Bonjour à tous !
J'ai mis plus de temps que d'habitude à poster ce nouveau chapitre, j'en suis désolée !
N'hésitez pas à me dire si vous voyez des choses à corriger :)

Quand Hermione se réveilla, elle se retrouva seule dans son sac de couchage. Ou plutôt, le sac de couchage de Bellatrix. Après avoir laissé échapper un bâillement, Hermione baissa sa chemise et se leva. Lorsqu'elle ouvrit le battant de la porte, une matinée ensoleillée l'accueillit. Il faisait encore très froid, alors elle referma son manteau. Naturellement, le feu de camp s'était éteint, mais plus intéressant encore, les vêtements de Bellatrix avaient disparu et la sorcière noire elle même était nulle part en vue.

Pendant un moment, Hermione considéra que Bellatrix aurait pu en fait la laisser ici pour partir seule. Et puisqu'Hermione avait toujours toutes les fournitures, cela signifiait qu'elle pouvait sortir d'ici en toute sécurité et rejoindre ses amis. Elle se sentait heureuse. Elle se sentait ravie. Elle se sentait soulagée.

Jusqu'à ce que ses espoirs soient grossièrement anéantis par un lapin mort jeté à ses pieds.

"Vas cuisiner !" ordonna la sorcière noire alors qu'elle sortait de derrière la tente, entièrement habillée et complètement elle même à nouveau.

Au moins elle faisait quelque chose pour aider, considéra Hermione en ramassant le lapin mort pour en faire du ragout. Le feu de camp, bien sur, était maintenant éteint,+ mais il semblait qu'il restait quelques bons morceau de bois. Un peu de bois morts ajoutés pourraient rendre le feu assez chaud pour cuisiner.

Le ragout qui en résulta fut rapidement consommé et, après avoir levé le camp, les deux sorcières reprirent la route, suivant la rivière vers l'Est. Comme d'habitude, Hermione ouvrait la voie, vérifiant souvent la carte et la boussole tandis que la sorcière noire suivait en silence. Malheureusement, le terrain facile était maintenant derrières elles, car elles rencontrèrent bientôt un terrain plus vallonné et des rochers en saillie, les forçant toutes les deux à se démener un peu au fil de la journée. Quelques heures après le début de la randonnée, Hermione a demandé une halte pour voir si elles étaient toujours sur la bonne voie et a également jeté un coup d'œil au ciel qui était d'un gris foncé, beaucoup plus sombre qu'hier et il semblait aussi que le vent se levait. Si elle se hasardait à deviner, ils envisageait un temps assez mauvais pour les deux prochains jours.

Entendant un juron derrière elle, elle se retourna et découvrit que son compagnon de voyage avait fait un faux pas et s'était retrouvée le genou dans la boue. Une partie de sa robe et de sa botte étaient maintenant couvertes de crasse et de saleté et la sorcière noire laissa échapper un cri haineux de frustration, ramassant une pierre et la jetant au loin... Heureusement pas vers Hermione pour une fois.

"Prenons une petite pause," dit-elle, tendant sa gourde à la sorcière. Bellatrix la fixa avec colère pendant un moment.

"Tu insinues que je suis trop faible ?!" Bellatrix siffla, arracha la gourde de sa main et prit une grande gorgée.

"Quoi ?" Hermione cligna des yeux. "Je n'ai rien dit de tel."

"Nous continuons d'avancer," insista Bellatrix. "Je n'ai pas besoin de ta pitié Boueuse."

Bien qu'elle ait fait un plongeon hier, Bellatrix était couverte de terre, de sueur, d'éclaboussures de boue et était manifestement fatigante. Hermione elle même ne se sentait pas très enjouée en ce moment et après trois jours sans se laver, elle a estimé qu'elle ne sentait probablement pas très bon non plus. Pourtant, comme pour prouver un point, Bellatrix continua son chemin... seulement pour glisser rapidement dans la boue à nouveau. Cette fois avec son autre genou.

Une litanie de malédictions suivit alors que la sorcière noire s'asseyait sur un rocher pour se nettoyer. La rage était gravée sur son visage alors qu'elle tournait son visage vers Hermione. "Cela doit te plaire, petite sang de bourbe ! Tu penses que cette expérience m'a ramené à ton sale niveau ! Profites d'être mon guide pour l'instant, Boueuse, mais souviens toi... Je suis toujours celle qui contrôle ! Je te tiens en laisse !"

