Bonsoir, bonsoir, bonsoir !
Je reviens un peu plus tard que prévu pour ce nouveau chapitre. J'ai eu un moment de creux dans l'écriture, combiné à beaucoup de boulot et à un week-end chargé. J'ai aussi retrouvé une ancienne fic jamais publié, pas mal avancée mais écrit avec les pieds. J'ai limite honte de la quantité de fautes d'orthographe ! Je pense vous la livrer une fois Le baldaquin rouge achevé, c'est évidemment un Dramione mais je ne vous en dit pas plus, stay tuned !
Je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 9 : Réveil et réalité
Drago se réveilla en sursaut, une goutte de sueur perlant sur son front. Il releva le torse et tourna la tête vers Hermione qui dormait paisiblement à ses côtés. Il effleura sa joue, comme pour vérifier qu'il ne rêvait pas. Mais cette vision angélique n'effaçait pas les images qui avaient hanté sa nuit. Cela faisait un certain temps qu'il n'avait pas rêvé du manoir.
A mesure que les corps mutilés s'effaçaient de sa rétine au profit des courbes du corps nu d'Hermione, sa respiration se calma. Pourquoi maintenant ? Il s'était pourtant endormi dans un état d'allégresse des plus totales. Instinctivement, il posa son regard sur son avant-bras gauche et la vision du chêne finit de calmer les battements erratiques de son cœur.
Après avoir repris ses esprits, il regarda à nouveau la jeune femme et sentit son cœur se gonfler. Elle n'était pas partie, elle était paisiblement endormie, un de ses bras semblait le chercher et il se rallongea pour la ramener à lui. Combien de fois avait-il rêvé d'un moment pareil ? Il avait arrêté de compter et même en cet instant, il avait toujours l'impression de rêver. Elle était tellement belle, ses traits détendus et sa respiration lente donnaient une impression trompeuse de fragilité. Cette femme était une vraie tigresse, elle avait prouvé à nouveau l'étendue de ses talents.
La raison du retour de ses cauchemars, bien qu'il refuse de se l'avouer, était évidente. Même s'il s'était rapproché d'Hermione et qu'elle semblait l'avoir acceptée tel qu'il était, il n'avait aucune envie de lui imposer ses démons. Il n'avait pas oublié ses traumatismes, il avait simplement appris à vivre avec.
Il se sentait également coupable, ce n'était pas dans ses plans de lui faire l'amour si rapidement. Mais il n'avait pas pu résister à ses charmes et à la lueur de désir dans ses yeux. Cette femme aura sa peau. Son plan initial, consistant à apprendre à se connaître et, une fois des premiers liens établis, lui présenter des excuses pour ses actions passées, tombait à l'eau.
Il avait fait ses plans sans prendre en compte l'impétuosité et la force de caractère de l'ancienne Gryffondor. Il aurait dû se douter qu'elle ne serait pas aussi prévisible. Encore une fois, il se rendit compte qu'il ne la connaissait pas assez.
Drago avait pourtant déjà eu la preuve qu'elle pouvait se montrer entreprenante, mais avait-il tout gâché ? Il ne voulait pas devenir simplement son amant, il voulait tout partager avec elle. Il ne savait pas ce qu'elle pensait d'eux en cet instant. Avait-elle simplement eu envie de revivre une nuit fantastique, comme ce qu'ils avaient vécus à Poudlard, pour ensuite retrouver son quotidien, ou pire, retrouver le Germain ? Cette pensée lui retourna l'estomac.
Après l'avoir regardé dormir pendant de longues minutes, il déposa un baiser sur son épaule avant de quitter la chambre.
Hermione papillonna des yeux, luttant contre le rayon de lumière qui lui caressait le visage. Dans un geste instinctif, elle passa sa main de l'autre côté du lit mais il était vide. Elle releva alors la tête en se frottant les yeux, tentant de se concentrer sur son environnement. Elle était seule dans cette chambre, à laquelle elle n'avait prêté aucune attention la veille. Elle était étrangement lumineuse et simple, elle qui s'était imaginé que la tanière de l'ancien Serpentard serait dans les tons émeraudes et richement meublé. Elle entendit des bruits provenant de la cuisine, et se saisissant de la chemise que portait Drago la veille, elle l'enfila en réparant les boutons d'un coup de baguette pour se diriger vers la source du bruit.
