La Lance et le Marteau
Résumé
Aloy va aider Érend à retrouver sa soeur. Et si le fait de voyager en sa compagnie pendant un certain temps changeait un peu son point de vue ? Elle qui avait l'habitude de voyager seule se retrouve avec quelqu'un sur qui veiller... et surtout quelqu'un qui veille sur elle.
Notes
Que se passe-t-il quand on découvre la liste de l'Horizontober en plein mois de novembre et que malgré le retard, cela nous inspire ?
Eh bien, on décide de faire une sorte de calendrier de l'Avent, avec un chapitre par jour. Comme pour le calendrier de l'Avent, il y aura 24 chapitres et donc il y a certains éléments de l'Horizontober que j'ai "skippé" car ils m'inspiraient moins (crossover, meme, désolée).
Je n'ai pas encore terminé le jeu, que j'ai découvert il y a peu, donc ce que j'écris sort soit de ce que je connais du jeu, soit de mon imagination (je me suis déjà spoilée une chose ou deux aussi, mais ce serait sympa de ne pas me spoiler plus).
Certains éléments viennent aussi des œuvres d'art et BD de Godliath (que je recommande vivement, si vous parlez un peu l'anglais).
Pour le premier chapitre, c'est donc "Favorite Machine". Enjoy !
I - Autre point de vue
Favorite Machine (Day 1)
Érend se demanda, pour la énième fois, ce qui lui avait pris de suivre Aloy.
Et comment avait-elle réussi à le convaincre de monter jusqu'à cette hauteur ?
Et surtout, comment avait-elle réussi à le convaincre de faire ce qu'il comptait faire… ?
L'Oseram avait accepté de suivre la Nora en haut d'une de ces ruines des Anciens. La rouquine avait parlé de ce projet avec tellement d'enthousiasme qu'il s'était laissé convaincre… et le regrettait maintenant.
« Euh… Aloy ? »
Il regardait vers le bas, ce qui était clairement une mauvaise idée. Il devina plus qu'il ne vit Aloy se tourner vers lui. Il imagina le petit sourire amusé sur ses lèvres et ses yeux verts et brillants avec malice.
« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée… » dit-il en criant, pour couvrir le bruit du vent.
Ils étaient haut. Le vent soufflait plus fort. Et les bruits lents et sourds des pas qui se rapprochaient résonnait en lui. Une appréhension commençait à monter en lui.
« En fait… je suis même sûr que ce n'est pas une bonne idée… »
« Mais si ! » cria Aloy en réponse.
Était-ce de l'amusement qu'il entendait dans sa voix ? Il détourna son regard bleu du vide qui s'étendait sous lui pour regarder la jeune femme. Elle lui sourit brièvement avant de tourner la tête vers l'immense machine qui s'approchait lentement mais sûrement. Ses longs cheveux roux flottaient dans le vent et s'emmêlaient un peu dans ses armes, qui se trouvaient dans son dos.
Elle était impatiente, excitée par ce qui allait arriver, comprit-il.
« Euh… tu sais que je suis couvert d'acier, pas vrai ? »
De nouveau, elle lui adressa un sourire mutin, levant un sourcil, attendant la suite.
« Et que, tu vois… je suis moins léger que toi… »
En vrai, même nu comme un ver, il était certainement plus lourd qu'elle. Il était taillé tout en muscle et en masse, comme un marteau. Elle était certes musclée, mais aussi taillée pour l'esquive, la discrétion, la furtivité… les sauts…
« T'inquiète pas, Érend, » dit-elle en lui adressant un petit clin d'œil. « J'ai absolument tout prévu. »
Cela ne rassura pas Érend pour autant. Aloy était placée à une bonne distance de lui, pour lui montrer comment faire.
Les pas se rapprochaient encore et c'est alors que la machine arriva en vue. Une machine qu'il avait déjà vue de loin, la trouvant déjà impressionnante à distance, mais qui l'était d'autant plus alors qu'elle se rapprochait lentement.
Une machine toute en hauteur : de hautes pattes, un haut cou et un plateau placé vraiment haut en hauteur…
Il déglutit péniblement. La machine, le Grand-cou, avançait lentement, indifférente à tout ce qui l'entourait. Elle était programmée pour faire marcher, pour faire toujours le même trajet, et elle le faisait, peu importait ce qui l'entourait. Quelques Galopeurs se trouvaient au sol, se retirant au moment où le Grand-cou aurait pu les écraser de sa patte gigantesque.
Érend glissa un coup d'œil vers Aloy. Celle-ci sautillait sur place, se tenant prête à faire… ce qu'elle s'apprêtait à faire. Érend regretta une fois de plus de ne pas avoir réussi à la dissuader… et de ne pas avoir réussi à la convaincre que lui, en tout cas, serait mieux les deux pieds sur le sol.
La machine s'approcha encore et quand elle fut à hauteur d'Aloy, celle-ci prit son élan et sauta pour atteindre un point d'appui sur le cou.
Le temps que dura son saut sembla ralentir pour Érend qui la regarda, incapable de dire quoi que ce soit, incapable de l'empêcher de sauter…
Durant les fractions de seconde que dura son saut, d'innombrables questions lui traversèrent l'esprit.
Et si elle ne se rattrapait pas ?
Et si elle tombait ?
Et si elle se rompait le cou ?