C'est alors qu'Hermione réalisa que Bellatrix n'avait en fait aucun contrôle et ne tenait certainement pas sa laisse. Non, Bellatrix avait seulement le besoin d'avoir le sentiment d'avoir le contrôle, parce qu'en ce moment, elle était un vrai poisson hors de l'eau. Pas de magie, pas de luxe, pas de solution miracle. Elle n'aimait pas ça.

L'équilibre des pouvoirs entre elles avait quelque peu changé, alors qu'Hermione réalisait que la sorcière noire avait réalisé qu'elle dépendait complètement d'elle pour sortir du sanctuaire.

"Nous faisons une courte pause," dit Hermione, s'asseyant sur un rocher près de Bellatrix et prenant un moment pour étudier la carte, cherchant des repères autour d'elle et essayant de déterminer jusqu'où ils devaient encore aller.

"Tu es déjà tombé amoureuse ?" répondit Bellatrix d'un ton moqueur.

"Pas du tout." répondit Hermione. "Honnêtement, je ne sais pas à quoi l'autre toi pensait."

"Si elle est aussi folle que moi, elle ne réfléchissait probablement pas du tout." dit Bellatrix d'une voix traînante. "Et je suis censé finir par vivre ici ? Dès que je serai hors de ce maudit sanctuaire, je ne veux plus jamais entendre le nom de Cairngorms de toute ma vie !"

"C'est plutôt agréable à regarder au moins."

"Regarder, certainement," dit Bellatrix en regardant au loin. "Mais pas pour y vivre, Boueuse. Combien de temps encore ?"

"Si la carte est bonne, nous sommes presque à la moitié du chemin," dit Hermione. "Si nous maintenons notre rythme actuel, cela sera trois nuits de plus au maximum."

Bellatrix laissa échapper un grognement agacé. "La pauvre Cissy doit être si inquiète pour moi," dit-elle et Hermione fut surprise par sa sincérité. Peut-être qu'elle ne devrait pas l'être : même des personnes méchantes comme Bellatrix pouvaient avoir des familles aimantes après tout.

Elle pensa à la Bellatrix plus âgée et à la supposée famille qu'elle aurait avec elle dans le futur. C'était toujours bizarre pour elle, même si elle devait admettre que la plus ancienne Bellatrix était beaucoup plus gentille que la méchante sorcière en face d'elle. C'était encourageant de penser que Bellatrix... la jeune Bellatrix... avait toujours la capacité de changer et de grandir. L'ainée des Bellatrix l'avait sauvé de la torture et l'avait bien traitée... mais l'avait ensuite laissée entre les griffes de son jeune moi dérangée. Alors qu'est ce que cela disait d'elle vraiment ? Elle comprenait qu'elle voulait que sa famille soit réunie, mais l'idée de tomber amoureuse de cette sorcière dérangée était plus que ridicule.

Et puis il y avait le fait qu'à un moment donné, ils allaient quitter le sanctuaire et retourner à la civilisation. Que se passerait-il alors ? Hermione doutait qu'elles se séparent. Plus probablement, elle serait à nouveau prisonnière, destinée à être trainée au manoir Malfoy où Bellatrix finirait ce qu'elle avait commencé. L'idée la remplissait d'effroi.

Pour l'instant, cependant, la sorcière noire dépendait d'elle et Hermione espérait que Bellatrix n'oublierait pas comment elle l'avait aidé.

Peut-être y aurait-il une occasion de s'échapper plus tard. Elles seraient dans le monde moldu après tout, et elle n'avait pas de baguette.

"Alors saleté," Bellatrix la regarda intensément. "Je suppose que vous avez de l'expérience avec toute cette alouette de camping ?"

"Un petit peu," répondit Hermione. "Je passais souvent les étés avec ma grand mère quand j'étais plus jeune. Avant Poudlard, je veux dire. Elle vient d'Ecosse et vivait dans une maison de campagne à l'Ouest d'Aberdeen. 'Hermione' me disait-elle toujours "Arrêtes de te coller le nez dans ces bouquins et sors pour découvrir le monde réel'. Nous faisions de la randonnée et du camping. Elle m'a appris à pêcher, à reconnaitre quelles baies étaient comestibles et lesquelles ne le sont pas, à trouver des herbes sauvages, à monter une tente. Toutes les bases des trucs de survie."

Hermione se sourit à elle même. "Je l'ai vue une fois se disputer avec un habitant de Glasgow qui faisait facilement deux fois sa taille, et elle était si pleine de feu et de fureur qu'elle a fait reculer l'homme. Elle m'a laissé gouté mon premier verre de Whisky... quand j'avais huit ans. Dieu, ma mère était tellement en colère contre elle."

