Du coup, je vous raconte pas le rêve que j'ai fait. Enfin passons. J'allais le réveiller encore une fois, et il ne fit pas trop de manières ce coup-ci. Mais quand même, il n'était vraiment pas du matin.
" Comment tu fais quand tu bosse ?" demandais-je.
" Hawkeye se charge de me réveiller en général. Mais pas aussi gentiment que toi je dois dire."
Traduction : elle le réveille à coup de 9mm. Charmant. On termina notre petit-déjeuner, et devinez-où il va se mettre ? L'ordinateur, bien vu. Moi, c'est la télé. Chacun son truc. Pourtant, je compte pas passer la matinée devant. Vers les 10h20, je lui propose d'aller faire un tour en ville. Ouah, il ne proteste même pas pour délaisser l'ordi ! Qu'est-ce qui lui arrive il est malade ? Quoi qu'il en soit, nous voilà en ville. J'entre dans une boutique d'accessoires fantaisie. Lui ne sait pas trop quoi faire.
" Tiens regarde, t'en pense quoi de ces boucles d'oreilles ?" demandais-je en montrant deux boucles avec des petites plumes.
" Etranges."
" Oui je suppose que c'est pas courant à Central."
Je continue à examiner les articles. Soudain, j'avise des oreilles de chat noires sur un serre-tête. Héhé, petite idée. Je les attrape, et m'approche de Roy par derrière. Comme il s'est assis ça va simplifier les choses.
" Qu'est-ce que tu fais ?" demande-t-il en portant les mains à ses cheveux.
" Touche pas, ça te va trop bien." répondis-je en lui retenant les poignets.
" Mais tu m'a mis quoi ?"
" Des oreilles de chats ! Regarde."
Je le pousse devant une glace. Il est vraiment trop chou avec. Je prends une photo avec mon portable.
" T'es vraiment trop craquant comme ça. Mimi mignon, chachat Roy !"
" J'ai l'air ridicule oui."
Un regard d'une vendeuse surprit dans la glace lui démontre le contraire.
" Miaou !" fait-il.
" Franchement je crois que je vais te les prendre !" dis-je en rigolant.
" Ah non ! J'aurais l'air de quoi en me pointant avec ça au Q.G ?"
" Je voudrais bien voir ça."
Il repose les oreilles. Un peu plus loin, on trouve des boas à plumes. Imaginez-le avec un violet prenant la pose. Vraiment fendard. On continue comme ça pendant une bonne heure, avant d'aller acheter des sandwiches et aller au parc.
" Ch'est chuper bon." fait Roy.
" T'as de la mayonnaise partout. Tiens."
Je lui tends un mouchoir. Une fois son repas avalé, il s'allonge sur l'herbe avec un sourire satisfait. Sûr que ça doit être des vacances pour lui. Plus de rapports, pas de lever trop tôt ... pas de lieutenant sur le dos, bref le bonheur. Bien sûr, il regrette un peu de ne pas pouvoir utiliser son alchimie, mais à part ça.
" Dis, tu veux pas un dessert ? Comme une crêpe, y'a une crêperie pas loin." proposais-je.
" Oui je veux bien. Tu va m'en chercher une ?" répondit-il en ouvrant les yeux.
" Rien du tout. Lève-toi et marche mon fils."
" Oh allez steup !" gémit-il en faisant la moue.
Non mais regardez-le ! Si tu crois que je vais tomber dans le panneau mon gars. T'es peut-être mignon, mais je suis pas ta servante.
" Rien à faire. Tu te lève et tu me suis." repris-je fermement.
" Aww ! T'es pas gentille avec moi !"
Mais c'est qu'il en rajoute le bougre ! Et vas-y que je t'affiche un air de bébé boudeur, des yeux de chien battu ...
" Pardon ? Pas gentille alors que t'es nourri, logé, blanchi ? J'aurais très bien pu aller te refourguer à l'hosto quand t'as débarqué, et ne plus m'occuper de toi je te signale ! Au lieu de ça je t'accueille, je te fais soigner, tu squatte ma piaule et je te paie tout ! Alors, le moins que tu puisse faire señor Mustang, c'est de lever ton joli petit cul de là et deme suivre ! Non mais sans blague !"
