J'ai complètement zappé que je devais publier hier !

Désolée...

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Chapitre 33

Nori et Legolas avaient été invité à la table de la princesse Dís, dans une salle à manger relativement petite. Mais comme la pièce dans laquelle ils avaient été installés en arrivant, elle était chaleureuse. Peut-être était-ce dû à la cheminée qui dispensait une douce chaleur, mais dans tous les cas, ils s'en fichaient.

Ils appréciaient d'être au chaud et de manger quelque chose d'un peu plus copieux que les pauvres lapins que l'elfe avait chassés durant leur périple.

-Deux chambres ont été préparées pour vous. Prince Legolas, j'espère que celle que je vous ai choisi vous conviendra. Nous n'avons pas souvent d'invités de votre taille...

-Je saurais m'en contenter votre altesse...

-Je vous en prie, appelez-moi Dís ! Après tout, nous allons vivre sous le même toit pendant plusieurs semaines alors je pense que nous pouvons laisser de côté ce genre de formalité, vous ne trouvez pas ?

-Comme il vous plaira. Mais dans ce cas, appelez-moi Legolas... Dís...

-Le repas vous convient-il ? Ma chère belle-fille a une nette préférence pour tout ce qui est vert, contrairement à nous, et elle a judicieusement pensé qu'il en serait de même pour vous. A-t-elle eu raison ?

-Princesse Sigrid, je vous remercie. Vous connaissez les goûts des elfes en matière de nourriture ?

-Les elfes aiment la nature, j'en ai déduit que vous apprécieriez les légumes plus que la viande et je suis ravie de ne pas m'être trompée ! Et comme mère vous l'a demandé, vous pouvez également m'appeler par mon prénom. Si vous le désirez, bien sûr...

Legolas acquiesça en baissant légèrement la tête. Puis il regarda le jeune prince nain et sourit en remarquant l'air béat qu'il avait alors qu'il dévorait sa jeune épouse des yeux. L'amour rendait-il si niais ?

Il n'avait jusqu'à présent ressenti aucune attirance pour personne. Et il redoutait un peu le jour où ça arriverait...

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Ruppert était vert de rage. Deux nains l'avaient emmené dans ce qu'il pensait être le fin fond de la montagne, là où le soleil ne devait jamais pouvoir éclairer les lieux. Après avoir emprunté plusieurs couloirs, descendu encore et encore plusieurs escaliers, les gardes s'arrêtèrent enfin devant une porte en fer que l'un d'eux ouvrit avec une énorme clef.

-Vous rigolez ? Grogna-t-il.

-Rent'e là d'dans et tais-toi !

-Mais j'tiendrais jamais ! Vous pouvez pas m'laisser là ! Cria-t-il en se tournant vers eux. J'peux même pas t'nir debout !

-C'est pas not' problème... Rétorqua l'un des gardes en le poussant durement à l'intérieur.

Ruppert se cogna au montant de la porte et jura comme un charretier des insultes qui laissèrent les deux gardes indifférents. Ils en avaient vu d'autres et ce n'était certainement pas un homme, peuple qu'ils n'appréciaient pas spécialement, qui allait les empêcher de faire leur boulot. Ils avaient reçu l'ordre de l'enfermer et de lui donner deux repas par jour. Ni plus, ni moins.

-Si t'es pas content, fallait pas t'faire prendre ! Ricana l'autre en fermant la porte à clef.

-Y'a pas d'lit !

-Y'a d'la paille ! Et t'plains pas, elle est propre ! Maint'nant, ferme-la ou tu pourras dire adieu à ta bouffe de c'soir !

Ruppert referma sa bouche et soupira. Il était de taille plutôt moyenne pour un homme, mais il était tout de même plus grand que les nains et la cellule dans laquelle il était ne lui permettait pas de se tenir debout. Il savait qu'il n'allait pas être accueilli avec joie, mais il n'aurait jamais pensé qu'il serait obligé de rester presque tout le temps assis dans une pièce sombre.

-Au moins, j'vais pas avoir froid... Marmonna-t-il en s'asseyant sur la paille qui allait lui servir de lit.

Il regarda tout autour de lui et grogna en pensant que jamais il n'allait pouvoir s'échapper de sa cellule.

Elle n'était pas en bois ou même en pierre, elle était taillée dans la roche. Il aurait pu essayer de forcer une porte en bois, mais celle-là était faite dans un métal lourd et épais et après avoir regardé dans le trou de la serrure, il avait failli se mettre à hurler de dépit. C'était le système le plus complexe qu'il n'avait jamais vu.

Y'avait pas à dire, les nains étaient doués. Et ça le mit encore en plus en rogne...

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La chambre était grande, pas autant que la sienne, mais comme ce n'était que provisoire, il allait s'en contenter. De toute façon, il ne passait jamais beaucoup de temps dedans, alors ça suffirait.

-C'est là qu'on va vivre ? Lui demanda Bilbo.

Mais il avait oublié que son compagnon y passerait du temps, lui, pendant qu'il s'occuperait des affaires du royaume.

