Bien le bonjour et merci aux revieweuses ! Je vois que vous êtes toujours au RDV et ça fait très plaisiiiiir TTvTT
J'espère que ce chapitre vous plaira, même si j'ai des doutes (krkrkr)
Bonne lecture !
La lampe diffusait doucement sa lumière orangée dans le salon, plongeant la pièce dans une ambiance chaleureuse et douillette. On voyait les volutes de fumée s'échapper de la tasse de thé posée sur la table basse, sur laquelle étaient empilés tout un tas de livres qui n'attendaient que d'être lus. Le gros chat orange dormait paisiblement sur le canapé et ronronnait à chaque fois qu'Hermione glissait sa main dans sa fourrure pour le caresser et y chercher un peu de chaleur. Les pieds relevés sur l'un des accoudoirs et adossée contre l'autre, elle lisait la fin de son roman policier lesbien, buvant de temps en temps une gorgée de son thé brulant.
Après le départ de Embit, Hermione avait laissé Harry gérer la filature qu'ils avaient ensemble convenu de mettre en place. Il était évident qu'Embit avait menti, il fallait donc savoir qui était son informateur. Hermione était ensuite retournée dans son bureau pour travailler sur quelques dossiers laissés trop longtemps en attente, puis s'en était retournée chez elle en fin de journée. Elle savait pertinemment que Ron ne s'y trouverait pas, et qu'elle serait donc tranquille pour la soirée. Bien décidée à ne pas se laisser abattre, elle s'était adonnée à son activité préférée, lire en buvant du thé. Le soir venu, le déclin du soleil dans le ciel ne l'avait nullement incitée à abandonner son roman presque terminé, si bien qu'elle préféra finir son livre plutôt que d'aller se coucher.
Mais vers minuit et demi, trois petits coups retentirent à la porte d'entrée de son appartement. Elle tendit l'oreille pour s'assurer qu'elle n'avait pas rêvé, mais quand de nouveau elle entendit les coups contre le bois, elle se leva avec méfiance, réveillant Pattenrond qui fila se réfugier dans la chambre en crachant de mécontentement.
Arrivée devant la porte, trois nouveaux coups se firent entendre. Hermione leva sa baguette et traça une forme de croix devant elle. La porte se creusa alors d'un trou circulaire pour faire apparaitre celle qui se trouvait derrière, patientant calmement qu'on vienne lui ouvrir.
- Dolosa ? demanda Hermione à travers la porte. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Hermione, je suis désolée de venir si tard, répondit l'intéressée en s'approchant de la porte. J'ai besoin de te parler.
- Euh… D'accord.
Hermione annula son sortilège, ouvrit la porte sur une Dolosa visiblement soulagée de ne pas s'être fait envoyer promener, et l'invita à entrer. Elle la mena jusqu'au salon avant de lui proposer de s'assoir sur le canapé.
- Tu veux un thé ?
- Avec plaisir merci !
Hermione agita sa baguette pour faire apparaitre une tasse qui se remplit toute seule d'un thé fumant, la tendit à Dolosa puis s'installa volontairement sur un fauteuil faisant face au canapé.
- De quoi voulais tu me parler ? demanda-t-elle alors sans perdre de temps.
- De… hésita Dolosa. De ce dont nous avons parlé tout à l'heure.
- Dolosa, je pensais avoir été claire. Il ne se…
- Hermione, la coupa-t-elle d'une voix forte. Je suis venue ici pour te dire que je n'attends rien de toi.
Ne s'attendant pas du tout à entendre ça, Hermione ne put cacher sa surprise et haussa ses sourcils si hauts qu'ils disparurent derrière ses cheveux qui lui couvraient le front.
- Ce n'est pas ce que ton comportement de tout à l'heure a pu me faire croire, répliqua-t-elle, méfiante.
- J'ai conscience d'avoir pu paraitre un peu brute et insistante, mais justement, je te présente mes excuses.
- Je suis encline à les accepter, mais il va falloir m'en dire un peu plus.