" Bon bon, t'as gagné ! Je lève mon joli petit cul et je te suis."
" Merci."
Il me suit sans se départir de son sourire.
" Joli petit cul elle a dit ? On me l'avait jamais faite celle-là."
Nous voilà devant la crêpière. Je me charge de la commande. Soudain, alors qu'elle est en train de faire cuire les crêpes, Roy me lance :
" Tu trouve vraiment que j'ai un joli petit cul ?"
Oh la honte ! Y me sort ça devant la vendeuse ! Je rêve ! Et attendez vous n'avez rien vu. La bonne femme, pas farouche pour deux sous, se penche sur le côté où il se trouve.
" Oui, elle a raison." dit-elle.
Qui dit mieux ? Lui sourit, flatté. S'il se met à draguer la crêpière, on est pas dans la mouise. Touche pas c'est à moi ! Oh mais ! Heureusement, nos crêpes sont prêtes et nous voilà de retour sur sa pelouse adorée.
" Tu n'as pas répondu à ma question." reprend Roy en regardant l'espèce de mousse blanche qui recouvre sa crêpe.
! Ah parce qu'il veut une réponse en plus. Ok.
" Bien sûr."
" C'est gentil."
" Je t'en prie."
Je mord dans ma crêpe au sucre, tandis qu'il médite sur la sienne. Je l'interroge pour savoir ce qui bugue.
" C'est comestible cette mousse ?"
" Mais évidemment patate !"
" Il a pas fait long feu le joli petit cul." remarque-t-il.
J'attrape un fou rire, et Roy ne tarde pas à me rejoindre. Une fois le rire calmé, j'explique :
" Ca s'appelle de la Chantilly, c'est sucré et ça accompagne les desserts."
Il goûte, et visiblement ça lui plaît vu la vitesse à laquelle il la mange. Pour un peu il en oublierait sa crêpe.
" J'en ai chez moi sit tu veux." annonçais-je.
" Tant mieux, je ne connais rien de meilleur."
J'ai peur pour ma Chantilly. On se dore la pilule un moment, quand j'ai l'idée de l'amener à la piscine.
" Quoi ? Mais tu sais bien que je n'aime pas l'eau !" s'exclame-t-il.
" Tu n'aime pas la pluie parce qu'elle t'empêche de te servir de ton alchimie." rectifiais-je.
" Il n'empêche que je ne sais pas nager." insiste-t-il.
" Relax Roy ! On restera là tu auras pied. Et puis il est hors de question que je te laisse te noyer."
" Bon ... après tout vu la chaleur qu'il fait ça peut pas faire de mal." concède Roy.
On rentre pour se préparer. Je l'entends qui ouvre mon frigo et fourrage dedans.
" Ah ! Voilà. Chantilly." dit-il en sortant une bouteille au capuchon blanc.
Il l'ouvre, et cherche comment ça fonctionne. Roy appuie sur le bouton et la crème sort. J'arrive et le voit avec de la Chantilly sur les doigts, qu'il mange avec délice. Hum. On se calme. Du moins on essaye.
" Qu'est-ce que tu magouille avec ma Chantilly toi ?" lançais-je.
" J'adore ce truc. On peut en amener ?"
" Non mais t'es pas un peu guedin ? Je vais pas me radiner avec une bouteille de Chantilly !"
Oh la la ! Oh que j'aime pas ça ! Enfin si ! Euh non ! Jugez-en par vous même :
Il me regarde avec les doigts dans la bouche, assez provocateur. Puis il se remet de la Chantilly, et continue à la manger. Il cherche à faire quoi là ?
" Roy. Pose cette Chantilly à sa place."
Il secoue négativement la tête, sans s'interrompre. Ooooh ! Je m'avance.
" S'il te plaît."
" Non."
Bon. J'essaie de la lui prendre, mais comme il est plus grand il la met aussitôt hors de ma portée. Si j'ai bien compris va falloir ruser. Voyons ... tiens je vais essayer les chatouilles. Ca marche, j'attrape la bouteille et la planque dans le frigo.