-Oui... cette pièce n'est pas aussi grande que l'autre et si ça ne te convient pas...

-Tu rigoles ? Ça va l'faire sans problème, celle-là est presque à ma taille !

Et puis Bilbo vit le lit, leur lit, celui dans lequel il pouvait se coucher dans n'importe quelle position sans jamais toucher le bord. Celui qui était si haut qu'il lui fallait un marchepied pour pouvoir grimper dessus.

-Ouais... enfin presque...

Thorín lâcha un petit ricanement et s'approcha du lit sur lequel il posa son précieux chargement. Il regarda tout autour de lui et remarqua qu'Ori avait fait tout ce qu'il fallait pour que ses nouveaux quartiers soient aussi agréables que possible.

Il avait dû également superviser les travaux d'aménagement, parce qu'il était sûr qu'il n'y avait que lui pour penser à mettre des tapis épais sur le sol et des tableaux au mur et il devait avouer que c'était assez joli. Mais un grondement sourd se fit entendre et Thorín regarda Bilbo qui posa une main sur son estomac en grimaçant.

-J'crois bien qu'j'ai faim...

-J'en ai bien l'impression. On mange ici ou...

-Je... j'aim'rais bien voir celui qui prépare tous les bons p'tits plats que j'mange, c'est possible ?

-Oui, si on descend aux cuisines. Avec un peu de chance, on y verra Kíli. Veux-tu que je t'aide ?

-J'aim'rais bien, mais j'voudrais pas qu'on pense que j'suis pas capable de m'débrouiller. Et puis, il faudra bien que j'affronte tes sujets un jour... j'vais pas passer ma vie enfermé dans une chambre à avoir peur du monde...

Thorín approuva silencieusement et prit la canne de Bilbo qu'il trouva accrochée au dossier d'une chaise.

-Etrange... elle me parait différente... Marmonna-t-il en la regardant de près.

-C'est bizarre qu'elle soit là, j'l'avais pourtant avec moi à la bibliothèque... oh ! Y'a plus l'anneau qui m'tenait l'bras ! S'exclama Bilbo. Celui qui l'a faite avait dit qu'y f'rait un truc pour que j'm'en serve après, quand j'irais mieux. Apparemment, c'est d'ça qu'il parlait... Remarqua-t-il en montrant le pommeau sculpté.

-Bofur a fait du très bon travail... Constata Thorín.

-Oui, c'est ça ! J'me rappelais plus d'son nom mais c'est ça ! Il a dû v'nir la prendre quand j'me suis endormi c't'aprèm, c'est super joli ! J'vais l'essayer !

A la fois agacé par le langage et amusé par l'enthousiasme de Bilbo, Thorín le laissa descendre du lit seul, tout en étant prêt à l'aider au cas où. Le hobbit prit la canne et fit quelques pas doucement. Sa jambe n'était pas vraiment douloureuse, mais elle manquait de muscle et il prenait bien garde à ne pas s'appuyer trop fort dessus, sous peine de se retrouver le nez par terre. Et même s'il trouvait le tapis très beau, il n'avait pas vraiment envie de savoir s'il était doux ou pas.

-Je vois que tu t'en sors bien. On y va ?

Bilbo le regarda en souriant et ensemble, ils sortirent de la chambre. Le trajet jusqu'aux cuisines prit un certain temps, mais il apprécia de voir son environnement encore une fois. Les murs de pierre veinés de marbre, le sol poli par des dizaines et des dizaines d'années de frottement, les colonnes qui étaient si grandes qu'il n'en voyait pas le haut et les statues qui jalonnaient le parcours étaient autant de choses qu'il admirait...

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Il entendait des paroles qu'il ne comprenait pas et ça l'agaçait. Pourquoi est-ce que ces sales nabots ne parlaient pas la même langue que tout l'monde ?

-J'ai la dalle ! J'veux à manger ! Beugla-t-il.

Il attendit quelques minutes et allait recommencer à réclamer quand il entendit des pas. Une petite ouverture au milieu de la porte s'ouvrit et il se baissa pour regarder à travers.

-T'auras queq'chose quand y s'ra l'heure ! En attendant, tu la fermes, sinon j'te mets au trou ! Lui répondit le garde.

-Au trou ? Ça peut pas être pire que cette cage à rat ! Râla-t-il.

-Tu d'vrais pas dire ça... c'est pire ! Entendit-il.

-Ouais ! J's'rais toi, j'la fermerais ! Rajouta une autre voix.

-La ferme Gùnar ou t'y r'tourne ! Gueula le garde. Alors, t'as queq'chose à r'dire sur la façon dont t'es traité ? Ricana le nain en regardant l'homme.

Ruppert se contenta de secouer la tête et, courbé, il fit les deux petits pas qui le séparaient de son lit de paille. Il n'avait plus à craindre le froid, mais franchement, il se demandait s'il ne préférait pas être dehors sans chaussures et sans manteau, même en plein hiver, plutôt que d'être enfermé dans cette cage minuscule.

Ça allait être long, très long...

