La Lance et le Marteau

Résumé

Aloy va aider Érend à retrouver sa soeur. Et si le fait de voyager en sa compagnie pendant un certain temps changeait un peu son point de vue ? Elle qui avait l'habitude de voyager seule se retrouve avec quelqu'un sur qui veiller... et surtout quelqu'un qui veille sur elle.

Notes

Et nous voici au chapitre 19 de cette fanfic. On s'approche tout doucement de la fin.
Le thème du jour est "Corrupted", jour 21 de l'Horizontober.

Pour la tenue d'Aloy, c'est ici que ça se passe : https:*/*/*www.*artstation.*com/*artwork/*L986v, la tenue "Oseram Arrowbreaker costume concept art", celle du milieu. On remercie Joseph Noel, dont les dessins sont magnifique *^*

Et je remercie Julia Lutecia de m'avoir laissé mon tout premier commentaire sur cette fanfic. Merciiiii, ça fait plaisir, vraiment ^-^

Bonne lecture à tous !


XIX – La première vague

Corrupted (day 21)

Lorsqu'Aloy revint, un peu plus tard, elle portait l'armure que lui avait confectionnée Érend. La première chose qu'il vit, ce fut son ventre, protégé par un disque de métal, comme le sien. Et cela le soulageait.

Ses jambes étaient protégées par des bandes de cuir descendant jusqu'aux genoux, sur lesquelles étaient cousus des anneaux de métal. Ses bras étaient protégés de la même manière jusqu'aux coudes.

Il aurait vraiment aimé qu'elle porte une armure plus lourde, afin qu'elle soit encore mieux protégée, mais si elle ne pouvait bouger comme elle en avait l'habitude, ce serait encore plus dangereux.

« Alors ? » demanda-t-il. « C'est moins joli que le blason carja, mais tu ne te sens pas mieux protégée ? »

Certes, pouvoir voir des parties de son corps dénudées était tout ce qu'il demandait. Mais la voir en vie primait sur tout cela.

« Trop lourd pour voyager, » dit-elle en soulevant ses bottes de métal. « Mais je ne me prépare pas pour un voyage, pas vrai ? Donc c'est parfait. »

Elle vérifia sa lance dans son dos et compta ses flèches dans son carquois. Quand elle fut satisfaite du résultat, elle releva la tête et sourit au Capitaine. « Merci, Érend, » dit-elle. « Par contre, tu as dit que toutes les parties de mon corps seraient protégées, » taquina-t-elle.

Elle montra sa tête découverte, les yeux pétillants.

« Tu me prends donc pour un débutant, » plaisanta-t-il. « Bien sûr que j'ai pensé à ta jolie petite tête ! »

Il se détourna et alla chercher ce à quoi il pensait. Il revint avec un casque et le lui tendit. Elle le regarda un moment en fronçant les sourcils, avant de relever le regard vers Érend.

« Le casque d'Ersa ? » demanda-t-elle, incrédule sans esquisser de geste pour le prendre. « Tu… »

« Il te protégera, » dit-il d'un ton sûr. « Et je pense qu'elle aurait préféré qu'il serve encore, plutôt que le voir prendre la poussière… Surtout si c'est pour protéger quelqu'un à qui je tiens. »

Elle eut l'air particulièrement touchée par ces derniers mots et après un moment d'hésitation, elle finit par prendre le casque. Elle ne l'enfila pas, se contentant de le regarder un moment. Elle semblait toujours hésitante et Érend soupira, un peu exaspéré. Il lui prit doucement le casque des mains et le lui mit sur la tête, écartant une mèche de cheveux qui barrait son front.

« Et voilà ! » dit-il. « Une Nora entièrement couverte d'acier oseram ! Si j'avais su que je verrais cela un jour ! »

Elle sourit et ajusta le casque sur sa tête, le redressant un peu – il lui avait abaissé un peu trop sur les yeux. « Tu sais, je ne me considère pas vraiment comme une Nora, » dit-elle.

« Le contraire m'aurait étonné ! » dit-il. « Tu veux que je t'appelle la non-Nora ? »

« Pourquoi pas ? » dit-elle en riant doucement.

C'est à ce moment que la sonnerie d'un cor se fit entendre. Aloy et Érend se figèrent, se jetèrent un regard alarmé avant de se précipiter hors de la pièce. Ils coururent jusqu'aux remparts de la ville et virent, au loin, de la poussière, soulevée par un déplacement massif.

« Ça commence, » dit Érend en prenant son marteau.

Aloy ne répondit pas, se contentant d'hocher la tête. Tous deux allèrent voir les guetteurs qui leur apprirent que c'était principalement des machines qui approchaient.

« Mais elles sont étranges, ces machines, » expliqua l'un d'eux en se détournant de sa longue vue. « Elles dégagent comme une fumée rouge… »

« Des machines corrompues, » dit Aloy en serrant les dents.

« J'imagine que tu ne sais pas les pirater, celles-là ? » demanda néanmoins Érend.

« Non, » dit Aloy. « Quand elles sont sous le contrôle d'un Corrupteur, le seul moyen de s'en débarrasser est de les détruire, malheureusement… »

« Dans ce cas… nous les détruirons, » assura le Capitaine.

« Il n'y a pas d'hommes, avec ces machines ? » demanda Aloy au guetteur.