" Et maintenant file te changer." dis-je.
" Hmph !"
Il sort enfin de la cuisine. J'inspire une ou deux fois. Whoâh. Ca promet une super nuit ça encore tiens. J'aurais dû penser que le coup de la Chantilly c'était rien à côté de ce qui allait suivre quand on serait à la piscine.
" Il est où mon maillot ?" questionne Roy depuis la chambre.
" Sur le lit."
" Quoi ce bout de chiffon c'est ce que je dois porter !" s'exclame-t-il.
Je vais le voir. Roy regarde son maillot, l'air perplexe.
" Oui c'est ça. Les bermudas, sorte de pantalon court, sont interdits là-bas. Et tout le monde sera comme toi."
Roy me lance un regard pas vraiment ravi, et le met dans le sac où se trouve déjà ma serviette. Moi je vais mettre mon maillot en essayant de ne pas trop sourire.
Vingt minute plus tard on se retrouve devant le bassin intérieur. Là là là !
Ca devrait être interdit d'être aussi bien fichu ! Même avec sa serviette autour de la taille, Roy est franchement hot. Tiens, il rougit on dirait. C'est que dans l'animé ils ne sont qu'en 1915. Il marque un temps d'arrêt en voyant que j'avais pas grand chose moi non plus.
" Tu compte rester planté là ?" lançais-je.
Roy arrive, et nous allons dehors. Sur la pelouse, il est bien obligé d'enlever sa serviette. Respire Marine, respire ! J'avais raison tout à l'heure. La Chantilly sur les doigts c'était de la rigolade. Par contre lui, il bave littéralement en regardant les filles passer.
" Tu va pas en profiter j'espère, Don Roy ? " lançais-je amusée.
" Non non." lâche-t-il.
Mouais. Pas très convaincant. Je crois qu'un peu d'eau fraîche s'impose.
" Allez ! On va se baigner."
" Ah non non non ! Je reste là moi." proteste Roy.
" Que dalle !"
Je tire sa main et parvient à le relever. Puis tant bien que mal je l'amène devant le bassin.
" Je vais pas t'obliger à faire des longueurs. Allez viens tu risque rien."
Je remarque alors qu'il fait une fixation sur mon ventre. Quoi qu'est-ce qu'il a ? J'ai un nombril en trop ?
" C'est quoi ce bout de métal là ?" demande-t-il en montrant mon nombril.
" Oh ça ? C'est un piercing. Une boucle d'oreille pour le corps."
Ca le fascine on dirait. Il s'avance, et tends une main hésitante. Moi je recule.
Il avance, je recule ... et descend les escaliers de la piscine. Roy n'a pas l'air de calculer l'astuce.
" T'as vu où tu es ?" lançais avant qu'il n'attrape mon piercing.
Roy me regarde enfin en face, puis autour de lui. Ca le surprend d'être là.
Puis je lui montre un jeu classique de la baignade : s'éclabousser. Après quoi, je lui montre des mouvements de brasse, et le porte pour qu'il nage. Je le lâche au bout d'un certain temps, et il nage tout seul. Au bout de trois heures dans l'eau on décide de se sécher. Tout d'un coup, je sens quelque chose qui me chatouille.
C'est Roy qui joue avec mon anneau.
" Tu t'amuse bien ?" questionnais-je un brin surprise.
Il rougit et ôte sa main derechef.
" Désolé."
" Si ça te plaît tant, on peut t'aller en faire un."
" Non ça va."
Cinq minutes après il recommence.
" Roy !"
" Pardon ! Ca m'intrigue ce ... piercing."
" Je vois ça ? Ca te plaît tant que ça ?" demandais-je en le regardant.
" Oui c'est très sens ... euh mignon. Joli quoi."
Je souris. A charge de revanche pour la Chantilly mon pote. Le soir venu, je téléphone à Noah pour voir si elle est disponible.Quand elle apprends que j'ai vu Roy en maillot de bain elle manque de m'exploser les tympans. Je ne juge pas utile de lui parler de l'épisode de la Chantilly et encore moins de mon piercing.
