Petit mot de l'auteure : warning violence / torture (implicite)
JOUR 5 : Endoloris
Cela fait bien longtemps que Alice et Frank Londubat n'hurlent plus.
La douleur les a tellement écrasé qu'ils n'en ont plus la force. Ils se contentent de subir en sanglotant en silence. À ses côtés, Rabastan fait les cent pas, avant de s'arrêter brusquement.
- Bellatrix... cela ne sert à rien de continuer. Ils ne savent rien !
La sorcière lève les yeux au ciel. Il s'imagine quoi, son idiot de mari ? Qu'elle ne s'en était pas rendue compte ? Évidement que le couple ne sait rien. C'est devenu plutôt évident au bout de la première heure de torture. Si ils savaient quelque chose, ils auraient craqué. Peut-être qu'ils n'auraient rien dit à voix haute, mais leur esprit fragilisé par la souffrance les aurait trahi. Et à chaque fois que Bellatrix lit dans leur pensée, elle n'y voit que la même chose : rien.
Pourtant, elle continue, encore et encore.
Endoloris. Endoloris. Endoloris !
Elle sait aussi qu'à ce rythme-là, il ne va plus rester grand-chose de ces deux idiots. Elle pourrait donc tout aussi bien les tuer, comme lui enjoint maintenant Rodolphus.
- Tuons-les et partons avant que quelqu'un n'arrive !
Oui, elle pourrait les tuer.
Mais elle jette une nouvelle fois un coup d'oeil à la marque des Ténèbres qu'elle porte sur son bras. Comme tous les jours depuis cette funeste nuit d'octobre, celle-ci est terriblement pale, signe que le Seigneur n'est plus. À chaque fois qu'elle est renvoyée à cette cruelle absence, son cœur saigne, son âme pleure.
Alors oui, elle pourrait tuer les Londubat. Mais la mort lui semble être une solution trop douce pour des aurors qui ont contribué à la chute du Seigneur. Elle frappe donc encore et encore, espérant qu'ils éprouvent ne serait-ce qu'un tout petit peu la douleur qu'elle-même expérimente à l'idée de ne plus jamais voir son Maître.
Et si son acharnement les conduits à être arrêtés, soit.
Elle s'en fiche.
Depuis que le Seigneur des Ténèbres n'est plus, sa vie est déjà fichue de toute façon.
