Rating : K+

Genre : Romance, Fluff, Noël.

Destinataire : J'espère que ce texte te plaira Doudou ! Même s'il ne fait pas partie de mes ships, je me suis beaucoup amusée à l'écrire et je comprends pourquoi tu aimes autant ces deux-là ! Joyeux Noël Doudou !


Le meilleur cadeau

– Qu'est-ce que tu vas offrir à Kaminari pour Noël ? demanda Ashido en s'affalant sur le canapé de la salle commune de l'internat.

– La plus belle explosion de sa vie, grogna Katsuki avec humeur.

Qu'est-ce qu'elle venait l'emmerder, encore ? Il détestait cette sale manie que prenaient ses ami·e·s de se mêler de ce qui ne les regardait pas. Enfin, iels faisaient toujours ça, pour tout et n'importe quoi, mais se permettaient de plus de en plus de familiarités avec lui et ça le saoulait. Ashido avait pas fini de le faire chier, en plus, vu comme elle se redressa d'un bond en écarquillant les yeux.

– Tu lui fais pas de cadeau ? s'offusqua-t-elle. Mais c'est ton petit ami !

– Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

– Ben, lui, il a prévu un cadeau démentiel pour toi, en tout cas...

Et merde.

C'était bien pour ça que Katsuki détestait Noël. Les gens se sentaient obligés de vous faire des cadeaux, contractant de façon consciente ou non l'obligation sociale à leur rendre un cadeau d'égale valeur, et ça gonflait Katsuki rien que d'y penser. Sans oublier ce torrent de bons sentiments stupides dictés par une fête exclusivement commerciale, alors qu'au fond c'était juste une histoire de fric. Mais sa mère insistait toujours pour organiser un immense repas de famille et lui gueulait dessus pour qu'il cesse de faire la tronche, alors que c'était elle qui provoquait le plus d'agitation en s'égosillant contre lui.

Le pire étant que cette comédie grotesque se répétait tous les ans et qu'elle continuait de faire rire tout le monde : son père, son oncle et sa tante, ses deux débiles de cousines, même sa grand-mère !

Bref, Noël était une période de merde et il n'avait pas la moindre idée pour le foutu cadeau de son copain.

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Une paire de gants.

Katsuki avait trouvé le cadeau idéal pour Kaminari. Cet abruti passait son temps à les perdre. Il en avait actuellement trois paires, toutes dépareillées : un gant rouge et l'autre bleu ; une moufle à rayures, la seconde à motif d'éclairs ; et pour la dernière paire, la main droite avait un dessin de renne tandis que la gauche demeurait d'un blanc terne, sans illustration.

Alors Katsuki avait trouvé des gants en simili-cuir noir, rembourrés à l'intérieur, simples, efficaces, classes – pas comme ces trucs débiles que Kaminari collectionnait. Et surtout, ils étaient dotés d'un système d'attache pour maintenir les deux gants ensemble lorsqu'on ne les portait pas, évitant ainsi de les perdre. En plus, ils ne lui avaient pas coûté très cher, Katsuki était certain de rentrer dans les frais : son copain venait d'une famille nombreuse (il avait genre trois sœurs et un frère) et n'avait pas beaucoup de thunes. Il galérait déjà à payer ses sorties avec Kirishima et les autres, alors son cadeau était peut-être bien démentiel mais il ne coûterait pas excessivement cher. Celui de Katsuki serait donc à la hauteur – voire un poil au-dessus.

Fier de lui, l'adolescent entra dans la salle commune de l'internat en exhibant la paire de gants (il avait auparavant vérifié que son petit ami n'était pas présent, il n'était pas idiot). Il se laissa tomber sur le canapé avec un sourire crâneur :

– J'ai trouvé mon cadeau pour Kaminari !

– Ooooh ! s'exclama Ashido en se relevant d'un bond. Qu'est-ce que c'est ! Raconte !

– J'étais sûr que... commença Kirishima avant de poser les yeux sur la paire de gants. Attends, c'est ça, ton cadeau ?

Des gants ? renchérit Sero. T'es pas sérieux ?!

– C'est trop nul comme cadeau, rigola Jiro.

Katsuki se renfrogna devant l'hilarité générale de ses camarades. Trop fier pour admettre sa faute, il les toisa de toute sa morgue, enfilant lentement les gants sur ses mains :

– Z'êtes débiles ou quoi ? Ces gants sont pour moi. J'ai prévu autre chose pour Kaminari.

– Oh vraiment ? releva Jiro avec un sourire en coin, comme si elle ne le croyait pas un seul instant.

– C'est quoi alors, ton cadeau ? demanda Kirishima, perdu.

– J'vous l'dirais pas, puisque vous me pensez capable de lui offrir des putain de gants, grogna Katsuki en se relevant.

Il les planta là après un dernier regard narquois, s'efforçant d'ignorer les gloussements des deux filles du groupe et pestant intérieurement contre cette bande d'abruti·e·s même pas capable de reconnaître la valeur de cette paire de gants. En plus, c'était un cadeau utile ! Mais il ne pouvait plus l'offrir à Denki maintenant.

