Ohayô ! Minna genki ? Merci d'être encore là ! Je souhaite avoir encore le temps d'écrire la suite des aventures des frangins pendant la guerre, parce que là... ça y est ! Une nouvelle année commence à Nouméa ! Et à peine débarqués au lycée la prof principale (qui fait aussi office de prof de français) nous pousse à lire 'Les Fleurs du Mal'... hiiik. Mais d'un côté ça tombe bien, j'avais déjà commencé à étudier ses poèmes quand je tapais ma fic XD lol

Cette partie se déroulera uniquement en 1938, et sera surtout centrée sur le point de vue d'Edward (Kish' ! Tu régresses !)... Hey, j'en ferai aussi une sur Alphonssounet, don't worry (be happy ! XD)... Pov' de toi Ed... tu sais pas ce qui t'attend XD :

ED : Dis toujours, je préfère être bien informé que pas. J'ai horreur des mauvaises surprises !

MWA : Heu... T'es sûr de vouloir savoir ?

ED : OUAIS !

MWA : ... Kristallnacht ?

ED : ... ... ... ... ... Non !

MWA : Si !

ED : Nooooon !.!.!

MWA : Siiiiii !.!.!

ED : Non non noooooon !.!.!.!.!

MWA : Si si siiiiiiii !.!.!.!.!

AL : Ah, pourquoi tant d'amour ?


Explications concernant le titre 'Walkyrie' : c'est un opéra de Wagner (qui se trouve être l'artiste favori d'Hitler), mettant en scène des déesses guerrières de la mythologie scandinave. 'Walkyrie' évoque un mouvement 'violent' et plutôt 'effrayant'... je ne dis rien de plus. Mais une scène de cette partie sera particulièrement insoutenable. Rien qu'en y repensant, je pleure, parce que ce qui est arrivé est vrai... aaah... comment a-t-on pu faire ça... il faut vraiment être malade pour faire souffrir et tuer les gens comme s'ils n'étaient que des insectes. C'est vraiment flippant rien qu'en y pensant attentivement.

Dernier avertissement : le téléphone sonnera beaucoup XD

Voilà ! Merci encore pour vos gentilles reviews. :D ENJOY !


Bevor ich dich Auf Wiedersehen sage

Partie IX : Walkyrie


Février 1938, à la base SS

« Herr Elric ! Vous tombez bien ! J'avais justement quelque chose à vous proposer !

-Oui, Mr. Himmler ?

-Ja. J'en avais déjà l'intention, mais le Führer m'a poussé à le faire... Suivez-moi, je vous prie. »

Un peu impatient, Edward suit son chef jusqu'à son bureau, où il voit avec stupéfaction le Dr. Marcoh ! Celui-ci est en train de ranger ses affaires dans son sac, et remarque à peine Himmler et Edward :

« Hem, voici Herr Doktor Kersten(1). Il est ici pour une petite visite médicale générale bimensuelle.

-Enchanté. », Dit Edward en tendant la main vers l'homme.

« Guten Tag. », Répond simplement celui-ci, en sortant d'un pas pressé. Lui et Himmler semblent suspects aux yeux du Full Metal, mais il ne dit rien.

« Voilà Herr Elric. Que diriez-vous de faire partie de notre OKW ?

-Pardon ? Je ne suis pas sûr de vous suivre... OKW ?

-Oberkommando der Werhmacht'(2). Une nouvelle armée récemment créée, dirigée par le général Keitel. Dans votre dossier, j'ai appris que vous aviez postulé pour un poste dans l'armée, mais vous avez ensuite été appelé à l'usine de Herr Göring, puis en tant que SS. Alors Herr Elric, cela vous tente t'il d'être un soldat ? »

Edward ne sait quoi répondre. C'est vrai qu'il a voulu redevenir soldat, mais d'après les médecins... et le climat actuel... partir à la reconquête de l'Europe ne le tente pas plus que ça :

« Je ne peux pas devenir militaire, Mr. Himmler.

-Ah bon ? Pourquoi cela ?

-Problèmes de santé.

-Oh... »

Un silence presque compatissant s'ensuit, ce qui surprend Ed, tandis qu'Himmler classe ses papiers : « Bien, Herr Elric, merci de votre attention... Ah, j'oubliais. Le Führer tient à ce que vous soyez à nouveau son garde attitré pour le mois de Mars...

-Mais qu'est-ce qu'il y a, en Mars ? »


¤§¤


12 Mars

Tandis que les drapeaux Nazis flottent au vent, patriotes, et que la foule scande son nom en une litanie guerrière, des affiches de propagande diffuse leur message endoctrinant les Autrichiens :

"Pour l'Anschluss de 1938 : Ja ! "

Les habitants imitent les Waffen SS qui font le salut Nazi, en criant : « Heil, Hitler ! ». Des hurlements d'exultation fusent de toutes parts. Un tonnerre d'applaudissements à tout rompre envahit Viennes.

Une voiture noire traverse la populas en délire : debout sur son siège, un porte-voix à la main, il annonce son discours, thème du parti dont il est le chef :

"Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer !"

« Hitler ! Hitler ! Hitler ! Hitler ! »

Edward Elric aurait préféré être sourd que d'entendre ça. Au volant de la voiture, l'air maussade, roulant comme il peut au travers de cet océan humain, Alphonse assis à ses côtés, aussi démoralisé que son aîné. Ils sont prêts à donner n'importe quoi pour être ailleurs qu'ici, à des kilomètres de Berlin. 2 jours qu'ils devront rester dans cette ville d'imbéciles heureux. L'allégresse générale ne leur fait rien du tout : comment les Autrichiens peuvent-ils être aussi fous de joie !.? Ils n'ont pas compris que ce n'est pas qu'un simple rattachement de l'Autriche-Hongrie à l'Allemagne ?.! Que c'est la conquête, soutenue de près par l'Italie fasciste, d'un nouveau terrain pour agrandir l'empire Aryen ?

Le lebensraum. L'espace vital.

# Bande de tarés. #, Pense Edward. Alphonse tient sûrement la même idée.

Après ça, au tour de quel pays ?


¤§¤


Mois de Juin

« À peine annexée et voilà déjà les magasins Juifs fermés à Viennes... pas croyable.

-Grand-frère, mets un peu plus fort la radio s'il te plaît, je n'entends pas bien... »

Edward monte le son et à ce moment, une publicité pour la sortie d'un documentaire appelé 'Dieux du Stade', réalisé par Leni Riefenstahl.(3)

Les commentateurs traitent ensuite d'une interview de membres des jeunesses Hitlériennes :

« Moi quand je serais grand comme Papa, je serais Führer, comme Mein Führer Hitler !... » « Je serais militaire pour le Reich » « Moi aussi ! » « Oui ! »

-C'est bon Al ? J'peux la couper la radio maintenant ? Y'a plus rien d'intéressant...

-Oui ! De toutes façons on passe à table.

-Ouais ! À la soupe !.!.! »

Mais à cet instant précis, le téléphone sonne. Poussant un juron sonore, Edward se précipite pour décrocher tandis qu'Alphonse, curieux, passe sa tête par l'entrée de la porte de la cuisine pour savoir qui est-ce :

« 'lô ?

-Edward ? ». C'est une voix féminine.

« Oui, c'est moi, qui est-ce ?

-Edward !.!.! Espèce de crétin !.!.!.! C'est moi Fleur !.! Tu reconnais pas ma voix ?

-Aaaaaah !.!.!.! Désolé ! »

Alphonse s'approche de son frère, l'air interrogateur. Ed pose sa main sur une partie de l'appareil pour chuchoter à Alphonse : « C'est Fleur. »

La mine réjouie, Al semble empressé de pouvoir lui parler à nouveau. Ed remet le combiné près de son oreille pour écouter leur amie :

« ... J'ai bien reçu votre dernier courrier ! Mais je n'ai pas eu le temps d'y répondre, excusez-moi ! Depuis que Paul Reynaud a dévalué le franc le mois dernier, on bosse comme des dingues, vu qu'on est reparti pour 48h par semaine !

-C'est pas grave Fleur. Dis-moi comment tu vas ?

-Ça peut aller. Moi et Nassou sommes débordées... et toi ? Et Al ? Quoi de neuf à Berlin ?

-Nous ça va bien. À l'Est rien de nouveau, à part que nous aussi on a pas mal de choses à faire...

-Oooh, d'accord ! Au fait... j'ai entendu parler... de l'Anschluss en Mars dernier... Tu y étais ? »

Un peu pris de court par cette question, Edward bafouille : « Je... en fait...

-Nan, c'est pas grave. Je comprends, c'est ton travail. »

Un silence gêné s'ensuit. Devant la mine inquiète de son Petit-frère, Ed finit par dire : « C'est la vie.

-"Vivre est un mal, c'est un secret de tous connu... "

-Quoi !.?

-Ligne 4, XL : SEMPER EADEM, Spleen et Idéal, 'Les Fleurs du Mal', de Charles Baudelaire.

-J'y comprend goutte, Fleur !

-Ignare ! De si beaux vers !.!.! Même Alphonse a sûrement plus de distinction que toi dans ce domaine ! Tiens, passe le moi justement.

-Ok, si tu le prends comme ça !

-Hihihihi... quelle susceptibilité ! Je t'embrasse bien fort Edward.

-... Ouais.

-Tu pourrais dire 'moi aussi' ! Goujat !

-Grrrr, me force pas à te raccrocher au nez non plus !

-Grand-frère ! », S'indigne Alphonse, devant le ton colérique qu'il adopte pour parler à la demoiselle.

