Blabla de l'auteur : et voui encore un nouveau chapitre. C'est le dernier avant que l'école à Poudlard ne reprenne. Et le titre est assezexplicite pour que je ne vous en dise pas plus. Bonne lecture et rewiewer !
Chapitre 5 : Parler et partir.
Sirius attendit qu'Harry parte se coucher ce soir là avant de parler de son entretient avec Dumbledore à Rémus.
Alors comment ça s'est passé ? demanda le loup garou.
Mal, figures toi que Dumbledore envisage de renvoyer Harry chez les Dursley l'année prochaine, pour sa sécurité soit disant.
Mais … tu lui a parlé des coups non ?
Oui mais il semble que ça soit secondaire.
N'importe quoi ! Bon écoute pour ma part j'ai parlé à Harry ce matin et j'ai appris plusieurs choses.
Je t'écoute.
Déjà il dort très mal puisqu'il était levé à 1h45 du matin et qu'il m'a fait comprendre que c'était une grasse matinée pour lui. En plus je pense que ses nuits ne sont pas reposantes en plus d'être courtes, c'est comme ça depuis Juin dernier.
Oh, dit Sirius d'un ton inquiet.
Oui. Sinon je pense que son oncle n'est pas l'unique responsable de ses blessures puisqu'il m'a répondu « en partie » quand je lui ai demandé si c'était lui qui lui avait fait ça. Il ne m'a pas donné de détails mais pour lui ces coups ne semblaient pas sortir de l'habituel. Et surtout Harry ne sait pas pourquoi son oncle l'a frappé, il n'a pas compris le motif. Je pense qu'il n'y avait pas de motif en fait ! Et le pire c'est qu'Harry prend ça comme si c'était normal. Sirius il faut le faire réagir. Quand je lui ai dit que son oncle était quelqu'un de violent il m'a répondu avec toute la bonne fois du monde « seulement avec moi ». Ce gosse est blasé, déjà blasé de tout, il relativise beaucoup trop, pour lui ce n'est pas si grave parce que ce n'est que pendant deux mois par an ! Et je pense qu'il a dû connaître pas mal de choses de la part de sa famille parce que j'ai l'intime conviction que ces marques ne sont pas le pire qu'il ait connu.
Je le pense aussi Rémus., répondit Sirius d'une voix blanche, et j'ai peur de ce que nous allons découvrir. Ma famille n'était pas tendre tu le sais mais malgré tout je n'aurai jamais accepté de me faire battre sans me révolter un tant soit peu ! Je lui parlerai demain, avec tact et douceur. Enfin je vais essayer…
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Harry je peux te parler bonhomme ? demanda Sirius en toquant à la porte de son filleul le lendemain après midi.
Entres !
Sirius poussa la porte et découvrit Harry assis par terre adossé contre un pan de mur en train de lire un manuel de cours.
Harry, je voudrais te parler sérieusement de ce que j'ai découvert l'autre jour, d'accord ?
…
Harry ?
De toutes façons je n'y couperai pas. Vas y je t'écoutes… répondit l'adolescent d'une voix lasse.
Harry, qui t'a frappé ?
Tu le sait très bien.
Harry… je veux dire pendant toute ta vie chez eux, est ce qu'il n'y a que ton oncle qui t'ai frappé ?
…
Harry ?
…………. Non
Harry qu'est ce qui s'est passé chez les Dursley depuis que tu es tout petit ?
L'adolescent haussa les épaules, visiblement confus.
OK je vais essayer d'être plus clair…. Est ce que tu étais souvent puni ?
Je sais pas……. qu'est ce que tu entends par souvent ?
On va pas s'en sortir…
Eh bien… disons toutes les semaines, tous les deux jours, tous les jours….
Hum……….. Oui je pense qu'on peut dire souvent alors, répond Harry d'une voix douce et songeuse.
Et… est ce que ces punitions étaient justifiées ?
Justifiées ?
Oui est ce que ta famille avait un motif pour te punir ?
Oui !
Un motif valable Harry !
….
Alors ?
J'en sais rien, je suppose que pour eux c'était un motif valable mais… je me suis jamais posé la question…
Et pourquoi ça ?
