La Lance et le Marteau

Résumé

Aloy va aider Érend à retrouver sa soeur. Et si le fait de voyager en sa compagnie pendant un certain temps changeait un peu son point de vue ? Elle qui avait l'habitude de voyager seule se retrouve avec quelqu'un sur qui veiller... et surtout quelqu'un qui veille sur elle.

Notes

Et voici le jour 18 de l'Horizontober, avec le mot "Assist".
Pour ce qui est de la scène de fin et du tatouage d'Érend, j'ai clairement été inspirée par ceci : https*:/*godliath*.tumblr*.com*/post/172945650762/ereloy-dump-bonus-fanfic-cliche-trash-pls-enjoy#notes

Je suis vraiment une grande fan du travail de Godliath et j'espère qu'un jour, ses livres "Two Minutes" seront à nouveau disponibles en Europe ! *^*

Bonne lecture !


XVI – La fin de la trêve

Assist (day 18)

Le lendemain matin, le soleil les trouva encore dans les bras l'un de l'autre et Érend aurait bien voulu que le temps s'arrête. Mais il savait qu'ils avaient des choses à faire et ils se levèrent, afin d'aller couper quelques bûches à replacer dans la cabane, pour les potentiels futurs occupants.

Quand leur corvée fut terminée, ils se remirent en route et parvinrent enfin au campement banuk isolé qui faisait tant parler de lui. En approchant du campement, ils furent surpris de voir des machines et alors qu'Érend s'emparait déjà de son marteau, prêt à en découdre, Aloy posa une main sur son bras.

« Attends, » dit-elle en allumant son focus. « Ce ne sont pas… des machines hostiles… »

Aloy et Érend s'approchèrent alors du campement et ils constatèrent qu'en effet, les machines ne montraient aucun signe d'agressivité. C'était comme quand Aloy piratait les machines : elles vivaient en harmonie avec les humains. Ce qui était assez déroutant.

Les deux jeunes gens interrogèrent plusieurs personnes dans le campement, n'en croyant pas leurs yeux.

« La vie serait tellement plus simple si les machines étaient tout le temps aussi amicales… » souffla Aloy en passant à côté d'un Dent de scie et d'un Veilleur.

« J'espère que les Banuks ont un réel secret pour arriver à cela et qu'ils voudront bien le partager avec nous, » dit Érend en remettant son marteau dans son dos. « Je veux dire, si on pouvait se déplacer sans craindre une attaque de Ravageurs ou de Traqueur… »

Aloy hocha la tête et tous deux continuèrent leur exploration du campement. Au bout d'un moment, cependant, la Nora fronça les sourcils. Des Oserams s'étaient dirigés dans les montagnes, d'après certains Banuks. Elle alluma son focus et dirigea son regard vers ladite montagne.

« Je perçois un signal, » dit-elle en faisant une moue. « Et je ne sais pas toi, mais quand je reçois un signal pas très loin de machines dociles, je ne peux m'empêcher de penser que c'est lié… »

« Allons donc voir ce que les gens de mon peuple sont partis chercher, » conclut Érend.

Et tous deux entreprirent l'ascension de la montagne. Ce ne fut pas facile, mais les traces laissées par leurs prédécesseurs leur facilitèrent la tâche. Et au bout d'un moment, ce sont leurs voix qui leur parvinrent. Et au détour d'un tournant, ils virent deux hommes couverts de métal devant un artefact des Anciens. Et ils étaient occupés à donner des coups de marteau dessus.

« Arrêtez ! » s'écria aussitôt Aloy en se précipitant vers eux.

Ils se tournèrent vers elle et au même moment, l'artefact émit un sifflement lugubre. La rouquine fronça les sourcils et alluma son focus, se concentrant sur l'artefact, ignorant les deux Oserams.

« C'était ça… C'était ça qui rendait les machines dociles, » dit-elle en étudiant l'artefact à travers son appareil.

« Ouais, on sait, » dit l'un des Oseram d'un ton bourru. « On voulait récupérer les pièces pour… »

« Et les machines dans le campement banuk, vous y avez pensé ? » le coupa-t-elle durement en lui lançant un regard qu'Érend n'aurait pas aimé recevoir.