« Tiens, je te la passe frérôt. »

Alors qu'Alphonse prend le téléphone –« Allô Fleur ? Comment vas-tu ? Tu comptes bientôt venir à Berlin ?... Oh, d'accord... » –, Edward s'occupe d'aller mettre la table. Vraiment... il n'aime pas discuter avec les gens qu'il aime des choses dont il n'aime pas leur parler. Un immense sentiment de culpabilité l'envahit à chaque fois, et il ne peut pas s'empêcher d'être désagréable... et être déplaisant avec les gens qu'il aime, il n'aime pas du tout non plus !


¤§¤


Mois d'Août

"... Après l'annexion 'pacifique' des Sudètes, Mein Führer a annoncé aux journalistes qu'il est prêt à se lancer dans la reconquête de la Tchécoslovaquie, territoire qui doit revenir bien évidemment au peuple Aryen. Mein Führer souhaite informer la nation que dans ce pays, "les Allemands y sont agressés !"... Il est bien certain que la menace juive qui persiste encore de nos jours, malgré les mesures radicales prises contre eux... "

-Nos compatriotes agressés ? T'entends ça Alphonse ?

-C'est n'importe quoi ! Personne en Tchécoslovaquie ne s'est jamais plaint de quoi que ce soit concernant les Juifs ! C'est vraiment... c'est vraiment chercher la petite bête là où il n'y en a pas !

-Comment peut-on croire et espérer vivre 5min sans se dire qu'il va bientôt y avoir une bataille ?

-Grand-frère... Il faut continuer d'avoir la foi. Il ne faut pas se laisser abattre ! Et qu'est-ce qui te dit qu'il risque d'y avoir encore une guerre ? Seulement 20 ans après la fin de la 1ère Guerre Mondiale ?

-Alphonse... Ce pays bénéficie de la protection française depuis 1925, par le pacte d'assistance à la jeune Tchécoslovaquie. Elle compte bien répondre à cette agression ! Et puis les Sudètes sont un territoire industriel essentiel à la Tchécoslovaquie... tu imagines bien qu'ils ne se sont pas laissés faire. Ce que fait Hitler, là, ça ne va qu'aggraver la situation internationale...

-Mais la France a toujours eu peur de s'opposer au Reich...

-Peut-être, mais soutenue par la puissance britannique, la France n'agira plus timidement face à l'Allemagne !

-Peut-être... que malgré tout... on peut éviter un conflit... »

Edward baisse les yeux, semblant réfléchir. Si la guerre doit bientôt commencer, il a intérêt à se dépêcher de terminer ses recherches sur la temporalité, sur lesquelles il travaille depuis bientôt 6 mois. Grâce à son poste, il a pu obtenir des autorisations spéciales qui lui permettent d'accéder aux archives de la bibliothèque nationale de Berlin... il a presque l'impression de toucher son but.

Il n'a pas envie qu'Alphonse endure tout ce qui peut arriver.

"... le nouveau visage du monde. Concernant d'autres pays d'Europe qui ont insisté pour qu'une réunion se tienne à Munich le mois prochain concernant la Tchécoslovaquie, il ne s'agirait en fait que de... "

Mais Edward et Alphonse n'entendent pas la suite de ce que récite l'homme à la radio, car sa voix est couverte par la sonnerie régulière du téléphone.


¤§¤


29 Septembre

3 ans qu'ils ne sont plus revenus à Munich. Le paysage semble inchangé, mais malgré tout différent. Peut-être à cause de l'épaisse fumée qui s'échappe du camp de Dachau. Peut-être aussi le nombre incalculable de drapeaux Nazis qui ornent chaque coin de rues.

« Grand-frère, il faudra passer voir Mme. Baüer et Elyssia quand on aura le temps ! », Dit Al, un sourire presque suppliant aux lèvres. Ed hoche la tête pour acquiescer.

« Oui, Al. J'ai trop hâte de revoir la p'tite puce. »

Ils sont arrivés ce matin avec le 1er train, et la conférence se déroulera cet après-midi dans l'hôtel le plus fastueux de la ville. C'est-à-dire dans moins d'une heure.

La réunion des Grands pour discuter du sort de la Tchécoslovaquie... et de la Paix.

À l'arrière d'une automobile de l'État, les frères se font conduire jusqu'à l'hôtel de ville de Munich. Encore une fois, le Führer a requiert la présence d'Edward, et éventuellement celle d'Alphonse, si l'aîné est d'accord pour l'emmener –Et il est bien évident qu'Edward veuille qu'Al l'accompagne, il en pose de ces conditions !–

Une fois arrivés, Hitler et ses hommes sont accueillis par le maire et des employés du palace. Ils l'informent que la Grande-Bretagne est déjà sur les lieus. D'un pas conquérant, Hitler s'avance sur le long tapis rouge déroulé pour l'occasion, chacun des frères Elric d'un côté du Reich Führer. Une fois à l'intérieur, celui-ci se dirige directement dans une loge déjà toute préparée pour le recevoir.

Le Führer s'arrête un instant, observant la pièce, puis, un sourire satisfait, s'assied sur un beau grand fauteuil rembourré. D'un geste, il demande à tous ses gardes de sortir, et au moment où les Elric vont en faire de même, celui-ci les rappelle : « Herr Elric, restez je vous prie. Croyiez-vous sincèrement que je puis mettre des hommes tels que vous dans le même sac que les autres ?

-Eh bien ce... c'est un honneur ce que vous nous dites, Monsieur... », Dit Ed, suspicieux.

« Nein, nein... j'ai simplement jugé utile de vous dire que j'ai insisté pour que vous m'accompagniez du fait que vous ayez vécu à Munich. J'ai pensé que cela vous plairait de revoir un endroit familier.

-Ah heu... tant d'attention nous touche, Monsieur, soyez-en sûr. », Répond Ed. Alphonse approuve d'un hochement de tête hésitant. « Mais dites-moi, Monsieur, quelle est l'autre raison du fait que vous ayez voulu que l'on vienne à cette conférence ?

-Vous êtes très perspicace, Herr Edward... Ja. Par simple curiosité, avez-vous réfléchis à la proposition que je vous avais énoncée concernant 'Flamel' ? »

Edward s'est bien douté que ça cache quelque chose : « Honnêtement, mon frère et moi-même n'avons pas encore décidé de ce dont nous avions l'intention de faire pour 'Flamel'.

-Je vois. Mais sachez Herr Elric que si vous acceptez, la nation Allemande ne pourra que vous remercier et vous féliciter.

-Je le conçois très bien ; Mais la Gloire n'est pas notre objectif.

-Pourtant, l'Homme a rêvé de la Gloire depuis la nuit des temps. Aucun n'échappe à la règle, donc quel peut-être cet objectif qui fait de vous des êtres hétérogènes...

-Quelque chose que seuls moi et Alphonse sommes capables de réaliser.

-Ce n'était pas une question à la réponse abstrus, Herr Edward, mais bel et une bien une demande et une réponse succinct. »

Pendant un court instant, Alphonse a cru voir son frère flancher, mais celui-ci reprend : « Retrouver ce que nous avons perdu.

-Ja, Herr Edward. Mais ne dit-on pas que ce qui est perdu ne peut être recouvré ?

-Mais... il arrive que ce qui est perdu revienne... », Edward lance un coup d'œil discret à Al. Son corps est revenu, à lui.

-Dans les contes de fées, peut-être... dans le monde réel ça ne se peut. Ou par alchimie... mais c'est inimaginable dans le monde réel. »

Edward baisse les yeux. Alphonse retient de lancer au Führer une réplique cinglante : il essaye vraisemblablement de déstabiliser l'aîné en lui insufflant l'idée que ce qu'il entreprend depuis tellement longtemps ne sert à rien. Tentant le tout pour le tout, Alphonse riposte d'un ton qui se veut courtois, néanmoins une pointe d'irritation trahit son jeu :

« Au moins, moi et mon frère gardons l'espoir et le courage de réaliser quelque chose de plausible qui n'est pas tiré de notre imagination ou d'une maquette, et qui par-dessus le marché nous est propre et non pas approprié par la force. »

Edward ne se tourne même pas vers Alphonse ; son visage reste impassible. Le cadet retombe ensuite dans sa silencieuse timidité naturelle. Le Führer ne prend même pas la peine de répondre, voire le réprimander. Après un temps de réflexion, il dit : « Vous pouvez disposer, Herr Elric, je vais réviser mon discours. Je compte sur votre soutien. »

Comment ça 'soutien' ?

Sans un mot, les frères sortent, laissant Hitler seul dans sa chambre. Une fois la porte refermée derrière lui, Edward traîne Alphonse dans un couloir un peu plus loin pour déchaîner sa colère sur lui :

« Espèce d'imbécile !.!.! Pourquoi tu m'as défendu ?.! T'aurais pas pu te taire ?.!

-Si je ne l'avais pas fait, qui aurait, dis-moi ?

-Je peux me défendre moi-même, j'ai plus 15 ans, 1000 pétards !

-T'avais pas l'air d'assurer, tout à l'heure ! Hitler... ce qu'il a dit est si abject ! T'as pas compris qu'il essayait de te faire renoncer à tes projets pour te forcer à rester dans ses rangs et à ce qu'on lui vende les droits de nos prototypes ?

-Je sais très bien, mais t'aurais pas pu lui dire quelque chose de plus 'soft' ?

-C'était ça, ou alors : 'vous êtes le plus grand salopard de l'histoire de la création, et c'est peu dire pour un arriéré mental de votre espèce ! À croire que c'est la vacherie qui vous retient en ce monde !'. Choisis.

-... ... Ce que je crains, c'est le revers de la médaille.

-J'en ai rien à foutre, Grand-frère ! Cet homme est malade !