- Tu comprends, quand tu m'as posé toutes ces questions dans ton bureau, ça a fait sens pour moi. J'avais bien vu que tu avais observé mon tatouage à plusieurs reprises et je ne sais pas… je me suis dit que si tu le regardais avec autant d'insistance, c'était pour me faire comprendre que je te plaisais.
Gênée, Hermione ne sut que répondre, laissant ainsi l'opportunité à Dolosa de continuer sur sa lancée.
- Et quand on s'est parlées dans mon bureau, ton attitude a confirmé mes soupçons.
- Dolosa, répondit finalement Hermione. Je ne changerai pas d'avis sur ce point. Je veux que ça soit clair.
- Je sais, et même si je suis persuadée que je te plais, je suis venue clarifier avec toi que je n'attendais rien de toi. Pour dissiper tout malaise entre nous.
- Tu as une manière bien particulière de t'y prendre…
Hermione se demanda où Dolosa voulait en venir, et surtout pourquoi elle-même persistait à nier le fait que oui, Dolosa ne la laissait effectivement pas indifférente, mais de là à dire qu'il pourrait se passer quelque chose entre elles, il y avait un grand pas. Pour tenter de gagner un peu de temps, elle but une longue gorgée de thé, manquant presque de se brûler. Dolosa l'imita, puis reposa sa tasse sur la table avant de poser sa main sur le roman policier qu'Hermione lisait avant son arrivée.
- Je peux ? demanda-t-elle en levant ses yeux bleus vers Hermione.
- Je t'en prie.
Elle retourna le livre pour en lire la quatrième de couverture tout en s'adossant contre le canapé. Etrangement, Hermione remarqua qu'elle n'était pas si dérangée par la présence de Dolosa dans son salon, au contraire. Elle lui était plutôt agréable et avait pour principal effet de la distraire dans sa soirée, même si le sujet de conversation avait pour l'instant été plus gênant qu'autre chose. Mais Hermione sentait que d'autres sujets viendraient atténuer la tension présente dans le salon actuellement.
- Ouah, s'exclama Dolosa en tournant à nouveau le livre pour en lire la couverture. Il a l'air super ce roman !
- Il l'est, répondit Hermione en buvant une nouvelle gorgée de thé.
- Je ne savais pas que tu lisais de la littérature lesbienne, remarqua Dolosa avec un sourire sincère.
- Et bien tu vois, il m'arrive d'être surprenante.
- Tu en as d'autre ? demanda-t-elle en reposant le livre.
- Non, on me l'a prêté celui-ci.
Pourquoi Hermione n'arrivait-elle pas à se détendre. Elle n'avait rien à craindre et pourtant, elle restait prostrée sur sa chaise, comme incapable de savoir comment se comporter.
- Tu veux que je m'en aille ? demanda alors Dolosa en lui jetant un regard en biais.
- Non… enfin, je suis désolée, je suis gênée.
- Je comprends, répondit-elle d'une voix douce. Je vais te laisser à ta lecture. J'espérais pouvoir briser la glace mais ce n'était pas une bonne idée de venir ce soir.
Elle se leva d'un bond et se dirigea vers la sortie de l'appartement, suivie par Hermione qui ne savait pas si elle devait la retenir ou la laisser filer. Arrivée devant la porte, Dolosa l'ouvrit d'un geste et se retourna pour faire face à Hermione qui se tenait quelques mètres derrière.
- Je suis vraiment désolée Hermione pour tout ce que je t'ai dit. Je ne voulais vraiment pas te mettre dans l'embarras ni que notre relation se dégrade. Je t'apprécie vraiment et j'aimerai qu'on oublie cet incident. Tu penses que ça serait possible ?
- J'en suis même sure, répondit Hermione en s'avançant vers Dolosa. Je ne t'en veux pas, j'ai juste du mal à gérer ce genre de situation, je n'en ai vraiment pas l'habitude.
- Je comprends. On se voit demain au bureau ?
- Avec plaisir, a demain.