Noah propose d'aller aux foires franches, ce que j'accepte avec joie. Je vais demander l'avis de Roy. Mais il ne m'écoute pas. Juste une précision, je suis dans ma chambre en train de changer de piercing. J'avais pas vu qu'il était là.
" Hé ho Roy ! Je te cause !"
" Hein ?"
" Tu veux aller à la fête foraine ou pas ?" répétais-je.
" Où ça ?"
" Bon c'est bon Noah, on va lui faire découvrir ça."
Je raccroche, et termine mon affaire. Le soir, Noah passe nous prendre. Roy a l'air d'un gamin devant une boutique de jouets quand on arrive. Noah propose un grand huit. Hm, c'était peut-être pas une bonne idée, Roy est blanc comme un linge quand on en sort. On repère un banc où ilpourra récupérer. Je montre à ma copine la photo de Roy avec ses oreilles de chat.
" Oh qu'il est chou ! Oh j'adore !" s'extasie-t-elle.
" Qui est chou ?" fait Roy depuis son banc.
" Toi avec tes oreilles." répondis-je.
Noah me demande ensuite comment il est en maillot. J'affiche une moue expressive qui lui tiens lieu de réponse. Puis on retourne aux manèges, et Roy nous regarde avec un certain effroi dans une attraction pour le moins décoiffante.
" Allez ! On fini cette soirée en beauté ! On va en boîte !" clame Noah.
" En boîte ? " fait Roy.
" Ouais, en boîte !" sourit-elle.
On lui prends chacune un bras et on l'y amène. Roy a l'air de trouver le concept intéressant. Noah a le privilège de danser un slow avec lui. Mais il en faudra un peu plus pour qu'il se lâche. Donc, moi et Noah on l'entraîne sur la piste aussi souvent que possible. Roy finit par se lâcher, un peu trop même. En effet, c'est un Mustang rond comme une bille que Noah ramène chez moi.
" Tu veux de l'aide ?" demande-t-elle.
" Non non ça ira." dis-je en soutenant Roy qui sourit comme un niais.
Dans l'immeuble, il se met à chanter et j'ai du mal à pas m'écrouler de rire. Déjà qu'il ne parle pas anglais, sa chanson est entrecoupée de hoquets. Et il se plaint que le bâtiment tangue. Nous voilà devant ma porte. Roy a cessé de chanter pour déblatérer je ne sais quoi.
" ... et toi aussi t'es ma copine ! Passke qu'avec toi je m'amûûûse ! Z'est pas comme za à Zentral. Y'a pas de boîte, ni de faires fronches. On z'ennuie là-bas."
Je le traîne jusqu'à la chambre.
" C'est bien Roy. Maintenant faut te coucher." dis-je en le lâchant.
Je commence à défaire le lit, sors son pyjama. Roy ne tient pas sur ses guibolles, et s'affale sur mes épaules. Je manque de tomber le pif le premier sur le matelas.
Je me dégage pour lui faire face, et voilà-t-il pas qu'il me serre contre lui. En d'autres circonstances j'aurais été ravie.
" Euh Roy ? C'est l'heure de dormir !" dis-je incertaine.
Il ne réponds pas et pose sa tête sur la mienne. Misère !
" On zamusera encore gomme za demain ?" demande-t-il.
" Plus ou moins. Allez, mets-toi au lit je suis fatiguée."
C'est là que ça devient drôle. Enfin je crois. Je sais pas. Roy glisse une main dans mes cheveux, penche ma tête en arrière ... et applique ses lèvres sur les miennes.( ! au moins cinquante fois)
Ca dure à peine dix secondes. Mais pour moi le choc est énorme. On reste là plantés sans dire pendant un moment. Finalement je réagis et me libère. Sauf que Roy s'écroule sur mon lit et m'entraîne avec lui. Heureusement, il s'endort aussitôt, ce qui me permet de me lever. Je le mets dans le bon sens et file au salon. Quelle journée et quelle soirée !
Je ne vais pas dormir je crois.