Des souvenirs mélangés à la culpabilité d'avoir manqué ses funérailles. Hermione baissa les yeux. "Elle me manque," a t'elle dit. "J'aurais aimé y être allé plus souvent pendant mes années à Poudlard."

Bellatrix avait écouté en silence et alors qu'Hermione ne s'était attendue qu'à des moqueries, la sorcière noire n'en offrait aucune. En fait, elle avait presque l'air intéressée quand Hermione avait répondu à sa question. Bellatrix pinça les lèvres, baissa les yeux avant de raconter sa propre histoire. "Mes parents sont tous les deux morts pendant que j'étais à Azkaban, tous deux relativement jeunes. Les sorciers peuvent vivre bien au delà de 150 ans mais ma famille est notoirement malchanceuse. C'est un accident qui a tuer mon père. Un stupide accident de potion qu'il n'aurait jamais du faire. Ma mère est décédée quelques mois après. Les guérisseurs n'ont jamais sur ce qui n'allait pas avec elle, mais je pense qu'elle est morte d'un cœur brisé après avoir perdu deux de ses filles puis son mari. Nous étions une famille aimante autrefois."

"Je suis désolée," dit Hermione.

"Qu'est ce que j'ai dis à propos de ne pas vouloir de ta pitié ?" Bellatrix parlait d'un ton menaçant, mais son expression s'adoucit quelque peu. "Mais je suppose que j'apprécie assez bien le sentiment. Je t'assures cependant, Boueuse, que je ne mourrai pas jeune. Je défierai le malheur de notre famille et vivrait une vie longue et bien remplie."

"Tant que Voldemort te le permettra" pensa ironiquement Hermione. Pourtant, si l'ancienne Bellatrix était une indication, Bellatrix serait fidèle à sa parole.

"Boueuse," dit Bellatrix. "La victoire imminente du seigneur des ténèbres ne doit pas nécessairement se terminer par ta disparition. Une fois que nous aurons libéré le monde sorcier, les vrais sorciers et sorcières auront besoin de serviteurs talentueux. J'aurai besoin d'une servante une fois que j'aurais rendu la Noble et la plus ancienne maison des Blacks à sa gloire légitime. Tu as prouvé que tu étais plus qu'adéquat, mais tu devras quand même apprendre ta place. Je serais plus qu'heureuse de t'apprendre.

Hermione essaya de garder une expression neutre. "Euh... merci."

"Tu es, bien sur, la bienvenue," répondit Bellatrix inconsciente du dégout d'Hermione à l'idée de devenir sa servante. "On continu ?"

Alors qu'elles recommençaient à marcher, une horrible pensée traversa Hermione. La Bellatrix plus âgée lui avait montré une photo de famille aimante, mais ne lui avait jamais dit comment cette famille aimante était née. Est ce que... les assembler de cette manière signifiait simplement que sa jeune personne se réchauffait suffisamment pour ne pas la tuer et l'asservir en tant que servante ? Cet amour supposé n'a t'il fleuri que bien plus tard entre un esclave et une châtelaine ? Était-ce ainsi que sa vie allait être ? Ce n'était pas attrayant. C'était en fait épouvantable.

Elle regarda par dessus ses épaules et vit Bellatrix la suivre comme d'habitude, sans se plaindre et avec une détermination farouche sur son visage.

Non, Hermione ne se permettrait pas de devenir esclave.

Peut-être qu'elle était simplement paranoïaque, cependant. Si l'ancienne Bellatrix l'avait vraiment aimé suffisamment pour voyager dans le temps pour que sa famille existe, elle doutait que ce soit une relation esclave-maitre. Ou peut-être qu'elle espérait naïvement. Une grande partie de cela n'avait tout simplement pas de sens.

"J'aime Ron !" pensa Hermione. "Je suis désolée, Bellatrix, mais ta gentille famille n'arrivera tout simplement pas."

La tente fut à nouveau bombardée d'une pluie apaisante alors que les deux sorcières étaient allongées sous la toile protectrice. Par chance, elles n'avaient pas été bombardées de pluie pendant leur marche. Mais, considérant que c'était l'Ecosse, elle était presque certaine que la chance ne tiendrait pas. Dans l'état actuel des choses, la pluie reconstituerait leur approvisionnement d'eau.