Elle referma la porte sur Dolosa qui s'apprêtait à descendre les escaliers, et s'adossa contre le panneau de bois pour souffler. La tension suspendue dans l'air depuis l'arrivée de Dolosa se dissipa immédiatement mais une sensation étrange traversa le corps d'Hermione. Comme si elle regrettait profondément le départ de sa collègue. Incapable de comprendre tous ces sentiments contradictoires qui se bousculaient dans sa tête et son cœur, elle décida finalement d'aller se coucher et de remettre la réflexion sur ce qu'il venait de se passer au lendemain. Elle se dirigea donc vers sa chambre, se glissa sous les couvertures et prononça la formule :
- Nox.
Elle se réveilla en pleine nuit à la suite d'un rêve dont elle ne se souviendrait pas le lendemain, peuplé de femmes aux yeux d'un bleu profond et aux cheveux d'un roux flamboyant.
Le matin, c'est une Hermione malgré tout reposée qui entra dans son bureau vers huit heures. Sa bonne humeur matinale fut cependant de courte durée car en envoyant sa cape s'accrocher au porte manteau placé dans un coin, elle constata qu'une lettre était posée sur son bureau. En s'approchant, elle sentit son cœur se serrer en reconnaissant l'écriture sur l'enveloppe. Elle hésita un instant mais décida finalement de l'ouvrir pour en lire le contenu.
« Hermione,
Je rentre ce soir en Angleterre, et j'aimerai qu'on se voit pour discuter calmement. Je pense que ce fut stupide de se disputer comme nous l'avons fait à ton départ de Seattle.
Je passerai te voir vers vingt heures chez toi.
Bises,
Ginny. »
La froideur de la lettre était telle qu'Hermione pouvait sentir ses doigts geler, rien qu'en la tenant. Ginny avait dû se décider à mettre un terme à leur histoire, si courte fut-elle, et voulait surement lui faire part de sa décision. Si Hermione n'avait pas eu le temps de vraiment penser à Ginny depuis son retour au vue de tous les évènements survenus, elle n'avait certainement pas oublié ce qu'il s'était passé aux Etats-Unis et espérait malgré tout qu'elles auraient pu reprendre ce qu'elles avaient si brusquement arrêté. Hermione n'était finalement pas si surprise de la tournure que prenait les choses. Elle avait vu Ginny enchaîner les relations, souvent éphémères, et passer d'une petite amie à une autre sans vraiment d'explications. Elle aurait dû s'attendre à ne pas échapper à la règle, mais sa solide amitié avec Ginny lui avait fait croire le contraire.
- Hermione ? lança la voix de Harry à la porte. Tu es là, je peux entrer ?
- Je t'en prie. Alors ? Embit ?
- Rien pour l'instant, elle est rentrée chez elle hier soir, nous n'avons pas vu de hibou entrer ou sortir, donc pas de communication avec qui que ce soit.
- Bien, continuez quand même la surveillance.
- Bien sûr, approuva-t-il sans la lâcher du regard.
- Oui ? demanda Hermione en levant les yeux vers lui. Autre chose ?
- Non, rien. J'y vais, à plus tard.
Sachant pertinemment que Harry voulait lui parler malgré ce qu'il pouvait en dire, elle l'interpella avant qu'il ne quitte le bureau.
- Harry ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Il se retourna doucement, comme pour retarder au maximum le moment où il devrait annoncer la mauvaise nouvelle, puis plongea son regard vert dans le sien.
- Je me pose une question, finit-il par lâcher. Quel est l'intérêt d'avoir envoyé à Drago une photo de Ginny avec une femme ?
- Sûrement pour qu'il me la montre et que ça me fasse du mal, répondit Hermione, rationnelle.
- Donc ça voudrait dire que la personne qui lui a envoyé cette photo est au courant pour toi et Ginny non ?
- Et bien oui forcément.
- Hermione, je suis surpris d'avoir réfléchit à ça avant toi, tu dois vraiment avoir l'esprit ailleurs, fit remarquer Harry en s'asseyant sur le rebord de la table de réunion. On est en train d'enquêter sur la manière dont Embit s'y prend pour avoir accès à des informations ultra confidentielles pour ensuite les diffuser dans son journal, et tu n'as pas fait le lien avec cette photo ?