-MOI J'EN AI PAS RIEN À FOUTRE DU FAIT QU'ON PUISSE TE FAIRE DU MAL ! », S'emporte Ed en plaquant son frère contre le mur. Ce qui l'a effrayé, ce n'est pas le fait que les paroles d'Alphonse puissent blesser le Führer –Ce qui a dû de toutes manières pour qu'Hitler les jette dehors comme ça sans cérémonie– , mais que le redoutable homme punisse de quelque façon qui soit son Petit-frère... c'est-à-dire en l'envoyant sans réfléchir dans l'Arbeitslager(4) le plus proche.

« Al... Je t'en prie. Ne fais rien qui puisse contrarier ce type. Même si c'est dur, fais-le au moins pour m'assurer que rien ne pourra t'être fait tant qu'on sera dans ce putain de pays. Tu m'as compris ?

-Mmh. » Confirme t'il, une lueur vaincue dans le regard.

« Jure-le.

-... ». Alphonse détourne les yeux.

« S'il te plaît Al, jure-le moi.

-... ... ... Papa !.!.!

-Hein !.?

-Là-bas, regarde, c'est Papa ! »

Ed se retourne, et voit Hohenheim à l'autre bout du corridor, les regardant avec étonnement. D'un coup, il se précipite sur eux, Al se libérant de l'emprise de son frère pour s'avancer aussi. Il serre avec force son fils dans ses bras, Al répondant à l'étreinte de son paternel. 12 longues années qu'ils ne se sont pas vus. Edward prend soin de rester à distance de leur père.

« Alphonse, mon fils ! Comme tu as grandis depuis notre dernière rencontre ! À présent, tu es un si beau jeune homme, comme ton père autrefois... », Dit-il en riant à ses dernière paroles.

« Oh, Papa, tu m'as manqué tout ce temps... »

Edward constate qu'Hohenheim a pris un sacré coup de vieux depuis la dernière fois qu'ils se sont vus à Munich. Sa longue chevelure autrefois d'un blond basané, toujours rattachée en queue de cheval –Ed se dégoûte des fois d'avoir la même manie–, est à présent parsemée de mèches argentées par endroits. Des rides creusent le visage épuisé et patriarche de celui qu'on appelait auparavant 'Le Lumineux'. Derrière les petites lunettes bronzées et rondes, ses yeux dorés jadis vifs comme ceux du faucon se posent sur son autre enfant, qui ne semble pas très enchanté de le voir ici. Il lui sourit comme un père heureux devant les 1ers pas de son gamin, et se dirige vers lui, prêt à répéter l'embrassade. Mais Ed se contente de tendre sa main gauche –Celle qui fonctionne bien–. Hohenheim paraît d'abord contrit, puis serre la patte de son fiston d'un bon coup de poignet. Ed a eu raison de lui donner cette main, Hoho Papa a autant de poigne qu'avant et sous le coup de l'émotion, aurait carrément démonté son bras artificiel. Devant la mine maussade de son fils, il émet d'un ton joyeux, en lui caressant gentiment la tête : « Tu n'as pas changé, Edward... Tu ne bois toujours pas de lait. »

Ed pousse un soupir et repousse la main de son père. Malgré tout, Hohenheim continue de sourire. En signe de 'bonjour', Ed lui demande : « L'est où Churchill ? T'es pas avec lui ?

-Sir Chamberlain tu veux dire, Sir Churchill n'est qu'un Ministre...

-Ah, et je peux savoir ce que toi tu fous là, alors ?

-Moi ? Je ne suis que l'accompagnateur... le seul a voir accepté, d'ailleurs, et à connaître les rues de Munich comme ma poche. », Ajoute t-il en haussant les épaules d'un air las. « Comme je suis ici jusqu'à demain, j'avais pensé à vous rendre une petite visite à Berlin, mais je n'aurais jamais pensé vous revoir ici, surtout à ce débat sur le démembrement de la Tchécoslovaquie.

-Nous sommes plein de surprises ! », Réplique Edward, agacé. Hohenheim met sa main sur l'épaule de son fils ; d'un geste rapide, il baisse la manche du pardessus d'Edward, qui laisse entrevoir son insigne Nazie sur le bras. Alphonse baisse la tête. Ed tente de se dégager, mais son père lui tient fermement le bras :

« Je comprend. », Dit-il, l'air sérieux, en relâchant son fils. « Tu es au service d'Hitler ? Son assistant ?

-Je suis son garde Schutzstaffel, que ça te plaise ou non.

-Au service d'Himmler alors. Et toi Alphonse, que fais-tu ici, fils ?

-Grand-frère m'a demandé de l'accompagner...

-Je vois. », Sourit Hohenheim. « Bien, la réunion devrait bientôt commencer, nous attendons encore l'Italie et la France.

-Mussolini et Daladier ? », Interroge Alphonse.

« C'est cela... Mais dites-moi les garçons, comment va votre petit monde ? Toujours pas fiancé à ce que je vois ? Je suis pourtant à l'âge où je pourrais être Grand-père ! Et vous avez déjà l'âge d'être père...

-Heu... », Bafouille Al, d'un rouge vermillon, se grattant l'arrière de la tête.

« Ah oui ? Être père et inculquer à notre progéniture comment devenir un bon Nazi, c'est ça... », Coupe Edward.

Alphonse observe son frère avec une pointe de contrariété. Il ne fait décidemment aucun effort après toutes ses années ! Hohenheim ne répond pas à cette dernière remarque, puis reprend en s'adressant à Al, sans aucune expression sur le visage : « Encore Edward je comprend qu'il n'ai pas de petite-amie, vu l'air ronchon et sa taille, mais toi Fils, toujours pas casé ? ». Fait-il en pointant du doigt Ed derrière son épaule.

-EEEEH !.!.!.! QU'EST-CE QUE T'INSINUES PAR LÀ ?.?.!.! TU ME TRAITES DE NAVET ?.? DE PETITE PERSONNE ?.?.?.? ALORS COMME ÇA JE SUIS TROP PETIT POUR ME FAIRE UNE GONZESSE ?.?.? ET COMMENT ÇA 'RONCHON' !.?

-Mais je plaisantais mon garçon, je voulais juste attirer ton attention...

-BEN ÇA MARCHE PAS ! J'EN AI RIEN À FOUTRE DE CE QUE TU ME DIS, T'ES QU'UN CRÉTIN !.!.! », Hurle t'il en soufflant comme un bœuf pour se calmer.

« Ahahahaha ! », Rit Hoho Papa sous le regard d'un Alphonse étonné par tant d'aisance à embêter Edward. « Moi aussi je t'adore, Edward. »

Alphonse se demande bien pourquoi il dit ça. Peut-être que le simple fait de dire 'crétin' à son propre père est une marque d'affection, chez son aîné ?

« MOI T'ADORER ?.! DANS TES RÊVES, OUAIS !

-Allons Edward, un père sent ces choses là, tout de même... », Riposte Hoho Papa, amusé.

Outré, Edward part dans le sens opposé, suivi par son frère et son père, trop heureux de revoir ses enfants pour se laisse démonter par un autre coup de tête de son premier-né.

Une fois Daladier et Mussolini en place, le débat peut commencer. À sa plus grande incompréhension, Edward a été autorisé par Hitler pour assister à cela. Alors qu'Alphonse s'est apprêté à entrer dans la salle, des gardes l'en ont empêché. De plus en plus incertain quant à croire à l'indulgence du Reich Führer, Edward hésite à entrer, mais se fait littéralement pousser à l'intérieur. Déconcerté, la dernière chose qu'il voit avant que la porte ne se referme, c'est Alphonse qui lui fait un signe timide de la main en lui disant 'à tout à l'heure Grand-frère'.

Hohenheim, debout derrière Chamberlain, paraît surpris de voir son fils dans la pièce des 'Grands', mais ne souffle mot. Ce premier lance un regard pénétrant à Ed, ennuyé, qui signifie 'N'ouvre pas la bouche aussi longtemps que l'affaire ne sera pas réglée'.

Ed essayera de s'y tenir... mais c'est tellement difficile de se taire dans une telle controverse politique aux opinions diverses... surtout qu'Ed en a à défendre, des opinions.


¤§¤


2h plus tard.

« C'était long.

-Je sais Fils, mais au moins, peut-être avons-nous sauvé la paix en lui laissant une partie de la Tchécoslovaquie.

-Je doute fort que les habitants soient d'accord de la décision du conseil... les Sudètes étaient vraiment un atout majeur pour eux.

-Ils feront sans.

-C'est facile à dire pour quelqu'un de l'extérieur, espèce d'égoïste. »

Hohenheim stoppe en entendant les derniers mots d'Edward. La séance est close, chacun est parti de son côté, en attendant le voyage de retour. Hohenheim et Edward ont marchés jusqu'au hall, là où ils sont sûrs d'être seuls.

« 'Égoïste' ? Tu le crois vraiment ? Nous, le Royaume-Uni et la France venons de céder aux exigences Allemandes et Italiennes en signant les accords de Munich pour éviter la guerre, et tout ce que tu trouves à me dire, c'est que je suis 'égoïste' ? Sincèrement, si on était si 'égoïste', est-ce qu'on aurait pris ces risques ? Aurait-on offert sur un plateau d'argent les Sudètes au Reich dans ce cas-là ? Est-ce que tu te rends compte Edward ? De l'immense sacrifice que la France a dû faire, elle qui protégeait le pays ?

-C'est bon, calme toi, j'ai rien dis ! »

Ed se tait, se mettant les mains dans les poches. Il n'a pas tord, même si, au fond, ils auraient dû essayer de trouver autre chose que de céder aux caprices d'Hitler. Maintenant qu'il sait qu'il est capable d'avoir peu, il en demandera plus.

Mais l'aîné des Elric n'a pas envie d'en parler.

« Hey, une question d'Hitler était très pertinente : pourquoi l'URSS n'était-elle pas présente ? », Interroge Edward, évitant de fixer son père.