« Non, Mademoiselle, » dit poliment le Carja en regardant à nouveau dans sa longue-vue. « Juste des machines. »

Aloy croisa les bras et fronça les sourcils. « L'Eclipse n'est pas là… » dit-elle. « Ça n'a aucun sens. »

« L'Éclipse n'est pas encore là, » corrigea Érend en regardant au loin la poussière soulevée. « Ils savent que nous les attendons, vu qu'ils nous ont pris trois éclaireurs. »

« Ils envoient une première vague… pour nous tester, » comprit-elle. « Et pour nous fatiguer. Pour nous obliger à utiliser nos munitions… »

Érend jura. « Nos pièges placés tout autour de Méridian nous aideront, mais ce ne sera pas suffisant. Il faudra quand même combattre. »

« Si seulement, j'avais piraté plus de machines, aussi, » ragea Aloy en donnant un petit coup de pied dans un caillou qui avait eu le malheur de se trouver trop près de sa botte.

« Tu as piraté quelques Dents de scie et des Ravageurs, » dit Érend en regardant les machines dociles au pied de Méridian. « C'est déjà pas mal, étant donné le peu de temps que nous avions devant nous. »

« Oui, mais quelques Carapateurs n'auraient pas été de trop, » dit Aloy en fronçant les sourcils. « Et quelques Traqueurs non plus… »

« C'est un fait, » convint Érend. Il plaça une main sur son épaule, pour la réconforter. « Mais des Dents de scie et des Ravageurs, c'est mieux que rien ! »

Elle finit par hocher la tête avant de se tourner vers le guetteur. « Quels genres de machines sont en approche ? »

« Je vois des Veilleurs rouges, » dit l'homme en regardant à travers sa longue-vue. « Je vois aussi des Charognardes. Et ces machines que vous appelez Corrupteurs aussi. »

« Pas de grosses machines ? »

« Euh… Je vois un Gueule-d'orage aussi, » dit l'homme d'un ton piteux. « Et quelques Testudiens… »

« Mais pas de machines plus grosses ? » insista Aloy.

L'homme se détourna de sa longue-vue et Érend crut voir une goutte de sueur perler sur sa tempe. Il baissa les yeux vers Aloy, pâle comme un linge.

« Plus grosse qu'un Gueule-d'orage… ? » demanda-t-il après avoir dégluti péniblement. « Ça existe vraiment… ? »

L'expression sombre d'Aloy dut le convaincre, car il retourna précipitamment à sa longue-vue et observa attentivement pendant plusieurs minutes dans mot dire.

« Non, Mademoiselle, » finit-il par dire. « Le Gueule-d'orage est la plus grosse que je vois… »

« Pas de Porte-mort, donc, » dit Aloy, pensivement. « Ils réservent cette machine pour plus tard… »

« Super… » maugréa Érend après avoir étouffé un juron. « C'était à prévoir, cela dit… Ils n'envoient que le menu fretin, ils gardent l'artillerie lourde pour plus tard… »

Aloy prit une profonde inspiration, prit son arc, et se dirigea vers la bataille à venir, Érend sur les talons.

°o0o°

Aloy l'avait prévenu que les machines corrompues étaient plus coriaces que les machines normales. Heureusement pour eux, c'était également le cas de machines piratées par Aloy. Les Ravageurs d'Aloy mirent en pièces deux Corrupeurs, et les Dents de scie vainquirent les Veilleurs et les Charognardes. Les pièges installés par les Noras vinrent à bout de quelques Testudiens.

Par contre, le Gueule-d'orage corrompu mit à bas toutes les machines d'Aloy et demanda beaucoup d'énergie et de flèches pour être abattu.

Les pertes furent minimes du côté des combattants humains, mais suffisantes pour ternir le moral des troupes.

Toutes les flèches réutilisables furent récupérées, les blessures pansées. Les plus robustes se débarrassèrent des carcasses des machines, afin d'éviter d'attirer Charognardes et autres Étincelles et Aloy se désola de voir toutes ses machines piratées détruites.

« Je vais essayer d'aller en pirater quelques-unes, » dit-elle, résolue.

« Ce n'est pas une bonne idée, » dit Érend en fronçant les sourcils et en essuyant son front couvert de sueur. « C'est trop dangereux. »

« Mais ces machines sont utiles, » contredit-elle en montrant les carcasses des machines qu'elle avait piratées. « Nous avons besoin de ces machines. Elles ont mis en pièces deux Corrupteurs sur trois ! »

Elle avait raison, bien sûr. Mais la savoir en dehors des murs de Méridian avec l'Éclipse si proche ne le rassurait pas. Il soupira profondément.

« De toute façon, quoi que je dise, tu iras, pas vrai ? » dit-il.

Elle lui adressa un sourire navré avant d'hocher la tête.

« Sois prudente, Aloy, » souffla-t-il.

Elle lui serra brièvement la main, dans un geste de réconfort, et partit.

Érend la regarda partir puis se secoua. Si la non-Nora avait des choses à faire, il n'était pas en reste. Il ordonna alors aux hommes de l'Avant-garde de se débarrasser des carcasses, d'éventuellement récupérer des pièces qui pourraient être utiles pour la bataille à venir, et de préparer de nouveaux pièges à installer.

Autant rester occupé le plus possible pour éviter de penser aux potentiels dangers que courait Aloy.