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Le repas s'était transformé en une petite fête improvisée. Kíli était arrivé presque en même temps que Thorín et Bilbo, et Bombur avait été plus que ravit de les accueillir. C'était la toute première fois qu'il voyait le hobbit et il se retint de faire la moindre remarque sur son apparence plus que frêle à son goût.

Il se doutait qu'il n'avait pas eu une vie heureuse avant d'être sauvé par Kíli et Dwalín et qu'il avait dû être gravement touché pour que Oín lui demande de faire des repas aussi légers...

Mais maintenant, il paraissait en assez bonne forme et d'après ce qu'il avait appris sur les hobbits, il allait se mettre en quatre pour que le compagnon de son souverain ait la silhouette que tous les gens de ce peuple avaient. Et question estomac, il en connaissait un rayon !

Il avait donc mis les petits plats dans les grands, ce qui voulait dire qu'au lieu d'en avoir pour quatre, la quantité de nourriture aurait pu suffire pour une tablée d'au moins douze personnes. Thorín grimaça intérieurement en repensant à façon dont il s'était fâché avec Kíli quand Bilbo s'était mis à pleurer à cause du gaspillage de nourriture.

Et quand il regarda les plats, il ne pouvait que convenir que le hobbit avait raison, même s'il savait que rien n'allait finir à la poubelle. Il devrait vraiment en discuter avec Bombur...

Il tourna la tête vers Bilbo et se dit qu'il devait penser la même chose s'il devait en juger par la grimace qu'il faisait devant l'abondance de nourriture.

-Asseyez-vous, j'vais vous servir ! Leur annonça le gros nain.

Bilbo était stupéfait. Il n'avait jamais vu celui qui lui faisait de si bonnes tartes et maintenant qu'il l'avait en face de lui, il se demandait s'il n'était pas comme ça à force de goûter les plats qu'il préparait. Le nain roux avait la barbe la plus étrange qu'il ait jamais vu, elle était très si longue qu'elle était faite de deux tresses attachées ensembles et qui retombaient bas sur son énorme ventre.

Bilbo fut installé sur une chaise après que Kíli, qui l'aimait vraiment beaucoup, ait mis dessus un coussin plutôt épais. Thorín prit place à côté de son compagnon alors que le prince se mettait en face. Bombur porta un plat qui sentait divinement bon et après avoir servi une bonne portion à chaque convive, il resta debout à côté de la table et attendit. Bilbo se mit à presque saliver alors qu'il voyait ce qu'il avait dans son assiette et prit sa fourchette.

-J'ai remarqué qu'les plateaux revenaient toujours vides alors j'me suis dit que vous deviez apprécier ma cuisine ? Lança le cuisinier.

-J'vois pas comment on pourrait pas aimer vos tartelettes ! Elles sont super bonnes !

-Oín m'a pas dit si vous aviez le droit d'manger quelque chose de plus consistant alors...

-Vous en faites pas. Je mangeais rarement d'la viande avant alors ça m'manque pas vraiment. Et puis j'aime les légumes. D'ailleurs, c'est plus la saison des courgettes alors comment ça s'fait qu'vous en avez encore ?

-Oh ça mon garçon, j'en sais rien ! J'me contente de faire une liste et quelqu'un va chercher tout c'que j'ai besoin. Les hommes de Dale sont assez doués pour conserver tout c'qu'on sait pas cultiver. Si tu veux avoir une réponse à ta question, faudra qu'tu t'adresses à eux !

-Dale, c'est bien la ville qu'est à côté d'la montagne ? Demanda Bilbo, ravit qu'au moins un nain le traite normalement, et pas comme une "altesse".

-Oui, on peut la voir quand on est sur les remparts au-dessus des grandes portes. Lui répondit Kíli.

-Et si j'me rappelle bien, c'est là qu'habite le roi Bard ? Continua Bilbo.

-Oui...

-Alors j'pourrais allez voir la petite princesse Tilda ?

-Quand Oín dira que tu peux te le permettre, oui... Lui dit alors Thorín. Et... et je pourrais même t'accompagner, si tu veux bien... Rajouta-t-il.

Un silence de mort s'abattit dans la cuisine. Même Bombur avait avalé ce qu'il avait dans la bouche sans faire de bruit. Sauf...

-Mhumfff... Jut... chjme chui chais maaal ! S'exclama Kíli en laissant tomber sa fourchette dans son assiette. (1)

Bilbo regardait tout le monde, se demandant pourquoi Bombur ne bougeait plus, pourquoi Thorín avait les joues un peu rouges et regardait son assiette comme si elle allait lui sauter à la gorge et Kíli qui avait marmonné quelque chose qu'il n'avait pas compris.

Mais d'ailleurs, pourquoi avait-il mis sa main sur sa bouche ?

-Kíli ? Ça va ? S'inquiéta-t-il.

-Ch'me chui bordu la gangue... Grogna le jeune nain. (2)

-Quoi ? Mais qu'est-ce que vous avez tous ? S'exclama alors Bilbo.