« Eh bien, pour tout te dire, Staline n'a pas jugé utile de venir. Et la France et le Royaume-Uni n'ont pas cherché à insister.

-Pourquoi ça ?

-Nous n'avons pas entière confiance dans le 'Petit Père des peuples'. Et je trouve cela bien paradoxal de la part du Reich Führer d'Allemagne de demander une telle broutille, vu qu'il rejette le communisme autant que le marxisme.

-Oh, j'ai entendu parler de Karl Marx ; j'ai lu un de ses écrits...

-C'est bien, Fils. Ton frère m'a dit que tu as une ouverture d'esprit très large, que ton esprit de synthèse et d'analyse est tentaculaire. C'est bon de lire beaucoup, ça instruit et cela te donne une nouvelle façon de voir la vie. Tu aimes la philosophie ?

-Hmm, j'ai lu des ouvrages mais c'est trop nébuleux, je ne comprends pas bien.

-Vu de l'extérieur, la philosophie c'est très difficile à cerner. Mais en réalité c'est très simple.

-Bah vas-y si t'es si malin, définis-moi la philo !

-As-tu déjà auparavant fait de la philosophie ?

-... Eh bien, j'ai lu des textes, mais...

-Pour comprendre la philosophie, il faut en avoir fait. Mais dans ce cas, comment répondre à la question 'définis-moi la philosophie' s'il faut le faire avant de savoir ce que c'est ? Bon, je t'avoue que, moi-même, j'aurais du mal à t'expliquer cela correctement. Une chose que je peux te conseiller, c'est que pour comprendre la philosophie, il faut philosopher. C'est-à-dire, définir ce qu'est-ce. Connais-tu les racines grecques du mot, Edward ?

-Ça vientde 'philos' qui signifie 'aimer' et 'sophia', 'la sagesse', non ?

-Exact. C'est l'amour de la sagesse. Si tu peux comprendre ce qu'est l'amour et la sagesse, alors tu comprendras la philosophie... Encore 'l'amour' tu peux te dépatouiller avec, mais sais-tu ce qu'est la 'sagesse' ?

-Uh... Mais la philosophie n'est-ce pas se poser des question existentielles ? Genre : est-ce que la vie a un sens ? Tous les humains ont-ils un destin commun ? Perdre son temps qu'est-ce que c'est ? etc... et d'abord, on pourrait dire la même chose pour toutes les matières ! Quand on dit 'défini-moi l'anglais ou les mathématiques', on rencontre le même genre de difficultés !

-Oui, sans doute.

-Ah ! Mais à ce poser trop de questions on devient cinglé !

-Pourquoi te poses-tu trop de questions ?

-Argl ! Tu m'embrouilles ! (5)

-Désolé, fiston... de quoi parlait-on déjà ?

-D'Hitler qu'aime pas le communisme.

-Ah oui, c'est vrai !... Hey, où vas-tu comme ça, fils ?

-Chercher Al, tiens.

-... ... Dis-moi, Edward, j'ai l'impression que tu m'en veux profondément.

-Nan, t'as trouvé ça tout seul ?

-Et si tu me racontais pourquoi ?

-À ton avis ?

-Toujours cette vieille rancune infantile d'autrefois ? Je vous ai laissé, tous les 3 ?

-... Un peu de ça. Mais j'ai surtout pas pu supporter le fait que tu te serves de tes propres enfants comme espions.

-Je ne comprends pas.

-Ces lettres que tu nous as envoyées tout ce temps. Tu croyais que je ne remarquerai rien, à la longue ? Tu m'as vraiment pris pour un con. Mais ensuite il a fallu que tu arrêtes ton petit manège quand Hitler a ordonné qu'on filtre le courrier, n'est-ce pas ?

-... Sache que je n'ai jamais voulu me servir de vous, ni vous le faire croire.

-Pas la peine de te justifier, c'est un peu tard, tu ne crois pas ?

-Tu veux que je te dise ? C'est Churchill qui m'a demandé ça. En apprenant que j'avais 2 fils qui résidaient en Allemagne, il m'a sommé de vous envoyer régulièrement un courriel pour être mis plus rapidement au courant de la situation–Peut-être devrais-je remercier Alphonse– ... j'ai d'abord refusé, mais il a insisté... j'ai été répugné par ce que je faisais, mais je n'avais pas le choix. Pardonnez-moi...

-Peuh ! Si soi-disant tu tenais à nous tant que ça, tu aurais refusé !

-Je pourrais dire la même chose pour toi : si tu tenais tant que ça à Alphonse qui déteste Hitler, tu aurais refusé de le suivre.

-Ç... ça ne compte pas !

-Edward, explique-moi ce que tu fais au NSDAP. C'est pour Alphonse que tu fais ça, n'est-ce pas ? En réalité, tu lui fais énormément de mal.

-Tu n'en sais rien, tais-toi ! Il me l'aurait dit si ça le gênait tant que ça, je suis son frère !

-Par crainte de te décevoir, sans doute. Ton ambition est grande et il le sait : mais tu te doutes pertinemment comme moi que ce parti lui fait peur... »

Edward se tourne vers son père cette fois, le regardant droit dans les yeux :

« Allez fils, dis-moi pourquoi tu es entré dans la Gestapo.

-Parce que... Al...

-L'autre raison qui t'as poussé à le faire.

-C'est... »

Un court silence se fait entendre, jusqu'à ce qu'Ed reprenne :

« Moi aussi, je voulais éviter la guerre. Et sauver la Paix. J'avais pressentit depuis longtemps que le conflit était inévitable.

-Et tu crois sérieusement que c'est comme ça que tu réussiras ?

-Je ne sais pas. Mais j'espérais... juste un peu, au fond de moi... Si je pouvais monter assez haut au gouvernement, en devenant par exemple Ministre ou quelque chose dans le genre... en donnant le minimum pour le maximum à Hitler... peut-être qu'il finira par oublier la guerre, et se contenter des colonies qu'il possède...

-Tu sais très bien qu'Hitler jalouse la France et le Royaume-Uni à cause de leurs colonies et tente de reproduire ce que Bismarck(6) a déjà réalisé au XIXe siècle. Que crois-tu faire de plus que ce que nous venons de faire ? Nous avions déjà parlé de l'Échange Équivalent Edward. Tu crois au Père Noël.

-Et donc ? Des gens croient en un Dieu sanguinaire, que le soleil est divin alors que ce n'est que du gaz, les enfants croient à la Petite souris et au Lapin de Pâques, alors pourquoi je ne pourrais pas croire en l'Échange Équivalent, moi ? Pourquoi depuis toujours, les militaires, les étrangers, tous les gens, toi, vous avez toujours blâmé nos actions à moi et à Al ? Pourquoi personne ne nous faisait un peu confiance !

-Vous étiez trop jeunes, vous auriez pu commettre des erreurs...

-Parce qu'on est des Humains, justement !

-Edward... ce que tu fais là est trop dangereux. La guerre est à la porte de l'Europe, et toi et ton frère êtes mêlés à un conflit qui ne vous concerne pas. Ce n'est pas ton Monde.

-Si, du moment que tu prends part à ce monde, tu es concerné. Si se n'était pas mon Monde du tout, je serais déjà à Rizembool avec Al. »

Hohenheim soupire : il est vraiment difficile de retirer une idée du crâne de son fils... il lui dit : « Je souhaite sincèrement que tu trouves un moyen de retourner à la maison avant qu'un affrontement ait lieu ici.

-J'ai peur de ne pas réussir à temps. C'est pour ça que je bosse sur 2 tableaux. Pour Alphonse... pour qu'il ne puisse jamais voir la guerre... et puis un peu pour toi. »

Hohenheim écarquille les yeux de surprise. Ed rosit légèrement et détourne la tête : « Prend pas ça pour un signe d'attachement, c'est juste qu'Al serait super malheureux si tu venais à disparaître. »

Le Lumineux sourit radieusement à Edward et lui caresse la tête comme un papa tout fier de son enfant. Ed grogne pour insinuer qu'il a intérêt d'arrêter vite ce geste avant qu'il lui décolle la mâchoire à coup de genoux. Ils entendent soudain Alphonse débarquer au pas de course à l'intérieur du bâtiment : « Papa ! Grand-frère !

-Frangin ? Mais je croyais que tu nous attendais dans le salon ?

-Oui, c'est vrai, mais comme je trouvais le temps long je suis parti rendre visite à Mme. Baüer et sa fille –Qu'est-ce qu'elle est mignonne–... Mme. Baüer voudrait nous inviter à dîner, mais comme on repart ce soir... Elle te fait un 'gros bisous' et Elyssia 'un gros bisous mouillé, bien mouillé'... #rire# Oh, je vous ai rapporté du jus de fruits...

-Ah, chouette ! Merci Al !

-Heu... Papa, tu aimes le jus de pomme ? », Interroge timidement Al.

« C'est mon préféré. Merci fiston. »

Al semble ravi. Il tend le jus d'orange à son frère et ouvre ensuite le sien –jus de tomate–, et trinque pour leurs retrouvailles d'après-midi à l'écart de cet univers politique mystificateur, loin des soucis diplomatiques des uns et de la cupidité meurtrière des autres...


¤§¤


Dans la soirée du 9 Novembre.

« Eh, tu as lu ce que Papa dit ? C'est la fin du Front Populaire en France... à cause des accords de Munich...(7) », Énonce Al, en entrant dans la chambre de son frère, studieux.

« Bof, de toutes façons ça se voyait bien que ça durerait pas... mais dis toujours, la raison m'intéresse...

-Les radicaux ont rompu avec les communistes ; ces derniers ont refusé de voté en faveur des accords... et voilà.