La nuit était tombée, mais Hermione n'était pas encore si fatiguée. Décidant de passer plus de temps avec Thoreau, elle lut un peu avant de se coucher. A côté d'elle, Bellatrix dormait déjà. Mais d'après les sons et les apparences, elle avait une nuit un peu difficile.

Hermione regarda de son côté lorsqu'elle entendit Bellatrix se tourner et se retourner et, après un coup d'œil, détermina qu'elle était toujours endormie. Elle décida qu'il valait mieux l'ignorer pour l'instant et continua sa lecture.

"N-non," prononça Bellatrix. Ce n'était pas un ton de voix qu'elle avait entendu auparavant, un mélange de tristesse et de désespoir. Bellatrix se tourna et se retourna un peu plus.

"N-ne pars pas," murmura Bellatrix dans son sommeil "Ne... ne pars pas..."

Elle était de plus en plus agitée. Hermione posa son livre et regarda la sorcière noire alors qu'elle se débattait dans son sommeil. Hermione la regardait toujours quand ses yeux s'ouvrirent. Pendant un instant, Bellatrix sembla confuse, sa mâchoire se raidissant lorsque le rêve se mêla à la réalité.

"Mauvais rêve ?" demanda Hermione. C'était de la politesse plus qu'autre chose. Ces derniers mois, elle avait vu Harry et Ron se réveiller après un rêve particulièrement mauvais et ils en parlaient généralement autour d'une tasse de thé. Non pas qu'elle s'attendait à ce que cela se produise avec Bellatrix, loin de là. Mais quand même, cela semblait une gentillesse de demander.

C'était une gentillesse qui n'était pas appréciée. Bellatrix sembla réaliser où elle était et laissa échapper un bref grognement. "Occupe-toi de tes affaires sang de bourbe !" elle cracha et roula sur le côté, le dos tourné.

"Comme tu veux," dit Hermione, sans lever les yeux de son livre.

A peine une page se tourna et elle put à nouveau entendre Bellatrix se tourner et se retourner. Finalement, la sorcière noire finit par s'allonger sur le dos, fixant le plafond et écoutant la pluie.

"Boueuse ?" elle a demandé.

"Hm ?" répondit Hermione, sans lever les yeux de son livre.

"Lis moi un peu de ce livre que tu sembles tant apprécier," déclara t-elle.

"Pourquoi ?" demanda Hermione.

"Parce que j'ai demandé," répondit Bellatrix. Bien qu'il s'agissait probablement d'un ordre, il lui manquait la force acide et les menaces implicites des derniers jours. "Peut-être que cela m'aidera à dormir." a t-elle ajouté.

"Très bien," dit Hermione. "J'étais sur le point de commencer un nouveau chapitre de toute façon. Maintenant où... ah... C'est une soirée délicieuse, quand tout le corps est un sens, et s'imprègne de délices par tous les pores. Je vais et viens avec une étrange liberté dans la nature, une partie d'elle même. Alors que je marche le long de la rive pierreuse de l'étang dans les manches de ma chemise, bien qu'il fasse frais ainsi que nuageux et venteux, et que je ne vois rien de spécial pour m'attirer, tous les éléments sont exceptionnels pour moi. Les ouaouarons l'emportent pour inaugurer la nuit, et la notre de l'engoulevent bois est porté par le vent qui ondule au dessus de l'eau. La sympathie avec les feuilles d'aulne et de peuplier qui flottent me coupe presque le souffle, pourtant, comme le lac, ma sérénité est ondulée mais pas ébouriffée.

Hermione resta silencieuse pendant un moment, regardant à ses côtés pour voir si Bellatrix allongée calmement sur le dos, respirant en rythme avec les yeux fermés. Pendant un moment, Hermione crut que son compagnon de voyage dormait, mais une vois fatiguée se fit entendre. "Allez", dit une voix douce et gentille. Au début, Hermione pensait qu'il était impossible que cela vienne de Bellatrix... en fait, cela ressemblait beaucoup à la voix de la Bellatrix plus âgée lors de leur première rencontre. Tendre, doux, vulnérable.

"Ces petites vagues soulevées par le vent du soir sont aussi éloignées de la tempête que la surface lisse et réfléchissante. Bien qu'il fasse maintenant sombre, le vent souffle et rugit toujours dans le bois, les vagues se précipitent toujours et certaines créatures bercent le reste de leur notes. Le repos n'est jamais complet. Les animaux les plus sauvages ne se reposent pas, mais cherchent leur proie maintenant; le renard, la moufette, et le lapin errent maintenant dans les champs et les bois sans craintes. Ils sont les gardiens de la nature, des liens qui relient les jours de vie animées.