Sirius on vit en Angleterre …
Oui et alors ?
Il pleut souvent en Angleterre on est d'accord ?
Oui et alors ?
Est ce que tu t'es déjà demandé pourquoi est ce qu'il pleuvait si souvent ?
Hein ?
Tu est d'accord que tu vis en Angleterre et qu'il y pleut souvent n'est ce pas ? Alors t'es tu déjà demander pourquoi ?
Non !
Et pourquoi ça ?
Parce que j'y suis habitué, je n'ai jamais rien connu d'autre……. Oh … je vois où tu veux en venir…. Tu veux dire que comme moi je ne me pose pas de questions sur la pluie tu ne te pose pas de questions sur les réactions des Dursley envers toi ? Bon dieu que ce gamin est futé pour faire comprendre des choses sans les dire.
En quelque sorte.
Bien Harry mais le contact avec d'autres enfants t'a bien montré ce qui était normal ou pas n'est ce pas ?
Le contact avec d'autres enfants ?
Bah oui tes amis à l'école !
Quels amis ?
Tu … tu n'avais pas d'amis à l'école ? demanda Sirius d'une voix blanche.
Non ! répondit Harry comme si c'était une évidence.
Pourquoi ?
Parce que !
Parce que quoi Harry ?
L'adolescent le regarda comme s'il lui manquait une case ou même plusieurs.
Parce qu'ils avaient bien trop peur de Dudley, expliqua t il avec la voix qu'on emploie pour un gamin de quatre ans particulièrement obtus.
Peur de Dudley ? répéta Sirius sans comprendre.
Oui, peur de Dudley. Et en plus ils me trouvaient bizarre alors… répondit il en haussant les épaules indifférent.
Mais Dudley lui il avait des amis ?
Bien sur !
Et tu n'a pas pensé que tu aurai dû en avoir aussi ?
Pourquoi faire ?
Oh seigneur aides moi je sens que je perds patience
Harry, tu es ami avec Ron et avec Hermione on est d'accord ?
Oui…
Et cela ne te choque pas d'avoir des amis chez les sorciers et pas chez les moldus ?
C'est pas le même monde tu sais… répondit Harry poliment
Mais il est crétin ou il en fait exprès !
Bon laisses tomber. Est ce qu'il y a des choses qui ont changé chez les Dursley depuis que tu es rentré à Poudlard ou des choses que tu as remarqué depuis que tu vis à Poudlard et qui ne se passe pas comme ça chez ton oncle et ta tante, en dehors de l'emplois de la magie ?
Oui.
Comme ?
Bah déjà depuis Poudlard j'ai une chambre, répondit Harry de sa voix douce.
Comment ça depuis Poudlard tu a une chambre. Tu n'en avais pas avant ?
Non
Mais… tu dormais où alors ?
Dans le placard.
Le placard ? répéta Sirius horrifié.
Sous l'escalier, compléta Harry sans se départir de son calme.
…… Comment peut il rester aussi indifférent ! Comment ces monstres ont ils pu le faire dormir dans un placard pendant 10 ans sans que personne ne s'en rende compte !
Sirius, tu te sens bien ? demanda Harry inquiet.
Je suis pas sur.
Tu veux que j'aille chercher Rémus ?
Non, je veux que tu réagisses Harry !
Hein ?
Je sais pas moi, cries, hurles, tapes dans un mur mais ne reste pas aussi calme ! Comment peux tu être aussi calme alors que tu as passé 10 ans de ta vie avec un placard en guise de chambre !
Bah ce qui est fait est fait non ?
Oh mon dieu achevez moi tout de suite plutôt que d'entendre ça. Et le pire c'est qu'il le pense !
Harry, est ce que tu as conscience de ce que tu dis ? Est ce que tu sais ce que signifie le fait d'avoir un placard comme chambre ?
Bah oui, c'est petit et fourré d'araignées, pourquoi ?
Pourquoi ? POURQUOI ? Harry c'est comme si … comme s'il s te prenaient pour une chose, quelque chose qu'on sort uniquement quand on en a besoin et qu'on range après, à l'abris des regards !
Bah en faite…. Réfléchit Harry…. C'est un peu ça….
Pardon ?