-Évidemment, s'ils ont été 'exclus'... raaah, je suis fatigué, nom d'une patate... ». Il se frotte le visage.

« Tu travailles sur quoi, Grand-frère ? C'est de la physique ?

-Nah, j'essaye juste de réécrire l'équation de cette solution en rajoutant des ions hydrogénocarbonate... », Confie Ed en s'étalant sur son bureau encombré, mâchouillant son stylo.

-Pourquoi chercher si compliqué alors que c'est si simple ? Tu décomptes les ions d'iode de ta solution, et tu l'as ta relation logique. Je vais te faire du café. »

Une fois la porte refermée, Ed contrôle ce qu'Alphonse lui a dit, puis s'exclame : « RAAH !.!.! JE DÉTESTE LORSQUE TU AS RAISON COMME ÇA !

-Désolé ! J'y peux rien moi si je connais la réponse et pas toi !

-QUOI ! MAIS JE LA CONNAISSAIS LA RÉPONSE, C'EST JUSTE QUE ÇA COÏNCIDAIT PAS QUAND JE FAISAIS LA VÉRIFICATION !

-Comme à chaque fois...

-HEY ! JE T'AI ENTENDU, MÊME SI T'ES DANS LA CUISINE !

-Et moi je te comprendrais aussi bien si tu baissais d'un ton, s'il te plaît...

-Oups, pardon. », Se radoucit Edward, conscient que ses cris se répercutent dans toute la maison. « Je me suis pas rendu compte qu'y avait de l'écho. »

Alors qu'Alphonse revient donner la tasse à son aîné, le téléphone sonne : 'Driiing driiiiing !'

« Laisse Grand-frère, j'y vais. », Rassure Al, on se précipitant dans le salon.

#Qui peut bien appeler à cette heure-ci ? #, Se dit vaguement Ed en buvant une gorgée.

« Eeeeeeed ! C'est pour toi ! », L'appelle Al dans la pièce voisine.

« J'arrive ! C'est qui ? », Demande Ed en rejoignant son frère.

« Je ne sais pas... »

Un peu étonné, Ed prend le combiné. La voix à l'autre bout du fil lui semble familière, mais où l'a-t-il entendue ?

« Herr Edward Elric, je suis le Sturmbannführer (8) von Steffen, de l'Einsatzgruppen (9) . Rejoignez-nous immédiatement à la base, nous faisons une descente ce soir.

-Qu... Quoi ? Mais Mr. Von Steffen, il est 21h10 à ma montre et...

-Obéissez aux ordres, Herr Elric. Soyez là dans les prochaines 15 minutes qui suivent. ». Et il raccroche au nez du blondinet.

« Grand-frère ? Qu'est-ce qui ce pa...

-Pas le temps Al, faut qu'je file au Q.G, apparemment c'est urgent. », Coupe Ed en filant dans sa chambre pour mettre rapidement son uniforme. « Je vais sûrement rentrer tard, ne m'attend pas !

-Mais... »

Devant la mine attristée d'Alphonse, Ed le rassure : « Je ne sais pas plus que toi ce qui se passe. Je te dirais tout ça demain matin.

-O... ok... Bonne soirée Grand-frère.

-À demain frérôt. »


¤§¤


A la base

« Ah, Herr Elric, on attendait plus que vous !

-Désolé les mecs, mais faudrait éviter à l'avenir de me prévenir à la dernière minute comme ça ! C'est quoi le problème ?

-On va nettoyer un peu, ce soir.

-Ah ? », S'étonne Edward. Il ne comprend pas ce que son collègue veut dire par là. Au moment où il va lui redemander, un homme se poste devant lui. Il fait trop sombre, Ed ne voit pas son visage, dissimulé sous une casquette. D'un coup, il jette littéralement un fusil sur Ed, dont la respiration est coupée par le heurt. Avant qu'il ne puisse rétorquer quoi que se soit, l'homme crie à l'adresse des Waffen SS, faisant tournoyer sa cape noire, sa voix toujours aussi familière à Edward : « Achtung ! Maintenant que le retardataire est là, nous pouvons y aller ! Répartissez-vous dans les camions ! Schnell !

-Heil ! »

Poussé jusqu'au van, Ed se retient d'hurler pour qu'on lui explique. Premièrement, il ne sait pourquoi il est là. Ensuite, il n'a jamais eu besoin d'arme jusqu'à ce soir. Sa gummi (10) est amplement suffisante.

Arrivés à destination, c'est-à-dire en plein cœur de la zone résidentielle juive, la troupe descend, s'alignant en rang bien net. Ed ne comprend toujours pas : est-ce qu'ils vont devoir arrêter des gens ? Des vans pour le transport de prisonniers sont déjà présents sur les lieux. Mais pourquoi en pleine nuit ?

« Heil ! », Font les hommes pour saluer le chef de l'escouade. Celui-ci passe entre les colonnes et se fige devant Edward, qui retient un hoquet d'ébahissement.

Hoju. Leur demi-frère a lui et Alphonse. Il est le portrait craché d'Hohenheim, les cheveux blonds comme les blés, ses yeux couleur ambre.

« 1er Lieutenant Elric, je présume ?

-Sturmbannführer von Steffen ?

-Ja. En tant que 2ème grade le plus élevé de cette patrouille, vous dirigerez pour ce soir l'escadron 'Walkyrie'. Je m'occuperai du groupe 'Sylphe'(11). Cette petite unité sera entièrement sous votre contrôle, 1er Lieutenant.

-Heu... bien. Je tâcherai de... de me montrer à la hauteur. », confirme Ed en faisant le salut militaire.

« Suivez-moi tous à présent, Schnell. »

Dans la rue, le bruit significatif des talons contre la pierre froide de Novembre semble venir d'un horizon lointain tellement il résonne. Edward en mettrait sa main à couper qu'il y a d'autres SS partout ailleurs dans la capitale, voire dans tout le pays, marchant ainsi. L'équipe se sépare en petites troupes s'éparpillant dans le quartier, montant les escaliers des appartements ou toquant aux portes des maisonnettes. Rien ne semble présager que tout va bien se passer ce soir pour les Juifs.

Arrivé au dernier étage d'un immeuble résidentiel, von Steffen frappe à une porte et n'attend pas la réponse pour ouvrir. 4 paires d'yeux observent l'homme, Edward, confus, et une équipe composée de 6 SS pénétrer chez eux. Les enfants se resserrent autour de leur mère et le père, en fauteuil roulant, s'approche docilement du Sturmbannführer : « G-guten abend, Herr... qu-que puis-je pour vous servir ?

-Herr Löshka, Abraham ?

-Ja, c'est bien moi, Herr...

-Löshka Milla, votre femme ? Löshka Rodek et Ana, vos enfants ?

-Ja...

-Vous avez toujours été un fervent pratiquant du judaïsme depuis votre enfance, idem pour votre femme, et les enfants ?

-Ja, ja, Herr... »

Von Steffen se tourne vers ses hommes, et leur adresse un sourire entendu. Ed a quant à lui un sale pressentiment :

« Mais dites-moi Herr Löshka, à force de vivre dans un fauteuil roulant, vous devez être aussi rouillé que celui-ci, non ? »

Ed ne se joint pas à l'hilarité des SS. C'est complètement stupide.

« Justement, et si vous preniez un peu d'air ?

-Nei-nein, Herr, je... je vais très bi...

-Enfin voyons, cela se voit vous n'avez pas bonne mine ! »,Tranche von Steffen en poussant tel une infirmière attentive l'homme vers l'extérieur : « Tenez, venez sur le balcon, ça vous fera le plus grand bien.

-Nein, s'il vous plaît... je peux me déplacer tout seul...

-Ttt ttt ! Laissez moi m'occuper de votre cas... Regardez, la vue n'est-elle pas splendide ? »

Splendide ? Sûrement pas. La rue grouille de SS et de camions, le ciel est noir comme de l'encre, seule la pâle lune éclaire les habitations, certaines luxueuses. Edward se sent d'un coup très mal en remarquant la terreur de l'handicapé qui se trouve là : la peur du vide. Un rictus aux lèvres, le commandant se penche vers le Juif et lui susurre :

« Savez-vous ce que veux dire 'eugénisme', Abraham ? »

Le Juif gémit, et serre les dents. Von Steffen fait alors pencher le fauteuil sur la barrière, qui n'est pas très haute, et l'impotent glisse, et tombe. En réalisant ce qui se passe, d'un mouvement, Edward se précipite sur la terrasse en hurlant : « NOOOOON !.!.!.!.! ».

Le corps aux jambes sans vie s'écrase sur le sol glacé, dans un fracassement sinistre.

Mort. Il est mort.

Estomaqué, sans voix, Ed, toujours penché sur le bord et la main tendue vers cet immense gouffre, il sait qu'il est trop tard.

« Allons 1er Lieutenant Elric, ne soyez pas triste pour lui, sa famille le rejoindra bien assez tôt... »

Von Steffen se tourne soudain vers le reste de la famille implorante, pleurant. Il sort de sa poche des gants noirs en cuir, assorti à l'uniforme, très calmement. Il ordonne, doucement, avec presque une pointe de plaisir dans son ton : « Schitzen.(12)»

Deux hommes sortent de la file et tuent les gamins ; la mère pousse un cri suraigu et se jette à terre, prenant ses enfants morts dans ses bras, sous le regard interdit du blondinet. Le dirigeant du groupe sort d'un étui noir son pistolet et, d'une balle, abat la femme qui s'écroule sur son fils et sa fille. Eux aussi sont morts.