Kíli avait toujours la main sur sa bouche et marmonnait des trucs incompréhensibles tout en tuant son oncle du regard.

-Maitre cuisinier ? Vous savez c'qui s'passe ?

Bombur mit un certain temps avant de se rendre compte que c'était à lui que s'était adressé le hobbit et, la bouche ouverte sous le choc, il ne sortit qu'un "gah ?" étonné. Personne ne l'avait jamais appelé autrement que Bombur, alors entendre un "maitre" le laissa coi.

-Che penche que tu l'as cromatisé en l'abellant baitre... Baragouina alors Kíli. (3)

-Thorín ? Tu peux m'dire c'qui s'passe ?

Le roi se racla la gorge le plus discrètement possible avant de regarder Bilbo.

-Kíli est un imbécile qui ne sait pas encore manger sans se blesser. Peut-être que tu devrais lui donner une cuillère Bombur...

-Che chai mancher crocrement ! S'indigna le prince, chai juste que tu guevrai éviter de dire des trucs guizarres ! (4)

-Et tu devrais savoir qu'on ne parle pas si on n'est pas capable de se faire comprendre ! Rétorqua Thorín en le regardant bien en face.

Kíli eut le mérite de reconnaitre qu'il était plutôt mal venu de se comporter de la sorte, surtout quand on était un prince.

- Kíli, vous allez bien ? Lui redemanda Bilbo.

Le jeune nain hocha la tête puis son regard fut attiré par son oncle qui s'était redressé et avait les bras croisés sur sa poitrine, faisant bien comprendre à son neveu qu'il devait répondre verbalement.

-Oui, mon oncle, je vais bien. Réussit-il à dire enfin correctement.

-Ce n'est pas moi qui t'ai posé la question... Gronda Thorín.

-Je sais... j'ai répondu à oncle Bilbo. Rétorqua Kíli.

-Mais c'est quoi c'bazar ? Marmonna Bilbo.

-Oncle Thorín s'est proposé pour t'accompagner à Dale...

-Et ?

-Thorín Oakenshield allant de lui-même chez les hommes sans y être obligé est...

-Continue comme ça et je vais peut-être revoir ma décision concernant ton union avec l'elfe... Gronda Thorín en lui coupant la parole.

-Quoi ? Tu r'viendras pas sur ta parole à cause de ça quand même ! S'exclama Bilbo en toisant le roi.

-Mais...

-Y'a pas d'mais ! T'as déjà accordé à Kíli le droit d'se marier ! De quoi t'aurais l'air si tu r'venais sur ta parole ?

-Je... il faut que j'prépare la pâte pour le pain de demain... Marmonna Bombur en s'éloignant du couple royal.

-J'vais vous donner un coup d'main ! Ajouta Kíli en se levant.

Il n'avait pas spécialement envie d'assister à un règlement de compte entre ses deux oncles et même si la pièce où Bombur se retirait n'était pas assez éloignée à son goût, ça serait toujours mieux que de rester avec eux...

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Les deux nains partis, Thorín et Bilbo se faisaient face. Enfin, pas vraiment vu qu'ils étaient assis l'un à côté de l'autre.

-Tu n'as pas à contredire mes ordres, surtout devant une tierce personne. Assena Thorín durement.

-Etonnant... c'est pourtant pas c'que j'ai cru comprendre ! Balín m'a bien dit que j'pouvais prendre des décisions et même te conseiller ! C'étaient des bobards ?

Bilbo était furieux. Il savait qu'il ne devrait pas s'énerver comme ça, mais il n'y pouvait rien. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, c'étaient les paroles en l'air et même s'il était persuadé qu'il n'y avait pas plus sincère que le roi, pour l'instant, la seule chose qu'il avait retenue était sa menace de refuser le mariage à son neveu.

-Tu sais parfaitement que je ne reprends jamais ce que j'ai dit.

-J't'ai pourtant clairement entendu dire le contraire !

-J'ai dit peut-être, pas que j'allais le faire ! Et Kíli me connait, il sait que quoi qu'il fasse, quand son frère et sa mère seront là, je le marierais avec son elfe. Je croyais que tu avais confiance en moi... Finit-il d'un air triste.

Bilbo se mordit les lèvres et baissa la tête. Il aimait sincèrement le roi et il le croyait quand il lui disait qu'il l'aimait aussi. Mais ils passaient aussi beaucoup de temps à se disputer et il se demandait si c'était la vie qu'il voulait mener...

-Toute ma vie j'ai vu des menteurs et des voleurs. Et l'pire c'est quand j'ai entendu qu'mes parents avaient été content d'se débarrasser de moi alors que j'voulais qu'les aider à sauver la récolte... je sais qu'j'ai désobéi à un ordre de mon père, mais j'aurais jamais pensé qu'ils m'auraient laissé tomber comme ça. Alors comment tu veux qu'je fasse la différence entre c'que tu dis qu'tu vas faire et... et... rah ! J'sais pas quoi faire et ça m'énerve ! Eclata Bilbo en reniflant.

Il se tortilla sur sa chaise en essayant de mettre la main sur un mouchoir avant de constater qu'il n'en avait pas.