Bellatrix était définitivement endormie maintenant, semblant à nouveau aussi innocente qu'elle avait l'air hier. Hermione rangea son livre. Il était temps de dormir un peu de toute façon. Mais lorsqu'elle était allongée sur le côté, pensant aux évènements de la journée, elle ne pouvait s'empêcher de sentir que quelque chose entre elle et Bellatrix était en train de changer.

Bellatrix se tenait sur le toit d'un immeuble de bureaux Manchester, près du quartier central des affaires. Comme pour de nombreux immeubles de bureaux en pleine nuit, ils étaient sombres et déserts car tous les moldus étaient rentrés chez eux. Bien sur, il y avait quelques bourreaux de travail ici et là, à en juger par une poignée de fenêtres éclairées. En dehors d'eux, il y avait une vie nocturne ici; quelques clubs étaient ouverts et de son perchoir, elle pouvait repérer une salle de sport ouverte 24h/24. Ces choses, cependant, ne retenaient pas son intérêt.

Quelque part par ici, se trouvait Antonin Dolohov, chargé d'une mission de détection d'un refuge de l'Ordre. Bien sur, Bellatrix savait exactement où se trouvait cette planque : elle était documenté dans des textes historiques, après tout. Le refuge était sous l'eau, caché dans l'un des canaux traversant Spinningfields et accessible par portoloin déguisé en lampadaire. Bien sur, Antonin n'en serait pas conscient.

Cependant, Bellatrix connaissait assez bien Antonin pour qu'il soit sans aucun doute sur le point de le trouver maintenant. Il avait sans doute mis en place une base d'opérations à partir de laquelle lancer une fouille systématique de tout le quartier central des affaires... mais où ?

Elle a inspecter la zone et a vu trois chantiers de construction, qu'elle considérait comme sa cachette la plus probable. Ces endroits étaient assez faciles à rendre impraticable et à cacher des sections entières dans une bulle magiques. Elle choisit celle qui était la plus proche d'un pub et commença sa recherche la bas : elle savait que Antonin avait un faible pour les bières artisanales et passait souvent du temps dans les pubs moldus pour gouter leur produits.

Avec sa baguette sortie, elle se glissa prudemment sur le chantier de construction et se déplaça d'étage en étage, promenant sa baguette devant elle dans l'espoir de trouver une sorte de trace magique. Elle transplana d'étage en étage jusqu'à ce qu'elle arrive au quatrième, où il fut rapidement prouvé que sa première supposition était la bonne. Des morceaux de bétons et de la poussière explosèrent autour d'elle lorsqu'elle parvint à peine à esquiver un barrage de magie qui frappa l'une des dalles du mur à la place. Instantanément, Bellatrix s'abrita derrière un pilier et essaya d'évaluer la situation : elle se trouvait dans un grand espace ouvert qui dans le futur, serait un espace de travail pour quelque chose appelé 'centre d'appels. Grand, sombre, avec environs une douzaine de piliers derrière lesquels se cacher. Il y avait quelques fenêtres par lesquelles elle pourrai s'échapper si les choses tournaient mal, mais cela la laisserait grande ouverte pour une contre attaque.

Elle étudia l'angle de l'impact et détermina qu'Antonin pouvait se trouver n'importe où de l'autre côté du grand espace. Son hypothèse a été confirmée lorsqu'elle s'est rapidement déplacée vers un autre pilier à environs cinq mètres, tirant quelques sorts étourdissants au hasard pour se couvrir.

"Vous venez pour un autre scalp de Mangemorts, n'est ce pas ?" retentit l'accent vaguement russe de l'autre côté de la pièce, résonnant légèrement à cause de l'acoustique vide de la pièce. Apparemment, il était tout à fait conscient qu'elle rodait dans le quartier : elle aurait du s'y attendre, vraiment.

Bellatrix décida d'avancer vers un autre pilier, espérant se rapprocher de lui pas à pas. Elle bloqua quelques sorts entrants et plongea derrière le pilier avant, sentant l'impact de la magie alors qu'il frappait et brisait plus de béton. Ce jeu à continué jusqu'à ce qu'elle soit suffisamment proche pour avoir une idée de l'endroit où se trouvait réellement l'homme : Antonin ne bougeait pas, mais se cachait derrière une palette remplie de sac de ciment qui serviraient à coller les dalles de bétons en place. Un bon choix, vraiment, puisque cela bloquerait très efficacement ses sorts sans aucun effort de sa part : il faudrait qu'elle trouve un moyen de le débusquer.