Edward ne met pas un quart de seconde pour s'écrier : « MAIS POURQUOI ?.?.?.!.!.! POURQUOI AVOIR FAIT ÇA !.? CE N'ÉTAIENT QUE... CE N'ÉTAIENT QUE... »

Alors qu'un filet de sang parvient jusqu'à sa botte, Edward peine à terminer sa phrase. Une vive panique transparaît dans sa voix : « ... Que des enfants. »

Un rictus sarcastique, von Steffen pose sa main sur l'épaule d'un Edward effaré, et lui murmure presque : « Amusez-vous bien, Herr Elric. »

Rabattant sa cape sombre en arrière, le sosie d'Hoju sort nonchalamment de la pièce, le groupe de Nazis à sa suite. Edward reste seul. Longtemps.

Des hurlements et des bruits de mitrailleuse le ramène à cette morbide réalité. Il se tourne vers la fenêtre et voit à travers les fenêtres des voisins des éclairs de lumière, sûrement des coups de feu. En bas, des SS traînent dehors des hommes, des femmes et des enfants et les poussent dans les camions à bétails.

Un véritable progrom.

Paniqué, Ed sort précipitamment de l'endroit, en évitant de regarder la famille morte à ses pieds.

Il descend un étage, et ne peut que comptempler l'ampleur des dégâts.

Des cadavres, partout. Du sang rouge à foison, sur les murs, le sol, des SS qui crient et courrent dans tous les sens, entrent de force dans les appartements et tirent, tirent... il n'y que ça.

De plus en plus affolé, Ed continue sa descente, mais prenant les marchent 4 à 4, cette fois. Il commence à courir. À fuir.

L'immeuble est haut. 6 étages. Cela semble si loin pour Ed, et plus il continue, plus il descend en Enfer. Il ne sait même pas par où passer : déjà ses 'camarades' qui font irruption dans toutes les habitations, qu'il est obligé de bousculer pour avancer, et la peur d'écraser les gens morts.

Peur.

C'est ça, il a peur.

Soudain, il sent quelque chose lui aggriper la jambe. Dans un cri étouffé, il la secoue vivement et abaisse le visage pour voir un vieillard le supplier. Le sosie du vieil Ishbalien banni :

« Hilfe... Aidez-moi, Herr... », Implore t'il dans un râle d'agonie.

Son vieu corps est criblé de balles. Edward n'ose pas imaginer comme il doit souffrir. Tout ce qu'il a à faire pour abréger sa douleur, ça serait lui tirer une balle dans la tête...

Même ça, il n'en est pas capable.

« P-Pardonnez-moi, je ne peux rien f-faire... », Répond Ed, les yeux brillants. Il s'enfuit en le laissant derrière... mourrant.

La respiration sacadée, les oreilles sifflantes avec les tirs et les cris, les yeux dilatés par la terreur et aveuglé par des flash, il n'a qu'une seule envie : rentrer. Rentrer chez lui.

Retournant à tord et à travers toutes ses horribles images dans sa tête, il a un haut-le-coeur. Il se passe la main devant la bouche pour s'empêcher de vomir à la vue de ces flaques rouges sur son chemin, et ferme les yeux d'angoisse. Mais il sent son pied glisser et rater une marche, et il dégringole dans l'escalier. Ne prêtant pas attention à la douleur de son genou droit, ni la difficulté à bouger sonbras mécanique, il se relève péniblement, ramassant son arme et boitillant légérement.

À sa gauche, une porte s'ouvre et claque. Par réflexe, il se tourne vers l'ouverture, son fusil en guise de bouclier. Une femme mate de peau appeurée l'observe, imitant Edward. Voyant que rien ne se passe, elle se jette sur lui et le plaque contre le mur, le suppliant et sanglotant :

« J-j-je vous en-en s-su-upplie, Herr ! Ne tu-uez p-p-p-pas mes en-enfants ! L-lais-ssez m-moi le-le t-temp de l-leur d-dire au-au-r-revoir ! »

Edward essaye de se dégager, mais elle s'aggripe à son uniforme :

« P-pit-ié, Herr ! J-je ne v-v-veux pas mou-mourir !

-Ma-madame... je vous en supplie lâchez-moi... », Supplique Ed en lui attrapant les poignets.

« JE NE VEUX PAS QUE MES ENFANTS SOIENT TUÉS !.!.!.!.!.!.!.!

-S-s'il vous plaît... N... n-ne restez pas là... fuyez !

-VOUS M'ENTENDEZ ? LAISSEZ-MOI, LAISSEZ-MOOOOI !.!.!.!.!.!.! », Elle s'accroche de plus belle au blond, qui sent les ongles de la femme traverser le tissu de ses habits. Bouleversé, Edward voudrait qu'elle fuie, qu'elle parte loin, mais si elle reste comme ça, elle va...

« Fuyez Madame, je vous le redemande enco...

-1ER LIEUTENANT ELRIC, ACHTUNG !.!.!.!.! »

Edward n'entend qu'un vague coup de feu et ferme instantanemment les yeux au moment où il sent un liquide chaud lui gicler sur le visage. Le corps de la femme se détent, et le relâche. Edward, conscient de se qui a pu arriver, garde ses paupières closes, sachant à quoi se tenir s'il les ouvre. Il s'en fait une précise dans son esprit, puis...

C'est pire que ce qu'il a imaginé.

Il lâche brutalement la morte sans tête qui tombe sur le parquet pour le noyer de son sang. Edward ne sait plus où se mettre. Et tout ce rouge sur lui... L'appel d'un garde lui rappelle qu'il est toujours en vie :

« 1er Lieutenant Elric ! Bon dieu, est-ce que vous allez bien ?

-Bravo Mander, tu as bien visé cette fois ; on l'a eu cette salope.

-Elle vous a attaqué, Herr Elric ? Êtes-vous blessé, Herr ?.? »

Devant l'absence de réponse de la part du 'chef', l'un des hommes demande :

« Was ist los ? Herr Elric ?.?

-Nous sommes la section' Walkyrie', nous sommes à vos ordres, Herr !

-... Je crois qu'il ne va pas bien du tout, il est tout pâle... Herr Elric ? Was ist los ?.?.?

-Est-ce que ce monstre vous a fait du mal, 1er Lieutenant ? »

Face à cet interrogatoire, Ed tourne la tête vers les gardes, et leur crache dans un souffle avant de sortir du bâtiment : « C'est vous les monstres. »

Plus ici. Il ne veut pas rester là. Surtout pas là...

Le spectacle qui s'affiche dans la rue le glace d'effroi. Entre les tués empilés, les gens que l'on force à monter dans les camions, ceux qui courrent, ceux qui chutent par les fenêtres...

Il voit un grand incendie au loin. Les SS sont en train de brûler des synagogues.

Il doit absolument trouver un moyen de s'en aller.

« Komm here !.! KOMM HERE !.!.!.!.! », Vocifèrent des hommes à des enfants détalant dans tous les sens, scandant 'Papa !' ou 'Maman !', gémissant. Lorsque des membres de la Gestapo les rattrapent, ils les jettent sans cérémonie dans un camion, ou alors certains...

« MAMAAAAAAAAAAAAN !.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!. BOUHOOOOWAAH !.!.!.!.!.!.!

-Hole dein maul zu !.! Hole dein maul zu, Mädchen !.!.!

-OOOUUUUIIIN, MAAAMAAAAN !.!.!.!.!.!.! AIDE-MOOOI !.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!.!

-HOLE DEIN MAUL ZU !.!.!.! »

Le SS prend alors la petite fille par les jambes et...

Un craquement épouvantable résonne dans la cour.

Et la gamine n'a plus crié ensuite.

Ed fait volteface : voir une enfant se faire éclater contre un mur est insurmontable.

Malgré son genou endolori, il courre à toute vitesse et se faufile entre les ruelles. Il s'arrête sous un escalier de secours et vomi. Il recrache toute sa haine et sa peur, son chagrin et son malheur. Suant, sanguinolant, la terreur suintant de tous ses pores, il se blottit sous ce havre improvisé, repliant ses jambes contre son torse, se bouchant les oreilles ; Même d'ici, on peut encore entendre le chaos de cette nuit. Quelle heure est-il justement ? Depuis combien de temps est-il ici ?

Alphonse. Il veut retourner auprès de lui.

« Al... je t'en supplie, viens me chercher. »

Les larmes coulent sur son visage déjà maculé d'un rouge rubicond.

« Al... sauve-moi. »


¤§¤


Un bruit sourd le réveille soudain. Il s'est endormi sous l'escalier, et n'a pas vu le temps passer. Il a gardé tout ce temps la même position, sa carabine en bandouillère sur le dos. Ce qui s'est écroulé devant lui... un homme. Un Juif.

Ed avance doucement son pied mécanique vers lui et donne un petit coup au niveau des côtes. Il ne bouge pas. Edward en conclut qu'il est mort aussi.

Mais alors, le SS qui... ?

Une forme noire se dessine devant l'aîné. Il ne comprend pas tout, mais sent qu'on le tire férocement par le col de l'uniforme. Vacillant, de la buée dans ses yeux fatigués, il voit une main ce poser sur son équipement, et une voix glaciale s'élever : « Votre arme est froide, Herr Elric. »

Edward n'a pas le temps de répliquer qu'un upercut lui broie la mâchoire. Le goût du sang dans sa bouche lui donne la nausée.

« Sturmbannführer…

-Où étiez-vous passé, lâche ? Je vois que pendant que nous, les braves Allemands exterminons la vermine, on en profite pour s'enfuir la queue entre les jambes ?.! ANT WORTEN !.!.! RÉPONDEZ !.!.!.!

-N... non, Sturmbannführer...