-Tiens...

Levant la tête, il trouva un morceau de tissu devant son nez.

-Merci...

-On est loin de la confiance mutuelle à laquelle je m'attendais... écoute, je ne sais pas quoi dire à propos de la façon dont tes parents t'ont traité. Je peux juste essayer de t'aider à surmonter cette épreuve, mais il faut que tu saches que quand je prends une décision, je ne reviens pas dessus. Jamais.

-Tu crois qu'on pourra vivre comme ça ? Tu crois qu't'auras assez d'patience avec moi quand j'réagirais pas comme il faut ?

-Il me semble qu'on a déjà eu ce genre de discussion et qu'on avait décidé de s'apprendre mutuellement. As-tu changé d'avis ?

-Non... et toi ?

-Non...

-On devrait écrire sur un cahier le nombre de fois où on s'comprend pas...

-On remplirait vite les pages... Remarqua Thorín. Mes parents étaient comme nous, impulsifs, et ma mère ne s'est jamais laissée diriger par mon père. Elle avait un caractère fort et tu me la rappelle.

Bilbo n'avait pas quitté le roi des yeux tout le temps de leur discussion et il avait vu le dépit, la résignation, la volonté et enfin l'amusement passer sur son visage. Pourquoi souriait-il maintenant ?

-Ils ont vécu heureux pendant de nombreuses années, pourtant, je pourrais te dire que je les ai souvent entendus se hurler dessus. Balín te dirait aussi que c'est étonnant que la montagne soit encore debout... alors je pense qu'on peut nous aussi surmonter ça.

-Tu veux toujours de moi ?

-Ce n'est pas la première fois que tu me demandes ça, et qu'ai-je répondu ?

-Euh... oui ?

-Et qu'est-ce que je viens de dire à propos des décisions que je prenais ?

-... que tu r'venais jamais d'ssus...

-Alors tu as ma réponse. Et je ne reste pas avec toi par dépit ou parce que je ne veux pas renier mes paroles, je tiens réellement à toi givâshel...

Un gargouillis particulièrement bruyant se fit entendre et Bilbo rougit en posant une main sur son estomac.

-Je suis ravis de voir qu'une partie de toi se comporte en parfait hobbit ! Et si on continuait ce pour quoi on était venu ici ? Bombur !

Le cuisinier et Kíli ne devaient pas être loin, parce qu'ils n'attendirent pas longtemps avant de les voir venir.

-Vous vous êtes réconciliés ? Leur demanda Kíli.

-On s'est pas vraiment disputés en fait... c'est juste que j'sais pas encore quand votre oncle plaisante ou pas... Lui répondit Bilbo.

-Plaisanter ? Mon oncle ? Mais est-ce qu'il sait seulement... euh... et si on mangeait ?

Kíli s'était vite rendu compte, à l'air un peu constipé de Thorín, que celui-ci appréciait moyennement que son neveu se moque de lui. Et comme il ne voulait pas mettre de l'huile sur le feu, il avait vite changé de sujet, ce que Bilbo approuva vivement, tout comme son estomac qui manifesta son accord plutôt bruyamment.

-J'suis désolé... S'excusa-t-il en rougissant.

-Ah ! Pas d'ça dans mon domaine ! S'exclama Bombur. Quand c'est l'heure, c'est l'heure ! Mangez donc ces p'tites bouchées en attendant la suite !

Les petites tartelettes de légumes étaient tout juste tièdes maintenant, mais Bilbo ferma les yeux en gémissant de bonheur alors qu'il les dégustait. Kíli le regarda en faisant la grimace. Comme tous les autres membres du peuple des nains, ce qui était vert n'avait pas beaucoup d'attrait à ses yeux.

-Il va bien falloir que tu t'y habitues, avec ton elfe, ça sera pareil... Remarqua Thorín qui faisait la même moue que son neveu.

-Vous devriez essayer, juste pour goûter ! Ça fond dans la bouche, la pâte est moelleuse, la crème est fondante et les légumes croquants... mumm... j'ai jamais rien mangé d'meilleur... S'extasia Bilbo.

Thorín déglutit en le voyant se lécher les lèvres. Ce n'était qu'un petit geste totalement anodin, mais aux yeux du roi, c'était tout ce qu'il y avait de plus sensuel. Et il s'imaginait avoir son petit compagnon allongé sous lui, nu, et gémissant de plaisir...

-Mon oncle ? Tu vas bien ?

Avec un petit raclement de gorge, Thorín se reprit et se redressa, non sans avoir jeté un coup d'œil rapide sur son entrejambe, heureusement cachée par sa veste. Ce n'était ni le moment ni le lieu pour avoir ce genre de problème physique...

Et il se contenta de hocher la tête en réponse, ne faisant pas vraiment confiance à sa voix. Kíli le regarda encore quelques secondes en fronçant les sourcils, mais n'ayant pas envie de se fâcher à nouveau en lui faisant remarquer qu'il devait répondre à voix haute, il laissa tomber et piocha un bout de viande tendre dans son assiette.

