La Lance et le Marteau
Résumé
Aloy va aider Érend à retrouver sa soeur. Et si le fait de voyager en sa compagnie pendant un certain temps changeait un peu son point de vue ? Elle qui avait l'habitude de voyager seule se retrouve avec quelqu'un sur qui veiller... et surtout quelqu'un qui veille sur elle.
Notes
Bonsoir. Nous voici pour le septième chapitre de cette fanfic, qui correspond au mot "Cleave". Il existe plusieurs traductions pour ce mot, j'ai décidé d'utiliser "fendre".
Bonne lecture aux éventuels lecteurs.
À demain, si tout va bien ^-^
VII – Face au Champion
Cleave (day 7)
À Belvédère, ils cherchèrent le contact de Marad, espérant que celui-ci pourrait leur apprendre où était retenue Ersa. Mais ils ne trouvèrent qu'un cadavre et Aloy fronça les sourcils.
« D'après l'aspect du corps… on dirait qu'il est mort depuis quelques jours, » dit-elle en s'accroupissant à côté.
« Pas besoin de s'arrêter à l'aspect du corps, » commenta Érend en fronçant le nez. « L'odeur est suffisante pour nous le dire. »
Une odeur de mort et de charogne s'élevait en effet du corps.
« Il faut trouver son point de repli, » dit Aloy en se relevant et en s'éloignant un peu du corps. « Avec un peu de chance, il avait trouvé des informations et les avait consignées quelque part… »
Mais alors qu'ils allaient s'éloigner du corps, Érend vit quelque chose de particulier. Il s'accroupit à son tour à côté du cadavre et déplaça précautionneusement son bras. Dessous, il y trouva…
« Aloy ? » appela-t-il alors qu'elle s'éloignait. « Je pense qu'il ne sera pas nécessaire de trouver le point de repli de ce pauvre homme… »
La Nora fronça les sourcils et revint vers lui. Elle s'accroupit à ses côtés et ouvrit de grands yeux. Sous le bras de l'agent se trouvait… une carte.
« Il l'a dessinée… avec son sang… » dit-elle d'une voix sombre. « Cet homme a utilisé son sang pour dessiner une carte alors qu'il était en train de mourir… »
« Et ce genre de carte, je crois qu'il vaut mieux la suivre, » commenta Érend en redéposant le bras du mort. Un nouveau respect naquit en lui pour le défunt : il était en train de se vider de son sang mais avait utilisé ses dernières forces pour laisser un plan pour ceux qui prendraient la relève. Un tel dévouement…
« Nous ferions mieux d'y aller… » dit Aloy en se redressant.
En chemin, ils trouvèrent néanmoins le petit campement de l'agent de Marad un peu en dehors de Belvédère. Aloy insista pour fouiller rapidement ses affaires à l'aide son focus et Érend accepta. Tandis qu'elle était occupée dans la tente, le Capitaine de l'Avant-garde surveillait les alentours. La Nora trouva des documents, des rapports, écrits de la main de l'agent. Il avait trouvé le campement de Dervahl et avait prévu d'envoyer un message à Marad à ce sujet le lendemain.
« C'est sûrement à ce moment-là que les hommes de Dervhal lui sont tombés dessus, » dit Érend.
Aloy acquiesça et Érend la vit se mordre la lèvre. Elle regardait les documents éparpillés encore et encore.
« Quelque chose ne va pas ? » s'inquiéta l'Oseram.
« Tu te rappelles de la machine qu'on avait vue, sur les lieux de l'embuscade ? »
« Celle qui émet des ondes de chocs ou des sons ? Ouais, je m'en souviens. » C'était cette machine qui avait paralysé ses camarades de l'Avant-garde et sa sœur.
« Apparemment… ils en ont fabriqué plusieurs… » Elle leva la tête vers lui et il comprit son désarroi. Ce n'était pas bon signe, tout cela. Des machines capables de paralyser les membres d'élite de l'Avant-garde et Ersa… il y avait de quoi s'inquiéter.
« Il va falloir les détruire avant qu'elles ne servent, » décida Érend en resserrant les poings autour du manche de son marteau.
Aloy hocha simplement la tête et tous deux se remirent en route. « En avançant bien, on peut y être avant la tombée de la nuit, » dit-elle, sous-entendant que cela signifiait ne pas faire de pause.