-Ttsss, vous les 'british', à part boire le thé, que savez-vous faire d'autre ? Ja ! Je sais très bien que vous avez des origines anglaises, et ça crève les yeux ! Une vraie tapette ! Quelle honte pour la Nation Allemande, misérable traitre !.! ». Il administre une claque plus ou moins foudroyante à Ed. « J'attendais mieux de votre part, Herr Elric. Mais je vois que je vous ai plus ou moins surestimé... le Führer sera déçu, lui qui place toute sa confiance en vous. Ja Elric, je compte faire mon rapport au Reich Führer, ainsi qu'à Herr Himmler pour souligner votre incompétence ! »

Edward a gardé la tête baissée tout le long de cette remontrance. À cette dernière phrase, il la relève et fixe droit dans les yeux von Steffen : « Allez-y, j'en ai rien à battre. Le Reich Führer me fait justement confiance, comme vous l'avez si bien dit. Ça sera ma parole contre la vôtre, après tout...

-... S... Sale petit insolent ! », Siffle entre ses dents le Sturmbannführer. Un nouveau coup de poing plus emporté percute la joue d'Edward, qui crache la molaire qu'il vient de perdre.

Von Steffen rabat sa cape contre lui, indigné, puis s'en va en laissant un Edward contusionné en plus d'être malheureux de l'évènement de ce soir. Il attend un quart d'heure, puis amorce un pas pour rejoindre les troupes lorsqu'un bruit attire son attention. D'une rue, un couple et une fillette s'enfuient dans la direction opposée. Edward, poussé par il ne sait quel instinct, les poursuit : « Stop ! Arrêtez-vous ! »

Il faut faire quelque chose. Mais quoi ?

« Arrêtez ou je tire ! »

La course-poursuite s'arrête ainsi dans un cul de sac, les 3 Judaïques recroquevillés contre le mur, tentant avec peine de se dissimuler derrière des poubelles. Ils guettent avec appréhension le doigt d'Edward posé sur la gachette.

Il doit les aider...

Tremblant, il enlève la protection du calibre et tire jusqu'à vider son chargeur.

Il abaisse son fusil et contemple son 'travail'.


¤§¤


Combien d'heures a-t-il marché jusqu'à la maison ? Il n'en sait rien... sur le clocher de l'église, les aiguilles indiquent 4h du matin. Le soleil pointe à l'horizon, dans le ciel violine.

Dans l'air flotte encore une odeur de brûlé. C'est la 3ème synagogue en ruine devant laquelle il passe.

Étrangement, il n'y a pas de carcasses ou de dépouilles de Juifs. Les SS ont dû tout déblayer avant que les Allemands ne se réveillent.

Edward n'a pas voulu rentrer avec le groupe. Il ne se sent pas à l'aise avec eux.

Il n'a pas voulu passer par le Q.G. Il a préféré rentrer chez lui à pied.

Culpabilité.

Est-ce que c'est ça ce qu'il ressent ?

Traînant des pieds, s'empêchant de taper sur tout ce qui ne bouge pas, il a presque l'impression que tout le nargue. Le décor, son ombre... Le monde entier est contre lui. De toutes façons ça ne change rien, à Central c'était pareil.

Sauf Alphonse. Il est le seul à le comprendre.

Mais ce matin, Edward Elric est coupable. Alphonse n'y pourra rien.

Il démolit au passage un petit poteau électrique et son automail.


¤§¤


La maison est entièrement éclairée. Alphonse, en pyjama, attendavec impatience le retour d'Edward.

Lorsque celui-ci franchit le pas dela porte d'entrée, Al se lève du siège dans lequel il a attendu toute la nuit son Grand-frère, et retient une exclamation d'angoisse en voyant Ed couvert de sang, la joue gonflée.

« G... Grand-frère ! Que t'est-il arrivé ? Tu es blessé ? », S'inquiète Alphonse en se précipitant sur Edward. « Viens avec moi à la cuisine, je vais te donner un morceau de glace pour calmer le mal, mais comment cela est-il arrivé ? »

Comment dire tout ça sans faire et sans se faire souffrir en y pensant ?

Il comprend à présent ce qu'a pu ressentir Mustang... Scar et les autres, eux qui ont assisté à la guerre d'Ishbal.

« Edward, ton bras ! Il est complétement détruit ! »

Lui aussi, il a été égoïste. Lui aussi il n'a pas fait confiance à des gens. Lui non plus ne les a pas cru capables de certaines choses.

Il a toujours pensé que lui et Al étaient les seuls à avoir la définition de l'Enfer.

Il s'est trompé sur toute la ligne.

Il vacille en reniflant bruyamment.

« Grand-frère ! Qu'est-ce que tu as ? Tu as mal quelque part ? »

Edward s'écroule alors dans les bras de son frère pour y sangloter très fort. Pleurer à chaudes larmes comme un enfant qui a fait une grosse bêtise...

Et en effet, c'est une énorme bêtise d'avoir participé à ce massacre.

« Ed... est-ce que je rêve ou bien tu pleures vraiment sur moi ?

-J-je ne-ne s-sais p-p-pas Al... C'est peu-peut-être m-moi qu-qui rêve... »

Se réveiller et oublier ce cauchemar. C'est tout ce qu'il demande.

« J-je... p-pard-don, j'arr... ive pas à-à m'a-arrê-rêtter...

-Vas-y, tu peux pleurer autant que tu veux, je n'y pourrais rien... après tout, nous sommes dans ton rêve. »

Edward resserre son étreinte, Alphonse l'imitant, les larmes aux yeux, touché par le désespoir de son aîné. C'est la 1ère fois qu'il le voit dans cet état.

Le pyjama d'Alphonse et l'uniforme d'Edward trempent dans le sang et les larmes. Comme toutes les guerres, qui sont baignées avec.


¤§¤


Plus tard dans la journée

Pas envie d'aller travailler... Après avoir remplacé son bras par une autre des prothèses que son père lui a fourni, Edward a préféré rester chez lui pour aujourd'hui. Il est trop fatigué pour sortir, et en même tant trop éveillé pour aller dormir. Il a un nœud sur l'estomac. Comme s'il a vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir.

Pourtant, il faut se lever. Il a quelque chose à faire.

« Grand-frère ! Est-ce que tu veux que je t'apporte à boire ? À manger ? »

Alphonse n'est pas non plus allé à l'entreprise. Il a affirmé que le bien-être de son frère passe avant le boulot. D'un côté, Ed lui en est plutôt reconnaissant : il n'a pas très envie de rester tout seul.

« Non merci frangin... mais tu n'as pas de dossier à rendre ou un truc dans le genre, hein ?

-Non non, t'en fais pas, c'est juste des formulaires à remplir, rien de plus... »

Mais Ed sait très bien qu'Alphonse a plus de travail que ça.

« Tu peux faire ce que tu as à faire dans le salon, je pourrais t'aider si tu veux !

-T'inquiète Grand-frère, je peux le faire...

-... On papote alors ?

-Ok ! Tu veux qu'on parle de quoi ?

-J'en sais rien moi !

-Oh...

-... Hem.

-Hum, j'ai écris une lettre à Fleur, tu y rajouteras un mot, d'accord ?

-Wé, pas de problèmes.

-...

-...

-... Tu voulais me parler d'un truc particulier ?

-Eh bien... », Commence Edward.

Il a très envie de vider son sac, dire tout ce qu'il a vu, le hurler s'il le pouvait, pleurer, mais comment faire tout ça devant son frère ?

Il n'a rien dit du tout à Al de toute cette soirée. Et il pense qu'il ne dira rien. Il le découvrira sans doute assez tôt, de toutes façons. C'est juste que ce qui sera écrit ou dit ne sera pas la réalité.

« En fait Al, j'y ai pensé... je vais quitter la Gestapo. »

Un ange passe avant qu'Alphonse interroge : « Mais... pourquoi Ed ?

-Parce que... je sais que t'aimes pas vraiment tout ce petit monde, alors voilà quoi...

-Je croyais que...

-Je peux très bien trouver un autre moyen d'obtenir les archives de la biblio, je suis pas un génie pour rien...

-... Encore une fois, c'est de ma faute si tu en ais arrivé là...

-Mais non, pourquoi tu dis ça ?

-Je suis qu'un boulet pour toi. Avoue-le. Des fois je me dis que j'aurais mieux fait de pas exister.

-Dis pas ça Al ! Qu'est-ce que j'aurais fait sans toi, moi ? »

Il part s'asseoir à côté de son frère : « Al, je sais qu'il y a des choses que je crois bien faire, mais que tu trouves mal. J'aimerais que tu me le dises dorénavant, oui ?

-Tu es libre de faire ce qui te plais Grand-frère... la seule chose, c'est que je ne veux pas que tu t'en ailles avant moi... on s'est promis de rester ensemble, n'oublie pas.

-Comment le pourrais-je ? », Sourit Ed en posant sa tête sur l'épaule d'Alphonse. Ils restent un peu moins de 5min sans se parler, lorsque le téléphone sonne. Décidemment, 1938 est l'année qui aura le plus coûtée au niveau téléphonique.

Edward doit se rendre au Gouvernement. Convoqué par Himmler.

#Aaah, von Steffen, salopard. #


¤§¤


« Vous m'avez demandé Mons... », Commence Edward.

Hitler entre dans la pièce à cet instant. Himmler se lève et fait le salut nazi, Ed l'imitant gauchement. Il n'a vraiment pas le moral pour affronter le Führer en plus de son futur ex-supérieur.

« Guten tag, Herr Edward, Herr Himmler. Je ne savais pas qu vous aviez affaire ensemble.

-Nein, Mein Führer, nein, ce n'est rien, vous pouvez rester », Insiste Himmler comme si Hitler s'est excusé –Mais même pas ! – « J'allais juste faire part à Herr Elric du rapport du Sturmbannführer von Steffen concernant la nuit dernière. »

Ah. Hitler est donc au courant... putain, qui l'eut cru ?