La sauce était onctueuse et il remercia Bombur entre deux bouchées. Le gros nain était ravi, les plats n'étaient pas vides, mais ils étaient bien entamés. Seules les tourtes et les quiches aux légumes n'avaient pas été aussi prises d'assaut, mais en même temps, quand il regardait le hobbit, il était clair qu'il ne pourrait pas manger tout seul tout ce qu'il avait préparé.

-J'suis gavé...

Bilbo se cala sur le dossier de sa chaise et passa sa main sur son ventre en le caressant légèrement.

-Encore une tartelette ? Proposa Bombur en lui tendant le plat.

Il allait pour refuser quand un rot sonore lui échappa et il mit aussitôt une main sur sa bouche en rougissant furieusement.

-Pardon... Murmura-t-il, gêné comme jamais.

-Faut jamais s'excuser pour m'avoir montré qu'vous avez apprécié ma cuisine ! Rétorqua le cuisinier en se rengorgeant.

-J'ai appris que tu allais suivre des cours avec Balín ? Lança Kíli, histoire d'alléger l'atmosphère.

-Ouais ! J'ai même commencé aujourd'hui !

-Et ?

-C'est génial ! Maitre Balín est un professeur super gentil et il est très patient avec moi.

-Il a été notre professeur à Fíli et moi. Il est vraiment bien.

-C'est sûr qu'il lui en a fallu de la patience, pour vous enseigner quelque chose... Rajouta Thorín.

-C'est pas lui qu'a dit qu'il avait les cheveux blancs à cause DES membres de la famille royale à qui il a servi de professeur ? Fit remarquer Bilbo en regardant Thorín.

Le roi grogna quelque chose d'incompréhensible et prit son verre afin de ne pas perdre contenance, même s'il n'y avait plus rien dedans. Kíli pouffa et fit semblant de tousser dès que son oncle leva la tête pour le fusiller du regard. Inconscient du jeu auxquels les deux nains royaux jouaient, Bilbo regarda la table et se laissa tenter par une dernière part de tourte dont il ne fit qu'une bouchée.

-Ah ! Ça m'fait plaisir d'vous voir comme ça ! Vous voulez en prendre au cas où vous auriez un p'tit creux cette nuit ? Lui demanda Bombur.

-C'est gentil maitre Bombur, mais j'crois qu'je vais refuser. J'pense pas qu'j'apprécierais d'avoir des miettes dans le lit...

-Je ne peux qu'être d'accord. Approuva Thorín.

Après une dernière tasse de thé parfumé et sucré qu'il apprécia au plus haut point, Bilbo se mit à bailler sans pouvoir se retenir.

-Il me semble que quelqu'un devrait aller se coucher ! Déclara Kíli.

-Ouais... j'vais vous laisser... Thorín, tu peux d'mander à Kolya d'm'accompagner à not'chambre ?

Thorín, qui allait se lever pour aller avec lui le regarda d'un air interrogateur.

-Tu lui as donné sa soirée, tu te rappelles ?

-Ah oui ! Mais ça m'embête... je veux pas qu'tu quittes ton n'veu à cause de moi, à moins qu'tu sois fatigué aussi ? Lui demanda Bilbo.

-Je m'excuse mes oncles, mais je vais vous laisser, annonça alors Kíli en se levant, demain, je dois aller voir si les rangers sont à Dale pour leur parler de notre projet, à Tauriel et moi.

-La question est réglée, je te raccompagne. Dit alors Thorín.

-J'me perdrais pas au moins... la prochaine fois, faudra qu'je sème des cailloux... Marmonna Bilbo.

Après avoir souhaité le bonsoir au cuisinier et au prince, Bilbo et Thorín s'éloignèrent lentement vers leurs quartiers provisoires. Une fois entrés dans leur chambre, le hobbit marcha difficilement vers la salle de bain. Il était fatigué et les nombreux couloirs et escaliers avaient eu raison de sa jambe mais il ne voulait pas perdre son habitude de faire un minimum de toilette avant d'aller se coucher.

-Mais c'est quoi c'truc là ? Se demanda-t-il en voyant une superbe boite en bois sculpté, posée sur la petite commode.

Il pensa appeler Thorín pour lui demander ce que c'était, mais sa curiosité prit le dessus et il souleva le couvercle.

-Ooohh...

Emerveillé, il découvrit l'ensemble d'accessoires de toilette que lui avait promis le roi. Il prit la brosse à cheveux, dont le manche vert translucide lui faisait penser à une pierre précieuse dont il ne se rappelait plus le nom et toucha les poils blancs doux et soyeux.

Puis il l'a reposa et prit le peigne qui avait le même genre de manche et dont les dents étaient également blanches. La texture étrange lui faisait penser à de l'os et il faillit le lâcher en pensant qu'il tenait entre ses mains un bout de squelette, mais il voulait croire que l'os qui avait servi à fabriquer ce magnifique accessoire provenait d'un animal qui ne serait pas mort rien que pour ça.