Elle était beaucoup plus proche maintenant, assez proche pour que les deux se battent directement si besoin était. Serrant sa baguette si fort que ses jointures étaient devenues blanches, elle se jeta é découvert et jeta son sort : Un bombarda juste au dessus de sa tête, faisant tomber une grêle de béton et de poussières derrière la cachette. Plutôt que d'être écrasé par la chute de débris, Dolohov a choisi de sauter sur le côté et à l'air libre, où Bellatrix l'attendait. Un duel féroce s'ensuivit.

Antonin était tel qu'elle se souvenait de lui à cette époque : implacable, calculé et calme. La magie crépitait dans l'air alors que les sorts volaient d'avant en arrière. Pour la première fois, son masque était devenu un inconvénient car il bloquait quelque peu sa vision périphérique alors qu'elle se déplaçait sauvagement pour bloquer les sorts entrant. Sa tentative de faire un coup de grâce sur lui impliquait de se tordre autour d'un pilier puis, plutôt que de rouler de l'autre côté, de revenir du même côté et de le faire sauter avec un énorme étourdisseur.

Au lieu de ça, Antonin a anticipé cela et Bellatrix a du corriger rapidement en bloquant. Malheureusement, elle n'était pas assez rapide et son sort de signature l'a frappé à l'épaule. Bellatrix cria de douleur après avoir reculé contre le pilier. C'était comme si l'os du haut de son bras s'était transformé en verre et la chair en caoutchouc : son bras gauche pendait mollement à son côté et tout mouvement la faisait siffler de douleur. Heureusement, son bras droit avec lequel elle utilisait sa baguette allait bien. Elle pouvait donc terminer le travail qu'elle avait commencé si cela devait arriver. Mais elle n'était pas là pour tuer aujourd'hui.

Elle entendit des pas s'approcher et s'arrêter à environs cinq mètres, évidement le pilier le plus proche était là où se trouvait Dolohov.

"Qu'as tu fais de Bellatrix ?" demanda Dolohov. "Est-elle même encore en vie ?"

C'est alors que Bellatrix prit le risque et sortit à découvert, baguette à ses côtés. "Quoi ?" dit-elle, sa voix étouffée à travers son masque. 'Tu ne me reconnais pas ?"

Une minute de silence.

"Bella ?" fit entendre une voix surprise lorsque Dolohov sortit également, sa baguette levée.

Sifflant à travers la douleur, Bellatrix utilisa son bras gauche pour baisser sa capuche et enlever le masque. Il est tombé au sol pendant que Dolohov la regardait avec méfiance. "Tu as l'air différente," déclara t'il.

"Plutôt que l'amour, que l'argent, que la célébrité, donnez moi la vérité" a déclaré Bellatrix.

"Walden ?" Dolohov haussa un sourcil. "Je n'avais pas réalisé que tu lisais la philosophie moldue".

Un sourire se dessina sur ses lèvres. "Je connais pratiquement ce livre par cœur" répondit Bellatrix. "Et tu m'as certainement fais découvrir assez de philosophie moldue. Même si je ne le savais pas à l'époque."

Antonin laissa échapper un petit rire et Bellatrix lui rendit son rire. A cette époque, Antonin Dolohov était ce qui se rapprochait le plus d'un ami. A Azkaban, leur cellules étaient proches l'une de l'autre. Assez proches pour qu'ils aient souvent des conversation, dont beaucoup de natures philosophique. Dans un de ses futurs livres qui n'ont pas encore été écrits, Antonin l'a ironiquement créditée comme la raison pour laquelle il a survécu à Azkaban avec sa santé mentale intacte. A l'avenir il deviendrait un ami de la famille et lui et Hermione se remémorerait parfois leur rencontre à Tottenham Court Road.

C'était pour l'avenir. C'était maintenant.

"Si tu es ici pour m'apporter la vérité," a déclaré Antonin. "Pourquoi ne commencerais tu pas par me dire ce qu'il s'est passé au manoir Malefoy ?"

Bellatrix gloussa. "J'ai dû me donner une leçon", a t'elle répondu.

"A toi même ?" Antonin fronça les sourcils.

"Maintenant que j'ai une expérience personnelle," dit Bellatrix, "Je dois dire que je préfère fortement l'éternalisme au présentisme."

