Désolée pour le léger retard.
Comme vous avez pu le constater, j'ai posté deux "chapitres" pour le prix d'un. En réalité le "4ème" est un oneshot à lire comme étant le pendant de cette histoire. Il s'agit d'un chapitre consacré au point de vue de Draco sur ce qui s'est passé... Je l'ai écrit pour vous aujourd'hui, en me disant que je n'avais assez parlé de lui...
A propos de Draco, quand Harry découvre Rogue en compagnie de quelqu'un, ce n'était pas avec le jeune Malefoy qu'était le professeur: mais avec un invité surprise! (je vous parlais au début de l'histoire de la présence d'un autre couple...)
Je n'en dis pas plus et bonne lecture ! ;-)
Chapitre 3
«Je sais que ça t'amuse de me distiller ma potion au compte-gouttes ! crie Remus au visage narquois de Severus Rogue. Mais dois-je te rappeler que la pleine lune a lieu dans trois jours ?
«- Partager la couche de Sirius à Grimmauld te fait aboyer de plus en plus fort, rétorque le maître des potions avec animosité.
«- Quoi ? Mais de quoi parles-tu ?
«- De toi et de ce cabot de Black ! Entre chiens-loups, on se comprend, j'imagine !... Tu auras ta potion dans trois jours. Reviens la prendre le matin. D'ici là, dégage. De plus, j'attends un élève pour une retenue ce soir…»
Me détournant de la porte, je me cale au mur. J'ignorai que Remus logeait avec Sirius au square Grimmauld. S'il sort du labo assez vite, peut-être aurai-je le temps de lui demander des nouvelles de parrain ? Il ne m'écrit plus beaucoup en ce moment, devant faire preuve de prudence, la vigilance du ministère ayant redoublé depuis le retour de Voldemort…
«Tu veux que je te supplie, c'est ça ?» La voix de Remus semble avoir monté d'un ton, devenant presque suraiguë : «Deux mots : va chier !»
Je ne me retiendrai pas que j'applaudirai ! Qui aurait imaginer le si mesuré Remus Lupin perdant constance au point de devenir vulgaire et hystérique ? Continue, Lunard ! Il ne mérite que ça, Servilus, qu'on lui dise ses quatre vérités en face ! Ne voulant pas me faire repérer durant cet échange, je me crée rapidement un mur mental, comme me l'a enseigné lui-même Rogue. Espérons qu'il tienne !
Gardant un ton dangereusement bas, le professeur reprend son cheval de bataille : «Bien, Lupin, je constate les effets bénéfiques de Black sur ta personne… Laisse-moi deviner : vous vous tenez chaud sous la couette tandis qu'il bave sur ma personne ?
«- Oh !… Oh ! Oh !... T'as vraiment une case en trop par moment !
«- REPONDS !»
Le quasi-hurlement de Rogue me glace jusqu'au sang. Je glisse à nouveau un œil par l'entrebâillement de la porte : bien qu'un peu plus petit que Lupin, Rogue l'a agrippé par la veste et le fusille de ses prunelles noires. Son aura maléfique est presque insupportable.
Une chose bizarre se produit alors : doucement les mains de Remus viennent recouvrir celles de Rogue et le forcent à desserrer sa prise. Tendu à l'extrême, ce dernier tente de se débattre, mais le loup-garou est beaucoup plus fort que lui. Presque facilement, Remus parvient à l'immobiliser. Ma mâchoire se décroche lorsque Rogue vient poser sa tête de résignation sur la poitrine de Lupin.
«Réponds, gémit presque mon redoutable professeur. Dis-moi qu'il n'y a rien entre vous deux…
«- Comment peux-tu en douter ? le gronde Remus en passant un bras dans son dos.
«- Tu ne m'écris plus beaucoup en ce moment…»
Merlin ! Mon cerveau marche au ralenti !
«Le ministère redouble ses fouilles ! Il recherche toujours l'évadé d'Azkaban ! Nous ne pouvons plus nous servir des hiboux aussi aisément…
«- Pourquoi ne t'installes-tu pas à Poudlard, avec moi ?
«- On en a déjà parlé, Severus, sois raisonnable… Tu ne veux pas que notre relation soit étalée au grand jour, pas vrai ? Or comme je ne suis plus professeur, pour quelle raison m'installerai-je à l'école ?
«- C'est de ma faute si tu as été renvoyé … J'étais devenu blême en vous voyant ensemble dans la cabane hurlante…
«- N'en parlons plus, j'ai dit…»
Rogue et Remus sont amants ! Rogue et Remus sont amants !... Et minute… Je couche bien avec Draco alors pourquoi suis-je aussi choqué ? Peut-être parce que je n'imagine pas Rogue étant l'amant de qui que ce soit… Et en plus il semble être d'une jalousie maladive !
Le spectacle devient très intéressant lorsque Rogue redresse enfin la tête pour rencontrer les lèvres de Remus. Ils ont tous deux les yeux fermés et savourent l'instant avec un plaisir évident… Je regarde ma montre : c'est bientôt l'heure de ma retenue. Dois-je frapper en prenant l'air le plus innocent du monde ? Peut-être que Rogue m'enverra me pieuter en annulant la retenue… Rêve pas trop…
Torse contre torse, ils approfondissent leur étreinte, Remus penché vers Rogue, qui, légèrement cambré, tiens la tête de Lupin entre ses deux mains pâles. Le loup-garou caresse doucement les cheveux du sombre Serpentard, passant parfois une main sur sa nuque, sous le col. Soudain il s'enhardit, froissant la robe professorale et attrapant fermement le maître des potions par les fesses, ce que moi-même je trouve osé. Rogue veut le repousser mais sans succès : «Remus… Ne… Mon élève va…
«- Il mange encore à cette heure, ne t'inquiète pas, mais si tu veux… je ferme…»
Remus murmure un sort et la porte se referme pratiquement sur mon nez. Ah, non ! Pas maintenant ! Aussi doucement que possible, je murmure un «Alohomora», et la porte s'entrouvre… Discrètement, j'agrandis l'ouverture : les deux hommes sont trop occupés pour l'instant pour me remarquer.