Il y avait une dernière brosse qui était nettement plus petite et même s'il n'avait jamais utilisé ce genre de chose, il sut immédiatement qu'elle était faite pour nettoyer les dents et voulut l'essayer. La tenant devant sa bouche, il supposa qu'il devait mouiller les poils, mais ne sachant pas s'il ferait une bêtise ou pas, il préféra demander à Thorín.

-Thorín ? Tu peux v'nir s'te plait ?

Il se tourna vivement vers la porte quand il entendit un bruit qui lui faisait penser à un meuble qu'on déplaçait, bruit suivit aussitôt par ce qu'il pensait être un juron dit dans une langue qu'il ne comprit pas.

-Ça va ? S'inquiéta-t-il alors que Thorín entrait précipitamment.

-Moi ? Mais c'est toi qui m'as appelé !

-Euh... oui... j'voulais savoir comment on s'sert de ça... Lui demanda-t-il en lui montrant la brosse.

-C'est tout ?

-Ouais... mais c'était pas la peine de courir !

-C'est pas grave... alors tu as trouvé la boite ? Se reprit Thorín en s'approchant.

-Oui ! C'est toi qu'as am'né ça ?

-J'ai demandé à Gloín de s'en occuper, c'est lui qui gère le trésor d'Erebor. Ça te plait ?

-C'est magnifique ! Attend... tu dis qu'c'est quelqu'un qui gère le trésor d'Erebor qu'a fait fabriquer ça ?

Thorín acquiesça, se demandant ou Bilbo voulait en venir.

-C'est quoi l'truc vert ?

-Emeraude... c'est ce qui se rapproche le plus de la couleur de tes yeux...

Bilbo n'avait pas encore eu le temps d'apprendre tout ce qu'il aurait dû savoir s'il était allé à l'école normalement, mais l'avidité de Ruppert lui avait appris pas mal de choses sur tout ce qui avait de la valeur. L'or, l'argent, la transparence des diamants, les rubis rouges comme le sang, l'aigue-marine, couleur des yeux de Thorín et enfin l'émeraude, la pierre précieuse verte comme une prairie.

-Tu veux dire qu'le manche c'est une pierre précieuse ? S'exclama Bilbo.

-Y'a t-il un problème ?

-Mais elle devait être énorme !

-La montagne est généreuse avec nous, en retour, nous essayons de ne pas trop lui en demander. Mais parfois, les mineurs trouvent ce genre de gros cailloux...

-Cailloux ? Mais avec ça, on pourrait nourrir une famille entière pendant des années !

-Personne n'a faim à Erebor. Et nous aidons ceux qui sont dans le besoin... Lui expliqua Thorín, enfin, quand nous le savons, continua-t-il après avoir vu la moue dubitative de Bilbo.

-J'aurais bien aimé croiser des nains au lieu d'être obligé d'voler pour manger...

-Tu n'as plus à craindre de manquer de quoi que ce soit maintenant. Lui dit le roi en s'approchant de lui.

-Mais y'a tant d'autres malheureux !

-On ne peut pas sauver tout le monde, mais on essaye...

Bilbo le regarda avec tant d'espoir dans les yeux qu'il craqua. Il le prit dans ses bras et, le soulevant en posant ses mains sous ses fesses, il l'embrassa à pleine bouche. Surprit par l'étreinte inattendue, Bilbo mit quelques secondes avant de répondre, mais il se rattrapa et passa un bras autour du cou de son nain pendant que l'autre fouillait dans ses cheveux.

Le baiser devint tendre et sensuel dès qu'il caressa la tresse qu'il enroula autour de son doigt et sans s'en rendre compte, il se frotta contre l'abdomen dur comme la pierre. Thorín apprécia et le fit sentir en plaquant son corps un peu plus contre le sien, tout en passant un pouce sur une fesse peu rembourrée, mais plutôt ferme. Mais son hobbit recula, bien trop tôt à son goût.

-Thorín...

La voix de son compagnon avait un petit quelque chose de désespéré et il sut que l'instant magique était fini.

-Thorín... j'suis fatigué...

Le nain se retint de soupirer et relâcha un peu son étreinte. S'il était honnête avec lui-même, il devait avouer qu'il commençait à ressentir également le poids de la fatigue d'une dure journée.

-Je te laisse faire ta toilette, j'irais après... Dit-il alors en le reposant au sol.

Bilbo espérait qu'il avait compris qu'il ne souhaitait pas aller plus loin. Et après avoir reçu un dernier petit baiser sur le coin de la bouche, il se demanda quand il allait accepter un jour de se laisser aller.

Le roi était patient. Mais pour combien de temps ?

oOoOo

Le repas avait été apprécié. La nourriture n'avait pas été abondante, mais largement suffisante pour contenter l'elfe et Nori, qui n'avaient pas fait un tel festin depuis qu'ils étaient partis de chez eux.

-J'aimerais envoyer un corbeau à Erebor, afin d'prév'nir le roi de l'avancement d'notre chasse, c'est possible ? Demanda Nori alors qu'ils étaient tous assis sur des canapés confortables, devant la cheminée.