« Mais elle va se calmer tout de suite, la gamine, » répliqua l'autre en faisant un geste avec son marteau, comme pour lui montrer qu'il était prêt à l'utiliser contre la Nora.

« C'est toi qui vas te calmer, mon grand, » répliqua Érend d'une voix dure en levant son propre marteau, qui était plus grand que celui de leur vis-à-vis. « Avez-vous pensé aux vies que vous venez de mettre en danger, bandes de crétins ? »

« Vous feriez bien de déguerpir, » continua froidement Aloy en s'emparant de sa lance, laissant clairement sous-entendre qu'elle serait prête à se défendre si son adversaire décidait de lui porter un coup.

Les deux Oserams regardèrent le couple qui leur faisait face avec circonspection. Un Oseram au visage renfrogné armé d'un lourd marteau, prêt à en découdre et qui semblait pouvoir encaisser n'importe quel coup. Et une Nora armée d'une lance qui semblait prête à les étriper sur place. Alors, sans plus attendre, ils prirent leurs jambes à leur cou. Aloy se précipita vers l'artefact, son focus allumé, et en fit le tour, les sourcils froncés.

« Alors ? » demanda Érend en gardant un œil sur le chemin que venaient d'emprunter les deux Oserams.

« C'est cassé… » dit-elle d'un ton sombre.

« Et… tu vas pouvoir le réparer… ? »

Elle ne répondit pas, se contentant de lui lancer un regard avant d'éteindre son focus… geste qui voulait tout dire. Et d'un commun accord tacite, ils firent demi-tour en direction du campement banuk, le plus rapidement possible. Déjà, ils entendaient les bruits de lutte et de combat… Ils accélérèrent encore plus.

Quand ils arrivèrent en hauteur du village, ce fut la désolation. Les machines, qui étaient redevenus hostiles, s'attaquaient aux Banuks. Les chasseurs répliquaient, les civils s'enfuyaient, tirant les plus faibles et les enfants par la main.

Sans attendre, Aloy tira son arc et encocha une flèche qu'elle tira en direction d'un Veilleur, l'atteignant en plein lentille. Érend n'attendit pas une seconde de plus avant se précipiter, afin de pouvoir combattre avec son marteau. A peine avait-il mis le pied à terre qu'il fut assailli par un Dent de scie. À l'aide de quelques chasseurs banuks, il parvint à abattre la machine. Malheureusement, il fut touché au bras par l'un des lasers d'un Veilleur au moment où il retirait son marteau de la carcasse du Dent de scie. L'Oseram eut de la chance dans son malheur, car le laser atteignit le côté de son bras, sans le traverser totalement. Il sentit néanmoins la brûlure et le sang couler sous ses fourrures.

Il grogna de douleur mais leva toutefois son marteau, se tenant prêt à encaisser la nouvelle attaque que la machine s'apprêtait à lancer. Il vit la machine fléchir légèrement ses jambes, signe qu'elle allait lui sauter dessus. Mais alors qu'elle était sur le point de passer à l'acte, une flèche traversa la tête de la machine. Érend tourna la tête pour voir Aloy, toujours sur son perchoir, encochant flèche après flèche. Il la remercia d'un signe de tête rapidement pour retourna dans la mêlée.

Plus d'une fois, il fut aidé par une flèche qui, il le savait, avait été tirée par Aloy. Il se rendit compte qu'il n'avait jamais eu l'occasion de voir Aloy tirer à l'arc et la trouva tout aussi redoutable qu'avec sa lance.

