munich. Le seul ennui, c'est qu'il faut prendre le train tous les matins et le soir pour faire 5h de trajet – Il a un haut-le-cœur rien qu'à cette pensée – ... c'est carrément impossible... ou bien il faut trouver une maison avant...

-Une maison... on a déjà du mal avec le loyer de la pension de Mme Baüer... t'imagines, payer une agence, un huissier... moi aussi, Al, ça me dérangerait pas de venir à Berlin. »

Ils se taisent, pensant à ce qu'ils pourront bien dire demain à Göring :

« On lui dira la vérité, cette fois, Grand frère...

-Ok... allez, bon'uit Al...

-Bonne nuit Ed. »

Ils se demandent bien ce que répondra le Ministre de l'Air, le lendemain...


¤§¤


Ils se sont attendus à plusieurs réponses, mais pas à celle-ci. Hermann Göring, sur le quai de la gare, totalement hilare à l'écoute du problème des deux frangins, déconcertés :

« Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle ? », Demande l'aîné, une pointe d'agacement dans la voix.

« Non, c'est que... ohoho ! Hahahaha ! Je ne croyais pas que 2 hommes aussi intelligents que vous puissent s'inquiéter pour une chose si futile ! Ahahaha ! »

A cet instant, Edward crève d'envie de lui faire bouffer sa visière ; en plus son rire gras est épouvantable. Devinant les pensées de son frère, Alphonse intervient :

« Peut être que pour vous qui êtes sur place, c'est quelque chose de futile, mais pour nous qui habitons loin et qui avons peu de moyens...

-Mais... nous allons... Hihihi, vous la fournir, la maison !

-Pardon ? Répétez pour voir ?

-Nous construisons des demeures pour les employés qui viennent de loin justement. Tenez, d'ici demain, votre habitation sera entièrement terminée !

-Comment ça 'notre' ? Mais on a jamais prévu de... avant de...

-Mr. Hitler est un homme très prévoyant, voyez-vous ! En plus, il a voulu que la vôtre soit différente des autres faites jusque là. En attendant, vous pourriez rester une nuit de plus à l'hôtel ! N'était-il pas magnifique ?

-Non mais attendez là, c'est du délire ! On va vraiment habiter dans une maison construite exprès pour nous ? A Berlin ? », Balbutie Ed. Al ne semble pas en revenir non plus.

« Uniquement si vous acceptez de travailler pour moi.

-Très... très bien. Nous acceptons. », Dit Ed, toujours sous le choc. Quand le Reich Führer veut quelque chose, il y va fort !

« Heureux de l'apprendre !

-Mais... et nos affaires ? », Bafouille Al.

« Oh, allons donc ! Laissez-les où elles sont, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin ici !

-Non. C'est très important. J'ai des choses à récupérer à Munich. C'est pourquoi je vais partir à midi, et je reviendrais dans le prochain train... je ferai très vite. Al, tu restes ici, d'accord ?

-Hein? Non mais tu rêves ! Je viens avec toi pour t'aider à tout déménager !

-Non ! C'est pas la peine, en plus tu as le mal de... de train, quoi !

-Ça va pas ! T'es une vraie tête de linotte, tu es capable d'oublier la moitié des choses !

-Merci, j'adore tes compliments, frangin...

-Et je voudrais dire au revoir à Elyssia et Mme Baüer... »

Ed les a complètement zappées, ces 2 là. Oui, il faut leur dire où est ce qu'ils vont vivre, à partir de maintenant.

Il a un pincement au cœur en pensant à la petite.

« Mr. Göring, nous prendrons le 1er train qui nous tombera sous la main une fois les valises terminées. Mas nous risquons d'arriver tard. Qu'avez-vous prévu pour nous ? »

Après une minute de calme, il répond enfin :

« Je courre réserver une autre chambre, à l'hôtel. Soyez sans crainte, dès demain, je vous laisserai un jour de libre pour emménager tranquillement. J'espère bien vous voir après-demain.

-D'accord ! », Dirent les frères en chœur.