Elle s'arrêta sur le pas de la porte, médusée. Drago Malefoy, habillé d'une chemise en lin aux manches retroussés, les cheveux encore humides, entrain de cuisiner sur l'îlot qui séparait la partie cuisine de la partie salon, sans utiliser sa baguette magique. En constatant la tenue de son amante, il se fendit d'un sourire qu'Hermione qualifiait de démoniaque.
« Bonjour belle endormie. Je ne t'ai pas réveillé j'espère ? »
« Non pas du tout... mais tu peux m'expliquer ce que tu fais ? »
« Ça ne se voit pas ? Je cuisine du pain perdu, tu dois avoir faim » lui répondit-il d'un ton innocent qui tranchait avec la lueur perverse dans son regard.
« Je pensais que... »
« Que j'avais un elfe de maison ? » l'interrompit-il, un air faussement outré sur le visage. « Non Miss Granger, j'ai appris à faire la cuisine. Ça me détend, c'est un peu comme la préparation de potions, en moins risqué. »
Ce constat arracha un sourire à Hermione. Alors qu'elle s'installait sur l'une des chaises hautes de l'îlot central, la cheminée se mit à ronfler et à prendre la teinte verte caractéristique de la poudre de cheminette. Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, une jeune femme arborant un carré noir, portant un tailleur bordeaux très sophistiqué et une paire de hauts talons fit son apparition dans le salon. Elle ne prêta pas attention à son environnement alors qu'elle époussetait ses vêtements.
« Sérieusement Drago, tu ne pourrais pas faire comme tout le monde et accepter le transplanage directement chez toi ? Regard ce désastre, je viens de me procurer cette tenue à Milan et elle est toute... »
Elle s'arrêta en plein milieu de sa tirade lorsqu'elle aperçut Hermione. Ses yeux s'arrondirent de stupeur tout en faisant la navette entre Drago et son invitée.
« Bordel de dragon ! Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ?! » finit-elle par s'exclamer en se tournant définitivement vers Drago.
« Bonjour à toi aussi Pansy. Fais comme chez toi, puisque tu n'es pas capable de prévenir de ta venue. Du pain perdu ? » demanda Drago d'une voix doucereuse.
« DRAGO LUCIUS ABRAXAS MALEFOY ! Je peux savoir ce que fout Granger dans ta cuisine à moitié nue ? »
Pansy se mit à dévisager une Hermione qui aurait voulu être partout sauf au milieu de cette confrontation entre les deux anciens Serpentard.
« Et toi, qu'est-ce qui... »
Mais personne ne sut ce qu'elle voulait savoir car elle se mit à détailler Hermione de la tête en bas. L'expression de dégoût qu'elle affichait se mua en froncement de sourcil. Elle semblait ne plus les voir.
« Comment je n'y ai jamais pensé moi-même ?! » finit-elle par s'exclamer, visiblement pour elle-même.
Elle sortit une plume et un carnet de son sac en crocodile. Elle se mit à dessiner frénétiquement tout en reportant de temps à autre son attention sur Hermione.
« Surtout si on te dérange, n'hésites pas à nous le faire savoir » railla Drago
« Chut ! » lança-t-elle d'un ton autoritaire sans pour autant lever les yeux vers son ami.
Au bout de quelques minutes pour le moins cocasses, Pansy finit par ranger son carnet.
« Toi ! » lâcha-t-elle finalement en pointant un doigt inquisiteur sur Drago. « Demain à 18h chez moi, aucune excuse ni retard ne sera toléré. »
Sans un mot ou un regard pour une Hermione un peu hébétée, Pansy fit volte-face et disparut dans un tourbillon de flammes vertes par la cheminée par laquelle elle était arrivée quelques minutes plus tôt.
« Je ne sais pas ce qui lui a pris, mais j'ai l'impression d'avoir échappé à une crise à la Parkinson. Enfin pour le moment » finit par dire Drago, sur un ton léger.
Hermione, plus sceptique, resta silencieuse. Elle n'avait jamais porté Parkinson dans son cœur et le sentiment était réciproque. Elle prit conscience que sa nouvelle proximité avec Drago l'amènerait peut-être à revoir des camarades d'école dont elle n'avait pas envie de prendre des nouvelles.