« Quelque chose qu'on sort uniquement quand on en a besoin et qu'on range après », répéta doucement Harry perdu dans ses pensées. Oui Sirius avait trouvé l'exacte définition de ce qu'il était pour les Dursley, quelque chose de pratique, juste quelque chose pas quelqu'un.
Harry, qu'est ce que tu veux dire ? demanda Sirius d'une voix douce, espérant ainsi l'inciter à se confier.
Rien, je pensais tout haut excuses moi.
Harry ?
Oui ?
Comment se passe une de tes journées normales chez les Dursley ? demanda Sirius en ayant le pressentiment de plus en plus grand qu'il n'aillait pas aimer la réponse.
Pourquoi cette question ?
Réponds !
Depuis combien de temps ?
Hein ?
Comment se passe mes journées depuis combien de temps ?
Pourquoi y'a des nuances ?
Oui. Avant cette année, je me levais à six heures, enfin tante pétunia me réveillait à six heures, je faisais le petit déjeuner, après on mangeait et j'attaquais ma liste de corvée, puis je montais me doucher et me coucher à 20 heures le soir au plus tôt 22-23 heures au plus tard. Mais cette année, je me lèves quand je me réveille, je fais du repassage pendant que les autres dorment et après je fais le petit déjeuner et mes corvées.
Mais… mais…
Mais ?
Tu n'es pas…. Enfin merde Harry t'es un gamin pas leur bonne !
Bah faut croire que si.
A quel âge ?
A quel âge quoi ?
A quel âge il ont commencé à te donner des liste de corvées à faire ?
Je sais plus… dès que j'étais capable de le faire je suppose… 3 ans peut être deux… j'en sais rien…
Un esclave, ils en ont fait un esclave ! Ça explique beaucoup de choses dont son manque de rébellion vis à vis des Durley, ils l'ont formaté dès tout petit. Oh James, Lyly, qu'est que je dois faire maintenant ?
Et qu'est ce qu'il se passe quand tu ne fais pas tes corvées ?
Je fais toujours mes corvées ! répondit Harry incrédule.
Qu'est ce qu'il se passe quand tu les fais mal, ou pas assez vite, ou pas assez bien à leur goût ?
Bah je suis puni ! répondit Harry avec logique.
Puni ?
Oui, c'est un motif valable non ?
Harry, Harry, Harry, Harry ! Mais tu penses à ce que tu dis cinq minutes oui ? Ce n'est pas un motif valable !
Bas si, si j'ai mal fait mon travail.
NON Harry ce n'est pas un motif valable puisque tu n'as pas à faire de corvées, tu n'es pas leur bonne Harry, tu es leur neveu ! CE n'est pas la même chose !... Quel genre de punitions ?
…
Harry ?
…
HARRY !
……. expliques toujours !
J'en sais rien …
T'en sais rien quoi ?
Ta question, elle est trop… vague
Vague ?
Oui
En quoi ma question est elle vague je te prie ?
Bah ça dépend de tellement de choses….
Harry, je ne comprends pas ce que tu essayes de me dire. Y'a comme même pas 36 solutions, si ?
Bah… ça dépend de …. De l'humeur de l'Oncle Vernon, du temps, de comment c'est passé sa journée au travail, de si Marge est chez eux, de l'ambiance dans le voisinage, et puis de l'humeur de Dudley aussi et…
STOP ! Harry es tu en train de me dire que ta punition dépend de tout sauf de ce que tu as fait ou pas ?
L'adolescent se mordit la lèvre pensivement et haussa les épaules.
Sirius ferma les yeux de désespoir devant cette situation qui le dépassait complètement. Il finit par dire d'une voix douce :
Aller viens, on va manger.
Harry le suivi docilement dans la cuisine où Rémus envoya un regard inquiet à son meilleur ami. Sirius lui répondit par « plus tard » et il ordonna à Harry de s'asseoir, ce qu'il fit sans rechigner.
Le repas se déroula dans un calme pesant, comme à l'accoutumée l'adolescent ne mangea quasiment rien mais contrairement à d'habitude, Sirius le laissa tranquille. Depuis deux jours il essayait de le forcer à manger plus mais ce soir il n'en avait pas la force, trop de choses inquiétantes tournaient en boucles dans sa tête. Rémus ne dit rien non plus, respectant le silence de son meilleur ami.