Une fois que le transport a quitté la gare, Göring, un sourire en coin, murmure pour lui-même : « Trop facile. C'est le Reich Führer qui sera content. »

Il retourne à la voiture. Un SS lui ouvre la portière arrière, et l'invite à entrer. Hermann Göring, Ministre de l'Air, et s'occupant d'une branche de la Luftwaffe, observe longuement une croix gammée imprimée sur le drapeau rouge flottant au vent, au milieu square. Son sourire devient soudain carnassier :

« La guerre aura bien lieue. »


¤§¤


Août 1935

Edward et Alphonse se sont plutôt bien adaptés à cette nouvelle vie, dans la capitale de Berlin. C'est un peu 'speed', mais ils ne s'en plaignent pas.

Leur maison n'est pas mal. Elle est située en plein de centre de Berlin, pas loin du lieu de travail. En tout cas, elle est plus grande et luxueuse que celle de la pension.

Les 'au revoirs' ont été douloureux –Ed garde encore le souvenir d'Elyssia pleurant dans ses bras–, mais nécessaires. Il faut bien vivre, surtout en cette période tendue.

Aux dernières informations –Que leur père transmet via courrier (ils lui ont envoyé leur nouvelle adresse) –, l'Italie, après avoir empêchée l'Anschluss (12) l'année dernière, et s'être rapprochée de la France et de l'Angleterre pour isoler le dictateur, convoite à présent l'Ethiopie, et la SDN s'y oppose fortement.

De plus, lors du VIIe congrès de l'Internationale qui a eu lieu ce mois d'Août, une coalition contre le fascisme est née. La France, tout particulièrement, a vivement montré sa détermination contre la menace voisine, l'Italie. Mais le PNF –Parti National Fasciste– n'est pas prêt à se laisser impressionner.

Enfin, les Etats-Unis ont voté les 'Lois de la Neutralité' (13). Ce qui fait que les hommes à l'usine sont encore plus poussés qu'avant à fournir du matériel. Et c'est aux 2 frères de vérifier si tout ce travail n'est pas bâclé. Ça n'en a pas l'air comme ça, mais c'est super crevant.

Mais ils coulent des jours heureux, et le sont eux-mêmes.

Cependant, ils ne se doutent pas que, bientôt, des innocents vont souffrir.


¤§¤


Novembre 1935

Le 15 Septembre de l'année 1935, seulement 5 jours après qu'Hitler s'en ait pris à l'art moderne, ont été votées les Lois de Nuremberg.

Ed et Al n'ont pas lu ni écouté le protocole en entier, mais ils savent que c'est injuste. Les Juifs n'ont plus aucun droit, et, par conséquent, sont traités de la pire manière qui soit. (14)

Et tout ceux qui tentent de s'y opposer sont emmenés de force dans des camps de concentrations. En ce moment, ils en poussent de partout, comme des champignons.

Comme ces drapeaux rouges sang, flottant au gré du vent.

Un matin, à l'usine :

« Bonjour Messieurs Elric !

-Bonjour, Mannheim. », Répond Alphonse.

Edward remarque que l'assistant de Mannheim n'est pas là ; en fait, il n'est pas venu depuis 3 jours déjà :

« Hey, Mannheim, où est Haushöfer ? Il a pris des jours de congés ?

-Vous n'êtes pas au courant ? », Intervient un autre gars, « Ils l'ont emmené avec sa saloprie de femme dans un camp de concentration.

-Pol ! Ne parle pas comme ça devant...

-Je peux savoir pourquoi tu insultes la femme de Haushöfer ? Et comment ça il a été emmené ? », L'interrompt Edward.

-Sa femme est juive ! Lorsque les SS ont voulu la faire monter dans le fourgon, Haushöfer s'est interposé et a insisté pour qu'on le prenne aussi... », Explique Mannheim.

-Quel imbécile, si ma femme était juive je l'aurais dénoncé depuis longtemps...

-Pol ! Vous vous rendez compte de ce que vous dites ? », Réplique Alphonse, choqué.

« Mais Haushöfer... c'est un Allemand... », Dit Ed.