« Tout va bien, Hermione ? » s'enquit-il alors qu'elle ne pipait mot.
« Hum… » fit-elle en redressant la tête. « Oui, j'ai faim ! »
Elle savait qu'ils allaient devoir parler, mais pour l'instant l'odeur de cannelle était trop appétissante. Quand elle reposa ses yeux sur Drago, elle se dit qu'elle reprendrait bien un bout de Malefoy pour le dessert.
Une fois rassasiés, les dents amants restèrent enlacés sur le canapé qui avait accueilli leurs ébats matinaux. Hermione détailla son environnement tout en jouant avec une mèche des cheveux de Drago, allongé contre elle. Elle était étonnée par la chaleur que dégageait l'appartement de Drago. L'immense baie vitrée qui donnait accès à sa terrasse permettait au salon et à la cuisine d'être baigné de lumière. Les couleurs clairs étaient dominantes et la décoration était personnelle. De nombreux objets semblaient avoir été ramené par Drago de ses voyages.
Au bout d'un long moment, il se redressa pour mieux la regarder. Il avait l'air un peu paumé, ce qui troublait Hermione.
« Il faudrait qu'on parle de ce qui s'est passé » finit par faire remarquer Drago.
« De quoi veux-tu qu'on parle ? D'à quel point j'ai pris mon pied ? » railla Hermione, dans une tentative peu convaincante de dévier la conversation.
La remarque le fit sourire mais Hermione remarqua que ses yeux semblaient tristes.
« Je suis sérieux Hermione. Crois-le ou non, je n'avais pas prévu la fin de la soirée. Pas que je le regrette, mais quand même. »
« Pour l'instant, tu ne fais qu'énoncer des évidences. »
« Ce que je voulais savoir, c'est où ça va nous mener ? »
Bien qu'elle s'en était douté, Hermione était tout de même déstabilisée par la franchise dont il faisait preuve. Bordel, où était passé son éternel masque impassible ?
« Drago... » commença-t-elle en soupirant. « Est-ce qu'on est obligé de tout de suite chercher à mettre une étiquette sur ce qu'il se passe entre nous ? »
Sans répondre, il se blottit dans la nuque d'Hermione, l'empêchant de voir les traits de son visage. Se doutant que quelque chose n'allait pas, elle lui fit relever le menton d'un geste tendre. Elle n'aurait jamais pensé voir ses yeux transmettre une telle émotion. Il semblait anxieux et elle se décida à expliquer son ressenti par rapport à la situation.
« Je n'irais nulle part. Je veux juste prendre le temps. J'adore passer du temps avec toi, avec ou sans tes vêtements. Mais j'ai déjà commis l'erreur de me précipiter dans quelque chose de sérieux, et ça ne donne jamais rien de bon. Voyons déjà comment ça se passe. »
Drago sembla se détendre et lui offrit un sourire qui gonfla le cœur d'Hermione, bien qu'elle crût déceler une lueur de déception passer dans ses yeux pendant un instant. Elle le rapprocha d'elle et capturant ses lèvres, il lui répondit avec une ardeur renouvelée, et Hermione sentait qu'il tentait de s'exprimer sans mots. Lorsqu'elle sentit sa main se balader sur son ventre et s'approcher de ses cuisses, elle ne put retenir un gémissement. Décidément, il savait exactement comment s'y prendre avec elle.
Le lendemain, Drago se rendit donc à sa convocation au manoir de Pansy. La bâtisse imposante était décorée dans un luxe ostentatoire qui donnait toujours la nausée à Drago. La lourde porte ouvragée s'ouvrit d'elle-même à son approche et il se dirigea directement vers le salon à l'usage exclusif de la maîtresse de maison.
Il avait plus les caractéristiques d'un atelier, des rouleaux de tissus étaient posés contre un mur et la majorité de l'espace était occupé par une table de travail sur laquelle trônait divers instruments de couture, dont Drago n'avait aucune idée de l'usage. Les murs étaient presque tous recouverts de croquis, d'aquarelles et autres dessins de créations à différents stades d'avancement. Un espace un peu plus cosy était meublé par un canapé et un fauteuil, ainsi qu'une table basse contenant assez d'alcool pour saouler un éruptif. Dans ce petit coin plus intime, les murs étaient décorés par des peintures à l'huile des créations favorites de Pansy.