Bon Harry si tu as fini tu peux aller te coucher, la journée de demain va être longue, dit calmement Sirius alors qu'Harry fixait le plafond rêveusement en attendant qu'ils finissent.
D'accord, bonne nuit.
Bonne nuit ! Et essayes de bien dormir ok ?
Hum hum.
Une fois l'adolescent parti ; Rémus insonorisa la pièce et dit en croisant les bras sur sa poitrine : Bon qu'est ce qui se passe encore ?
Sirius soupira et lui résuma sa conversation avec Harry. Même si elle avait été plus civilisée que la précédente, ils n'étaient pas plus avancés pour autant. A la fin de ce résumé, Rémus était aussi retourné et indécis que lui.
Qu'est ce qu'on est censés faire maintenant Rém' ?
Je sais pas Patmol. « Qu'est ce qu'on peut faire ? » serait aussi approprié.
Mais pourquoi, pourquoi personne n'a t il jamais rien vu ou deviné ?
Je crois qu'Harry a déjà répondu à cette question quand on parlait tous les deux l'autre matin.
Ah bon ? Et qu'est ce qu'il a dit ?
Les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir….
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Le jour du départ pour Poudlard arriva bien vite et Sirius et Rémus n'avaient pas réussi à en savoir plus sur ce qui s'était passé chez les Dursley durant l'été et durant l'enfance d'Harry ; le garçon n'était pas loquace et ils n'avaient pas envie de passer leur temps à l'interroger comme s'il était un prisonnier ou une bête de foire. Ils s'efforcèrent donc de faire voir à Harry les bons côté des choses et ce que devait normalement être un relation oncle/neveu à défaut d'une relation père/fils. Avant que Rémus n'emmène Harry à la gare, Sirius lui fit milles et une recommandations telles que manger plus, essayer de dormir plus de quatre heures par nuits, lui écrire en cas de problème ou tout simplement s'il ressentait le besoin de parler à quelqu'un, à propos de tout et n'importe quoi….
En effet Sirius et Rémus, à défaut de pouvoir faire autre chose, voulaient poussé Harry à reprendre des habitudes de vies normales et surtout à s'ouvrir à quelqu'un et ne plus simplement être une personne attentive pour les autres mais peu bavarde sur son propre compte.
Enfin Sirius serra Harry dans ses bras pour lui dire au revoir – et nota au passage l'étonnement d'Harry quand à cette situation- et Rémus déposa Harry à King cross.
Tu es sur que tu veux pas que je t'accompagne jusqu'au quai ?
Non merci, ça va aller professeur, j'ai l'habitude d'y aller tout seul. En plus je vais sûrement tomber très vite sur Ron et Hermione.
Bien d'accord, prends soin de toi harry.
Vous aussi professeur et prenez soin de Sirius, qu'il ne fasse pas de bêtises…
Heu…. D'accord, répondit Rémus. Au revoir Harry.
Au revoir professeur !
Et alors que le jeune homme entrait dans la gare en tirant sa valise et sa chouette dans sa cage Rémus se remit en route en pensant à cet échange peu conventionnel.
Malgré le fait qu'ils aient passé deux semaines ensembles et que Rémus lui répète sans cesse de l'appeler par son prénom et de le tutoyer, Harry continuait à l'appeler « professeur » et « vous ». Ce n'était pas par insolence, juste par politesse ; comme s'il voulait absolument garder ses distances avec les adultes voulant prendre soin de lui.
En plus avant de partir l'adolescent avait recommandé à Rémus de prendre soin de Sirius et de veiller à ce qu'il ne fasse pas de bêtises, chose que les parents disent habituellement à leurs enfants mais pas l'inverse.
Décidément Harry n'était pas un enfant normal, il ne ressemblait en rien à ses parents. Il n'était pas bavard, extraverti et bruyant comme son père ; et il ne se liait pas facilement avec les gens comme sa mère. Et tout ceci résultait de son éducation.
Plus que jamais Rémus se promis d'aider Sirius à faire en sorte qu'Harry ne soit plus une ombre….