Il ne protesta pas, pour une fois, et hocha la tête, soulagé. Il avait craint que cela ne retarde leur expédition…
°o0o°
Le camp de Dervahl était en ébullition. Mais aucune trace de ce maudit. Aloy, jouant de sa furtivité, infiltra le camp et réussit à abattre pas mal d'ennemis avant de se faire repérer et là, Érend entra en scène. À eux deux, ils parvinrent à mettre leurs adversaires en déroute, tant humains que machines.
« Avance ! » cria Érend à Aloy. « Va trouver ma sœur, je m'occupe de ce menu fretin ! »
La rouquine hocha la tête et après avoir abattu un autre rebelle Oseram, s'avança dans le camp. Érend en profita pour laisser parler sa rage et abattre le plus possible de ces traîtres qui avaient osé s'en prendre à sa sœur. Cela lui prit plus de temps qu'il ne le pensait mais il parvint au bout de ses adversaires, faisant danser et chanter son marteau. Il reçut néanmoins un coup à l'épaule, ce qui le fit grimacer mais pas reculer.
Quand il avança dans le camp, le chemin était jonché de corps abattus par Aloy.
Cette femme est vraiment étonnante ! pensa Érend en avançant, n'ayant rien d'autre à faire que de compter les corps. Mais quand il arriva dans la cour principale, qui se tenait devant un bâtiment plus grand que les autres, il vit Aloy se battre contre… un homme de la taille d'une montagne.
Pendant un court instant, il regarda le combat entre la Nora et l'Oseram parjure. Et une fois de plus, l'admiration qu'il ressentait envers Aloy grandit encore. Il regretta de ne pas l'avoir rencontrée plus tôt dans sa vie.
L'adversaire d'Aloy était cependant beaucoup plus fort qu'elle et même si elle le battait sur la vitesse et certainement sur l'assurance, ce n'était pas assez pour le mettre à terre.
Érend leva son marteau et allait courir pour lui prêter main forte, mais c'était sans compter sur le Veilleur qui le prit par surprise. Son coup de patte lui coupa le souffle et détourna son attention du combat entre Aloy et le Champion de Dervahl – car oui, l'homme n'était pas Dervahl, mais un de ses bras droits du temps de la guerre.
« Alors tu veux jouer, ma mignonne, » fulmina Érend en direction de la machine. « Alors, on va jouer. »
La lentille du Veilleur commença à briller et, avec l'habitude acquise de l'expérience des combats contre les machines, Érend esquiva la boule d'énergie lancée par la machine. Se faisant, il s'était rapproché d'elle et d'un coup puissant de son marteau, lui fendit le crâne. La machine fit un petit bruit d'implosion puis s'affaissa sur le sol. Avec un peu de chance, la lentille serait intacte et Aloy pourrait la prélever de la machine… même si c'était assez étrange de penser à cela à un moment pareil…
La pensée d'Aloy le fit se retourner si vite qu'il en eut un bref vertige. Il retrouva son équilibre et sa vue complète juste à temps pour voir la Nora sauter d'un tonneau, derrière le Champion et lui fendre le crâne de sa lance. Du sang l'éclaboussa, mais elle n'en avait cure. Le corps et elle s'écroulèrent sur le sol. Le champion tomba comme une pierre et Aloy fit une roulade avant de se redresser et de se retourner, sa lance toujours en main.
Bon sang ! Une femme pareille, il n'y en avait pas deux dans ce monde !
Il s'empressa de la rejoindre et la regarda sous toutes les coutures, à la recherche de la moindre blessure, de la moindre égratignure.
« Aloy ! Tu vas bien ? »
Elle hocha silencieusement la tête. Elle regarda sa lance et sortit un morceau de tissu d'une de ses poches pour en essuyer la lame. Quand son arme fut propre, elle la remit dans son dos et lâcha le tissu sur le cadavre de son ennemi.
Érend s'approcha et s'arrêta devant elle. Elle leva la tête vers lui, en haussant un sourcil. Puis, il prit un coin de sa manche et lui essuya le visage, sans un mot. La traînée de sang du champion de Dervahl ne devait pas souiller sa peau plus longtemps, décida-t-il. Il dut frotter à plusieurs reprises pour que toute trace disparaisse. Aloy se laissa faire sans jamais le quitter des yeux. Et était-ce un effet de son imagination ou ses joues devenaient un peu roses… ?
Quand il fut satisfait du résultat, il hocha la tête et recula.
« Et voilà. Propre comme un sou neuf, » commenta-t-il.
Il crut la voir rougir un peu plus, mais ne s'y attarda pas. D'un commun accord tacite, tous deux se dirigèrent alors vers le bâtiment où, ils l'espéraient, ils trouveraient Ersa…