« Qu'importe ! Vous n'écoutez pas la radio de temps en temps ? 'Toute union avec un juif est interdit.'. C'est le Führer qui l'a décrété, et je trouve qu'il a bien raison. Ce ne sont que des parasites...

-Et je peux savoir ce qu'ils t'ont fait ? », Demande Ed à Pol, très calme.

« Mais ce n'est pas qu'à moi qu'ils ont fait de sales choses ! Si on a eu tous ces problèmes en Allemagne avant, c'est justement à cause de qui, hein ? Ils arrivent dans le pays, tranquilles, et profitent de la faiblesse du peuple aryen pour se faire du blé sur notre dos ! Vous croyez qu'il vient d'où, tout leur argent ? Quand on pense qu'il y a encore des Allemands qui crèvent de faim dans la rue...

-Et Hitler, tu crois que ce qu'il a pu faire, c'est mieux ? », Riposte Alphonse.

« Il a sauvé le peuple Allemand de la misère ! C'est un héros ! Et vous, vous osez le contester ?

-Pol, ne parle pas comme ça devant Messieurs Elric... !

-Haushöfer était ton ami ! Et toi tu oses l'enfoncer et le laisser tomber à cause de l'amour qu'il portait à sa femme ? »

Edward a tant envie de lui sortir ses 4 vérités, et ce qu'il pense du Reich... l'ennui, c'est que ce Pol n'est pas digne de confiance, et serait tout à fait capable de déblatérer sur cette conversation. L'aîné se moque bien d'avoir des problèmes avec la hiérarchie ; c'est juste il n'a pas envie de mêler Alphonse. Il serre les points, et termine simplement :

« Retournez travailler, on a assez perdu de temps comme ça à rien foutre.

-Oui Monsieur Elric ! », Répond Mannheim. Pol n'a pas l'air content du tout.

Les frères vont dans leur bureau ; Al finit par dire, le visage dans une main :

« C'est vraiment triste et touchant ce qu'à fait Haushöfer, pour sa femme... moi, je crois que j'aurais fait pareil, si j'étais lui.

-... ... C'est vraiment horrible ce qui arrive. Et il y en a 10 000 autres dans le même cas...

-Pourquoi... l'Allemagne est sauvée, alors pourquoi s'en prendre à des gens à cause de leur religion ? Les juifs ne sont pas une menace... on est tous des Hommes, des Humains !

-Si on pensait tous de la même manière, ça serait trop beau pour être vrai. Même dans la Bible, y'a du racisme. Et avec le Reich Führer actuel, ça ne sera pas de la tarte de faire comprendre aux autres qu'ils se trompent...

-Ed... tu crois que... qu'il y aura... ... ... qu'il y aura encore des morts ? »

L'aîné s'abstient de répondre. Oui, il y a des gens qui ne finiront pas le siècle vivant. Mais il doit rassurer son frère, tout en évitant de mentir à tout les 2 :

« J'espère que non, mon p'tit Al. Je souhaite que personne ne souffrira. »

Il tire sa chaise et est sur le point de s'asseoir, lorsqu'il a une idée pour réconforter son frère :

« Allez, fais pas cette tête ! Bah tiens, j'ai une idée : pour Noël, lorsque j'écrirai ma lettre au Père Noël, je lui demanderai la paix dans le monde pour le millénaire à venir ! »

Alphonse a un faible sourire, et s'assied à son tour en face de son bureau :

« Et moi, je demanderai la paix dans le Monde pour l'éternité et au-delà.

-Bien dit, Al ! Dis, tu m'files le journal s'il te plaît ?

-Tu as terminé les formulaires ?

-... Une petite pause s'impose !

-Mouais, c'est ça, feignasse ! », Pouffe Al en lui lançant les nouvelles.


¤§¤


Décembre 1935

Et bien, Noël et la paix dans le Monde s'annonce très mal. S'ils en croient la dernière missive de leur père, l'Italie a commencé son invasion de l'Ethiopie en Octobre dernier. La Grande-Bretagne voit cela comme un acte de trahison vis-à-vis de la Société Des Nations. Malgré leurs avertissements, l'Italie s'apprête bel et bien à annexer le pays... Ed a une petite pensée pour Noah : 'Est-ce qu'elle est toujours là-bas ? Si oui, est-ce qu'elle va bien ?'.