D'un geste large, Remus dégage le bureau, renversant ustensiles, notes et fioles, pêle-mêle : «Ah ! Bravo ! grogne Rogue.» Mais il n'a guère le temps de pousser une complainte : littéralement soulevé, il est allongé dessus manu militari. Renversé sur lui, Remus semble l'embrasser, mais d'où je suis, je distingue mal. J'aperçois en revanche très bien la main de Lupin se glisser le long d'une cuisse. En moins de deux, il a écarté les pans noirs de la robe de Rogue et s'attaque à présent à son pantalon.
«Remus… Qui est déraisonnable à présent ?... J'ai dit que j'avais un élève en… Aah ! Remus !»
Je déglutis en voyant Lupin faire ça à Rogue, ce que j'aime précisément tant que Draco me fasse. Les gémissements de mon professeur, si peu roguiens, me perturbent un peu plus encore. Et il faut que je me pince pour me souvenir que je suis sensé avoir une retenue avec lui ! Une retenue pour avoir été surpris à faire justement ça avec Draco ! On croit rêver !... Une envie perverse et revancharde me suggère de surprendre le maître des potions à son tour ! J'imagine la scène : Rogue, pantelant, le pantalon sur les genoux, renversé sur son bureau et dominé par ce loup-garou de Lupin… Mais je n'en fais rien, et je continue de regarder, … bien malgré moi, je le jure !
Dans un cri rauque, Rogue s'arque, retenu par Remus, puis retombe haletant sur le meuble. Lupin se redresse en s'essuyant sommairement la bouche du revers de la main. Il aide son amant à se relever et sans un mot le retourne. Sans protester de son côté, Rogue se penche en avant et s'appuie sur le bureau. Remus le caresse et le prépare tout en dégageant sa propre virilité …
Et là, sans savoir pourquoi là en particulier, je sens que je bande… Ce qui va suivre me laisse habituellement apathique, je l'ai déjà dit, surtout quand on me le fait. Mais là, je réagis… Je vois Remus avancer contre Rogue, qui grogne sourdement. Précipitamment, je libère mon membre douloureux. Je suis chacun de leurs mouvements en cadence, tâchant de ne pas faire plus de bruit qu'eux deux réunis. Quand Remus explose enfin, j'atteins mon apogée également, me mordant les lèvres pour ne pas gémir… Je ferme puis rouvre lentement les yeux. Les deux hommes sont retombés, l'un sur l'autre, sur le bureau. Puis enfin ils se redressent et réajustent leurs habits.
Je murmure en toute vitesse un sort de nettoyage et remets mes vêtements en place. Je me fige quand j'entends l'expression étouffée de Rogue : «La porte ! Elle n'est pas fermée !»
Sans réfléchir, je m'enfuis en courant le long du couloir. J'entends quelqu'un m'appeler derrière moi, mais je ne me retourne pas. Je dépasse les cachots et grimpe en quatrième vitesse les escaliers. Le bruit de pas rapides m'informe que je suis suivi, ce qui galvanise ma fuite, prenant presque des ailes.
Je débouche dans le couloir principal, me heurtant à plusieurs élèves retournant dans leurs salles communes pour la soirée. Un Serpentard me crie une obscénité quelconque, mais je n'en ai cure : j'ai littéralement le diable et un loup-garou aux fesses, pas le temps de m'attarder à disserter !
C'est alors que je le vois, telle une apparition. Il est très pâle, paraissant très marqué en une seule journée. Ses yeux sont rouges et ses paupières lourdes. Il marche comme un automate, se fichant des Gryffondors qui le bousculent.
A sa vue, je ne réfléchis pas à deux fois. Je me précipite à sa rencontre. Sans autre forme de procès, je saute à son cou et applique d'autorité mes lèvres sur les siennes. Au départ trop stupéfait, il se tend, mais ne se dérobe pas. Et finalement, il répond à mon baiser et m'étreint à son tour. Je sens que le temps s'est arrêté autour de nous et j'ai conscience des dizaines et des dizaines de regards qui doivent nous dévisager. Au bout d'un temps indéfinissable, nous nous écartons l'un de l'autre, croisant nos regards complices. Puis, j'ose regarder autour de moi.
J'aperçois Ron au loin qui me fait un signe de connivence en souriant. Hermione à côté de lui semble transformée en statue : j'avais oublié qu'elle détestait Malefoy ! Bah, elle s'y fera ! Ainsi que tout le monde !... En définitive, je me retourne : à la porte des cachots, Rogue s'est arrêté, ressemblant de plus en plus à un poisson hors de son bocal. Derrière lui, Remus me fait un clin d'œil éclair, puis se met gentiment à tirer son amant par la manche. Encore sous le choc, ce dernier se laisse entraîner et la porte des cachots se referme doucement sur eux.
Fin
J'aimais assez ma pirouette, mais je conçois que vous l'ayez peut-être trouvée déconcertante... C'est aussi pourquoi j'ai écrit le oneshot qui suit ce chapitre: je vous engage à le lire sans plus tarder !