Comme l'avait prédit Drago, elle était penchée sur un parchemin à dessin, une cigarette dont s'échappait une fumée rose dans une main, l'autre tenant un crayon se déplaçant frénétiquement sur le parchemin. Elle dut sentir sa présence, car elle se retourna vers lui tout en portant sa cigarette à ses lèvres dans un mouvement théâtral.
« Il semblerait que tu m'ais caché des choses. »
« Bonjour à toi aussi » répondit Drago, légèrement agacé par l'attitude dramatique de son amie.
« Ne la joue pas grand seigneur et crache le morceau. Qu'est-ce qui justifie la présence de cette fille dans ta cuisine, vêtue de ta chemise un dimanche matin ? »
« Tu es mariée depuis quoi, deux ans ? Je ne devrais pas avoir à te faire un dessin. »
« Oh je ne doute pas de vos activités nocturnes, j'ai une imagination débordante et c'est parfois une malédiction. Mais je te connais, tu n'es pas du genre à cuisiner pour tes conquêtes. Ce qui me fait me dire qu'elle est plus qu'une de tes aventures sordides et en recollant les morceaux du puzzle, j'en ai conclu que tu me caches des choses. »
Drago était stupéfait. Malgré ce qu'on pouvait penser, Pansy était tout sauf bête, mais il était bluffé par la facilité avec laquelle elle avait analysé la situation. Et pour le coup, il ne savait pas quoi lui répondre. Il pourrait être aussi honnête qu'il l'avait été avec Potter, mais Pansy risquait de lui faire une scène beaucoup plus grande que lui. Mais justement, s'il avait tout raconté à Potter, pourquoi ne pas informer sa vieille amie ? Après tout, elle avait toujours été là pour lui, même dans ses pires moments.
Il inspira un grand coup avant de commencer son explication. A mesure qu'il avançait dans son récit, le visage de Pansy se décomposait pour se recomposer dans une expression enragée.
« Mais dans quel foutoire tu t'es mis ?! » finit par s'exclamer l'ancienne vert et argent. « Tu ne pouvais pas faire comme tout le monde : te caser sans faire d'histoire et de préférence pas avec une Née-Moldue héroïne de guerre ?! Tu me mens depuis combien de temps ?! Et Blaise, il est au courant lui ?! » Drago détourna les yeux face au regard inquisiteur de l'ancienne Serpentard. « Evidemment qu'il est au courant ! »
Elle lâcha un profond soupir et Drago resta silencieux, n'ayant rien à dire pour sa défense. Il sentit la culpabilité l'envahir. Il adorait Pansy, mais il savait qu'elle ne comprendrait pas. Après tout, elle avait fait un mariage de convenance et ne semblait pas être à la recherche d'une passion amoureuse. Sa passion, elle le trouvait dans son travail de créatrice de mode et dans ses amis. Même si là, tout de suite, Drago n'avait pas le sentiment d'avoir été un bon ami.
« Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait à Astoria ?! Tout ça parce que tu n'étais pas foutu de dire à Granger que tu l'aimais ?! »
Drago releva la tête, blessé.
« Il fallait vraiment que tu me ressortes cette histoire maintenant ?! Je suis au courant que j'ai été un immonde salopard avec elle. Mais je ne peux pas revenir en arrière, tout ce que je peux faire c'est faire en sorte de faire mieux cette fois-ci. »
Pansy ricana et écrasa sa cigarette dans un geste brusque.
« Cette fois-ci ?! Tu as testé ce qu'il ne fallait absolument pas faire ? » répliqua-t-elle, pleine de cynisme.
Drago la fusilla du regard. Elle n'avait pas tort, mais c'était un coup bas. Il en venait à regretter de lui avoir avoué. Il hésita à lui lancer une remarque cinglante sur sa propre situation, mais conscient que cela ne ferait que jeter de l'huile sur le feu, il se contenta de garder le silence, boudeur. Pansy semblait avoir craché tout le venin qu'elle avait en stock et ses épaules s'affaissèrent. Elle jeta à nouveau un œil à son projet en cours avant de reporter son attention sur lui.