Tandis qu'il se pose la question, Alphonse appelle son frère d'accourir à la fenêtre :

« Il y a des SS dans la rue ! Ils arrêtent des voisins ! »

Ed s'approche prudemment : c'est vrai, ils mettent dans le fourgon les gens qui habitent à l'autre bout de la rue. Il ne savait pas qu'ils étaient juifs.

Il essaye d'imaginer combien de personnes ont été prises aujourd'hui.

Alors que l'un des prisonniers tentent de se défendre – Ce que du moins pensent les frères –, un soldat sort soudain un pistolet et tue l'homme.

Al se plaque les mains sur la bouche, épouvanté par ce qu'il vient de voir. Au dehors, on entend des hurlements sortir du camion, et un garde criant 'Hole dein maul zu ! Fermez-la ! Azpirant, balancez-moi ça quelque part ! »

Le corps est traîné vers les poubelles. Une flaque rouge se forme sur le tas d'immondices, baignant le mort dans son propre sang.

Le SS crie encore un ordre, et ses collègues montent dans le fourgon. Alors que ce 1er s'apprête à monter à son tour, son attention se porte vers la fenêtre devant laquelle se trouve Edward. Le Schutzaffel a un sourire en coin familier.

Heydrich Reinhardt. Le jumeau de Kimbly.

L'aîné maintient son regard ; il ne cille même pas. Lorsque enfin le bruit du moteur disparaît, Edward ferme le rideau d'un geste sec. Il n'a pas remarqué sur le coup qu'Alphonse est parti vomir. Ce dernier ne revient qu'un quart d'heure après ce meurtre, dans le salon, là se tient Edward, toujours en train d'observer l'étoffe. Ce dernier semble réfléchir.

« Ed... c'est monstrueux. »

Edward ne répond pas. Lui aussi a un poids à l'estomac, mais pas à cause de ce qui s'est passé. Une pensée lui est venue à la vue des soldats envahissant la rue.

Cette décision va tout changer... peut-être.

C'est le meilleur choix à faire... il espère.

Al ne doit pas savoir. Pas tout de suite, du moins.

Ed pousse un soupir. Il finit par dire :

« Demain, les éboueurs qui passeront par là ne pourront pas manger pendant au moins 2 jours. »

Ce monde n'a pas besoin d'argent, ni d'armes, ni de compassion, ni de peur et de courage. Pour survivre, il faut du pouvoir.

Et pour avoir le pouvoir, il faut parfois savoir se sacrifier.

L'Echange Equivalent...


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Ed n'a jamais remarqué, depuis qu'il est Berlin, comme le symbole nazi est présent à chaque pas. Sur des affiches, les drapeaux, les badges, sur les voitures...

Ce rouge... la couleur du sang.

« Calme toi, c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour Al. », se dit Edward.

« Al, est-ce qu'il va me tourner le dos ? »

« Non, si tu lui expliques, il comprendra. C'est sûr. »

« Oui, je dois avoir confiance. »

« Alors avance de l'autre côté de la porte. » (15)

Il entre dans le Gouvernement. Après être passé à la réception, il est escorté jusqu'au fond du Siège. Une fois seul, il toque àuneporte, et entre après qu'on lui en ai donné l'ordre. Il y a 2 hommes à l'intérieur, et Edward évite de poser son regard sur celui qu'il a vu quelques jours auparavant en train de tuer un Juif. Il les salue et dit, d'une voix claire et déterminée :

« Mr. Himmler. Je m'appelle Edward Elric ; Je souhaiterais vous parler. »


¤§¤


« Félicitations, Mr. Elric. Vous êtes engagé. Bienvenue parmi nous. Maintenant, voulez-vous bien suivre Melle Gretchen, elle vous donnera votre nouvel uniforme...

-Bien. Merci. »

Il n'arrive pas à croire ce qu'il vient de faire. Et pourtant... il l'a fait.