« Oh, faites, faites... ne prêtez pas attention à moi. »

# Fais chier, Hitler, espèce de fureteur, commi si ça t'intéressait la vie des autres ! #

« Un rapport sur mon compte ? Qu'ai-je donc fait ?

-Jugez par vous-même... ». Le chef de la milice lui tend alors un dossier, qu'Ed lit en diagonale... il finit par s'exclamer, hors de lui : « Mais c'est archi-faux ! J'ai jamais daigné poser un seul doigt sur sa personne, c'est plutôt lui qui m'a frappé à sang, quelle vérole !

-Herr Elric ! », S'indigne Himmler. Ed tourne la tête vers le Reich Führer et bafouille : « Heu... pardon, chui désolé, j'voulais pas m'énerver...

-Sturmbannführer vous a frappé, Herr Edward ? C'est vrai que vous avez un bleu sur la joue...

-Heu, en fait...

-Herr Himmler, je ne tolérerai pas qu'un tel abus de pouvoir puisse avoir encore lieu dans la police du Reich ! Un citoyen Aryen qui en frappe un autre ? Mais quel exemple pour les enfants Allemands du pays ! C'est une honte Herr Himmler, et j'exige qu'une sanction soit donnée à von Steffen !

-Nan mais heu... », Tente Edward, mais Himmler l'interrompt :

« Tout à fait Mein Führer ! Ceci est intolérable de la part d'un de nos valeureux hommes ! Je ferais le nécessaire pour Sturmbannführer von Steffen...

-Vous voulez dire l'ancien Sturmbannführer, Herr Himmler ? »

Aïe. Ed a beau être réjoui intérieurement, mais il est néanmoins préoccupé par le sort de l'homme. Quoi que... un séjour dans un camp de travail lui ferait peut-être pas de mal, à ce bonhomme.

« Et si vous donniez ce poste vacant à Herr Edward, qui a été si injustement accusé d'un tord qui a été commis à sa propre personne ?

-Mein Führer, quelle excellente idée !

-Non, attendez Messieurs je... je ne peux pas accepter !

-Pourquoi donc ? Ne soyez pas modeste, vous valez bien mieux que simple 1er Lieutenant !

-Tout à fait, j'ai toujours su que vous aviez le potentiel... », Dit à contrecoeur Himmler.

« Mais justement, je voulais dire à Mr. Himmler que je ne souhaite plus...

-Ja, moi aussi je souhaitais m'entretenir avec vous, Herr Himmler, c'est urgent.

-Je suis à vous tout de suite Mein Führer.

-Mais Monsieur...

-Plus tard Herr Elric, ne voyez-vous pas que Mein Führer me demande ?

-Mais... »

Littéralement jeté à la porte par son supérieur, Edward n'en revient toujours pas de cette incroyable chance... enfin, 'chance' est un bien grand mot, c'est plutôt de la poisse.


¤§¤


« Attend, tu pars de la baraque en me disant que tu quittais ton métier et tu te retrouves Sturmbannführer ? Y'a pas un léger différent entre tes plans ?

-J'y peux rien, moi ! Himmler m'a pas laissé le temps de lui parler ! Bon, je ressors, j'ai un truc à faire.

-Ah ? Mais tu viens à peine de rentrer... tu dois êtes fatigué ?

-Non c'est bon, c'est assez urgent... je reviens vite.

-Ok. Je t'attends Grand-frère »


¤§¤


Retourner sur les lieux du progrom n'enchante pas vraiment Ed, mais il a juré de revenir...

Une fois dans l'impasse avec le tas d'ordures toujours à sa place, Ed s'avance et repousse délicatement des cartons posés là, pour découvrir 3 personnes assises là.

« C'est bon, vous pouvez sortir. Je me suis chargé de vos papiers, et aux yeux de l'état, vous êtes morts... vous n'avez donc plus rien à craindre pour le moment... »

Le mari sort et aide sa femme et sa fille à se déplacer hors des détritus. Ils se tournent ensuite vers Edward, qui a une mine désolée : « J'espère que je ne t'ai pas fait trop peur hier soir, quand j'ai fait semblant de tirer... », S'excuse Edward à la gamine. Celle-ci secoue négativement la tête, souriante.

« Il paraît qu'en Pologne les Juifs sont encore en sécurité... voilà... Pardon, je ne peux rien faire de plus pour vous aider...

-Ce que vous faites, c'est déjà beaucoup... », Dit le Juif. « Je ne sais comment vous remercier... nous avons tout perdus dans la nuit, notre maison, notre argent, mon fils... mais que puis-je pour vous dédomager ?

-Rien du tout, merci... et je suis désolé... pour tout.

-Ne soyez pas triste pour nous... Merci infiniment. Que Dieu vous protège. », Le bénie la femme.

« Mmh, je crois que Dieu ne me porte pas dans son cœur.

-Ce ne sont que des épreuves qu'il vous impose, Herr. Parce que pour atteindre la lumière et le bonheur, de longues et pénibles souffrances vous devez traverser... mais vous verrez qu'à la fin, cela vaudra le prix de vos efforts...

-Dites-moi Monsieur, vous connaissez l'Échange Équivalent ? », Questionne Ed. L'homme sourit : « L'alchimie n'est que l'ancêtre de la chimie. Ce principe n'est pas plus démodé qu'hier.

-Moi, j'y crois comme vous vous croyez en votre Dieu qui veille sur vos vies.

-C'est bon d'avoir la foi. Maintenant, nous allons suivre la voie que Dieu nous donnes. Nous n'irons pas en Pologne. Nous irons plus loin. C'est le Destin de notre peuple depuis la nuit des temps de voyager, tel des nomades. La caravane ne s'arrête que pour se ravitailler en eau, et profiter de la clémence et de l'ombre que Dieu nous donne... le vent se lève. Nous devons y aller...

-Alors 'Bon Voyage'. », Leur souhaite Edward.

Le trio s'éloigne, et au moment de tourner dans une rue, la gamine revire en direction d'Edward. D'un magnifique sourire, elle lui crie : « Vous êtes un homme bon, Herr ! Merci à l'infini !.!.! Je me souviendrais toute ma vie que si je suis encore là, c'est grâce à vous !.!.! Que dieu vous bénisse, Herr ! »

Il ne les a plus jamais revu ensuite.

Cependant, il espère sincérement qu'ilsont trouvéle chemin jusqu'à leur pays d'origine...

Edward a encore un très long sentier à parcourir avant de pouvoir retourner à Améstris.

D'un revers de manche, il essuie ses yeux larmoyants. Trois. Il n'a sauvé que 3 personnes de cette épouvantable soirée.

Mais il sait que ce qu'il a fait est bien.

Quoi qu'on en dise.

A SUIVRE (Finie le 5/03/06)


LEXIQUE

(1) Ce docteur a véritablement existé, et était le médecin (presque personnel) d'Himmler, atteint de je sais plus quel trouble au cerveau (m'étonne pas qu'ils soit abruti jusqu'à la moelle XD). Il a ainsi réussi à empêcher le bras droit d'Hitler de déporter un million de Juifs :)

(2) Commandement suprême des armées allemandes de 1938 à 1945.

(3) Un documentaire réalisé par une Nazie pour une commande spéciale du régime Nazi... Encore un truc de lavage de cerveau, quoi XD

(4) Camp de travaux forcés.

(5) Heu, désolée, j'ai juste voulu mettre en pratique mes connaissances acquises lors de mon 1er cours de philo XD lol

(6) Otto von Bismark était un chancelier d'Allemagne au XIXe s. Le problème à cette période, c'est que le peuple germanique était éparpillé un peu partout en Europe (des Allemands en France, en Slovaquie etc...). Cet homme a réussi à réunir tout le peuple germanique en une seule nation, l'Allemagne. Et Hitler a tenté de refaire a même chose (avec la Tchécoslovaquie ou la Pologne, par exemple, quoi que, c'était plus pour gouverner le monde qu'autre chose, le connard XD)

(7) Ceci a eu lieu le 30 Octobre 1938.

(8) Grade d'officier SS équivalent au rang de commandant (d'après mon père O.o mais un ami m'a dit 'colonel'... bref -.-)

(9) Partie mobile de la Werhmatch.

(10) Sorte de matraque que les Nazis utilisaient.

(11) J'ai trouvé ce mot dans le DICO par hasard, alors autant le mettre XD lol. Il s'agit du Génie de l'air dans la mythologie germanique et celtique.

(12) Tirez/Feu !


Aaah ! Un truc que j'ai oublié de dire... concernant une légère erreur entre ma fic et un dialogue d'Edward dans l'ép.51... Un moment, il dit à Hoho Papa qu'Einstein est un type douteux... Pourtant dans la partie sur les JO, Ed semble assez 'content' de l'avoir croisé, et qu'il aimerait éventuellement lui parler... heu... O.o bah, faut se dire qu'il était jeune et frimeur XD Avec le temps il s'est calmé (J'crois plus XD)... bref... désolée... mais à la longue, on finit par oublier ce genre de détails... aaah... stupide mémoire.


Bon bah voilà... sniff... sniff...

AL : Bah Kishû, pourquoi tu pleures ?

MWA : Parce que... je pleure toujours quand je lis ou vois un truc dans lequel un Nazi aide des Juifs à s'échapper... c'est plus fort que moi... je me dis que dans ce monde pourri, les gens gentils ça existe encore...

ED : merde, elle pleure vraiment en plus !

MWA : Désolée... T.T J'ai rien de plus à ajouter, je suis encore toute retournée par ce que j'ai écrit, je peux pas m'empêcher de chuiner...

AL : Heu, tu veux un mouchoir ?

ED : Fais pas cette tête, tu nous feras faire plus de conneries dans la suite...

MWA : ç.ç Matane minna-san... T.T #Snurf#