- Tu penses que c'est elle qui est derrière la photo et qu'elle est au courant pour moi et Ginny ? demanda-t-elle en levant un sourcil.
En fait, Hermione avait bien envisagé cette possibilité mais ne voyait vraiment pas quel était l'intérêt pour Embit de s'attaquer à cet aspect de sa vie.
- C'est certain Hermione ! lança Harry en levant les bras en signe d'évidence. Qui d'autre sinon ?
- Le seul but d'Embit serait de me nuire personnellement alors… Rien de politique dans tout ça ?
- Cela me semble évident à présent. Si l'affaire était sortie dans la Gazette, on aurait pu se poser la question, mais là…
Hermione ne put s'empêcher de sourire face à la détermination de Harry à comprendre pourquoi on pouvait en vouloir autant à sa meilleure amie.
- Tu trouves ça drôle ?
- Ce qui me fait rire c'est que tu aies pu penser avoir eu un temps d'avance sur moi pour une réflexion aussi simple, répondit-elle en levant les yeux vers lui avec un petit sourire en coin.
- Hé ! Pas sympa !
Hermione éclata de rire en s'avançant vers lui pour le prendre dans ses bras.
- Je plaisante bien sûr, le rassura-t-elle.
Serrer Harry contre elle fut certainement la chose la plus agréable qu'elle ait eut à faire ces derniers jours. Sentir la présence de son ami la réconforta dans le fait qu'il existait toujours des gens sur terre pour l'aider même quand elle était au plus mal.
- Merci Harry, dit-elle en se détachant de lui.
- De rien. Par contre, à propos de Embit, si on s'oriente vers la revanche personnelle, cela signifie que tu connais la réponse à toutes ces questions qu'on se pose.
- Oui, mais je répète que je ne connais pas cette femme.
- Il y a forcément une explication, continue à chercher, tu as vraiment dû faire quelque chose qui l'a contrariée.
- Tu es en train de dire que c'est de ma faute là ?
Harry leva les yeux au ciel.
- Mais non voyons ! Je dis juste qu'on ne pourrit pas la vie de quelqu'un sans raison ! Sans dire que ce qu'elle te fait subir est justifié, je pense qu'il y a quelque chose derrière tout ça.
- Bon, et bien pour l'instant, je ne sais pas ce que j'ai fait de mal. Donc en attendant, j'aimerais bien savoir qui est vraiment Embit. Ça pourra surement m'aider.
- C'est à Malefoy qu'il faut dire ça, répondit Harry en la gratifiant d'un clin d'œil. Je dois te laisser, j'ai une réunion avec les aurors en charge de la filature d'Embit.
- Bon courage, et tiens moi au courant.
Il hocha la tête avant de quitter le bureau, cette fois ci pour de bon. Hermione resta seule un moment, profitant d'un thé apporté par Nathalie qui chercha fort peu discrètement à savoir comment elle allait mais qui abandonna la partie après qu'Hermione lui ait lancé un regard noir. Finalement, sa quiétude matinale ne fut troublée que vers onze heure, lorsque Dolosa entra dans son bureau. Le cœur d'Hermione s'accéléra soudainement sous l'effet du stress, mais elle n'en laissa rien paraître et invita sa collègue à entrer.
- Je n'en ai pas pour longtemps, dit-elle en posant juste un pied dans le bureau. Je voulais te proposer d'aller déjeuner ensemble ce midi. Restaurant moldu.
Hermione hésita, se demandant si c'était une technique pour lui faire à nouveau des avances.
- Je te rassure, ajouta Dolosa qui avait compris les pensées d'Hermione. En tout bien tout honneur. Je voudrais te parler d'un projet de loi que j'aimerai étudier.
- Oh ! Et bien c'est d'accord, on se retrouve à midi dans le hall ?