Les yeux d'Antonin devinrent fous. "Voyage dans le temps ! Jusqu'où ?"

"Vingt et un an," dit Bellatrix. "à quelques mois près."

"Vingt et un ?" Antonin cligna des yeux. "L'instabilité inhérente à la magie temporelle..."

"ça marche," dit Bellatrix, "Avec un retourneur de temps unique modifié qui a pris plus de dix ans à concevoir, tester et produire. Mon propre travail, celui d'Hermione, mais surtout celui de McGonagall. J'étais censé voyager dans le temps."

"Le paradoxe du grand père ?" demanda Antonin.

"Cela ne peut pas exister," répond Bellatrix. "Il semble que je ne puisse rien changer à ce qui s'est passé. Je suis ici parce que je dois être présente pour que certains évènements se déclenchent. Même si je ne le veux pas, je suis obligée de faire les choses que je dois faire."

"Intéressant," Antonin se frotta le menton. "Il s'agit donc d'une boucle temporelle stable."

Bellatrix hocha la tête. "Dis toi que moi et mon jeune moi nous rencontrons. Nous nous battons en duel, mais je ne peux pas la tuer, car elle est destinée à devenir moi, à voyager dans le temps et éventuellement se battre en duel. Mon jeune moi, cependant, peut me tuer sans conséquences, car je serai effectivement la fin de la chaine de causalité à ce stade."

"Cela te désavantagerait gravement, mais il y a d'autres implications."

"Oh ?"

"Le fait que tu existes dans le passé et si votre théorie sur l'éternalisme est correct, notre Bellatrix sera littéralement immortelle jusqu'à ce que la boucle de causalité soit fermée. Cela signifie que rien ni personne ne peut tuer Bellatrix... notre Bellatrix... pour les vingt et une prochaines années," répondit Dolohov. "Hah, connaissant Bella, elle sera littéralement ravie quand elle apprendra ça."

"Oui elle le sera," gloussa Bellatrix.

Antonin porta ses doigts à ses lèvres, plongé dans ses pensées. "Cela laisse une question, cependant. Si ta présence ici affecte le flux temporel et change le passé, qui à son tour change le futur, comment sauras tu même si tu as changé les choses ?"

Bellatrix laissa échapper un bref soupir. "Je ne le saurais pas," dit-elle "Et ça me fout le trouille."

"Tu sembles différentes. Plus calme."

"Plus saine ?" Bellatrix fit un clin d'œil.

"Eh bien..." Antonin lui lança un regard d'excuses.

Bellatrix fit les cents pas, frottant son bras encore douloureux. "Il m'a fallu beaucoup de travail pour arriver ici. Je veux ma fin heureuse, Antonin. Je suis revenu parce que j'étais censé le faire. Pour déclencher la chute du seigneur des ténèbres et mettre fin à la cause des mangemorts."

"De la façon dont les choses se sont passées ces derniers temps, je ne suis pas surpris" a déclaré Antonin.

"Je sais que tu veux quitter les mangemorts," répondit Bellatrix. Pendant un moment, elle put voir un éclair de peur traverser son visage : bien sur, c'était un secret personnel profondément gardé et la Bellatrix qu'il avait connue était une servante totalement loyale qui, amis ou non, l'aurait dénoncé au Seigneur des ténèbres sans même une seconde pensée. "Mais après Azkaban, tu n'avais nulle part où aller, tu n'avais tout simplement pas d'autre choix que de suivre une cause en laquelle tu ne croyais plus."

"Qui t'as dis..." était il sur le point de demander, jusqu'à ce qu'il se rattrape. "J'ai du te le dire... dans le futur."

"Tu l'as fais personnellement, oui." dit Bellatrix, "Et tu l'as raconté au monde entier dans le livre que tu as écris."

"J'ai enfin écrit un livre ?" répondit Dolohov, l'air plutôt content aussi.

"Plus d'un, tu es assez prolifique," dit Bellatrix. "Tu as essentiellement écrit le livre sur l'éthique dans la recherche magique."

"Ah ! Qui veut une leçon d'éthique d'un ancien mangemort ?"

"Beaucoup de gens, il s'avère," répondit Bellatrix. "Quelque chose d'autre cependant. Notre bien aimé Seigneur des ténèbres. Comment va t-il en ce moment ?"

Antonin renifla. "Veux tu une réponses honnête ou vaguement évasive ?"

"Dis moi juste la vérité."