Les gants n'étaient pas perdus, Katsuki en ferait bon usage. Il lui fallait toutefois trouver un nouveau – et meilleur – cadeau.

Putain de Noël à la noix !

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Le dernier jour de cours avant les vacances d'hiver, alors que les élèves se hâtaient de boucler leurs valises avant de quitter l'internat et de rentrer chez eux, Katsuki chercha son petit ami pour lui offrir son foutu cadeau. Il toqua à la porte de sa chambre puis entra sans attendre la réponse. La pièce était vide, quoique très encombrée : Kaminari n'avait visiblement même pas commencé à faire ses bagages. Ce débile allait encore tout faire à la dernière minute et oublier la moitié de ses affaires. Katsuki soupira. Où est-ce qu'il était, d'abord, ce con ? De retour dans le couloir, il croisa Ojiro et lui posa la question mais son camarade ne put lui répondre.

Agacé, il le chercha dans tout le bâtiment. Katsuki le trouva finalement dans le hall, alors qu'il rentrait tout juste de l'extérieur.

– Bordel, t'étais passé où ?

– Y avait du rab de mochis à la cantine ! s'exclama Kaminari avec un immense sourire, des étoiles plein les yeux.

– Tch.

Kaminari rigola de son air renfrogné et Katsuki se retint de lui faire la morale sur son manque de concentration et d'organisation, parce que même si ça le faisait chier, il savait que ce n'était pas vraiment de sa faute et il n'avait pas envie de s'engueuler le dernier jour avant les vacances. Alors sans rien dire, il retira la hanse de son sac de sport de son épaule, puis tendit ce dernier à Kaminari.

– Qu'est-ce que c'est ?

– Ouvre, abruti.

Perplexe, Kaminari tira sur la fermeture éclair du sac avant de plonger la main à l'intérieur et d'en retirer un skateboard.

Katsuki était particulièrement fier de son coup, plus encore que pour les gants. Il s'était rappelé de la dernière obsession de Denki pour un animé sorti quelques mois plus tôt. Katsuki n'avait pas regardé mais il savait que ça parlait de skateboard – SK9 ou un truc dans le genre. Kaminari avait évoqué l'envie de s'y essayer, même si c'était probablement qu'une lubie ; mais Katsuki était certain de lui faire plaisir avec ça. Sans compter que son cadeau atteignait sans conteste le niveau de démentiel.

Il avait réussi son coup. Les yeux de son copain s'écarquillèrent devant la planche de skate : elle était jaune électrique avec un motif d'éclair. Katsuki ne s'était pas emmerdé à l'emballer, il s'était contenté de voler une boule sur le sapin dans la salle commune et de la scotcher sur la planche avec un bout de bande adhésive arraché à Sero.

– Joyeux Noël, Pile Électrique !

– Putain Kats ! Elle est incroyable ! Mais... t'avais pas dit qu'on s'offrait pas de cadeaux ?

– Les autres m'ont dit que t'avais prévu un truc démentiel, tu croyais quand même pas que j'allais pas te dépasser sur ce coup-là ?

– Je... Je t'ai pas préparé de cadeau, moi, se désola Denki d'un air catastrophé. J'ai fait comme on avait dit...

Un silence gênant flotta au-dessus de leurs têtes avant que Katsuki comprenne la manœuvre de leurs amis et explose de rage.

– Les putains d'enfoirés de merde, je vais les exploser !

L'un·e d'entre eux (Ashido probablement, ou alors Kirishima) avait dû entendre parler de leur décision de ne rien s'offrir à Noël, lui imputer l'entière responsabilité de ce choix et se mettre dans la tête de jouer avec son sens de la compétition pour le forcer à acheter quand même un cadeau à Kaminari – deux en fait, si on comptait les gants rangés au fond de sa valise, dans sa chambre.

– Je vais les défoncer, grogna-t-il, l'air crépitant autour de ses mains.

– Attends, je te ferais un cadeau pour la St-Valentin, okay ? intervint précipitamment Denki. Et toi, tu m'offriras rien du tout en échange, comme ça on sera quittes !

Grand bien lui fasse, ça n'empêcherait pas Katsuki de faire payer aux autres leur grotesque manipulation.

– En tout cas merci pour la planche, elle est trop géniale ! s'exclama Kaminari avec ce putain de sourire, là.

Ce sourire si grand, si doux et si lumineux, qui ramollissait toujours le cœur de Katsuki et qui lui donnait envie de prendre son copain dans ses bras pour ne plus jamais le lâcher, ni laisser quiconque l'approcher – même s'il ne l'avouerait jamais. Sa colère s'apaisa légèrement alors que Kaminari lui sautait au cou pour l'embrasser.

Katsuki grogna pour la forme mais accepta le baiser, serrant l'autre garçon contre lui.

– Aller, essaye cette putain de planche avant que j'aille démonter les autres imbéciles.

Avec une exclamation de joie, Denki posa le skate sur le sol et bondit dessus sans réfléchir. La planche se déroba sitôt qu'il l'effleura et il se vautra royalement sur le sol avec un cri de surprise, avant d'exploser de rire.

Katsuki soupira. Les fêtes de Noël étaient définitivement une mauvaise idée.