Dolosa acquiesça et quitta le bureau sans rien ajouter, ce qui rassura Hermione sur le fait qu'elle voulait vraiment rester amicale. C'est donc plus détendue qu'Hermione se replongea dans ses dossiers pour quitter son bureau vers midi et aller retrouver Dolosa dans le hall. Une fois en dehors du ministère, les deux femmes se dirigèrent vers le centre de Londres pour y dénicher un petit restaurant spécialisé dans la cuisine libanaise. Elles s'installèrent près de la vitre donnant sur la rue, et attendirent qu'un serveur vienne leur apporter les menus.
- Alors ? demanda Hermione en souriant. Cette proposition de loi ?
- Voilà, répondit Dolosa en posant ses coudes sur la table, les mains croisées devant elle. Suite à notre gestion brillante de la crise avec les géants, et je dis ça sans ironie, je pense que nous devrions repenser notre manière de traiter avec les créatures magiques.
Hermione laissa échapper un sourire en entendant la gestion brillante de la crise.
- C'est-à-dire ? demanda-t-elle alors.
- Et bien, depuis que tu es ministre, on a pu mettre en place un véritable changement quant à la considération des créatures magiques qui sont aujourd'hui considérées, au moins légalement, comme égales aux sorcières et sorciers.
- Oui en effet, confirma Hermione.
- Je pense malgré tout qu'elles ne sont pas assez investies dans notre gestion légale du monde magique. Nous avons quelques gobelins qui travaillent au bureau de liaison, mais sinon à part eux, ce sont uniquement des sorciers et sorcières qui proposent et votent les lois.
- Tu veux dire que malgré nos efforts, on laisse encore trop les créatures magiques sur la touche ?
- Exactement, et je me disais qu'il pourrait être intéressant de se pencher sur une loi d'intégration, si ce n'est forcée, au moins encouragée de ces créatures au sein du ministère.
- Oui c'est une bonne idée, répondit Hermione tout en réfléchissant à cette proposition. Comment envisagerais-tu la chose ? Si tu y as déjà réfléchi bien sur.
- Oui bien sûr ! s'empressa d'acquiescer Dolosa. Je n'allais pas arriver devant toi avec une idée comme ça sans l'avoir travaillée auparavant.
Ravie de voir l'investissement de Dolosa et sa prévoyance pour ne pas leur faire perdre du temps, Hermione se laissa emporter par les explications de sa collègue qui entrepris de lui détailler l'ensemble de son idée. Les deux femmes discutèrent de l'idée de Dolosa en mangeant. Hermione n'était pas avare en question et Dolosa se faisait une joie de répondre en demandant systématiquement ce qu'en pensait Hermione.
- Je confirme que c'est une excellente idée, conclut cette dernière en réglant l'addition auprès du serveur. Pour la peine, je t'invite.
- Oh merci ! Je vais t'être redevable maintenant !
- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas du genre à attendre des choses en retour quand j'invite quelqu'un au restaurant.
Elles reprirent le chemin du ministère en riant et lorsqu'elles se quittèrent au niveau des ascenseur, Hermione avait un large sourire au lèvre. Décidément, cette journée était beaucoup plus agréable qu'elle ne présageait l'être. Dolosa était vraiment une sorcière intrigante, remarqua Hermione. Jusqu'à la crise avec les géants, elle s'était montrée discrète et relativement peu proactive sur des sujets qui ne la concernaient pas. Mais depuis qu'Hermione lui avait confié la gestion des négociations avec les géants, elle s'était réellement révélée au grand jour. Une femme forte, intelligente et très douée dans l'art de mettre en avant ses idées. La collaboration avec les créatures magiques, qui jusqu'à présent s'était avérée être un département un peu ennuyeux et morne, avait depuis quelques semaines pris une place de premier rang dans les affaires courantes du ministère. Bien entendu, le comportement de Dolosa était à l'origine de ces changements et Hermione s'en rendait bien compte aujourd'hui.
De retour à son bureau, elle se plongea dans ses dossiers et n'en ressorti que vers dix-neuf heures, au moment où elle se rendit compte qu'il ne restait qu'une heure avant la venue de Ginny chez elle. L'anxiété ressentie à la lecture de la lettre le matin même refit son apparition et c'est la boule au ventre qu'Hermione quitta son bureau un quart d'heure plus tard.