« Qu'est-ce qu'on va bien faire de toi ? » se demanda-t-elle, plus pour elle-même.
Elle le regarda avec un mélange de tendresse et de résignation, puis l'invita finalement à s'asseoir sur le fauteuil avant de lui servir un verre bien rempli de son Whisky-pur-Feu préféré. Elle se prépara sa propre décoction avant de s'affaler sur le canapé. Elle soupira, mais lui esquissa un sourire désolé qui détendit Drago. Maintenant que l'incendie était contenu, ils pouvaient parler d'autre chose.
« Tu peux m'expliquer ta scène d'hier ?! » finit-il par demander, curieux de savoir ce qui l'avait sauvé hier.
« Figure toi que c'est la tenue de Granger qui m'a fait tilter. En imaginant toutes les saloperies que tu as dû lui faire, ça m'a donné une idée. Ne lui répète pas, mais elle n'est plus aussi laide qu'avant et la manière dont elle portait ta chemise m'a inspiré. Je n'ai jamais fait de lingerie et j'aimerais m'y essayer, mais c'est toujours risqué. L'accoutrement de Granger m'a donné une idée, au lieu de simplement sortir une ligne de sous-vêtements, pourquoi ne pas tenter de raconter une histoire ? La collection serait basée sur une nuit de passion et offrirait à mes clientes des tenues pour chacun de ces moments : de la tenue irrésistible pour rejoindre son amant jusqu'à la chemise qu'elle lui a volé et qu'elle s'approprie le lendemain. Regarde ! »
D'un coup de baguette, elle fit léviter vers eux quelques-uns des parchemins sur lesquelles elle travaillait avant l'arrivée de Drago. L'un des croquis représentait effectivement une chemise oversize, descendant un peu en dessous des genoux, cintrée par une grande ceinture noire, accompagné d'une cape en fourrure pourpre et de talons aiguilles.
« On pourrait décliner ça à l'infini, en changeant la couleur de la ceinture ou de la chemise ! Ça va pleuvoir des Gallions !» s'enthousiasma-t-elle.
Drago sourit face à l'entrain de son ami et ne put s'empêcher de la taquiner.
« Et mes royalties pour l'inspiration ?! »
Elle se fendit d'un rire narquois.
« Fais moi déjà oublier que tu m'as menti et ensuite, éventuellement, si la collection est un succès, je vous inviterais tous les deux au restaurant. »
Drago trinqua à cette promesse, heureux de ne pas avoir perdu sa meilleure amie et d'être enfin libéré du poids du mensonge. Il hésita un instant à lui parler de ses craintes par rapport au tournant qu'avait pris sa relation avec Hermione hier, mais il se retint, ne voulait pas la fâcher à nouveau. Blaise saurait mieux l'écouter.
Hermione quant à elle répondait à une autre invitation, moins contrainte. Ginny l'avait invité au Square Grimmaurd en compagnie de Luna pour se retrouver et qu'elle leur raconte leur lune de miel. Ils avaient passé deux semaines dans les Caraïbes et les tâches de rousseurs de Ginny n'avaient jamais été aussi visibles, allant à la perfection avec son teint halé, Hermione la trouvait rayonnante. Harry était parti retrouver Ron dans un bar du Chemin de Traverse. C'était très agréable d'être entre femmes. Entre le mariage, les études d'Hermione et les voyages de Luna, ces soirées avaient été rares et Hermione s'y sentait bien.
Bien qu'elles soient toujours aussi abracadabrantes, les histoires de la Serdaigle ne l'exaspéraient plus autant, au contraire elle était fascinée par ses récits de voyages. Elle comprenait pourquoi Drago l'appréciait autant. Elle se demandait d'ailleurs si elle voulait parler à ses amis de la tournure de leur relation. Elle n'était pas sûre de comment aborder le sujet.
« Et toi, Hermione ? Comment as-tu occupé ton temps libre pendant notre absence ? » lui demanda Ginny, avec un petit sourire en coin, qu'Hermione ne releva pas sur le moment.