Et si…
Aloy se rattrapa avec une aisance évidente, monta sur la barre d'appui et se tourna vers Érend. La machine se rapprochait de lui. Aloy lui montra alors la corde qu'elle avait à la ceinture. Pour lui dire qu'il ne risquait rien. Qu'elle le rattraperait. Et elle le ferait, il le savait.
Il inspira profondément et tout en jurant intérieurement, se prépara à sauter. Ce serait bientôt l'heure de vérité. Bientôt, il sauterait et rejoindrait Aloy… ou tomberait…
Alors, Érend recula de quelques pas. Il aurait besoin d'un peu plus d'élan qu'Aloy. Il avait une masse un peu plus importante à soulever et courir un peu l'aiderait probablement. Heureusement qu'il n'avait pas toute son armure sur lui, sinon il serait tombé comme une pierre…
Quand le moment fut venu, alors qu'Aloy lui faisait signe qu'il fallait qu'il saute, il courut et sauta, mettant toute la force possible dans ses jambes. Pendant un moment, il vola et apprécia la sensation que cela lui procurait. Ensuite, sa main atteignit le point d'appui, vite rejointe par son autre main. Et à la force de ses bras, il se hissa auprès d'Aloy qui lui sourit de toutes ses dents.
« Bon, maintenant que je suis là… autant monter, non ? » taquina-t-il après un moment.
Aloy sourit encore plus, si c'était possible et entreprit de grimper le long du cou du Grand-cou avec l'agilité acquise par l'habitude. Elle était une réelle acrobate !
Elle prit de l'avance, grimpant avec rapidité d'un point d'appui à l'autre et Érend la regarda un moment, incapable de détourner les yeux. Elle était captivante…
Quand elle lui lança un regard interrogateur, alors qu'elle était presque en haut de la machine. Il se reprit et grimpa lui aussi. Avec certainement moins de grâce qu'Aloy, qui semblait avoir passé sa vie à grimper le long des cous des Grands-cous…
Il arriva enfin sur le dernier point d'appui, la prochaine étape était la plateforme. Il y grimpa et resta à genoux un moment, le temps d'assimiler ce qu'il venait de faire. Par la forge, il venait de grimper le long du cou d'un Grand-cou uniquement parce qu'Aloy avait réussi à le convaincre de le faire.
Il releva la tête et vit que la jeune femme était debout au centre de la plateforme, la main en visière au-dessus de ses yeux pour les protéger de la lumière du soleil. Il la rejoignit et prit le temps d'observer autour d'eux. Il avait une vue qu'il n'avait jamais vraiment eue depuis. Il avait déjà observé le monde depuis Méridian, mais rien n'était comparable à ce qu'il avait sous les yeux. La vue qui s'étendait sous ses yeux était tellement différente du paysage rocheux qu'il pouvait observer à Méridian.
« Wouah… » souffla-t-il.
« Alors, ça valait coup, non ? » demanda-t-elle en lui donnant un petit coup de coude dans les côtes.
Coup qu'il sentit à peine. En effet, ça valait le coup. C'était… magnifique.
Aloy s'assit sur la plateforme et Érend fit pareil. Assis l'un à côté de l'autre, ils observèrent en silence le paysage qui s'offrait à leur vue, bercés par les pas de la machine qui faisait légèrement tanguer sa plateforme.
Ce n'était pas un silence maladroit ou qui mettait mal à l'aise, mais plutôt un silence confortable qu'aucun des deux ne semblait vouloir rompre.
Mais Érend avait tellement de questions qu'il se racla la gorge avant de parler.
« Hmm… donc… tu fais ça souvent ? » demanda-t-il en faisant un signe de la main qui englobait la plateforme et le paysage qui défilait au rythme des pas du Grand-Cou.
« Eh bien… à chaque fois que j'en croise un, » avoua Aloy. Elle lui adressa un petit haussement d'épaules. « Mon focus repère le signal que le Grand-cou émet. Donc je le retrouve et je grimpe dessus. Puis je le pirate pour avoir quelques informations, notamment une carte et ce genre de choses… »
Il hocha la tête, comme si tout ce qu'elle disait avait du sens pour lui. Comme si grimper tout en haut d'une telle machine était normal. Comme si 'pirater un Grand-cou' avait vraiment une signification qu'il comprenait.
« Je pense que le Grand-Cou est ma machine préférée, » souffla Aloy, le regard perdu dans le paysage qui les entourait. « Elle est grande et majestueuse. Elle marche sans se soucier de ce qu'il se passe à ses pieds. Et elle n'est pas agressive. »
« C'est surtout ce dernier point que j'apprécie tout particulièrement, » dit Érend en se penchant légèrement en arrière, appuyé sur ses bras. « T'imagine un peu ce que ce serait si une telle machine attaquait ? »
Un frisson parcourut Aloy.
« Heureusement pour nous, ce n'est pas le cas. »
Elle lui adressa un sourire. Érend lui-même eut un petit sourire. Puis pendant un long moment, ils apprécièrent simplement la présence l'un de l'autre tout en haut de ce Grand-Cou, observant un paysage que bien peu devait observer.
Puis, soudainement une pensée traversa l'esprit d'Érend.
« Euh… Aloy… comment on descend de cette machine… ? »
« En rappel, bien sûr ! »
« En rappel… » répéta-t-il.
Il se tourna vers elle. Elle devait plaisanter, pas vrai ?
…
Pas vrai ?