« Voilà Mr. Elric. Je dois vous quitter, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serai à la réception. Bonne journée. »

Ed ne lui dit même pas au revoir. Un peu tremblant, il déplie son uniforme, pour le regarder plus attentivement.

Noir. Un costume entièrement cousu de noir. Un brassard rouge avec une croix gammée dessus.

Il le replie et rentre chez lui. Il est temps de dire la vérité à son frère.

Devenir un SS n'est que le 1er pas d'Edward Elric dans le monde nazi.

A SUIVRE (Commencé le 3/01/06, fini le 28/01/06)


LEXIQUE

(1) Hum, la seule chose que j'ignore à propos de cette 'conquête', c'est le mois... alors je me suis dit 'autant mettre ça en début d'année'... désolée pour ce manque de précision XD

(2) En fait, c'est un cauchemar que j'ai fait il y a qqs mois XD

(3) 'Tention, zeugma XD! Ou attelage ! (viens de vérifier son classeur de français)

(4) La Luftwaffe est la force aérienne du Reich. Elle a été créée parce que la force navale d'Hitler ne pouvait pas dépasser les 35 pour 100. A partir de ce moment, ce fut la course à l'armement dans toute l'Europe.

(5) Nom de l'armée allemande, placée sous le commandement du Führer, à partir du 16 mars 1935 pour remplacer la Reichswehr, qui s'est dissoute à cause duTraité de Versailles.

(6) Hermann Göring fut le Ministre de l'Air et l'organisateur de l'économie de guerre. A la fin de la guerre, il se suicide. (Peut avant son exécution lors du procès de Nuremberg, en 1946). Je ne suis pas sûre que ça soit à lui de venir faire un tour dans une usine pour chercher des 'génies', mais considérant le fait qu'il s'occupera bientôt d'une branche de la Guerre, je me suis dit 'pourquoi pas' ;) lol

(7) Vous savez, le faux prêtre de l'ép.1 et 2 :P

(8) J'ai pas vu le film, mais il paraît que le Alfons de notre monde meurt tué par une nana nazie, non ? Même si c'est pas le cas, bah tant pis XD sniff, je me demande comment j'arrive à écrire une histoire qui tient sans avoir vu le film ? XD exdr !

(9) Tarte aux pommes, en Allemand XD

(10) Rappel : Heinrich Himmler est le chef des SS et de toutes les polices. Son assistant, Heydrich Reinhardt est celui qui a dressé la liste de tous les SA à assassiner. Dans l'ombre de Himmler, Heydrich était considéré comme l'homme le plus redoutable du 3ème Reich. Sa biographie est des plus inquiétantes, c'est vrai O.o (je vous assure que ce mec n'est pas un Saint.)

(11) XD Repiqué dans une pièce de mon amie Ange... me pardonneras-tu ? XD lol

(12) Avant le fameux Anschluss de 1938, le 25 Juillet 1934, Hitler a tenté une 1ère fois de rattacher l'Autriche à l'Allemagne, en faisant assassiner le Chancelier autrichien Engelbert Dollfuss par des nazis autrichiens. Ce coup d'état est un échec, car l'Italie s'interpose.

(13) En Août 1935, les EU votent les 'Lois de la Neutralité'. C'est-à-dire qu'elles s'interdisent de fournir des armes aux pays belligérants jusqu'en Décembre 1941, pour éviter de se faire entraîner dans la Guerre comme en 1917.

(14) Les 'Lois de Nuremberg' font perdent aux Juifs leurs droits civiques. Tout mariage ou relation sexuelle entre Juifs et Aryens est interdite... et d'autres horreurs du même genre...