« Quel temps libre ? » plaisanta-t-elle. « Mais c'est vrai que j'ai eu énormément de travail, avec le sommet et je commence à travailler sur mon mémoire à partir de la semaine prochaine. Même si mes horaires sont adaptés, je vais quand même devoir mettre les bouchés doubles pour rester organisée. »
« Ça ne répond pas à ma question. », argua-t-elle, son sourire énigmatique toujours collé sur le visage.
« J'ai vu Sarah, tu sais, mon amie de l'université ? Elle est en stage au cabinet de la Présidente française et elle était là au sommet. C'était très sympa de la voir, il faudrait que je te la présente. »
« Mais Sarah n'était là que pendant une semaine, qu'est-ce que tu as fait du reste de ton temps libre ? J'ai vu que Peter était en Angleterre, vous avez recommencé à vous voir ? »
Hermione prit un air pincé et croisa les bras sur sa poitrine. Ginny la croyait-elle si désespérée ?
« Dois-je te rappeler que c'est moi qui l'aie quitté ? Rien n'a changé entre nous. Il est toujours à la Confédération et moi je me destine toujours à faire carrière en Angleterre. Ce n'est pas parce que nous travaillons ensemble pendant les prochains mois que l'un d'entre nous a changé d'avis concernant nos aspirations. Je n'ai aucune envie de m'effacer à nouveau face à lui. Si tu veux tout savoir, j'ai passé du temps avec Drago Malefoy. »
A la mention du nom de l'ancien Serpentard, le rictus de Ginny se transformant en un sourire triomphant et Hermione comprit qu'elle s'était fait avoir.
« Ginny ! Petite roublarde ! C'est ça que tu voulais savoir ! »
Pour toute réponse, le sourire de Ginny s'élargit encore plus.
« Je dois l'avouer, il a changé ! Mais il reste une énigme pour moi ! Comment peut-on passer d'un petit con arrogant à un jeune homme mature, cultivé et étrangement ouvert d'esprit ? »
« Tu as dû passer pas mal de temps avec lui, pour faire ce constat ! » répliqua Ginny, visiblement très fière d'elle.
Hermione ne put s'empêcher de rougir face au regard de son ami. Luna arborait également un petit sourire, mais cet état aurait très bien pu être le fruit d'une de ses rêveries dont elle seule connaissait la teneur.
« Bon très bien, on a couché ensemble » finit-t-elle par lâcher.
Le petit cri aigue de Ginny aurait pu fissurer les fenêtres tellement il était perçant. Luna posa ses yeux sur Hermione et lui adressa un petit sourire.
« J'en était sûre que tu ne pouvais pas résister, tu avais déjà du mal quand il se comportait un immonde salopard, évidemment que maintenant qu'il se comporte comme un être humain décent et même j'ose dire, intéressant, tu ne pourrais pas lutter. Vous seriez tellement beaux tous les deux. »
« Minute papillon ! Ne mets pas le carrosse avant les Sombrals ! Pour l'instant on est simplement sortis quelques fois ensemble et on s'est envoyé en l'air une fois... bon d'accord peut être trois. Mais je lui ai dit que je n'avais aucune envie de me précipiter. On a bien vu ce que ça donne quand je me laisse embarqué dans quelque chose de sérieux sans qu'on soit sur la même longueur d'onde. Je n'ai pas la moindre envie de répéter mon histoire avec Peter. »
Ginny semblait sceptique mais n'insista pas. Cependant, Hermione se doutait qu'elle n'en resterait pas là. Pour le moment elle voulait juste profiter, et n'avait aucune envie de se précipiter sous prétexte que leur entourage souhaitant mettre un terme défini sur sa relation avec Drago.
J'espère que vous a plus ! C'est un chapitre de transition mais qui permet de faire le point. Pour l'instant Drago n'est pas encore prêt à assumer l'ampleur de ses sentiments et Hermione est dans la retenue.
Et voici Pansy ! fallait bien qu'elle arrive un jour ou l'autre. J'adore l'écrire comme une diva, mais au grand cœur. Elle aime ses petits serpents, même s'ils font des cachotteries. C'est un peu le trio d'argent.
On se retrouve la semaine prochaine et n'hésitez pas à laisser vos impressions.
