La Lance et le Marteau

Résumé

Aloy va aider Érend à retrouver sa soeur. Et si le fait de voyager en sa compagnie pendant un certain temps changeait un peu son point de vue ? Elle qui avait l'habitude de voyager seule se retrouve avec quelqu'un sur qui veiller... et surtout quelqu'un qui veille sur elle.

Notes

J'ai décidé de ne pas prendre le 9 de l'Horizontober, pour la simple et bonne raison que bon, un crossover, je vois pas comment l'inclure dans cette fanfic xD

Nous passons donc au 10 directement, avec "Favorite Tribe".

Bonne lecture, si d'aventure quelqu'un lit cette fic.


IX – La Nora

Favorite tribe (day 10)

Quand ils arrivèrent à Méridian, ils furent contraints de constater qu'ils arrivaient un peu tard pour empêcher les rebelles Oserams d'entrer dans la ville. À chaque avant-poste, ils trouvèrent des machines qui émettaient des sons, comme celle qui avait été utilisée contre Ersa et ses hommes. Ils les détruisaient au fur et à mesure, à coups de flèches quand Aloy pouvaient les voir de loin, à coups de marteau quand elles étaient cachées et qu'ils devaient s'en rapprocher. Ils avaient laissé les Galopeurs derrière eux et avaient aussi bricolé des protections pour leurs oreilles.

Ils laissaient les gardes et les soldats se remettre de leurs émotions et de leurs blessures et continuaient d'avancer. Il fallait qu'ils empêchent la mort d'Avad de la main de Dervahl.

Quand ils arrivèrent en ville, ils furent scandalisés de voir les rues et les places de marchés pleines de corps paralysés.

« Ils ont vraiment mis ces machines démoniaques partout ! » pesta Érend en donnant un coup de marteau puissant à l'une desdites machines.

Aloy fronça les sourcils et pinça les lèvres. Érend la connaissait maintenant assez pour savoir qu'une telle cruauté envers des innocents la touchait particulièrement. Ses yeux s'assombrirent et l'Oseram dut s'avouer qu'il n'aimait pas la voir dans cet état. Il préférait quand ses yeux pétillaient de malice ou de curiosité…

Mais l'heure n'était pas à ce genre de réflexion. L'heure était venue de mettre un terme aux agissements de Dervahl. Si Érend lui mettait la main dessus, il lui ferait payer les atrocités qu'il a fait endurer à Ersa…

Mais ce n'est pas lui qui l'affronta. Aloy et Érend durent se séparer afin de détruire le plus de machines possible. Ce faisant, ils remettaient sur pieds les soldats, tant Oserams que Carjas. Érend les enjoignait à aller prendre les armes et à se battre contre les rebelles Oserams. Lui-même détruisait machine sur machine et se battait contre les ennemis de Méridian. Mais quand il arriva au palais du roi Avad, il constata que les machines étaient déjà hors service et que les ennemis étaient tombés, soit simplement blessés, soit morts. Il ordonna à ses hommes d'enchaîner les survivants.

Le roi Avad était introuvable et Érend comprit qu'il devait être avec Dervahl. Et que donc, Aloy devait être sur leurs trousses. L'Oseram espéra que son roi était toujours en vie.

Il les trouva tous les trois dans la salle du trône, Avad au sol, les mains sur les oreilles, et Aloy et Dervahl combattant. Le Capitaine remercia la débrouillardise de la Nora qui avait réussi à leur confectionner des protèges-oreilles, sans quoi ils auraient été dans le même état que les habitants de Méridian… paralysés et vulnérables.

Mais malgré les protections, le son était dérangeant et Érend voyait bien qu'Aloy ne combattait pas de façon aussi fluide que d'habitude. Il entreprit alors de fouiller la pièce à la recherche de la machine infernale. Quand il la trouva, il la détruisit rapidement avant de revenir vers les autres.

Il arriva pile au moment où Aloy réussit à désarmer Dervahl qui tomba sur le dos. Sans attendre, elle mit un pied sur son torse et le menaça de la lame de sa lance. De là où il était, il pouvait voir ses yeux briller de colère.

À la grande surprise de la rouquine, son adversaire éclata de rire et, couché sur le dos, écarta les bras.

« Eh bien, qu'est-ce que tu attends ? Termine donc ce que tu as commencé, fillette ! »

Les lèvres d'Aloy se tordirent quand elle entendit le surnom narquois donné par le renégat. Elle releva alors la tête et son regard vert rencontra celui d'Érend. Elle s'adoucit un moment puis reporta son attention sur Dervahl tandis qu'il se rapprochait d'eux. Ses mains étaient tellement serrées autour du manche de son marteau qu'il en avait mal aux jointures.