"Il va complètement à l'extrême", a répondu Dolohov. "Il a la moitié de ses mangemorts qui te recherche et l'autre moitié qui cherche le mystérieux assaillant qu'il croit être un mage de combat de l'Ordre. Lucius est complètement dans la niche maintenant et le seigneur des ténèbres a quitté le manoir parce qu'il ne fait plus confiance à la sécurité de ce manoir.

"Il ne réalise pas que je peux simplement entrer directement parce que les sorts de sécurité du manoir ne font pas la distinction entre un moi plus jeune ou un moi plus âgé," gloussa Bellatrix "Où est il maintenant ?"

"Ogof Ftynnon Ddu," répondit Antonin. "Une grotte au pays de Galles, derrière d'innombrables protections, pièges et garde du corps."

"Une grotte..." renifla Bellatrix. "Il se cache dans une grotte..."

"Pas seulement cela," a déclaré Antonin. "Mais il a rappelé ses mangemorts à des postes clés au sein du ministère et de Poudlard. Sa stratégie est complètement sur la défensive, se retournant pour ainsi dire. Il planifie d'autres attaques terroristes. Je soupçonne que nous allons bientôt perdre le contrôle du Ministère.

"Mon plan fonctionne alors," songea Bellatrix, semblant plutôt contente d'elle même. "Il commence à perdre le contrôle."

"Oui," dit Antonin. "Il s'envole bien trop souvent dans une tangente à propos de son 'bourreau masqué' et a en fait tué des serviteurs fidèles pour la moindre infraction. Il a utilisé le sortilège mortel sur Gibbon simplement pour l'avoir regardé dans les yeux. Certains de nos camarades ont aussi été tués... en parlant."

Bellatrix sourit. "Le moment idéal pour que les défections commencent à se produire non ?"

"Qui ?"

"Toi, pour commencer," dit Bellatrix. "Et tu n'as à t'inquiéter de rien. Aucun transfuge ne finira mort et tu ne seras pas découvert."

"D'une manière ou d'une autre, je doute que je j'aurai du mal à convaincre l'un d'entre eux." a déclaré Antonin. "Je pense que je peux au moins convaincre Thorfinn. Qui d'autre ?"

"Thorfinn en est vraiment un," dit Bellatrix. "Rookwood, les Snydes, Penelope. Seulement eux. Pas plus, pas moins.

"Yaxley ?"

"Non," Bellatrix secoua la tête. "N'essaie même pas."

Dolohov ferma les yeux et soupira profondément. "Merde."

"Je sais que vous êtes amis, mais l'histoire dit que Yaxley meurt avec son seigneur," dit Bellatrix. "Souviens toi, Thorfinn, Rookwood, les Snydes, Penelope. Personne d'autre. Ne prend pas le risque."

Antonin hocha la tête d'un air sombre. "Juste par curiosité, que va t-il se passer ? Je détesterais que nous risquions tous nos vie uniquement pour être renvoyés à Azkaban avec les détraqueurs."

Bellatrix hocha la tête. C'était une bonne question. "Je ne mentirai pas, nous nous en sortions pas indemnes. Aucun de nous le fait. Mais nous ne serions pas non plus incarcérés à vie à Azkaban. Penses à la réhabilitation et à la guérison, à l'assignation à résidence et finalement à la liberté après quelques années. Penses y de cette façon, tu auras du temps libre pour travailler sur tes livres."

"Hm, c'était à prévoir."

"Ca vaudra le coup,' dit Bellatrix. "J'ai besoin que tu fasses autre chose pour moi."

"Quoi ?" Dolohov gloussa. "Risquer ma vie pour lancer une insurrection contre mon propre seigneur des ténèbres n'est pas suffisant ?"

Bellatrix sortir un morceau de papier d'une poche de sa robe. "J'ai besoin que tu envois quelques voleurs à cet endroit dans trois jours. Assures toi qu'il soit très stupides et très méchants."

Antonin étudia le papier. "C'est... au milieu de nulle part. Pourquoi là-bas ?"

"Tu vas le découvrir," dit Bellatrix. "Profites du pub pendant les deux prochains jours, puis retournes voir le seigneur des ténèbres pour lui dire que les rumeurs d'un refuge de l'Ordre dans cette zone était fausses. Il te croira."

"Et que vas tu faire ?"

"Ce que je fais depuis un an," dit Bellatrix en replaçant son masque et en se couvrant la tête avec sa capuche. "Rendre l'Ordre plus fort et les mangemorts plus faibles."