Petit mot de l'auteure : ou comment se motiver en écrivant sur Wolf totem
JOUR 9 : Insoumise
Insoumise.
Toute son enfance, ses parents avaient parlé d'elle en ces termes, soupirant que Bellatrix n'en faisait qu'à sa tête. « C'est une enfant difficile » soupirait son père. Devant leurs invités, sa mère se contentait d'acquiescer, mais dans l'intimité n'était pas en reste : sa fille lui faisait honte, à parler haut et fort, à donner son avis sans qu'on le lui demande, à essayer d'être plus douée que les autres. À chaque fois que Bellatrix leur causait une déception, ses parents lui faisaient comprendre par des mots bien choisit combien elle leur faisait honte.
Les choses étaient allées de mal en pis dans son adolescence. Arrivant bientôt à la fin de ses études, il était temps pour elle de se trouver un mari. Bien évidemment, elle refusait tout ceux qu'on lui présentaient – des imbéciles incapables, arguait-elle. Ses parents s'étaient désolés de son entêtement, de ce regard insoumis qu'elle leur envoyait en signe de défi.
Et puis, un jour, les insultes avaient laissé place aux menaces : si elle ne se mariait pas rapidement, elle serait radiée de la maison. À la simple idée de voir son nom brûlé de la tapisserie, Bellatrix avait frémit. Si elle n'était plus une Black... elle n'était plus rien. Alors elle avait dit oui.
Aujourd'hui, elle remontait ainsi l'allée qui l'amenait vers Rodolphus Lestrange.
Elle ne s'était jamais sentie aussi nauséeuse. Pour se donner du courage, elle chercha du regard ses sœurs, mais ne tomba que sur la mine réjouit de ses parents. Elle pouvait lire dans leurs yeux que pour la première fois de sa vie, ils étaient fiers d'elle.
Bien, songea-t-elle. Qu'ils en profitent. Cela ne durera pas.
Elle avait accepté d'épouser cet homme, mais leur union n'irait pas plus loin. Elle refusait de donner à sa famille ce qu'elle attendait le plus d'elle : des enfants. Et si ses parents voulaient se retourner contre elle, et bien soit. Elle avait la fortune et le nom des Lestrange, désormais. Ils ne pouvaient plus faire pression sur elle. Et quand bien même... elle pourrait toujours accusé son mari de stérilité ou d'impuissance. Celle-ci pourrait être causée par une faiblesse physique, ou bien une attirance déplacée envers un autre genre... Oui, quoi qu'il arriverait maintenant, elle s'en sortirait. Qu'importe si les autres étaient salis dans le processus.
Ce fut avec cette douce pensée qu'elle prit la main de son époux.