« Ce n'est pas à moi de décider, » dit-elle d'une voix dure et froide. Érend ne l'avait jamais entendu parler d'un tel ton et il n'aurait pas aimé qu'elle s'adresse à lui ainsi.

La jeune femme recula alors et rangea sa lance dans son dos, laissant la place à Érend qui s'approcha, le marteau en mains. Si Dervahl avait semblé amusé d'être menacé par Aloy, il perdit son sourire quand il vit s'approcher Érend. Pourtant, l'Oseram se dit que la Nora était certainement plus dangereuse qu'il ne le serait jamais…

« Alors comme ça, c'est toi qui vas t'y coller… » Ce n'était pas une question, juste une constatation, prononcée sur le ton de la conversation. Dervahl ne semblait plus se soucier de ce qu'il pourrait lui arriver et cela irrita Érend au plus haut point.

« Ce que tu as fait à Ersa… » dit-il d'un ton tranchant comme une lame. « J'ai bien envie de te le faire subir. Te torturer, te soigner pour pouvoir te torturer à nouveau… »

Il leva son marteau au-dessus de sa tête, dans le but de l'abattre sur une partie de son corps, n'importe laquelle, qui le ferait souffrir sans pour autant lui donner la mort.

« Érend… »

Son nom avait été prononcé d'une voix faible et l'Oseram s'arrêta. Son marteau n'était qu'à quelques centimètres du genou de Dervahl, mais il s'arrêta… Il tourna la tête pour voir le roi Avad, debout, se tenant les côtes. Il semblait fatigué et blessé, mais parlait toutefois avec autorité, bien qu'avec douceur.

« Ne le tue pas, » dit Avad. « Dervahl… sera jugé pour ses agissements… »

Jugé… C'était plus que ce qu'il méritait. Mais Ersa lui avait confié une dernière tâche avant de s'éteindre dans ses bras : retourner auprès de son roi qui aurait besoin de lui. Et quel genre de capitaine serait-il s'il désobéissait à son roi ?

Il fronça les sourcils mais hocha la tête. Puis, il leva à nouveau son marteau et l'abattit sur son genou, comme il en avait eu l'intention depuis le début. Dervahl hurla de douleur et Érend recula. Il appela certains de ses hommes qui étaient à proximité.

« Hey, vous ! Enchaînez-moi ça et mettez-le en cellule, » dit-il. Les hommes s'empressèrent d'hocher la tête. « Et trouvez-lui éventuellement un médecin, » ajouta-t-il. « À condition que toutes les personnes qui ont été victimes de ses machines aient été soignées avant. »

« Bien, Capitaine ! »

Et ils menottèrent Dervahl avec de lourdes chaînes avant de l'emmener, toujours huant de douleurs, vers les cachots de Méridian.

Si Avad désapprouvait le geste du Capitaine de l'Avant-garde, il n'en montra rien. Aloy, elle, observait attentivement Érend, comme si elle essayait de lire en lui. Érend se demanda alors ce qu'elle verrait de lui si elle utilisait son focus. Verrait-elle en lui aussi facilement que dans un livre ouvert ? Devinerait-elle ses pensées les plus profondes ?

Par la forge, j'espère que non ! Car les pensées d'Érend envers Aloy étaient bien trop secrètes pour qu'elle les devine. Bien trop intimes. Bien trop…

Érend remarqua alors que du sang maculait le visage d'Aloy, comme après son combat avec le Champion de Dervahl. Il s'approcha d'elle, sans se soucier des autres personnes qui pouvaient être présentes. De toute façon, Avad était en pleine conversation avec Marad et ses hommes occupés à remettre de l'ordre. Quand il fut près d'elle, il l'examina et fut soulagé de constater que le sang qui la recouvrait n'était pas le sien.

Il sortit un mouchoir de sa poche et, comme il l'avait fait après la défaite du Champion de Dervahl, entreprit de lui frotter le visage, avec toute la délicatesse dont il était capable. Elle ne le quitta pas des yeux et une fois encore, ses joues rougirent légèrement.

Érend se dit alors que les Noras étaient sa tribu préférée. Puis il réfléchit à cette pensée. Pouvait-il vraiment dire cela, alors qu'ils avaient exclu Aloy depuis sa naissance. Elle-même se considérait-elle seulement comme une Nora ?

Puis il comprit ce qu'il voulait vraiment dire, en réalité. Ce n'était pas les Noras qui étaient sa tribu préférée. Plutôt Aloy, qui était sa personne préférée parmi les Noras.

« Merci, » souffla-t-il tout en continuant à lui essuyer le visage.

Elle lui adressa ce demi-sourire dont elle avait le secret et ses yeux pétillèrent un moment.

Et lui, il sentit quelque chose se passer au niveau de sa poitrine.