Malgré l'appréhension de la façon dont la soirée allait se dérouler, et l'état d'esprit dans lequel allait arriver Ginny, Hermione rangea son appartement pour qu'il ait l'air présentable, puis prépara des petits toasts qu'elle disposa sur la table basse. Pattenrond, très intéressé par les toasts, chercha à plusieurs reprises à grimper sur la table, si bien qu'Hermione du jeter un petit sortilège de protection autour de l'assiette, au grand dam du chat qui manifesta son mécontentement en renversant un vase posé par terre.
- Tu sais qu'il me faut moins d'une seconde pour réparer tes âneries, fit remarquer Hermione à Pattenrond qui filait se réfugier dans la chambre. Alors la prochaine fois, épargne-toi cette peine.
- A qui tu parles ?
Hermione sursauta en entendant la voix venant de derrière elle, et se retourna d'un geste vif. Devant elle se tenait Ginny, adossée au mur du couloir menant à la pièce servant au transport par cheminée.
- Tu m'as fait peur ! scanda Hermione en posant sa main sur sa poitrine pour calmer son cœur qui battait la chamade.
- Excuse-moi, je pensais avoir fait suffisamment de bruit.
Le ton dans sa voix ne laissait aucunement place à l'interprétation. Ginny était en colère.
- Installe toi ? proposa Hermione en tentant d'apaiser une situation qu'elle ne comprenait pas.
Sans dire un mot, Ginny contourna la table basse et se laissa tomber sur le canapé. En voyant l'assiette de toats, elle leva un sourcil.
- On fête quoi au juste ?
- Rien, je voulais juste rendre le moment un peu chaleureux.
- Je ne vais pas rester longtemps de toute façon, il ne fallait pas te donner cette peine.
- Bien, répondit simplement Hermione. Je t'écoute ?
- Je voulais te dire que ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis était une erreur et que je regrette. Alors si tu veux bien, on va faire comme si de rien n'était et revenir comme c'était avant.
La température de la pièce chuta d'une bonne dizaine de degrés et Hermione eut la sensation de recevoir un sceau d'eau gelée sur la tête. Elle s'était attendue à cette réaction en lisant la lettre de Ginny le matin même, mais se l'entendre dire était une chose bien différente. Malgré tout, elle fit face.
- Je vois difficilement comment ça va être possible, admit-elle. Mais soit, si c'est ce que tu veux.
- Je repars en France la semaine prochaine de toute façon, donc ça ne sera pas compliqué de faire semblant.
Incapable de résister plus longtemps, Hermione s'approcha de Ginny et s'installa à côté d'elle sur le canapé.
- Ginny, commença-t-elle d'une voix qu'elle voulut la plus calme possible. Tu es venu ici pour me dire ça. Pourquoi ? Je pensais que tu voulais parler de notre dispute à Seattle.
- Je n'ai pas à t'expliquer Hermione, répondit Ginny en se levant. Tu ne l'as pas fait en quittant les états-unis l'autre jour, je ne vois pas pourquoi je n'ai pas le droit de faire la même chose.
- Alors c'est ça ? s'emporta Hermione en se levant à son tour. C'est parce que je n'ai pas pris le temps de t'expliquer ? Enfin Ginny ! Nous avons trente ans, pas quinze ! Je pensais que tu aurais supporté de patienter quelques jours non ?
- Tu pensais mal. Je te laisse, j'ai des choses à faire.
- Ginny attend …
Hermione se précipita derrière son amie qui quittait déjà le salon pour se diriger vers la pièce réservée au transport par cheminées, et tenta de lui attraper le bras avant qu'elle ne rentre dans l'âtre mais elle se pris les pieds dans le tapis et manqua de tomber. En se relevant, elle fut éblouie par la lumière verte des flammes qui engloutissaient Ginny vers une destination inconnue.
A suivre...
Krkrkr
A très vite pour la suite