(15) 'Tobira no mukôôôôôô eeeeeeeee ' (2ème ending de FMA XD). Juste pour résumer la situation, ceci était un petit monologue intérieur de la part d'Edward XD

Mmh, y'avait plus de trucs dans le lexique qu'avant O.o

O.o Fi… fini ! Enfin ! Excusez le temps de retard, mais comme j'étais en vac'… bref XD voilà les commentaires de fin (même si je sais que ça saoule des gens XD)

Aaaah ! Ed a basculé du côté obscur de la force ! O.o Il est devenu un SS ! #Sens les regards haineux autour d'elle#... mais c'est indispensable pour la suiiiiteuh ! (En fait, pas tant que ça...). Ed, éprouve t'il a présent le besoin de tuer ? O.o Serait-ce pour ça qu'il est devenu Dark Eddy ? Vous le saurez dans le chap. suivant ! XD

Au fait, est ce que vous trouvez, comme moi, que c'est plutôt bien de mettre des nazis dans la peau de persos de FMA ? Je me suis dit que comme ces petites célébrités nazies ont des noms pas possibles (et je vous parle pas de la prononciation XD), alors mieux vaut les identifier à des persos de FMA... C'est plus facile de se rappeler qui est qui... pour la compréhension de mon histoire... qu'en pensez-vous :3 En fait, l'idée m'est venue lorsque j'ai attribué le 1er double-rôle à Mustang... OUI OUI ! MUSTANG VA APPARAÎTRE ! KYYYAAA #Kishû qui s'extase toute seule#. Non, ça ne sera pas Masuta Ichirô comme dans Alter Series, mais bel et bien... une personne qui a existée...elle n'était pas très connue... mais en 1994...je n'en dirai pas plus ! Vous voulez un spoilers pour les prochains chapitres à venir sur Mustangounet ? Allez sur le lien suivant ! C'est encore un de mes dessins ;) Le titre est 'Das List von Schindler' (noubliez pas d'ajouter les 2 points et un slash après http, parce que ça apparaît pas) : http/img235.imageshack.us/img235/1040/daslistvonschindler5as.png

Ohohohohoho ! Mais qui sont ces 2 autres persos ? Et pourquoi Mustang a-t-il un brassard nazi ? WTF ? O.o BWAHAHAHAHA ! #Kish', calme, caaalme# J'avais que Paint pour le réaliser... fichus liens d'Oekaki... on fait ce qu'on peut... Enfin... merci de me donner votre avis... T.T

Au fait, j'ai remarqué un truc : Edward apparaît plus souvent que Alphonse dans ma fic O.o Ouuuuuiiiin, c'est trop injuste ! Méchante Kishû ! Je vais essayer de faire quelque chose pour ça... mais aussi faut se dire : c'est quand même Ed le vrai héros de la série d'Arakawa-senseï ! #Hurlement indignés du fandom Alphonse Elricien#. C'est vrai quoi ! Al aussi l'est, mais moins... regardez, voyez l'évidence, le titre du manga et de l'anime, c'est bien 'Full Metal Alchemist', et pas 'Full Metal Alchemist et Alphonse Elric' !... cqfd u.u exdr !

Quoi qu'il en soit, c'est injuste pour le frangin, et je vais essayer d'y remédier... pour les fans d'Alphonse...

Au fait, lorsque j'étais en NZ (c'était le dimanche 22 Janvier/06), il y avait un défilé dans la rue, avec pleeeins de gens d'origine asiatique, spécialement chinoise. Vous savez pourquoi ? Ce jour-là, c'était le 56ème anniversaire de la tyrannie du parti communiste chinois... y'avait même des panneaux avec des photos de gens torturés parce qu'ils pratiquaient le Falun Gong... je peux vous dire, ça donnait envie de vomir son déjeuner. Enfin bref, y'avait pleins de prospectus distribués pour faire quelque chose... quand on pense que la Chine gagne du terrain dans le marché mondial... bientôt ça sera peut être la 1ère puissance mondiale... ça fait un peu peur. XD

Tout ça pour dire que les répercussions de la 2nd Guerre nous suivent toujours aujourd'hui...

Bon, vous l'avez eu le délire Kishûïen XD lol ! Je crois que je parlerais des jeux Olympiques dans le prochain chapitre... ou alors dans celui d'après... argl, mais y'aura combien de chap ? O.o Et dire que je suis sensée arriver jusqu'au procès de Nuremberg en 1946 !

J'aimerais bien quelques reviews pour avoir votre avis sur ce chap... SVP ! ç.ç Vous avez aimé ?

Ja, matane minna-san ! Arigatô ! Tsudzukiwa kimasu !