En passant à côté de la carcasse du Gueule-d'orage devant laquelle ils avaient croisé quelque chaman à leur arrivée, l'Oseram fut plus qu'heureux de le voir toujours inerte… Certes, Aloy avait déjà affronté ce genre de machine, mais il n'osa imaginer les dégâts que cela aurait produit sur ce petit campement…

Érend tourna la tête et vit Aloy qui semblait à court de flèche. Elle descendit alors en rappel – et il s'étonna toujours de sa façon de descendre en rappel…

Elle s'empara de sa lance et se dirigea vers un Veilleur qui se trouvait non loin d'elle. La Nora l'abattit avec une facilité déconcertante et Érend se dit qu'il avait vraiment eu raison en disant que son emploi du temps lui faisait peur… Il était évident qu'abattre des machines était ce qu'elle faisait la plupart du temps, quand on la voyait faire.

Aloy était en train de retirer sa lance de la carcasse de la machine quand une Charognarde apparut derrière elle. Sans attendre, Érend, qui n'était pas loin d'elle, s'empara de son marteau à deux mains, le leva et le lança de toutes ses forces vers la machine. L'arme atteignit la machine sur l'une de ses batteries, l'abattant sur le coup, au moment où Aloy se retournait, la lance au poing. Ce fut au tour de la Nora de remercier Érend d'un signe de tête.

L'Oseram se dirigea vers elle afin de récupérer son marteau et il la fit froncer les sourcils en direction de son bras blessé.

« Tu as été touché, » dit-elle d'une voix qu'elle tentait de maîtriser.

« En effet, » répondit-il en arrachant son marteau de la carcasse de la Charognarde.

Ils n'eurent pas le temps de tergiverser plus que d'autres machines passèrent à l'attaque.

Au bout d'un moment, cependant, les chasseurs banuks, Aloy et Érend parvinrent à venir à bout de toutes les machines, les Étincelles étant celles ayant posé le plus de problèmes.

Quand il fut certain que plus aucune machine n'attaquerait et qu'ils étaient hors de danger, Aloy se dirigea immédiatement vers lui, une expression tracassée sur son visage.

°o0o°

Aucun blessé grave ne fut à déplorer, heureusement. Les chasseurs banuks avaient réagi avec promptitude, empêchant un véritable bain de sang. Certaines personnes, qui n'avaient même aucune confiance en ces machines 'dociles', avaient toujours gardé un œil méfiant sur elles.

« Où peut-on aller pour soigner une blessure ? » demanda Aloy à l'un des Banuks.

On lui désigna une tente chauffée inutilisée.

« Vous pouvez utiliser celle-là, » lui dit-on. « Le soleil commence à se coucher, donc j'imagine que vous allez passer la nuit ici. Vous pouvez utiliser cette tente, votre mari et vous. »

Aloy se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux et elle entendit Érend haleter à côté d'elle.

« C'est… euh… C'est… Nous… » balbutia-t-elle.

Mais le Banuk ne lui laissa pas le temps de le contredire et partit aider ses compatriotes à débarrasser le campement de carcasses des machines, pour éviter que d'autres Charognardes ou Étincelles ne viennent, attirées par le métal. La Nora était gênée au possible et n'osa pas se tourner vers son compagnon d'aventure.

Elle finit par se racler la gorge et se dirigea vers la tente. Les bruits de pas d'Érend lui apprirent qu'il la suivait. La tente était étonnamment spacieuse et chaude. Aloy posa son sac et se tourna vers Érend.

« Je vais aller chercher de l'eau pendant que tu te déshabilles, » dit-elle.

Elle le vit hausser un sourcil, amusé, puis se rendit compte de ce qu'elle venait de dire.

« Euh… je veux dire… juste ta tunique, pour que je puisse soigner ton bras, » ajouta-t-elle précipitamment.

Elle ne laissa pas le temps à l'Oseram de répondre qu'elle sortit pour aller chercher le nécessaire. Quand elle revint, elle le trouva assis au milieu de la tente. Il s'était débarrassé de son manteau de fourrure et de son armure. Il était en train d'examiner son bras en travers du trou laissé dans sa tunique.

Elle vint s'installer près de lui en posant un récipient plein de neige.

« Je pensais que tu allais chercher de l'eau, » taquina Érend en montrant la neige.