-Il y a du papier et de l'encre sur le bureau. Je vais en profiter pour écrire à mon frère, ça fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles. Lui répondit Dís.

-Que vas-tu lui dire ? Demanda Fíli.

-Je ne vais certainement pas lui demander pour quelle raison il s'intéresse soudainement à une personne d'un peuple qui ne fait jamais parler de lui. Non, ça, je le garde pour quand je serais en face de lui ! Par contre, j'aimerais savoir comment va mon bébé... j'espère qu'il ne le martyrise pas, sinon, je ne donne pas cher de sa barbe... Gronda Dís.

-Maman... Kíli n'est plus un bébé...

-Mon chéri, sache que même quand tu seras papa, ce que j'espère vivement, et que plus tard tu deviendras grand-père à ton tour, tu seras toujours mon petit garçon ! Même quand tu auras cette fichue couronne sur la tête... Finit-elle en reniflant dédaigneusement.

Le léger rougissement du prince nain et la pâleur soudaine de la princesse humaine firent sourire Legolas qui regarda Nori et le nain fronça les sourcils tout en lui rendant son regard, se demandant pourquoi il avait cet air-là. Mais l'elfe avait deviné et regardait la princesse Dís, qui avait eu le bonheur d'avoir deux enfants, alors comment avait-elle pu passer à côté des signes qui montraient que le jeune couple allait bientôt devenir parent à son tour ?

-Maman... on voulait attendre d'être sûr avant de l'annoncer mais... tu vas être grand-mère...

Dís resta muette. Ce qui était un miracle, surtout quand on savait que la naine n'avait pas la langue dans sa poche et qu'il ne fallait certainement pas la mettre de côté sous peine de recevoir un coup de hache sur le crâne. Toujours silencieuse, ce qui commençait à inquiéter Fíli, elle se leva et, croisant les bras, elle se planta devant son fils et sa belle-fille.

-C'est pour quand ?

Interloqué par le ton un peu sec de sa mère, Fíli posa une main rassurante sur celle de Sigrid, qui se demandait si elle n'allait pas se mettre à pleurer. Ce n'était certes pas la réaction à laquelle elle s'attendait...

-Au milieu du printemps...

-Alors il va falloir retarder notre retour vers Erebor ! Annonça-t-elle gaiement, surprenant les autres. On ne va pas quitter la montagne avec une jeune femme enceinte jusqu'aux yeux. Et encore moins si le bébé décide de venir en cours de route !

-Je ne suis pas fragile ! S'exclama alors Sigrid. Je ne serais pas la première ni la dernière femme à voyager en étant enceinte et il n'est pas question de retarder notre retour. Je serais bien entourée, un elfe sera avec nous et il est bien connu que ce peuple a de grandes connaissances en médecine, n'est-ce pas prince Legolas ?

Les elfes étaient réputés pour leur flegme et leur impassibilité. Mais là, le prince Legolas, héritier d'un des plus vieux royaumes de la Terre du Milieu était content que son père ne le voie pas à cet instant.

-Euh... hein ? Lâcha-t-il en ouvrant grands les yeux.

-Alors là, j'en reviens pas ! Il aura fallu que j'traverse le pays pour voir un elfe bafouiller ! S'esclaffa Nori. Finalement, j'regrette pas d'avoir voyagé en votre compagnie, ça valait l'coup rien pour qu'voir votre tête d'maint'nant !

-Nous partirons un peu avant la fin de l'hiver, comme ça, la passe des Monts Brumeux sera complètement dégagée quand on y sera. J'ai hâte de voir mon père et Baín et Tilda. Je suppose que toi aussi tu veux revoir ton frère ? Demanda Sigrid à son mari.

Fíli ne put qu'acquiescer en hochant la tête. Ça faisait maintenant deux mois que sa femme lui avait appris la fantastique nouvelle et depuis, il vivait sur un petit nuage.

-Oh par Mahal, tu as la même tête de débile que ton père quand il a su que j't'attendais. Ça promet... Ricana Dís en posant ses mains sur ses hanches. Ma pauvre chérie, je te plains, tu as hérité d'un mari qui aura l'air à peine plus intelligent qu'un elfe pendant tout le temps de ta grossesse. Oh... je suis désolée, prince Legolas, les habitudes ont la vie dure... S'excusa la princesse.

L'elfe en question ne répondit pas. Etant donné la pauvre répartie dont il avait fait preuve quelques minutes

plus tôt, il ne pouvait décemment pas dire le contraire. De plus, la princesse Dís avait un petit quelque chose qui faisait qu'il l'aimait bien...

Le monde ne tournait vraiment pas rond...

oOoOo

A suivre...

oOoOo

Quelques traductions :

(1) : Mhumfff... zut... j'me suis fait maaaal !

(2) : J'me suis mordu la langue...

(3) : Je pense que tu l'as traumatisé en l'appelant maitre.

(4) : Je sais manger proprement, c'est juste que tu devrais éviter de dire des trucs bizarres.

oOoOo

Et merci de me lire

Ticoeur