« Ça va fondre, » répliqua-t-elle en regardant elle aussi la blessure. « Il va falloir que tu retires ta tunique pour que je puisse examiner ton bras plus facilement. »

« Oh, quand une jolie fille me demande de me déshabiller, je ne peux que m'exécuter, » dit-il sur le ton de la plaisanterie.

Aloy rougit mais il ne le vit pas, occupé qu'il était à passer sa tunique par-dessus sa tête. Il grimaçait un peu pendant le processus. Quand il fut torse nu, Aloy ne put s'empêcher de regarder, une fois de plus, les dessins qui décoraient ses épaules. Tout en cercles et en lignes, les dessins étaient identique sur chacune des épaules.

Elle se rendit compte qu'elle le regardait depuis trop longtemps sans mot dire, car il haussa un sourcil en sa direction. Pour cacher son trouble, elle s'empressa de prendre le récipient plein de neige commençant à fondre. Elle ouvrit également son sac et en sortit tout son nécessaire de soin.

« Je… regardais tes dessins… » s'excusa-t-elle. « Avant de rencontrer Olin, je n'avais jamais rien vu de tel… »

« Mes tatouages ? » dit Érend en baissant les yeux. « C'est donc ça qui te fascinait tant dans la cabane, » ajouta-t-il, clairement amusé.

« De quoi ? »

« Quand j'ai changé de tunique, dans la cabane, » expliqua Érend, un grand sourire amusé. « J'ai bien senti que tu me dévisageais. Je comprends mieux pourquoi. »

Aloy se sentit rougir encore plus. « Non, c'est pas vrai, » dit-elle en faisant un moue. « J'ai juste… jeté un bref coup d'œil… »

« Oh, mais ça ne me dérange pas qu'une aussi jolie femme regarde mes tatouages, bien au contraire ! » dit-il en lui faisant un clin d'œil charmeur.

Aloy secoua la tête en levant les yeux au ciel. Quand la neige fut assez fondue, elle y trempa un linge et nettoya la plaie. Il ne broncha pas quand elle frotta pour s'assurer que la plaie était la plus propre possible. Ce faisant, elle tentait de ne pas trop regarder le reste du torse d'Érend.

« Ça va laisser une cicatrice, » dit-elle une fois la plaie propre. Elle fronça les sourcils car la blessure passait justement sur le tatouage, au niveau du biceps de l'Oseram. « C'est dommage, ça abîme ton dessin. »

« Tu l'aimes tant que ça, mon tatouage ? » s'amusa Érend.

« Je trouve ça… joli, » dit-elle en haussant les épaules, avant de prendre un pot d'onguent. « Nous n'avons pas de telles choses chez les Noras, » continua-t-elle. « Nous avons des peintures pour le visage, de temps en temps, mais rien qui ne ressemble à tes tatouages. »

Elle étala un peu d'onguent avec des gestes les plus doux possibles pour éviter de lui faire plus de mal. Quand la plaie fut couverte de substance, elle entreprit de la bander fermement.

Elle rangea alors ses affaires tandis qu'Érend enfilait sa tunique trouée.

« Comment ça fonctionne ? » demanda-t-elle en rangeant ses pots.

« Les tatouages ? »

Elle hocha la tête.

« C'est de l'encre, » dit Érend en grimaçant un peu en touchant son bras meurtri. « C'est de l'encre qu'on injecte sous la peau. »

« De l'encre… »

« C'est cela. On t'injecte cela sous la peau à l'aide d'aiguilles. »

Elle ouvrit de grands yeux, puis fronça les sourcils. « Tu veux dire qu'on t'a piqué un nombre incalculable de fois dans le but de t'injecter de l'encre sous la peau, pour faire des dessins ? »

« Moui, » dit-il en prenant sa gourde d'eau et en buvant une gorgée.

« Mais ça doit faire mal… » dit-elle. « Pourquoi s'infliger une telle douleur ? »

« Pour attirer le regard de jolies filles ? » répondit Érend en lui faisant un clin d'œil entendu.

De nouveau, Aloy secoua la tête et décréta que comme il savait faire des plaisanteries, il serait bien assez en forme pour aider le campement à se débarrasser des carcasses des machines.